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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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MessageSujet: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:14
Irina Olga Dmitrievna Raliva




" Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie. "

TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦ Irina Olga Dmitrievna Raliva
AGE ♦ 24 ans.
DATE DE NAISSANCE ♦ 28 avril 1530
ORIGINE ♦ Russe.
SITUATION FAMILIALE ♦ Célibataire, anciennement fiancée à Ivan IV de Russie.
MÉTIER ♦ Demoiselle d'honneur de Marie de Guise.
GROUPE ♦ Les étrangers.
CRÉDITS ♦ Gritsou & Tumblr.

LE JOUEUR
PSEUDO ♦ Irina/Wild Concerto aka Jasper. (Ouais, j'ai le même prénom que mon perso. C'est grave? :green:
AGE ♦ 18 ans.
OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Mmm… Si je me souviens bien, je l’ai vu d’abord par un partenariat sur Au Temps de Versailles. J’avais vu Jasper, il m’intéressait, mais pas encore assez pour m’inscrire. Puis, en novembre, j’ai vu une pub du fofo sur PRD et je me suis décidée!
TON AVATAR ♦ Ginnifer Goodwin
VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Non. Dommage...
VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Nope.



Audience devant la reine.


QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Je viens de la Russie, une contrée qui semble réellement si loin de l’Angleterre ou de l’Écosse, tant j’en entends peu parler. Mais je dois dire que cela fait mon affaire. Là où je suis, il est peu probable que je serai retrouvée! Étant russe, je suis donc orthodoxe et la bataille entre catholiques et protestants m’importe peu. Une amie de ma famille, Anne de Clèves, que j’aime et respecte à l’égale d’une mère, m’a confiée à Marie de Guise, afin que je devienne sa dame d’honneur. Je suis plus que consciente de la chance qui m’a été offerte, et j’ai bien l’intention de ne pas la laisser passer. Je ne suis pas catholique, mais bien orthodoxe, mais si la Reine d’Écosse me demande de défendre les catholiques face aux protestants, c’est ce que je ferai. J’ai connu un jour les bas-fonds de Londres, et je ne veux en aucune façon y retourner.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Comment peut-on la blâmer d’agir ainsi? Je ne peux m’empêcher de rire sarcastiquement en entendant parler de Marie la Sanglante. Ces freluquets n’ont jamais connu Ivan IV le Terrible. Moi, je l’ai connu, et un peu trop près à mon goût. De mes yeux, j’ai vu la cruauté sous sa forme la plus pure et la plus raffinée. Mary Tudor a énormément souffert, séparée de sa mère, répudiée pour une histoire d’héritier mâle, Catherine d’Aragon n’ayant eu qu’elle comme enfant. Tant de souffrance inutile, comme Mary, près de vingt ans plus tard, est devenue reine. Elle a à défendre sa position, même si le prix à payer est grand. Ce n’est pas de la cruauté gratuite, comme je l’ai déjà expérimenté. On n’est ni roi, ni reine, ni empereur, ni tsar à moitié.

QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Ce n’est qu’une pauvre petite fille, trop frêle pour le rôle qu’on lui a imposé, manipulée comme une marionnette par des gens avides de pouvoir et plus intelligents qu’elle. Elle ne mérite pas de mourir ainsi, mais ceux qui l’ont mise dans une telle situation sont à présent bien loin, et préparent sans doute de nouveaux complots pour pouvoir à présent mettre la jeune sœur de Mary, Elizabeth, sur le trône d’Angleterre. Même si je dois dire que tout cela me concerne peu voire même très peu, je ne puis m’empêcher de murmurer une petite prière chaque soir à la Théotokos, la Sainte Mère de Dieu, pour le salut de cette âme sans doute très pure, et pour que ceux qui ont causé sa perte par leur ambition soient châtiés par Dieu.

AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Je dois dire qu’aujourd’hui, je suis plutôt comblée. J’ai échappé à un mariage horrible que j’aurais sans doute regretté toute ma vie. Si, après une fuite difficile, où l’homme que j’aimais et dont je croyais être aimée m’a abandonnée, et que j’ai dû me battre pour survivre dans les bas-fonds de Londres, sans être obligée de me prostituer pour survivre, j’ai été sauvée par une douce religieuse et, par la suite, par une amie très chère qui a fait en sorte que je suis là où je suis. Je veux donc rester à ma place, comme j’y suis heureuse, et je suis prête à tout pour y parvenir si ma vie est chamboulée pour une raison quelconque.





Dernière édition par Irina O. D. Raliva le Sam 22 Fév - 17:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:14
Une petite fille modèle

- Irina Dmitrievna! Revenez ici immédiatement!

La brune enfant se retourna vers sa gouvernante, l’air faussement interdit. Lorsqu’on l’appelait Irina Dmitrievna (ce qui veut dire : Irina fille de Dmitri, comme c’était la tradition que la fille porte le prénom de son père), cela voulait dire qu’elle devait s’attendre à une énième punition pour avoir, encore une fois, préféré jouer à patauger dans une mare plutôt que d’être restée sagement dans sa chambre à jouer avec sa poupée et à apprendre les quelques mots de français qu’on lui avait donné à apprendre. Depuis le jour où on lui avait donnée, Irina avait toujours regardé avec une certaine condescendance le petit bibelot de bois de forme humaine habillé de soieries, si policé et parfait qu’il représentait exactement ce qu’elle ne voulait pas être. Quant aux études, même si la fillette s’arrangeait souvent pour faire la classe buissonnière, elle était d’une rare intelligence pour son âge (et, selon ce qu’on disait autour d’elle, pour son sexe) et retenait tout avec facilité. Mais il était certain que certains sujets l’intéressaient comme d’autres l’ennuyaient à mourir, et qu’Irina usait alors de beaucoup d’astuce pour les éviter autant que possible.

Mais cette fois-ci, il y avait des circonstances aggravantes : elle n’était pas toute seule. Alexeï, le fils d’un dvarovoï (paysan), était avec elle. Et la pauvre gouvernante avait horreur lorsque ce genre d’incident arrivait. Comment une jeune fille de l’illustre famille Ralive pouvait-elle se rabaisser ainsi? Ah, Tatiana Ivanovna aurait bien tout donné pour que la petite Irina ressemblât davantage à sa mère, la douce Anna, car elle reconnaissait en la fillette tous les traits de son père. Dmitri Petrovitch Ralive, à cet âge, avait causé à son frère, gouverneur du garçon, autant de tracas qu’avec la fille. Et le père ne faisait qu’encourager toutes ces mauvaises tendances! Pas plus tard qu’hier, il avait jugé qu’Irina, à onze ans, était assez grande et forte pour ne plus se servir du petit poney des steppes docile et parfaitement convenable, mais pour un cheval qui galopait à une vitesse si folle que pour une dame, c’était parfaitement indécent!

Tous les Ralive, qu’il s’agisse d’Irina, de son aîné Mikhail ou de sa benjamine Alexandra, étaient de fortes têtes. C’était bien connu.

En revanche, il ne fallait pas croire qu’Irina était un garçon manqué. Non, comme toutes les petites filles de son âge, elle aimait bien écouter aux contes que leur racontait la vieille nourrice, celle de Baba Yaga qui faisait frissonner tout le monde, sauf Irina, ou encore celle de l’oiseau de feu. Et parfois, même, elle se plaisait à rêver qu’elle était une princesse. Non pas ces princesses qui se languissaient dans leur tour, mais plutôt, ces princesses qui vivaient toutes sortes d’aventures.

Son père, même, un jour, lui avait dit qu’elle serait tsarine, plus grande. Toutes les fillettes autour d’elle voulaient l’être! Mais Irina savait que, pour elle, c’était vrai. Les Ralive étaient une famille de boyards puissante, Dmitri Ralive faisait partie du conseil de régence du jeune tsar, Ivan IV, et étant l’aînée des filles, elle se devait de faire un beau mariage. Et si, pour l’instant, elle tentait de ne pas trop penser aux responsabilités d’une tsarine, dont sa gouvernante, entre une leçon de dessin et une autre d’anglais, l’assommait, elle se prenait à rêver d’être au centre de la Cour de Russie, revêtue de la plus belle robe d’entre toutes. Après tout, ce n’était encore qu’un petit bout de femme de onze ans.

Tatiana tenta de prendre Irina par le bras, mais fut soudainement arrêtée par la saleté qui le recouvrait. Soupirant bruyamment, elle s’écria enfin :

- Bon, eh bien… Je ne vais tout de même pas vous traîner, sale comme vous êtes, donc… dépêchez-vous!

Sachant qu’il valait mieux baisser les armes (pour l’instant…), Irina se tourna d’un petit air désolé vers Alexeï en haussant légèrement les épaules et suivit sa gouvernante, sa bouche en une légère moue repentante, mais ses yeux toujours aussi pétillants de malice et la tête haute.

***

- Aujourd’hui, vous serez présentée au tsar… Donc tenez-vous bien, tout de même!

Irina se retint pour ne pas lever les yeux au ciel. Depuis quinze ans qu’elle était née, on lui répétait toujours la même leçon. Non, mais on la prenait réellement pour une idiote! Elle n’avait pas appris le français, l’anglais, l’espagnol, le latin, le grec, la danse, les bonnes manières, l’histoire de l’Europe entière, le dessin pour rien! Comme tout le monde qui avait un peu de jugeote, Irina savait qu’il y avait un temps pour s’amuser et un autre pour être plus sérieux. Depuis deux semaines, Tatiana était dans tous ses émois, surtout depuis qu’elle l’avait surprise en train d’embrasser Alexeï. La jeune fille était parvenue à convaincre sa gouvernante de garder le silence, mais en échange, elle avait dû être exceptionnellement sage et endurer avec une patience digne de Saint Michel en personne ses jérémiades.

Dieu merci, sa mère restait calme, elle. Rien ne semblait capable de perturber Anna Markevna Raliva. D’une voix posée, elle rappelait de temps en temps quelques règles à sa fille. Irina, plutôt que d’écouter les idées sans queue ni tête qui sortaient de la bouche d’une Tatiana affolée, préférait écouter les conseils de sa mère, sans doute beaucoup plus utiles. Après tout, il était vrai qu’on ne devait pas trop lésiner sur ce genre de détail.

Après tout, elle faisait officiellement son entrée à la Cour de Russie ce soir!

Parfaitement à l’aise dans sa robe bleue, la jeune fille arriva à Moscou quelques heures plus tard. C’était ce soir qu’elle allait rencontrer celui qui allait être son futur époux… Certes, bien des boyards ambitionnaient de marier leur fille au tsar, tout juste âgé de quinze ans, comme Irina. Mais Dmitri Petrovitch Ralive avait tant de fois répété à sa fille qu’un jour, elle serait tsarine, que la jeune femme avait bien envie de faire un pied de nez à toutes ces blondinettes mijaurées qui se mettraient à minauder autour de lui.

Entrant dans la salle de bal, la jeune fille chercha des yeux un visage connu, pour enfin voir Anastasia Romanovna Zakharina, une amie d’enfance qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps.

On pouvait dire que les deux jeunes filles se complétaient bien. D’égale beauté, Anastasia était aussi blonde et lunaire qu’Irina était brune et représentait la vitalité du soleil. Anastasia était douce et patiente, autant qu’Irina était déterminée et audacieuse. Leur intelligence et leur éducation étaient égales, de telle façon qu’elles pouvaient bien se mettre à parler pendant des heures sur tel sujet sérieux. Anastasia était l’une des rares à connaître la véritable relation entre Irina et Alexeï, et Irina l’une des rares à savoir qu’Anastasia, sous des dehors lisses et soyeux, était capable d’un sens de la réplique peu commun.

- Tu n’as pas répondu à ma dernière lettre! Fut la salutation d’Irina, pendant qu’Anastasia se retournait immédiatement. Son grand sourire compensa le fait que les deux jeunes filles ne pouvaient se jeter dans les bras l’une de l’autre. Ce n’était pas le moment des embrassades!

- Alors, le tsar a-t-il fait son entrée? Demanda aussitôt Irina.

- Oh, tu ne sais pas ce que j’ai entendu dire sur lui!

Anastasia, soudainement, mit la main sur sa bouche, comme si elle en avait trop dit. Regardant nerveusement autour d’elle, elle entraîna Irina dans un coin, malgré la surprise et la réticence de celle-ci.

- On n’en parle pas trop fort, tellement on a peur de lui! Mais on raconte qu’Ivan Vassiliévitch est cruel et sanguinaire, déjà, à quinze ans, à peine sorti de l’enfance pour aller vers l’âge d’homme! On dit qu’il torture des animaux pour son plaisir. Et il pique des colères épouvantables, il soupçonne tout le monde de vouloir l’empoisonner, il…

- Anastasia, calme-toi! Ce ne sont que des racontars, certainement! Tu sais, autour d’un tsar, il y a tant d’intrigues, tant de jaloux…

- Les villages qu’il a réduits en misère, près de Moscou, n’en diraient sûrement pas autant! Tout a été arrangé pour qu’on croie que ce sont des brigands, mais tout le monde dit que c’est en réalité Ivan Vassiliévitch, avec des compagnons, qui a causé tout cela!

- Mon père m’a dit plusieurs fois qu’il y a énormément de complots autour de lui… D’ailleurs, sa mère, Helena Glinska, est selon les rumeurs morte empoisonnée. Il a de bonnes raisons d’avoir peur…

Un silence inaccoutumé se fit dans la salle. Sortant lentement de leur coin, les deux jeunes filles virent que le tsar venait de faire son entrée.

En tout cas, il n’avait pas l’air très commode. C’était là la première impression qu’Irina avait de sa personne. Elle remarqua la callosité qu’il avait au beau milieu du front, se rappelant qu’on lui avait raconté que le tsar passait de nombreuses heures à se prosterner devant les icônes. Peut-être qu’à force de le faire, cette bosse était apparue.

Pendant que le tsar passait devant elles, Irina et Anastasia esquissèrent immédiatement une profonde révérence. Lorsqu’elles relevèrent la tête, elles s’aperçurent qu’Ivan regardait l’une d’elles fixement. Irina.

Sans le regarder dans les yeux, la jeune Raliva détailla rapidement sa physionomie, maintenant qu’elle le voyait de près. Il avait le même âge qu’elle, quinze ans, mais il semblait déjà beaucoup plus vieux. Il avait l’air… du lion qu’un jour, elle avait vu dans une fête foraine. Un lion, pour l’instant enfermé dans une cage, mais qui n’attendait qu’une brèche pour rugir et déchiqueter à coups de griffe et de dent tout ce qui tomberait sous sa patte. Dans ce cas-ci, Ivan semblait n’attendre que son sacre pour, enfin, être le maître absolu. Et, pour la première fois de sa vie, Irina trembla. Intérieurement, bien sûr. En apparence, elle restait calme, posée et respectueuse, comme il se le devait devant son souverain.

Dieu merci, le père de la jeune fille ne tarda pas à apparaître aux côtés du souverain.

- Connaissez-vous cette jeune femme, Dmitri Petrovitch? Retentit la voix du tsar, qui pointait en direction d’Irina. Oui, c’était bien une voix de jeune homme. Une voix de jeune homme rauque et qui semblait avoir avalé des petits os.

- Ma fille, Irina Olga Dmitrievna, sire.

À partir de ce moment, où elle sentit le regard d’Ivan Vassiliévitch Riourkide, tsar de toutes les Russies, sur elle, le rêve qui avait toujours animé Irina, celui de devenir tsarine un jour, dans une existence digne de celle d’une princesse, se brisa à jamais.

Immédiatement, Ivan l’avait invitée à danser, pendant que la musique commençait. Irina aurait bien tout donné pour le droit de dire non, mais on ne disait pas non au tsar, et surtout pas celui-là!

Au moins, il savait bien danser. Et s’il la serrait d’un peu trop près, il ne lui marchait pas du tout sur les pieds. Non, il était clair qu’Ivan Vassiliévitch avait eu une excellente éducation. Mais une bête, même enfermée dans une cage et bien domptée, restait une bête qui n’attendait que le moment propice pour ôter sa muselière d’un seul coup.

Puis, en un clin d’œil, aussitôt la musique arrêtée, il l’avait entraînée en dehors de la salle. Irina tentait désespérément de se donner une contenance, bien qu’elle eût tout donné pour avoir le droit de crier. Mais on ne faisait pas une telle offense au tsar, oh que non, et surtout pas celui-là!

Elle réalisa bientôt qu’il l’avait emmenée dans une petite cour intérieure, où différents instruments et appareils à l’apparence compliquée étaient dispersés ici et là. La jeune Raliva était capable de voir que la plupart d’entre eux étaient munis de bouts tranchants. Elle en eut un haut-le-cœur. Mais elle n’allait pas faiblir, pas maintenant, et surtout pas lui!

Il lui montrait tout cela, comme un enfant montrait ses jouets à sa petite amie. Et ce fut avec un réel soulagement qu’Irina vit son père, à peine deux minutes plus tard, accourir, utilisant un prétexte pour accaparer le tsar et qu’il laisse Irina en paix. Et ce soir-là, sur le chemin du retour, la jeune fille s’était permis de pleurer un coup sur l’épaule de son père.

Le rêve qui avait bercé son enfance était à jamais brisé.

***





Dernière édition par Irina O. D. Raliva le Sam 22 Fév - 17:30, édité 3 fois
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IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Empty
MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:14
Damsel (so not) in distress.

Ivan IV, tsar de Russie, avait été sacré une semaine plus tôt, comme, à dix-sept ans, il avait été jugé assez âgé pour régner. Et, déjà, on parlait de son mariage. Car un tsar a bien besoin de sa tsarine, et de ses petits tsarévitchs qui ne feraient que continuer la lignée! Cette fois-ci, on n’irait pas chercher l’épouse en Pologne ou en Lituanie. Cette fois-ci, la tsarine serait russe. Il y avait bien là de quoi faire rêver les filles d’âge nubile de bien des boyards!

À travers la Russie, des rives de la Volga jusqu’aux frontières occidentales, deux mille jeunes filles, âgées de douze à vingt ans, avaient quitté leur famille pour se rendre à Moscou. Parmi elles, il y avait Irina.

Une première sélection fut faite parmi les deux mille du début. On élimina tout de suite celles qui étaient contrefaites, qui louchaient, qui n’étaient pas en bonne santé, dont le cycle menstruel n’était pas régulier.

Dans la seconde, on élimina celles qui ne savaient ni lire ni écrire. Dans la troisième, celles qui ne parlaient pas une autre langue que le russe. Et ainsi de suite, à chaque fois, un critère fut ajouté. Jusqu’à ce qu’on arrive à douze prétendantes. Parmi elles, il y avait Anastasia, mais aussi Irina.

La jeune Raliva n’avait pas oublié la triste expérience de son premier bal, loin de là! De voir qu’elle répondait jusque là à tous les critères n’était pas du tout pour la rassurer. Sa gouvernante avait tellement voulu bien faire que c’en était beaucoup trop.

Mais bon, après tout, ce n’était pas comme si c’allait être elle qui serait choisie parmi les douze dernières! Après tout, elle n’était pas la plus jolie, sûrement pas. Pourtant, la jeune fille ne dormait plus tranquillement comme avant. Il ne lui restait plus qu’à prier, supplier Dieu de ne pas la laisser aux griffes d’Ivan.

C’était ce qu’elle faisait ce soir-là. Elle était revenue pour un moment dans sa famille, mais le lendemain même, elle allait devoir retourner à Moscou, pour enfin connaître ce qu’allait être son destin…

Un caillou lancé fit un petit bruit sec sur sa fenêtre. Immédiatement, Irina se précipita dans sa direction, l’ouvrant prestement, laissant entrer l’air très froid des nuits russes. Mais elle s’en moquait éperdument. Dans le noir, elle plissa les yeux. Et enfin, un visage connu se montra.

- Alexeï!

Elle ne l’avait pas oublié, dans toutes ses péripéties. Alexeï avait tenté de mener sa vie, s’étant entraîné secrètement aux armes et étant payé de temps en temps comme mercenaire. C’était monnaie courante, en Russie… Pendant un certain temps, de son côté, Irina avait désespérément tenté de se résigner à son destin. Après tout, si elle ne mariait pas le tsar (et Dieu qu’elle espérait que ce soit le cas), elle devrait épouser le fils d’un boyard ami de son père. Mais peu à peu, l’écho de son enfance, où elle trouvait toujours un stratagème pour ne pas exécuter ce qui ne lui plaisait pas, lui revenait. Et peu à peu, il lui venait des envies d’évasion, où Alexeï était son compagnon de fuite.

Depuis leur enfance, leur amitié n’avait fait que se renforcer. Puis, ce jour béni où il avait volé quelques fleurs venues de l’Occident lointain pour le lui offrir, en lui déclarant son amour, restait gravé dans sa mémoire. Non, Irina n’avait pas eu le courage de le repousser, en lui disant que cela n’était pas possible. Il restait toujours un petit espoir, après tout. L’espoir des fous…

- Tu pars demain?

Les paroles du fils de serf lui rappelèrent d’un coup sec sa situation actuelle. Elle n’eut que le courage d’hocher la tête affirmativement.

Une idée lui vint soudainement en tête. Elle fit signe à Alexeï de l’attendre, avec un petit clin d’œil, qu’il comprit immédiatement.

Saisissant ses draps, elle s’empressa de les attacher ensemble en un nœud solide, de façon à se former une corde qu’elle attacha à un poteau de son baldaquin et qu’elle utilisa pour descendre en bas de sa fenêtre, vers Alexeï. Immédiatement, ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

- Tu sais… Vous êtes douze, ce n’est pas comme s’il va te choisir, toi…

Irina sourit. Alexeï avait toujours eu le don de la rassurer. Mais d’une façon ou d’une autre…

- Alexeï… Je peux te demander quelque chose d’important?

- Oui, bien sûr…

Sans un mot de plus, Irina s’approcha et l’embrassa. Mais cela n’avait rien à voir avec leurs petits baisers d’adolescent… Non, c’était bien un baiser de femme. Et Alexeï comprit immédiatement ce qu’elle voulait.

Ce soir-là, Irina eut sa première fois.

***

Les douze dernières prétendantes, dans le hall, bien assises sur leur banc, se tordaient les mains nerveusement, mais pas trop fort, comme si elles avaient peur de briser leurs doigts effilés auxquels elles avaient apporté tant de soin, et qui étaient la marque indiscutable qu’elles étaient de bonne famille. Derrière les lourdes portes du hall, qui donnaient sur des salles où l’on s’enfonçait encore davantage dans le palais, le destin de l’une d’entre elles se décidait.

La main dans celle de l’autre, Irina et Anastasia se transmettaient, par ce simple contact, la patience et la résignation d’un côté, la force et le courage de l’autre. Toute la matinée, les jeunes filles s’étaient répété cette comptine, technique qui semblait bien idiote mais s’avérait efficace, que tout de même, elles avaient chacune une chance sur douze d’être choisies… Ce ne pouvait tout de même tomber sur elles… Non…

Quand la porte s’ouvrit, comme dans une seule âme, les douze jeunes filles se levèrent, poussant un petit cri de stupeur en même temps. Et, à regret, Irina et Anastasia quittèrent le contact l’une de l’autre. Désormais, chacune d’entre elles devait être seule, dans l’arène. Et le fauve, ce jour-là, se nommait Ivan Vassiliévitch Riourkide, tsar de toutes les Russies.

Chaque demoiselle plongea dans une profonde révérence, puis baissa les yeux, comme elle se devait de le faire. Mais c’était davantage pour éviter le regard du tsar sur elle, craignant d’y lire le verdict et la sentence qui les attendraient.

À leurs oreilles aiguisées, un silence interrompit le pas du tsar. Timidement, les jeunes filles levèrent les yeux, sachant qu’Ivan s’était arrêté devant « l’heureuse » élue. Et justement, l’élue en question avait elle aussi levé les yeux, tentant le plus possible de cacher son air horrifié.

C’était Irina.

***

Non. Ça ne se passerait pas comme ça.

Le lendemain s’était passé en mesures à n’en plus finir, pour son trousseau. Irina avait gardé les yeux secs, car, malgré la boule qui l’étranglait dans sa gorge, elle n’avait étrangement aucune envie de pleurer. Mais, pendant les longues séances d’essai, elle formait un plan dans sa tête.

Elle ne voulait pas de cette vie. Pendant des jours, elle avait prié pour que le sort ne tombe pas sur elle. Mais Dieu en avait voulu autrement. Oui, elle défiait tout en se rebellant – Dieu, le tsar, sa famille – mais elle était déterminée à le faire. Et avec surprise, elle constata que la pensée de commettre la plus grande des désobéissances ne l’effrayait pas tant que cela.

À chaque soir, elle était parvenue à se préparer une besace, emportant le strict nécessaire, et se félicita de n’avoir pas dépensé son argent en futilités : elle en aurait besoin pour son long voyage…

Elle ne savait pas encore où elle se rendrait. Elle sortirait de Russie, bien sûr. Une telle pensée en aurait certainement effrayé plus d’une, mais Irina n’avait pas peur. Plusieurs fois, lors de ses leçons de géographie, plus jeune, elle avait maintes fois rêvé de découvrir ces contrées lointaines dont on vantait l’art, les coutumes… La France, l’Italie, l’Angleterre, l’Espagne… Elle ne s’était pas encore enfuie, mais elle s’imaginait déjà en train de fouler le sol de ces pays qui lui semblaient presque enchantés.

Il avait été convenu qu’elle resterait chez elle jusqu’à son mariage. Tout était parfait pour Irina. Car, la veille du jour fatal qui n’arriverait jamais (selon ce qu’Irina en espérait, bien sûr), elle n’avait eu aucune difficulté à se glisser hors de sa chambre jusqu’à l’extérieur, dans la nuit froide, pour seller un cheval et sortir discrètement avec lui… Mais tout juste avant de quitter la terre de ses pères à jamais, elle s’arrêta devant une chaumière qu’elle ne connaissait que trop bien.

- Alexeï?

Au son de sa douce voix, le jeune homme sortit immédiatement, sans se faire prier. De la minute qu’il vit la jeune fille, il comprit immédiatement ce qu’elle allait faire. Il s’approcha d’elle et, déposant sa main calleuse sur la main blanche d’Irina :

- Je viens avec toi.

***

Sept ans passent si vite… Surtout quand la vie a été si chamboulée.

Alexeï et Irina n’eurent aucun garde à leur poursuite. La jeune fille avait appris assez vite que sa famille l’avait fait passer pour morte. C’était le genre de réaction qu’Irina s’attendait de la part de ses parents. Les Ralive ne se riaient pas de l’honneur. Sans doute savaient-ils parfaitement qu’elle s’était enfuie, histoire d’échapper à son horrible destin, surtout son père, présent lorsqu’Ivan, le jour de son tout premier bal, l’avait entraînée dans sa salle de torture. Pendant un moment, Irina regretta de ne pas leur avoir laissé un petit mot, pour demander pardon à ses parents… Mais sans doute que les choses étaient mieux, ainsi.

Mais une nouvelle horrible parvint jusqu’aux oreilles d’Irina, juste avant le passage de la frontière : Ivan IV de Russie, sa fiancée Irina Olga Dmitrievna Raliva étant morte, avait pris une autre jeune fille parmi les onze prétendantes finales : Anastasia Romanovna Zakharina, la meilleure amie d’Irina.

Et, pendant les deux prochaines semaines, sans la présence d’Alexeï, Irina eût sans doute succombé dans la folie provoquée par la culpabilité. Elle n’avait pas prévu ce nouveau coup sadique de la part d’Ivan : qu’il prenne pour épouse sa meilleure amie, et que, plutôt qu’elle, il lui fasse subir une vie infernale.

Les deux amants avaient erré pendant des mois à travers l’Europe, ignorant quelle serait leur destination finale, mais jamais ils ne désespéraient, sachant qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre. C’était cela le plus important, après tout.

Par plusieurs circonstances, ils se retrouvèrent en Angleterre, s’installant dans une Londres prospère, au troisième étage d’une maison pauvre mais propre, et Alexeï, instruit dans la langue anglaise par Irina, avait bien l’intention de se trouver un travail, pour pouvoir pourvoir à leurs besoins.

Puis un jour, subitement, Alexeï avait disparu, sans laisser un mot.

Et c’était pile le jour où Irina s’était rendu compte qu’elle attendait un enfant de lui.

Pendant des semaines, Irina avait tenté de se convaincre qu’il avait été victime de quelqu’un, d’un brigand comme il en pullulait tant…

Mais non. Alexeï savait se battre et se défendre.

Il l’avait abandonnée, tout simplement.

Lorsque la terrible vérité arriva, Irina resta pendant près d’une semaine tantôt comme prostrée, tantôt hurlant sa rage, maudissant les hommes, ce qui lui valait quelques coups de balai de la part de la concierge du bâtiment où Alexeï et elle-même avaient loué une chambre.

Au bout de cette semaine, la concierge frappa à sa porte pour lui demander de payer son loyer. Irina avait complètement oublié cette réalité, et, n’ayant plus un sou, elle fut mise à la porte, et avec une certaine joie par la concierge, qui n’en pouvait plus de l’entendre hurler par intervalles.

Elle était seule, dans les taudis de Londres, avec l’ombre d’un enfant qui la hantait. Pendant un instant, elle fut tentée de s’arrêter chez une de ces faiseuses d’ange et de demander une potion qui la débarrasserait du petit être qui commençait à grandir en elle, mais elle en fut incapable. Après tout, l’enfant était une partie d’elle, et elle ne voulait pas tuer quelque chose qui, déjà, étouffait.

Et il n’était pas question de se prostituer, non plus.

Mon Dieu, comment Irina Olga Dmitrievna Raliva, la femme qui fut presque tsarine de Russie, en était arrivée là?

***

Cela faisait bien deux jours qu’elle n’avait rien mangé. Pas question de s’abaisser à voler quelque chose. Irina, surtout avec son futur enfant qui l’épuisait, se demandait bien par quel miracle elle tenait encore sur ses deux jambes.

Elle avait erré ici et là dans Londres, réussissant la nuit à se trouver une cachette pour dormir, sordide, certes, mais qui lui éviterait de faire de mauvaises rencontres.

Il n’y avait bien que Dieu qui pouvait la sortir de son bourbier.

Un rayon de soleil, subitement, lui réchauffa le visage et l’éblouit. S’en écartant, ses yeux étant agacés par la lumière trop vive, son attention fut attirée par une abbaye catholique juste à côté. En tout cas, catholique ou pas, on pouvait y prier, et Irina, toute orthodoxe et désespérée qu’elle fût, y entra.

Et immédiatement, elle se mit à genoux, humiliant la tête devant le Divin Créateur.

Au bout d’une longue heure d’intense oraison, une main, soudainement, se posa sur son épaule et la fit sursauter. Pas trop, car la main en question s’était posée avec une telle douceur que, pendant un instant, Irina crut qu’elle était morte et qu’un ange était venu la chercher pour l’emmener au paradis.

Lorsqu’elle se tourna, son illusion continua encore. C’était véritablement un ange qui était là, un visage si doux, si beau qu’Irina ne put que sourire en retenant difficilement ses larmes. Mais bientôt, revenant à elle, elle put davantage distinguer la personne qui était à côté d’elle. Par son costume, elle put voir qu’il s’agissait d’une religieuse.

- Avez-vous besoin de quelque chose? Voilà une heure que je suis ici, en oraison, et que je vous vois toujours prostrée.

La voix était aussi belle et douce que le visage, et Irina, en manque sérieux d’affection, ne put que fondre en larmes pour de bon. Immédiatement, la sœur la prit dans ses bras, d’une façon toute maternelle, murmurant de temps en temps un « chut » pour la calmer.

D’un coup, elle lui raconta tout, sans se demander si, après une telle histoire, la religieuse ne se retirerait pas d’elle, par un mouvement de dégoût. Il fallait le dire, Irina n’avait pas été ce qu’on appelle une sainte, dans cette histoire. Mais cette sœur du nom d’Isabelle Marelle ne l’avait pas jugée, mais bien écoutée.

Dans les jours qui suivirent, elle la logea pour un temps, la nourrit, la vêtit, en cachette des autres sœurs. Mais cette situation ne pourrait durer éternellement.

***

Cela faisait une semaine qu’Irina logeait dans un coin caché de la chapelle, et qu’Isabelle lui apportait à chaque jour à boire et à manger, avait réussi à se procurer quelques vêtements plus décents et moins usés, et lui avait fait un semblant de lit. Mais toujours, les deux jeunes femmes tremblaient que la Russe soit découverte.

De temps en temps, la jeune fille sortait de sa cachette, priant Dieu, le suppliant de l’aider. Avec son enfant qui venait, ce ne serait pas facile…

Soudain, un bruit inaccoutumé lui fit tourner la tête. Une belle dame, richement vêtue, d’âge mûr, venait de faire son entrée dans la chapelle, accompagnée par une religieuse. Des personnes, non loin d’Irina, marmonnèrent le nom de la belle visiteuse.

Anne de Clèves.

Tout de suite, des souvenirs de son enfance affluèrent à la mémoire d’Irina. Anne de Clèves, c’était une vieille amie de sa propre mère, et si des milliers de kilomètres les séparaient, elles avaient continué à se correspondre fidèlement. Et le soir, souvent, Anna Markevna Raliva, le soir, lisait un extrait de ces correspondances à ses enfants. Anne de Clèves avait un réel don pour décrire des endroits totalement inconnus aux enfants, ce qui les faisait rêver de l’Europe occidentale, leur donnant des envies folles de voyager… Surtout pour Irina.

Patiemment, la jeune femme attendit qu’Anne sorte de la chapelle, et immédiatement, elle se leva pour la suivre. Elle sortit à l’extérieur de la chapelle de l’abbaye, et s’apercevant que la dame s’apprêtait à monter dans un carrosse, elle se précipita dans sa direction, en faisant de grands signes de la main. « Attendez! Attendez! » Cria-t-elle, à bout de souffle, s’accrochant à ce qui semblait être son dernier espoir.

Pendant un instant, le cocher hésita, hésitant entre repousser une quémandeuse ou laisser faire. Après tout, la jeune femme était habillée de façon décente, malgré sa maigreur… Mais tout de suite, ce fut une Anne, la bouche à demi ouverte de surprise, qui sortit du carrosse.

- Anna Markevna? Demanda-t-elle, hésitante.

- Je suis sa fille, Irina, dit doucement la jeune fille, contrôlant une envie de hurler de joie. Voyant l’hésitation d’Anne, elle continua :

- Mon père se nomme Dmitri, mon frère Mikhail et ma sœur Alexandra. Est-ce suffisant?

Devant une telle spontaniété et un tel regard suppliant, Anne ne put s’empêcher de rire doucement. Les deux femmes étant à proximité l’une de l’autre, celle qu’on appelait « la sœur bien-aimée du Roi » toucha doucement le visage de la jeune Russe.

- Tu ressembles tant à ta mère, dit-elle.

Recouvrant peu à peu ses esprits, Anne continua :

- Mais pour l’amour du Ciel, Irina, que fais-tu ici? Ta mère, il y a plusieurs années, m’a dit que tu étais morte!

***

Quelques jours plus tard, Anne de Clèves, comme une bonne fée marraine, avait tout arrangé. Pour le meilleur? Cela restait encore à voir.

Avant de repartir chez elle, emmenant Irina avec elle, elle s’était rendue au parloir et avait demandé à parler à Isabelle, pour la prévenir que la Russe partait avec elle et pour qu’elle ne s’inquiète pas pour sa protégée. Puis le soir, autour d’un bon dîner, Irina avait tout raconté à Anne. Comme Isabelle, une semaine plus tôt, la princesse ne l’avait pas jugée.

En attendant de pouvoir trouver, grâce à son influence et à ses nombreuses amitiés, une place quelconque pour Irina, elle allait devoir évidemment donner naissance à son enfant. Il était impensable qu’elle le garde, même si cela allait sans doute lui briser le cœur!

Quatre mois plus tard, Irina donnait naissance à une petite fille, en parfaite santé, qu’elle appela Anna, et dont Anne de Clèves fut la marraine. Venu le moment de la séparation, la petite Anna, près de trois jours après sa naissance, fut déposée dans les bras d’Isabelle. Avec ses consœurs, elle se chargerait d’élever l’enfant, en promettant à Irina qu’elle pouvait venir la voir régulièrement. Mais les trois femmes, surtout la Russe, étaient tombées d’accord : Anna ne devait jamais savoir qui était sa vraie mère.

Dix jours après la naissance d’Anna, Anne de Clèves présenta Irina à une de ses amies, Marie de Guise, la reine d’Écosse elle-même. Elle avait inventé, de concert avec Irina, une histoire comme quoi elle avait été envoyée de Russie par ses parents, qui comptaient sur Anne pour lui trouver une place, et qu’immédiatement, sachant que Marie se cherchait une demoiselle d’honneur, et Irina étant parfaitement instruite, elle avait tout de suite pensé à cela.

La reine avait d’abord un peu hésité, puis, échangeant un peu avec Irina en anglais, puis en français, lui posant quelques questions, puis, définitivement séduite par sa culture et ses bonnes manières, elle envoya une réponse positive au bout d’une semaine.

Une nouvelle vie pouvait donc commencer pour Irina.






Dernière édition par Irina O. D. Raliva le Sam 8 Mar - 0:53, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:14
Et après?

Très peu de temps après l’admission d’Irina dans la Maison de Marie de Guise, elle dut bientôt partir pour l’Écosse. Pour être sincère, la jeune Russe aimait peu ce coin de l’île, où il faisait toujours pluvieux. Tant qu’à pleuvoir, il y aurait pu y avoir de la neige, plutôt, qui aurait tôt fait de lui rappeler un peu la Russie! Et pendant ce temps, une correspondance s’était établie avec Anne de Clèves, pour qui Irina gardait une reconnaissance éternelle, se promettant de lui rendre service un jour, mais aussi avec Isabelle, qui ne manquait jamais de lui donner des nouvelles de sa fille.

Puis, enfin, lorsque Marie se rendit à nouveau en Angleterre, Irina put retrouver ses bienfaitrices, et aussi, visiter sa fille de temps en temps, qui était devenue, très vite, la pupille et presque la mascotte du couvent d’Isabelle.

La petite Anna était, bien sûr, dans l’ignorance complète que celle qu’elle appelait affectueusement « tantine » était en réalité sa mère, avec qui, à part les cheveux blonds qu’elle tenait de son père, ressemblait énormément à Irina. La jeune femme, d’ailleurs, sentait son cœur se serrer à chaque fois que la petite voix enfantine se faisait entendre par le mot de « tantine », une douleur qui n’était apparente que pour Isabelle, qui, avec Anne de Clèves, était la seule à connaître l’identité d’Anna.

Mais il y avait bien des péripéties qui attendaient Irina, à Londres! Voilà qu’un garde royal du nom de John Herbert semble s’être mis en tête d’en savoir plus sur elle. Évidemment, lui se donnait une couverture de séduction pour mieux l’approcher, mais la Russe n’en était pas dupe! Pour un certain temps, elle avait décidé d’entrer dans son jeu, histoire de davantage le décevoir… Mais il ne saurait rien, mais alors, rien!

Et puis il y avait John Foster.

Irina se demandait encore comme se faisait-il qu’elle lui avait cédé. Bon, après coup, elle savait un peu pourquoi. Mais avec sa réputation de coureur de jupons, elle ne pouvait surtout pas espérer! Même si, bien malgré elle, elle le faisait…

Après tout, comment pouvait-elle lui faire confiance? Dans toute sa vie, elle n’avait pu faire confiance à aucun homme. Ivan Vassiliévitch qui avait bien failli la dévorer à belles dents. Alexeï qui était parti sans lui laisser un mot, l’obligeant à se séparer d’Anna… Et maintenant, John.

Mais ce ne serait sûrement pas cela qui l’effondrerait. Irina en avait vu bien d’autres, et des plus dures. Et à présent, au point où elle était, rien ne pourrait plus jamais la faire fléchir.




Dernière édition par Irina O. D. Raliva le Mer 19 Mar - 22:52, édité 2 fois
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Constance B. Wayne
Constance B. Wayne
LA FILLE DU BOURREAUle petit oiseau des rues.
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:23
Re-Bienvenue ♥️ J'adore ton avatar  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1345126580 
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:28
Rebienvenue  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1345126580 
Hâte de lire ta fiche  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1803503357 
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 11 Fév - 22:37
Rebienvenue sur TTB avec ce nouveau personnage !  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1345126580 

Bon courage pour l'écriture de ta fiche Smile
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 12 Fév - 11:11
Yeah j'adore cette actrice IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  3920004554 

Re-bienvenue et bonne chance pour ta fiche IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  4113703508 
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Katherine Grey
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La Famille Royale
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 12 Fév - 12:19
Re-bienvenue !!!  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1803503357 
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 12 Fév - 12:55
re-bienvenue I love you
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 12 Fév - 17:37
Re Bienvenue !!
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeVen 14 Fév - 16:21
Bienvenue et bon courage pour ta fiche I love you
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeVen 14 Fév - 17:44
Bievenue =)
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeVen 14 Fév - 18:16
Re-Bienvenue & Bon courage pour l'écriture de ta fiche ♥
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeSam 15 Fév - 14:13
Merci à vous tous! Very Happy

De mon côté, ma fiche avance petit à petit, je continue de faire des recherches sur la fascinante Russie! Wink
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeSam 15 Fév - 14:33
Bon courage, prends le temps qu'il te faut Very Happy
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeLun 17 Fév - 15:03
Rho j'adore ce PV !! IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1366640713
Re-Bienvenue parmi nous !!  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1345126580 
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMar 18 Mar - 18:19
Hannnn j'adore ce PV ! IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1366640713 Super choix !
Re-bienvenue parmi nous, et bonne chance pour finir ta fiche Very Happy Au passage, j'ai lu tout ce que tu as écrit pour l'instant, c'est juste génial Razz Hâte de lire la suite !
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 19 Mar - 20:07
Merci! Wink

Je poste la fin de ma fiche ce soir (enfin!), donc vous n'aurez plus à attendre après moi pour très longtemps...
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Edward Seymour
Edward Seymour
La Noblesse Anglaise
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeMer 19 Mar - 20:20
Ohhh super  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  1345126580 
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeSam 22 Mar - 0:24


Félicitation!

Bon que je te raconte un peu l'histoire de ce PV, tout d'abord je m'excuse pour le temps que j'ai mis mais vu la longueur de ta fiche je pense que tu comprendras. Ce PV était pour moi à la base je l'ai remanié d'ailleurs pour pas que ça déteigne trop, du coup comme je ne l'ai pas joué je voulais le supprimer mais je ne l'ai pas fais tu l'as pris. Honnêtement, je pense que tu joueras mieux mon personnage que ce que j'aurais pu le jouer IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  3728097385 Je n'ai absolument rien à dire. Ta fiche est parfaite ♥️ Je tenais à te dire aussi que tu seras la seule à jouer Irina, si jamais ça colle pas avec elle vu ta fiche j'en doute fort mais si jamais un jour, tu dois la supprimer pour une quelconque raison je ne la remettrais pas en jeu =) En tout cas, j'ai hâte de RP avec toi ** Oui c'est rare que l'admin vous dise déjà ce qu'il va advenir d'un PV mais ce PV a une histoire quand même donc voilà IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  3728097385 J'espère que tu la garderas cela dit Razz Tu connais la maison ♥️

Et voilà, tu es validée et pour toi une longue aventure commence, pour commencer à jouer avec nous, il va falloir travailler un peu et faire votre fiche de lien [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], comme ça tu auras le grand bonheur de te faire harceler par les membres du forum.
Pour RP aussi, rien ne vaut une fiche de RP, cela sera beaucoup plus simple pour les membres de venir t'en réclamer [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].
Par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], tu peux aussi faire une demande de rang et d'habitations, bah oui être SDF, c'est pas toujours drôle surtout à l'époque
Si tu veux, tu peux créer un ou des scénarii, pour faire une famille, des amis, un compagnon ou une compagne, ça se passe par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]!

Après tout pour bien commencer sur le forum, tu peux tout aussi bien passer par le flood et les jeux, c'est la meilleure porte à prendre pour une meilleure intégration [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Pour te lancer dans les RP tu peux demander une mission ([Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]) ou bien le mini-event sur la Décapitation de Jane Grey vient d'arriver par ([Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien])

Et voilà, maintenant tu sais tout sur tout et ton aventure à Londres peut parfaitement commencer


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitimeSam 22 Mar - 13:16
Désolée pour mon roman IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  3728097385 Mais Irina le mérite bien Wink

Il me tarde de commencer à RPer avec elle, d'ailleurs! À très vite!
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MessageSujet: Re: IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  IRINA - Associé à une femme, le démon lui-même perd la partie.  Icon_minitime
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