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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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MessageSujet: Le sommeil des anges  Le sommeil des anges Icon_minitimeDim 20 Sep - 17:38



Le sommeil des anges


ISABELLE MARELLE & ANNE SEYMOUR



En cette matinée pluvieuse, seul l’ennui me tenait compagnie dans les appartements familiaux de Whitehall. Je me tenais accoudée contre la vitre de ma chambre ne sachant que faire, les yeux perdus au loin. De ma chambre je pouvais voir une cour assez reculée de l’entrée principale. Poste judicieux pour tous les curieux mais je ne faisais pas parti de ces gens-là. Il arrivait que parfois l’on me demanda si je n’avais pas aperçu tel ambassadeur ou telle comtesse s’échapper discrètement du palais en compagnie compromettante. Ma réponse était sensiblement la même à chaque fois, j’exprimais mes sincères excuses en expliquant poliment que je ne pouvais pas les éclairer dans leur requête. En vérité, j’étais consternée par ce spectacle mettant en scène de perfides courtisans, tous aussi plus hypocrites les uns que les autres. Ces personnes se pavanaient et gravitaient autour de leur Reine afin de s’attirer les bonnes grâces de celle-ci, sans s’apercevoir que leurs numéros de charme étaient parfaitement risibles. Mes pensées furent détournées par des éclats de voix qui venaient de la cour. Une jeune demoiselle se faisait courtiser par un homme. Elle devait avoir le même âge que moi et la pluie n’altérait en rien ses rires. Peut-être aurais-je pu être à sa place, avoir son insouciance et m’amuser au sein de cette fastueuse Cour. Mais il n’en était rien, j’étais brisée. La trahison de mon oncle Thomas envers notre famille, mon mariage avec un Dudley, famille rivale à la nôtre, l’emprisonnement de mes parents, la mort de mon père provoquée par ces mêmes Dudley, la mort de ce mari détesté et aimé à la fois… Tout cela faisait beaucoup pour une jeune femme de 17 ans. Mes principes et mes idéaux m’avaient été volés tout comme ces vies qui m’avaient été arrachées. Je soupirai en posant mes doigts sur le médaillon que je portais autour de mon cou. D’apparence ordinaire, il fallait connaitre un secret pour l’ouvrir et à l’intérieur se dressait le portrait de mon père. Très petit mais assez ressemblant pour le reconnaitre, Edward Seymour était ainsi toujours près de mon cœur.

Ma mère entra dans ma chambre, me demandant de m’habiller chaudement car elle souhaitait que je l’accompagne à la chapelle du palais. Je ne parvenais pas à comprendre son obsession à se tourner vers Dieu. Comment pouvait-elle concevoir qu’un Dieu existe et accepte des crimes aussi abominables que ceux dont notre famille avait souffert ? Cependant je ne bronchai pas le moins du monde, revêtis une cape couleur pourpre et suivis ma mère et mes sœurs. Mon frère n’était pas avec nous, il devait suivre quelque enseignement chez un tuteur. Nous nous dirigeâmes vers la chapelle, non sans mal à cause de la pluie battante. Une fois à l’intérieur, je constatai qu’il n’y avait personne. Ma mère nous fit signe de nous installer pour prier en silence. Je fermai les yeux, joignis mes mains et fis mine de prier. De nature impatiente, je ne gardai pas cette posture bien longtemps et les rouvris, constatant l’immense concentration de ma mère et de mes sœurs. Ne pouvant plus supporter cette mascarade, je me levai silencieusement et me dirigeai à l’arrière de la chapelle, observant les statues et les tableaux. C’était une grande différence que j’avais pu remarquer en opposition avec les temples auxquels j’avais été habituée depuis ma plus jeune enfance. A l’origine de confession protestante et à présent convertie, je constatais que les églises étaient bien plus décorées que les temples. Plongée dans mes contemplations, je ne vis pas le temps passer. Ma mère m’appela et m’adressa un signe qui indiquait qu’elle rentrait. D’un hochement de tête, elle comprit que je désirais rester un peu plus longtemps. Elle fut sans doute étonnée mais n’y vit aucune objection. En effet, ma mère savait que j’avais perdu la foi mais elle respectait cela, sans doute espérant que le temps panserait mes blessures et m’orienterait de nouveau vers Dieu. J’étais consciente de sa compréhension et l’en remerciais beaucoup. Une fois seule, je continuai ma visite jusqu’à ce que je me trouve face à une statue de la Vierge Marie. Observant la chapelle pour vérifier que j’étais bien seule, je m’adressai ouvertement à elle d’une voix audible. « Je me souviens de son regard, de son sourire qui pansait mes maux. Il me réconfortait, m’apaisait, nul autre que lui n’avait ce pouvoir. Il était une personne de cœur et mon modèle. Il était le soleil qui m’éclairait dans les moments les plus sombres. Et maintenant, il dort. Il dort parmi les anges. » Puis mon regard se durcit et s’embruma sous mes larmes. « Pourquoi ? »


Dernière édition par Anne Seymour le Sam 31 Oct - 13:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le sommeil des anges  Le sommeil des anges Icon_minitimeLun 12 Oct - 21:27



Le sommeil des anges


Feat. Anne Seymour



Il pleut sur Londres. La pluie ne me dérange plus, j'ai l'habitude désormais. Parfois, l'Italie, parfois même la France me manquent... Mais cela ne dure qu'un instant. Car je suis ici pour accomplir une mission divine, et cela me remplit d'une joie pareille à un feu qu'aucune pluie ne pourrait éteindre. J'ai été envoyée dans cette contrée froide et hostile, rebelle au catholicisme et prompte à l'hérésie, afin d'y raviver la vraie foi.
Car il pleut sur Londres, mais il pleut également dans le cœur de beaucoup d'Anglais. et qui pourrait les blâmer ? L'hérésie ne leur a apporté que des malheurs, mais ils le réalisent trop tard... Certains des leurs ont déjà été exécutés. On me reprochera peut-être mon manque de compassion à leur égard, mais je ne parviens pas à ressentir pour ceux-ci la moindre empathie. Ils se sont écartés de la seule foi, et ils devenaient dangereux pour l'équilibre du pays. Je ne peux que comprendre les actes de la Reine Mary, même si nous sommes rares aujourd'hui à partager cette opinion.

Rares, certes, mais je ne suis pas la seule. Je le constate une fois de plus, comme une agréable surprise, lorsque je pénètre dans la chapelle de Whitehall, et que je surprends une famille en pleine prière. Des femmes, toutes. Une qui doit être la mère des autres. Combien d'années que je n'ai plus pensé à ma propre mère ? Les jours me semblent des mois, ici, en Angleterre, tant je suis occupée, mais je sais que ce n'est pas que cela. Je ne veux pas penser à elle, ni au reste de ma famille, c'est ainsi.
Discrètement, très discrètement, parce que je ne veux pas troubler le recueillement délicat de ces femmes inconnues, je recule vers le fond du bâtiment, trouvant un recoin d'ombre où je peux me consacrer à mon tour à la prière. Je n'aime pas être observée lorsque je pense au Seigneur, je ne sais trop pourquoi. Sans doute ce sentiment de vulnérabilité qui ne m'abandonne jamais tout à fait…

Bientôt, des silhouettes se mettent en mouvement et quittent la chapelle, dans un silence seulement troublé par l'écho de leurs pas. Je sors alors de ma cachette, et m'avance dans l'étroite allée centrale, entre les rangées de bancs de bois brun. Mais à ma grande surprise, une voix s'éleva bientôt du devant de la nef. Une voix de jeune fille, peut-être de femme. Une voix blessée, une voix qui appelait à l'aide.
Pudiquement, sans oser m'approcher trop près de l'oiseau blessé qui chantait ainsi, je m'assis sur le banc le plus proche, devant une statue de la Sainte Vierge et écoutai la plainte de ma coreligionnaire, avant de prendre la parole, d'une voix douce.

Il ne faut point demander au Seigneur le pourquoi de ses actes, ma douce enfant. Celui que l'on vous a enlevé repose maintenant à Ses côtés, dans Sa lumière, n'est-ce pas mieux ainsi ?




© Clio


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MessageSujet: Re: Le sommeil des anges  Le sommeil des anges Icon_minitimeSam 31 Oct - 13:01



Le sommeil des anges


ISABELLE MARELLE & ANNE SEYMOUR


Ma dernière parole résonna dans la chapelle puis s’estompa au cœur des épais murs de pierre. Le silence prit possession du lieu de culte avant de se rompre sous le son mélodieux d’une douce voix qui m’était adressée. Je me retournai vivement, gênée d’avoir été entendue. Je séchai rapidement les larmes qui avaient coulé le long de ma joue avant de scruter l’obscurité afin de reconnaitre mon interlocutrice. Elle était assise sur un banc, non loin de la Sainte Vierge, et un pendentif représentant la croix du Christ trônait autour de son cou délicat. J’en conclus donc qu’elle devait être dévouée à Dieu. Son visage était très harmonieux et son extrême pâleur la rapprochait des anges. Comme hypnotisée par cette femme, je m’avançai vers elle et glissai dans un murmure « Qui êtes-vous ? » Il est vrai qu’elle était très belle et sa voix enchanteresse aurait envoûté le diable en personne !

Je ressaisis alors mes esprits en me souvenant du contenu de ces paroles. Mes joues s’empourprèrent face à mon manque de politesse. « Je vous prie d’excuser mon manque de politesse Madame, je n’ai pas pris la peine de répondre à vos paroles. Je suis confuse. » Après avoir balbutié ces quelques mots d’excuse je pris le temps de réfléchir à ce qu’elle avait déclaré quelques instants plus tôt avant de m’exprimer. « Pour tout vous dire, je n’ai aucune réponse à vous donner. Celui qui m’a été pris repose sans doute en paix mais je ne peux m’empêcher de penser que sa place était encore dans notre monde, au sein de sa famille. J’avais encore tant de choses à apprendre de lui… » Mon regard se perdit alors dans les abymes et une vague de souvenir empourpra mon esprit. Je le voyais, heureux, au cœur de ma plus tendre enfance. Certes il était sévère mais il était également compréhensif et très attentionné. Mes lèvres esquissèrent un sourire lorsque je repensai à notre voyage en France. Celui-ci n’avait duré que peu de temps mais je m’étais beaucoup rapproché de mon père. Nous n’étions parti que tous les deux après tout, je n’avais pas eu à le partager avec mes nombreux frères et sœurs. Bien sûr, j’avais conscience que l’amour paternel était indispensable pour tous mais j’avais aussi eu la vanité de me satisfaire de cette complicité exclusive. Ce voyage était le plus beau souvenir qu’il m’avait laissé lorsqu’il partit.

Edward Seymour me manquait terriblement mais je ne pouvais me permettre de montrer tant de chagrin face à cette femme. Pourtant, j’avais le pressentiment qu’elle avait un puissant pouvoir et que c’est elle qui me permettrait de trouver la paix. Son regard tendre et ses gestes attentionnés m’inspiraient la plus sincère confiance. Aussi je m’aperçus que je ne m’étais point présentée. « Je suis Anne Seymour. » Il était inutile d’en dire davantage. J’en étais bien incapable d’ailleurs. Évoquer le souvenir de mon père à voix haute m’était si douloureux que j’aurais été obligé de le noyer dans mon chagrin. J’espérais de tout cœur qu’elle comprendrait l’envers de cette dernière phrase et que, de ce fait, elle ne m’imposerait pas ses interrogations au sujet de la perte que j’avais subie.
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