Sujet: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 10:36
Elizabeth Stafford
« For God's sake, let us sit upon the ground And tell sad stories of the death of kings. »
TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦ Elizabeth Neville, née Stafford AGE ♦ 19 ans DATE DE NAISSANCE ♦ Janvier 1536 ORIGINE ♦ Anglaise, noble et même royale ! SITUATION FAMILIALE ♦ Mariée depuis peu à Sir William Neville, elle est la fille d'Henry Stafford, Ier baron Stafford, et d'Ursula Pole. Avec ses quatre soeurs et ses six frères, ils sont par leur mère les descendants de George de Clarence, membre de la précédente dynastie des Plantagenêts. Par son père, elle est la descendante d'Edward III de Windsor, ainsi que la petite-fille du fameux duc de Buckingham, exécuté en 1521 pour trahison. MÉTIER ♦ Lady Neville, fille de la maison Stafford GROUPE ♦ Noblesse anglaise CRÉDITS ♦ fassylover
LE JOUEUR
PSEUDO ♦ Lila AGE ♦ 20 ans OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Par partenariat TON AVATAR ♦ Tamzin Merchant VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Historique, même si concrètement, on ne sait rien d'elle hormis son mariage ^.^
Audience devant la Reine.
▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ A la face du monde je suis catholique, que voulez-vous que je sois d'autre ? L'heure n'est pas à la tolérance religieuse, c'est même le contraire, et je tiens à ma tête. Le martyr, très peu pour moi, merci. Je n'ai de plus aucun mal à me dire catholique, et Mary Tudor a cru volontiers à ma conversion lors de sa prise de pouvoir. Ne suis-je pas la petite-fille de sa marraine, morte sur l'échafaud pour avoir refusé de se convertir aux nouveaux dogmes prononcés par Henry VIII ? Le fantôme de Margaret Pole me porte chance, grâce à lui je n'ai pas été inquiétée personnellement. Cependant, mon éducation a été tournée vers l'humanisme et la curiosité intellectuelle, et si mon père ne s'est jamais ouvertement converti au luthéranisme, cela ne l'a pas empêché d'entretenir de grandes conversations avec des penseurs et théologiens protestants... Qui ont eu un fort impact sur ma soeur aînée, Dorothy, aujourd'hui exilée sur le continent. Mon époux est du même acabit que mon père : un homme ouvert et respectueux, plus prompt à écouter et à parler qu'à brûler. Si j'ignore encore si je suis catholique ou protestante, si je suis sans doute quelque part entre les deux, je sais que je suis fermement opposée à l'intolérance, qu'elle quelle soit.
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA REINE D'ANGLETERRE? ♦ Je m'en méfie comme de la peste noire, même si elle semble avoir accordé crédit à notre parole. Certes, je dois reconnaître que cette malheureuse Jane Grey n'était pas à sa place sur le trône, que Mary Tudor possède la légitimité pour régner, mais au delà de son intransigeance religieuse, elle n'est pas la femme forte que mérite l'Angleterre. Le mariage espagnol en est une preuve : c'est une faute politique et diplomatique absolument colossale, et elle se trompe si elle espère que notre beau royaume conserve son intégrité par ce biais. Les hispaniques sont des rapaces et tant qu'une parcelle de terre sera vacante, ils l'estimeront comme leur. Et je ne m'étendrais pas sur le sujet houleux de la Sainte Inquisition, qui n'a, encore une fois, rien à faire ici. Au lieu de traîtés favorables à une bonne entente franco-anglo-écossaise, nous voilà en train de plier devant les Habsbourg, au lieu de prétendre mettre fin à leur écrasante domination, nous voilà contraints d'y participer, par la faute de Mary Tudor. Pour cela, je crains la reine autant que je la déteste : ne voit-elle pas vers quel guêpier elle nous conduit ?
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA PRESENCE DES ESPAGNOLS EN ANGLETERRE ET DU MARIAGE DE LA REINE ? ♦ La réponse à la question précédente est assez équivoque, non ? Je hais les espagnols. Je les abhorre. Ils n'ont rien à faire ici, qu'ils s'en retournent de là où ils viennent, et nous laissent en paix ! L'Angleterre ne se portera jamais bien tant que ces colonisateurs des enfers continueront à sillonner ses terres, mais qu'espérais donc Mary Tudor ? Celles et ceux qui se sont battus pour faire de notre nation une nation forte et indépendante doivent se retourner dans leurs tombes, et je n'ose penser à mes ancêtres Plantagenêt qui, là-haut, doivent s'arracher les cheveux en constatant ce qui se passe ici-bas. Philippe et ses acolytes n'ont pas leur place sur nos terres, ne peuvent-ils pas rentrer sous leur soleil, et nous laisser à notre pluie ? Il se murmure que le prince n'apprécie pas l'Angleterre, j'en suis heureuse. Avec un peu de chance, il finira par nous haïr tant et si bien qu'il s’enfuira une bonne fois pour toutes. Quant à l'enfant à naître, je ne me fais pas d'illusion : la reine le perdra avant terme. Étant moi-même issue d'une très nombreuse famille, je sais comment se déroulent les grossesses tardives, et je prie pour que celle-ci ne fasse pas exception à celles qu'aura connues ma mère.
▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Ma cause est celle de ma famille, celle d'où je viens et celle où je vais, quant à ma foi, c'est un mystère inconnu de moi-même. Je garde un profond respect pour Rome il est vrai, dont les préceptes seront toujours liés à ma chère grand-mère Margaret, mais certains aspects des dogmes de Luther et Calvin conviennent à ma pensée, et je me reconnais en eux. J'ignore ce que je serais prête à faire si un quelconque membre de mon clan est menacé, ceux qui pouvaient l'être ont fui, et nous autres avons tous obtenus les faveurs de la reine. Je ne voudrais pas voir mon mari ou nos futurs enfants mis à mal par mes actes, aussi je me contente de penser et de ne parler qu'en privé. C'est un double-jeu qui à cette heure, doit être joué par chacun : je ne veux pas finir comme tant de ces noms sur mon arbre généalogique. Ma grand-mère maternelle morte sur l'échafaud, comme son frère avant elle, leur père avant eux. Mon grand-père paternel exécuté lui aussi, et bien d'autres encore, quel sera le prochain ? Pour qu'enfin cette malédiction cesse, je crois être prête à beaucoup, y compris à louvoyer et à mentir sur quelque chose d'aussi important que la religion. La vie passe avant tout.
Dernière édition par Elizabeth Stafford le Jeu 27 Aoû - 21:06, édité 14 fois
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 10:37
The Unbroken
Mars 1555. Manor of Staindrop, Durham
Ma chère Dorothy,
Les mots me manquent pour dire à quel point ton absence se fait sentir chez nous. Thornbury Castle a un aspect bien terne maintenant que tu n'en passes plus les portes régulièrement, et chacun ici regrette amèrement la distance qui nous sépare. Mais l'adage ne dit-il pas 'loin des yeux, proche du coeur' ? Écris vite à notre mère, elle se fait un sang d'encre pour toi, hier encore j'ai reçu une missive de six pages ! Tu la connais, tu sais à quel point elle peut être inquiète pour trois fois rien, sois assez gentille pour la calmer. Voilà des semaines qu'elle ne cesse d'imaginer Dieu sait combien de scénarios sur les malheurs qui auraient pu vous arriver sur la route de la Suisse. Comment va ton mari Lord Stafford ? Et tes enfants, comment vont mes nièces Elizabeth et Ursula, mes neveux Edward et William ? Celui-ci doit commencer à marcher, non ? Sont-ils en bonne santé ? J'ose espérer que Genève vous convient, puisque au vu de la situation en Angleterre, je crains que vous ne puissiez revenir de sitôt. J'imagine que les nouvelles sont déjà parvenues là où tu résides actuellement, mais si ce n'est pas le cas, laisse-moi te les donner, je préfère que tu les apprennes par moi que par un étranger. Celle que tu surnommais Mary l'Inquisitrice s'est révélée pire que cela, te souviens-tu de ces hommes que notre père a plus d'une fois invités chez nous pour discuter humanités et théologies ? Je t'accorde qu'il a invité bien du monde, mais les noms de John Hooper, Lawrence Saunders, John Rogers et Rowland Taylor t'évoqueront sans doute quelque chose. Ils sont morts, ma chère soeur, ils sont morts tous les quatre sur le bûcher, condamnés pour hérésie ! A-t-on jamais vu chose pareille ? J'ai l'impression terrible que les sanglantes heures de Torquemada et de la Sainte Inquisition d'Espagne sont en train de s'abattre sur notre royaume, c'est une tragédie qui empire à mesure que les navires espagnols affluent sur les berges de la Tamise. Je prie chaque soir pour ces hommes, et ose espérer qu'ils ont trouvé là-haut un monde meilleur où Dieu récompensera leur courage. Pas une fois ils n'ont abdiqué, je gage que peu de gens sont capables d'une telle bravoure. Moi-même en suis profondément incapable, à ma grande honte, je tiens trop à la vie pour m'imaginer finir ainsi. Ou peut-être suis-je lâche ? Sans doute un peu des deux. Et connaissant ta franchise et ton attachement au protestantisme, je dois reconnaître que je préfère te savoir à Genève avec ton mari et tes enfants, plutôt qu'ici en Angleterre. Sois rassurée, toutefois, nous nous portons tous bien : Père passe ses journées à lire et à écrire, quand il ne remplit pas ses fonctions à la cour, Mère se soucie de tout le monde au point d'avoir plus de cheveux blancs qu'à l'ordinaire, nos frères ont conservé leurs charges à la cour royale, et les cadets peaufinent leur apprentissage, nos soeurs montrent qu'elles sont de vraies dames du monde, ou continuent à s'efforcer le devenir. Nous avons tous montré patte blanche, et fort heureusement la reine n'a pas oublié que sa marraine morte sur l'échafaud au nom du catholicisme était notre grand-mère, cela a joué en notre faveur et nous protège, pour l'instant, tant qu'aucun de nous ne commet de bavures. Il va de soi que ton nom n'est jamais prononcé publiquement, tout comme celui de notre cher Thomas (j'y reviendrais), mais sache qu'en privé, toute la famille prie pour toi et les tiens. Je gage d'ailleurs que tu recevras une lettre de notre soeur Anne, qui tient absolument à te montrer le croquis qu'elle a réalisé de son fiancé, Sir Henry Williams. Pour ma part, je me porte comme un charme. Depuis mon mariage, j'ai quitté le Kent pour le Durham, et aussi étonnant que cela puisse paraître, je trouve cette région finalement plaisante, à l'exception des températures et de certaines manières complètement dépassées (j'y reviendrais, là encore). Nous passons également beaucoup de temps à la cour, et quand je ne suis ni ici ni à Londres, je m'en retourne à Thornbury, spécialement quand Père s'y trouve et ne s'attend pas à me voir. C'est nettement plus amusant ! Sir William est un homme charmant et très attentionné à mon égard, tu verrais le boudoir qu'il m'a fait aménager ici, à Staindrop ! Un réel ravissement ! Je le connais encore peu, mais je pense que nous serons bientôt bons amis. J'espère que je ne tarderais pas à tomber enceinte, car qu'est ce qui consolide le mieux un mariage qu'un enfant ? Pour l'heure, rien n'annonce d'heureux événement, mais nous ne sommes unis que depuis un mois, et Mère dit que nous avons tout le temps devant nous. Notre frère Henry, cependant, s'inquiète pour sa propre descendance : voilà deux ans qu'il est marié, et son épouse Elizabeth Davy ne tombe toujours pas enceinte ! Plût à Dieu que je ne connaisse pas un sort similaire !
Voilà donc les nouvelles les plus récentes de notre famille, hâte-toi de me donner des tiennes ! J'en profite pour te demander si tu as reçu la moindre missive de notre frère Thomas, qui n'a rien écrit à l'endroit de notre mère depuis sa fuite en France. Tu imagines dans quel état elle est à présent ! Deux de ses enfants en fuite sur le continent, une belle-fille a la fécondité douteuse, sans compter les malheurs qui s'abattent sur notre beau royaume depuis que Mary Ière est montée sur le trône. Je crois que tout compte fait, j'aurais préféré Jane Grey : point légitime certes, et faible par dessus le marché, mais je suis persuadée que si elle était restée en place, nous n'aurions point eu à subir ces bains de sang. Et histoire de ne pas arranger les choses, voilà que notre oncle le Cardinal commence à se mêler de choses qui ne le concernent en rien ! En l'occurrence, les affaires de notre famille. Évidemment, notre père n'a pas apprécié de le voir nouer des projets de mariages pour nos soeurs Susan et Jane sans le consulter, d'autant qu'elles sont encore fort jeunes, mais il s'est gardé de le mettre à la porte, par égard pour notre mère... Or, celle-ci en avait terriblement envie aussi. Diable, n'est-il pas assez pénible de devoir craindre les espagnols, voilà qu'il nous faut en plus craindre les membres de notre propre famille ? Père dit que c'est justement le propre des grandes familles de ne jamais savoir à qui se fier, mais je trouve cela absolument insupportable. Au moins, ici dans le Durham, je suis peut-être loin de la douceur du Kent, mais je suis aussi très loin des machinations de notre oncle Reginald. Dieu me préserve de le voir arriver pour une visite improvisée ! J'en viens presque à redouter parfois de passer par Thornbury Castle tant je crains sa présence, et quand je songe que la reine envisage de démettre Cranmer de ses fonctions pour le faire Archevêque de Canterbury, je tremble ! Enfin, c'est là une supposition nourrie par notre père, nos frères à la cour, et mon époux, mais je pense qu'ils voient juste. Certes, ce serait une assurance supplémentaire pour la famille, mais enfin... Il est déjà assez insupportable comme cela ! Je gage que même notre très catholique grand-mère n'aurait toléré de le voir ainsi, aussi intolérant et fanatisé. Elle aurait désapprouvé ce bain de sang au nom de Rome, comme elle avait désapprouvé celui au nom d'Henry VIII. Mais la hache du bourreau l'aura fauchée avant qu'elle ait pu constater cet énième désastre. A croire que notre sang est celui, justement, du désastre. Dans mes moments de superstition aiguë, je me demande si tout compte fait, nos ne sommes pas maudits, d'un côté de la famille comme de l'autre. Nous avons parlé de notre grand-mère Margaret, comtesse de Salisbury, exécutée en 1542. Parleras-t-on de notre grand-père Buckingham, descendant d'Edward III et exécuté pour haute trahison en 1521 ? De notre oncle Edward de Warwick, passé aussi sur le billot par ordre de feu Henry VII ? De nos arrières-grands-parents maternels, George duc de Clarence et Isabelle Neville, l'un noyé dans un tonneau de vin, l'autre certainement empoisonnée ? Et le père de celle-ci, Neville comme mon mari, celui que l'on disait faiseur de rois, n'est-il pas mort sur le champ de bataille ? Et nos arrières-grands-oncles, les rois Edward IV et Richard III ? Leur père le duc d'York, mort exécuté ? Et nos cousins Howard, combien d'entre eux auront connu une mort aussi précoce que sanglante ? C'est étrange de songer que notre sang et à la fois celui de la noblesse, de la traitrise, de la royauté et du déshonneur, de la grandeur, de la puissance, et de la chute mortelle. Et il n'est point de sujet qui ne soit à discorde : quand nous ne nous battons pas pour faire les rois, pour espérer ceindre une couronne, nous nous battons au nom d'une croix, pour espérer imposer une vision particulière de la Sainte Parole. Drôle de famille que la nôtre, ma chère soeur, est-ce normal que j'en sois si fière en dépit des malheurs qu'elle a pu, et pourra, connaître ?
Quand je songe à toutes ces effroyables histoires, je m'étonne que notre enfance ait été aussi douce et heureuse. Peu d gens en Angleterre peuvent se vanter d'en avoir eu une semblable, à la fois studieuse et pleine d'amour. Cela est du à nos parents, j'en suis sûre : notre père est un homme cultivé et humaniste, curieux et soucieux de notre éducation, il ne se passe pas un mois sans que je reçoive des livres et des traductions de sa part. Et notre mère, tout aussi cultivée, est une femme douce et respectueuse, aimante, pleine de tendresse pour ses enfants, j'espère être une mère à son image. Au moins ont-ils su nous guider tous vers l'entente et le soutien entre frères et soeurs, une chose heureuse quand je songe à tous ceux de notre sang qui se sont déchirés pour des querelles de pouvoir. A défaut de pouvoir faire confiance à notre oncle, nous pouvons nous fier à nos frères et à notre père, qui nous protégeront. Et mon mari, Dieu soit loué, est un homme de même facture, cela me plait. Par plusieurs aspects, il me rappelle notre père, il ne lui manque plus que la bibliothèque ! A ce propos, je songe de plus en plus sérieusement à la montrer à William : les quelques trois-cent livres en latin ne pourront que lui plaire ! C'est un homme intelligent, je suis sûre que tu le trouverais charmant, si tu le connaissais. Certes, il est catholique, mais son ouverture d'esprit me plait, et nous pouvons échanger nos points de vue pendant des heures. Il a beaucoup de respect pour la religion protestante, et je gage que si il ne s'y intéresse pas davantage, c'est pour ne pas froisser les gens du nord. Comme promis, j'y viens : tous ceux que j'ai pu rencontrer se sont montrés chaleureux et pleins de gentillesse à mon endroit, mais Dieu qu'ils sont superstitieux ! Et ces lieux sont bien mal desservis, les livres et les nouvelles de la cour mettent bien du temps à y parvenir. J'ai l'impression qu'ici, les choses fonctionnent encore comme au Moyen-Âge, alors que Londres se tourne vers la Renaissance, vers la modernité. Dans la capitale, on parle du Nouveau Monde, dans le Durham, certains réclament encore les terres d'Aquitaine que l'Angleterre possédait jadis : comme si l'eau n'avait pas coulé sous les ponts depuis Aliénor ! Vraiment, ma soeur, il est des jours ou je me demande si je ne suis pas revenue en arrière en prenant la route vers Staindrop. Mais je suis ingrate de me plaindre, car ici je suis au centre des attentions, et chacun est plein d'égards à mon endroit. Je crois qu'ils voient en moi plus qu'une noble dame, une fille de rois, porteuse d'un sang prestigieux et d'une lignée hors du commun, et j'en suis fière : j'espère toujours me comporter de façon à ne décevoir personne, ni mon mari ni ses gens, ni notre père. J'ignore si j'y parviendrais toujours, mais je ferais de mon mieux, tu peux me croire. Tu te souviens, je le sais, de notre grand-mère Margaret, et tu sais aussi combien elle me manque encore, je ne puis m'empêcher de songer à elle lorsque j'énumère mes devoirs et que me reviennent les images de ses longues heures passées à arpenter les jardins de Thornbury Castle en sa compagnie, où elle nous expliquait que rien n'était plus précieux et rare que la paix, qu'il fallait à tout prix la préserver, quitte à faire des concessions. Elle aura fait des concessions toute sa vie, nièce de deux rois, fille de duc, mariée à un homme sans titre ni noblesse autre que celle conférée par Henry VII et sa mère, mais n'a jamais failli à ses principes, et en est morte. Finalement, elle aura cessé de courber l'échine et en aura payé le prix fort : Dieu ait son âme si généreuse ! Elle nous aimait, je le sais, peut-être davantage que ses autres petits-enfants, parce-que nous étions nés de son unique fille adorée. Encore aujourd'hui, notre mère pleure tous les 27 mai. Et puisque j'en suis à évoquer notre grand-mère et notre enfance, te souviens-tu des heures d'études à la bibliothèque paternelle ? Te souviens-tu des travaux de traductions imposés par notre père, suivis de ceux d'aiguille imposés par notre mère ? Il est étrange de penser que maintenant, Jane et Susan occupent nos sièges pendant que toi et moi assumons nos nouveaux devoirs. Je me revois enfant en train d'admirer tes broderies, et de rêver de faire les mêmes ! Je revois même parfois chacun des chiens que Père nous avait offert à Noël, mon préféré s'appelait Minuit, car il était tout noir, et la mine de notre frère Edward lorsqu'il s'est rendu compte que l'animal avait mangé ses bottes de cavalerie était juste extraordinaire ! Et les dîners où Père nous narrait l'histoire de notre famille... Ses récits m'effrayaient, et m'effraient encore lorsque j'y songe, mais je garde un doux souvenir de ses moments. J'en profite pour te dire qu'avec ma lettre, tu recevras une copie de la traduction du 'The True Dyfferens Betwen the Royall Power and the Ecclesiasticall Power' d'Edward Foxe, par notre père. Il va de soi que de tels textes sont introuvables dans l'Angleterre de maintenant, aussi je te fais confiance pour la conserver précieusement. Il a récemment acheté sa paix auprès de notre oncle Reginald en lui dédicaçant une diatribe d'Erasme contre Luther, et il parle déjà d'en traduire une seconde, au cas où. Je sais que la nature de ses textes ne te plait guère, mais j'aime le voir traduire, cela aussi me rappelle notre enfance.
Je crains de devoir cesser ici ma missive, Sir William me fait savoir que ma belle-mère nous attend pour dîner. J'ai beaucoup parlé de nous, mais surtout de moi, aussi je compte sur toi pour ne me parler que de toi dans ta réponse. Salue ton mari, embrasse tes enfants, dis leur que leur tante Lizzy les aime et prie pour eux. Je trouverais le moyen de vous faire parvenir de petits objets, des cadeaux peut-être, il y a un fabriquant dans Londres qui façonne des jouets exquis pour les enfants. Je t'embrasse, ma chère soeur, et je t'envoie tout l'amour que je peux extraire de la part qui revient à mon mari ! Malgré toute l'affection que j'ai pour nos soeurs, aucune d'elles ne vous égale. Bonne chance, ma chère Dorothy, où que tu sois. Cela ne t'aidera peut-être pas, mais j'espère que tu trouveras du réconfort dans l'idée que ta soeur t'aime, pense à toi et prie pour toi. Au revoir, ma chère soeur, j'espère que de jours meilleurs se lèveront bientôt, et que je pourrais enfin te serrer dans mes bras. D'ici là, que Dieu te garde !
Lizzy
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Dernière édition par Elizabeth Stafford le Jeu 27 Aoû - 19:45, édité 8 fois
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❝ Invité ❞
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 10:39
Elizabeth, quel beau perso nous avons là ! Je te souhaite la bienvenue Et bon courage pour ta fiche !
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❝ Invité ❞
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 10:49
Bienvenue par ici Avec la jolie Tamsin
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 10:49
Bienvenue à toi bon courage et amuses toi bien :p
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❝ Invité ❞
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 11:40
Bienvenue !
Courage pour ta fiche et amuse-toi bien parmi nous
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 12:51
Bienvenue Elizabeth Bon courage pour ta fiche
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❝ William Cavendish ❞
♱ all we need is faith ⚔
♕ Métier : duc de Devonshire ♕ Age : 42 hivers, un âge bien avancé. ♕ Religion : catholique aux yeux de tous, mais a toujours eu un coeur protestant. ♕ L'avatar a été fait par : swan (avatar) / ASTRA (signature) (& BONNIE pour les icons) ♕ Mon nombre de messages est : 2192 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 5 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 26/02/2014 ♕ Mon pseudo web est : proserpina ♕ Mes autres visages : George Hastings
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 13:00
bienvenue parmi nous Elizabeth suuper perso et très bon choix d'avatar bon courage pour ta fiche
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❝ Elizabeth Tudor ❞
Admin ♛ « Princesse et bâtarde d'Angleterre. »
♕ Métier : Princesse d'Angleterre ♕ Age : 25 ans ♕ Religion : Celle que me dictera ma souveraine. ♕ L'avatar a été fait par : fassophy ♕ Mon nombre de messages est : 3524 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 11 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012 ♕ Mon pseudo web est : Mari-Jane ♕ Mes autres visages : Antanasya Cavendish - Constance Bennet - Edward Seymour
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 13:11
Tamzin et une descendante des Plantagenêt, je suis totalement fan Si tu as des questions surtout n'hésites pas Bon courage pour la rédaction de ta fiche
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 13:19
Une Stafford, c'est Anne qui va être contente ! Et avec Tamzin Merchant, en plus !
Bon courage pour ce personnage qui promet !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 13:21
Bienvenue avec ce perso qui, je le sens, va envoyer du lourd Il nous faudra absolument un lien avec mon dc Anne (Somerset) Hâte de voir ton histoire
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mar 25 Aoû - 16:19
Bienvenue sur le forum et bon courage pour la fiche !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mer 26 Aoû - 17:39
Bienvenue à toi
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❝ Mary Sidney ❞
La Noblesse Anglaise
♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Mer 26 Aoû - 20:09
Bienvenue sur TTB avec ce superbe personnage ! Elizabeth dépotte sérieusement, et en plus, elle est protestante, youhou ! En me perdant dans les méandres de la généalogie made in Wikipédia ( ), j'ai réalisé que Liz avait un lien familial avec mon DC Thomas Howard (éloigné certes, mais quand même ). Cela dit, vu la malchance des Howard et Stafford/Pole, je ne sais pas si c'est une bonne idée de les associer .
Bon courage pour le reste de ta fiche !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Jeu 27 Aoû - 19:47
Merci à tous de votre chaleureux accueil J'espère que ma Lizzy vous plaira, je ne suis pas très douée pour les fiches... J'ai terminé, d'ailleurs, c'est plutôt court mais je pense développer certains points dans la partie 'journal intime'
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Jeu 27 Aoû - 20:52
Félicitation!
Et te voilà validée, tu as une jolie plume ! Je me suis régalée en lisant ton histoire :3 Par contre pour Philippe, il n'est pas encore Roi enfin il ne se nomme pas Philippe II ( pour tes questions), il le devient seulement en octobre 1555. Sinon, tout est bon ! Ton personnage est intéressant lié à la fois aux Woodville, Stafford, Howard et à la royauté Amuses toi bien
Et voilà, tu es validé et pour toi une longue aventure commence, pour commencer à jouer avec nous, il va falloir travailler un peu et faire votre fiche de lien et de rp[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], comme ça tu auras le grand bonheur de te faire harceler par les membres du forum.
Par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], tu peux aussi faire une demande de rang et d'habitations, bah oui être SDF, c'est pas toujours drôle surtout à l'époque
Si tu veux, tu peux créer un ou des scénarii, pour faire une famille, des amis, un compagnon ou une compagne, ça se passe par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]!
Après tout pour bien commencer sur le forum, tu peux tout aussi bien passer par le flood et les jeux, c'est la meilleure porte à prendre pour une meilleure intégration [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Maintenant tu sais tout sur tout et ton aventure à Londres peut parfaitement commencer
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN » Jeu 27 Aoû - 21:05
Merci, je vais corriger ça pour Philippe Ravie que cela t'ai plu
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Sujet: Re: ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN »
ELIZABETH STAFFORD ♔ « UNBOWED, UNBENT, UNBROKEN »