Margery Emilia von Hohenstaufen de Hesse-Darmstadt

" Edel macht das gemüth, nicht das geblüt. " " La noblesse est au cœur, bien plus que dans les veines. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Margery Emilia von Hohenstaufen. AGE ♦ Vingt-quatre ans ans. DATE DE NAISSANCE ♦ Un dix février, de l'an de grâce quinze cent vingt neuf. ORIGINE ♦ Germanique, de mère anglaise cependant. SITUATION FAMILIALE ♦ Orpheline et éternelle célibataire. MÉTIER ♦ Soeur du Grand Duc de Hesse-Darmstadt, ambassadrice et voyageuse hors pair, si on peut considérer ça comme un métier. GROUPE ♦ Étrangers. CRÉDITS ♦ Tumblr & Vanaheim. LE JOUEUR PSEUDO ♦ Vanya. AGE ♦ 17 ans. OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Google, si je ne m'abuse. A moins que ce soit par top-site. TON AVATAR ♦ La ravissante Anna Popplewell. VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif. VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Non, merci ^^

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Je suis protestante. Mes parents étaient protestants. Mon frère est protestant. Ma famille, tous les miens ont été élevés, ou ont adhéré pour les plus âgés, aux thèses de Martin Luther, ce moine réformiste issu du nord de l'Empire. Je suis profondément pieuse et croyante, profondément rigoriste aussi. En opposition totale avec Charles Quint, puis maintenant Philippe II, les miens ont profité de leur pouvoir et de leur influence pour protéger au maximum les protestants du Lände qui est le notre depuis des siècles. Ce n'est pas qu'une affaire de sentiments religieux, c'est une affaire de famille : une Hohenstaufen de la famille des Hesse-Darmstadt ne peut se permettre de devenir catholique, ne serait-ce que pour le symbole. En ce qui concerne les changements religieux des îles britanniques, j'avoue que je reste perplexe. Ni catholiques ni luthériens, les anglicans ont, avec leur schisme, isolé l'Angleterre du reste du monde, et ce en dépit de l'alliance faite avec la Ligue Protestante lors du mariage d'Henry VIII et d'Anne de Clèves. Pour le bien de ce pays, j'espère seulement qu'avec l'arrivée de la Reine Mary les répressions ne seront pas trop sanglantes. Je puis aider les protestants du Saint Empire, pas ceux d'Angleterre, même si j'aimerais pouvoir. Pourvu que ma religion ne m'oblige pas à plier mes bagages, moi qui aimerais tant rester en Angleterre encore quelques temps !

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Une femme forte, une femme "à poigne", comme le dit l'expression. J'admire son courage et sa volonté, sa pugnacité aussi : toutes ne seraient pas capable de guider une armée à travers Londres pour la reconquête d'un trône. Nul doute qu'il s'agit là d'une très forte personnalité, une personnalité admirable. Cependant, je crains que son fanatisme ne crée de forts dommages dans le pays d'Albion, où j'ai posé les pieds il y a peu. Seul le temps nous le dira, après tout ! Mais ainsi que je l'ai dit à mon frère par lettres, c'est une femme qui force l'admiration et le respect. Que dit Machiavel dans ses écrits ? Qu'un Prince ne doit pas être aimé, mais craint. Je ne doute pas un instant que Mary Tudor sera crainte de tous. Respectée, je l'ignore : la proportion de protestants en Angleterre est plus forte qu'on ne l'imagine et ceux-ci ne doivent pas voir d'un très bon oeil la montée d'une anglo-espagnole au pouvoir. Moi-même suis dans une position ambivalente : les miens sont connus pour avoir opposé une résistance peu appréciée à Charles Quint et son fils Philippe qui, si les rumeurs sont avérées, devrait épouser la Reine Mary.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Une colombe jetée dans la fosse aux lions, selon moi. La pauvre était utilisée comme un pion par son beau-père, son père, son mari, elle n'avait pas le pouvoir de résister face à une personne telle que Mary Tudor. En la plaçant sur le trône, les protestants n'ont pas fait le bon choix : ils auraient dû placer quelqu'un d'autre, ou laisser Mary accéder à la place qui reste la sienne par le sang. S'ils avaient laissé faire, peut-être aurait-elle été moins redoutable pour les protestants... Mais ceux-ci ont gâté les débuts de son règne et cela, je doute qu'elle l'oublie. La réplique sera sanglante : Mary n'est elle pas la fille d'Henry VIII ? La pauvre Jane Grey sera sans nul doute une de ses premières victimes de la nouvelle Reine, ne serait-ce que pour le symbole. Politiquement parlant, libérer cette jeune fille de seize ans serait vu comme un signe de faiblesse de sa part, hors Mary Tudor ne peut se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse. C'est fort triste, car la demoiselle est très jeune et encore innocente, mais elle risque de subir le même châtiment qu'Anne Boleyn ou Katherine Howard. Si les protestants ne se font pas oublier assez vite, les choses prendront une tournure que je n'ose imaginer.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Je ne suis pas anglaise, je suis germanique, et en dépit de mes voyages, mon coeur est germanique. Ma cause est celle des miens, ma foi est celle des miens. Ici, et en dépit de ma discrétion volontaire à ce sujet, chacun sait fort bien que je suis protestante. Mon statut d'étrangère à la cour, de même que mon nom des plus aristocratiques et ma famille ancienne et puissante me protègent. Pour combien de temps ? Mary Tudor ne peut rien contre moi, elle est suffisamment intelligente pour comprendre que mon frère tient tête à son potentiel futur époux et qu'il possède une armée redoutée dans tout le Saint Empire. On est puissant ou on ne l'est pas ! En dépit de mon affection pour l'Angleterre et son peuple, si les choses tournent au vinaigre pour moi, je m'en irais vers d'autres terres sans plus tarder. Mais je ne souhaite pas que cela advienne, ou du moins le plus tard possible : j'aime ce pays et je compte bien y rester encore quelques temps ! Mon frère n'a aucunement besoin de moi et nous correspondons par lettres, je sais qu'il me défendra quoi qu'il advienne, alors à quoi bon se faire du souci ?

Celui qui tiendra jusqu'à la fin, celui là sera sauvé

- Herr Angermüller ? Sommes-nous bientôt arrivés ?
- Bientôt, madame. A moins d'un gros problème ou d'un changement du sens des vents, nous arriverons à Londres d'ici quelques heures. Deux ou trois, je dirais.
- Est-ce la côte que nous distinguons là-bas ?
- Ja, madame. Allons, vous autres, activez vous au lieu de bailler aux corneilles ! Je ne voudrais pas attendre demain matin pour jeter l'ancre dans la Tamise. Schnell !

Le capitaine esquissa un salut à l'attention de Margery puis s'en retourna guider ses hommes. Entre temps, la bien-née lui répondit par une profonde révérence et tourna les talons pour se rendre vers ses propres quartiers, au centre du navire. Habituée aux voyages en mer, chose assez étonnante pour une noble dont le Lände natal se trouvait au beau milieu du continent, elle ne craignait guère la houle ou la force des vents du large. Des voyages, elle en avait fait d'autres, et vers des destinations bien plus lointaines. La germanique ferma derrière elle la porte de ses appartements, où quelques caméristes s'occupaient de plier ses affaires dans des coffres de bois noble. A son arrivée, elles se levèrent et la saluèrent avant de retourner à leurs tâches.

Margery s'assit sur son large lit, pensive. Bientôt, elle serait en Angleterre. Les dernières nouvelles qu'elle en avait eu dataient de quelques jours, alors que la toute jeune Jane Grey venait d'être couronnée Reine d'Angleterre, d'Irlande et de France. Un des messagers de son frère l'avait prévenue peut avant qu'elle ne prenne la mer. Afin de rassurer son aîné, elle avait promis qu'elle lui écrirait dès son arrivée sur le sol britannique. D'ailleurs, elle avait déjà commencé la lettre. Tout à ses affaires et en tant que Grand Duc de Hesse-Darmstadt, Willhem von Hohenstaufen ne pouvait plus se permettre d'accompagner sa cadette au cours de ses pérégrinations. Sa présence protectrice manquait quelque peu à la jeune femme, qui aimait son frère sans doute plus que n'importe quel homme de la Terre. Margery avait perdu son père alors qu'elle n'avait que quatre ans et c'était son aîné, âgé de quatorze ans a l'époque, qui l'avait menée dans la vie comme un père l'aurait fait avec sa fille. Devenu Grand Duc après la mort de Heinrich von Hohenstaufen, les charges familiales n'avaient jamais été un problème pour lui. Lorsque, quelques années après, Mathilde avait suivi son époux dans la tombe, les pleins pouvoirs étaient revenus à Willhem.

Margery soupira : où qu'elle aille, son frère lui manquait, et ce en dépit d'une correspondance des plus assidues. Néanmoins, elle était enchantée de voyager et de venir en aide à son cher aîné.

- Attention à la façon dont vous pliez ces robes là, Alice, le tissu est fort fragile.
- Pardon, madame... Comme ceci, c'est mieux ?
- Oui, continuez ainsi.
- Je ne crois pas avoir déjà vu une telle matière... Elle est si fine. Pardonnez ma curiosité, mais d'où vous viennent ces robes ?
- De Chine. Du moins, le tissu en vient. Les robes ont été taillées à Darmstadt, en revanche.

La noble germanique sourit à sa camériste avant de lui indiquer, d'un signe de tête, de continuer à plier et ranger ses robes. La petite jeune fille n'avait que treize ans et était au service de Margery depuis seulement quelques semaines, aussi sa maîtresse lui pardonnait-elle volontiers ses questions incessantes et ses petites erreurs. Elle apprendrait vite, de toute manière.

Mettez ma robe de velours rouge de côté, je vous prie, ordonna t-elle en voyant passer ladite robe devant ses yeux.

Puis elle se leva et entreprit de ranger ses nombreux livres dans les coffres prévus à cet effet. Sans cesse en voayge de part et d'autre du monde, elle s'accompagnait toujours de bagages pour le moins imposants, remplis d'autant de tissus, bijoux, ouvrages et objets insolites ramenés de ses allées et venues. C'était une des nombreuses choses qu'elle avait en commun avec Willhem : cette passion pour la recherche et les découvertes, cette soif de connaissances, ce besoin quasi-vital de bouger sans cesse vers de nouveaux horizons. Leurs premiers voyages, ils les avaient fait ensemble : vers l'Angleterre, l'île natale de leur mère, vers la France ou le Danemark, l'Autriche-Hongrie, les Pays Bas, les Flandres. Quand leur mère Mathilde s'éteignit, en 1536, l'aîné et chef de famille se trouva dans l'obligation de se consacrer entièrement au Lände qui était le sien par héritage. Des années passèrent sans qu'aucun des enfants de Hesse-Darmstadt ne quittât le Saint Empire Roman Germanique. En frère aimant et attentionné, Willhem von Hohenstaufen avait lui-même supervisé l'éducation de sa cadette Margery.