Isabelle Marelle

" Je ne sers que Dieu et non les Hommes. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Isabelle Marelle AGE ♦ 28 ans DATE DE NAISSANCE ♦ 12 Octrobre 1524 ORIGINE ♦ Française SITUATION FAMILIALE ♦ Célibataire - elle a encore de la famille en France MÉTIER ♦ Religieuse GROUPE ♦ Eglise CRÉDITS ♦ Elizabeth Tudor LE JOUEUR PSEUDO ♦ Flafla AGE ♦ 20 ans OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Partenariat TON AVATAR ♦ Natalie Portman VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Oui

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦
Depuis sa plus tendre enfance, Isabelle n'a qu'une seule religion : le catholicisme. Sa famille était composée de fervents catholiques foulant à mainte reprise et régulièrement le sol de l'Eglise. Ses lectures, ses conversations, son entourage ... tout était en lien avec cette religion. Elle en devint à son tour une fidèle croyante, allant jusqu'à épouser la condition de religieuse afin de servir davantage le Dieu.

Cependant, elle ne pourrait pas donner un avis clair sur les changements religieux. Une part d'elle est heureuse car à ses yeux, le catholicisme est la seule religion valable, mais une autre part désapprouve fortement ce conflit sanglant. De plus, elle reste une étrangère peinant encore avec les us et coutumes, voire même le langage ...

En conclusion, elle est favorable si cette conversion se passait en douceur et non dans le deuil et les larmes.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦
Comme dit précédemment, Isabelle préfère ne pas trop s'avancer sur la politique du pays, surtout que ce n'est pas le sien. Cependant, si vous insistez, elle affirmera que c'est une Reine qui a épousé la bonne religion et qui prend une décision juste en réinstaurant cette croyance. Par contre, voilà qu'elle ne dit pas un mot sur les méthodes ou encore toutes ces intrigues politiques.

Elle aime dire qu'elle sert Dieu et non les Reines et les Rois. Ils peuvent se battre, s'arracher quelques trônes par-ci, par-là mais ce n'est en aucun ses affaires. Comme dit, son seul devoir est envers Dieu et elle préfère laisser le domaine politique à cette Reine. Une chose est sûre : Isabelle ne voudra pas être à sa place et prendre de telles décisions. Peut-on dormir avec une telle conscience ?

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦
La Reine de Neuf Jours est une Reine au destin bien triste pour Isabelle. Elle ne l'a pas connu et n'a donc en mémoire que les on-dit. Sa décapitation est un événement tragique. Aux yeux de la religieuse, Jane Grey est une autre pauvre victime de cette guerre des religions ou encore de quelques intrigues politiques.

Mary Tudor qui se disait croyante aux yeux de tout un peuple n'aurait-elle pas pu opter pour un tout autre moyen? N'aurait-elle pas pu préserver cette vie et la laisser à la miséricorde ou colère de Dieu ? D'une certaine manière, Dieu n'a-t-il pas puni un des protestants ? Elle ne sait pas et se tait. Elle est une religieuse et non une Anglaise ou un membre de la noblesse ou quelqu'un de la famille royale.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦
Isabelle n'est pas bien dangereuse et elle est piètre menteuse. Elle ne peut donc agir dans l'ombre ni représenter une quelconque menace pour qui que ce soit. Enfin, elle n'est pas une menace "physique" mais ses paroles peuvent avoir un certain effet. Religieuse, ayant grandie dans un couvent et surtout fière de sa religion, elle connaît parfaitement les doctrines et les pratiques religieuses catholiques. De plus, amoureuse de sa religion, elle n'hésite pas à diffuser la bonne parole tout autour d'elle, n'hésitant pas à aller là où on ne s'y attend pas tel que la Tour de Londres.

Par contre, elle aime se qualifier de "pacifiste". Elle n'aime pas la violence et montre constamment du respect à la personne en face, catholique ou non, croyante ou non. Elle a même quelques amis non catholiques, autant dire qu'elle ne cloisonne pas à une seule communauté. A son sens, tant qu'on respecte ses principes et sa personne, tout va bien pour le meilleur des mondes.

Why am I so cold ?

Un homme d'âge mûr fredonnait un chanson anglaise, au rythme lent, avec une voix extrêmement grave et puissante. Il brisait ainsi ce silence morne qui s'était installé au sein de la petite compagnie voyageant depuis cette matinée en direction de l'Angleterre. La petite-fille qui l'accompagnait finit par le rejoindre avec sa petite voix douce, presque céleste.

Isabelle se laissa porter par ce duo étonnant, et se perdit rapidement dans ses pensées. Ce n'était pas un chant religieux mais la solennité de la voix, l'ambiance nocturne et le mouvement irrégulier de leur voiture qui la plongèrent une dernière fois dans son passé. Un passé dont elle s'éloignait continuellement au profit d'un nouveau futur, bien plus incertain mais rédemptrice.

Qui aurait cru, hormis Dieu lui-même, qu'elle allait approcher de sa trentaine, honteuse et avec une volonté étonnante de se réacheter au regard de son créateur ? Elle avait commis un acte mais elle ne saurait le désigner ? Avait-elle fauté ? Avait-elle bien agi ? Avait-elle agi ou au contraire, n'avait-elle pas agi précisément ?

Elle aurait voulu se confier à quelqu'un voire même à une autorité religieuse mais elle n'avait pas osé, et n'osait toujours pas. Alors, silencieuse, elle s'adressait aux étoiles et au ciel, espérant que cette Présence Invisible, et Divine, entendrait ses prières, ses remords, ses interrogations et aura pitié d'elle. Elle espérait qu'il saura se montrer miséricordieux.

Je suis née en France, à Paris, mon Père. Vous m'avez offert la chance de naître au sein d'une famille catholique qui a su m'inculquer vos bonnes paroles et d'excellentes valeurs. Je n'ai pas tergiversé bien longtemps avant de prendre la décision de m'engager sur votre chemin en tant que Religieuse.

Isabelle se souviendra toujours de l'attitude de sa famille. Elle était bourgeoise et surtout, Isabelle était une fille à la beauté prometteuse et à la voix cristalline. On s'attendait à ce qu'elle chante pour son futur époux et ses enfants et non à ce qu'elle chante dans une église ou auprès d'autres fillettes dans des couvents. On s'attendait à ce qu'elle s'habille richement et non simplement, à l'effigie d'une Religieuse. Ses parents ont désapprouvé longuement au départ mais face à l'entêtement et à l'assurance d'Isabelle, ils abandonnèrent la lutte et à contre cœur, confièrent leur fille à un couvent pour qu'elle ait une éducation religieuse irréprochable et d'une très bonne qualité.

J'ai été la plus studieuse pensionnaire de ce couvent. J'apprenais toujours plus et en avance avant la prochaine classe. Chaque matin, chaque midi, chaque soir, avant et après repas, je priais pour votre gloire et miséricorde.

En effet, Isabelle s'illustra rapidement comme la meilleure de son couvent. Elle souhaitait tant se rapprocher de Dieu, qu'elle multipliait les bonnes actions : aider les petites à lire et à écrire, inculquer quelques valeurs aux grandes et être une bonne compagnie pour les plus vieilles religieuses dont le savoir étonnait et passionnait Isabelle. A l'époque, elle était insouciante et heureuse.

Elle aurait voulu continuer cette discussion silencieuse avec son créateur mais sa petite voix intérieure restait muette comme sa voix, celle que tout le monde entend, pour la suite de l'histoire. Comment décrire la fin de cette partie de son existence ? Comment raconter sans vomir ou sans pleurer les raisons même qui la motivent à venir en Angleterre ?

Des larmes coulèrent discrètement tout le long de ses joues et pour les cacher, elle se retourna, s'emmitoufla, prétextant s'endormir. Elle n'osait même plus regarder le ciel ou les étoiles, se sentant atrocement étouffé par toutes ces images et cette honte.

Je regrette.

Un mot qui résumait un tout. Elle n'avait pas cessé de se dire qu'elle n'aurait pas dû être trop bonne et être restée si tard dans une famille pauvre, à Paris. Elle n'avait cessé de se traiter d'idiote pour avoir emprunté cette ruelle étroite. Elle n'arrivait plus à se considérer pleinement religieuse depuis qu'un homme, un parfait inconnu complètement soul, puant l'alcool lui avait volé sa pureté - soit sa virginité - par la force. Elle se souviendra toujours de ses cries, de ses appels à l'aide, de ses pleurs, de cette douleur atroce propre à la première fois ou encore de ce ... plaisir malsain.

Quant à la suite, ce n'est qu'une période trouble et floue. Quelques heures, ou jours, d'errance dans les rues de Paris, son retour inattendu au domicile familiale, son envoi au couvent ... puis son départ à Rome. Cette demande-ci, elle ne savait même plus avec quelle force elle avait pu demander à la Mère Supérieure. Non, de cette rencontre à sa confession en Rome, elle n'avait que peu de souvenirs concrets et réels. Il faut dire que durant cette période, ses cauchemars se confondaient dangereusement avec la réalité et sans prière ou la présence de ses Sœurs, elle aurait fini folle. Elle en était certaine. En effet, elle venait de perdre une chose précieuse et élémentaire pour sa condition de Religieuse. Enfin, elle avait failli même à une promesse : elle s'était jurée d'être pure toute sa vie et qu'elle ne tomberait jamais dans le vice.

Et pourtant, elle l'a été. Le viol était dur en soit, la suite était bien pire. Une sœur comprit vite qu'Isabelle était tombée enceinte et face à l'attitude perdue et proche du délire de la brune, la sœur prit l'initiative de lui donner quelques potions pour tuer "ce mal". Isabelle était semi-consciente de ce qu'elle faisait, de ce qui se disait. Aujourd'hui, elle se demandait si un tel acte - tuer un être - était justifié ou non malgré les circonstances de sa venue ?

Je me souviens. Je me suis confessée à un autre que vous car j'avais besoin d'une réponse, pour pouvoir dormir un peu, pour me faire pardonner par vous.

Oui, elle se souvenait. Elle avait fini par abandonner cette lutte et se confesser à Rome. On l'a écouté avec patiente et on l'a accompagné avec amour, on l'a traité avec délicatesse et on l'a conseillé avec sagesse. Très rapidement, on lui proposé une mission d'Evangélisation. Au départ, elle était indécise, ne sachant pas si elle était apte à être religieuse. On secoue la tête, on lui dit que ce n'est peut-être qu'une épreuve et que convertir de pauvres âmes rachèteraient beaucoup de ses fautes. Incertaine au départ, elle finit par se faire à l'idée et à l'accepter avec joie. Elle demande où transmettre la bonne parole. On lui répond en Angleterre.

Aussitôt elle se remet à l'anglais et reprend ses prières assidûment. Elle ne s'autorisait pas un instant de répit, remarquant que s'occuper l'aider à ne pas penser à ses malheurs et se disant que Dieu souhaitait un fidèle travailleur et non fainéant.

Oui, me voilà en route pour me faire pardonner. J'espère être à la hauteur et ne pas faillir Seigneur.

A l'époque, elle n'aurait pas eu peur mais suite aux derniers événements, elle s'était tant renfermée que maintenant, elle doutait de sa capacité à communiquer avec autrui. Heureusement, face au long voyage qui l'attendait de Rome à Londres, elle eut tout le temps nécessaire pour nouer des contacts avec les voyageurs, discuter avec eux et leur apprendre quelques prières.

Elle remarqua tout de même une chose : elle était retenue. A l'époque déjà elle était une femme très polie et respectueuse mais elle n'avait jamais hésité à se montrer chaleureuse. Inconsciemment, elle s'était construite un "bouclier", empêchant quiconque d'entrer de trop à son intimité. Tout ce que les gens devaient voir étaient une religieuse amoureuse de sa religion et non une religieuse souillée, brisée et en quête de rédemption.

On dit qu'on arrive mon Père. Aidez moi, je vous en supplie.

***

Isabelle connaissait la langue anglaise mais elle ne maîtrisait pas encore tous les rouages subtils. Heureusement, les sœurs et frères de l'Eglise l'aidèrent rapidement à combler cette lacune. Ajoutons à cela son travail acharné pour obliger son esprit à ne pas se reposer, et donc penser à elle-même, elle finit par apprendre vite et fit des progrès (pas non plus remarquables notons) pour rattraper ce retard.

Enfin s'il y a bien une chose à laquelle elle n'arrive pas encore à s'habituer, ce sont les us et les coutumes de la Cour. En France, elle avait été logé dans un couvent et avait été davantage en contact avec le milieu populaire que l'élite. A Londres, suite à ses idées et son éloquence - malgré quelques petites erreurs grammaticales, ou de syntaxe -, elle fut rapidement demandé pour gérer l'éducation de quelques jeunes filles. Elle a donc quotidiennement les nouvelles des conflits, les détails sanglants... Elle savait que l'Angleterre était proie à un conflit mais elle n'avait jamais imaginé à ce point-là. Cela ne faisait que l'encourager pour convertir le plus grand nombre avec ses paroles et non avec des armes et du sang. Heureusement, l'éducation religieuse des jeunes filles ne lui prenait que quelques heures dans la semaine.

Elle aimait aussitôt quitter cet environnement pour aller aider la classe populaire ou sauver certaines âmes de la Tour de Londres en les convertissant. Ils n'étaient pas toujours libérés - en raison de leur crime - mais certains y arrivaient ou alors se montraient bien plus dociles. Beaucoup était plus ou moins heureux de sa présence et n'exigeaient pas de faux-semblants comme quelques sourires. Ils ne souhaitaient qu'être écouté et avoir un interlocuteur. Cela plaisir beaucoup à Isabelle : on ne cherchait pas bien loin et elle restait cette religieuse prêchant la bonne religion.

Cependant, un homme réussit à lui arracher un sourire sincère, le tout premier depuis cette "rencontre" à Paris dans une ruelle étroite et sombre. Il s'appelle Robert Dudley. Elle se souviendra aussi de sa première rencontre : elle devait lui rendre visite et au moment d'approcher de la cellule, elle entendit des rires et des hurlements hystériques comme si l'on torturait le pauvre homme. Elle se rua dans cette pièce et tomba sur Robert, fiévreux et malade. Elle n'attendit bien longtemps pour donner des ordres, exiger du linge propre, quelques potions... Les jours qui suivirent, il ingurgita tout cela, eut droit à un bain quotidien et à une nourriture correcte.

Il finit par se reprendre au grand bonheur de la dame. Elle se dit qu'il était apte maintenant à se convertir et engagea la conversation. Elle était loin de se douter qu'elle allait tomber sur un individu lui faisant des allusions indécentes, la mettant mal à l'aise, et d'extrêmement têtu car il affirmait qu'il ne changerait pas de religions.

Sa dernière rencontre avec cet homme ne lui plut guère cependant. Il avait tenté de lui ... pincer les fesses. Ne savait-il pas qu'elle était religieuse ? N'avait-il donc aucun respect ? Pire ... ne pouvait-il pas voir à quel point elle prenait soin de se tenir loin ? Ne pouvait-il pas comprendre quoi que ce soit, comme une peur des hommes ? Froide ... elle aimait l'être car peu l'approchait ainsi, craignant plus qu'autre chose ou la trouvant inintéressante. Timide dit-on car en dehors de la religion, elle ne parlait de rien et se taisait. Pourtant, il ne semblait pas le voir ou l'ignorait-il mais il continuait à rire, à chercher à al faire sourire.

Elle ne sait pas si elle doit y retourner. Elle devrait, une dernière fois. Surtout depuis qu'elle avait appris que la vie de son père était en danger et que sa famille s'était vue dépouillée de ses biens.

Mon Père, dois-je avoir pitié ou non des protestants ?

Voilà une question qu'elle se pose de plus en plus suite aux multiples conflits.