25 Juillet 1554 à Londres

Mon cher Priam,

Je vous écris cette lettre mon ami pour vous annoncer des nouvelles mais également avoir les vôtres. Comment allez-vous ? Est-ce que vous êtes en Angleterre pour assister à la noce de Mary Tudor et Philipe II de Habsbourg ? Oh, mon ami, j’aimerais tant vous revoir ! Je reste à la cour pendant quelques mois, peut-être, pourrions nous faire une rencontre entre nous deux ? J’aimerais tant vous voir, surtout, que le petit Alexander aimerait voir son parrain.

Pour ma part, je vais bien, malgré mes nausées. En effet mon cher meilleur ami, vous êtes le premier à être au courant de ma félicitée et de ma joie, je porte en moi, mon second enfant. Je suis enceinte depuis peu et je l’ai su dernièrement ! Mais, cette grossesse me fait peur. Bien que je sois déjà passé par ces longs mois, je crains de mourir lors de mes couches. Je fais des méchants rêves … Des cauchemars. William, mon doux époux tente de me rassurer en me disant que tout se passe bien, je feins de le croire mais ces rêves sont si monstrueux ! Je pense qu’il faut que je prépare mon testament au cas où si Notre Seigneur me retire. Vous devez penser que je suis sotte mais mon cher ami, c’est une peur bien réelle qui me touche. J’ai si peur de ne pas voir Alexander et mon futur enfant grandir. Je sais que si vous êtes à mes côtés, tout ira bien. Votre présence m’apportera de la joie. Vous êtes un ami précieux, Priam.

De plus, sinon, j’ai assisté au mariage de la Reine. Mais, je ne suis pas restée longtemps en raison de ma grossesse, le médecin me demande de me reposer assez souvent, d’où vous comprenez mes doutes sur cette grossesse. S’il me demande de me reposer, c’est une des raisons qui montrent que cette grossesse sera difficile ? Je devrais me tranquilliser mais j’ai du mal. Bref, le mariage a été fort beau. J’ai entendu que deux hommes se sont battus. Avez-vous assisté à ce mariage mon ami ? Je sais qu’il avait là-bas, ma tante, la Reine régente, Marie de Guise mais je n’ai pas vu voir mes cousines, j’aurais aimé les voir.

Pour finir, votre filleul commence à marcher, il s’est même échappé de ma surveillance une fois mais quelqu’un l’a aidé ! Oh, Priam, je suis heureuse de voir mon fils marcher. Ceci me comble de joie, de plus, il commence à parler. Il sait dire papa et maman. Peut-être quand nous verrons, Alexander pourra bavarder avec vous, bien que son langage soit assez limité.

Maintenant, mon cher ami, je vais vous laisser. Il est temps de me promener avec Alexander en compagnie de sa nourrice.

Je vous souhaite une belle journée et que Dieu veille sur vous,

Votre amie, Agnès

PS : Avez-vous des nouvelles de votre sœur Aliénor ? Je me fais du souci pour elle.

14 Septembre 1554 à Édimbourg,

Mon cher ami,

J'ai reçu votre lettre, il y a peu. Je m'excuse du temps pour avoir rédiger cette missive. Je suis heureuse que vous portez bien. Pour le mariage de la Reine, je dois avouer que je préfère également les mariages français, tant de souvenirs à la cour d'Henri II. Quand je reviendrais en Angleterre, si je peux, vous me ferez visiter Londres ? Je n'ai pas eu le temps de la visiter. Malheureusement, pour Alexander, il est entre les mains de Lady Stanhope, cette dernière est devenue sa tutrice. Mon fils doit devenir un parfait Anglais. Mon cœur de mère ne peut le supporter. Connaissez-vous cette femme ? Je sais qu'elle ne partage pas notre même religion ! Je ne veux pas que mon fils devient un protestant ! Ceci serait scandaleux … Que me conseillez-vous mon ami ? Pourriez-vous le surveiller ? Et m'assurez que cette diablesse ne fasse pas de mal à mon cher ange ? Car, je ne sais quand j'irais en Angleterre, ma cousine Jane vient de perdre son enfant. Tandis que mon terme se finira vers décembre. Pour finir, William se porte bien. Il va bientôt repartir pour l'Ecosse.

Je suis heureuse de vous avoir apporté des bonnes nouvelles lors de mon ancienne lettre. Je l'espère que notre Dieu me protégera ainsi que mon enfant à naître. Hélas pour calmer les peurs, il n'y a rien. Surtout qu'avec la mort de l'enfant de Jane, ma peur continue d'augmenter, j'ai si peur de mourir. Peur de laisser Alexander entre les mains des protestants ! Peur de laisser William triste et de vous laisser mon ami. Oh si seulement, je pouvais revenir en arrière dans l’insouciance de notre vie à Paris ! Que des rires et des soirées ! Je vous remercie pour vos belles paroles. Il sera un grand homme grâce à vous et à William. Il faut qu'on le récupère et qu'on lui change de tutrice !


Je suis heureuse qu'elle se porte bien ! Embrassez là de ma part ! Oui, je me rappelle de ces fiançailles … Je ne supportes plus Claude depuis qu'il a embrassé la nouvelle religion ! J'ai revu Marguerite, sa sœur tantôt. L'avez-vous revu ? Elle a l'air changé … Un jour, vous, Aliénor et moi seront réunis pour une journée ! Pour le mariage futur d'Aliénor, j'en suis sûre que vous trouverez un bon parti pour elle et qu'elle connaisse la félicitée.

Je vous embrasse mon cher ami et frère,
Que dieu vous protège ainsi que votre famille,

Agnès

5 novembre 1554 en Écosse,

Mon cher ami,

J'ai reçu votre lettre très tardivement et je m'excuse de répondre que maintenant. Sans doute, votre lettre a été prise par erreur par un vilain farfadet. Pour mon accouchement, je serais heureuse de vous voir, cela me fera plaisir. J'ai tellement besoin de vous, surtout que mes cousines Jane et Margaret ne seront point présentes, Margaret s'est rendue en Angleterre avec Jane pour pouvoir se reposer lors de cette tragédie. Pour mon accouchement, il aura lieu en décembre, j'ai bien peur d'accoucher pour noël. Je ne souhaite pas vous retenir aussi longtemps par rapport à Aliénor et vos obligations. Je sais qu'en visitant Londres en votre compagnie, j’apprécierais le décors de la ville, surtout que je pense revenir pour assurer ma place de dame de compagnie de Lady Isabelle Isembourg. Mon cher ami, pourriez vous tendre vos oreilles la concernant ? Je sais que je parle avec une de ses filles, je me suis prie d'affection pour cette pauvre petite. Merci mon cher frère, j'aurais tant aimer qu'un catholique, son parrain soit son tuteur ! J'aurais confié sans crainte mon fils entre vos mains car je sais que vous serez bien occupé de lui. Pour ma cousine, je n'ai pas eu la chance de lui dire … Je dois vous avouer que je ne sais plus comment réagir … J'étais mal à l'aise la dernière fois que je l'ai vu … Surtout avec mon ventre arrondit. Je voulais qu'elle soit la marraine de mon enfant mais j'ai bien peur que si je lui demande, elle en serait fâchée … Je ne veux pas lui demander ceci. Mais si j'ai une fille, je l’appellerais Jane Margaret Aliénor, la marraine sera … Je pensais à Lady Anne Somerset. Pour le parrain, je ne l'ai pas encore trouver ni chercher. J'aurais voulu que ce soit James, mon cousin mais je ne pense pas qu'il accepte. En revanche, si je porte, un fils, il se nommera James William Priam.

Je serais forte alors mon cher ami. Je le dois. Je dois tout faire pour récupérer Alexander. Vous pensez que je pourrais le récupérer ? Je ne pense pas que William m'aide dans cette tâche, pour lui, il ne fait rien. J'espère que le pays de la rose restera catholique ! Il doit le rester ! Comment se porte le Dauphin François ? Je n'ai plus de nouvelle de ma chère cousine Marie Un jour, nous retournerons en France. J'espère que notre Reine Marie épousera votre Dauphin. J'aimerais tant assister à leur mariage. Pourquoi ne peuvent-ils pas se marier ? C'est à cause de leur âge ? J'aimerais savoir mon cher ami et ne pas l'apprendre par d'autres langues. J'aimerais que vous me former dans la carrière politique enfin, je veux juste que vous m’apprenez les bases pour que je puisse comprendre notre monde. Je sais que ceci peut paraître étrange de la part d'une lady, mais, j'aimerais aider notre monde. Aider les catholiques ! Cela ne me dérange nullement mon cher ami. La vie d'ambassadeur est-elle difficile ? Comment vous faites pour la diplomatie entre deux clans ? Que se passe-t-il en ce moment en Angleterre ? En Écosse, on a eu quelques problèmes concernant les protestants.

Je lui enverrais, je vous le promet. Je ne sais pas quand William rentrera, il n'est pas encore présent en Écosse. Je n'ai plus de nouvelles de lui depuis fin octobre … Oh mon cher ami, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose ! Je ne pourrais pas supporter qu'il meurt ! Je vous comprends, vous avez pensé à quel parti pour votre sœur ? Je pourrais tenter de vous aider dans cette entreprise bien que ce ne soit pas mon rôle … J'aimerais tant faire le bonheur de notre Aliénor adorée. Pour Claude, je ne l'ai pas vu et heureusement ! J'aurais envie de le tuer ! Après ce qu'il a fait à Aliénor, comment a-t-il pu changer de clan ? Je n'arrive pas à y croire … Pour Marguerite, la dernière fois que je l'ai vu … C'est lors de ce bal masqué qui a eu lieu en France, quelques temps après notre retour en France, un horrible épisode. J'ai agit bêtement …Et, je le regrette, cela peut paraître idiot mais Marguerite me manque. Je pense lui écrire une lettre pour m'excuser, je ne sais pas si elle va le recevoir mais Marguerite était une amie qui m'était chère, je n'aurais jamais du lui tourner le dos quand elle a changé de clan. Je le regrette tellement. Je ne vous ai pas avoué quelque chose, quelqu'un dans ma famille est protestant mais je ne peux pas lui tourner le dos, il est de mon sang. Dois-je lui tourner le dos ? Non. Alors, je pense que je dois reparler à Marguerite pour faire table rase du passé mais j'ignore si elle accepte de me parler. Je sais que cela peut paraître aberrant qu'une catholique pense ceci mais devons nous rejeter notre prochain ? Haïr notre sang ? Les trahir ? Je ne peux pas. La vie est si difficile … Priam, que pensez-vous de tout cela ? Je ne veux pas que votre regard change à cause de ce que j'ai pu faire comme méprise. Soyez assuré si jamais vous changer de religion, je vous soutiendrais. Je vous considère bien plus qu'un ami, vous êtes un frère pour moi. Et dire qu'avant, vous étiez mon mentor. Vous rappelez de la servante de Mary, celle qui suivait mes cours de musique ? Elle est en réalité la duchesse de Lyon. Je l'ai revu avant mon départ pour mon pays. La vie a changé depuis nos rires, nos larmes, nos joies à la cour française. Tout me manque là-bas. Enfin, on peut pas changer le passé. Sachez mon cher Priam que vous êtes précieux pour moi. Bien plus que certains membres de ma famille. Priam, promettez moi que lorsque votre cœur aura trouvé une douce personne, vous me le direz ? J'aimerais tant connaître votre future moitié. J'en suis sûre que vous choisirez une personne qui saura vous convenir.

Que Dieu vous guide et vous protège mon cher ami,

avec toute mon affection,
Agnès

16 novembre 1554 à Édimbourg,

Mon cher ami,

Je suis heureuse d'avoir de vos nouvelles, je dois rester alitée et éviter de trop bouger. Quand allez-vous venir Priam ? J'ai besoin d'avoir votre présence lors de mes couches, j'ai besoin de vous comme un frère. Pardonnez-moi de montrer ainsi avec vous. Concernant Londres, qui avez-vous rencontré ? Dites moi tout. Avez-vous rencontré Jane et Margaret ? Mes deux cousines sont à Londres en ce moment. Embrassez Aliénor de ma part. J'ai tellement hâte de vous revoir mon ami et de vous serrez dans mes bras, même si mon état m'empêcherait de vous serrer dans mes bras!Oh c'est dommage pour Lady Isembourg. J’espère que je pourrais lui faire changer d'avis sur les français. Vous savez combien la France est importante pour moi. Je vous remercie mon ami, sachez que vous faites plus que vous le devez ! Vous savez combien vous êtes cher à mes yeux. Et je ferais ce que vous recommandez mon cher frère. Je suis heureuse que vous aimez les prénoms pour ce futur ange.

Merci pour mon petit Alexander, je vais essayer de convaincre William pour que notre fils retournes chez nous. Je ne supportes plus le départ d'Alexander. Vous avez bien raison pour notre religion. Je suis heureuse que nos fiancés se portent bien. Pourquoi reporter ce mariage ? Oui, j'ai envie d'assister à cet hymen avec vous, mon cher frère. Sans doute mon cher ami, mais, je sais que vous serez un professeur adéquat, regardez comment j'ai progressé grâce à vous pour cette langue. Bien mon cher ami, nous en parlerons une autre fois quand on se verra. J'espère que l’Écosse se portera bien.

Je l'espère pour William, j'ai reçu une lettre de mon ami Damian, je ne l'ai pas encore lu. Je pense qu'il peut s'agir de l'arrivée prochaine de ce dernier avec mon époux. Je comprends, mon ami. Vous avez raison pour Claude et Marguerite. Merci, pensez-vous que Marguerite acceptera de me parler ? Je veux juste faire la paix avec elle même si je n'approuve pas son choix de religion. J'ignorais qu'elle était votre fiancée. Oh ! Je suis ravie d'apprendre que vous avez des nobles et tendres sentiments pour une femme. Comment est-elle ? Je pense mon ami que vous devez écouter votre cœur, que dit-il ? Êtes vous obligé d'épouser une femme de votre rang ? Je ne veux pas que vous épouser une femme à cause d'un rang ni que vous regrettez de ne pas avoir épousé cette femme. Je pense que vous devez la connaître plus avant d'envisager quoique ce soit .

Je vous embrasse mon frère et mon ami,

Que dieu vous garde vous et votre noble famille

Agnès

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