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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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Mary Sidney
❝ Mary Sidney ❞
La Noblesse Anglaise
♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard

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MessageSujet: Un Baptême presque royal  Un Baptême presque royal Icon_minitimeDim 31 Mai - 22:10

Un Baptême presque royal



Décembre 1554
La messe avait été dite et le premier enfant du couple Sidney fut baptisé solennellement Philip, en l'honneur de son parrain. Enroulé dans une épaisse couverture brodée du blason de sa famille, il reposait à présent dans les bras de Jane Dudley, sa grand-mère—qui était à l'occasion devenue sa marraine de baptême—inconscient de l'agitation extrême qui régnait autour de lui. Le froissement des robes de velours des dames se mêlait aux claquements retentissants des sabots des chevaux martelant le sol gelé et aux cris des serviteurs ayant à charge de gérer l'arrivée de tout ce petit monde. Les carrosses se frayaient tant bien que mal un chemin pour déposer leurs passagers dans un tohu-bohu digne des grandes heures de Penshurst Place, à l'époque où la demeure avait été utilisée par Henry VIII lui-même. Mais en ce jour de décembre, ce fut un autre souverain qui posa le pied dans la petite cour. Entouré par des gardes portant la livrée royale, Philippe de Habsbourg apparut au beau milieu de cette effervescence et fut bien vite accueilli par Henry Sidney qui lui souhaita la bienvenue dans un Espagnol presque aussi parfait que celui d'un natif. Puis ce fut au tour de Lady Sidney de présenter à son tour ses hommages d'un air à la fois timide et vaguement inquiet. Timide car elle s'adressait à un monarque dans une langue qu'elle ne maîtrisait par encore très bien, et inquiet car elle ne pouvait détacher qu'à grand peine les yeux de son fils. Pour tout dire, Mary n'avait qu'une envie : prendre le petit Philip dans ses bras. Mais elle était la maîtresse de maison, et à ce titre, se devait d'accueillir les invités présents au baptême. Aussi salua-t-elle le plus poliment possible chaque personne passant le seuil de Penshurst Place pour ensuite gagner le grand hall, où devaient se dérouler les festivités. Du coin de l'œil, Mary aperçut les gardes du roi jouer des coudes pour rentrer avant tout le monde, et elle réalisa alors avec amertume qu'ils s'apprêtaient à inspecter les lieux. Craignaient-ils donc quelque conspiration ourdie contre le souverain d'Angleterre ?

'C'est insultant. Comme si nous avions prévu d'assassiner le roi...' souffla-t-elle à l'attention de son frère Ambrose, qui se tenait près d'elle sur le perron. 'Ils n'ont pas tort,' répondit ce dernier. 'Le Habsbourg n'est pas un souverain très aimé et il se balade en territoire ennemi. J'agirais de même si je devais me rendre chez les Seymour...' Mary jeta un coup d'œil anxieux à son frère. Toujours cette étrange rengaine contre cette famille, et en particulier contre la matriarche, Anne Stanhope, depuis que leur frère John s'était éteint, quelques jours seulement après la libération des frères Dudley de la Tour. 'Enfin, au moins on sera sûrs que l'Espagnol ne nous claquera pas entre les doigts,' acheva cyniquement Ambrose. Les gardes revinrent en effet annoncer au roi quelques minutes plus tard que leur inspection n'avait débouché sur aucune arrestation de l'un de ces 'maudits protestants'—un commentaire qui fit frissonner Mary—et l'on put enfin rentrer dans le grand hall. Tandis que les invités se pressaient pour se réchauffer, Lady Sidney en profita pour se glisser auprès de sa mère, la Duchesse douairière de Northumberland. Jane Dudley avait mis au monde treize enfants et en avait vu mourir plus de la moitié. Certains en bas âge, et d'autres plus récemment. Elle avait dernièrement enterré un époux, deux fils et une belle-fille, mais avait depuis peu la joie de pouvoir tenir entre ses bras son premier petit-fils.

'Mère, donnez-le moi, s'il vous plaît,' demanda Mary. 'Vous avez des invités dont il faut s'occuper,' répondit la Duchesse d'un air strict. En dépit des épreuves qu'elle avait dû traverser, elle demeurait au fait des convenances et des politesses, deux choses que Lady Sidney comprenait et respectait, mais qui ne l'empêchaient pas de vouloir à son tour prendre soin de l'enfant qu'elle avait mis au monde. 'Henry s'en charge très bien, et je peux remplir mon rôle d'hôtesse avec mon fils dans les bras.' Jane Dudley observa un instant sa fille, puis la foule qui gagnait peu à peu le grand hall. 'Soit, mais n'oubliez pas de présenter vos vœux à nos bons amis Espagnols. C'est grâce à eux que vos frères sont libres aujourd'hui...' Mary approuva d'un signe de tête respectueux, tout en réprimant une grimace en entendant sa mère mentionner leurs 'bons amis Espagnols'. L'image ne lui plaisait guère, mais la Duchesse douairière de Northumberland avait raison. John, Ambrose, Henry et Robert Dudley avaient été libérés parce que leur mère et leur beau-frère Henry Sidney avaient sympathisé avec des proches de Philippe de Habsbourg, allant jusqu'à convaincre ce dernier de parlementer avec son épouse au sujet des Dudley. L'entreprise avait pris des mois, mais le résultat était là : les Dudley étaient libres, et le dernier né de la lignée—car même s'il portait le nom de Sidney, les Dudley avaient tendance à considérer l'enfant comme l'un des leurs—avait eu l'insigne honneur de se voir attribuer le roi lui-même comme parrain lors de son baptême.

Son fils dans les bras, Mary se faufila parmi les courtisans, à la recherche d'un visage ami au milieu de ceux qui l'étaient beaucoup moins. Elle savait que ses belles-sœurs seraient présentes ainsi que la jeune Katherine Grey, et s'attendait à voir pour la première fois le visage de Margaret Stanley, qui avait grandi dans l'entourage du roi Edward VI avec Henry, mais pour le reste, elle n'en avait presque aucune idée. Son époux était très certainement auprès du roi, échangeant les dernières nouvelles d'Espagne ou discutant de la prochaine session parlementaire. Ses frères s'étaient dispersés au milieu des invités—elle crût apercevoir de loin Robert en train d'éviter sa femme, Amy—et sa mère menait une conversation au milieu d'un petit cercle de femmes. Mary, quant à elle, demeura seule un instant avec son fils, pâle silhouette vêtue d'une robe bleu ciel adossée contre l'un des murs du grand hall. Elle fredonna une douce berceuse pour apaiser le petit Philip que toute cette agitation avait finalement éveillé, mais se tût en entendant des pas qui s'approchaient d'elle.

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MessageSujet: Re: Un Baptême presque royal  Un Baptême presque royal Icon_minitimeMer 15 Juil - 23:07
Tous ∞ Philippe

Avant la naissance de son propre héritier anglais et de son baptême, le roi Philippe de Habsbourg s’était rendu dans le Kent, pour bénir de sa grâce royal, un nouveau-né, qui en plus de porter son nom était son filleul. Son propre fils, s’il venait à venir au monde, se nommerait de la même façon et peut être même que ce nouveau filleul, qui appartenait à une grande famille, pourrait être son compagnon de jeu. Philippe espérait tant de cet enfant, qui grandissait dans le ventre de son épouse. Au début de leur union, il n’avait pas cru que Mary pouvait encore tomber enceinte, en raison de son âge et pourtant, cette vieille fille lui avait prouvé le contraire. Il en avait encore douté quelques semaines, mais en voyant les formes que prenaient sa femme, pour lui, Mary Tudor était vraiment enceinte et leur union venait d’être bénie par le Seigneur.
Nous étions en décembre de l’année 1554, le roi Philippe voyageait seul, représentant son épouse, qui était resté à Londres, de peur de provoquer une fausse couche. Sa reine était très inquiète à propos de cette grossesse, si bien qu’elle s’entourait du plus grand nombre de médecin possible et de femmes avec de l’expérience en la matière, pour recevoir les meilleurs conseils, qu’elle pouvait avoir. Philippe la trouvait trop angoissait, il lui disait que c’était mauvais pour l’enfant, mais Mary était de cette nature qu’elle avait hérité de la lignée de sa mère, qui lui apportait trop de mauvaises humeurs. Philippe d’un naturel effacé, préférait donc s’éclipser et laisser son épouse en compagnie de ses médecins et femmes expérimentées. Il n’était pas expansif dans son comportement et préférait observer et attendre, plutôt que de s’exprimer aussitôt. Pour lui, la précipitation ne valait rien, il n’y avait rien de mieux que la préparation méticuleuse, comme pour ce qui était de la guerre. Mary se précipitait trop à propos de cette prochaine naissance, mais le roi ne préférait rien dire et il retournait à ses problèmes quotidiens.
En découvrant son nouveau pays à travers ce voyage dans le Kent, Philippe confirma sa première opinion, qu’il s’était fait sur l’Angleterre, dès son arrivée, il détestait ce pays. Son temps, ses habitants, tout le repoussait vers l’océan et s’il n’y avait pas ses obligations, il aurait rapidement pris un navire, pour quitter cet endroit et retrouver sa chère Espagne. Il n’y avait pas de pays plus différent, qui en plus lui paraissait semblable à la France, un autre pays qu’il détestait. Les mœurs, les coutumes, même si le roi faisait tout pour s’y faire et paraître bien, au fond de lui, il ne ressentait qu’un profond dégoût. Quelques visages parvenaient à lui faire apprécier ce séjour, comme la présence de ses compatriotes espagnols, mais aussi la présence d’une jeune lady anglaise que Philippe aimait beaucoup regarder. Le roi avait son jardin secret et pour un homme aussi peu loquace et confident que ce prince espagnol, celui-ci était immense.
Du haut de son cheval arabe, le roi arriva en compagnie de sa sœur Jeanne et d’une petite cour au château de Penshurst Place, demeure de la famille Sidney, en raison du voyage, il n’avait pu assister au baptême de ce tout nouveau enfant de Dieu, mais il apportait dans sa suite quelques cadeaux, qui sauraient très bien pardonner cette absence. Quand il arriva aux portes du château, il fut accueilli par une joyeuse effervescence qui mit de bonne humeur l’homme. Ici, il savait qu’il aurait aucun mauvais évènement et qu’il allait pouvoir profiter de ce moment de joie, sans s’inquiéter de la politique ou des hérétiques, qui étaient partout dans le royaume et probablement même dans cette pièce. La famille Dudley n’était pas connue pour être une famille reconvertie ? Il se méfiait de tous ces gens et même d’Henry Sidney qui vint l’accueillir avec un sourire heureux sur les lèvres. On pouvait être en paix, mais on ne pouvait guère faire confiance en personne dans ce bas monde. Cependant, Philippe savait qu’il serait en sécurité durant cet évènement, puisque ses propres gardes inspectèrent les lieux, à la recherche du moindre embusqué, qui voudrait faire mal au roi.
Après avoir été accueillie par le propriétaire des lieux, il alla rendre ses hommages à la mère de l’enfant et à son nouveau filleul, qui se trouvaient en compagnie de l’une des survivantes de la famille Grey.

« Mes hommages lady Sidney, que ce jour bénie apporte le bonheur à votre famille et à votre enfant. Lady Grey. » Il prononça cette formule, qu’il avait apprise par cœur, dans un anglais à fort accent espagnol, mais le roi parvint à se faire comprendre de la jeune femme. « Puis-je embrasser cet enfant, qui si Dieu le veut pourrait devenir un grand homme pour ce royaume, fort et catholique.» Il insista sur ce dernier mot, avec une certaine pointe d’avertissement à l’encontre de la lady. L’homme tendit le bras, attendant que la lady accepte de lui confier quelques instants l’enfant. Malgré ses airs froids et distant, Philippe appréciait la présence des enfants, surtout quand ceux-ci étaient normaux, mais malheureusement pour les Habsbourg, la vie ne leurs avaient pas apporté beaucoup de chance, même sa sœur Jeanne avait été privé, à la mort de son mari de son petit Sebastian.
code by Silver Lungs
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MessageSujet: Re: Un Baptême presque royal  Un Baptême presque royal Icon_minitimeLun 27 Juil - 12:44
Un Baptême presque royal.
“Naître est une chance, et mourir est aussi une chance. La vie est une chance. La roue finit toujours par tourner. Après un décès, une naissance. Un premier enfant. Un garçon. Philip. Une bénédiction sous les étoiles. ”

Décembre 1554 ♣ (j'ai écrasé mon RP par erreur...)

crackle bones


Dernière édition par Rosemary Blackwood le Sam 2 Jan - 22:45, édité 2 fois
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Mary Sidney
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MessageSujet: Re: Un Baptême presque royal  Un Baptême presque royal Icon_minitimeJeu 6 Aoû - 23:00

Un Baptême presque royal

'Lady Mary ? Je ne vous dérange pas ?' L’interpellée aurait pu sursauter en entendant ces mots si elle n’avait reconnu la douce voix de son amie Katherine Grey. 'Non, bien sûr que non, vous ne me dérangez pas. Vous ne me dérangerez jamais Katherine. Approchez donc, que je vous montre mon fils,' répondit Mary de son plus beau sourire. Ce devait être la première fois qu’elle se sentait aussi heureuse en ce jour. Non pas qu’elle ne se fut point réjouie de savoir son enfant à présent baptisé—chose qui, même aux yeux de parents protestants tels que les Sidney, s’avérait cruciale—mais la cérémonie avait été si étrangement menée, mêlant à la fois coutumes protestantes et prières catholiques, que Lady Mary ne savait plus tellement s’il fallait en rire ou au contraire froncer les sourcils. 'Je tenais à vous féliciter pour la réception, elle est superbe. Et votre fils est magnifique.' Dans les bras de Lady Sidney, le petit Philip s’agita, montrant par-là qu’il était bel et bien réveillé. Avait-il compris le compliment de Lady Grey ? Impossible à dire. Sa mère en revanche se sentit rougir et demeura un instant silencieuse à contempler la merveille qu’elle avait mise au monde. Sa merveille. 'Je vous remercie Katherine, cela me va droit au cœur. J’attendais cet enfant depuis tellement longtemps. L'avoir à présent dans mes bras et le savoir en bonne santé… C’est une véritable bénédiction.' La voix de Mary se perdit dans un murmure confus à mesure que l’émotion la submergeait. Elle se revoyait encore, tremblante et terrorisée en ce 30 novembre 1554, jour de la naissance de son fils. La délivrance s’était avérée des plus fastidieuses et Lady Sidney avait bien crû mourir mille fois avant d’entendre les premiers cris de son enfant, enfant qui, d’après les femmes venues assister Mary, ne devait vivre que quelques heures. Trop chétif, trop faible. La sage-femme mandatée pour mettre au monde le bébé avait été formelle sur ce point, et avait même enjoint Lady Sidney à ne pas trop s’attacher. Mais contre toute attente, le petit Philip Sidney avait survécu à une première nuit, puis à une deuxième, et une troisième, balayant ainsi les pronostiques formulés à son sujet, jusqu’à ce que la nourrice qui l’avait à charge ne le déclare finalement suffisamment fort pour tenir au moins quelques mois. Philip Sidney vivait, et vivrait encore de belles années sous l’œil admiratif de sa mère.

'Comment allez-vous ? Les préparatifs n'ont pas été trop fatigants, j'espère ?' La voix de Katherine ramena Mary à la réalité. 'Je vais bien,' répondit-elle. 'Bien mieux depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Il est vrai que je suis fatiguée, mais c'est le lot de toutes les mères après la naissance d'un enfant. Quant aux préparatifs, je vous avouerais avoir été grandement aidée.' Elle adressa un clin d’œil complice à son amie avant de désigner du regard les quelques membres de la famille Dudley passant par-là. Du coin de l’œil, elle aperçut au loin son époux, dans une conversation somme tout animée avec des Espagnols. Puis son regard finit par croiser celui de son frère Ambrose. Chose étrange, ce dernier sembla inquiet de la voir en compagnie de Katherine ; si inquiet d’ailleurs qu’il abandonna de suite le groupe de courtisans avec qui il s’entretenait pour venir à la rencontre de sa sœur. Si Mary s’apprêtait déjà à le présenter à la jeune Lady Grey, elle eut la surprise de voir Ambrose s’arrêter à quelques pas d’elle seulement, scruter le visage de Katherine, et repartir vers la foule, l’air soulagé, comme s’il avait craint un instant que sa cadette ne soit en pleine conversation avec… Avec qui au fait ? Qui était cette personne que l’aîné des Dudley redoutait tant de voir apparaître ? Mary n’eut guère l’occasion de s’interroger davantage à ce sujet. Il y eut un mouvement de foule et elle reconnut bien avant de lui faire face, le roi qui s’avançait vers elle, fendant la masse de courtisans obséquieux s’effaçant sur son passage. 'Mes hommages lady Sidney, que ce jour béni apporte le bonheur à votre famille et à votre enfant. Lady Grey,' prononça le monarque de son accent Espagnol. C’était la première fois qu’il s’adressait directement à elle et bien qu’en présence de son amie Katherine, Mary se sentit étrangement seule. Henry n’était pas là pour égayer la conversation, ou traduire si besoin. Il devait se trouver quelque part dans la foule, à observer son épouse face au nouveau roi d’Angleterre et à prier pour que le bref échange de politesses qui s’ensuivrait suffise à plaire à Philippe de Habsbourg. Faisant fi du poids des regards sur ses frêles épaules, Lady Sidney retrouva sa contenance et son maintient de femme de cour en s’inclinant légèrement devant le souverain. Il lui était bien sûr impossible d’exécuter une parfaite révérence puisqu’elle tenait dans ses bras son enfant, mais elle se rattrapa bien vite avec une politesse à l’Espagnole : 'Agradezco a Su Majestad por sus buenos deseos.'* Stratégie politique ou simple opportunisme oblige, Mary avait fini par apprendre quelques mots de la langue maternelle du roi, suivant l’exemple de son époux, pratiquement bilingue, et de sa mère, qui avait réussi un véritable tour de force en matière de diplomatie en s’entourant d’amies Espagnoles qu’elle avait plus tard amenées à soutenir les Dudley auprès du couple royal. Néanmoins, Lady Sidney était encore loin de maîtriser la langue de Cervantès. Si l’accent Espagnol du roi transparaissait dans son Anglais, celui de Mary se faisait encore bien trop doux, et n’était pas sans rappeler sa maîtrise de l’Italien.

'Puis-je embrasser cet enfant, qui si Dieu le veut pourrait devenir un grand homme pour ce royaume, fort et catholique,' demanda Philippe de Habsbourg. Nul besoin d’être un grand savant ou un brillant diplomate pour comprendre que derrière ses paroles mielleuses et son air affable, le monarque glissait un avertissement quant à l’éducation future que donnerait les Sidney à leur enfant, une éducation qui devrait bien évidemment se faire sous l’égide de l’idéologie catholique, voire même Espagnole. Lady Sidney, qui, tout comme son époux, n’avait nul envie de voir le petit Philip devenir un catholique aussi zélé que son parrain—ni même un catholique tout court—fut vexée de cette remarque, mais aucun trait de son visage ne laissa paraître sa colère, bien au contraire. 'Ce serait un honneur, votre Majesté,' répondit-elle pleine de déférence avant de joindre le geste à la parole. Avec la plus grande délicatesse, elle plaça le petit Philip dans les bras de son parrain, luttant intérieurement pour ne pas montrer à quel point se séparer, même momentanément, de son enfant l'effrayait au plus haut point, surtout s'il s'agissait de confier ce dernier à un catholique Espagnol. Dieu seul savait que Lady Sidney aurait mille fois préféré remettre son fils dans les bras de Lady Grey. 'Je vous promets que mon fils servira son pays avec honneur et courage,' poursuivit-elle, 'mais sa Majesté permettra sans doute à sa pauvre mère de prier pour qu'il n'ait jamais à prendre les armes, et vive une vie d'honnête homme, priant et remerciant le Seigneur de lui accorder si paisible existence...' Il n'y avait là nulle mention d'une éducation catholique, mais Mary était convaincue que son petit discours de mère aimante détournerait l'attention du monarque. Ce fut à ce moment qu'apparut Lady Rosemary Blackwood, une jeune femme que Lady Sidney ne connaissait pas encore, si ce n'est qu'en tant qu'ancienne fiancée de Thomas Hertford, exilé protestant à la plume remarquable. 'J’espère que je ne vous dérange pas. Je tenais à féliciter la maîtresse de maison pour cette réception plus que réussie.' Mary s'inclina à son tour, cette fois-ci libre de ses mouvements puisque son fils reposait—ou plutôt s'agitait—dans les bras du roi. 'Lady Blackwood. Je suis absolument ravie de vous voir ici et vous remercie pour vos compliments. Je gage que la suite des festivités vous plaira davantage, à vous ainsi qu'à Sa Majesté, puisqu'un masque sera joué en ces lieux. Je suis certaine que vous apprécierez le spectacle, vous qui, d'après ce que l'on m'a dit, goûtez apparemment fort le théâtre...' Au petit jeu des allusions, Philippe de Habsbourg savait tirer son épingle, mais Mary n'était pas en reste. Alors qu'elle ponctuait ses paroles d'un coup d’œil légèrement plus soutenu à Lady Blackwood, elle se surprit à espérer que la jeune femme comprenne à quoi, et surtout à qui, la mention du théâtre faisait référence. Thomas Hertford avait beau être en exil, il n'en demeurait pas moins présent sur le sol Anglais à travers une pièce qu'il avait écrite dénonçant le règne—pour ne pas dire, la tyrannie—de Mary Tudor, et qu'il avait un jour confiée à Lady Sidney. C'était une pièce à clef, et merveilleusement bien orchestrée. Nul doute qu'elle connaîtrait un franc succès parmi les protestants si elle venait à être jouée ou publiée. 'Quel bébé ravissant, il vous ressemble Lady Sidney.' Mary bouillonnait d'envie de discuter des œuvres de son ancien ami Thomas en compagnie de l'ex-fiancée de ce dernier, mais la présence du roi l'obligeait à se cantonner aux mondanités. 'Vos compliments me touchent lady Blackwood, néanmoins, ne les répétez pas trop fort, vous risqueriez de vexer mes belles-sœurs Sidney,' répondit-elle sur un air de connivence. Lucy, Anne et Frances trouvaient en effet que le petit Philip ressemblait plus à un Sidney qu'à un Dudley, une opinion qui, du côté des Dudley, s'inversait complètement. Lady Sidney, quant à elle, se moquait bien de savoir à qui son fils ressemblait le plus : seule comptait sa bonne santé. 'Sa Majesté veut-elle que je lui reprenne son filleul ?' demanda-t-elle au royal parrain de son fils. Sa voix était calme et posée, mais elle n'avait envie que d'une chose : que Philippe de Habsbourg acquiesce et lui rende le petit Philip.



(* 'Je remercie sa Majesté pour ses bons voeux.' D'avance, je m'excuse si jamais il y a des fautes dans ma traduction. Comme Mary, j'ai préféré l'Italien à l'Espagnol Razz .)

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MessageSujet: Re: Un Baptême presque royal  Un Baptême presque royal Icon_minitimeSam 2 Jan - 22:44
Un Baptême presque royal.
“Naître est une chance, et mourir est aussi une chance. La vie est une chance. La roue finit toujours par tourner. Après un décès, une naissance. Un premier enfant. Un garçon. Philip. Une bénédiction sous les étoiles. ”

Décembre 1554 ♣ Lady Sydney était très demandée, tous les regards étaient tournés vers elle et vers le Roi qui avait l’enfant dans ses bras. « Une pièce de théâtre, si je comprends bien ? Laquelle va être jouée ? » Le théâtre m’amusait beaucoup quoi que pas toujours ma tasse de thé. L’allusion à Thomas ne m’échappa guère, sur le moment cela m’inquiéta d’ailleurs... Qu’était prête à faire Lady Sydney contre Thomas ? Peut-être rien, j’ignorais de quoi il était question, quelle était la pièce qu’avait rédigé mon bien-aimé. Lady Sydney était protestante et cela me rassurait, je me doutais aussi que la présence du roi m’empêcherait de lui parler librement - une autre fois, lors d’une autre rencontre.

J’eus un petit rire en réponse à Lady Sydney. « Ne craigniez rien, cela reste entre nous !» J’avais dit cela pour faire plaisir à Mary, je ne connaissais pas assez bien ni les Dudley ni les Sydney pour en tirer des conclusions trop hâtives. Toutefois, le bébé ressemblait à sa mère, il avait des airs il n’y avait aucun doute là-dessus. Je saluais le Roi à nouveau, il était impressionnant. Le baptême était si important pour qu’il s’y montre et apparaisse parmi les invités ? Avais-je sous-estimé l’influence des Sydney ? Il semblerait que oui... Ma méconnaissance des grandes familles se faisait tout de même ressentir même si j’avais beaucoup muri.

Je n’osais pas m’adresser au Roi sans y être autorisé, mais je remarquais qu’il avait une certaine affinité envers les enfants. On ne pouvait pas lui enlever cette certitude ! Même si, secrètement, j’espérais que jamais il n’ait l’occasion de porter dans ses bras les langes du futur héritier de la Couronne. « Où se déroulera le spectacle, Lady Sydney ? J’ai hâte de voir ce que vous nous avez réservé.» Impatiente et curieuse de découvrir une pièce, Katherine Grey était là et si je faisais mine de ne pas la connaître, il n’en était rien ! Nous complotions en secret, j’étais son homologue protestante, sa messagère, une sorte d’espionne sans être vraiment une, je tenais Lady Grey au courant des desseins et des projets des protestants.

Je souris à Lady Sydney, elle avait l’air d’être une femme fort sympathique - j’aspirais à mieux la connaître, nous partagions certainement les mêmes idées si elle acceptait de coopérer par rapport à Thomas, je ne voyais aucune épine à notre relation.

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