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Sujet: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Ven 23 Jan - 21:48
Une rencontre fracassante. Littéralement.
Thomas Howard avait en tête deux questions : quand donc Lady Katherine cesserait-elle de l'importuner de courriers intempestifs concernant les préparatifs de son mariage avec Henry Berkeley ? Et, comment se présentait-on devant une princesse royale ? La première pouvait être facilement reléguée dans un coin sombre de son esprit—en effet, tout individu ayant un temps soit peu côtoyé Katherine Howard connaissait ses colères mémorables et ses exigences, et pouvait donc en déduire qu'elle continuerait à noyer son frère sous un flot de missives exaltées—mais la seconde, quant à elle, ne saurait être évitée. Et tandis qu'il chevauchait en direction de Woodstock Palace, le jeune Howard, tout juste devenu Duc de Norfolk, retournait encore et encore dans son esprit cette interrogation qui ne cessait de le tourmenter. Bénie soit Anne Boleyn d'avoir mis au monde une petite princesse qui, bien que portant le patronyme Tudor, n'en demeurait pas moins une Howard. Encore fallait-il pouvoir faire bonne impression auprès de cette cousine ! Avant de mourir, l'ancien Duc de Norfolk avait laissé nombre de recommandations à son petit-fils, l'une d'elles étant de nouer des liens solides avec cette distante parente dont la filiation—à la fois royale et Howard—pouvait faire d'elle une alliée de premier plan. Il fallait plaire, distraire, amuser, voire flatter cette jeune femme que l'on disait fort bien instruite et pleine d'esprit. Cette tâche, comme tant d'autres à ce jour, revenait bien évidemment à Thomas, le nouveau chef du clan Howard, et accessoirement, le membre de la famille dont l'âge était le plus proche de celui d'Elizabeth Tudor. C'était du moins ainsi que l'ancien Duc de Norfolk voyait les choses.
Arrêtant un instant son cheval, Thomas scruta l'horizon devant lui, un mince sourire étirant ses lèvres alors qu'il crût reconnaître les tours de Woodstock Palace. Il n'avait certes jamais mis les pieds dans ce lieu devenu une place forte des mieux gardées depuis que l'on y avait envoyé la Princesse Elizabeth, mais il était certain de ne point se méprendre sur sa destination. Il connaissait l'Oxfordshire pour y avoir séjourné de temps en temps chez son oncle maternel, John de Vere, 16ème Comte d'Oxford. Au reste, il n'avait eu aucune difficulté à demander des informations en chemin.
'Alors c'est là ?' demanda son cousin Charles, lui aussi du voyage. Thomas et lui étaient inséparables depuis l'enfance et il aurait été inimaginable pour le Duc de Norfolk de concevoir ce voyage sans son plus fidèle allié. 'Oui. Il faut suivre cette route et nous y serons dans quelques minutes. On peut aussi couper par les bois. Ca te dirait de faire la course ?' Les garçons échangèrent un regard malicieux, puis lancèrent en même temps leurs chevaux au galop. Chez les Howard, la compétition faisait partie de l'esprit de famille. Oubliant un instant sa cousine, le deuil de son grand-père, son nouveau rang de Duc, et les colères de sa sœur, Thomas se plongea corps et âme dans la course, plus déterminé que jamais à faire mordre la poussière à Charles. Au bout de quelques temps, il s'aperçut d'ailleurs avec joie qu'il n'entendait plus le bruit des sabots du cheval de ce dernier caracoler derrière lui. Il jeta un coup d'œil en arrière, toujours sans lâcher la bride de sa propre monture, pour voir ou en était son cousin. Grossière erreur. Il ne remarqua pas la branche un peu plus basse sur laquelle son cheval se précipitait au galop, du moins pas suffisamment tôt pour avoir le temps de se baisser. Sa tête cogna violemment contre le végétal, et tout autour de lui ne fut plus que douleur et obscurité.
♔♔♔
'Mais puisque je vous dis qu'il n'est pas mort !' criait la voix de Charles. Un mort ? Ah bon ? Thomas ouvrit les yeux et aperçut son cousin, pâle comme un linge, vociférant sur une servante qui ne cessait de hurler 'un mort, un mort !' en se tordant les mains dans son tablier. Retrouvant peu à peu conscience, il se rendit compte qu'il était allongé sur une espèce de banc en bois dans ce qui ressemblait à une cuisine d'une noble demeure en pierre. Au dessus de sa tête pendaient des plantes séchées et une odeur de beurre flottait dans la pièce. 'Ah, vous voyez bien qu'il n'est pas mort,' poursuivit Charles en s'apercevant du réveil de Thomas. Mais c'était peine perdue : la servante s'était élancée dans le couloir le plus proche. 'Mais revenez, espèce de... Damn it ! Elle va rameuter toute la maisonnée avec ses cris de harpie,' soupira Charles avant de se tourner vers son cousin. 'Comment te sens-tu après cette chute ?' 'Cette chute ?' demanda Thomas. Il n'était pas certain de bien comprendre. 'Oui, tu es tombé de ton cheval. Tu t'es... pris une branche en pleine face.' Ce fut à cet instant que la scène, magnifiquement lamentable, lui revint en mémoire et son orgueil fut mis à rude épreuve lorsqu'il réalisa, plus qu'il ne se souvint avec exactitude, que lui, Thomas Howard, Duc de Norfolk et cavalier émérite, avait fait une chute de cheval des plus pathétiques. Non seulement sa fierté venait d'en prendre un coup, mais également sa tête, qui était particulièrement douloureuse. Si douloureuse d'ailleurs qu'il jugea préférable de ne pas se mettre debout tout de suite. Scrutant avec peine la pièce autour de lui, il brisa le silence en questionnant son cousin : 'Où sommes-nous Charles ?' L'interrogé eut alors un air embarrassé. 'Et bien, à l'endroit le plus proche pour que tu puisses... te remettre... A Woodstock Palace. Mais rassure-toi,' poursuivit-il à toute vitesse devant l'air scandalisé de Thomas, 'j'ai dit aux hommes qui m'ont aidé à te ramener ici que notre nom était Follet, et non Howard. Nous attendrons quelques minutes, le temps que tu te sentes mieux, et nous repartirons chez ton oncle à Oxford. Avec un peu de chance, la Princesse n'apprendra jamais notre venue, et nous serons ainsi libres de revenir présenter nos hommages un autre jour.'
Sages pensées et excellente stratégie que présentait là Charles. Hélas, Dame Fortune semblait d'humeur taquine ces temps-ci, et décida contre toute attente de forcer la rencontre entre les cousins. Que fallait-il de plus qu'une servante facilement impressionnable hurlant à qui voulait l'entendre qu'il y avait un cadavre dans la cuisine pour forcer le destin ? Pas grand chose sans doute. Une forme s'était dessiné timidement dans le couloir alors que Charles achevait sa tirade. C'était une silhouette gracieuse de femme vêtue avec élégance et—détail que Thomas ne manqua pas de remarquer—à la chevelure rousse...
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Ven 30 Jan - 19:36
Une rencontre fracassante.
Année 1554. Palais de Woodstock.
Le Palais de Whitehall et sa cour était désormais loin d’elle. A nouveau, la princesse Elizabeth repartait pour son exil, seule, loin des complots et de l’animosité de la reine. Elle avait quitté Mary en pleine joie, heureuse de son mariage, mais la jeune femme gardait toujours quelques doutes par rapport à son époux, le nouveau roi Philippe. Elle n’oubliait pas que c’était grâce à lui, qu’elle avait pu sortir de la Tour de Londres et lors de son arrivée à la cour, il n’avait eu de cesse de la complimenter et de vouloir lui être agréable. La jeune femme était méfiante, elle se doutait bien pourquoi le nouveau roi voulait laisser une imagine positive de lui, elle était l’héritière et si Mary ne lui donnait pas un enfant, ce qui était peu probable, c’était elle qui allait devenir reine et donc une potentielle alliée pour l’Espagne. Maintenant qu’elle était loin de cette cour, elle pourrait cesser de penser à tout cela et continuer sa vie, au calme du palais de Woodstock. Ce n’était pas Hatfield, mais avec le temps, elle finirait par s’attacher à ce palais qui accueillait sa vie de recluse. Toujours surveillée, des gardes étaient toujours là pour suivre ses mouvements, quand elle mettait le nez à l’extérieur. Elizabeth n’était jamais seule, elle ne l’avait pour ainsi dire, jamais été. Elle pensait à Kat, qui ne pouvait pas l’accompagner, mais son cœur était à ses côtés. Elle avait pu la revoir à la cour et cela avait été un réel bonheur pour elle. Kat était pour elle, comme une seconde mère, une figure emblématique de sa vie et pour rien au monde, elle ne voudrait en être séparée. Cependant, Mary avait décidé autrement, sachant très bien l’attachement que lady Ashley portait à sa petite sœur. L’escorte qui la conduisait jusqu’au palais était nombreuse, pour pallier la foule qui s’amassait sur les rebords des chemins pour l’acclamer. Elizabeth se sentait aimée et cette idée lui réchauffait le cœur. Elle n’avait peut-être jamais eu de mère à ses côtés, mais elle avait son peuple et le peuple aimait sa princesse. Tant qu’elle aurait cet amour, près d’elle, elle ne risquerait rien et jamais Mary ne prendrait le risque de la condamner à mort. La jeune femme les saluait rendant leurs paroles de soutien et d’amour par le geste, parfois, quand l’escorte s’arrêtait pour faire reposer les chevaux, elle allait les voir, prodiguant la bonne parole, leur donnant ce qu’ils avaient besoin, du soutient. Plus elle se rapprochait de Woodstock, plus elle avait le sentiment de gagner, mais en même temps de perdre sa liberté. Contrairement à Hatfield, elle ne pouvait pas sortir comme elle le voulait, toujours surveillée par la garde, toujours surveillée par ses dames de compagnie. Par chance Alice était la seule figure amicale qui la servait, avec elle, elle pouvait parler sans danger, même si elle ne prenait jamais le risque de trop en dire. Après quelques jours, l’escorte arriva et les portes de Woodstock se refermèrent sur elle. Elle l’ancienne prisonnière de la Tour. Elle, Elizabeth Tudor, la princesse. Elle, la captive de Woodstock.
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« Un mort, princesse Elizabeth, il y a un mort dans les cuisines. » Elle était attelée à ses travaux de lecture, quand l’une des servantes, entra telle une furie, oubliant toutes les bonnes convenances, pour la prévenir qu’un mort se trouvait dans ses cuisines. La rousse, princesse d’Angleterre haussa un sourcil et détailla le visage effrayé de la servante, dont le corps ne cessait de trembler. On aurait dit qu’elle venait de voir un fantôme. « Est-ce ainsi que l’on pénètre dans les appartements de la princesse ? » Fit-elle sur un ton amusé, pour ne pas effrayer cette pauvre servante, qui ne savait décidément rien des bonnes règles de cette maison. Si une autre de ses dames était ici, elle l’aurait sûrement rabrouée, mais par chance Elizabeth pouvait rester seule, quand elle faisait ses études et écrivait ses courriers, qui étaient bien sûr lu par les hommes de la reine, avant d’être envoyés. « Pardonnez-moi madame, mais je… je… » Bafouilla-t-elle tout en mélangeant ses mains dans son tablier plein de tâche de sauce. « Vous ? » Continua la rousse, usant du même amusement pour l’encourager. « Je vous prie de me pardonner, mais il y a un homme qui vient d’être amené dans les cuisine, il est aussi pâle qu’un mort, son ami dit qu’il s’appelle Follet. » Bafouilla-t-elle à nouveau, tandis que la princesse reposait son livre. « Conduisez-moi aux cuisines. » C’était un ordre, qu’aussitôt la jeune servante exécuta, ne prenant même pas la peine d’attendre Elizabeth, qui marchait lentement dans les couloirs, la tête haute, droite comme un i, comme n’importe quelle princesse le devait. Elle parcourut les différents couloirs, antichambres et escaliers, jusqu’à arriver dans un dernier couloir, où l’on entendait toute une agitation qui provenait des cuisines. L’odeur de soupe aux légumes embaumait le couloir et quand Elizabeth entra dans la cuisine, elle vit ses servantes, quelques-uns de ses hommes et deux inconnus, dont l’un semblait avoir une très légère blessure sur la tête. Les deux hommes portaient tous les deux des vêtements riches, sûrement bien plus riches que les siens, qui ne transpiraient que l’élégance, ce qui étonna la jeune femme, qui n’avait nullement connaissance qu’un Follet possédait une telle fortune.
« Je m’attendais à découvrir un mort, mais je vois que Mr Follet est bel et bien vivant. » Elle indiqua d’un ton léger sa présence. « Retournez à vos ouvrages, ce n’est pas en restant autour de lui et en l’étouffant que Mr Follet va se remettre d’une probable chute. Est-ce bien ceci qui vous est arrivé ? » Demanda la jeune femme et avant même de le laisser répondre, ses yeux tombèrent sur les cheveux blonds de ce soit disant Follet et soudain, elle reconnut l’inconnu. Il ressemblait tellement à son père, qu’il n’était pas difficile, surtout pour elle qui était sa cousine de reconnaître qu’un Howard se trouvait dans sa demeure. « Je pense que ces jeunes gens seraient beaucoup mieux dans l’un de mes salons, pour se remettre de leur mésaventure. Préparez du vin et aussi une assiette pour le repas, de tout à l’heure, je serai une hôtesse bien médiocre si je ne vous permettais pas de vous restaurer. Suivez-moi. » La princesse à la flamboyante chevelure tourna les talons et attendit que les deux jeunes gens la suivent. Ils n’avaient pas le choix, ses paroles étaient un ordre et un ordre, qu’on ne voulait pas contrarier, surtout quand on savait qu’elle était la fille d’Henry le Huitième. Elle gravit les marches de la cuisine, puis après quelques couloirs se rendit dans l’un de ses salons où elle proposa aux deux hommes de s’installer dans deux confortables fauteuils. Quand ils furent seuls, la jeune femme dévoila, qu’elle connaissait très bien l’identité de l’un des inconnus. « Votre cheval vous a poussé loin de vos terres, mon cher cousin. » Elle parla sur un ton malicieux et s’installa face à l’héritier des Howard.
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❝ Thomas Howard ❞
La Noblesse Anglaise
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Ven 6 Fév - 21:53
Une rencontre fracassante. Littéralement.
L'oisillon tombé du nid n'aurait pas eu l'air plus désorienté que Thomas à l'instant où il aperçut sa cousine pénétrer dans la cuisine. De toute sa jeune existence, il n'avait encore jamais eu l'occasion de voir la Princesse. On lui avait bien glissé de temps à autres sous les yeux quelques portraits de cette illustre parente, mais c'était bel et bien la première fois qu'il lui était donné de la découvrir en chair et en os. Et malgré l'absence de présentations initiales, Thomas fut certain d'avoir affaire à Elizabeth Tudor en personne. Il avait reconnut chez elle la chevelure rousse héritée de son père Henry VIII et le long visage aux traits fins de sa mère, Anne Boleyn, celle par qui Howard et Tudor avaient été autrefois liés. Mais ce qui le frappa davantage fut l'autorité presque naturelle avec laquelle elle s'exprimait, autorité que bon nombre d'observateurs auraient immédiatement associé au légendaire caractère bien trempé, voire colérique, de la famille royale, mais que le Duc de Norfolk préféra reconnaître au contraire comme "howardesque". Assurance et fermeté transparaissaient à chacun de ses mots tandis que la Princesse ordonnait à ses gens de quitter les lieux, comme si elle eut été la véritable maîtresse du domaine de Woodstock et non sa prisonnière.
Encore un peu sonné, Thomas observait la scène en silence, massant son crâne là où il s'était cogné. Ses pensées tourbillonnaient à vive allure, faisant fi de la douleur qui l'accablait, tentant de mettre au point un plan pour se sortir de ce pétrin. Un instant, son regard croisa celui de sa cousine, et si une étrange lueur sembla briller dans les yeux de la jeune femme lorsqu'elle lui demanda confirmation quant à sa chute, il n'y prêta guère attention, réalisant avec horreur qu'elle le prenait effectivement pour un certain Monsieur Follet. Il jeta un coup d'œil affolé à Charles, imaginant déjà l'incident que cette aventure causerait. Si la Princesse pensait effectivement avoir affaire à un Follet, comment réagirait-elle quand ce même Follet paraîtrait à nouveau devant elle sous le patronyme de Howard ? Il fallait absolument lui dire, lui faire comprendre que ce n'était là qu'un pseudonyme, un nom d'emprunt que Charles et lui utilisaient lorsqu'ils se baladaient incognito dans les rues de Londres le soir—inutile cependant de donner le détail de leurs activités ! Trop tard, Elizabeth Tudor avait décidé de se draper dans le rôle de l'hôtesse modèle et venait de les inviter, ou plutôt de leur 'ordonner', de la suivre afin qu'ils se restaurent. En temps normal, cette proposition aurait été accueillie avec bonheur, et Thomas aurait sans nul doute fort apprécié d'échanger quelques mots avec sa cousine que l'on disait pleine d'esprit et de finesse, deux choses qu'il affectionnait particulièrement chez la gente féminine, mais sous le mauvais coup de la Fortune, l'entreprise prenait des allures de potentiel incident diplomatique. Sans un mot, les deux cousins se levèrent, et suivirent la Princesse dans le couloir qu'avait emprunté quelques minutes plus tôt la servante hystérique que Charles semblait maudire à cet instant de toute son âme, à en juger par son froncement de sourcils et la grimace qu'il adressa à Thomas lorsque leurs regards se croisèrent.
Quand enfin les deux cousins parvinrent dans le salon où les avait guidé la Princesse, le jeune Duc de Norfolk dût se retenir de ne pas s'affaler trop brusquement dans le fauteuil qu'on lui proposait. La traversée de toutes ces pièces avait été rude, et les contusions qu'il s'était fait en tombant misérablement de son cheval avaient rendu sa progression difficile, similaire à celle d'un vieillard. Plus encore que la servante qui avait donné l'alerte, Thomas maudissait sa propre maladresse. Avec autant d'élégance dont il pouvait faire preuve en cet instant, c'est-à-dire fort peu, il finit par s'asseoir en face d'Elizabeth, son cousin à son côté, cherchant encore avec fébrilité la façon dont il amènerait le délicat sujet de leur identité. Il tenta de trouver un secours, ou même une once de soutient auprès de Charles, mais le regard que lui lança en retour ce dernier signifiait plus "débrouille-toi avec elle, c'est toi le Duc après tout". Visiblement, la solidarité et la loyauté chez les Howard avait ses limites. Fort heureusement, la Princesse prit la parole, lui coupant l'herbe sous le pied : 'Votre cheval vous a poussé loin de vos terres, mon cher cousin.'
La foudre aurait pu s'abattre en cet instant sur lui, que Thomas n'aurait pas réagi autrement. Abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, il demeura figé quelques instants, se demandant par quel miracle Elizabeth Tudor avait deviné son identité, avant de reprendre contenance. Son visage, marqué pendant un temps par la surprise, se fendit alors d'un sourire. 'Nulle distance n'est trop lointaine quand il s'agit de visiter un membre de la famille.' Si le Duc de Norfolk n'avait d'ordinaire aucun mal à rappeler à quiconque sa parenté avec la Princesse Elizabeth, il éprouva cependant une certaine gêne à mentionner ce détail devant elle, et se sentit relativement soulagé de constater qu'elle avait pris la peine de le faire elle-même, lui permettant en retour de l'imiter. 'Je suis véritablement navré de me présenter à vous dans cet accoutrement,' s'excusa t-il en désignant ses vêtements de deuil poussiéreux, 'mais désireux de venir vous présenter mes hommages, je me suis hâté sans prendre garde sur le chemin de Woodstock. Un renard a surgi des bois et a effrayé mon cheval,' acheva finalement Thomas avec la plus grande conviction. Il avait appris à mentir, ou tout du moins, à enjoliver la réalité, depuis que son grand-père s'était attelé à lui expliquer les rouages de la cour. Encore honteux d'avoir fait une chute si misérable, le jeune Howard préféra donc éviter de mentionner les détails réels de l'accident, par peur que sa cousine ne le prenne pour un maladroit. Son visage affichait encore par moments des traits enfantins, vestiges de ces années où il n'était encore que Lord Thomas, fils du traître Surrey, et vivait dans la crainte de connaître le même sort si jamais Seymour, et plus tard Dudley, s'avisait de convaincre l'enfant-roi d'éradiquer toute la lignée Howard. Tout Duc de Norfolk qu'il était à présent, Thomas devait encore s'affirmer, montrer qu'il était digne, et surtout capable, de reprendre le flambeau que ses glorieux ancêtres avaient autrefois porté.
'Mon cousin Charles que voici,' dit-il en désignant son cousin, 'Charles Howard of Effingham, fils du Baron Effingham—l'interpellé s'inclina légèrement face à la Princesse—a songé qu'en donnant un autre nom que Howard à vos gens, nous éviterions de vous importuner par notre présence après ce regrettable accident. Nous comptions en fait revenir plus tard présenter nos hommages.' Thomas laissa s'écouler quelques secondes, le temps sans doute pour sa cousine de digérer ce flot d'informations et d'humbles excuses, mais il ne put en revanche garder bien longtemps pour lui la question qui le taraudait depuis qu'il avait pénétré dans le salon sur les pas de la Princesse. 'Si je puis me permettre, comment m'avez-vous reconnu ?'
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Lun 16 Fév - 21:39
Une rencontre fracassante.
Année 1554. Palais de Woodstock.
Les visites étaient toujours rares à Woodstock et bien souvent, elles étaient celles des messagers de la reine, ou des hommes de cette dernière. Cette vie monotone n’était pas faite pour la jeune Elizabeth, elle était une femme vivante, une femme qui avait été longtemps oublié dans ses domaines et qui avec l’amour des bonnes personnes, avait pu vivre presque normalement. Elizabeth était une personne qui adorait galoper à toute vitesse à travers champ et ici, elle n’était qu’une simple prisonnière. Même si la couronne lui avait pardonné, elle était toujours considérée comme une criminelle, une hérétique qui à tout moment pouvait fomenter un complot, alors qu’elle était sous étroite surveillance. La princesse abhorrait cette situation, mais elle le savait, c’était l’unique moyen pour elle de rester en vie. Mentir, chaque jour. Jouer la comédie auprès de tout le monde, tel était un art qu’elle avait habillement appris au grès des saisons et de sa vie. Dans ses lettres, dans ses mots, elle n’hésitait plus à mentir, à fausser la réalité, pour paraître la femme la plus catholique possible et conserver le mystère. Sur elle, personne n’avait de certitude, personne ne pouvait être certains qu’elle se tenait dans un camp ou un autre. Le peuple l’aimait, en souvenir de son père, dont elle portait la même couleur de cheveux et à qui elle ressemblait beaucoup, mais dans la noblesse, Elizabeth n’avait que peu de soutien. Les protestants, pour la plupart se cachaient, sinon ils étaient partis en exil, pour mieux éviter la condamnation royale. Pour sa présence plus que compromettant, la rousse recevait donc peu de visites. Quel ne fut pas son étonnement, quand elle découvrit dans ses cuisines, son célèbre cousin, Thomas Howard, qui s’était présenté sous un autre nom. Elizabeth n’aurait jamais cru le voir ici et il se pourrait bien que sa chute de cheval n’ait crée qu’un heureux hasard. Elle était qu’une toute jeune fille, quand elle vit pour la première fois celui que tous appelaient lord Surrey. Il avait été à ses yeux, semblables à un ours, mais il avait l’avantage d’être aussi un homme de lettre, qui avait composé un magnifique poème à l’intention de son amie de l’époque Elizabeth Fitzgerald. Il était un fidèle à la couronne, mais aussi un homme trop franc, ce qui avait probablement fait peur au roi Henry VIII, son père, qui l’avait condamné à mort. Elizabeth avait appris à connaître les visages qui peuplaient la cour et celui de Surrey ressemblait à ce jeune homme, qui avait eu un incident sur les terres de Woodstock. Comme n’importe quelle bonne hôtesse, la rousse avait demandé à ce qu’on conduise le jeune homme, jusqu’à son salon, pour qu’il puisse se reposer et se remettre de sa chute, loin du tapage des cuisines, où les servantes de cessaient de cancaner telles des oies. C’était la version officielle de la princesse qui voulait aider son prochain et la jeune femme se garda bien de dire devant des oreilles indiscrètes qu’elle connaissait la véritable identité de l’infortuné.
Quand elle se dévoila, la vérité se lut aussitôt sur le visage de son cousin, mais aussi celui de son compagnon. En les voyant, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire et elle les laissa s’installer, avant de s’asseoir sur un fauteuil face à eux. Le dos droit, l’allure royal, Elizabeth voulait montrer au jeune Howard qu’elle était la princesse et non pas la prisonnière de Woodstock. La jeune femme n’avait jamais eu le loisir de croiser son jeune cousin, elle n’était pas sans ignorer l’histoire de sa famille et surtout celle de sa mère. Le déshonneur avait failli toucher les Howard, après sa mort et Elizabeth n’oubliait pas, à quel point le fameux oncle Norfolk avait tout fait pour s’éloigner de sa nièce, pour ne pas être touché de sa malédiction. Les Howard avaient un esprit sincère de la famille et ils n’eurent aucun remord à abandonner la cinquième épouse d’Henry VIII, quand il fallut se laver de son déshonneur. Toujours là pour saisir les opportunités, mais pour le moment, ils n’étaient pas parvenu à l’emporter. Elizabeth n’oubliait pas, mais ne connaissant pas son jeune cousin, elle préférait ne pas le juger quant aux actions de ses prédécesseurs. Elle sourit aimablement quand il lui fit remarquer que nulle distance n’était trop lointaine quand il s’agissait de visiter un membre de sa famille, mais aussi quand il s’excusa pour sa tenue. La chute provoquait par un renard trop avide de fuir un potentiel chasseur avait sûrement causé plus de mal à l’égo du jeune homme, qu’à ses vêtements. « Vous n’avez pas à vous excuser mon cousin, les chutes peuvent même arriver aux plus doués d’entre nous. » Commença la jeune femme, tout en agrémentant toujours ses paroles d’une amabilité bien dosée et d’un charmant sourire. « Cependant, je ne puis qu’être étonnée de votre visite, votre grand-père était toujours peu enclin à me saluer, à moins qu’il n’en fusse obligé. » Ce n’était qu’une petite pique de sa part, visant plus que tout à montrer que les Howard, sa famille n’avait jamais daigné lui accorder un réel intérêt, de peur de s’en retrouver souillé.
Thomas Howard présenta ensuite le jeune homme qui l’accompagnait, c’était son cousin, un certain Charles qui appartenait à une branche de la famille Howard. Il lui avoua aussi que l’idée de le présenter comme un illustre étranger, venait du jeune homme. « Votre présence d’esprit vous honore, au moins la reine ne sera pas au courant de votre visite et nous ne serons pas soupçonné de complot contre la couronne. » Son ton se fit plus grave, Elizabeth se doutait bien que son jeune cousin n’était pas sans ignorer quels étaient les risques de venir lui rendre visite, sans auparavant demander l’autorisation à la reine. Enfin, Thomas lui posa la question qui semblait lui brûler les lèvres depuis qu’elle avait ruiné son anonymat, c’est de savoir comment elle l’avait reconnu. « J’étais encore jeune, mais j’ai de nombreuses fois vu votre père à la cour et vous lui ressemblez beaucoup Thomas. » Elle ne voulait pas raviver des souvenirs douloureux, sachant très bien que c’était son père qui avait ôté la vie à celui de son cousin, dans un simulacre de procès.
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❝ Thomas Howard ❞
La Noblesse Anglaise
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Sam 7 Mar - 21:39
Une rencontre fracassante. Littéralement.
Plutôt Tudor ou Howard ? Difficile de deviner de quel côté la Princesse Elizabeth penchait le plus. Thomas fixait la jeune femme en se demandant de quels traits de caractère elle avait pu hériter, ne sachant trop s'il fallait la considérer comme une cousine ou un membre de la famille royale. Assise là, en face de lui et de son cousin Charles, Elizabeth siégeait dans le petit salon comme une reine dans son palais. L'air de la royauté lui seyait parfaitement bien et semblait même donner à ses traits une allure ferme et décidée. Malgré ses sourires et sa conversation rassurante—jusqu'à ce qu'elle pardonne à son cousin son allure débraillée causée par sa chute, Thomas avait craint son courroux—la Princesse en imposait par sa présence, et si d'ordinaire le jeune Duc de Norfolk ne se montrait guère impressionnable face aux comtes, marquis et barons qui peuplaient la cour, il ressentait en cet instant une pointe d'humilité qui s'apparentait étrangement à un sentiment encore inconnu de lui : la timidité. A côté de lui, son cousin Charles n'en menait pas large non plus, et avait d'ailleurs décidé, semblait-t-il, de laisser Thomas se charger de la conversation, conversation qui, à la moindre bévue, pourrait s'avérer dramatique pour la famille Howard. La petite pique que lança Elizabeth à l'encontre du troisième Duc de Norfolk venait au reste de prouver que la jeune femme était loin d'être une idiote et qu'en plus d'avoir bonne mémoire, elle possédait également un caractère un tant soit peu rancunier. Bien des années plus tard, Thomas ferait l'amère expérience de ce tempérament de feu et des colères mémorables de sa chère et royale cousine, mais pour l'heure, il apprécia le fait qu'elle ne semblait pas lui tenir rigueur de la distance prise par son grand-père. Les agissements du troisième Duc de Norfolk étaient politiques, encore et toujours, la Princesse devait sûrement l'avoir compris. Après tout, c'était quand même une Howard. Et lorsqu'elle expliqua la raison pour laquelle elle avait reconnu son cousin au premier coup d'œil, elle para d'ailleurs sa réponse d'un voile de diplomatie : 'J’étais encore jeune, mais j’ai de nombreuses fois vu votre père à la cour et vous lui ressemblez beaucoup Thomas.'
Mentionner Henry Howard, Comte de Surrey s'avérait en général un exercice délicat et la précaution qu'il fallait prendre pour le faire était en tout point similaire à celle que l'on adoptait pour marcher sur des œufs. A l'époque de 'l'Affaire Howard', parfois rebaptisée 'trahison', 'complot' ou encore 'Histoire de la sinistre et perfide trahison d'Henry Howard à l'égard de notre bon et bien-aimé roi Henry VIII que Dieu garde et préserve, etc....' selon un minable petit écrivaillon se piquant d'écrire des pamphlets, une partie de la population s'était insurgée contre un jugement et une exécution considérés comme arbitraires et expéditifs, tandis que l'autre se réjouissait de la chute des Howard. Aujourd'hui encore, le nom du Comte de Surrey rappelait cette sombre période et évoquait à Thomas les tristes souvenirs de son enfance et de sa captivité—certes temporaire—chez Sir John Williams. Aussi, lorsque la Princesse lui parla de son père sans mentionner cette affaire de complot, le jeune Duc de Norfolk ressentit une bouffée de reconnaissance envers sa cousine. 'Je vous remercie de ce compliment,' répondit-il. Thomas avait en effet choisi de prendre la remarque concernant sa ressemblance avec son père comme un compliment. On pouvait certes reprocher beaucoup de choses à Henry Howard, mais il n'avait pas vécu suffisamment longtemps pour que son fils aîné puisse s'en rendre compte. 'J'avais oublié que vous aviez eu l'occasion de rencontrer mon père autrefois. Malheureusement, je dois avouer que je n'ai point hérité de son talent en matière de poésie...' acheva Thomas, tout en finesse. Plutôt que de songer à son père comme du 'traître Howard', il préférait rappeler à lui le souvenir du poète et de sa plume grattant le papier. Sage décision d'ailleurs, car évoquer l'exécution d'Henry Howard en présence d'Elizabeth n'aurait pu que jeter un froid dans la conversation, puisque c'était bien le père de cette dernière qui avait ordonné la mise à mort du Comte de Surrey.
Cette pensée devait sans doute avoir également traversé l'esprit de la jeune femme—sinon pourquoi aurait-elle pris tant de précautions pour éviter ce sujet brûlant ?—et plutôt que de continuer dans cette direction, Thomas dévia le sujet de la conversation. 'Vous plaisez-vous dans l'Oxfordshire ? Je gage que le temps ici est plus clément que celui du Norfolk, mais votre absence à Londres se fait cruellement ressentir. Il m'a semblé que le roi lui-même s'en attristait auprès de votre sœur la reine.' Le jeune Howard se souvenait encore des quelques paroles qu'il avait surprises une fois entre les deux époux. Certes, son niveau d'Espagnol n'était pas aussi bon que son Latin ou son Grec, mais il était néanmoins presque certain d'avoir compris ce qu'il avait entendu. Mary Tudor avait beau avoir délibérément choisi d'exiler sa sœur à Woodstock, Philippe de Habsbourg n'en semblait pas moins touché par le triste destin d'Elizabeth. Au reste, hormis les catholiques au cœur de pierre, qui aurait-pu ne pas l'être ? Lady Anne Somerset devait être parmi ceux qui se réjouissaient du départ de la Princesse, et s'il avait suivi la logique de sa nouvelle religion, Thomas aurait dû faire partie du même groupe. Mais pour lui, l'éloignement de sa royale cousine prenait des airs de défaite pour les Howard, et cela, le Duc de Norfolk ne pouvait le supporter. 'Si à tout hasard la nostalgie de la capitale vous prenait, je crois qu'il serait assez judicieux d'écrire au roi afin de... lui en faire part,' poursuivit Thomas en baissant un peu la voix pour formuler ce conseil à peine déguisé. Oui, si Elizabeth comptait faire son grand retour, il valait mieux passer par Philippe de Habsbourg qui, en plus d'être à présent roi, s'avérait aussi figurer parmi la liste des points faibles de Mary Tudor...
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Mar 17 Mar - 13:22
Une rencontre fracassante.
Année 1554. Palais de Woodstock.
Elizabeth Tudor était une princesse anglaise, mais depuis la mort tragique de sa mère, exécutée pour adultère, sorcellerie et inceste, elle ne jouissait pas de son statut. Durant longtemps, elle avait vécu modestement, son train de vie avait été loin d’être royal, surtout quand on le comparait avec celui de certains de ses cousins. Son train de vie aurait pu être comparable à celui de son cousin Thomas Howard qui avait, selon ce qu’elle savait, toujours vécu dans le plus grand des fastes. Les Howard ne se refusaient rien et cela tout le monde le savait. La jeune femme les avait toujours observées de loin, préférant rester méfiante envers ceux qui avaient abandonné deux reines de leur famille. On ne pouvait jamais faire confiance en un Howard. Anne Boleyn, Katherine Howard l’avaient appris à leurs dépend, de même que les souverains qui se sont succédés sur le trône. Henry VIII avait sûrement condamné à tort Henry Howard, mais il savait qu’il devait s’en méfier. Sa propre sœur avait mis à mort son oncle Howard, puisqu’il l’avait trahi lors de la révolte Wyatt. Deux trahisons, deux têtes de poupes de la famille qui étaient tombés. Maintenant qu’elle se trouvait face à son cousin, Elizabeth comprenait mieux l’expression « Toujours se méfier d’un Howard, ils ont toujours un coup d’avance. » Elle voyait le jeune homme, qui même en mauvaise posture savait jouer de ses mots. Cela l’amusait même, mais la rousse savait d’autant plus trouver la duperie, quand une personne qui l’utilisait se trouvait face à elle. La jeune femme avait osé souligner la ressemblance entre le père déchu et le fils Howard qui se trouvait face à elle. Elizabeth savait qu’encore aujourd’hui, Henry Howard était un nom souvent associé à la cour, avec la trahison, cela n’avait cessé de se renforcer avec la révolte Wyatt et la trahison du grand-père de la famille.
« Ce compliment est sincère. Si je me souviens bien c’est lors de ce séjour qu’il composa un poème en l’honneur de l’une de mes dames, Elizabeth Fitzgerald, il la surnommait la belle Géraldine. Il est vrai qu’elle est une femme magnifique. » Souriait la princesse anglaise. Elle se souvenait encore du visage d’Elizabeth quand les premiers vers sont arrivés à ses oreilles, son visage n’avait jamais aussi rouge, surtout qu’elle n’était âgée que d’une dizaine d’année à l’époque. C’était sûrement la première fois qu’on l’admirait pour sa beauté et certainement pas la dernière. Elizabeth avait toujours de nombreux admirateurs, même mariée. Il y avait bien longtemps que la rousse n’avait plus de contact avec elle, trop déçue, de son revirement de camp, elle avait préféré ignorer ses lettres et les jeter au feu, plutôt que de lui répondre. « Peut-être que d’autres membres de votre famille auront ce talent. » Ajouta Elizabeth. Il était vrai que l’Angleterre avait besoin de bons poètes pour clamer sa beauté et celle de ses personnalités. Les banalités furent de mises entre les deux cousins, avec un Thomas Howard qui lui demandait si elle se plaisait dans l’Oxfordshire, mais aussi que sa présence se faisait cruellement sentir à la cour et que même le nouveau roi venait à réclamer sa présence. Ces rumeurs étaient parvenues aux oreilles de la rousse, qui avait déjà observé son beau-frère durant son mariage. Il la couvrait d’attention et c’était même grâce à lui qu’elle avait pu quitter la Tour. Elizabeth n’avait pas besoin de chercher loin la raison de ses gentillesses, Philippe de Habsbourg voulait s’assurer la bienveillance de sa belle-sœur, surtout si elle venait à remplacer sa sœur sur le trône. Cependant, Elizabeth se doutait bien que sa sœur ferait tout pour la tenir en exil, surtout si son mari avait un intérêt soutenu pour la plus jeune des filles Tudor. « L’Oxfordshire est un charmant comté, même si je dois avouer que ce château n’est en rien celui d’Hatfield. » Commença à répondre la princesse, avant de marquer un temps de pause. « Pour ce qui est du roi sa clémence à mon égard est apprécié, même si je gage que sa majesté ait des projets, après tout je reste toujours l’héritière du trône. » Ajouta la rousse, tout en ancrant son regard dans celui de son cousin. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, il était un Howard, son père et son grand-père l’ont élevé pour hériter du titre et il connait très certainement toutes les manœuvres et les secrets du pouvoir. « Les rumeurs disent que la reine ne cesse de se toucher le ventre et qu’elle a des nausées le matin. Vous qui fréquentez la cour, pouvez-vous m’en dire plus mon cousin ? Je suis certaine que si ma sœur est enceinte, elle et le roi me voudront à leurs côtés. » Pour mieux montrer que celle que tous montraient comme un rempart face au catholicisme était de leurs côtés. « J’ai même entendu dire que le roi souhaiterait me voir épouser l’un de ses cousins. Quelle joie de voir son intérêt pour ma modeste personne. » Cette dernière phrase, elle la prononça sur un ton ironique. Puisqu’il se pourrait bien que Philippe de Habsbourg souhaite la voir marier à un bon catholique, de surcroit Habsbourg, surtout si elle venait à prendre la couronne d’Angleterre. Elizabeth espérait bien que sa sœur ne se laisserait guère faire et qu’elle interdirait un tel mariage, surtout si elle voulait protéger son pays. Cependant, si les deux souverains le lui imposaient, la seconde fille Tudor n’aurait guère le choix que d’accepter et c’était bien là son plus grand malheur.
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❝ Thomas Howard ❞
La Noblesse Anglaise
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor Mar 1 Déc - 19:29
Une rencontre fracassante. Littéralement.
Tout en écoutant sa cousine, Thomas se demandait, non pas s'il avait eu raison de venir ainsi lui rendre visite—il en était à présent convaincu, cet entretient pouvait s'avérer des plus intéressants, pour peu qu'il soit capable de se la jouer fine—mais quels bénéfices auraient pu être apportés au clan Howard si Elizabeth Tudor avait été élevée au milieu de la fratrie de ses cousins. Assurément, songeait le jeune homme, la relation qu'il entretenait actuellement avec sa cousine, ou plutôt, qu'il essayait de développer, aurait été fort différente à cette heure. Plus amicale sans doute, voire plus complice. Peut-être même qu'Elizabeth et lui se seraient tutoyés, chose anodine pour nombre de cousins élevés ensemble—Thomas considérait après tout Charles comme un frère, bien que celui-ci ne soit "que" fils de baron—mais empreinte d'une symbolique toute particulière lorsque l'on avait le privilège d'être le cousin d'une princesse. Thomas aurait pu continuer à se lamenter silencieusement sur ce coup du sort l'ayant tenu si longtemps éloigné d'Elizabeth s'il ne s'était rappelé à l'instant qu'il avait une sœur prénommée Katherine dont l'orgueil était l'un des défauts les plus notables. Howard jusqu'au bout des ongles, Katherine n'aurait pu s'empêcher de voir en Elizabeth une concurrente si elles avaient été élevées toutes les deux dans la même maison, et aurait traité d'égale à égale avec elle, eut-elle affaire à l'une des filles d'Henry VIII. Très vite, le parfait tableau que Thomas s'était imaginé, celui où il entretenait une amitié plus ou moins sincère mais surtout très profitable avec sa cousine, prit des allures de champs de bataille et il préféra abandonner là ses songes. La voix de la princesse le ramena à la réalité, et le dissuada même de s'affaler un peu plus dans son siège dans l'espoir de trouver une position plus confortable pour son dos, qui recommençait à le faire souffrir.
'Pour ce qui est du roi sa clémence à mon égard est appréciée, même si je gage que sa majesté ait des projets, après tout je reste toujours l’héritière du trône,' affirma la jeune femme en plantant son regard dans celui de Thomas. Il y avait fort à dire sur les dernières paroles de la princesse, mais plus encore sur cet échange muet entre cousins. Le jeune Duc de Norfolk ne put s'empêcher de sourire, à la fois pour répondre à sa royale parente en inclinant légèrement la tête en signe d'assentiment, mais aussi pour lui-même, car il voyait là le signe que la princesse le considérait tout à fait capable de saisir les nuances de la politique, chose qui le ravit au plus haut point. Thomas avait beau être devenu duc, la souveraine actuelle s'obstinait à le traiter comme un enfant toujours sous la tutelle de sa tante, et l'avait d'ailleurs confiné au rôle de gentilhomme de la Chambre du Roi alors qu'il ne rêvait que d'une chose : siéger au Conseil Privé. Ragaillardi à la pensée que sa royale cousine puisse le juger suffisamment mature pour discuter politique, le Duc de Norfolk retrouva sa prestance habituelle pour la suite de la conversation.
'Les rumeurs disent que la reine ne cesse de se toucher le ventre et qu’elle a des nausées le matin. Vous qui fréquentez la cour, pouvez-vous m’en dire plus mon cousin ? Je suis certaine que si ma sœur est enceinte, elle et le roi me voudront à leurs côtés.'
'Il me semble en effet avoir vu votre sœur porter la main à son ventre à quelques occasions, mais je ne saurais dire s'il fallait voir là l'arrivée prochaine d'un enfant,' répondit Thomas. Il évita soigneusement de prononcer le mot 'héritier', par crainte de contrarier sa cousine. 'Je n'ai hélas point les compétences d'une sage-femme,' poursuivit-il sur un ton désolé, 'et malheureusement, les dames d'honneur de notre souveraine sont bien plus promptes à prier la Saint Vierge qu'à répondre à ce genre de question...' Le sourire contrit du jeune homme se mua en un rictus moqueur au souvenir des quelques demoiselles d'honneurs effarouchées et autres grenouilles de bénitier qu'il avait semblait-il 'effrayées' en les interrogeant le plus innocemment du monde—si tant est qu'un Howard puisse être véritablement innocent—à propos des indispositions chroniques de la souveraine. Il croisa brièvement le regard de Charles et vit qu'il affichait lui aussi une moue facétieuse. De toute évidence, il avait également tenté une approche des demoiselles de la reine, mais il n'était pas certain que c'était pour les même raisons.
'On dit cependant que le roi se montre très prévenant envers votre sœur et qu'il lui rend visite régulièrement,' reprit plus sérieusement Thomas, une légère note de dépit dans la voix. L'idée que sa cousine puisse être éloignée de la succession au trône par un bambin lui était intolérable. Hélas, il fallait bien prendre en compte les nombreux commentaires que certains gentilshommes de la Chambre du Roi s'échangeaient à propos des allées et venues de l'Espagnol dans les appartements de la reine. Les spéculations allaient bon train : on comptait le nombre de 'visites' du monarque chez sa femme, on scrutait le visage de cette dernière le lendemain afin d'y déceler des cernes ou tout signe de fatigue rimant avec une courte nuit. Bref, tout n'avait été que commérages depuis le jour où Mary Tudor et Philippe de Habsbourg s'étaient unis devant Dieu. Et si au départ les propos graveleux murmurés au sujet du couple royal avaient fait rire autant que rougir Thomas, ils ne l'amusaient plus du tout aujourd'hui. Dans quelques mois, la princesse Elizabeth serait peut-être reléguée au rang de simple tante, réduite à s'extasier devant la frimousse de l'héritier qui prendrait sa place.
'J’ai même entendu dire que le roi souhaiterait me voir épouser l’un de ses cousins. Quelle joie de voir son intérêt pour ma modeste personne,' ajouta alors la jeune femme, ironique cette fois. Thomas, déjà anxieux à l'idée de la naissance d'un bambin voleur de couronne, se redressa soudain sur son siège. Il y eut un craquement sonore tandis qu'il s'exécutait—son dos, sans doute—mais il n'y prêta pas attention, pas plus qu'à la brusquerie avec laquelle il s'exprima. 'Un cousin du roi ? Vous ? Vous épouseriez... un Espagnol ?' Il eut malgré tout la présence d'esprit de ne pas mentionner le catholicisme évident du potentiel futur époux. La souveraine actuelle étant catholique, adresser une quelconque critique à l'encontre des papistes pouvait le mener directement en cellule. 'Je... Je pensais que la reine souhaitait vous voir mariée à un seigneur de ce pays... N'y aurait-il eu aucun prétendant pour votre main ?'
Spoiler:
Toutes mes excuses pour ce trop long délai .
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Sujet: Re: Une rencontre fracassante. Littéralement. ♔ ft. Elizabeth Tudor
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