Sujet: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:23
Guildford Fleming
" Au coeur de tout homme, il y a un instinct de vengeance. " - Laurent Barré
TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM Guildford Fleming AGE 31 ans DATE DE NAISSANCE 08 novembre 1522. ORIGINE Anglais. SITUATION FAMILIALE Fiancé, une soeur cadette. Orphelin depuis ses dix ans. MÉTIER Lord. GROUPE La noblesse anglaise. CRÉDITS gaporter, caf-pow, allyoxin3.
LE JOUEUR
PSEUDO Marie. AGE 19 ans. OU AS-TU CONNU LE FORUM? Via Majestic Rose . TON AVATAR Richard Armitage. VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? Fictif, créé par MariJane. VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ça ira, merci ^^.
Audience devant la reine.
▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? On peut dire que la vie spirituelle du Lord a quelque peu été chaotique : né avant le schisme entre Henry VIII et le Vatican, il fut donc baptisé et élevé selon les rites catholiques, avant de devoir adopter le protestantisme afin de rester dans les bonnes grâces du Roi capricieux -et surtout garder la tête sur les épaules, au sens propre du terme. À l'heure actuelle, il a accepté sans grand mal le retour au catholicisme, étant un homme terre-à-terre songeant avant tout à sa vie terrestre qu'à l'immortalité de son âme. Son pays, sa famille et la sécurité des paysans vivant sur ses terres le préoccupent bien plus que la colère du Ciel, et si Dieu avait réellement été bon et miséricordieux, il aurait au moins, à défaut d'avoir sauvé ses parents, sanctionné l'Ecosse de mille maux. Ceci n'étant jamais survenu jusqu’à lors, Gui a décidé de s'en charger tout seul, et qu'importe si au final son âme s'en retrouve damnée pour l'éternité.
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? Une femme à la tête de l'Angleterre ? Certes, après un jeune garçon, il s'agissait sans doute d'une suite logique... Cependant, si Henry VIII vieillissant et son héritier ne lui semblaient clairement pas à la hauteur, bien trop laxiste et n'inspirant par la crainte nécessaire à la toute-puissance du Royaume, Mary semble être plus déterminée, et prête à se battre pour son peuple. Néanmoins, n'est-ce qu'une façade ? Sera-t-elle plus réceptive à son témoignage de ce qui se passe à la frontière, loin là-bas au Nord ? La Cour est plus que jamais secouée d'intrigues, et le Lord craint qu'au sein de ce tumulte d'intérêts personnels, le bien du pays ne passe au second plan. Il sera peut-être alors temps de revenir lui-même à ses propres machinations, et voir si un autre membre de la famille royale ne lui prêterait pas plus d'attention...
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? Emprisonnée pour trahison, d'après les annonces officielles. Beaucoup s’émeuvent de son sort, lèvent le poing dans l'ombre contre la cruauté de la Reine. Mais jamais de mot plus haut que l'autre en public, pas de soulèvement, que des lâches pérorant lorsqu'ils sont certains de en pas être entendus. Alors quitte à passer pour un insensible, Fleming ne s'est pas laissé toucher par cet enfermement à l'issue incertaine qui, certes, s'il est réellement poussé à y réfléchir, lui apparaît comme extrême, un remous de plus au sein d'une Royauté qui s'entre-déchire. Mais si cette injustice était nécessaire pour que l'Angleterre relève enfin la tête et voit son état se stabiliser... Non, mieux vaut passer outre. D’autres soucis sont plus urgents.
▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? Oui, si l'on entend par "foi" son profond patriotisme, ainsi que sa soif de vengeance envers l'Ecosse. Depuis qu'il a retrouvé la pleine possession de son héritage, le bien né n'hésite pas à hanter les tavernes, à la recherche de partisans, de même qu'à frayer de temps à autres avec cette noblesse pompeuse à laquelle il ne ressemble que trop peu, lui l'homme du Nord, rude et franc, dénigrant les fanfreluches et les fêtes étincelantes. Il serait même prêt à renverser la monarchie... Quitte à jouer sa propre vie, mais le bien-être de sa soeur vaut tous les sacrifices : comment pourrait-elle être heureuse en une demeure si proche de l'ennemi impuni, et devant vivre avec le fait que les assassins de leurs parents n'ont subi aucun jugement d'aucune sorte ? Ainsi, en tant que frontalier, Fleming est disposé à repousser toute incursion écossaise, et même à mener des campagnes punitives s'il le faut, avec ou sans l'accord de Londres. Quant à ses convictions religieuses, drastiquement menacée de pragmatisme, elles sont assez souples pour se défendre toute seules.
Dernière édition par Guildford Fleming le Sam 16 Mar - 12:13, édité 5 fois
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Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:23
« Tu es poussière et tu retourneras en poussière. »
Une jolie petite tête brune dépassa du rebord du berceau, ouvrant de grands yeux bleu glace sur ce qui se trouvait à l’intérieur. Bien qu’âgé de sept ans, le jeune Guildford Fleming n’avait aucun mal, grâce à une taille supérieure à celle des enfants de son âge, à regarder ce que contenait le couffin de bois noble, orné d’un fin voile de dentelle et empli de couvertures. Sa mère était demeurée seule avec la sage-femme et le prêtre venu expressément plusieurs heures durant, et son premier-né avait dû attendre encore deux longues journées pour enfin avoir le droit de pénétrer dans ce qui lui apparaissait comme le Saint des Saints, et où tant de monde avait eu le droit de pénétrer avant lui, y compris son père, dont le sourire témoignait du bonheur. Mais que renfermait cette pièce dont l’accès lui avait été momentanément refusé ? La question l’avait taraudé, tandis que laissé seul, il avait entendu le château grouiller d’activité, effervescence dont il avait à présent la cause sous les yeux.
Entre les draps immaculés, un petit être le regardait également fixement, créant ainsi un échange aussi silencieux qu’immobile. Dans le dos du garçonnet, leur mère, alitée, ainsi que leur paternel à ses côtés, observaient la scène en silence, l’émotion leur serrant la gorge. Mais Gui ne réalisait pas vraiment à quel point le tableau qu’il donnait avec la nouvelle-née s’avérait touchant. Non, il ne se préoccupait que de sa sœur, Susan, comme le lui avait glissé Lady Fleming lorsqu’il avait passé timidement la porte. Que de tenter de mesurer à quel point cette nouvelle venue allait bouleverser sa vie, ce qui se révélait une question très difficile pour un enfant de son âge.
Une petite main potelée attrapa son index au passage, alors que celui-ci effleurait la joue aussi ronde que rosée de sa cadette, qui sourit, ses yeux juvéniles pétillant de douceur. Un même sourire ourla en retour la bouche de son frère : en à peine quelques instants, il avait su. Qu’à jamais, cette petite obtiendrait de lui la plus grande des affections inconditionnelles, quoi qu’il puisse jamais advenir.
On raconte que l’on peut naître plusieurs fois à la vie au cours d’une seule existence, tant les évènements qui la marquent nous touchent profondément. Si ce précepte s’avère vrai, alors Guildford, après avoir vu le jour dans le domaine familial à l’extrême Nord de l’Angleterre en tant que premier enfant de Lord et Lady Fleming, trouvait en l’arrivée de Susan une seconde naissance. À la grande joie de leurs parents, tous deux formèrent rapidement le modèle idéal de l’entente fraternelle, le plus âgé chaperonnant à chaque instant la plus jeune, qui se laissait guider avec moult éclats de rires. Imaginer à quel point les petits Fleming étaient proches ne nous est point permis, car nulle métaphore ne retracerait avec exactitude le bonheur que chacun éprouvait en la compagnie de l’autre. Nous n’avons le loisir que de vous rapporter ici les joies quotidiennes vécues par eux, comme les premiers pas de Suzy, guidés par Gui, leurs petits secrets échangés en pleine nuit, leur enfance commune menée en une des parties du Royaume les plus somptueuses de par le vert profond de ses collines, et le chant de la rivière Tweed : le Northumberland. Les Fleming, importante famille dont le titre rayonnait à travers toute la région, avaient réellement tout pour être heureux, entre un amour sincère unissant le Lord et la Lady, une demeure auguste où il faisait bon vivre même en hiver grâce aux vastes feux de bois étincelants alors dans les cheminées, et deux magnifiques enfants, prunelles de leurs yeux. Et pour dire vrai, sans flatterie ni vanité, leur vie avait tout du conte de fées, ces histoires que le commun des mortels pensait improbables, mais auxquelles il aspirait tout de même. Fol espoir ! Oui, espérance aussi illusoire que cruelle, de penser que ces jours idylliques, faits de promenades à cheval, de réceptions, de jeux, d’amour et de félicité dureraient éternellement. Car le jour finit toujours par se coucher, avalant le soleil. Car à quelques lieues à peine de là, de l’autre côté du mur d’Hadrien, les ennemis de l’Angleterre se réunissaient, affutant leurs lames, entonnant des chants guerriers, excitant la soif de sang et le désir de destruction. Les Fleming, comme chaque habitant de la contrée, avaient oublié à quel point la menace écossaise ne devait point être sous-estimée, ni les sommets de violence que pouvaient atteindre les combats si loin de Londres, de la Cour rayonnante d'un Henry VIII vieillissant.
Guildford ne garderait aucun souvenir de la journée qui précèderait le drame. Oh, il aurait pourtant donné cher pour que les images qui le marqueraient par la suite soient estompées par la douceur de l’innocence et de la paix antérieures à tout le mal qui serait causé. Mais son esprit, alors endormi tandis que les étoiles piquetaient le ciel, n’imaginait pas une seule seconde que les heures passées en compagnie des siens ne reviendraient plus jamais. Le jeune garçon avait pénétré dans sa dixième année lorsque qu’au cours de cette nuit fatidique, son père vint le tirer brutalement du lit, le jetant dans un cauchemar éveillé : tout le château était sans dessus dessous, les serviteurs courant à travers les couloirs afin de mettre sous clef les biens précieux de leurs maîtres, les soldats s’organisant à la hâte en distribuant mousquets et lances. Au milieu des cris et de l’agitation, des ordres et du désordre régnant partout autour de lui, Gui, déjà apeuré, fini par saisir la raison de cette terreur brillant dans tous les yeux ; des hommes lourdement armés avaient mis à feu et à sang le village le plus proche. Nul doute qu’ils pousseraient jusque là, venus semer la mort dans son plus barbare appareil. Le jeune Fleming était proprement mort de peur, se sentant perdu au sein de ce monde de grandes personnes qui elles-mêmes ne semblaient capables de se protéger, aux abois, telles des bêtes traquées. Ce fut alors qu’au détour d’un couloir, il vit sa mère, portant dans ses bras sa petite sœur tout aussi terrorisée que lui. Ses yeux rougis par les pleurs et son expression de profonde crainte firent déferler une vague irrépressible de détermination en lui, chassant tout trouble, et lui imposant une résolution inébranlable : il fallait que Susan n’ait plus peur, quoi qu’il faille entreprendre. C’était son devoir de frère, dicté par un amour assez fort pour le rendre adulte, trop vite, trop brusquement, mais pour le bien de celle qui comptait le plus pour lui. Avec calme et sérieux, il reçut les instructions de ses géniteurs, qui lui recommandèrent de fuir la forteresse au plus vite, en emmenant sa cadette avec lui, et en accomplissant tout afin de rester sains et saufs, sans être ne serait-ce qu’une seconde séparés. Il comprit aisément qu’un garçonnet comme lui, encore peu capable de soutenir une épée, et une fillette de trois ans n’avaient aucune utilité lors d’une bataille ; mais pourquoi ses parents ne venaient-ils pas ? Son père, yeux dans les yeux, ses larges mains posées sur ses si frêles épaules qui devraient néanmoins soutenir le poids d’une immense responsabilité, lui parla de courage, de droiture, de dévotion et d’honneur. Ce ne serait que bien plus tard que leur héritier comprendrait que la lueur d’affection et d’admiration pour ce petit bout d’homme se révélant prompt dans le danger ne cachait que trop la certitude de périr lors de l’assaut final.
Alors Guildford partit. Il partit, usant d’un passage secret afin de quitter la propriété et de gagner les bois, sa sœur dans les bras, sans se retourner, car il savait fort bien que la dernière vision de son foyer en proie à l’invasion lui arracherait le cœur, et qu’il ne trouverait plus autant de force en lui qu’il le fallait afin de s’occuper de Susan. Ses pas s’enchaînant en une course éperdue, il sentait le cœur de la benjamine battre au même rythme que le sien, à l’instar d’un petit oiseau pris au piège. Il fallait que ça s’arrête. Il fallait continuer, sans faillir à sa promesse. La fatigue serait son seul adversaire, mais de taille. Au bout de la première lieue, Guildford dut ralentir, optant pour une marche rapide, conscient qu’économiser ses forces lui permettrait de parcourir une plus grande distance, un espace qui les séparerait de la folie meurtrière des assaillants. Plus il marcherait, et plus ils seraient en sécurité, une idée fixe qui l’occupa toute la nuit, plus que la douleur dans ses bras, plus que la supplique de ses jambes ou le froid de l’obscurité. Au bout de la seconde lieue, Suzy finit par s’endormir, et son souffle apaisé chassa les idées noires de son frère, alimentées par l’effroi de rencontrer des loups, d’autres brigands, ou de ne pas tenir le coup. Quelques part, loin derrière eux, leur ancienne vie se consumait dans un immense incendie qui dévorerait tout, jusqu’à la vie des châtelains et de leurs fidèles vassaux. À un instant donné, sous le regard insensible de la Lune, Gui passa de l’état de gamin au rang de Lord, transition qu’il ne sentit même pas, tant le rougeoiement des flammes ne leur parvenait point, avalé par la nuit, si loin derrière eux. Mettre un pied devant l’autre. Point.
L’enfant venait de naître pour la troisième fois.
Deux jours entiers filèrent ainsi, infinis, comme s’étirant jusqu’à n’en plus finir. Le jeune garçon ne s’arrêta que très rarement, afin de boire à l’eau clair d’un ruisseau ou chercher quelques racines, répétant sans cesse avec fermeté qu’ils devaient continuer, ne pas se stopper trop longtemps. L’idée de survie était devenue lancinante, tandis que le cri éperdu de son corps malmené s’estompait grâce au gain d’endurance. Pour aller où cependant ? Nulle consigne ne lui avait été donnée, si bien que ce fut au dernier visiteur qu’ils avaient reçu dans leur demeure que pensa l’enfant, un seigneur ami de son père qui ne manquerait pas de les héberger le temps de prévenir les leurs. Dans le premier village qu’il trouva, Guildford, se présentant comme fils des Fleming avec tout le charisme que son sang aristocrate coulant dans ses veines lui conférait, demanda à ce qu’on lui indique la direction du manoir de leur futur hôte, son calme affermi par la découverte d’un objectif simple et à portée de main. Pour sûr qu’il marqua les esprits des paysans le regardant partir, tenant la main de sa petite sœur dont la démarche se révélait encore incertaine. Qu’on se dit que ce bonhomme en avait dans les tripes. Qu’il avait dû lui en arriver, de belles. Mais devenir orphelin n’avait rien de beau, vraiment.
Comme prévu, et grâce en soit rendue au Ciel, l’ami de leur famille les reçut très généreusement, déjà informé du malheur ayant atteint leur maisonnée. Avec sa femme, il prit en charge le confort des deux enfants, tentant tant bien que mal de rendre leur existence meilleure, ou du moins de les tirer des sombres tracas où le mauvais sort les avait poussés. Susan se voyait trop jeune pour réellement se rendre compte de ce qui était advenu, mais le regard aussi insistant que limpide de son aîné ne laissait planer aucun doute : ce cataclysme l’avait profondément fait mûrir, au point qu’il sût d’instinct que leurs parents avaient subi un sort funeste. Auquel cas, pourquoi n’étaient-ils pas déjà en route pour les ramener à la maison ? On finit par lui avouer l’inavouable, ce qu’aucun enfant au monde n’aurait à jamais apprendre. Mais Gui ne pleura pas, non. Suzy avait besoin de lui, de quelqu’un de fort à ses côtés. Un père, autant qu’un frère, créant autour d’eux un mur invisible que nul n’aurait su franchir, les habituant à demeurer encore plus qu’à l’ordinaire entre eux, sans contact affectif avec le monde extérieur. Alors il se tut, ménageant autant que possible le dernier membre de la caste des Fleming auquel il se trouvait lié. Avancer, aller de l’avant, encore et toujours. Peu à peu, au fil du temps, il se durcit, devenant très introverti et ombrageux, toujours là pour sa cadette et pour nul autre, en qui il plaçait toute sa confiance et toute sa tendresse, sans en laisser une seule miette au reste du monde, cet univers aussi cruel qu’hostile dans lequel vivaient encore les Ecossais, responsables, comme il le découvrirait également, du massacre feu Lord et Lady Fleming. Pourquoi Sa Majesté ne tentait-il rien contre ces barbares ? Le calme revenu entre les deux nations laissa l’adolescent, puis l’homme qu’il devint sur sa faim de vengeance, toujours plus nette et tranchante, tandis que Susan et lui s’élevaient au rang d’égaux de leurs pairs en matière d’éducation, d’élégance et de savoir-faire. Nul n’aurait pu soupçonner les cicatrices qui les marquaient, à moins de plonger dans le froid regard de l’aîné, bien décidé à attendre de pied ferme la juste punition qui ne manquerait pas de s’abattre sur la mille fois maudite Ecosse.
Les années passèrent, et à ses vingt-deux ans, Gui décida qu’il était largement temps de reprendre sa vie et celle de sa parente en main. Non sans avoir remercié leur protecteur –sans grandes effusions d’émotion, mais avec une certaine chaleur reconnaissante-, Lord Fleming quitta le manoir où il venait de passer les douze derniers ans pour gagner Londres et demander audience devant le vieux Roi. Une fois à genoux aux pieds d’Henry VIII, il mit toute sa fougue et son patriotisme au service de sa cause, demandant expressément à ce que les terres ayant appartenu à son père lui reviennent de droit. D’une humeur fort charitable, Sa Grâce lui accorda les titres composant son héritage naturel, sans pour autant s’engager de trop quant à une réplique militaire contre les meurtriers de ses géniteurs. Une réussite en demi-teinte que fut celle du jeune noble, qui comprit vite que le sort des populations vivant au Nord dans les affres perpétuelles d’une offensive ennemie n’indifférait que trop leur souverain qui s’était, au cours de sa longue vie, brouillé avec le maître de l’Ecosse, mésentente temporaire qui avait coûté tant de vies humaines, et à présent trop âgé pour que seulement l'idée d'une guerre ne lui soit pas insupportable. Ce séjour dans la capitale fut fort instructif, autant que décevant : ce serait au Lord seul à organiser la réplique la plus dure et la plus sanguinaire que leur voisin ait jamais connue. Un projet qui se coupla à la remise en état de leur domaine près de Berwick, la forteresse laissée à l’abandon ayant certes souffert des injures du temps, mais aptes à devenir une demeure signe d’accueillir Susan, à laquelle l’anglais rendrait visite fort souvent, lorsque ses affaires le lui permettraient.
Ainsi, la colère s’ajouta à la froideur du bien né, avec qui les rixes ne manquaient pas d’éclater lors de soirées un peu trop arrosées au cours desquelles, sous le manteau, Gui prenait connaissance des différents courants s’opposant en sourdine à la politique du Roi tout en obtenant, revers de la médaille, une réputation de bagarreur invétéré, brutal et irrespectueux. Jusqu'à la mort d'Henry, en 1547, il chercha ainsi d'éventuels appuis, autant parmi l'armée que la bourgeoisie et la noblesse, jusqu’à ce que le décès royal survienne, et ne menace l'Angleterre de guerre civile. Quoi qu'animé par la vengeance, Gui n'en restait pas moins avec les pieds sur terre : l'idée d'un conflit sanglant au sein même de sa patrie l'inquiétait, d'une part car Susan serait menacée, même à la plus lointaine périphérie du Royaume, et d'autre part car le pays serait plus que jamais affaibli aux yeux du monde, et donc de leur pernicieux voisin écossais. Un temps, le Lord avait songé à renverser le Roi -sans donner aucun signe de la rébellion l’animant, crime qui aurait pu lui valoir le même sort que la triste Anne Boleyn-, bien trop faible pour donner une image forte de sa nation, mais à présent que les cartes se brouillaient, quel camp choisir ? Sa raison lui conseilla d'attendre dans l'ombre que les choses se calment, que la poussière des règlements de comptes violents retombent, et que sous une aube grise, il puisse juger pleinement de la situation, des forces étant tombées, et celles ayant acquis le pouvoir.
Plusieurs années passèrent, durant lesquels le fragile règne d'Édouard VI se mit en place. Le jeune suzerain ne pouvait à l'évidence encore se lancer avec application en maints projets demandant une poigne adulte, dont notamment la mise à genoux de l'Ecosse, si bien que Fleming décida de prendre son mal en patience, non sans s'enquérir de l'avis de son Roi concernant cette question, ne souhaitant en aucun cas une paix aussi factice que celle obtenue par son père. En attendant ce jour béni des Dieux où ses ennemis paieraient enfin leurs crimes, Fleming remarqua cependant les chuchotis que sa présence solitaire aux tables des banquets et aux rares bals auxquels il daignait se présenter motivaient : à l'évidence, son célibat commençait à faire jaser, lui attirant une attention qu'il ne désirait point, voire pire : qui menacerait éventuellement ses intrigues. De ce fait, il se mit en quête d’une épouse, plus pour entrer dans la norme requise par les us et coutumes que par réel désir de fonder une famille qu’il possédait déjà en la personne de Susan. S’il ne s’agissait que d’un stratagème de plus, Guildford n’était pourtant pas prêt à accepter n’importe qui, conscient que son nom et son titre ne devaient être salis par la première écervelée venue. Vous imaginerez alors le nombre de candidates qui devinrent ainsi inaptes à devenir son épouse, de par leur personnalité aussi exubérante que légère… Et alors qu’aucun signe du Ciel n’avait laissé à penser jusqu’alors que l’aristocrate se connût ne serait-ce qu’une once de chance ou de compassion divine, il fit la rencontre en pleine forêt de celle qui deviendrait par la suite sa fiancée : lors d’une chasse, Gui s’était éloigné des autres, aspirant à un peu de solitude et, juché sur son étalon couleur de suie, avait surpris sans être vu l’entraînement d’une jeune personne à l’épée, en compagnie de ce qui semblait être son professeur. Demeurant hors de vue, il observa pendant plusieurs minutes le ballet de la jeune femme, tout en finesse et en dextérité, tandis que plusieurs questions conséquentes se voyaient posées : qui était-elle, pour manier aussi bien la lame, tandis qu’aucune femme, qu’elle soit de la plus extrême pauvreté ou de la plus pure noblesse, n’avait la liberté de s’adonner à semblable activité ? Pour sûr, cette personne sortait du commun, caractéristique qui suffit à intriguer le Lord. Une fois rentré en son domaine, et l’image de la miss flottant toujours en son esprit, Fleming décida de mener son enquête sur la mystérieuse inconnue, comme il l’avait fait pour toutes celles dont il avait envisagé l’acquisition de la main. En plus d’avoir trouvé en elle une femme digne de lui, car partageant la volonté ainsi que la passion des armes, le bien né finit par obtenir un portrait fort précis de l’anonyme, nommé Marianne Foster, et fille d’un noble désargenté. Une aubaine, lorsque l’on pense que les dots pouvaient s’élever à d’astronomiques montants ! Convaincre le bourgeois quelque peu dépassé par le tempérament sauvage de sa progéniture de lui céder cette dernière fut fort aisé, en contrepartie d’une somme modique servant à peine à constituer un trousseau honorable pour la belle. Ce fut une affaire rondement menée, bien que les fiancés n’aient jamais été réellement présentés, et que le britannique ne comptât pas s’impliquer plus que cela en cette relation calibrée tel un mariage arrangé, l’affection de Susan le comblant plus que de raison, leur lien demeurant toujours aussi étroit malgré la fuite des années. Un projet de plus, un moyen comme un autre pour toucher au but… Qui connaît l’avenir, pourtant, ainsi que les caprices du cœur ?
Si le règne d'Edouard fut bref, le couple de fiancés vécut pourtant ses derniers mois de façon pour le moins intense, tant le destin s'acharna à les rassembler en des circonstances hors du commun : à une première rencontre dans le Manoir londonien du Lord, où Marianne poliment quoi qu'effrontément, ne montra aucun signe d'acceptation de leur mariage futur, succéda un premier pas vers elle de la part du bien né, sous la forme d'une robe. Quoi de plus simple, de plus commun : il l'emmenait en tout bien tout honneur choisir chez un tailleur ce qui lui plairait, création qu'il lui offrirait comme si une simple pièce de tissu pouvait acheter son coeur... Vous ne le croirez sans doute jamais, mais un incendie se déclara tout près de la boutique, les enfermant dans les échoppe,et les promettant à une mort certaine ! Homme d'action ne tremblant pas devant la mort, rompu aux batailles et aux risques, Gui lui sauva héroïquement la vie, l'aidant à passer dans la maison voisine, puis à gagner la rue, sans quelques bleus au passage. Une aventure dont tous deux se seraient bien passés, et qui au fond, aurait peut-être dû être interprétée comme un signe du Ciel les avertissant qu'ils faisaient fausse route, que mieux valait tout abandonner... ça n'était qu'une bien mauvaise affaire, au fond, pour cet aristocrate que d'élire une bourgeoise pour qui il avait risqué sa vie ! Tous ces arguments, toute cette logique, bien fondés, qu'il aurait tout à fait pu approuver... Rien cependant n'aurait su l'arrêter quand Gui quitta sa demeure par un jour de pluie battante, le ciel déversant ses pleurs depuis des semaines sur la capitale, menaçant d'inondation le village où sa fiancée et son père résidaient. Élan du coeur, de l'honneur, quoi que ce fut, l'aristocrate brava les intempéries, et à nouveau, prêta son bras secourable à la demoiselle, qui bon gré mal gré l'accepta. De belles preuves de la sincérité du Lord, et qui sait, d'une éventuelle lueur d'attachement ?
Mais leur époque se troubla à nouveau, avec la mort du Roi, et l'avènement de Mary, pour que toute la lumière soit levée sur cette affaire. Gui n'a plus revu Marianne depuis qu'il lui a offert temporairement le gîte et le couvert, les convenances et l'indépendance de la jeune femme compliquant tout, sans que pour autant, inexplicablement, il n'abandonne et ne cherche une épouse au sein de la noblesse. Les Fleming sont par nature têtus... Et quoi que lui réserve le sort, Guildford obtiendra ce qu'il veut, car sa volonté ne connaît aucun défaut, et après tout, la vie lui doit au moins bien ça.
Dernière édition par Guildford Fleming le Ven 15 Mar - 13:00, édité 4 fois
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❝ Invité ❞
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Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:26
Bienvenue sur TTB Guildford, je me souviens de toi quand tu étais sur Majestic Rose ! J'adorais ton personnage ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas à contacter un membre du staff. Bon courage pour la rédaction de ta fiche et au plaisir de te croiser au détour d'un rp !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:39
Merci Lyra ** On prend le même et on recommence
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❝ Antanasya L. Cavendish ❞
Admin ❧ « Duchesse de vos coeurs. »
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Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:43
Hannnnn GUY Bienvenue sur TTB Si tu as des questions surtout n'hésites pas Bon courage pour la suite de ta fiche
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 13:48
Merci Anya, ça fait hyper plaisir de vous retrouver, et de rejouer Guigui national
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❝ Mary A. De LaCroix ❞
Dame de cœur
♕ Métier : Duchesse de Lyon, Baronne de Bridgestone-Prescott et fondatrice-directrice/gérante de la Cross School, pensionnat pour jeunes filles défavorisées ♕ Age : 27 ans ♕ Religion : catholique tolérante. La religion n'est pas ce qu'il y a de plus important. ♕ L'avatar a été fait par : avatar:proserpina/ Signature:FRIMELDA./ Bannière: Mari-Jane ♕ Mon nombre de messages est : 812 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 44 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 12/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : ReineSoleil, Naomi, Lucrezia ♕ Mes autres visages : la nourrice - gouvernante des Cavendish //en pause//
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 14:02
Bon je me permet de faire ça:
Guyyyyy =D
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 17:21
Bienvenue ici
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 17:33
Bienvenu chez les tarés ^^ Et bon courage pour ta fiche
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 19:47
Bienvenue ici, contente de te retour. RICHARD Bon courage pour ta fiche =) Si tu as la moindre question n'hésites pas surtout
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Mer 13 Mar - 20:21
Bienvenue parmi nous Je te souhaite une bonne rédac pour ta fiche ! J'adore ton choix d'avatar
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Ven 15 Mar - 12:58
Mary Le triangle presque pas amoureux is back
Merci à vous tous ! Fichounette terminée
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❝ Mary A. De LaCroix ❞
Dame de cœur
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Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Ven 15 Mar - 13:08
On va tout casser!=D
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❝ Antanasya L. Cavendish ❞
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Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Ven 15 Mar - 18:18
Ahhhh Gui, ton style et tes fiches sont toujours merveilleuses à lire Par contre, Jane n'est pas encore morte, j'ai trouvé cette erreur dans tes questions, on est qu'en 1553, la demoiselle perd sa tête en 1554 Une fois cette erreur rectifiée, je te validerai
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Sam 16 Mar - 12:15
Merci beaucoup *.* Ah, la boulette; c'est rectifié xD *croit que tout le mort mort, c'est joyeux*
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❝ Elizabeth Tudor ❞
Admin ♛ « Princesse et bâtarde d'Angleterre. »
♕ Métier : Princesse d'Angleterre ♕ Age : 25 ans ♕ Religion : Celle que me dictera ma souveraine. ♕ L'avatar a été fait par : fassophy ♕ Mon nombre de messages est : 3524 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 11 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012 ♕ Mon pseudo web est : Mari-Jane ♕ Mes autres visages : Antanasya Cavendish - Constance Bennet - Edward Seymour
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Sam 16 Mar - 12:45
Je te valide Guizzy international N'oublies pas de faire tes fiches de liens et de RP Pour RP, nous avons ouverts un évènement sur l'arrivée de la reine à Londres et nous avons aussi un défi, pour une meilleure intégration Bienvenue en Angleterre
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: G.F. ♦ Never forget, never forgive Sam 16 Mar - 14:13