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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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Thomas Howard
❝ Thomas Howard ❞
La Noblesse Anglaise
♕ Métier : Duc de Norfolk & Comte de Surrey ♕ Age : 22 ans. ♕ Religion : Catholique, enfin pour l'instant. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 140 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 30/11/2014 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Mary Sidney

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MessageSujet: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeDim 21 Déc - 18:23



" My mistress'eyes are nothing like the sun "

4 août 1554. Cela faisait déjà plus d'une semaine que l'on avait célébré le mariage de la reine d'Angleterre avec le Prince des Asturies, mais l'évènement était encore sur toutes les lèvres. L'air semblait grouiller de murmures et de rumeurs, certaines concernant le déroulement du banquet ayant suivi la cérémonie religieuse—banquet qui s'était terminé d'une façon plutôt trouble après la bagarre de deux courtisans—d'autres spéculant sur la naissance prochaine d'un héritier. Le soleil avait beau darder ses rayons sur Londres et plonger la ville dans une chaleur des plus étouffantes, il ne pouvait empêcher la propagation des derniers potins. Même les avocats de Lincoln's Inn délaissaient leur paperasse habituelle pour débattre sur le sujet du mariage Espagnol et les conséquences que cela aurait sur leur activité. La plupart d'entre eux étaient d'ailleurs tellement attentifs à ce qui se disait à ce propos que le jeune messager envoyé par le Duc de Norfolk dût s'y reprendre plusieurs fois avant de parvenir à se faire entendre, ce qui lui déplût passablement. Thomas Howard, Comte de Surrey, puisqu'il s'agissait bien du petit-fils de l'illustre Norfolk, n'aimait pas être relégué au second plan. Aussi, lorsqu'il parvint à délivrer à un vieil avocat la lettre que son grand-père lui avait confiée, il s'empressa de tourner les talons et de quitter ces corbeaux en robes noires. Reprenant les rennes de son fidèle Tamburlaine, il se mit cette fois-ci en route pour Cheapside, se retenant à grand peine de faire un détour par Arundel House pour entrevoir encore une fois le visage de celle qui deviendrait son épouse. Le Duc de Norfolk avait été clair là-dessus : le mariage Howard-Fitzalan devait absolument rester secret pour l'instant, et l'on ne désobéissait pas au Duc de Norfolk, surtout lorsque l'on faisait partie de sa famille. A regret, Thomas commença à remonter Fleet Street en direction de Saint Paul's Cathedral. Tamburlaine avançait lentement, malgré son caractère fougueux qui s'accordait si bien avec celui de son cavalier. Ses sabots claquaient sur le sol de terre, soulevant à chaque pas des nuées de poussière venant se déposer sur les vêtements des individus s'affairant dans la rue. La chaleur avait obligé les hommes à déboutonner leur pourpoints, et certaines femmes dénudaient même leur épaules, se contentant d'ignorer les sermons que leurs adressaient les quelques prêtres passant par là. Ça et là montaient les habituelles odeurs de la rue, allant du parfum des fruits frais du maraîcher à la puanteur des corps en sueur sous ce ciel de plomb. Et tandis qu'il remontait la rue, le jeune Comte de Surrey ne pouvait s'empêcher d'apprécier l'avantage considérable qu'il avait en étant à cheval, car s'il n'échappait pas aux odeurs, il évitait d'entrer trop en contact avec la poussière.

Le brouhaha de la foule lui sembla soudain plus distant alors qu'il se perdait à nouveau dans ses pensées, où le visage de Mary Fitzalan ne cessait de faire des apparitions. Tamburlaine continuait d'avancer, et c'était à présent le rire malicieux de sa fiancée que Thomas pouvait entendre. Le regard plongé dans le vide devant lui, le jeune homme ne fut ramené à la réalité que par les jurons abominables que proféraient deux hommes quelques pas plus haut. Passant outre l'extrême grossièreté de ces gueux, le Comte de Surrey se fraya un passage à cheval parmi les passants qui s'agglutinaient autour de la scène, et découvrit l'ampleur de l'accident. Deux charrettes s'étaient percutées et s'il n'y avait apparemment eu aucun blessé, l'une d'elle avait laissé échapper sa cargaison de fruits et légumes, provoquant la rage du marchand qui la conduisait. La rue se retrouvait du même coup bloquée par ce désastre et déjà, les bouchons commençaient à se former en amont. Ce fut à ce moment que Thomas remarqua une silhouette qui lui sembla familière. Une jeune femme aux longs cheveux blonds et dont la tenue était suffisamment brodée pour indiquer son appartenance à la cour se tenait quelques mètres devant lui, droite comme un i sur sa monture, attendant que le chemin veuille bien se dégager à nouveau. Pris d'un doute, le Comte de Surrey fit avancer son cheval dans la direction de cette inconnue et lorsqu'enfin il parvint à sa hauteur, il reconnut la petite moue agacée qui se peignait sur le visage de sa dévote préférée. Ah, Anne Somerset, divine bigote, sainte patronne des prudes, admirable déesse de l'austérité ! Le visage de Thomas se fendit d'un sourire à l'idée de l'amusement qu'il pourrait tirer de cette rencontre. S'approchant des deux hommes toujours en train de se disputer au dessus des légumes éparpillés, il héla celui qui proférait le plus de grossièretés : 'Hé toi, manant ! Ne vois-tu pas que tu gênes le passage d'une noble dame ? Ôte tes légumes de là, et prestement !' Coupé dans son élan, l'interpellé fronça les sourcils et s'apprêtait sans doute à répliquer vertement, jusqu'à ce qu'il remarque l'objet accroché à la ceinture du jeune homme. Thomas n'était pas vêtu pour une après-midi à la cour, et avait opté pour une tenue plus confortable afin de vadrouiller dans Londres, mais il portait néanmoins une épée à son côté, épée qui fit d'ailleurs son petit effet, puisque l'individu qu'il avait interrompu au milieu de son flot d'insultes obéit à son ordre, non sans bougonner au passage. Très vite, l'autre homme se joignit à lui pour ramasser les légumes. Le Comte de Surrey, ravi de cette entrée en matière se tourna alors vers sa dévote préférée, un sourire radieux s'étalant sur son visage.

'Lady Anne. Quelle surprise de vous trouver en ces lieux.' Il s'inclina respectueusement. 'Étiez-vous en train de vous rendre à Saint Paul's pour votre prière ?' demanda-t-il sur le ton du badinage. Il jeta un bref coup d'œil à l'escorte de la jeune femme, reconnaissant immédiatement la livrée des Somerset. 'Permettez-moi alors de vous accompagner, ce serait plus prudent,' poursuivit Thomas, s'efforçant de prendre un air soucieux, comme s'il doutait sincèrement des compétences des soldats qui accompagnaient la demoiselle. 'Je mettrais avec grand plaisir mon épée à votre service milady,' acheva-t-il en se retenant de rire. Décidément, jouer les chevaliers servants auprès d'Anne Somerset semblait toujours autant l'amuser. Ah, quand son cousin Charles aurait vent de cette rencontre !

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Katherine Grey
Katherine Grey
La Famille Royale
♕ Métier : Lady Katherine Grey, potentielle héritière de la couronne d'Angleterre ♕ Age : 17 années ♕ Religion : Protestante ♕ L'avatar a été fait par : zuz, tumblr & .TITANIUMWAY ♕ Mon nombre de messages est : 563 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 45 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 05/10/2013 ♕ Mon pseudo web est : Eris "My mistress'eyes are nothing like the sun" Tumblr_oskl7jd0AN1s7l9w9o3_r1_400

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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeSam 27 Déc - 17:44
"MY MISTRESS'EYES ARE NOTHING LIKE THE SUN"
Thomas & Anne
La journée de ce quatre août 1554 était propice pour se rendre en ville et prendre un peu l'air, loin de ce château envahi par la vermine espagnole. Ces êtres aux mines sombres parcouraient les couloirs de Whitehall sans un sourire pour nous autres, habitants légitimes de la demeure royale. Voilà une semaine que le mariage de ma très chère reine avait eu lieu, unissant ainsi les maisons Tudor et Habsbourg. Depuis le départ, cette union m'avait paru trop prévisible et d'une fausseté presque théâtre. Il était évident que le royaume d'Espagne, aussi catholique soit-il, n'avait accepté ce mariage, non pas pour les beaux yeux de la reine, mais bien pour obtenir davantage de pouvoir. Et c'est bien pour cette raison que je restais bien décidée à ne pas céder à l'avis général et de montrer à ma souveraine que son nouvel époux ne l'aimait pas. Cela se voyait à des pieds de là et pourtant, elle demeurait aveugle face à cet homme hypocrite. L'amour rendait réellement aveugle ! Comment une femme aussi forte et intelligente pouvait se faire berner par les yeux sombres d'un inconnu ? Dieu seul le savait. Quant à moi, jeune fille encore assez naïve pour espérer qu'un prince charmant vienne la libérer du haut de sa tour, je savais malgré tout que le choix de mon futur époux revenait à mon frère aîné. Je devais donc me battre pour diriger ma propre vie. Le statut de femme était bien malheureux. Mais quand on était reine, on pouvait faire ses propres choix et ne rien devoir à personne. Je ne comprenais donc pas pourquoi Mary Ie devait subir la félonie de cet étranger et devenir ainsi sa marionnette. Quitte à choisir entre l'Espagne et l'Écosse, j'aurais de loin choisi le second pays. Or, je n'étais rien, rien mise à part la descendante d'une des familles les plus puissantes d'Angleterre et une fervente catholique qui ne se marierait jamais ni à un hérétique, ni à un traître à la couronne.

C'était donc une bonne journée, quoiqu'un peu trop chaude, pour sortir de l'enceinte oppressante de Whitehall. Ainsi, je préparais une monture et demandais également une escorte auprès de mon frère afin de ne pas être victime de l'acte isolé de quelque brigand démuni. Après une petite heure de préparation, nous sortîmes enfin, traversant les rues bondées sur nos montures. Je ne savais pas trop où je me dirigeais. Je ne connaissais pas beaucoup de gens issus du peuple mis à part Arthur qui, lui résidait au château. Du moins, il me le semblait. Je me baladais donc sans vraiment de but. Mes yeux se posaient sur les pauvres, tentant de s'approcher de moi afin de me demander un peu d'argent. Malheureusement, en ce jour d'été, je n'avais pas le moindre sou sur moi. Tant pis, je leur ferai la charité une prochaine fois. Demain, même ! À la sortie de la messe. Leur offrant un simple sourire, je les dépassais, tentant de m'extirper de cette masse qui entourait ma horde de soldats. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Heureusement que j'avais eu la bonne idée de les prendre avec moi, car sinon, je ne savais pas si je serais sortie indemne de cette promenade. Et puis, ma monture me permettait de ne pas salir ma robe dans la poussière du sol autrefois boueux. Cependant, la chance ne m'honorait guère de sa présence en ce jour et c'est ainsi qu'à peine quelques pieds plus loin, deux charrettes se percutèrent. Le bruit que provoqua la collision me fit sursauter. Nous nous dirigeâmes à ma demande vers les protagonistes de l'accident, heureusement, personne n'était blessé. Or, mon sort ne fut pas plus enviable. Bloquée, j'attendais patiemment que les deux hommes cessent de se disputer et la route se libère enfin et, avec néanmoins une moue agacée sur les lèvres. Droite comme un i, posture que toute demoiselle de haute naissance devrait avoir, j'entendis bientôt les mots qui auraient pu être doux à mes oreilles si seulement ils n'étaient pas sorti de la bouche de ce charmant et insupportable Thomas Howard. Je n'avais même pas besoin de tourner ma tête dans sa direction pour le reconnaître. Un soupir lassé traversa mes lèvres à présent habitées par une moue de contrariété. Ce soi-disant gentleman fit taire avec toute la supériorité dont il se croyait doté, les deux vulgaires paysans. Il s'inclina ensuite vers moi avec une joie surjouée. De mon côté, je baissais à peine la tête en signe de salut, bien décidé à ne pas tomber dans son jeu enfantin dans lequel il se complaisait.

« Comte Surrey. » Ciel ! Pourquoi avait-il fallu que je le rencontrasse aujourd'hui ? « Moi qui pensais ne jamais avoir la chance de vous croiser dans une ville aussi grande que Londres. »

Je lui offris un sourire pincé, le fixant avec une certaine incrédulité. Sa boutade à peine déguisée eut le don de me vexer et, battant des paupières comme une simple donzelle, je restais coite face à la familiarité qu'il osait utiliser à mon encontre. Me croyait-il vraiment aussi prévisible ? Et puis rares étaient les fois où je me rendais à l’église Saint Paul's pour prier. En effet, je préférais l'abbaye de Westminster ou bien encore la petite chapelle de Whitehall. Or, je devais bien admettre que le chemin que je comptais emprunter menait à cette église et pestant contre moi-même je n'eus pas le loisir de lui répondre qu'il continua sur sa lancée. Je serrais bien fort ma mâchoire, tentant de me comporter comme une vraie lady.

« Très cher comte, il me semble que les gardes que vous voyez là sont bien plus aptes à me protéger que vous. Voyons, ils sont trois et vous n'êtes qu'un seul homme, je ne vois vraiment pas comment vous pourriez les égaler. Même votre modestie, qui est l'une de vos principales qualités me semble-t-il, n'atteint pas la leur. »

Satisfaite de ma réplique, je savais néanmoins pertinemment qu'il n'allait pas me lâcher de sitôt. Les Howard, de vrais pots de colle. Et puis quelle ne serait pas la réaction de mon frère s'il apprenait que j'avais osé parler ainsi à un possible futur époux ! Ainsi, je me rattrapais en lui proposant de m'accompagner.

« Bien que vous pensez que je me rendais à Saint Paul's, là n'était pas mon dessein. J'ai déjà prié plus tôt dans la journée. Cependant, vous pouvez simplement m'accompagner au fil des rues de Londres, qu'en pensez-vous ? Et puis peut-être à la fin de la journée, nous irons prier. Je pense que cela ne pourra guère vous faire de mal. »
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Dernière édition par Anne Somerset le Sam 10 Jan - 15:00, édité 1 fois
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Thomas Howard
❝ Thomas Howard ❞
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:57



" My mistress'eyes are nothing like the sun "

Une rose. Une rose couverte d'épines, c'était ce à quoi Lady Anne Somerset lui faisait songer tandis qu'elle lui répondait avec une ironie des plus piquantes. Thomas n'était pas dupe, et voyait bien que son apparition déplaisait fortement à la jeune femme—le contraire l'aurait d'ailleurs étonné. Il savait pertinemment que les railleries à peine déguisées qu'elle lui soufflait du bout des lèvres étaient cent fois inférieures à ce qu'elle aurait sans doute aimé pouvoir lui dire réellement. Hélas, l'autorité d'un frère plus âgé et son propre statut de célibataire suffisaient à bâillonner n'importe quelle jeune femme de ce siècle, et Lady Somerset ne dérogeait pas à la règle. Katherine l'aînée des sœurs Howard, était peut-être l'une des rares exceptions, elle qui n'hésitait guère lorsqu'il s'agissait d'exprimer son opinion à propos de son avenir ou de sa conduite. Les murs de Kenninghall résonnaient d'ailleurs encore de sa dernière querelle avec Thomas, querelle qui s'était ensuite terminée par des réconciliations, comme d'habitude. Si l'intrigue était le passe-temps favoris des Howard, la dispute était indéniablement leur sport préféré.

'Il serait peut-être préférable en effet que je me joigne à votre escorte Lady Anne,' répondit Thomas, comme si la jeune femme venait d'accepter son aide de bon cœur. 'Quatre hommes valent mieux que trois et il en va de votre sécurité. Au reste, votre humble et modeste serviteur que voici—il s'inclina légèrement—n'entachera pas le prestige de vos gardes. Je me ferai l'ombre d'un simple écuyer, mais si quelque assassin venait à porter la main sur votre personne, je ne pourrais prétendre à me cacher derrière leurs armures et me porterais au devant de vous.'

Ravi de sa petite tirade du bon chevalier servant, Thomas fit mine de vérifier que son épée était bien accrochée à sa ceinture, signifiant par la même occasion qu'il n'hésiterait effectivement pas à s'en servir s'il le fallait. Il avait beau avoir passé de nombreuses heures à dévorer des ouvrages d'Histoire ou de science durant son enfance, il n'en avait pas moins reçu l'éducation d'un parfait gentilhomme, prêt à servir la couronne ou, plus modestement en ce jour, Lady Somerset. Le maniement de l'épée était incontournable pour un Howard, le Duc l'avait bien souvent répété, lui même s'étant autrefois illustré sur le champ de bataille à maintes reprises, et Thomas continuait de voir son maître d'armes régulièrement en compagnie de son cousin Charles et de son frère cadet Henry.

'Oh mais quel serviteur chanceux ! 'Ma maîtresse se soucie du salut de mon âme !' s'exclama le Comte de Surrey à la dernière pique de la jeune femme. 'Vous m'étonnez Lady Anne. Seriez-vous par hasard une sainte envoyée par le Lord Chancelier pour me ramener dans le giron de notre bonne Eglise Catholique ?' Il laissa quelques secondes s'écouler, laissant à Lady Somerset le temps de digérer ses paroles. Son ton s'était légèrement durci alors qu'il quittait le rôle du chevalier servant. Même si la jeune femme ne se rendait apparemment pas à Saint Paul's—curieux tout de même, il en était pourtant tellement certain—le sujet de la religion faisait surface dans leur conversation. C'était inévitable et bien évidemment prévisible quand on avait affaire à une catholique aussi dévote que Anne Somerset, se disait Thomas, mais cela n'en demeurait pas moins agaçant, surtout lorsque l'on avait en premier lieu été élevé dans le culte Réformé. Avec un pincement au cœur, le Comte de Surrey vit défiler furtivement devant ses yeux le visage de son ancien professeur, John Foxe, un protestant des plus convaincus, l'homme qui avait été longtemps un modèle et un guide pour lui, avant d'être remplacé en 1553 par Stephen Gardiner, sur ordre du Duc de Norfolk. Il fallait pour ainsi dire 'expier' des années d'éducation protestante.

'Si c'est le cas, alors permettez-moi de vous libérer de cette tâche,' reprit Thomas, cette fois-ci avec le plus grand sérieux. Anne Somerset avait touché un point sensible en abordant la religion, mais il était bien sûr hors de question de l'admettre. D'une part, cela donnerait un ascendant certain à la jeune femme, et de l'autre, la sécurité de la famille Howard pourrait s'en trouver compromise. La reine Mary n'aimait pas les Réformés et si Thomas ne se considérait pas vraiment comme tel, il ne s'estimait pas non plus catholique.

'Tous les Howard se sont convertis. Nous adressons désormais nos prières à Dieu et aux saints, et entendons respecter les règles que nous dictera Rome. D'ailleurs à ce propos, je crains de ne point pouvoir vous accompagner dans votre prière : j'ai oublié mon chapelet en sortant.' Là-dessus, Thomas détourna légèrement la tête pour cacher le sourire ironique qui menaçait de réapparaître sur son visage, et s'absorba un instant dans la contemplation des deux hommes occupés à dégager la route. Derrière eux, un petit nombre de badauds attendaient de pouvoir passer. Lorsqu'enfin la voie fut libre, le Comte de Surrey se redressa sur son cheval qui piaffait d'impatience et se tourna vers la jeune femme.

'Alors milady, où nous rendons-nous ? Chez votre joaillier peut-être ? A moins que ce ne soit chez votre tailleur ? Puisque vous avez déjà rempli vos devoirs spirituels, j'imagine qu'il vous faut à présent obéir à d'autres tâches d'ordre plus profane...'

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Katherine Grey
Katherine Grey
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeSam 10 Jan - 15:07
"MY MISTRESS'EYES ARE NOTHING LIKE THE SUN"
Thomas & Anne
Nous étions là, au milieu de la rue, attendant que les paysans déplacent leurs légumes ou autres possessions – en vérité je n'avais guère fait attention à ce qui été tombé -, à nous regarder dans le blanc des yeux. Au fond, je ne ressentais aucune rancœur ou haine envers Thomas. Non, c'était son patronyme que je dédaignais. Howard. Comme cela sonnait atrocement faux à mes oreilles ! Des traîtres, tous des traîtres pour servir leurs petites ambitions dérisoires. Ah, mais quel ne serait pas leur jugement quand ils arriveraient face à notre Seigneur ! Pour sûr, ils n'atteindraient jamais le paradis, mais plutôt l'enfer. Ou bien encore un purgatoire éternel, digne de leur inconstance. Dire que mon frère n'attendait qu'un signe de ma part pour demander au grand-père de Thomas des négociations de mariage ! Je ne voulais pas y croire et il était clair que jamais je n'accepterais une telle union. Peut-être que s'il avait porté un autre nom et que son caractère différait un peu de celui qu'il possédait, m'unir avec lui pour toujours ne m'aurait pas aussi rebuté. Il était joli garçon et jeune. J'aurais donc pu échapper un vieil homme sénile possédant déjà une ribambelle d'enfants. Or, cela n'en était rien, Thomas était un Howard et même pour tout l'or du monde, je n'accepterais pas de me marier avec lui. Un léger sourire sur mes lèvres lorsque le comte se déclara comme mon chevalier servant.

« Monsieur, votre modestie m'enchante, mais je vous assure, il n'est point besoin de vous rabaisser de la sorte. Après tout, le Seigneur vous a fait comte, autant porter ce titre avec respect et reconnaissance. Et puis, même si votre proposition est toute à fait charmante, je doute qu'un assassin vienne m'ôter la vie, comme vous l'avez dit vous-même, mes gardes ont du prestige. Je vous invite néanmoins à me protéger si tel est votre souhait, mais à mes côtés. Il sera ainsi plus simple de se parler, ne pensez-vous pas . À moins que vous ayez perdu votre langue si habile avec les mots? »

Je vis la satisfaction dans le regard de Thomas et son petit spectacle. Je ne dis pourtant mot, et l'esprit me manqua un instant devant la froideur du jeune comte juste après que je l'eus taquiné sur sa pieuté. Je demeurais coite devant sa réplique et baissais un instant mes yeux vers le chapelet qui était attaché à ma ceinture. Une moue contrariée prit place sur mon visage d'un blanc immaculé. J'avais pendant un instant oublié où Thomas avait été élevé dans la doctrine protestante. Sa réaction avait réveillé en moi ce souvenir et je me voyais un peu gêné de n'y pas avoir songé. Or, il y avait là encore une preuve de l'inconstance des Howard. En plus de trahir la couronne, ils avaient trahi la religion catholique. Les Howard pouvaient bien faire croire à leur rédemption, quand on rejoignait les hérétiques, on l'était à jamais à son tour.

« Sachez que le Lord Chancelier ne m'a rien demandé et que je n'aurais jamais la prétention de me dire Sainte. Quant à savoir si oui ou non, votre famille et vous êtes de véritables chrétiens, cela relève simplement de vous et de ce que vous voulez faire de votre âme. »

Suite à sa dernière réplique, il détourna la tête comme gêné ou pris d'un fou rire. J'optais davantage pour la deuxième solution. Mais je me tus, qu'importe qu'il n'ait pas son chapelet, cela ne m’étonnait guère. Tant pis, j'irais prier seule, prier pour le salut de mon âme. Quant à Thomas, il fera ce qu'il lui plaira. Je m'en souciais guère.

« Eh bien, rendons-nous chez mon joaillier, je dois récupérer un nouveau collier pour l'offrir à une amie qui m'est chère. Elle est enceinte voyez-vous, alors je voudrais la féliciter et lui faire plaisir. »

La route fut débouchée quelques minutes plus tard. Je donnais un coup de talon dans le flanc de ma monture et nous partîmes donc entourés de mes gardes. Un filet de sueur descendit le long de ma nuque. Il faisait chaud et ma tenue n'arrangeait en rien les choses. J'attrapais la gourde remplie d'eau accrochée à ma selle et buvais une gorgée tout en continuant d'avancer. Nos chevaux étaient au pas, avançant à un rythme lent et reposant. Une fois ma soif assouvie, je me tournais vers Thomas.

« Il est vrai que notre société et mon sexe et ma noblesse m'obligent à me comporter quelques fois avec frivolité. D'ailleurs, en parlant belles robes, comment vont vos sœurs ? Cela fait longtemps que je ne les aie pas vu à la cour, ou bien alors nous n'avons pas eu la chance de nous croiser. Elles sont si charmantes ! Mais pas autant que vous, assurément. »

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Dernière édition par Anne Somerset le Sam 31 Jan - 19:17, édité 1 fois
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Thomas Howard
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeLun 12 Jan - 19:33



" My mistress'eyes are nothing like the sun "

La foule de badauds se remit en marche au milieu des nuées de poussières dès que la route fut dégagée. Quelques enfants passèrent en courant au milieu des hommes et des femmes qui s'activaient à nouveau sous le soleil de plomb. Ils portaient des haillons et étaient pieds nus comme nombre de mendiants à Londres. Thomas se demanda la raison d'une telle hâte—surtout par cette chaleur—mais obtint rapidement la réponse à sa question lorsque du coin de l'œil, il aperçut les gamins ramasser plusieurs pommes parmi les fruits et légumes tombés à terre, et détaler comme des lièvres afin d'éviter que les deux marchands ne les poursuivent. Cette scène, comme tant d'autres, faisait partie du quotidien de beaucoup d'enfants dans la capitale, et si elle amusa quelque peu le Comte de Surrey, elle fut bien loin de lui paraître surprenante. D'ailleurs, il oublia bien vite cette apparition fugace pour se concentrer à nouveau sur Lady Somerset. Après tout, il était son fidèle serviteur aujourd'hui. Lorsque le petit cortège reprit sa route, Thomas guida sa monture pour chevaucher à ses côtés puisqu'elle le lui avait proposé—non sans réluctance—et se retrouva ainsi entouré à son tour par les gardes portant fièrement la livrée des Somerset et jetant des coups d'œil suspicieux à quiconque osait fixer leur jeune protégée avec un peu trop d'insistance.

'C'est une noble intention de votre part,' répondit le Comte de Surrey lorsque Lady Somerset lui expliqua la raison de sa visite chez son joaillier. Il ignorait l'identité de cette amie si chère aux yeux de la Sainte Prude, mais ne doutait pas un seul instant que le collier lui plairait. Chaque femme aimait recevoir un bijou. Il était d'ailleurs bien placé pour le savoir, lui qui avait déjà commandé en cachette une broche à un joaillier pour l'offrir à sa fiancée. C'était un bijou magnifique, recouvert de perles et orné en son centre d'un diamant étincelant. Et s'il avait fallu ruser pour porter cette petite merveille chez les Fitzalan en toute discrétion, Thomas pouvait encore se remémorer l'éclat de surprise et de plaisir dans les yeux de Lady Mary lorsqu'il lui avait offert la broche.

Anne Somerset ouvrit la marche pour se rendre chez son joaillier, et le Comte de Surrey la suivit, guidant sans peine son cheval au milieu de l'espace dégagé par les gardes de la jeune femme. Au dessus de leurs têtes, le soleil dardait toujours ses rayons avec autant de ferveur que s'il eut souhaité voir la population de Londres fondre comme des poupées de cire. Lady Somerset n'était pas épargnée non plus et se saisit de sa gourde pour boire quelque gouttes d'eau avant de reprendre la conversation. Thomas, quant à lui, préféra ouvrir le haut de son pourpoint.

'Vous êtes bien aimable Lady Anne. Je gage que mes sœurs vous apparaissent effectivement comme les demoiselles les plus charmantes en Norfolk,' dit-il en faisant mine de ne pas s'apercevoir de l'ironie de son interlocutrice. 'Margaret et Jane sont encore trop jeunes pour fréquenter la cour, mais peut-être croiserez-vous un jour Katherine ? Elle épouse bientôt Henry Berkeley. Qui sait si je ne rencontrerai pas d'ailleurs ce futur beau-frère chez votre joaillier ? J'espère au moins qu'il saura choisir le bijou qui plaira à ma sœur...'

Effectivement, il valait mieux pour Berkeley qu'il parvienne à satisfaire Katherine Howard. Thomas eut d'ailleurs un sourire à cette pensée, car il savait par expérience que l'on ne parviendrait jamais à faire de sa sœur une demoiselle calme et docile—après tout, elle était la fille de Henry Howard. En revanche, trouver un présent qui plaise à cette fière et indépendante amazone garantirait certainement au futur marié la paix dans son ménage, du moins pour un temps. En vérité, le Comte de Surrey ne donnait pas six mois au jeune homme avant qu'il ne fasse les frais des légendaires colères de la si charmante Katherine. Non sans une pointe de jalousie, il songea alors qu'il ne serait plus le seul à endurer les foudres de sa sœur, chose qui le contraria fort. Se quereller avec Katherine permettait à Thomas de développer sa répartie et sa rhétorique, bien mieux que s'il avait dû le faire en compagnie d'un précepteur. Et puis, même si sa sœur lui tapait sur le système, il ne pouvait s'empêcher de l'adorer. Etait-ce dû au fait qu'il songea alors à Katherine et à son union prochaine avec Berkeley tandis que le petit cortège de Lady Somerset gagnait les abords de Ludgate Hill, ou à sa fiancée et à son propre mariage ? Toujours est-il qu'il décida d'aborder, non sans ironie, le sujet des prétendants éventuels d'Anne Somerset.

'Mais qu'en est-il de vous Lady Anne ? On ne vous dit point promise, serait-ce possible ? Je ne puis décemment croire que votre famille vous laisse ainsi, sans vous chercher de bon parti. Somerset est un nom des plus respectables, les prétendants doivent se bousculer pour essayer d'obtenir un coup d'œil de votre part...'

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Katherine Grey
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeSam 31 Jan - 19:26
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Thomas & Anne
Le soleil était haut dans le ciel. Son regard de braise scrutait Londres attentivement, faisant languir les habitants de cette fraîcheur si apaisante qu'ils connaissaient tant. Des enfants accouraient, pieds nus, prêts à se jeter sur la nourriture tombée des chariots. Puis ils détalaient tels des lapins fuyant son prédateur. Je ne faisais guère attention aux personnes qui passaient près de nous, trop occupée à tenter de ne pas mourir de chaud. Je n'étais point habituée à tant de chaleur, même si j'appréciais toujours une journée ensoleillée. Ma robe me collait à la peau et j'enviais soudain nos amis écossais qui eux ne connaissaient que la pluie et le vent sauvage des Highlands. Je poussais un soupir las, impatient et emplis de fatigue. Ma nuque était raide, signe que je m'impatientais de ne pas avancer. Bien sûr, j'avais tout mon temps, mais je ne voulais pas le perdre à attendre indéfiniment que des paysans veuillent bien libérer le passage et à entendre les jolies paroles du jeune homme qui me servait à présent, au même titre que les gardes de mon frère. Heureusement pour moi, nous pûmes enfin reprendre notre route vers le joaillier. Sur le chemin, j'épuisais ma soif de fraîcheur en absorbant deux, trois gorgées d'eau. Mes yeux se posèrent quelques secondes sur le torse un peu plus dénudé de Thomas avant de revenir à leur place initiale, c'est-à-dire pour regarder droit devant ma personne. Dieu ! N'avait-il aucune pudeur de se montrer de la sorte devant moi ? Et puis, c'était un homme de la noblesse que diable ! Qu'un homme du peuple se déboutonne, d'accord, mais que Thomas qui était, malgré ce que je pouvais en penser, de noble extraction, non. Je secouais ma tête d'un air incrédule. Or, pour éviter qu'il ne me raille davantage, je tentais vainement de rattraper la chose en lui offrant un sourire le plus détendu possible.

J'avais déjà croisé les sœurs de Thomas auparavant. En effet, elles étaient toutes aussi blondes que lui et elles avaient un air plutôt dévergondé, d'après ce que je me souvenais. La plus âgée Katherine avait à peu près mon âge et son caractère enjoué et piquant m'avait surpris. Même s'il différait du mien par bien des aspects, il le rejoignait par d'autres. N'avais-je pas, moi aussi, envie de montrer que je n'étais pas juste une femme, mais bien une personne capable de réfléchir et d'agir à l'égale d'un homme ? Cependant, pour les deux sœurs cadettes, je n'avais pas réellement prêté attention à leur bavardage oisif. Je savais qu'en abordant ce point avec Thomas, j'allais atteindre la corde sensible. Malgré les apparences, il semblait bien proche de cette sœur à la langue bien pendue. Cela me rappelait la propre relation que j'entretenais avec mes frères et mes sœurs. Même si je portais une grande affection pour la plupart, je ne portais pas les deux aînés dans mon cœur. Maudits soient ces traîtres de Lucy et William ! Que le diable les emporte que plus jamais le monde n'ait à les supporter. Parfois, je repensais à feu notre père et je me disais qu'il devait bien se retourner dans sa tombe de les voir à présent se comporter de la sorte. Pour ma part, c'était une honte qui m'accablait chaque jour et les voir à la cour me donnait des haut-le-cœur.

« Oh, votre sœur va se marier . Quelle charmante nouvelle ! Vous devez être heureux pour elle, n'est-ce pas . Elle pourra ainsi accomplir son devoir de femme et vous donner une ribambelle de petits-neveux et de petites nièces si Dieu le veut. »

Je lui offris un sourire à demi sincère. Même si je savais qu'Il n'allait guère lui permettre de mettre au monde beaucoup d'enfants car elle portait les noms des traîtres, j’espérais qu'elle n'allait pas avoir une vie totalement malheureuse. Certes je n'approuvais guère les agissements de sa famille, mais je n'étais pas perfide au point de lui souhaiter tout le malheur du monde. Et puis la Bible prônait la paix et l'amour, alors comment ne pas mettre un peu de sincérité dans mes propos ?

« Cela serait une bien bonne attention de sa part. Et puis si au grand dam de votre sœur, il lui offre un bijou qui ne lui plaît guère, eh bien, elle n'aura qu'à faire semblant de l'apprécier et se rappeler que l'intention qui compte. »

Et puis l'hypocrisie qui coulait dans le sang des Howard allait sûrement faciliter la tâche à la demoiselle. Or, je me gardais bien d'en faire la remarque. Un silence s'instaura par la suite entre nous pendant quelques minutes, Thomas se perdant dans ses pensées. Je ne souhaitais guère interrompre sa réflexion et me taisais donc. Or, une fois que nous atteignîmes les abords de Ludgate Hill, il lui vint soudainement l'envie de discuter de mes prétendants. Les yeux ronds, je le fixais. Certes, j'avais été fiancée quelque temps avec Gabriel Buckley, un veuf avec une belle allure, mais une attitude indigne d'un chrétien. Mon frère avait bien remarqué mon mécontentement et avait révoqué son engagement auprès de l'homme. J'aimais à penser qu'il avait fait cela davantage pour me marier avec l'un de ses amis hérétiques que pour mon réel bonheur. Depuis, aucun contrat de mariage n'avait fait son apparition, même si des prétendants tentaient d'obtenir ma main. Loin de moi la peur de finir vieille fille. Après tout, je n'avais que seize années et il n'était pas rare que des filles se mariassent vers la vingtaine. Ce que je craignais pas dessous tout, c'était que William me donne à un hérétique ou à un traître comme un Howard, par exemple.

« Hum certes je ne suis point engagée, mais ce n'est pas pour autant que ma famille ne me cherche point de mari. Sachez que c'est bien mon choix de ne pas accepter les offres de soupirants bien trop mielleux pour être honnêtes. Je préfère attendre un homme digne de mon nom et de mon héritage, même si ce dernier doit arriver alors que j’atteins mes 25 ans. De plus, le fait que nos familles respectives aient tenté par le passé de nous unir ne vous est pas étranger. Sachez que, sans vous paraître impolie, ce mariage m'aurait semblé, et c'est toujours le cas, être une bien mauvaise idée ….»

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Dernière édition par Anne Somerset le Sam 16 Mai - 12:49, édité 1 fois
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Thomas Howard
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeJeu 5 Mar - 19:14



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Y avait-il au monde pire indélicatesse pour une jeune femme non-mariée que de se voir interrogée sur ses éventuels prétendants ? Hormis peut-être l'obligation de danser une volta avec un partenaire des plus maladroits, il ne pouvait assurément exister de situation plus embarrassante que celle-ci. Thomas Howard en était bien conscient ; qualifier sa désagréable question de maladroite aurait été une méprise fort regrettable. Cette nouvelle pique avait été précisément calculée et bien que lancée sur le ton du badinage, n'en demeurait pas moins des plus incisive. Tout gentleman qu'il était pourtant d'ordinaire, le Comte de Surrey ne pouvait en effet manquer d'apprécier l'effet que cette filouterie—puisque c'en était une—avait sur Lady Somerset. Un instant la jeune femme se troubla, chose qui le ravit au plus haut point, sembla hésiter, s'interrogeant sans nul doute sur le genre de riposte qu'il fallait adresser à ce goujat, mais parvint néanmoins à retrouver un semblant de contenance pour formuler sa réponse. Si toute l'attention de Thomas était concentrée sur Lady Anne, il prétendit le contraire en jetant ça et là quelques coups d'œil à la masse grouillante de badauds. Il lui fallut même lutter de toutes ses forces pour s'empêcher de rire à l'évocation du potentiel mariage Howard-Somerset. Et dire qu'il avait bien failli se retrouver uni, si ce n'est enchaîné, à cette dévote ! L'expression 'se passer la corde au cou' prenait alors tout son sens quand il songeait à cette possibilité.

'Oh c'est vrai, il me semble avoir entendu mon grand-père mentionner votre nom à plusieurs reprises,' répondit Thomas en fronçant les sourcils comme s'il essayait de se rappeler une occasion particulière sans pour autant y parvenir. En réalité, le Comte de Surrey était parfaitement au courant de manœuvres de son grand-père et des tractations visant à établir le contrat de mariage qui le lierait à Mary Fitzalan. Bien sûr, les patronymes de plusieurs fortunes—pardon, demoiselles à marier—avaient été cités, dont celui d'Anne Somerset, mais ils avaient été très vite éclipsés à mesure que se profilait celui de la plus jeune fille du Comte d'Arundel. Le mariage Howard-Somerset avait fini par être avorté—si tant est qu'il fut un jour sérieusement envisagé par le Duc de Norfolk—de la même manière que la promesse d'union Howard-Seymour censée lier Thomas et son frère Henry à deux des filles d'Edward Seymour avait été autrefois brisée par un Henry Howard furieux et jurant à qui voulait l'entendre que lui vivant, jamais ses fils n'épouseraient des petites gueuses de Seymour. Thomas n'avait que dix ans à l'époque, et son cadet, six, mais il se souvenait encore avec précision de la scène terrible qui s'était déroulée sous ses yeux, son père vociférant des jurons, son grand-père répliquant de plus belle, et sa tante abandonnant son attitude de veuve pieuse pour tempêter à son tour contre le Duc de Norfolk. La pauvre, elle avait failli être mariée à Thomas Seymour.

'Cependant j'ignore s'il parlait de mariage. Il m'a semblé que oui, mais vous savez, beaucoup de noms ont résonné entre les murs de Kenninghall, il est possible que je fasse erreur,' poursuivit Thomas d'un air distrait. Pour rien au monde, il n'aurait voulu révéler qu'il était déjà fiancé et que par conséquent, il ne pouvait figurer parmi la liste des prétendants potentiels de Lady Anne. Non, il préférait voir cette dernière s'offusquer qu'on songe à la marier à un Howard, et rire sous cape en imaginant le jour où la Sainte Prude apprendrait son mariage avec Lady Fitzalan.

'C'est un choix remarquable que de ne point s'engager trop rapidement, je vous admire pour cela. Hélas, si vous cherchez en effet à épouser à un honnête homme, je crains fort qu'il ne vous faille demeurer célibataire toute votre vie Lady Anne. A moins que... Oh, serait-ce possible ? Auriez-vous décidé de vous consacrer au Tout-Puissant en vous faisant religieuse et privant de ce fait la cour de votre céleste présence ?' Le Comte de Surrey prit un air inquiet et vaguement scandalisé. 'Je gage qu'un Howard ne peut rivaliser avec le Très-Haut,' concéda-t-il avec une raisonnable modestie, 'mais par pitié, dites-moi que je suis dans l'erreur, et que vous continuerez d'affronter les turpitudes de ce monde de pécheurs. Je ne puis imaginer un seul instant votre absence auprès de la reine Mary. La cour en serait si... différente.'

L'angoisse se peignait à présent sur le visage de Thomas. Une angoisse feinte évidemment, puisqu'il devinait aisément que le frère de la jeune femme, William Somerset, Comte de Worcester, ne la laisserait pas se détourner du monde profane pour se murer dans celui du spirituel. Il y avait bien plus à gagner à former des alliances par des mariages qu'à fournir au Seigneur de nouvelles servantes. Au reste, toute dévote qu'elle était, Anne Somerset avait décidément sa place à la cour. Elle avait déjà dû découvrir le parfum des intrigues et de la politique, un arôme qui bien souvent devenait indispensable, presque additif, pour ceux qui le percevaient. Sous ses airs de sainte, la jeune femme cachait une ambition digne de celle d'un homme, Thomas en était persuadé. Rien qu'à l'observer, il devinait chez elle un courage et une force que peu d'individus auraient osé reconnaître à une femme. L'avenir le lui prouverait bien de toute façon, et la postérité retiendrait alors le nom d'Anne Percy, lié à jamais aux évènements de l'automne 1569. Mais pour l'heure, Lady Anne avait été mise en difficulté par la question concernant son mariage. Et si Thomas appréciait chaque seconde de cette petite comédie, il savait que la riposte ne tarderait pas.



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Katherine Grey
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeSam 16 Mai - 12:56
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Thomas & Anne
Son regard distrait et son ton de badinage alors qu'il abordait un sujet si délicat me donnait envie de dormir. Je le fixais avec attention, tandis qu'il feignait de s’intéresser aux badauds qui nous entouraient. Le faisait-il exprès ou était-ce l'éducation de son traître de grand-père qui le faisait se comporter avec autant de goujaterie ? Je ne parvenais guère à me décider, mais je sentais au fond de moi qu'il ne cherchait qu'à me provoquer. Son petit air satisfait me troublait et je craignais qu'il s'en aperçut. À coup sur il s'en servirait contre moi. Lèvres pincées, je le maudissais intérieurement de se conduire de la sorte avec moi. Cette promenade en sa présence commençait réellement à m'incommoder. J'avais accepté qu'il m'accompagnât dans les rues de Londres par politesse, mais également car son insistance pour se joindre à moi était devenue presque embarrassante. L'éducation que j'avais reçue durant mon enfance m'interdisait de me conduire avec lui comme il s'évertuait à le faire avec moi. Ses remarques piquantes me serraient le cœur et je ne savais que répondre face à tant d'effronterie. Tandis que la frustration me prenait au ventre, il joua davantage avec mes nerfs en prétextant se rappeler furtivement des négociations qui avaient été faites pour un possible mariage Somerset-Howard. Pour ma part je m'en rappelais assez pour avoir refusé de toutes mes forces de me marier à un traître. Le sang noble de ma famille ne se mélangerait pas à celui racaille des Howard, tout juste bons à retourner leur veste.

« Je ne doute point que de nombreuses familles aient du proposé leur fille en mariage à votre grand-père ainsi qu'à votre père. Après tout, tout le monde sait les Howard est une famille puissante. Quoique leurs trahisons à la couronne aient causé quelques pertes au sein de leurs membres, si je ne m'abuse. Ainsi êtes-vous sûr que les noms qui ont été prononcés entre les murs de Kenninghall sont ceux d'une noblesse respectable ?»

Je lui offris une mine contrite en guise d'excuse. J'étais peut-être une jeune fille qui ne vivait à la cour que depuis, dont la mère avait été la maîtresse d'Henri VIII et dont le frère avait trahi la seule et unique vraie religion, mais je savais sortir mes griffes lorsque cela s'avérait nécessaire. J'avais touché un point sensible chez lui autant qu'il l'avait fait chez moi et je n'en étais pas peu fière. Peut-être allais-je regretter mes paroles, mais pour l'instant seule une certaine satisfaction de moi-même emplissait mon cœur. Ce dernier battait vite tandis que je regardais celui qui avait failli être mon époux. J'étais grandement rancunière et me montrer vile et méchante face à Thomas Howard ne me dérangeait pas autant que le l'avais imaginé. Or, jouer avec la mort de ses proches ne me plaisait guère. J'avais beau haïr cet homme et sa famille, je n'étais pas sans cœur. Le mal était fait et je ne pouvais le réparer. Je me raclais la gorge dans un toussotement fin. Cette promenade n'avait rien de la paisible sortie que je m'étais imaginée.

« Ainsi, vous admettez que les hommes honnêtes n'existent point en ce monde . Je suis un peu surprise de vous entendre dire cela. Quant à passer ma vie auprès de Dieu, je vous assure que la vie dans un couvent ne m'attire guère. Après tout la vie de cour est comme une addiction. Une fois qu'on y a goûté, on a du mal à s'en défaire n'est-ce pas . Même si les pécheurs y sont nombreux, j'y consens. »

Oui, j'avais beau être proche de Dieu, je ne me résoudrais jamais à quitter la cour de Londres. Je savais que j'y avais ma place et que si j'y restais, ma vie aurait tout d'une vie d'aventures. Certes, si la bâtarde Elizabeth venait à accéder au trône par un quelconque miracle, je n'aurais d'autres choix que de retourner sur mes terres. Mais Mary Tudor était bel et bien en vie et à présent qu'elle était mariée, elle donnerait forcément naissance à un héritier et la couronne anglaise resterait sous le joug de l’Église catholique.
Je sentais le regard de Thomas sur ma personne et cela me mettait un peu mal à l'aise. Dans un autre monde, nous aurions pu nous entendre, je n'en doutais pas, mais dans celui-ci je ne pouvais que supporter sa présence et plus il se tenait loin de moi, mieux je me tenais. La vie était parfois étrange et je me surpris à penser que j'aurais peut-être mieux fait de ne pas rappeler le souvenir douloureux de l’exécution du père de Lord Howard. Je secouais légèrement la tête. La chaleur m'énervait et dans un souffle impatient je fis arrêter mon cheval. Nous n'étions plus très loin de la bijouterie. Je me sentis étouffer. Mon corset était bien trop serré et la tête me tournait. Mon souffle s'échauffait et je crus que j'allais défaillir. J'attrapais en vitesse ma gourde et bus quelques gorgées d'eau, mais cela ne m'aida guère.

« Comte, je crois bien que mon corset est trop serrée et j'ai bien du mal à respirer. »

Était-ce de la culpabilité ? Ou bien le châtiment de Dieu face au vice que j'avais employé face à Thomas . Je ne le savais, mais déjà des petits points noirs commençaient à danser devant mes yeux.
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Thomas Howard
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeMar 9 Juin - 21:55



" My mistress'eyes are nothing like the sun "

Thomas ne s'était point trompé en attendant une réponse fougueuse de la part de la Sainte Prude. La riposte se fit sentir, cinglante, et particulièrement blessante pour quiconque avait une aussi haute opinion de sa famille et de son rang que le jeune Howard. Il aurait été stupide d'espérer autre chose de Lady Somerset. Œil pour œil, dent pour dent, comme disait le proverbe. Thomas avait été suffisamment insultant en évoquant la question du mariage de la jeune femme et des partis qui ne semblaient pas se bousculer pour obtenir sa main, et dans un sens, il ne pouvait que donner raison à Anne Somerset de vouloir se défendre en jouant à son tour avec son point faible. Sa sœur Katherine aurait agi de manière similaire, si ce n'est plus cruelle, elle qui allait parfois jusqu'à se moquer de la reine elle-même et de ses attitudes de sombre bigote Espagnole. Mais la mauvaise foi des Howard était légendaire, et s'ils se donnaient raison d'agir de telle ou telle manière, il n'en reconnaissait pas forcément le droit à ceux qui les imitaient. Anne Somerset avait marqué un point en visant le sujet de la "traîtrise" Howard, et plutôt que de répondre à son tour, Thomas fit la moue, fixant le sol de poussière d'un air furieux. Son grand-père, le troisième Duc de Norfolk, avait beau avoir été libéré de la Tour et blanchi par Mary Tudor, son père, lui, demeurait encore et toujours ce "vile traître à la couronne" pour beaucoup. Sept ans s'étaient écoulés depuis ce que l'on nommait "l'affaire Surrey" et la terrible décapitation d'Henry Howard, mais pour Thomas la blessure était toujours présente, ne demandant qu'à être ré-ouverte, ce que Lady Somerset venait tout juste de faire.

Heureusement pour la jeune femme—et pour Thomas également, même s'il ne l'aurait jamais avoué—la conversion prit un autre tournant, bien moins désagréable. Sans pour autant retrouver sa courtoisie, le jeune Comte de Surrey abandonna sa moue agacé et jeta un coup d'œil intéressé à Lady Somerset, dont les dernières paroles venaient de piquer sa curiosité. Ainsi donc, la Sainte Prude n'était point attirée par la vie recluse dans un couvent ? Mieux encore : elle avouait préférer son existence à la cour et confiait ne pouvoir s'en défaire ! Pour un peu, Thomas en serait tombé de son cheval. Au lieu de ça, il haussa un sourcil, guère certain de ce qu'il venait d'entendre. Diantre, en y songeant, Lady Anne aurait pu fort bien s'entendre avec sa sœur Katherine ! A elles deux, elles auraient fait trembler les courtisans malhonnêtes et ri ouvertement de ceux qui tentaient tant bien que mal de s'attacher aux Grands pour gravir les échelons. Une bien belle amitié qui s'avérait (hélas ?) utopique : la Sainte Prude semblait fort peu goûter la présence de nouveaux convertis à la cour et la Belle Amazone ne manquait quant à elle jamais une occasion de se moquer des catholiques trop zélés, quoiqu'elle se fût mise à fréquenter de plus en plus souvent les églises ces derniers temps.

"Vous me surprenez Lady Anne. Moi qui étais pourtant certain que les bassesses de ce monde allaient finir par vous pousser à prendre le voile. Mais je dois dire que je suis soulagé d'apprendre que rien de tout cela ne vous effraie et que par conséquent, vous continuerez de nous faire la grâce de votre divine présence à la cour et de votre sainte parole. Je suis certain que vous nous inspirerez tous à suivre un meilleur chemin, celui de la droiture, de l'honnêteté..." Tout entier à son babillage des plus ironiques, Thomas ne prêta pas tout de suite attention aux troubles que la chaleur et l'environnement ambiant causaient chez son interlocutrice. "Tenez, ma sœur me confiait encore l'autre jour que votre venue à Whitehall lui avait fait l'effet d'une apparition céleste qui..." Il s'interrompit finalement en entendant Lady Anne se plaindre que son corset était trop serré et qu'elle ne pouvait respirer. En un clin d'œil, il sauta de son cheval et cria aux gardes qui les accompagnaient de s'arrêter avec la même autorité que s'ils portaient la livrée des Howard au lieu de celle des Somerset. "Venez par-là Lady Anne," intima-t-il à la jeune femme au bord du malaise. Il l'aida à descendre de cheval en douceur et lorsqu'elle fut sur pied, passa un bras autour de sa taille pour la soutenir, au cas où elle tomberait soudainement en pâmoison. La scène aurait sans doute paru cocasse—diantre, ce devait être la première fois que Lady Somerset avait un tel contact avec un homme !—et Thomas savait que si son cousin Charles le surprenait dans cette posture, il lui faudrait au moins une semaine pour venir à bout de sa crise de rire, mais il avait d'autres préoccupations à l'heure actuelle. "Tenez-bon Anne," souffla-t-il à Lady Somerset, comme s'ils étaient deux soldats sur un champ de bataille, l'un portant son camarade blessé pour le conduire auprès du chirurgien. Il en oublia même le "Lady" qu'il convenait de placer quand on s'adressait à une jeune femme de la noblesse, son attention étant attirée par l'enseigne d'un tailleur. Un problème de corset. Un tailleur. Une aubaine donc. La Sainte Prude devait avoir été bénie par le seigneur. Thomas entraina doucement la jeune femme dans la boutique, laissant aux gardes le soin de s'occuper des chevaux.

"C'est pour quoi ?" demanda une femme habillée à la dernière mode dès qu'il eut poussé la porte. La patronne sans doute. "Un corset. Un corset trop serré qui étouffe une jeune lady." Les regards s'étaient tournés vers le "couple" et Thomas en profita pour ordonner à une servante qui passait par là d'emmener Lady Somerset et de délacer son corset à l'abri des regards. "Ce sont là des choses de femmes et je ne voudrais point attenter à la pudeur de cette jeune personne," ajouta-t-il pour se justifier. Le Comte de Surrey s'attelant à libérer Lady Somerset de son corset en pleine rue aurait été une vision remarquablement drôle à n'en point douter, drôle du moins pour les passants. Les potins qui en auraient découlé par la suite ne promettaient certainement pas autant d'éclats de rire pour les intéressés Somerset et Howard. Tandis que la servante s'empressait de mener Lady Anne derrière un paravent pour s'occuper de délacer son corset, Thomas se tint dos à elles. "Vous voyez Lady Anne, tous traîtres que nous sommes, nous savons aussi agir en gentilshommes. Au reste, ne vous avais-je point promis d'être votre chevalier servant ?"

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Katherine Grey
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MessageSujet: Re: "My mistress'eyes are nothing like the sun"  "My mistress'eyes are nothing like the sun" Icon_minitimeMer 17 Juin - 22:44
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Thomas & Anne

Plus Lord Howard parlait, plus la tête me tournait. En vérité, je ne faisais guère plus attention aux mots qui sortaient de sa bouche et le ton ironique qu'il ne cessait d'emprunter avec moi l'avait définitivement rendu sourd à mes oreilles. Sa voix n'était à présent plus qu'un bruit de fond qui résonnait dans mon crâne comme le marteau sur la pierre. Un sentiment d'oppression prenait possession de moi tandis que nous avancions dans la rue, parmi les badauds, et si la lumière du jour n'avait pas été si forte, je me serais bien cru enfermée dans une quelconque boîte. Je ne ressentais à présent qu'une douleur lancinante au niveau de mes cotes. La sensation d'étouffer me tiraillait et la chaleur insoutenable de ce mois d'août n'arrangeait en rien mon cas. Si j'arrivais jusque-là à contrôler mon souffle qui se réduisait peu à peu, le bavardage futile de mon compagnon de route m'exaspéra au point que je ne pus retenir un soupir lasse. J'avais par mégarde baissé les armes et me voilà à présent, à moitié suffocante sur ma monture, à demander de l'aide à un traître. Décidément, ce qu'il ne fallait pas faire pour ne pas mourir étouffé par son propre corset ! Là était sûrement le châtiment de Dieu pour ma vanité, ou bien juste le résultat d'un travail fait par des servantes incompétentes. Or, ces pensées s'écharpèrent bien vite de mon esprit, tout entier à me garder en vie.
Une fois que Lord Thomas eut terminé de s'entendre parler, il n'hésita pas un instant pour me venir en aide. Cependant, je ne vis guère ce qu'il fit, un voile noir s'étant abaissé devant mes yeux.
J'entendis néanmoins le bruit de son pas sur la terre séche au sol, sa voix intimant aux gardes de s'arrêter – et avec quelle autorité ! – et me demandant ensuite de descendre. Quitter ma monture ne fut guère compliquée. En effet, je montais comme une grande majorité des femmes en amazone et je n'eus qu'à passer ma jambe de l'autre côté du pommeau et de me laisser glisser. Certes, déplacer ma jambe ne fut pas des plus aisés, mais une fois entre les mains sures de Lord Thomas, je pus me laisser porter. Sans aucune gêne, il vint poser une main sur ma taille. Si j'avais été dans mon état normal, je l'aurais giflé sans préambule, mais alors que j'avais du mal à lever mes pieds pour marcher, je ne pouvais que lui lancer un regard plein de reproches.

« Lord Thomas, je suis peut-être au bord de la pâmoison, mais je ne suis pas sourde. »
soufflais-je entre mes dents d'une voix à peine audible.

Lord Howard nous dirigea vers un magasin. Il s'avéra par la grâce du Seigneur que c'était l'échoppe d'un tailleur. Coïncidence ou signe du destin, je n'eus guère le loisir de me poser la question que déjà une jeune femme me tirait vers le fond du magasin, derrière les paravents. Heureusement pour moi, ma vision troublée m'empêcha de voir les regards curieux des clients qui fixaient tour à tour moi et Lord Thomas. Une fois à l’abri des passants indiscrets, j'accrochais de mes mains tremblantes une poutre en bois et la servante se mit à l’œuvre. Il était clairement plus facile de délacer un corset que de faire l'inverse et ce fut assez rapidement que je repris une respiration normale. Ce fut un réel soulagement. Je ne comprenais réellement pas pourquoi, nous pauvres femmes que nous sommes, devions supporter un tel supplice. Parfois, je regrettais de ne pas être né garçon, cela m'aurait évité bien des soucis !
Mes esprits peu à peu retrouvés, je pouvais à présent de nouveau me concentrer sur les paroles de Lord Thomas.

« Sachez, monsieur, que tout homme avisé et sain d'esprit aurait agi de même. De plus, vos futiles paroles ont contribué à mon malaise, soyez-en assuré ! » Tandis que je prononçais ses paroles échauffées, la servante finissait d'attacher mon corset, beaucoup moins serré qu'auparavant. Une fois ma robe remise comme il convenait, je sortais du paravent, les joues rouges. « Mais comme toute bonne chrétienne, je me dois de vous remercier. Après tout, comme vous l'avez dit vous-même, j'aurais pu m'attendre à pire de la part d'un traître. »

Le torse bombé d'une certaine fierté, je lui offris un sourire satisfait. Lord Thomas avait bien su profiter de mon moment de faiblesse afin de se rire de ma personne, je comptais donc bien lui offrir la pareille. La Bible disait œil pour œil et dent pour dent et cette maxime convenait parfaitement à mon humeur. Un petit jeu de qui lancerait la meilleure boutade s'était instauré entre Lord Howard et moi-même et il n'était pas prêt de s'arrêter.

« Ne traînons cependant pas plus avant dans cette boutique. N'oubliez pas que j'ai un cadeau à aller chercher et qu'il ne va certainement pas venir à moi par l'action du Saint-Esprit, qui a sans doute beaucoup mieux à faire. »

Je remerciais vivement la servante en lui donnant un shilling avant de passer devant Lord Thomas sans un regard.
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