Marianne Odaison

" La méchanceté est le sentiment le plus compliqué à acquérir. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Marianne Odaison AGE ♦ 23 ans DATE DE NAISSANCE ♦ 21 mais 1530 ORIGINE ♦ Anglaise SITUATION FAMILIALE ♦ Célibataire MÉTIER ♦ Aucun actuellement GROUPE ♦ Noblesse CRÉDITS ♦ Insuline. LE JOUEUR PSEUDO ♦ Any AGE ♦ 17 années OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Top sites TON AVATAR ♦ Brooke Williams VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Non

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Je suis catholique. Du moins, c'est l'éducation religieuse que j'ai reçu. Mais on ne peut pas dire que mon comportement soit en accord avec les principes de ma religion, ni d'aucune religion d'ailleurs. Mais bon, il est si facile de sauver les apparences ... A vrai dire, les changements religieux du pays vont dans mon sens et me procurent certains avantages. Je ne peux que me contenter de voir à nouveau ma religion portée sur le trône. Désormais, mes croyances peuvent aisément devenir un atout. Et nous pouvons tous affirmer clairement notre foi. Quant aux protestants ... Et bien, je leur souhaite bien du courage ...

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Sa Majesté est une sorte de modèle pour moi. Elle représente tout ce que je veux être, et il faut dire que j'admire ses traits de caractère. Une telle détermination, une telle volonté ! Je serais prête à tout pour marcher dans ses traces, et j'ose espérer que cette belle dame restera longtemps sur le trône. Jusqu'à ce que ce soit mon tour d'y monter ... Tu divagues ma pauvre Marianne. Je soutiens ses idées, approuve ses méthodes, et très sincèrement, je suis persuadée qu'elle conduira l'Angleterre aussi haut qu'elle le mérite.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Elle peut bien mourir dans sa tour, que cela ne me ferait ni chaud, ni froid. A vrai dire Jane Grey ne m'intéresse pas. Elle n'a pas su garder son pouvoir, alors c'est tant pis pour elle ! Cependant, si jamais les événements tournent à nouveau en sa faveur, il se peut que mon jugement connaisse quelques changements. Je veux monter haut, très haut, et si pour cela je dois m'engager auprès de cette stupide Jane Grey, et bien soit ! Il faut dire que désormais ma loyauté a un prix.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Pour ma cause bien sûr. Ma foi n'est la que pour m'empêcher de perdre toute mon humanité. Et je suis prête à tout pour atteindre mes objectifs. Je désire le pouvoir. Pour montrer à ma famille que je n'ai jamais eu besoin d'eux. Pour leur faire regretter leur abandon. Et pour les voir s'implorer devant moi ... Et je tenterais tout pour y parvenir. C'est ainsi. Depuis que j'ai décidé de ne plus être la victime mais plutôt le bourreau.

L'art de l'ambition

Un frisson. Et un cri. Je me réveille en sursaut, le corps tremblant et couvert de sueur. Ma respiration est haletante, et ma vision trouble. Déjà cinq ans, et pourtant, les souvenirs de cet horrible moment ne cessent de remonter à la surface. Comme s'ils parvenaient coûte que coûte à trouver le chemin dans le dédale de mon être. J'ai beau tout essayer, rien n'y fait, il m'est impossible de m'exorciser de mon passé. Je crois bien que c'est écrit en moi. Dans ma chair. Oui, dans mon corps. Et au delà des apparences, de mon air hautain, sûr de moi, et déterminé, je suis un être brisé, une jeune femme déchue qui a toujours dû s'en sortir par elle-même. Et qui a appris à ses dépens que la vie est tout sauf un cadeau.

On dit que la foi est salvatrice. Personnellement ma foi n'est qu'un moyen de me raccrocher au peu d'humanité qu'il me reste. Et désormais un moyen d'atteindre le pouvoir. Le plaisir ultime. Mais ma foi ne m'a jamais sauvé de quoique ce soit. On dit aussi qu'il faut mieux inspirer la peur que l'amour. Et je crois qu'il n'existe rien de plus vrai. C'est dans la méchanceté que se forge la dureté des caractères, et le pouvoir n'appartient qu'aux audacieux. Le pouvoir est une vengeance. Une vengeance contre la vie. Une vengeance que je compte perpétrer. Je ne suis pas née mauvaise. Je le suis devenue. Les choses auraient pu être autrement ... Pourtant certains destins sont faits pour être brisés, et Dieu, dans sa miséricorde oublie certaines âmes égarées.

Janvier 1537

La jeune enfant dévala les escaliers en trombe, manquant une marche et évitant de justesse une chute faramineuse. Elle était tellement excitée qu'elle ne tenait plus en place. Enfin, la neige avait montré le bout de son nez et le jardin de la demeure de la famille Odaison s'était couvert d'une pellicule d'un blanc immaculé. Un paysage merveilleux que Marianne affectionnait particulièrement. A presque sept ans, la fillette à la chevelure de feu voyait en ce changement climatique un bon moyen d'aller s'amuser au dehors. Il fallait dire que Marianne avait la sainte horreur d'être confinée, et elle se sentait rapidement comme emprisonnée dans un espace clos. C'était une jeune enfant proche de la nature.
D'un rapide coup d'oeil, elle s'assura que personne ne la regardait, puis, elle tourna la poignée de la porte tandis qu'un sourire espiègle s'affichait sur son visage. Pourtant, à peine avait-elle mis un pied dehors, qu'elle entendit résonner la voix rigide de sa mère, Eleanore Odaison.
" Il est hors de question que vous alliez dehors, fit-elle d'un ton sec. Fermez cette porte.
- Mais mère, avez-vous vu ? La neige est arrivée ! "
Marianne scruta sa mère d'un ton suppliant, même si au fond d'elle, elle avait la certitude que jamais sa mère ne céderait à quoi que ce soit. Eleanore resterait toujours cette femme stricte, dominatrice, et marquant un point d'honneur à la moralité. Elle ne faisait jamais un pas de travers, et son intelligence naturelle l'avait conduite à devenir Lady Odaison. Un bon parti. Un très bon parti. Elle-même issue de la noblesse, elle avait vu sa fortune grossir à l'issue de cet union arrangée. Car il allait de soit que le mariage n'était guère basé sur l'amour. Mais qu'importait, la rigide Eleanore s'en contentait.
" La neige ne change pas notre vie voyons. Habillez vous. Ou nous allons finir par être en retard à la messe.
- Oui, mère. "
Une fois de plus, Marianne obéit. Que pouvait-elle faire d'autre ? Et puis, la messe était importante. Surtout dans une famille aussi catholique que la sienne. Elle avait été élevée dans cette doctrine, et pour elle, la religion était un des piliers de son existence. Cependant, elle s'ennuyait tellement le dimanche matin. Marianne avait lu la Bible. Et elle avait aimé. Mais elle vivait sa foi différemment de tout les autres. Et l'Eglise l'effrayait. Pourtant, elle était loin de se douter qu'un jour, cette foi catholique serait un avantage. Un avantage pour sa revanche. Sa revanche face à cette famille, pour laquelle, à l'âge de six ans, elle aurait été prête à mourir. Oui, Marianne pensait alors qu'ils l'aimaient. Mais elle se rendit vite compte que ce que l'on pense n'est guère souvent la vérité.

Mai 1543

La brise vint caresser le visage pâle de la belle rouquine. Ses cheveux de feu brillaient sous le soleil neuf du printemps, et ses joues rosissaient alors qu'au loin apparaissaient les premiers membres de la famille. Marianne ressemblait désormais à une jolie jeune fille, et pouvait même prétendre à être désirable. Sa poitrine commençait à montrer le bout de son nez, et la jeune fille se plaisait à s'en venter - malgré les remontrances de sa mère - devant Mildred, la fille de la servante. Si elle avait su à l'époque que cet atout causerait sa perte ...
Marianne ne tenait plus en place. Elle fêtait ses treize ans, et une grande réception rassemblant toute sa famille avait été donnée en son honneur. La rouquine en était ravie. Et puis, elle allait enfin revoir Edouard, son frère de dix-sept ans, parti suivre, à Londres, un enseignement strict et catholique. Cela faisait bien des mois qu'elle ne l'avait pas vu, et autant dire qu'elle lui sauta au cou lorsque sa silhouette athlétique et son visage angevin apparut au détour du jardin.
" Edouard ! Vous voilà enfin ! s'écria-t-elle. Je commençais à m'interroger quant à votre présence !
- Allons ma chère Marianne, jamais je n'aurais manqué votre anniversaire. "
Il lui sourit avant de baiser sa main, et d'ouvrir sa sacoche. Précautionneusement, il sortit un petit emballage de cuir, qu'il tendit à sa sœur.
" Un présent de Londres, pour vous ma charmante sœur !
- Pour moi ? Vraiment ? "
Marianne sautilla sur ses pieds, ses cheveux virevoltant au vent et diffusant un parfum agréable. Elle adorait son frère, il avait toujours été là pour elle, comme une présence rassurante face à la dureté de leur mère. Il savait trouver les mots justes lorsqu'elle était fâchée, et avait le don de calmer les ardeurs que la jeune enfant pouvait éprouver envers Eleanore.
Lentement, elle défit l'emballage pour découvrir un bracelet d'argent sculpté des plus magnifiques, et un sourire illumina son visage.
" Edouard mais il est magnifique ! Et il a dû vous coûter une petite fortune ! Il ne fallait pas, votre présence était déjà un présent parfait. Cela dit, avec ce bijou, je vais briller ce soir ! On ne verra que moi, conclut-elle en plaisantant.
- On ne voit déjà que vous. "
Edouard glissa le bracelet autour du poignet de sa sœur et l'accompagna jusqu'au salon d'été où était donnée la réception. Et tout deux se mêlèrent à la foule.
La soirée fut des plus belles pour Marianne. Elle dansa, elle ria, et elle mangea à son aise - après avoir béni le repas bien sûr. Pourtant, elle était bien loin de se douter que cette soirée marquait la fin de son existence, car parmi tout les regards qui était portés sur elle, l'un d'entre eux n'avait plus rien de bienveillant. Et même si le jeune homme tentait de refréner les idées qui gravissaient peu à peu les échelons de son esprit, il y avait quelque chose qui clochait. Oui, Edouard savait qu'un jour où l'autre, il commettrait l'irréparable, l'impardonnable, et qu'il entraînerait sa sœur avec lui vers le chemin des enfers.

Juillet 1546

Dissimulée dans sa large capuche, la jeune femme courait pour regagner au plus vite la porte de l'église. Un orage avait éclaté, la surprenant et la trempant jusqu'aux os. Mais elle ne pouvait faire marche arrière, elle devait aller trouver le prêtre. Marianne avait seize ans, et elle était devenue une très belle femme, convoitée par beaucoup. Elle avait su acquérir une certaine intelligence qui laissait présager un avenir brillant. Eleanore disait que la finesse de son caractère la conduirait loin.
D'un pas timide, Marianne s'avança jusqu'à la nef, cherchant du regard le père Whilkins. Ce fut finalement lui qui fit son apparition, un regard sombre sur le visage, faisant visiblement la mou.
" Mon père, commença la jeune femme, j'ai besoin de me confesser.
- Vous confesser ? Ecoutez, j'ai des affaires régler et ...
- Mais vous vous devez de m'écouter.
- Allons, je suis persuadé que vous n'avez rien commis d'affreux, ni d'horrible. "
Marianne était furieuse. Comment cela était-il possible ? Elle se ferma et croisa les bras en signe de désaccord, avant de jeter un regard noir sur l'homme d'église. Il y avait une lueur étrange dans ses yeux qui fit ciller le prêtre. Il lui prit alors délicatement le bras et la conduisit jusqu'au confessionnal. Et ainsi cloisonnée, Marianne fondit en larmes.
" Pardonnez moi mon père si j'ai péché. Cette nuit, j'ai rêvé que j'assassinais ma mère, que je lui tranchais la gorge. Et je prenais du plaisir à cela. J'ai peur mon père, j'ai peur pour mon âme. Je ne veux pas devenir mauvaise, mais je me sens glisser dans un gouffre. Ma mère veut me marier, et je refuse. Ma mère veut toujours ci, toujours ça, et ... Je commence à la haïr. Et je me dis que c'est de sa faute. Je sais que c'est mal. Je sais que ce n'est pas bien. Je suis un monstre.
- Mais peut être que ce chagrin vous est réellement causé par votre mère, intervint le père d'une voix lente.
- Je vous demande pardon ?
- Peut être que c'est votre mère qui vous pousse à la haïr. "
Marianne sortit en trombe du confessionnal, et fut accompagnée par le curé. Ce même curé qui chaque dimanche offrait une révérence à Eleanore. La jeune femme en fut décontenancée.
" Quel genre d'homme êtes-vous ?
- Le genre d'homme qui se soucie de vous mon enfant. Je connais Eleanore Odaison, c'est une femme rigide. Et je n'ai qu'un conseil, mariez vous. Acceptez cette union et fuyez loin de ce cœur de pierre. "
Marianne n'en revenait pas, elle ne parvenait à articuler le moindre mot, et se contenta de regarder le vieil homme d'un œil interrogateur.
" Que cherchez vous à faire ? C'est elle qui vous a demandé de me dire cela ? Vous me manipulez ou ... ?
- Non, non, bien sûr que non. J'espère juste vous protéger. Car vous n'avez rien à confesser aujourd'hui Marianne, mais peut être, un jour vous aurez à avouer de véritables péchés. Beaucoup d'Hommes ne naissent pas mauvais, mais le deviennent, vous savez.
- Je n'aurais pas dû venir, balbutia-t-elle. Non, je n'aurais pas dû venir. "
Et la jeune rouquine s'enfuit en courant, tellement bouleversée qu'elle ne voyait plus devant elle. Cette conversation l'avait chamboulé, et il était désormais impossible de distinguer ses chaudes larmes des épaisses gouttes de pluie.

Mai 1548

La jeune femme pleurait et tremblait de tout son corps. Cela faisait trois jours qu'elle n'avait pas mangé, ni prononcé un mot. Elle restait enfermée dans sa chambre, protégée du monde extérieur, et surtout à l'abri des regards affreux qui se posaient sur elle. Elle avait mal, elle avait peur. Elle souffrait intensément, et elle ne savait quoi faire pour s'extirper de cette douleur extrême.
D'abord, elle avait essayé de prier. En vain. Dieu ne semblait guère vouloir écouter ses prières. Et ensuite, elle avait essayé de parler. De se réfugier auprès d'Eleanore, et c'est à ce moment là qu'elle sut qu'elle avait été abandonnée par tous. Et Eleanore l'avait humiliée, la traitant de catin, d'aguicheuse, et la menaçant de l'envoyer au couvent pour sa mauvaise conduite. Pour tout les membres de son sang, c'était elle la coupable, la responsable de cette chose horrible qui lui était arrivée. Ils l'avaient abandonné. Et ils ne tarderaient pas la renier.
Marianne essayait de dormir mais le sommeil ne lui parvenait pas. Son oreiller était humide de larmes, et lorsqu'elle fermait les yeux les affreuses images de son anniversaire lui revenait en mémoire, déchirant son âme, l'obligeant à se lever pour aller vomir. Elle avait encore l'impression de sentir ce corps douloureux, cette sueur écœurante, elle entendait encore sa voix hurler des " Non " et des " Arrêtes " . Oui, Marianne ne pouvait oublier ce souvenir ignoble.
Elle se rappelait du moindre détail. De la porte qui s'ouvra pour laisser apparaître le visage de son frère. De la bouche d'Edouard collée contre la sienne. De la gifle monumentale qu'il lui avait infligée pour la faire taire. De ses mains qui lui faisaient mal. Des paroles haineuses de sa mère quand Marianne lui confia ce viol. Du regard empli de dégoût que Eleanore lui avait lancé.
Marianne se savait perdue. Son âme avait glissé dans les abysses, son être tout entier s'était effondré et sa foi ne lui avait été d'aucun secours.
Pourtant au fond d'elle elle ne sentait pas coupable, et elle avait l'impression qu'un sentiment étrange grandissait en elle. La douleur ? Oui. Mais autre chose. La colère ? Aussi. Mais ce n'était pas suffisant. La méchanceté, la haine ? Exactement. Peu à peu, Marianne comprit qu'elle les haïssait tous. Qu'elle se fichait pas mal de voir sa mère morte et enterrée. Qu'elle leur en voulait de l'avoir abandonné. Et il lui fallut une semaine pour qu'elle mette un mot sur ce désir nouveau qu'il l'animait. La vengeance.
Lorsque la rouquine cessa de pleurer, elle avait changé. Marianne était morte, et c'était une nouvelle personne qui était apparue. Une personne forte, blessée, et indéfiniment emplie de haine et d'aigreur. Elle descendit les escaliers, jusqu'au salon où Eleanore prenait le thé en compagnie d'autres ladies. La mère de famille la scruta bizarrement, et Marianne lui lança un regard hautain. Elle se contenta d'articuler avec politesse mais d'un ton dénué de tout sentiment. " Allez au diable mère. Un jour, vous regretterez vos agissements. "
Puis elle sortit, et ne remit plus jamais les pieds dans cette maison.

La première chose qu'elle fit après avoir quitter sa famille, fut de se rendre à l'église du père Whilkins. Cette fois ci, il n'était pas question de larmes ou de confession. Elle venait voir un ami, une personne qu'elle aurait du écouter il y a deux ans, et accepter l'union au lieu de prier sa mère de lui laisser plus de temps. Une faveur qu'elle avait payé de son âme.
Elle trouva le curé au cœur de la nef, et s'avança vers lui, le visage froid. Il lui adressa un sourire, mais se figea en découvrant ce nouveau visage, vide et fermé. Emprunt même d'une lueur mauvaise.
" Marianne, il y a-t-il un problème ?
- Aucun mon père. Je voulais juste vous dire au revoir.
- Au revoir ? questionna le père qui ne comprenait pas réellement ce qu'il se produisait.
- Oui au revoir. Je quitte la demeure familiale pour tenter ma chance à Londres. Il y un couvent qui m'accueillera certainement à bras ouverts. Veuillez, s'il vous plait, gardez ceci pour vous, et ne rien dire à mes parents. "
Le prêtre l'observa et secoua la tête, interloqué, mais commençant à deviner le sens de toute cette histoire. Il voulut ajouter une chose, mais n'eut guère le temps.
" Vous aviez raison mon père. Ma famille a bien été ma perte. Et bientôt, je devrais me confesser car je m'apprête à commettre bien des péchés.
- Que s'est-il passé Marianne ?
- Beaucoup trop de choses. Mais ne vous en faîtes pas, j'accomplirais ce qui doit être accompli, et je me vengerais des personnes qui m'ont fait devenir ainsi. Je ne crains pas la punition du ciel, je crois que Dieu m'a oublié. "
Le curé ne pouvait pas même formuler un phrase. La jeune femme qu'il avait en face de lui ne ressemblait en rien à la Marianne qu'il connaissait.
" Nous nous reverrons mon père. Un jour bien sûr, il faudra que je confesse mes méfaits, et je désire de tout cœur que ce soit vous qui les entende "
Et la jeune femme disparut emportant avec elle sa haine et sa rancœur, loin de la maison de Dieu.

Je regarde par la fenêtre et ne découvre que les ténèbres qui enveloppent encore Londres. J'ai traversé des épreuves pour en arriver jusque là. J'ai quitté le couvent voilà deux ans, et désormais, j'erre simplement, hantée par mon passé et mes démons. Bientôt, le jour se lèvera. Une belle journée s'annoncera. Une journée idéale pour se repentir de ses fautes. Mais surtout, une journée idéale pour accomplir sa vengeance.