William Wynter

" Wynter is coming. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Sir William Wynter. AGE ♦ 35 ans. DATE DE NAISSANCE ♦ Le 4 Février 1519. ORIGINE ♦ Gallois, né à Brecknock dans le comté de Powys. SITUATION FAMILIALE ♦ Marié à Mary Langton depuis plusieurs années, elle lui a déjà donné trois fils et une fille. Un quatrième fils, James, est mort en bas âge. MÉTIER ♦ Surveyor of the Navy, c'est lui qui élabore les futurs vaisseaux de guerre de la flotte anglaise. Il est également le capitaine du Mynion et bataille régulièrement contre les corsaires anglais qui se sont mis au service du roi de France. GROUPE ♦ Noblesse étrangère, je suppose ? CRÉDITS ♦ Castamere rains. LE JOUEUR PSEUDO ♦ Wynter. AGE ♦ 20 ans et des poussières. OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Sur PRD où je jette régulièrement un coup d'oeil sans être inscrite. TON AVATAR ♦ Toby Stephens. VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Historique, bien que j'aie modifié sa date de naissance et donc son âge pour le vieillir un peu. VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ /

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ William n'était encore qu'un enfant lorsque le roi Henry VIII a poussé son royaule à se détacher du trône papal et lancé les réformes religieuses qui ont mené au protestantisme. Son père John, fidèle à la royauté, avait rallié la nouvelle Eglise et élevé ses enfants William et Anne dans cette nouvelle religion. William se sent donc protestant et n'aurait jamais songé que le catholicisme pourrait un jour revenir avec autant de force dans le pays. A vrai dire, la religion était le dernier de ses soucis, même s'il était croyant et pratiquant quand l'envie le prenait et son temps le lui permettait. Mais lorsque Mary Tudor rétablit le catholicisme, Sir William avait choisi, par prudence pour lui-même, sa situation, et sa famille, de se convertir.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Mary Tudor n'aurait jamais dû monter sur le trône, pour lui ça ne fait plus aucun doute. S'il se moque de ces histoires de religion, il ne cautionne ni la persécution des protestants ni l'ambiance de paranoïa qui règne désormais à la cour. Et surtout, il réprouve complètement les rumeurs d'alliance qui commencent à courir entre la couronne anglaise et la couronne espagnole... Pour William, les espagnols sont des ennemis et il s'en méfie comme la peste. Si Philippe de Habsbourg épousait Mary Tudor, quel déshonneur pour l'Angleterre ! Il sait qu'il n'est pas le seul à avoir le poil qui se hérisse à cette idée, mais de là à s'engager dans une quelconque révolte... Les conséquences seraient lourdes.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ William ne sait pas si Jane Grey aurait fait une bonne reine, probablement trop jeune et trop inexpérimentée, mais elle n'a pas mérité le traitement qui lui a été réservé. Ce n'était qu'une gamine, l'exil aurait été un châtiment plus que suffisant. Au fond, la famille Grey a vraiment joué de malchance, et il sait que Mary I ne les laissera pas en paix jusqu'à s'être débarrassée du clan au complet. Il les plaint, de même qu'il plaint la jeune Elizabeth qui a l'air d'être l'une des prochaines sur la liste, si Mary continue dans cette voie. Pauvre Angleterre.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ William veut avant tout protéger sa famille et éviter les ennuis. Les intrigues dangereuses ne sont habituellement pas de son ressort, mais il a l'esprit aventureux, des principes solides, des convictions bien ancrées, et un caractère belliqueux. Et si sa famille était finalement en danger après tout ? Sa femme, ses enfants ? William est loin d'être démonstratif, mais s'il fallait tremper dans des affaires peu claires pour assurer leur sécurité, il le ferait sans hésiter.

A l'abordage !

‘C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme’. Les paroles de cette chanson auraient pu être écrites pour William Wynter, si les époques avaient pu correspondre. Car la mer, on peut dire que William l’a dans le sang, peut-être même que, comme son épouse s’amuse à le dire parfois, l’eau de mer a fini par remplacer le sang dans ses veines.

Né en 1519 dans la petite ville de Brecknock, dans le comté de Powys au Pays de Galles, William est le fils aîné de John et Alice Wynter, elle-même fille de William of Cork. Les racines des Wynter plongent donc presque aux quatre coins du Royaume-Uni, entre Pays de Galles, Irlande, et un peu d’Angleterre que John Wynter s’échine à servir de son mieux depuis son poste de trésorier de la Navy et capitaine marchand à Bristol. William et sa jeune sœur Anne furent élevés à Brecknock par leur mère, une gouvernante, et un précepteur, dans le manoir familial au creux des collines galloises battues par le vent. Déjà enfant, William faisait montre d’une maturité précoce et avait compris très jeune ce que l’on attendrait de lui par la suite. Sérieux et appliqué, il s’était pris de passion pour les mathématiques, la géographie, et les cartes maritimes dès qu’il avait été assez grand pour monter sur une chaise et comprendre un peu de quoi on lui parlait : il savait que son père fondait de grands espoirs en lui, son unique fils, et ne comptait pas le décevoir. Réservé par nature, il ne manifestait guère d’affection pour sa mère ou sa sœur, mais était toujours prêt à leur rendre service ou passer du temps en leur compagnie lorsque ses études le lui permettaient. Sa manière à lui de manifester une certaine forme d’attachement, lui qui toute sa vie serait un silencieux plutôt qu’un beau parleur, quelqu’un qui agit plutôt que quelqu’un qui parle.

Dès l’âge de onze ans, il est temps pour le jeune William de commencer son éducation de marin, et il rejoint la Navy comme moussaillon où son apprentissage se poursuit. Sur le bateau, point de traitement de faveur : fils du trésorier ou pas, il sait qu’il est l’égal de tous les enfants de son âge et doit faire ses preuves s’il veut être présent lors de la prochaine campagne et ne pas se faire arracher la tête par un boulet de canon lors d’une bataille. Les conditions de vie sont rudes, la nourriture rare, les vaisseaux français et espagnols redoutables, et nombreux sont les jeunes mousses qui se cachent en tremblant derrière un baril de poudre en priant le ciel pour que ça passe. Pas William. Non pas parce que le garçon est plus téméraire que nécessaire, mais parce que l’inaction l’insupporte et que son désir de satisfaire sa famille et répondre à leurs attentes l’emporte sur la peur qui lui scie le ventre. Pragmatique, doté d’un sang-froid qui ne pouvait que se renforcer avec les années, il avait vite appris les bons gestes et les bons réflexes, n’hésitant pas à prêter main-forte aux marins entre deux batailles ou à charger les canons pendant les assauts. Sa première campagne dura trois ans, trois ans en mer sans retourner en son Pays de Galles natal, allant d’abordage en abordage et d’échange commercial en échange commercial. Il avait été assez chanceux pour ne pas être blessé grièvement pendant ces trois années, et s’était fait remarquer de ses aînés qui n’hésitaient plus à lui confier des tâches un peu plus importantes que ce que l’on confiait habituellement à un mousse. Peu à peu, William creusait son trou dans la Navy.

Il retourne à Brecknock à l’âge de quatorze ans, libéré de ses fonctions pour quelques mois, accueilli en héros par sa mère, sa sœur de douze ans, et son père rentré exceptionnellement pour l’occasion. Les Wynter ne sont pas de grande noblesse, mais William venait de prouver qu’ils produisaient des gentilshommes braves bien décidés à servir le royaume. John retourne à Bristol pour ses affaires après deux mois, et William reprend ses études aux côtés de sa sœur et de son précepteur. Car un bon marin, pour les Wynter, doit aussi avoir une tête bien faite, et John ambitionne pour son fils de prendre la relève après lui et au moins finir capitaine d’un vaisseau. William reste donc deux ans au manoir de Brecknock, à se perfectionner comme gentilhomme de cour en devenir. A l’âge de seize ans, il rejoint son père à Bristol où il officie tantôt avec son père dans l’administration, tantôt sur les navires, que ce soit pendant une campagne en mer ou au port où il est nécessaire de procéder à certaines réparations. C’est à cette époque que William commence à s’intéresser à la fabrication des navires, et un visiteur aurait pu voir, dans ses appartements, de nombreuses esquisses détaillées de vaisseaux accompagnés de nombreuses notes épinglés au mur avec des cartes maritimes. Un talent à la fois mathématique et artistique qui serait déterminant pour sa carrière, quelques années plus tard. Les quelques années qui suivent sont pavées de séjours à Bristol, de séjours en mer, et de brefs retours à Brecknock où il aide a mère à organiser les fiançailles d’Anne à un jeune comte irlandais lorsque la jeune fille atteint ses dix-sept ans. Mais la carrière navale de William Wynter prend réellement son envol en 1544, alors qu’il vient d’atteindre sa vingt-cinquième année, alors que le roi Henry VIII, dans son désir de conquête, avait décidé d’envahir l’Ecosse.

Suite à la rupture des fiançailles de Marie reine d’Ecosse et du prince Edward, la guerre avait été déclarée entre l’Angleterre et l’Ecosse, et tout le monde savait qu’Henry ne lâcherait jamais rien avant d’avoir obtenu l’allégeance de ses ennemis. Bientôt, ordre était donné de raser Edimbourg en guise de représailles. La conduite exemplaire de William lui avait valu des lettres de recommandation élogieuses et une place dans la flotte de Lord Hertford. C’est lors du débarquement et de l’entrée dans Edimbourg que William reçoit ses premières blessures de guerre : alors que l’armée anglaise tente de prendre le château, une partie du camp prend feu, et William se retrouve gravement brûlé à l’épaule droite. Rapidement pris en charge par les aides de camp, les dégâts sont limités et le jeune homme peut continuer à se battre, mais aujourd’hui encore, la cicatrice reste bien visible sur sa peau. La campagne le conduit ensuite à Leith, où là encore les Anglais sèment la destruction conformément aux ordres du roi. Si William, durant cette campagne, s’est comme d’habitude conduit exactement comme on l’attendait, avec sérieux et efficacité, il n’a pas pris particulièrement plaisir à raser ces villages les uns après les autres entre la côte et les villes visées. Aujourd’hui encore, même s’il n’en parle jamais, William n’est pas vraiment fier de cette campagne et il lui arrive encore d’en être hanté. Hélas, on ne peut refaire le passé, et paradoxalement, c’est à partir de là que sa carrière prend un nouveau tournant.

Resté en Ecosse aux côtés de Hertford et Lisle, il sert dans la flotte de ce dernier pendant deux ans en gravissant progressivement les échelons, atteignant bientôt le grade de lieutenant. Deux ans pendant lesquels il partage son temps entre les navires de Lord Lisle et Brecknock, où il rencontre grâce à sa sœur la jolie Mary Langton. Mary est une jeune femme élégante, intelligente, et son caractère assuré et réfléchi plaît à William. Il ne faut pas longtemps aux deux jeunes gens pour se fiancer, puis se marier. L’union porte rapidement ses fruits, et c’est à peine reparti en Ecosse que William apprend que Mary est enceinte de leur premier enfant. En 1547, William rejoint la flotte de Lord Somerset et participe à la bataille de Pinkie, véritable débâcle pour les Ecossais. Henry VIII venait de mourir, et son fils Edward VI avait repris les rênes dans sa course à l’Ecosse. A l’issue de cette campagne éclatante, en 1549 et alors âgé de trente ans, William revient au Pays de Galles annoncer fièrement à sa femme et à leur fils Edward qu’il vient d’être nommé Surveyor of the Navy. Une distinction immense pour ce petit noble qui a si longtemps travaillé comme un acharné, persuadé que ses efforts finiraient par payer. C’est également l’occasion pour lui de renouer avec sa vieille marotte, l’élaboration de nouveaux modèles de bateaux et l’amélioration de la flotte royale. Le couple et leur enfant quitte enfin le Pays de Galles et vient s’installer à la cour d’Edward VI, à Londres, où William prend ses fonctions et est également nommé capitaine du Mynion en décembre, grâce auquel il capture un navire français, le Mary Fécamps. Mary accouche de leur deuxième fils, William. Mais ce qui aurait dû être le début d’une vie plus calme à la cour de Londres devient rapidement un véritable exercice pour le couple de protestants…

Un an à peine après la naissance du petit William, Mary accouche de deux jumeaux, Nicholas et James. Hélas, James meurt quelques jours à peine après sa naissance. C’est une épreuve pour le couple, Mary et William étant tous deux profondément attachés à leurs enfants et aux valeurs familiales. Le décès de leur fils provoque une fissure au sein du couple, et William s’oublie dans ses voyages où il escorte le roi en Irlande, dans ses plans de nouveaux vaisseaux, ses chantiers navals, et ses visites au Flying Dutchman d’où il ne ressort qu’à l’aube et rarement en ayant passé la nuit seul. William est discret dans ses escapades , mais si la cour ne remarque rien ou ferme les yeux, ce n’est pas le cas de Mary qui lui reproche de se laisser aller et ses infidélités. Après une petite année à surmonter ce coup dur, le couple décide de se donner une seconde chance, et c’est au tour de leur première fille, Mary, de naître. Mais si l’équilibre semble rétabli, William sent bien qu’il y a toujours quelque chose de brisé entre lui et son épouse. Ils n’avaient, à sa connaissance, jamais été amoureux l’un de l’autre, mais il tenait à la confiance qu’ils avaient l’un en l’autre et à l’inébranlabilité du lien qui les unissait. Et c’était justement cette sécurité qui avait été mise à mal par la mort de James.
Edward VI meurt peu de temps après la naissance de la petite Mary, et les troubles politiques commencent. Jane Grey est rapidement évincée par Mary Tudor, et le catholicisme est rétabli comme unique religion du royaume. La dureté de Mary envers les protestants devient rapidement connue de tous, et par mesure de précaution, William se convertit, fait convertir sa famille malgré les protestations de sa femme, et renvoie sa famille au Pays de Galles dès que la situation commence à se faire dramatique pour les Grey et leurs proches. Quant à Wynter, il prend bien garde à rester prudent et à faire bonne figure. Pour le moment la reine Mary et ses acolytes l’ont à la bonne et il a pu conserver sa place et la confiance de la souveraine, mais combien de temps serait-il en sécurité ? Si la fin de l’année 1553 s’était déroulée dans un calme relatif, les ennuis avaient commencé au début de l’année 1554, lorsque Wyatt avait lancé son armée aux portes de Londres pour tenter de prendre le contrôle de la ville. William avait de la sympathie pour Wyatt, mais n’avait aucune envie, si les choses tournaient mal, de se retrouver au cœur de la révolte et être capturé par les hommes de Mary Tudor. Pourtant, récemment, il avait compris que son nom circulait à la cour et qu’il était associé à celui de Wyatt… Qui répandait ces rumeurs ? Pourquoi ? La reine les écoutait-elle ? William n’en avait aucune idée, mais ce dont il était sûr, c’était que ce n’était pas bon pour lui. Mais que pouvait-il faire, sinon faire comme si de rien n’était et continuer à remplir ses fonctions en restant aussi impassible que possible ? Il n’avait plus qu’à espérer que l’étau ne se resserrerait pas, et qu’il échapperait au destin qu’avaient subi les Grey quelques temps plus tôt…