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Nous nous situons aux alentours de mai 1558. Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.
Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais. N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité. |
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| ❝ Mary Sidney ❞ La Noblesse Anglaise ♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard | Sujet: 'Here all alone in silence might I mourne' (Lyra Vaughn) Jeu 15 Aoû - 13:43 | | | Dix jours. Cela faisait dix jours que Mary Sidney pleurait la mort de son père, seule. Le bon peuple de Londres n’avait eu que faire de voir tomber la tête du duc de Northumberland. Ce n’était pour eux qu’un amusement, le spectacle d’une journée qui plus tard leur reviendrait de temps en temps lorsqu’ils écouteraient les comptines que les enfants chanteraient pour commémorer dans une sombre moquerie ce jour funeste pour les Dudley. Et tandis que la vie reprenait son cours normal quelques heures seulement après l’exécution, Mary Sidney s’était murée dans le silence. Rentrée chez elle dans un état lamentable, le visage ruisselant de larmes, elle avait couru s’enfermer dans sa chambre pour ne plus en sortir pendant trois journées entières. Aucun domestique, ni même sa fidèle Rebecca n’avait pu entrer, et ce fut au matin du quatrième jour qu’enfin, Lady Mary consentit à accueillir auprès d’elle une présence humaine. Sa suivante, puisque c’était elle qui était parvenue à convaincre Mary de la laisser entrer, avait découvert dans la chambre de sa maîtresse un amas de lettres, toutes rédigées de la main de feu le duc de Northumberland. Certaines s’adressaient à Mary et Katherine, les enjoignant à se montrer douces et serviables, d’autres leur rappelaient à quel point il était important qu’elles se montrent assidues dans leurs études. Beaucoup de lettres s’adressaient aux précepteurs des enfants Dudley, et contenaient des indications quant à leur enseignement. Celles écrites pour Mary, et uniquement pour elle, se faisaient plus rares, mais la jeune femme les avait à nouveau décachetées pour les lire, les relire, encore et encore. Elle admirait l’écriture de son père, et chérissait les quelques mots tendres qu’il glissait pour sa fille. Et si elle avait vu, le 22 août 1553, sa tête tomber sous le coup du bourreau—du moins était-ce le souvenir qu’elle gardait de cette journée, même si plus tard elle douterait d’avoir réellement vu son père mourir, et croirait se rappeler s’être caché les yeux—elle avait encore du mal à se dire que le duc de Northumberland, ce héros de droiture et figure de proue du clan Dudley, avait bel et bien rejoint son Créateur. Mais qui pourrait-donc blâmer le chagrin d’un fille pleurant la mort de son père ?
En ce matin du dixième jour, Mary avait consentit à ce que l’on allume un feu dans sa chambre, ce que Rebecca s’était empressée de faire elle-même, soulagée de voir que sa maîtresse sortait peu à peu de sa torpeur. On fit porter timidement un repas à la jeune femme, les domestiques de la maison n’osant guère troubler le chagrin de Mary. Depuis la mort de John Dudley, toute la maison était en deuil et chacun devait se vêtir de noir. Henry avait simplement fait savoir que les servantes chargées des commissions et autres allers et venues à l’extérieur étaient autorisées—et même conseillées—à s’habiller de façon normale lorsqu’elles sortaient. Car porter le deuil d’un homme considéré par tous comme un traître pouvait éveiller quelque suspicion concernant la loyauté des Sidney envers la nouvelle souveraine.
Aussi, lorsqu’on annonça la venue d’une certaine Lady Lyra Godolphin, la plupart des domestiques se crispèrent dans leur tâche. S’ils connaissaient bien la jeune femme pour l’avoir accueillie plusieurs fois alors qu’elle était invitée par leur maîtresse, ils ne pouvaient s’empêcher de craindre qu’elle ne colporte la nouvelle de ce deuil général.
‘Allons-donc, elle est muette, comment voulez-vous qu’elle parle ?’ tenta de rassurer Old Meg, la fidèle gouvernante. ‘Quand elle vient voir Lady Mary, elles discutent ensemble,’ répondit l’apprenti cuisinier. ‘Et crois-tu donc que notre maîtresse la laisserait entrer si elle n’avait pas confiance en elle ?’ poursuivit Old Meg. ‘Maintenant retourne au travail. Retournez tous à vos places et faîtes bonne figure si vous croisez Lady Lyra.’ Les ordres de la gouvernante furent sans appel, et chacun reprit sa place, non sans angoisse qu’il ne leur arrive quelque malheur. Old Meg se tourna vers Rebecca qui était restée jusque là assise sur un tabouret près du feu, l’air boudeur. ‘Va-donc prévenir Lady Mary qu’elle a une visiteuse et… essaye de la faire sourire. A-t-elle mangé le porridge que je t’avais demandé de porter ?’ L’adolescente hocha la tête en silence et fit mine de se diriger vers l’escalier qui menait à la chambre de sa maîtresse quand la vieille gouvernante lui lança une ultime directive—répétée pourtant des dizaines de fois : ‘sois aimable avec Lady Lyra !’
La nouvelle de la venue de son amie sembla ravir Mary, ou du moins la distraire un temps soit peu de son chagrin. Rebecca termina de la coiffer sans un mot, renfrognée comme à son habitude lorsqu’il s’agissait de recevoir celle qu’elle considérait comme une ennemie. Néanmoins, sa maîtresse ne remarqua rien, jetant un coup d’œil distrait dans un miroir pour vérifier que tout était en ordre dans sa tenue. Son visage était pâle, comme sous le coup d'une maladie qui lui aurait fait tenir le lit pendant plusieurs jours. Mais elle avait beau être rongée par la tristesse, elle savait qu’il lui faudrait tôt ou tard reparaître au grand jour et faire bonne figure, ne serait-ce que pour son époux, ou en hommage à la mémoire de son père. A cette pensée, elle se souvint du désordre de toutes les lettres éparpillées par terre et entreprit de les ramasser avec Rebecca avant d’envoyer cette dernière, les bras encore chargés de tous ces papiers, chercher Lady Lyra pour la mener à la bibliothèque ; Mary l’y rejoindrait. Et voilà la pauvre suivante, courant vers l’entrée, puis revenant vers la chambre poser les lettres en vrac sur le lit de Mary—elle aurait encore à courir pour les trier et les ranger—repartant chercher cette visiteuse indésirable qu’elle salua froidement et guida jusqu’à la bibliothèque sans un mot. Mais lorsque Lyra entra pour rejoindre Mary, elle était seule. Lady Sidney n’y prêta qu’une attention passagère avant de saluer son amie.
‘Lady Lyra, comme je suis heureuse de vous voir ici. Votre présence égaye mes tristes jours…’ Il y eut un temps de silence, avant que Mary ne reprenne, essayant de faire bonne figure : ‘auriez-vous quelques nouvelles qui nous apporteraient à tous ici un peu de joie ? Ou d’espoir ? Oh, mais j’oubliais : avez-vous besoin de papier ou en avez-vous avec vous ? Je devrais certainement dénicher quelque chose par ici… Ou j'enverrais Rebecca en chercher.’
Dernière édition par Mary Sidney le Jeu 22 Aoû - 11:00, édité 1 fois |
| | | ❝ Invité ❞ | Sujet: Re: 'Here all alone in silence might I mourne' (Lyra Vaughn) Mar 20 Aoû - 16:14 | | | Lyra avait revêtu une robe de teinte noire avant de quitter sa demeure londonienne pour celle des Sydney. Elle ne doutait point que même dix jours après l'exécution de feu le duc de Northumberland, la maisonnée serait en grand deuil, recueillement dissimulé aux yeux de chacun sans doute mais une fois à l'intérieur, elle devrait en être témoin. Or cet habit noir, voilà une attention que l'hôtesse des lieux apprécierait, sans doute y serait-elle même sensible ? Lyra l'espérait ainsi. Officiellement ne s'agissait-il pas de leur cause ? Le duc avait été sacrifié sur l'autel des ambitions de Mary Tudor, ce qui touchait de plein fouet tous ceux qui se battaient sans relâche en faveur des Grey. Sans ostentation Lyra pouvait par conséquent, se permettre de porter le deuil aux yeux des Sydney, puisqu'elle partageait soi disant leur sympathie et en toute logique maintenant leur douleur. Plus elle parviendrait à s'attirer l'affection de la jeune femme, plus sa mission ne s'en porterait que mieux. Ce décès avait dû fragiliser la jeune Mary, l'occasion était inespérée de s'attirer quelques confidences de sa part sur ses projets ... Parfois, l'ancienne chanteuse lyrique se morfondait dans une culpabilité sourde dès qu'elle quittait ces lieux. Elle n'était pas d'un naturel faux, sournois, calculateur mais sa loyauté envers la reine devait faire taire ses scrupules. Elle s'y efforçait du mieux qu'elle le pouvait.
Au sein de la demeure, elle n'avait rencontré que peu d'ennuis. La jeune Mary confortée par la confiance qu'elle éprouvait envers l'homme que la reine avait acheté pour l'introduire, n'avait jamais laissé apercevoir une quelconque appréhension à son égard. Lyra était donc arrivée en terrain presque conquis, sans s'être battue pour obtenir un accueil plus que chaleureux. Mais cela n'était pas tout que d'être reçue aimablement, il lui avait fallu et il lui fallait encore obtenir l'affection de la jeune Sydney étape par étape. C'est au cours de cette chasse aux sentiments, que Lyra avait rencontré un adversaire de taille. Une personne bien décidée à ne pas lui permettre la partie facile, à ne plus laisser atteindre le cœur de sa maîtresse pour lier une profonde amitié. Cette personne était Rebecca, une des suivantes et protégée de la noble dame et sa mine renfrognée dès qu'elle se présentait dans les appartements de Mary, ne laissait aucun doute sur ses pensées. Une guerre froide semblait s'être déclarée entre les deux femmes. Et ce jour là, lorsque Lyra entra dans la demeure à la suite de l'intendante, elle trouva plusieurs visages apeurés bien que souriants par convenance, et bien entendu elle croisa Rebecca plus antipathique que jamais.
- Lady Godolphin, bonjour. Suivez-moi, lady Mary est à la bibliothèque.
Lyra inclina la tête pour acquiescer et laissa son ample manteau à une domestique. Aucune amabilité, un ton froid et cassant, rien n'était changé. Cela paraissait beaucoup lui coûter à cette suivante, de la conduire auprès de Mary. Il fallait décidemment qu'elle écarte Rebecca de sa route et de ses progrès. Elle se révélait être un danger. Qu'allait-elle faire si cette dernière décidait de rester auprès d'elles ? Mary aurait peut-être quelques retenues à se livrer ! Il fallait absolument profiter de l'occasion pour parvenir à la toucher, à connaître ses pensées secrètes et pour ça, elle devait être seule avec elle. Comment pouvait-il se débarrasser d'elle de façon discrète tout au moins pour quelques minutes voire quelques heures au meilleur des cas.
Avisant soudain une petite porte entrebâillée qui donnait sur une petite pièce vide, elle feint un gémissement et une sorte de malaise, se retenant à l'un des murs tout près de cette fameuse porte. Rebecca ne put que la rejoindre, bien que grimaçant à l'idée de lui porter secours.
- Qu'avez-vous ?
Pour toute réponse, Lyra porta la main à son ventre. Rebecca ouvrit la lourde porte de ce qui était la blanchisserie et lui fit signe de s'asseoir sur l'un des bancs en bois où l'on posait le linge. Dans un coin de la pièce, elle aperçut quelques clous et des clefs.
- Ne bougez pas, je vais vous chercher un verre d'eau.
Lyra fit mine de refuser l'aide, et une fois les talons de Rebecca tournés, elle ne se fit pas prier cependant pour se lever et saisir plusieurs clefs et en essaya pour chacune le mécanisme jusqu'à trouver celle qui ouvrait ou fermait c'est selon, cette fameuse porte. Puis elle se dissimula au coin d'un long couloir, patientant le retour de Rebecca. Cette dernière ne tarda pas à revenir, dès qu'elle fut à l'intérieur, Lyra se glissa derrière elle et tandis que la suivante la cherchait dans la pièce, elle claqua la porte avant de faire tourner la clef à double tour à l'intérieur de la serrure. Derrière, Rebecca tambourinait et appelait mais ses coups et ses cris étaient amoindris par l'épaisseur de la porte. On ne l'entendrait pas de sitôt, cette aile ne semblait pas être très empruntée par le personnel à cette heure. Pour s'innocenter de toute implication, son excuse était toute trouvée, elle s'était sentie mieux - puisque cela n'était rien et qu'elle avait tenté de le lui faire comprendre par des gestes - et s'était donc rendue auprès de Mary, seule. Mais pour se disculper plus encore, sa voix si grave, sa voix d'homme pour une fois fut une bénédiction. Elle l'éleva assez pour que Rebecca puisse l'entendre, mais pas assez pour lui laisser espérer qu'une personne aurait pu l'entendre :
- Quelle idée de laisser cette pièce ouverte et les courants d'air ? Ils vont m'entendre.
Satisfaite de cette manœuvre sournoise, Lyra prit la direction de la bibliothèque où se trouvait la jeune Sydney. Celle-ci l'accueillit comme toujours avec une grande amabilité.
' Lady Lyra, comme je suis heureuse de vous voir ici. Votre présence égaye mes tristes jours…’
Un sourire à la fois joyeux et compatissant étira les lèvres de la fausse lady Godolphin.
‘ Auriez-vous quelques nouvelles qui nous apporteraient à tous ici un peu de joie ? Ou d’espoir ? Oh, mais j’oubliais : avez-vous besoin de papier ou en avez-vous avec vous ? Je devrais certainement dénicher quelque chose par ici… Ou j'enverrais Rebecca en chercher.’
Il est vrai qu'elle interprétait à merveille les muettes dès qu'elle se trouvait en habits féminins que ce soit à la cour ou après de particuliers. Elle sortit avec bonhommie un parchemin de sa manche, pensant toujours à prendre du papier sur elle et s'avança vers l'un des secrétaires de la bibliothèque. Elle y écrit les mots suivants :
" Je suis de tout coeur avec vous Madame ... Reposez vous en tout sur moi ... "
Elle releva un instant la tête vers son interlocutrice avant de retremper la plume dans l'encrier.
" Un espoir, je le souhaite madame. Un très bon ami projette ...
Elle marqua une pause comme si elle hésitait à poursuivre.
" de faire évader la reine de la Tour. Il est à vos ordres madame. "
De cela elle était certaine, puisqu'il s'agissait de son propre mari, chose que lady Mary ignorait comme beaucoup d'autres. Elle pouvait même lui donner quelques détails que la noble dame pourrait vérifier, sauf le nom de son époux qu'elle ne voulait pas mettre en danger. Voilà une introduction qui était une très bonne entrée en matières. Le poisson allait-il mordre à l'hameçon ? |
| | | ❝ Mary Sidney ❞ La Noblesse Anglaise ♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard | Sujet: Re: 'Here all alone in silence might I mourne' (Lyra Vaughn) Sam 11 Jan - 1:00 | | | Tout était calme dans la bibliothèque, hormis le murmure du froissement de tissu lorsque les deux jeunes femmes s’assirent. Tandis que Lady Lyra se saisissait d’une plume et d’une feuille de papier afin de converser avec Mary, cette dernière remarqua que son invitée portait une robe noire. Ses lèvres s’étirèrent d’un triste sourire à la pensée que ce vêtement se faisait le témoin muet d’un soutien envers sa famille. Assurément, Lady Godolphin ne pouvait être qu’un appui solide, au même titre que Rebecca. Après tout, ne venait-elle point rendre visite à Mary alors que de grands noms de la cour autrefois partisans du Duc de Northumberland et du Protestantisme lui tournaient à présent le dos, peignant sur leurs visages des mines renfrognées à la vue de Lady Sidney ?
Le bruissement de la plume sur le papier ramena bien vite Mary à la réalité. Lady Lyra avait déjà tracé d’une main légère quelques mots de réconfort que la jeune femme n’eut aucune peine à déchiffrer.
« Je suis de tout cœur avec vous Madame… Reposez vous en tout sur moi… »
Toute émue de lire des paroles qu’elle avait cent fois rêvé d’entendre prononcées par des ‘amis’ ou des connaissances des Dudley, Mary porta son regard empli de gratitude sur celle qu’elle considérait de plus en plus comme une confidente. Elle voulut remercier Lady Lyra pour sa bienveillance, mais les mots n’eurent pas le temps de franchir ses lèvres. A nouveau, le bruissement de la plume reprit. Etait-ce une impression ou Lady Lyra avait-elle adopté une allure plus rapide dans son écriture ? Curieuse, Mary se pencha un peu plus et, fronçant les sourcils, elle parvint à distinguer par-dessus la manche de son amie d’autres mots.
« Un espoir, je le souhaite madame. Un très bon ami projette… »
Un espoir ? Lady Sidney sentit les battements de son cœur s’accélérer. Il y avait bien longtemps qu’on ne lui avait point parlé—ni écrit—à propos d’un espoir pour les Dudley. Mais alors que l’impatience de Mary grandissait, Lady Lyra s’interrompit. Pendant quelques secondes, sa plume resta suspendue en l’air, retenant avec elle le mystère de ce curieux espoir. La jeune femme sembla hésiter, puis reprit finalement sa copie, achevant là le suspense pour Mary qui, ni une ni deux, termina sa lecture.
« …de faire évader la reine de la Tour. Il est à vos ordres madame. »
L’entrée fracassante de Mary Tudor suivie d’un bataillon armé dans la bibliothèque n’aurait pas eu un effet différent sur Lady Sidney qui, sous l’effet de la surprise, entrouvrit légèrement la bouche dans un ‘o’ muet. Le choc d’une telle révélation la sciait littéralement. Bientôt, l’affolement la gagna et ses mains, parcourues de mouvements fébriles, se posaient tantôt sur la table, tantôt sur sa jupe, ou couvraient sa bouche comme pour empêcher la jeune femme de prononcer quoi que ce soit. Etait-ce donc vrai ? Jane Grey avait-elle encore des alliés, des hommes dévoués qui n’hésiteraient pas à risquer leurs vies pour sauver la sienne et restaurer le Protestantisme ? Les mots manquèrent à Mary pour exprimer les mille et unes pensées qui l’assaillirent au même instant. Quelques secondes passèrent avant que la jeune femme ne retrouve la parole et avec elle, ses facultés de raisonnement. Un ami se disait prêt à secourir Jane ? Et pour cela, il proposait de se mettre au service de Lady Sidney ? C’était un miracle, un vrai miracle. Mais comme son père se plaisait parfois à rappeler à ses enfants, il ne fallait pas s’attendre à voir se produire beaucoup de miracles ici bas. La plupart de ceux que l’on relatait aujourd’hui n’étaient que les fruits d’une propagande papiste visant à ramener dans le giron de l’Eglise catholique quelques pauvres âmes trop crédules. Aucun miracle n’avait œuvré dans l’ascension fulgurante de John Dudley auprès du jeune roi Edward VI.
Si le Duc de Northumberland avait été présent, il aurait intimé à sa fille la prudence. Il fallait s’assurer du soutient de cet ‘ami’ par quelque preuve matérielle. Une lettre, signée et datée, une promesse faite sur l’honneur—y avait-il seulement un homme d’honneur en ce royaume ?—quelque chose qui aurait pu mettre en danger ‘l’ami’ si de mauvaises mains s’en emparaient. Assurément, John Dudley aurait flairé là quelque piège subtil et aurait immédiatement exigé des garanties. Mais sa fille n’était pas aussi rouée à l’intrigue. Certes, elle avait reçu un enseignement qui allait bien au-delà des accomplissements traditionnels d’une jeune femme de la noblesse, mais les manœuvres politiques n’étaient pas encore l’une de ses spécialités. Bien que peu à peu gagnée par la méfiance—après tout, la confidence de Lady Lyra était bien directe—Mary se laissa surtout submerger par une certaine amertume à l’idée que ‘l’ami’ en question se manifestait bien tardivement.
« Vous m’écrivez de la part d’un ‘ami’, Lady Lyra. Mais cet ami aurait-il un nom, un visage que je puisse reconnaître ? Cet ‘ami’ souffrait-il d’un quelconque mal pour ne pas être présent lorsque le bourreau a—elle sentit sa gorge se serrer—tranché la tête de mon père ? Il aurait pu paraître, se présenter à moi. J’étais là, mes frères aussi ; ce n’était un secret pour personne. Et d’autres ont eu le courage de témoigner de leur sympathie envers notre famille. »
Mary se tut un instant, encore bouleversée par les évènements, mais néanmoins émue en se souvenant du soutient que lui avait apporté James Stuart. Elle reprit un peu plus sévèrement :
« Et pourquoi donc un ‘ami’ voudrait-il se placer sous mes ordres ? Je ne suis pas un chef de guerre. Je ne mène pas une armée à la victoire. Je ne suis qu’une sœur dévouée envers ses frères qui croupissent en prison. Lady Lyra, pardonnez-moi, mais qu’espère votre ami en se servant de vous pour me contacter ? » - Spoiler:
Pardon pour ce retard, je me remets tout doucement au RP .
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