Gaspard de Clermont

" Qu’est-ce qu’un nom? Une route, un chemin dont l’on peut aisément dévoyer, sans toutefois le quitter des yeux. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM Gaspard-Bernard de Clermont AGE Notre bonhomme est encore dans la fleur de l’âge et compte 32 hivers. DATE DE NAISSANCE né à Tallart, en Bourgogne, en 1521 ORIGINE On ne peut trouver plus français à des miles à la ronde, notre homme descendant d’une des plus anciennes familles françaises. Ses racines se trouvent au fin fond de la Bourgogne et par sa mère, il est neveu de Diane de Poitiers. SITUATION FAMILIALE Eternel célibataire, malgré de nombreuses injonctions hautement placées, il s’est jusqu’alors refusé à prendre épouse, cherchant de nombreuses excuses hélas bien valables! De “peu jolie” à “peu riche” en passant par “bien trop digne pour moi”, il fait presque le désespoir de sa famille qui n’ose le destiner à la religion. MÉTIER Être noble étant un métier qui le passionne peu et pour occuper les nombreuses ressources du jeune homme, on le fait ambassadeur du roi de France en Angleterre, afin de faire cesser l’occupation anglaise de Calais. Officieusement, il est également envoyé par sa tante, proche des protestants, afin de trouver de possibles alliances à venir. GROUPE Étrangers, bien évidemment. CRÉDITS Tumblr pour les gifs et l'auteur est noté sur les vava LE JOUEUR PSEUDO Trottinette AGE Entre vingt et trente. OU AS-TU CONNU LE FORUM? sur PRD \o/ TON AVATAR Julian Morris VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? Fictif, mais il est néanmoins issu d’une famille on ne peut plus réelle. J’ai simplement ajouté un enfant de plus dans la fratrie.... VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? Nope, ça ira, merci

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS?
Je suis fait catholique, que voulez-vous! Ma religion est celle des rois de France, des mes protecteurs, mais pourtant, rien ne m’empêche de songer aux réformes et au protestantisme. Question d’avenir, peut-être, car je déteste rester englué dans des acquis passés. Sans me convertir et entrer en guerre ouverte qui creuserait la tombe de mon père, je m’y intéresse. L’Angleterre reste une sorte d’exemple, de test qu’il est bon d’étudier. Des erreurs ont certainement été commises et mon lointain oncle, auparavant ambassadeur, a su m’en parler, mais les actions de la reine Mary ne sont pas totalement condamnables.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE?
Une femme forte, cela va sans dire. Du sang des Tudor et d’Espagne...Je crains encore de devoir me présenter devant elle pour régler les questions calaisiennes! Reprendre son royaume en main était une épreuve de force et nous savons tous que l’on ne gagne la guerre qu’en faisant des victimes. Je ne pleure pas le sort des Grey, celui-ci est nécessaire.
Voyons toutefois où mènera la politique extérieure de la reine, qui devra tenir son royaume tout en soutenant une pai externe.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY?
A dire vrai, je n’en n’ai aucune réelle idée. Une reine de neuf jours. Peut-on parler d’usurpatrice? Elle ou Mary Tudor? La question ne me concerne en rien, mais si vous cherchez toutefois une réponse, je parlerai au nom de la royauté. Mary reste la première sur la liste de succession, qu’elles qu’ont pu être les décisions paternelles. Jane est une victime d’Henry VIII, à mon sens.
Voyons seulement jusqu’où la victime sera portée, si son sacrifice est nécessaire.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ?
Agir dans l’ombre? Moi? Allons donc, comme vous y allez! Je suis un Clermont, quoi que je puisse faire ou dire...et ambassadeur de France à Londres. Je ne peux vraiment pas agir dans l’ombre, chacun de mes gestes étant certainement épié par l’anglais et le serviteur d’Albion. Je suis un artisan de paix, dirons-nous...
Tout cela sonne faux? Bigre...je dois alors avouer: ma tante Louise, si pétillante et pétulante et surtout si proche de la reine Marie de Médicis, lorgne sur le protestantisme. Une retraite anglaise pourrait être un lieu sûr, mais offrir à la France une toute autre vision que celle des guerres pourrait également la contenter. Je ne peux désobéir à ma chère tante et me fait donc son messager officieux.

Le destin d'un enfant du siècle

Château d'Ancy-le-Franc, 1550

-Mais....enfin, père! Je ne peux pas l’épouser! Elle est ma cousine!
-Cousine, cousine! Cela remonte aussi loin que le premier Pape!

Dans les couloirs du château d’Ancy le Franc, Gaspard - 25 ans - poursuivait son père - Antoine III de Clermont - afin de lui faire entendre raison. Leurs cris résonnaient sur les seuls murs qui n’étaient recouverts d’épaisses tapisseries de chasse et à chaque éclat de voix, Louise de Clermont - soeur d’Antoine et belle-soeur de Joachim du Bellay - levait les yeux au ciel, lâchant un long soupir. Son neveu était de la pire espèce, et pourtant si charmant, avec ce sourire enjôleur! Pourquoi n’acceptait-il donc pas de s’assagir, de rejoindre les chemins de ses frères et soeurs? Soit, il ne deviendrait pas comte de Clermont, mais un brin de sagesse....
Un nouveau cri s’éleva de l’étage inférieur, marquant la fin du pugilat familial.....du moins pour l’heure. A ce signe, Louise posa son ouvrage et silencieusement, descendit les escaliers pour rejoindre son neveu qui arpentait la cour intérieure du château.

-Calmez-vous, Gaspard, vous ne faites qu’agacer un peu plus votre père.
-Je serai calmé lorsqu’il acceptera de ne point entendre cette idée absurde! Charlotte de Husson! Ma cousine!
-A quelques degrés, soupira la femme dans un sourire...
-Il n’empêche, ma tante.
Le silence s’installa entre eux, pendant lequel Gaspard ne cessa d’observer les petits graviers et la terre ocre.
-Je parlerai à votre père...En attendant, allez donc saluer votre mère. Je viens de la quitter et alitée, elle se meurt d’ennui jusqu’à sa délivrance. Et n’oubliez donc pas de rendre visite à sa majesté, vos derniers vers l’ont enchantée! Vos derniers trajets à Paris remontent à bien trop longtemps, le roi sera fort mécontent!
-J’y songerai, ma tante. Le roi n’est jamais mécontent de moi, il s’ennuie simplement de mon absence...
Le jeune homme lâcha enfin un sourire, et saluant Louise de Clermont, remonta les étages du château jusqu’à la chambre de la comtesse.


Destin bien atypique que celui du fils d’un favori. Chacun pourrait envier cette position ô combien confortable dans un royaume, mais d’aucun ne pourrait comprendre le poids que ressentait Gaspard sur ses épaules. Un poids qui bien souvent devenait fardeau, lorsque les obligations le forçaient à respecter quelque étiquette un peu ennuyeuse.
Pour mieux comprendre le carcan dans lequel le troisième fils des Clermont était né, il fallait remonter à son grand-père, déjà favori de François 1er, et au mariage dont il gratifia son fils. Si le comte Bernardin de Clermont se plaçait déjà bien près du roi, son fils Antoine pu prendre une brillante relève, en épousant la soeur cadette de Diane de Poitiers, Françoise. L’union scella la puissance d’un clan, qui perdura durant tout le règne du futur roi Henri II. L’on trouvait Louise, soeur d’Antoine et dame de compagnie de Marie de Médicis, Antoine lui-même, beau-frère de la favorite, Julien, mari de l’ultime maîtresse de François 1er.... une mainmise au sein de la cour que nul ne pouvait défaire sans recevoir le courroux royal.

Mais au milieu de ce clan, surgissait Gaspard, rêveur éveillé, avide de découvertes et d’art, intelligence encore endormie et tête de mule notoire qui se refusait à suivre le chemin familial. Il fit longtemps le désespoir de son père qui ne savait s’il fallait lui faire prendre la soutane ou l’épée. Il se refusait à toute union, trouvant hélas d’excellents prétextes et s’alliant l’ingéniosité de sa tante Louise afin de mettre la jeune reine de son côté. Plus tard, ce fut le roi lui-même qui lui interdit certaines unions, en réponse à une amitié qu’Antoine jugeait bien trop lointaine.
Gaspard était le fâcheux, l’ennuyeux et pourtant si bon vivant, et un sourire innocent qui savait faire passer les plus sourdes colères. Sous des airs d’enfant sage et doux, se cachait une personnalité bien plus explosive, détestant l’ennui autant que les cages.

Né au coeur de la Bourgogne, à Tallart, son éducation rejoignit celle de ses frères. Troisième fils, écarté d’emblée de la succession du titre des comtes de Clermont, il fut néanmoins l’élève des plus brillants professeurs et au coeur de la Renaissance, son esprit devint avide de nouvelles connaissances.
Enfant, tâchant d’échapper à un devoir pesant, il se réfugiait de nombreuses heures sous les escaliers du château de Tallart, feuilletant Machiavel et Erasme avec passion, découvrant les cartes de Christophe Colomb.

C’est enfin en 1536, après le décès du dauphin François, que le cours de la vie de Gaspard prit un tournant bien plus palpitant...et dans l’ordre des désirs du comte.


Octobre 1537, Moncalieri, Italie

-A droite monseigneur, par ici!

Les deux cavaliers s’engoufrèrent dans la petite rue sombre de Moncalieri, abandonnant derrière eux l’escorte de soldats français.
-Clermont, je vous fait entièrement confiance, répliqua le deuxième homme d’une voix sentencieuse.
-Je tiens bien assez à ma tête, monseigneur! Suivez-moi, j’ai reçu les indications de la part de Crussol.
-Me voici avec un Clermont sur les idées d’un Crussol...ma vie ne peut être qu’entre de bonnes mains, soupira l’autre.

Le bruit des sabots claquait sur le sol terreux et malgré la nuit, la chaleur restait étouffante. Le sable s’insinuait sous les capuchons improvisés des deux cavaliers et le premier, l’épée en main, comptait les portes qu’ils dépassaient.
-12...13...quatorze. La voici, monseigneur! Je me doutais que la demeure ne pouvait être plus belle!

Levant leurs têtes, ils observèrent d’un coup d’oeil rapide le fronton du porche, avant de s’engouffrer dans la cour. Un valet couru à leur rencontre, suivi vraisemblablement du maître de maison. Jeune homme vaillant, aux traits aussi italiens qu’on pouvait le faire.
-Signores! Soyez les bienvenus, s’exclama-t-il d’une voix pourtant basse, avec un fort accent. Je suis Francisco Duci, fils de Gian Antonio. Laissez vos montures ici, ils seront bien traités. Suivez-moi, signores!
Le deuxième cavalier avait déjà mis pied à terre et ôtant son capuchon, salua son hôte.
-Je ne saurais assez vous remercier pour votre hospitalité, signor. Voici mon compagnon d’armes, Gaspard de Clermont.
Le premier des deux salua l’italien qui les entraîna alors jusqu’à l’intérieur.
-Il s’agit de protéger le dauphin de France, monsignor, c’est un immense honneur que de vous recevoir!

Les deux français retirèrent leurs épais manteaux noirs et allégés, rejoignirent le fils Duci qui semblait bien plus pressé de dîner que de dormir.
-Nous ne resterons que quelques nuits, le temps que la situation hors de la ville se calme, expliquait Gaspard de Clermont, alors que son compagnon se contentait de hocher la tête.
-Faites, signores. Nul ne sait votre repli. Mes serviteurs indiscrets sont repartis chez eux protéger leurs familles et les plus fidèles ne connaissent vos noms.

Gaspard allait reprendre lorsqu’un bruit de porte le coupa. Une jeune femme se joignit alors à eux, aussi brune que ses yeux l’étaient, et au visage des plus charmants. Après les champs de bataille, les visions des soldats ensanglantés, l’odeur de la mort et des charognards voletant autour d’eux, il ne pouvait y avoir plus douce apparition que celle-ci.
-Voici ma soeur, Filippa. Filippa, voici les hôtes dont nous avons parlé, fit prudemment Francisco.
Gaspard salua l’adorable vision, mais il ne pu s’empêcher d’observer le regard soudainement éveillé du jeune dauphin de France. Il se rappela très soudainement quel sang coulait en ces royales veines et ne pu réprimer un sourire.


Mai 1538, Alpes françaises

-Vous semblez fâché de revoir la France, mon cher Clermont, lança Henri de Valois au cavalier qui chevauchait à ses côtés et dont la mine ne laissait peu de doute sur les pensées.
-Je ne peux dire que la guerre me manquera, monseigneur, mais la France...Je sens planer sur moi l’ombre du comte.
-Laissez donc faire votre père, je me charge du reste, mon ami. Ne vous dois-je donc pas cela? Je serais bien ingrat de ne rien vous offrir pour la naissance de mon premier enfant! Sans vous....
L’instant suivant resta à jamais gravé dans la mémoire de Gaspard de Clermont: le jeune dauphin éclata de rire, chose qui ne s’était sinon jamais produite, du moins dans le plus grand secret! Et en 1553, Gaspard n’avait revu Henri de Valois rire à nouveau...!

-Ne faites donc pas cette tête de capucin où je trouverai un autre compagnon d’armes, Clermont.
-Monseigneur, repartons donc, car je crains ne devoir subir quelques foudres paternelles. Celui-ci voudra à nouveau me faire épouser quelques laides cousines ou pauvres héritières.
-Choisissez donc, Clermont. Mais choisissez bien, afin que vous puissiez avoir sinon le consentement de votre roi, du moins celui d’un dauphin. Je m’occuperai de donner raison au comte si vous savez me le demander.
Gaspard sourit à son maître, mais ne répondit rien. A dire vrai, le mariage restait pour lui un de ces contrats anihilant tout l’amour que l’on pouvait se porter. La matérialisation d’un sentiment...une feuille qui se brise. Un serment divin parfois bien hypocrite. Le couple formé par ses parents était bien trop exemplaire pour qu’il puisse accepter une union par défaut. Selon ses souhaits, il attendait au moins une affection - même si simple - pour se résigner à se faire lier corps et âme à une femme.
Expliquer cela au comte? Une diablerie d’hérétique!

-...mais que cela soit dit, continuait Henri sans faire attention à l’absence momentanée de son compagnon. Quant à vous, mon ami, restez près de moi. Je sais votre main sûre et votre tête forte. Je promets de faire de vous au moins la moitié de ce qu’attend votre père.
-Ce sera un honneur, monseigneur.



Les promesses d’un dauphin restèrent celle du roi et en 1547, Gaspard prêta serment devant son souverain, devenant capitaine de la 2nde compagnie de la Garde Ecossaise du roi. Si le comte Antoine resta proche du jeune roi sur le plan politique, son fils était en quelque sorte son maître officieux des divertissements et sans pourtant parvenir à tirer quelques rires discrets de la part du roi, parvenait néanmoins à le sortir d’une étonnante mélancolie légendaire. Gaspard se permettait parfois à quelques phrases amusées, à quelques mots qui faisaient hausser le royal sourcil, mais jamais le jeune homme ne su dépasser une seule limite. Posséder la confiance du roi était un honneur si immense et si privilégié qu’il ne pouvait s’en défaire.
Les temps français furent doux, entremêlés de lettres de sa pétillante tante, de bals, de jeunes et délicieuses jeunes femmes qui jamais ne l’attachèrent et d’attendrissement face à la toute jeune Marie Stuart, si docile et si enfantine, qui ravissait la cours depuis son arrivée.
Les guerres d’Italie renvoyèrent un temps Gaspard dans les royaumes lointains, mais son souverain s’ennuyait bien trop vite de lui pour devoir l’éloigner trop longtemps de France.

Mais 1551 apportait son lot de désolations en la personne anglaise et face à la perfide Albion et à sa flotte insurmontable, Calais continuait de résister aux assauts français. L’insistance anglaise marqua à nouveau un tournant dans la vie de l’indolent - et insolent! - Gaspard de Clermont.


Château de Chambord, 1551

-Vous connaissez cette aile, Gaspard.
-Oui, père, soupira le jeune homme en observant les fenêtres du château, de l’autre côté.
-Construite par le roi pour votre tante, poursuivait Antoine III, se redressant par fierté, sous le regard amusé de son fils qui, penché sur le parapet, observait d’un oeil distrait les silhouettes qui évoluaient derrière les fenêtres de ladite aile. Claude de Rohan-Gié....dernière maîtresse de François 1er et belle-soeur de son père...plus qu’un clan, c’était une véritable chaîne aux maillons inextricables dont il faisait partie. Le menton dans la paume de sa main, le coude appuyé sur le parapet, il réalisa soudainement que même sa proximité d’avec le souverain ne pourrait le faire sortir d’un emprisonnement familial. Plus encore, elle l’y rattachait, le fondait dans cette chaîne.
-Redressez-vous, Gaspard, reprit le père d’un ton bourru. Vous n’allez pas vous présenter ainsi devant le roi!
-Non, père, il est certain que...
-Messieurs! Le roi sort de son conseil. Il vous attends, le coupa derrière lui un valet!
Poussant son cadet par le coude, Antoine de Clermont le suivi jusqu’à la salle du trône.

-Monsieur le comte de Clermont et son fils, Sieur de la Bastie!
-Allons allons, approchez, ne perdons pas de temps, accéléra le roi, encore debout dans la salle et faisant les cent-pas le sourcil froncé. Ce que j’ai à vous demander concerne bien plus votre fils, monsieur le comte, mais vous êtes là, alors...
Antoine III eu un petit mouvement de dépit, saisi au vol - et non sans malice - par son fils.
-Les anglais ne se calmeront jamais et pis encore, garderont Calais jusqu’à ce que nous nous décidions à leur rendre ma bru. Cette affaire peine, nous n’en voyons pas le bout. Edouard d’Angleterre semble bien plus impétueux que son père, ronchonna le roi pour lui-même.

Les mains croisées dans le dos, sous le regard de quelques conseillers, il cessa de tracer un cercle imaginaire et se plantant devant Gaspard, s’illumina soudainement.
-Monsieur, je connais depuis bien longtemps votre désir de voyage. Rejoignez l’Angleterre, trouvez Londres, rapportez-moi la paix et Calais, ou je la reprendrais de force! Je vous fais mon ambassadeur extraordinaire, je sais que vous excellerez. Votre lointain oncle de Clermont-Chaste vous accueillera en son ambassade.

L’annonce fut si abrupte que Gaspard n’avait vu venir la chose et ne pu contenir un sourire. Ambassadeur! A Londres! Il jeta un oeil ravi à son père qui semblait digérer douloureusement la nouvelle, avant de se courber devant son roi.
-Sire, c’est un immense honneur, je suis pour toujours votre serviteur.
-Allons, relevez-vous! Ne vous ai-je pas promis de ne point me montrer ingrat?! Laissez-nous, à présent, nous vous ferons parvenir d’autres directives sous peu.

En sortant de la salle, seul, Gaspard croisa le regard si italien de la jeune Diane, au port déjà royal du haut de ses 13 ans. Diane...souvenir bien lointain d’Italie et d’un fronton ouvragé dans les rues de Moncalieri.
-Bon voyage, mon parrain, lança-t-elle, espiègle, avant d’effectuer une petite révérence et de s’enfuir dans une pirouette!

Deux semaines passèrent avant que notre français ne touche enfin la terre anglaise, serrant dans sa main une dernière missive de sa tante Louise. Guetter les protestants? Tâter une alliance? Tout était possible, lorsqu’on agissait sous royale protection!
Gaspard s’enfonça dans le fog anglais, s’enveloppant dans son épais manteau. L’aventure commençait!