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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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MessageSujet: Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer)  Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer) Icon_minitimeVen 27 Fév - 19:08
Il y avait un soleil suspendu dans le ciel, teintant Londres de ses couleurs chaudes et jolies. La chaleur se faisait de plus en plus rare, et dès qu'elle daignait se pointer un peu, Alvaro était dehors lui aussi.

Le beau temps permettait de trouver une autre chose: des modèles. Des passants qui étaient là à contempler le paysage, à marchander, à divaguer, à mentir, à fuir. Et d'autres dont on ignorait la présence. Un peu comme lui. Et ce jour-là, le ponton du port tremblait sous les pas de ces nombres de personnages aussi intrigants les uns que les autres, portant à croire que le jour était propice à sa passion la plus pratiquée. Sous son bras, un carnet à croquis. Dans sa main, une boite métallique contenant ses matériaux. Il n'a besoin que de ça pour faire tout son bonheur. Et lui aussi rejoint cet amalgame de personnes, une expression neutre sur le visage. Alvaro est aujourd'hui celui qui se sert de ses yeux pour exprimer ses sentiments plutôt que ses lèvres.

Une voix rauque et abimée par les aléas du temps et de l'alcool s'adressa à lui:

"-Désolé gamin, j'ai pas été livré ce matin.
-Non, je viens pas pour ça. Je cherche un beau modèle. Tu en as vu un?
-Un beau modèle? J'ai dû voir une beauté pas loin. Prie pour qu'elle soit toujours dans les parages.
"

Ainsi, l'espagnol resserra l'emprise de ses mains sur ses affaires, leva son menton, et promena vivement son regard sur la foule présente. Des demoiselles, des damoiseaux, des rejetons qui couraient à droite et à gauche, des vieillards laissés pour compte, des caisses remplies de merveilles, et des trésors sous la mer - sans doute. Mais pas de beau modèle. Pas de jeunesse ici. Alvaro n'abandonne pas pour autant. Il se trouve un baril sur lequel asseoir son derrière et sa fougue. Puisqu'il n'y a personne d'intéressant à coucher sur papier il va préférer le fier navire amarré à quelques dizaines de mètres.

Sa mine de plomb en a fait du chemin. Et aujourd'hui encore elle continue. Fidèle à son propriétaire, c'est elle qui est à l'origine de tous ces books empilés dans sa piaule, là dans le coin. Une cinquantaine tout au plus. Le trait d'Alvaro est sale et effleuré par ses paumes. Il n'a jamais pallié à ce défaut, cela fait partie de lui; il l'accepte. De cette manière les éléments qu'il illustre semblent faire dix années de plus qu'ils n'en ont réellement. Exactement comme pour ce bateau, ayant sûrement à son gouvernail un fier capitaine pour le manœuvrer.
Ou peut-être pas...
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer)  Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer) Icon_minitimeVen 6 Mar - 13:55

Ce n'était pas toi que je cherchais.


Jack Mortimer, le terrible capitaine du Blacklantern avait commis de nombreux méfaits, assumés ou non, il se moquait depuis toujours de ses victimes, qui avaient eu le malheur de croiser son chemin. Il en fallait peu pour contrarier le capitaine Mortimer, un regard de travers quand il était ivre et la personne se retrouvait transpercée par son épée. Une bousculade quand il se promenait sur les quais, le malheureux se retrouvait assommé et noyé dans la Tamise. La force de Mortimer était sûrement de ne pas avoir de faiblesses. Certes il appréciait beaucoup la belle Mary-Ann Paton. Certes, il vénérait son navire, mais en dehors de cela, il n’avait pas de faiblesses. Frapper, assommer, tuer, quand on voulait être capitaine d’un grand navire, on ne devait pas avoir de pitié, surtout quand on voulait s’enrichir. Les pillages de navire avaient leur lot de mort, tout comme la négociation, dans les coins sombres des ruelles.
Depuis qu’il pouvait revenir régulièrement à Londres, Mortimer commerçait pour la capitale anglaise, tout en faisant son profit, il était l’un des rares marchands à se rendre dans les contrées hostiles où la guerre faisait rage, mais aussi à profiter du monopole espagnol sur le Nouveau Monde pour se glisser entre les mailles du filet. Parfois un navire disparaissait dans l’Océan Atlantique et on pouvait être certain qu’il en était le principal acteur. Les souvenirs plein la tête, il se rendait au RedLantern pour en parler avec fierté à sa chère Mary-Ann et ses filles de joie. Il aimait fanfaronner, mais ses récits étaient bien souvent vrais, même si certaine personne avait beaucoup de mal à y croire. France, Pays Ottoman, Chine, Nouveau Monde, il était un homme libre qui pouvait se rendre là où il voulait, sans demander de compte à personne. Sa fierté aussi grande que son égo, le conduisait à Londres pour braver les interdits et surtout pour se montrer à la royauté qui le condamnait. Depuis, quand il se rendait en Angleterre, le Blacklantern devenait la Mouette Volante, pour passer plus naturellement. Il se moquait de tout cela, comme il se moquait de la vie de ses victimes, puisque pour Jack Mortimer, une seule personne comptait, lui-même.

Quand il quitta sa cabine au petit matin, Londres commençait à prendre ses couleurs d’hivers, celle d’un soleil présent, éblouissant, qui rayonnait sur les eaux sales de la Tamise. Quand il jetait un regard sur la ville, elle était à ses yeux l’une des plus sales, avec Paris, qu’il ne lui ait jamais été donné de voir. Rien n’était plus beau que la mer, belle, lisse ou sauvage, elle avait cette propreté, qui ne lui était pas donné de voir sur terre. La mer était son épouse, l’unique personne à qui il avait pu rester fidèle durant ces cinquante dernières années. Le capitaine en avait vu des choses et parfois, il avait du mal à croire qu’en effet, il avait cinquante et qu’un jour, il allait devoir quitter cette terre. Son père était mort bien avant cet âge au cours d’un assaut et lui de quelle manière allait-il quitter cette vie ? Il n’en avait aucune idée, sûrement en mer, comme cela était son souhait. Mer épouse, mer qui serait son dernier tombeau. Oui, un jour Jack Mortimer allait devoir faire sa révérence de cette vie qu’il avait traitée avec tant d’arrogance, mais ce n’était pas pour maintenant, il avait bien l’intention de voir la reine Mary crever et de voir l’avènement d’un monde plus favorable pour la marine anglaise, qui était si pauvre. Pour lui s’était une honte de négliger le potentiel de la mer, surtout quand on était une île, mais il n’était pas à la tête des états, il était seulement le roi des océans.
Comme chaque matin, Mortimer quitta son navire pour faire le tour du port, observé comme à son habitude les navires entrant et partant du port. Il regardait les marchandises, questionnait les capitaines, puis partait. Personne en Angleterre n’avait sa fougue pour abandonner le cabotage et se lancer tout droit, face à la grande bleue. Fier, il reprit le chemin de son navire pour donner ses ordres à ses hommes et voir ceux qui ne se trouvaient pas en prison, pour tapage dans les rues de Londres, c’est alors qu’il découvrit un jeune homme, les fesses sur un baril, un carnet à la main, l’œil sur son navire. Tout en bombant le torse, il passa dernière le jeunot et regarda ce qu’il était en train de dessiner, son cher navire.

« Il est beau ce navire, n’est-ce pas ? » Disait-il avec fierté, sans lâcher l’œil sur le seul enfant qu’il avait assumé, son Blacklantern.


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MessageSujet: Re: Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer)  Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer) Icon_minitimeMar 17 Mar - 19:24
Il fait ce qu'il peut pour rendre clair son dessin, mais... pas moyen, il trouve ça bien plus joli à regarder avec des éraflures sales sur son croquis. Parce qu'en vrai, Alvaro trouve les dessins bien plus intéressants avec des défauts et des détails moches. Des traces de doigts, de crayon maladroit, de traits repassés, de page froissée. Alvaro déteste le propre. Sa représentation fait honneur à sa façon de penser. De toute manière il n'a pas de quoi effacer. Et on efface pas un dessin. C'est comme effacer une envie, une émotion, une erreur qui vaut la peine d'être considérée. Il dit que ça ne se fait pas. Alvaro n'est pas religieux, mais il l'est envers son art. Il prend le temps d'observer et d'apprécier. Beaucoup oublient de le faire. C'est triste et ça lui fait mal au cœur. Et quand il a mal au cœur, il ne dessine que des choses tristes. C'est un autre langage.

Par contre, notre faux britannique devrait faire un peu plus attention à ce qu'il fait: la proue commence à partir en vrille, sur sa feuille. Ah... C'est pas grave. Il va réparer ça de manière habile en repassant une fois dessus. Et puis une autre. Et encore ! Jusqu'à ce qu'il ait l'illusion de droiture. C'est beau. Un sourire illumine son visage pendant une petite minute. Il adore ça.

Une présence inconnue vint chambouler son petit univers.

-Il est beau ce navire, n’est-ce pas ?

Son sourire s'en va. C'est amusant de voir comme sa manière de communiquer est différente avec la société. Il est un peu moins doux, moins délicat. Plus renfermé, parfois même insolent. Mais ça il ne le fait pas exprès, et ne comprend pas qu'en présence de certaines personnalités, cela ne se fait pas. Pour lui, tout le monde est sur un même pied d'égalité. Quelle naïve vision tu entretiens là, Alvaro. Si seulement plus de monde pouvait saisir tout ce que tu caches comme perles. Malheureusement, les perles ne sont rien à côté d'or et d'argent. Tu lèves tes yeux encore aux couleurs de l'enfance vers cet homme à la carrure fière qui intime le voyage et la liberté. Une autre sorte de liberté qui ne se trouve pas sur terre, cette fois-ci. Tu te demandes jusqu'où ce monsieur est allé. Qu'a-t-il vu? Tu imagines seulement ce que tu manques en ne quittant jamais le sol britannique. La dernière fois que tu l'as fait semble remonter à des dizaines d'années. Tu n'as pas encore tout découvert, tu en es loin.

-Le mât n'est pas droit.

Alvaro ne regarde plus le monsieur au chapeau de capitaine. Il soupçonne bien le bâtiment de lui appartenir, il ne lui fera pas d'éloges. Le jeune garçon n'arrive pas à comprendre les personnes vantardes, mais il sait quand elles le sont. Oh il ne les déteste pas. On dirait juste des personnes qui ont besoin de se rassurer qu'elles valent quelque chose. Et ça aussi, c'est triste. Le monde de l'espagnol est teinté de couleurs douces comme mélancoliques. C'est une médaille portant deux revers bien distincts, mais en même temps très proches.

-Oh, dites, m'sieur... Z'avez l'air de connaître quelqu'un qui vit dans ce beau bateau. Vous pensez que vous pourriez lui demander si j'ai le droit de monter dedans? J'aimerai dessiner plus.

Un air timide s'affiche sur ses traits ingénus. Il ne l'est pas réellement, c'est de naissance. Cela se rapprochait de l'insouciance et de la candeur. Dire non à une aura de ce genre ferait toujours un petit pincement au cœur.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer)  Ce n'était pas toi que je cherchais. (w/ Jack Mortimer) Icon_minitimeJeu 26 Mar - 12:14

Ce n'était pas toi que je cherchais.


Il y avait deux personnes dont le capitaine Jack Mortimer se souciait, c’était de lui et de son bateau et comme le navire était presque Jack, on pouvait dire qu’il ne se souciait réellement, que de lui-même. Grand égoïste, pétri d’orgueil, pour lui le monde devrait être à ses pieds, puisque lui-même était le roi de l’océan, un roi qui avait bravé bien plus de tempêtes, que ceux assis au chaud sur leur trône, derrière la protection de leurs châteaux. Lui, il avait la chance d’être un homme, ce qui n’était pas donné à tout le monde.
Ainsi, quand Mortimer vit un jeune homme en train d’admirer et de dessiner son navire, il ne put s’empêcher de gonfler d’orgueil tout en admirant sa chère Blacklantern, rebaptisée pour l’Angleterre, la Mouette Volante. Son navire écumait les mers depuis de nombreuses décennies et cela bien avant sa naissance, puisque son propre père en était déjà le capitaine. Ce navire, grâce aux Mortimer était devenu une légende et celle-ci ne ferait que perdurer, puisque seul un Mortimer serait aux commandes de ce bateau. Sa barre sera gouvernée après lui par son propre sang et par chance, il avait eu quelques bâtards, dont MJ, qui même si elle était une femme savait s’imposer et parfois on doutait même de son sexe, tellement elle jurait comme un charretier et buvait comme un marin. Il n’avait aucun sentiment pour sa fille, il ne lui faisait pas de cadeau, tout simplement pour la préparer à la tâche, qu’elle allait devoir accomplir, quand il viendrait à mourir.
Son orgueil se transforma rapidement en une sombre colère, quand le jeune homme lui répliqua que le mât n’était pas droit. Une lueur furieuse traversa son regard, mais Jack garda tant bien que mal son calme, tout en accordant un simple sourire crispé au môme, qui avait osé injurier son navire. S’il n’y avait pas du monde, sur le port, il aurait sûrement balancé le garçon à la mer, après lui avoir fait manger sa panoplie de dessin. Il détestait les personnes qui lui manquaient de respect, encore plus quand l’insulte se portait sur son navire. Il le regarda, lui le garçon aux cheveux noirs et se dit qu’en fait le tuer maintenant ne serait certainement pas amusant.

« Tu ne dois pas avoir le compas dans l’œil, le mât de la Mouette Volante est parfaitement droit. » Susurra-t-il tout en faisant un pas en avant, pour admirer sous un autre angle son navire. « Tu vois mon garçon, tu ne verras pas un autre navire comme celui-ci, cela fait cinquante ans qu’il écume les mers et il est toujours aussi beau comme au premier jour. » Il était pensif, comme à chaque fois qu’il parlait de son navire. D’ailleurs, dès qu’il l’évoquait, on pourrait croire que le Blacklantern n’était autre que son épouse, tellement il savait décrire ses courbes, mais aussi ses défauts, qui à ses yeux étaient des qualités.
« Bien sûr que je connais quelqu’un ! Je suis le capitaine de ce navire ! Montes, puisque tu as l’air curieux et si tes dessins sont corrects, je t’en achèterai un. » Il répondit à la question du garçon, sur le ton de l’orgueil, avant de prendre le chemin du navire et il grimpa sur le pont, avec le garçon à sa suite. Son équipage était sorti, sauf quelques hommes qui s’assuraient de la surveillance et de l’entretien de la Blacklantern. Son navire avait une organisation finement ficelée et personne ne devait déroger aux règles qu’il avait lui-même instauré.


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