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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.

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The Majestic Rose
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The Majestic Rose
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MessageSujet: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeJeu 14 Mai - 20:50
Les assiettes bien pleines



Jane Stuart & Richard Ballantrae
Au Majestic Rose
25 janvier 1555

En ce mois de janvier, le froid était plus que glacial en Angleterre, forçant les Anglais et les gens de passage à venir chercher un peu de chaleur, dans des lieux plus confortables. L’Écossaise Jane Stuart était en Angleterre depuis deux mois, accompagnant sa demi-sœur qui devait prochainement se marier avec un Anglais. En ce jour, elle devait se rendre en ville, pour faire quelques achats, dont des rubans pour confectionner un cadeau pour sa cousine Agnès, qui avait accouché le mois dernier en Ecosse. Une fois la course faite, Jane avait tellement froid, qu'elle choisit de se rendre jusqu'au Majestic Rose, pour se restaurer. Vêtue simplement, elle passait facilement pour une jeune bourgeoise et elle n'attira donc pas l'intention. La salle était bondée, mais par chance une table était libérée et Jane attendait seule le plat du jour, tout en regardant autour d'elle. Au même moment, Richard Ballantrae qui avait passé une matinée plus qu'exécrable, entra au Majestic Rose pour manger un bon repas et surtout pour compenser sa mauvaise matinée dans le vin. N'ayant guère de place, il dut s'installer face à Jane.




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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeVen 22 Mai - 21:41
Lorsque je poussais la porte du Majestic Rose, j'étais d'humeur particulièrement exécrable.

En même temps, j'avais passé une matinée d'enfer, sans doute comme il m'en était rarement arrivé depuis bien longtemps. Cela ne m'avait pas franchement manqué, d'ailleurs... Après avoir trop bu en fin de soirée hier - l'habitude, en somme - j'avais passé le reste de la nuit à courser un de ces malfrats recherchés par la Garde, un énième criminel surtout pourchassé pour s'être amusé à détrousser des prêtres catholiques - au moins, il avait de l'humour ! - ce qui, aux yeux de la Garde fidèle à Mary Tudor, était un crime abominable. Je ne me serais pas amusé à juger qui que ce soit en matière de crimes, après tout, à force de faire du nettoyage dans les rues, je devais avoir plus de sang sur les mains que bien des criminels envoyés à la potence en partie à cause de moi. C'était cependant étrange de mettre aux fers des hommes qui, quelques années plus tôt, ne l'auraient jamais été. Mon poisson d'hier, ou de ce matin, c'est à voir, n'avait jamais tué personne, il volait. Je doutais fort que sous le Lord Protecteur Somerset, ou même sous son successeur Dudley, un même crime ait abouti aux mêmes sanctions. Mais je n'avais aucune intention de pleurer l'homme, à peine boirais-je à sa santé lorsque je toucherais ma paye pour l'avoir récupéré.

Le problème, c'était que justement, je ne l'avais pas récupéré. Il m'avait filé entre les doigts, et s'il y avait bien une chose que je détestais en ce bas-monde, outre les espagnols, c'était celle-ci. A coup sûr, l'autre chasseur de prîmes de la Garde, Flint, mettrais la main dessus avant moi, et le pactole qui allait avec finirait dans sa poche ! Foutu Flint !

Et parce-que je n'étais pas assez énervé comme cela, voilà qu'en arrivant chez moi, deux lettres m'attendaient : une d'un prêtre, justement, qui refusait une nouvelle fois d'annuler mon mariage avec Luisa. Une deuxième signé de la gamine Habsbourg, qui me rappelait gentiment que je me devais de lui dire quand est-ce que je comptais repartir à la chasse au protestant, puisqu'elle tenait coûte que coûte à m'accompagner. Comme si je n'avais pas assez de son colonisateur de frère aîné qui paradait dans Londres avec le titre de Roi consort ou que sais-je encore, voilà que je devais en plus supporter sa peste de petite soeur qui voulait jouer les observatrices, ou les boulets, pendant que je travaillais. Quelle journée de merde... Ce fut donc sur ces réjouissantes dispositions - la belle blague - que je fis mon entrée au Majestic Rose. L'auberge était bondée, cela allait sans dire, et nulle trace de Mortimer avec qui je pourrais boire et me battre, puisque lorsque je me trouvais dans une auberge avec le pirate, cela se terminait généralement ainsi. Après venait le coup de pied de Constance. D'ailleurs, où était Constance ? Mon regard circula sur chaque visage féminin de la pièce, sans rencontrer les yeux brillants de ma meilleure amie, la seule personne qui aurait peut-être réussi à égayer ma journée pourrie. Peine perdue, nulle trace de la serveuse. Était-elle en cuisines ? Sortie avec Arthur ? A cette pensée, je laissais échapper un juron, presque involontairement. Sur les centaines de garçons qui circulaient dans Londres, il avait fallu qu'elle me ramène le plus pénible. Décidément cette journée sera pourrie jusqu'au bout.

D'autant que je ne voyais aucune place disponible. Je m'apprêtais à faire demi-tour quand je finis par aviser un siège vide, à plusieurs mètres. Me frayant un chemin entre les individus qui passaient et repassaient dans un joyeux désordre, je me laissais tomber sur la chaise et hélai une serveuse pour qu'elle m'apporte à boire et à manger. Surtout à boire, d'ailleurs. Je n'avais pas fait attention, cependant, que face à mon siège vide se tenait un siège occupé. Une jeune femme au teint clair sans doute guère plus jeune que Luisa, brune aux yeux bleu-vert. Une bourgeoise aisée, sans doute, à en juger par sa mise que je détaillais rapidement. Son visage me disait vaguement quelqu'un... L'avais-je déjà vue à la cour ? Si oui, elle ne devait pas la fréquenter assez pour que je me souvienne de son nom. J'aurais peut-être dû lui demander si le siège était libre ou non... Mais depuis quand m’embarrassais-je de politesses ? Me raclant la gorge, je jetais un oeil à celle qui me faisait face et finis par lâcher : "la place était libre, au moins ?"

De doute façon, si elle ne l'était pas, je collerais mon poing dans le nez de celui à qui elle était destinée, ce qui déclencherait une bonne bagarre propre à me distraire, puis j'irais prendre mon repas plus loin. Au moins m'amuserais-je quelques minutes.

Désolée, je ne pouvais pas m'en empêcher...:
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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeVen 29 Mai - 13:32

Les assiettes bien pleines



25 janvier 1555.
Au Majestic Rose.


Jane Stuart était présente depuis quelques mois en Angleterre, discrète, peu avait eu l’occasion de la croiser. La brune restait dans l’entourage de sa demi-sœur Margaret, pour la chaperonner, dans ce pays étranger, en vue de son prochain mariage. Jane préférait rester discrète, pour mieux se remettre de la perte de son enfant, de la fin de ses grandes espérances. La jeune femme priait beaucoup, elle se nourrissait de sa solitude et de l’éloignement de la vie de cour. Jane ne prenait plus aucun goût aux bals et aux fêtes, au moins en tant que femme mariée, loin de son mari et de son époux, elle pouvait y échapper et vivre tranquillement. Son plaisir se constituait à s’éloigner de la cour et à savourer une vie simple, elle se promenait beaucoup sur les quais londoniens, rêvant un jour de pouvoir prendre un navire jusqu’en France, pour rendre visite à sa demi-sœur Mary Stuart. Elle aimait parcourir les petits rues de la ville, et même si elles étaient crasseuses, côtoyer les petites gens, leurs venir en aide, lui procurer une certaine joie. Au moins, elle pouvait servir à quelque chose. En Ecosse, elle reprochait les nombreuses attentions de sa famille, qui devenait de plus en plus pesante. Elle avait eu le sentiment d’être considérée comme une malade, une personne incapable. On faisait tout pour lui plaire, on lui facilitait la vie, ses mouvements, mais Jane ne le supportait plus. Affaiblie mentalement, elle ne l’était pas physiquement, elle pouvait encore faire de nombreuses choses, même si elle n’affichait pas un sourire heureux sur les lèvres. Etre en Angleterre lui permettait de se trouver dans un milieu inconnu, un lieu où personne ne pourrait la reconnaître à chaque couloir du palais. Loin de la rumeur, elle recommençait à sourire et à se trouver un but dans la vie. La jeune femme trouvait de l’énergie dans les bonnes œuvres et s’était un plaisir pour elle, d’envoyer ses nouvelles en Ecosse à Marie de Guise pour lui parler de ses activités. Parfois, sans recevoir de réponse, elle écrivait à son mari, pour lui dire que tout allait bien pour elle et qu’elle ne rentrerait pas tout de suite. Pour elle, il était clair que dans son pays natal, Jane ne serait pas heureuse, mais un jour, elle allait devoir rentrer, elle n’aurait pas le choix. L’Angleterre ne serait pas pour elle une éternelle terre d’asile.

En ce jour du 25 janvier 1555, le froid mordait la peau de tous les londoniens. Vêtue de fourrures et d’une robe bien chaude, la jeune femme avait l’apparence d’une jeune bourgeoise, pour mieux se fondre dans la masse. Dans les rues de Londres, elle se sentait libre, elle pouvait faire ses achats tranquillement et même si elle évitait de trop converser avec les Anglais, pour ne pas dévoiler son accent écossais, elle était heureuse. Si elle avait osé braver le froid, s’était pour faire quelques achats et trouver de quoi confectionner un cadeau pour sa cousine Agnès Livingstone, qui venait de mettre au monde un enfant. Même si son cœur ne cessait de se pincer, à la pensée de la nouvelle grossesse de sa cousine, Jane était contente pour elle, au moins, elle n’aurait pas à souffrir de l’absence d’un enfant. La jeune femme avait été froide avec sa cousine avant son départ et ne l’avait depuis pas écrit une seule fois. Elle espérait que ce cadeau et ses vœux de bonheur, lui montre que tout cela était oublié pour Jane, que la peine commençait à disparaître.
Une fois ses achats réalisés, Jane Stuart se rendit au Majestic Rose, une auberge où elle s’était déjà rendue lors de son premier séjour en Angleterre. Malgré la présence d’un stupide comte qui se prenait pour un grand charmeur, elle gardait un bon souvenir de cet endroit très familial. Une fois dans le lieu, elle put voir qu’il y avait foule, beaucoup de monde avait eu comme elle l’idée de venir se restaurer, dans cet endroit chaleureux. L’écossaise chercha une place et alla s’installer sur l’une des rares qui étaient libres. Quelques minutes plus tard, une demoiselle vint la voir pour lui passer commande, Jane demanda une tourte à la viande et aux champignons, ainsi qu’un verre de vin. Une fois servie, elle commença à déguster son délicieux plat. Elle était au calme, jusqu’à ce qu’un homme assez bourru s’installe face à elle. La jeune femme baissa la tête et continua à manger tranquillement, jusqu’à ce que l’homme lui demande si la place était réellement libre.

« Oui » Disait-elle tout en essaye de masque son accent écossais. « Ce que vous avez commandés, enfin votre boisson, je ne vous la conseille pas. » Même si elle était incroyablement timide, elle ne se voyait pas passer un repas face à un homme, sans faire la conversation, sinon cela serait sûrement trop dérangeant.



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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeLun 8 Juin - 17:06
Je m'étais toujours considéré comme un type chanceux, en dépit de tout. J'aurais pu mourir de faim ou de froid étant enfant, comme mes nombreux frères et soeurs, aujourd'hui tous six pieds sous terre. Ce n'était pas arrivé. J'aurais pu succomber à un coup de poignard, à une quelconque maladie incurable, en débarquant à Londres sans le sou à dix-sept ans. Ce n'était pas arrivé. J'aurais pu tomber dans la criminalité "officielle" et me faire attraper par la Garde avant d'être pendu haut et court en place publique. Ce n'était pas arrivé. J'avais survécu au froid et à la faim, à la misère, aux bas-fonds de la capitale, et j'avais l'inouï privilège de pouvoir tuer sans être inquiété par les autorités. J'avais de l'argent, beaucoup d'argent, certes c'était risible comparé à la fortune d'un lord, mais en constatant d'où j'étais parti, on pouvait se dire que somme toute, cette vie ne m'avait pas trop mal réussi. Oui, j'avais eu de la chance. Du talent, peut-être, si on pouvait parler de talent pour ce qui étais de coffrer des criminels et de les conduire à la potence, mais aussi - surtout ? - beaucoup de chance. Attribuez ça à Dieu, Satan, Crétin Ier ou qui vous voudrez, il n'empêche que c'était bien vrai. Je suis l'homme le plus chanceux au monde.

Sauf que cette chance commençait sérieusement à me faire la tête. Déjà, je ne considérais pas forcément comme une chance le fait de m'être réveillé un matin avec la gueule de bois - quoique, cet aspect là des choses était peut-être le moins désagréable - et la bague au doigt. Luisa était belle, généreuse, intelligente, drôle. Parfaite, en somme. Le genre de femme qui n'aurait jamais, mais alors jamais, dû devenir mon épouse. Ensuite, ç'avait été un enchaînement : l'espagnol stupide qui débarque en conquérant avec sa clique de types en noir, la reine qui à mes yeux faisait honte à son nom en trimbalant ses icônes et ses chapelets, et qui par dessus le marché tombait enceinte, et voilà que ce Flint débarquait d'on ne savait où pour faire du nettoyage de rues - un boulot que je considérais comme le mien et le mien seul - et qui, en plus, risquait fort de rafler la mise à ma place. L'enfoiré ! Ajouté à cela les prêtres qui refusaient les demandes d'annulation de ce mariage qui n'aurait jamais dû avoir lieu, la gosse Habsbourg en manque d'adrénaline, et j'avais la furieuse impression que je n'aurais jamais dû me lever ce matin. D'autant que je ne voyais nulle trace de Jack Mortimer ou Constance Bennet dans cette damnée auberge. A leur place, une jeune femme me faisait face. "Tant mieux," maugréais-je avec toute la mauvaise humeur dans laquelle je nageais à présent, répondant par ce biais à son affirmation. La place était donc libre. Je n'aurais pas à casser les deux genoux de la personne à qui je venais de la prendre. Formidable.

Rarement le Majestic Rose avait été aussi plein. L'auberge devait connaître de bons chiffres d'affaires, la moitié de Londres y était toujours fourrée, y compris les classes aisées : la preuve avec ma vis-à-vis, qui au vu de sa mise ne manquait pas d'argent. Était-elle seule ici ? Je ne voyais personne qui semblait la connaître, l'accompagner. Pas très prudent de sa part, songeais-je. Elle était jeune, très jeune même, et tout à fait jolie. Fortunée, avec ça. Seule dans une auberge londonienne, c'était toutes sortes de types qu'elle risquait de croiser, du criminel au pervers en passant par les voleurs, les coureurs de dot... Et moi. Mais je doutais fort d'avoir quoi que ce soit à gagner en m'en prenant à elle, aussi cette idée ne demeura dans mon esprit que quelques secondes, qui suffirent à expliquer à quel point c'était stupide. En vérité, j'étais d'humeur trop massacrante pour faire la conversation, et étais prêt à passer le reste de mon repas le nez dans mon assiette, à boire plus que de raison, sans adresser un mot à cette jeune femme à qui je ne voyais pas quoi dire. Lorsqu'elle s'adressa à moi, cependant, je sursautais. Elle avait une voix étrange, presque feutrée, et son accent anglais était quelque peu appuyé : "ce que vous avez commandé, enfin votre boisson, je ne vous la conseille pas." J'eus un rire incrédule, alors que la serveuse me portait une assiette fumante et une chope de bière. Mon regard passa du visage de mon interlocutrice au liquide ambré qui brillait doucement dans son récipient.

"Madame s'y connait en bière ?" Fis-je en souriant presque, sans vraiment le vouloir toutefois, "étonnant. Votre condition laisserait présager le contraire." Du menton, je désignais ses fourrures, ses vêtements bien coupés. "Mais ne vous en faîtes pas pour moi, la bière, ça me connaît. Je suis un habitué." Sur ce, j'avalais une bouchée de mon plat et bus d'un trait la moitié de ma chope. Moi, un habitué ? Pour sûr. Mon mariage aussi, d'ailleurs. J'eus finalement tôt fait de descendre l'intégralité de la chope. "Et qu'est-ce qui amène une jeune femme de bonne condition à se promener seule dans Londres et à fréquenter des auberges en buvant de genre de choses ?" Sans doute étais-je curieux et intrigué, mais il y avait aussi le fait que j'étais sûr d'avoir déjà vu cette femme à Londres. Ce n'était pas dans la rue, ni ici au Majestic Rose, ni même au Flying Dutchman. Whitehall, sans doute... Mais pourquoi ne parvenais-je pas à me souvenir de son nom ? Peut-être parce-qu'elle n'avait que peu fréquenté le Palais de Mary Tudor... Mais être incapable de mettre un nom sur le visage d'une personne qui avait, de près ou de loin, fréquenté l'entourage de la souveraine anglaise avait une certaine tendance à m'agacer. Sans doute avais-je trop l'habitude d'avoir toujours un coup d'avance sur mes interlocuteurs.
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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeJeu 18 Juin - 22:35

Les assiettes bien pleines



25 janvier 1555.
Au Majestic Rose.


Quitter l’Ecosse alors qu’elle était la plus vulnérable, Jane avait ressenti ça comme un secours salvateur. En se rendant en Angleterre, loin de son époux, loin des regards de la cour écossaise, Jane Stuart se sentait libre, elle pouvait faire ses propres choix, faire de nouvelles rencontres, autant qu’elle le pouvait et c’était vraiment libérateur. Son moral s’était amélioré. Elle broyait moins du noir et elle finissait même par oublié qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfants. Même si cela n’était pas bon pour la dynastie Campbell, ce n’était maintenant plus de son ressort et si Archibald voulait obtenir de lui-même le divorce, grand bien lui en fasse. Jane n’était pas guérie, mais ce sentiment de liberté lui allait bien au teint. Elle prenait à cœur son séjour en Angleterre et elle appréciait servir de chaperon pour sa sœur Margaret qui avait grand besoin de soutient face à ses fiançailles. Cette mission lui changeait la vie et elle lui donnait surtout un sens, ce qui ne lui faisait pas de mal, à elle, qui avait le sentiment de ne plus servir à rien, depuis sa fausse couche.
Jane Stuart avait rencontré du monde en Angleterre, elle avait vu de nouvelles personnes, observait le quotidien des Londoniens, elle s’amusait même parfois à regarder les navires aller et venir sur la Tamise, s’imaginant que l’un d’eux allait sûrement en France, la nouvelle patrie de sa demi-sœur Mary. Depuis qu’elle se redécouvrait, Jane prenait plaisir à découvrir les choses simples et elle se disait parfois, que même avec moins d’argent, les personnes du peuple pouvaient être beaucoup plus heureuses, que les nobles. Jane savait qu’elle vivait qu’une courte période de paix. Un jour, elle devrait repartir en Ecosse, elle devrait assumer ses devoirs à la cour, mais aussi en tant qu’épouse Campbell. Se cacher, vivre éloignée n’était pas une solution et un jour, elle allait devoir retrouver son courage pour affronter sa belle-famille.
Jane Stuart rencontrait tours les jours des personnes, comme cet homme qui se retrouvait par hasard, face à elle, alors qu’il y avait trop de monde dans l’auberge du Majestic Rose. A un autre jour, une autre heure, elle n’aurait probablement jamais vu cet inconnu de sa vie. D’allure, l’homme n’était pas vilain, mais il transpirait la grossièreté, par allure, mais aussi par le ton qu’il employait avec la serveuse. Jane espérait ne pas vivre un repas désagréable, sinon elle serait contrainte de s’en aller, avant d’avoir fini son assiette. Quand elle le prévint à propos de la boisson que l’homme avait commandé, il se moqua d’elle, ce qui déplu à la jeune femme, mais par politesse, elle ne le montra pas. L’homme tout en buvant d’un trait la moitié de sa chope de bière se moqua à nouveau d’elle, tout en lui demanda si elle s’y connaissait en bière, tout en se faisant passer pour un grand habitué. Ensuite il lui demanda ce qu’elle pouvait bien faire dans un tel endroit, alors qu’elle portait de si beaux vêtements. Jane ne sut pas quelle mouche lui piqua ce jour-là, mais elle prit la bière de l’homme et but cul sec le restant, tout en reposant la chope en la claquant sur la table.

« Vous pouvez bien vous moquer monsieur, je m’y connais en bière et celle-ci est mauvaise. » Disait-elle en parlant avec son fort accent écossais. « Et si je me trouve ici, c’est bien parce qu’on m’a vanté cette adresse comme étant l’une qui donnait les repas de Londres, ce qui explique probablement votre présence ici. » Ajouta la jeune femme, tout en reprenant une bouchée de sa tourte à la viande, encore fumante. « Oh et voilà pour votre bière, vous pourrez vous en commander une autre. » Elle sortir une pièce d’or de sa poche avec laquelle l’homme pouvait se payer bien plus qu’une bière, mais elle en avait cure, au moins, elle avait rabaissé le caquet de ce grossier personnage.


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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeMer 8 Juil - 14:27
Quand une journée démarrait mal, il y avait fort à parier qu'elle serait mauvaise jusqu'au bout. Et cette journée-ci ne ferait pas exception à la règle : tout me semblait être un concours de circonstances pour me mettre de mauvaise humeur. Mon léger espoir de croiser Luisa dans la soirée, qui me faisait croire un instant que tout aujourd'hui ne serait pas voué à l'échec, m'alarma : étais-je tombé au point d'espérer sa visite ? Moi qui redoublait de prudence chaque fois qu'elle et moi étions côte à côte dans la rue, dans la crainte de tomber sur Dieu savait quel pourri avec qui j'avais l'habitude de faire affaire ? Résultat : je baissais le nez vers mon assiette fumante avec le sentiment que ma mauvaise humeur venait de se prendre une nouvelle couche. La combientième, depuis que j'avais mis le pied hors de chez moi ? Parfois, je crois que je ferais mieux de rester au lit le matin. Face à moi, la jeune femme tentait sans doute de faire un minimum de conversation, effort louable mais vain, n'étant pas le type le plus causant des lieux. Sa présence ici m'étonnait pour le seul point que je la voyais seule : des biens nés s'arrêtaient parfois au Majestic Rose et ce n'était pas la première fois que je croisais une bourgeoise de son acabit à l'auberge, mais généralement tous étaient accompagnés. Des gardes, des hommes de confiance, des chaperons, des servants, Dieu savait quoi encore. Dans le cas de mon interlocutrice, j'avais beau observer attentivement les nombreux clients autour de nous, aucun ne semblait être rattaché à la jeune femme d'une quelconque manière. Et voilà qu'en plus elle causait bière comme une connaisseuse. La seule bien-née dont j'étais certain du savoir en la matière était Janet Beaton, Lady Scott. Hors entre Lady Scott et ma vis-à-vis, il semblait y avoir un monde. Elle me rappelait davantage Luisa, par certains aspect, hors la dernière fois que j'avais vu Luisa subir les mauvais effets de l'alcool... Ça s'était soldé par ce mariage. Face à moi, la jeune femme ne sembla pas apprécier mes interrogations, ce dont en réalité je n'avais cure. Enfin...

Je ne savais pas vraiment à quoi je m'attendais, en fait, mais certainement pas à ce que la jeune femme se lève et termine d'un trait le contenu de ma chope. Non mais je rêve, où elle vient de me siffler ma bière, celle-là ? Sa petite tirade qui suivit me tira un rire incrédule, et je fus en réalité trop abasourdi quelques secondes pour songer à m'emporter. Au reste, à quoi m'emporter aurait servi, sinon à m'attirer des ennuis inutiles ? Apparemment, j'avais réussi à faire sortir la demoiselle de ses gonds, puisque tout accent londonien s'était soudain volatilisé, et je reconnus sans peine les intonations écossaises. Un nouveau sourire acide barra mon visage lorsque la brunette posa sur la table une pièce d'or, arguant que je pourrais me payer une nouvelle boisson avec. "Ce n'est pas une chope que je payerais avec ça, Madame, mais au moins six tonneaux pleins," ricanais-je, observant la lumière tomber sur le précieux métal. Sentant le regard de quelques autres clients à peu-près aussi fréquentables que moi se poser sur le sou, je pris la pièce et la rendis à la personne face à moi. "Gardez votre argent, il semblerait que je ne sois pas le seul à courir après la moindre pièce d'or." Avisant la serveuse qui passait par là, je sortis une pièce de ma propre poche, de valeur bien moindre que celle de la jeune femme, et demandais deux chopes, spécifiant au passage que ce serait un premier prix pour moi et un meilleur acabit pour la jeune femme... Vers qui je reportais mon attention assez vite : "écossaise, donc ?" m'amusais-je, "vous auriez dû le dire plus tôt, je crains que les londoniens n'aient pas le talent de vos compatriotes en matière d'alcool." J'avalais distraitement une bonne part du contenu de mon assiette. "A propos de l'auberge, ce n'est pas un mauvais choix, pour connaître un peu les tavernes du coin je peux vous assurer que celle-ci est de loin la meilleure. C'est la première fois que vous venez à Londres ?"
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MessageSujet: Re: [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.  [12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae. Icon_minitimeSam 25 Juil - 14:01

Les assiettes bien pleines



25 janvier 1555.
Au Majestic Rose.


La jeune femme s’était montrée audacieuse, bien plus que dans n’importe quelle situation et elle s’en étonnée. Jamais en Ecosse, elle n’aurait osé prendre la chope de bière d’un homme et la boire d’une traite pour lui montrer qu’elle n’était pas une faible femme. Le rire de son interlocuteur lui montrait qu’il était assez incrédule, voir amusé par ce moment et Jane arqua un sourcil, pour à nouveau montrer, qu’elle n’était pas qu’une petite midinette. Loin de son mari Archibald Campbell, elle se sentait pousser une audace et un certain courage qu’elle n’aurait jamais eu, si elle était encore avec l’homme qui lui faisait tant peur. Pourtant elle savait, un jour, elle devrait à nouveau suivre son mari et revenir à sa merci, mais pour le moment, elle voulait savourer sa vie et ne plus avoir peur. Tout du moins, quand elle serait ici seule, en Angleterre. Avec le temps, Jane avait fini par apprécier ce pays ennemi, qui avait tué son père, lors d’un combat, cependant, l’Ecosse lui manquait et la jeune femme sentait que c’était la dernière fois qu’elle quittait son pays. La conjoncture politique, le grand rapprochement entre l’Angleterre et l’Espagne, ferait que bientôt l’Ecosse et l’Angleterre deviendraient de nouveaux ennemis. La brune ne disait rien pour le moment, mais elle sentait que son départ serait le dernier et que plus jamais elle ne quitterait l’Ecosse. En aidant son prochain, elle avait trouvé un but, celui d’aider sa belle-mère, la régente Marie de Guise, mais aussi soutenir sa jeune sœur Mary Stuart, qui serait un jour reine, de deux nations. Mary avait de la chance, elle était en France, dans un pays absolument merveilleux, riche et très artistique, au moins, elle était heureuse et elle pouvait profiter de sa jeunesse et de cette vie de rêve, en compagnie de son petit fiancé, le fragile François.

« Une belle journée n’est-ce pas ! » Disait-elle tout en jaugeant l’homme du regard, qui venait de lui refuser la pièce, qu’elle lui donnait en remboursement. Elle la poussa à nouveau vers lui. « Si vous avez grande soif un jour, vous pourrez la faire partager à tous vos petits camarades. » Elle riait et attendit que l’homme commande deux chopes pour lui et elle, tout en spécifiant qu’il prenait un premier prix et que pour elle, il en fallait une de meilleure qualité. La jeune femme ressortit sa nature noble et continua de picorer dans son assiette, tout en entendant l’homme lui demander si elle était bien écossaise et aussi qu’elle aurait mieux fait de le préciser, puisqu’il était connu que les Ecossais soient de meilleurs buveurs que les Anglais.
« Oui Ecossaise. » Confirma la jeune femme tout en enfournant une bouchée dans sa bouche. Elle avala et continua. « Mais vous savez, si nous avons la réputation de bons buveurs, c’est parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire chez nous. Edimbourg est une ville animée, mais dans le reste du pays, il n’y a que dans les tavernes qu’on peut s’amuser. » La belle brune se donnait une autre image d’elle-même, plus vive, plus enjouée, mais surtout une image qui ne correspondait pas à son rang noble. Elle ne voulait pas qu’en parlant, l’homme découvre qu’elle était une Stuart et qui plus est bâtarde royale d’un roi mort depuis de nombreuses années. Elle ne voulait surtout pas, que dans les rues de la ville, la rumeur se propage qu’une fille de roi fréquente les auberges et parle à n’importe qui.
« Non, je suis venue lors du couronnement de votre reine, en visite auprès d’une amie. J’ai découvert à ce moment-là ce charmant endroit. Puis je suis revenue aussi au moment du mariage avec le prince espagnol. Vous savez, on n’a pas beaucoup d’évènement à Edimbourg, avec la reine qui vit en France, donc on vient vous voir de temps en temps. » L’alcool aidant, la jeune femme avait la langue qui se déliait et aussi un charmant rouge qui lui était apparu sur les joues. « Et vous, avez-vous déjà visité l’Ecosse ? » Demanda l’Ecossaise, bien curieuse de connaître l’avis de cet homme sur son pays.


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[12 TRAVAUX] " Les assiettes bien pleines " avec Jane Stuart & Richard Ballantrae.
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