Sujet: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 19:42
Francis Neville
" La fin justifie tous les moyens "
TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦ Francis Neville AGE ♦ 66 ans DATE DE NAISSANCE ♦ 21 janvier 1487 ORIGINE ♦ Anglaise SITUATION FAMILIALE ♦ Marié, deux enfants MÉTIER ♦ Membre du Conseil privé et de la Chambre des Lords GROUPE ♦ Noblesse anglaise CRÉDITS ♦ Google
LE JOUEUR
PSEUDO ♦ / AGE ♦ 20 ans OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Top-site dont j'ai oublié le nom TON AVATAR ♦ Charles Dance VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Non
Audience devant la reine.
▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ " Ma reine, comme vous le savez, je suis un fervent partisan de la seule et vraie religion, celle de notre bien-aimée souveraine, le catholicisme. Les membres de ma famille ont toujours été de fidèles catholiques et il continuera d'en être ainsi pour les générations à venir, soyez-en assurée. J'ai en horreur toute personne qui ose prétendre la légitimité de cette autre religion prétendument réformée et ne cesserai de combattre fermement ses sbires tant qu'il me restera la force de respirer.
J'ai bien évidemment été soulagé et grandement satisfait de vous voir accéder au trône qui vous revenait de juste droit depuis la mort de feu votre père. Le retour aux valeurs doctrinales du catholicisme que vous avez imposées est comme un vent frais de renouveau qui souffle sur le royaume tout entier. J'ose espérer que cette situation saura perdurer encore longtemps et que votre règne vienne enfin à bout de l'hérésie dont grand nombre de vos sujets sont habités. Le chemin qui mènera à la restauration complète du catholicisme en terre anglaise est encore long mais je porte en moi l'intime conviction que votre Majesté saura nous y conduire sereinement et en toute sécurité.
Là-dessus, je me permets de prendre congé de votre personne."
Le duc s'inclina devant la reine et se retourna aussitôt pour quitter la pièce occupée par le trône royal.
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ La question de sa fille lui fit hausser un sourcil, ne s'attendant pas à ce que la jeune femme prenne l'initiative de poser ce genre de questions.
"Hé bien je lui dois avant tout la reconnaissance d'avoir pu, grâce à elle, récupérer mon siège au Conseil Privé ainsi qu'à la Chambre des Lords qui m'avait été retiré à la mort de son père, le roi Henri VIII. Pour le reste, nous verrons bien ce qu'il adviendra et la façon dont elle prendra en main les rênes du royaume. C'est déjà une excellente chose qu'elle ait voulu appliquer avec tant de zèle la restauration du catholicisme sur l'Angleterre. Ce n'est certainement pas au goût d'une partie de la population et encore moins aux yeux de nombreux nobles du royaume mais notre souveraine possède une force de caractère qui en fera céder plus d'un, j'en suis certain. Elle semble tout acquise à la cause de notre religion et cela est une très bonne chose pour notre famille qui a connu des temps difficiles sous le précédent règne d'Edouard. A présent, les choses vont changer. Cependant, Mary est une femme à la poigne solide qu'il est difficile de faire plier. Il me faudra faire montrer de beaucoup de diplomatie et de ruse pour parvenir à mes moyens mais je ferai en sorte que la reine sache trouver en moi un allié de poids à ne pas sous-estimer.
▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ J'ai d'abord cru à une blague de fort mauvais goût lorsque j'ai appris que le roi Edouard VI projetait de faire évincer sa demi-sœur Mary de la liste des prétendants au trône à sa suite pour privilégier cette jeune sotte de Jane Grey. Heureusement que son règne n'a pas duré beaucoup plus qu'une semaine et que notre souveraine légitime est parvenu à s'imposer par la force sans quoi nous assistions à un nouveau règne dont la persécution des catholiques était le fer-de-lance. A présent, elle ne représente plus du tout un obstacle. C'est bien plus de la jeune princesse Elisabeth dont je me méfierais, elle qu'on dit tout acquise à la cause protestante. Quel gâchis !
▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Je n'ai pas connu pire humiliation que le moment où Edouard m'a démis de mes fonctions politiques après avoir servi aussi fidèlement la couronne durant de longues années sous les règnes successifs d'Henri VII et d'Henri VIII Tudor. Pourtant, je n'ai jamais renié, ne serait-ce qu'en vitrine, mes propres croyances et la cause du catholicisme que je défends becs et ongles, à l'inverse de certains nobliaux qui n'ont pas hésité à se parjurer devant Dieu pour éviter le sort que j'ai connu. Je ne prendrai même pas la peine de citer leurs noms car ce serait par trop bien leur porter estime. Désormais, sous le règne de Mary Ière, j'entends bien prendre ma revanche et tenter par tous les moyens de faire tomber les têtes de ceux qui oseront se dresser contre moi et mes intérêts. J'agirai au grand jour, porteur d'une volonté inébranlable de faire régner l'ordre et la concorde parmi les sujets de sa Majesté.
Dernière édition par Francis Neville le Ven 18 Oct - 22:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 19:42
Une vie au service de la grandeur
Un seul coup d'œil suffit à comprendre toute l'étendue du personnage qu'est Francis Neville, comte de Shrewsbury et duc de Buckingham. Sa grande stature et son regard perçant ont su en intimider plus d'un. Lorsqu'il se tient droit face à vous en vous toisant d'un air hautain et sûr de lui, il n'est pas si aisé de lui tenir tête et d'éviter de regarder ailleurs. Quant à ceux qui ont eu l'audace de l'affronter ouvertement, grand mal leur en a pris. Et même si le temps semble avoir posé son emprunte sur le corps du duc, il n'en est rien de son esprit, toujours aussi aiguisé et prompt à la répartie cinglante. Son visage est parcouru des rides de l'âge qui lui confèrent un air encore plus austère qu'il ne l'était déjà auparavant. Ses mouvements sont à présent plus lents mais toujours aussi précis et sûrs dans leurs actions. Et ses yeux, pâles, sont habités d'une lueur, non pas celle luisante de la nostalgie des jours anciens, au contraire, mais de la lueur scintillante qui reflète le caractère ambitieux d'un homme mûr qui a vu de son vivant se succéder cinq monarques et qui, plus que jamais, est déterminé à laisser une trace indélébile dans l'histoire de son temps.
***
Francis Neville, fils de James Neville, comte de Shrewsbury, est né dans le comté de Shropshire le 21 janvier de l'an de grâce 1487. Le roi Henri VII avait été couronné deux ans auparavant et le père de Francis, allié de la maison de Lancastre, avait combattu à ses côtés à Bosworth Field, célèbre bataille qui avait mit un terme à la guerre civile connue sous le nom de Guerre des Deux-Roses. James Neville reçut un siège au sein du Conseil Privé du roi et séjournait une partie de l'année à Londres, le reste auprès de sa famille à Shrewsbury. Ainsi, le jeune Francis ne voyait que très rarement son père et même lorsque celui-ci résidait dans leur manoir à la campagne, il ne prenait que très rarement l'occasion de passer du temps avec sa famille, préférant s'enfermer dans son bureau en prétextant une charge importante de travail à réaliser. Son éducation, Francis la reçut en partie de sa mère mais surtout sous la férule d'un sévère précepteur, moine bénédictin, qui n'hésitait pas à user de la manière forte lorsque le garçon se trompait dans la liste de succession des différents papes ayant siégé depuis Saint-Pierre ou qu'il ne comprenait pas le sens d'un mot latin usité par Cicéron dans la traduction des actes notariés du célèbre avocat romain. Malgré les sévices corporels lourdement subits, Francis devint rapidement un jeune homme très bien instruit qui avait lu tout Virgile et connaissait sur le bout des doigts l'Iliade d'Homère. Il commença aussi très tôt à s'intéresser aux questions de théologie étant donné la voie ecclésiastique qu'il aurait dû empruntée si son frère aîné, Charles, n'avait pas été emporté à l'âge de quinze ans par une maladie incurable que les médecins n'avait pas réussi à endiguer à grand renfort de saignées et autres mixtures à base de cristaux pillés. Francis devint ainsi, à treize ans, le premier hériter de la maison des Neville devant ses deux sœurs cadettes, Isabelle et Margaret.
Un an plus tard, en 1501, tous trois découvrirent Londres en accompagnant leur père au mariage princier où l'on célébrait l'union d'Arthur Tudor, fils du roi d'Angleterre, et de Catherine d'Aragon, fille d'Isabelle et Ferdinand, les Rois très Catholiques, comme le leur avait expliqué préalablement James. Francis fut immédiatement séduit par ce nouvel aspect de la vie de noble qu'il découvrait au fil de son séjour dans la capitale. Une vie faite d'apparats, de paillettes et de faux-semblants où l'on s'évertuait à se montrer sous ses plus beaux atours. Tout cela ne semblait pas très authentique et même si la vie à la cour d'Henri VII n'était pas aussi étincelante qu'elle allait l'être sous le règne de son successeur, Francis s'en accommodait parfaitement. C'est sans doute à partir de cet instant qu'il prit la ferme décision qu'il allait lui aussi un jour faire partie de ce grand monde. Et lorsque son père lui présentait tour à tour les visages des différents barons, marquis et ducs gravitant autour du trône royal, le jeune homme sut en son for intérieur qu'il serait un jour à leur place.
La mort de sa mère, Jane, coïncida, deux ans plus tard, avec celle d'Elisabeth d'York, épouse d'Henri VII. Francis en fut grandement chamboulé. Il avait noué un lien très étroit au fil des années avec cette femme profondément croyante qu'il admirait et qui lui avait appris à adorer le Christ dans le respect des sept sacrements. Sa douceur et son extrême gentillesse avaient toujours contrasté avec l'austérité dont faisait preuve son époux. Elle avait sans cesse su trouver les mots à même de consoler le chagrin de ses enfants et son sourire radieux était le plus puissant des remèdes face à l'adversité des aléas parfois contrariants du quotidien. Mais sa faible consistance avait eu raison de sa santé et les dernières neiges de l'hiver l'emportèrent avec elles avant le retour des beaux jours. Cet évènement marqua vivement Francis qui s'enferma pendant plusieurs semaines dans un long mutisme qui ne le laissa pas intact puisque son tempérament en fut imprégné, devenant beaucoup plus sombre et lugubre. Il passa dès lors le plus clair de son temps à occuper ses journées d'activités physiques et sportives auxquelles il n'avait alors porté qu'un intérêt limité telles que la chasse ou la course à pied. C'était avant tout dans le but d'évacuer sa colère toujours plus grandissante et comme il fallait bien que quelqu'un soit le réceptacle de ce trop plein d'énergie, c'est à Dieu lui-même qu'il s'en prit et qu'il jugea responsable du malheur qui l'accablait. Cette période de la vie de Francis ne fut sans doute pas la plus heureuse mais lorsqu'il en sortit, il portait en lui la conviction que le temps de l'oisiveté et des mœurs faciles était révolu et qu'il lui fallait à présent entamer son ascension vers les sphères plus élevées de la vie politique auprès de la couronne.
A l'âge de vingt ans, il fit part à son père de son envie de vouloir s'impliquer en politique comme lui-même le faisait. Il s'était préparé à essuyer un refus mais celui-ci, au contraire, en fut ravi et trouva l'idée très à propos. James allait se démener pour lui trouver un emploi digne de ses attentes. En contrepartie, il exigeait que son fils trouvât une épouse car il était plus qu'en âge de se marier. Francis comprit bien évidemment que par "trouver", son père entendait qu'il allait tout simplement accepter la proposition qu'il lui ferait. Il en était conscient et ne prit même pas la peine d'argumenter quant à l'éventualité qu'il puisse lui-même choisir sa future femme. James entreprit alors les négociations avec plusieurs gentilshommes de la cour, ventant les qualités tant physiques (Francis n'était de loin pas vilain garçon) qu'intellectuelles de son fils. Il parvint enfin à un arrangement avec un baron dont le titre de noblesse remontait déjà à plusieurs générations. Francis épouserait sa fille, âgée de quatorze ans, deux ans plus tard, lorsque lui-même en aurait vingt-deux. D'ici là, il allait pouvoir exercer la fonction de secrétaire auprès de l'archevêque de Cantorbéry, William Warham, chancelier du roi, que lui avait dégotée son père contre une somme d'argent plus ou moins importante. Francis saisit pleinement cette opportunité de se rapprocher de la cour même si ce n'était que par l'intermédiaire d'un prélat. Ce prélat était néanmoins Lord chancelier et siégeait lui aussi au Conseil privé du roi. Il était l'une des personnes les plus proches d'Henri VII et grand nombre de décisions devaient préalablement passer par son assentiment. Francis apprit énormément auprès de Warham et sa fonction de secrétaire lui permettait de voir passer entre ses mains pléthore de documents officiels et d'autres qui l'étaient bien moins. Mais la personnalité de Warham n'était pas des plus intéressantes et le chancelier avait la réputation d'être quelqu'un de plutôt "frileux" en matière de politique.
Tout changea dès l'avènement au pouvoir d'Henri VIII suite au décès de son père. Le nouveau monarque avait la réputation de se donner tout entier au faste et aux excès en tout genre. Il remania aussitôt une grande partie de son entourage politique que l'austérité et l'apathie du précédent règne avaient rendu amorphe. Warham fit partie du lot et fut remplacé par Thomas Wolsey, lui aussi membre du clergé qui avait gravi un à un les échelons du pouvoir. Son ambition ne semblait avoir d'égale que sa démesure et il se mit aussitôt à claquer des pieds et des mains pour subvenir à toutes les requêtes du nouveau monarque. Francis réussit dans la foulée à conserver son poste de secrétaire et il devint le second de Wolsey dont la bonhommie lui parut d'emblée plus sympathique que son prédécesseur. Sa soif de connaissance et son habileté à coucher sur papier tout ce que Wolsey émettait de plus insensé pour obtenir ce qu'il voulait lui permit rapidement de se faire apprécier du grand homme et d'obtenir certaines de ses confidences au sujet des intrigues liées à la cour d'Angleterre. Son ambition et son avidité toujours plus croissantes allaient de paire avec celles du prélat.
La même année, Francis épousa la jeune Lucy Stafford suite à l'arrangement passé entre son père et le baron deux ans auparavant. Jusqu'à lors, il ne l'avait vue qu'une seule fois, c'est-à-dire le jour de leurs fiançailles. Il l'avait trouvée plutôt attirante et son physique possédait quelques avantages non négligeables pour son jeune âge bien que les traits de son visage ne se portassent pas garant d'une beauté éblouissante. Pour sa part, Lucy n'avait pas eu trop à se plaindre même si Francis ne ressemblait de loin pas au beau prince venu de contrées lointaines qu'elle s'était imaginée épouser un jour depuis sa tendre enfance. Leur mariage fut célébré à l'abbaye de Shrewsbury en présence d'un nombre important de différents nobles, représentants de familles amies avec celle des Neville. Même s'il n'était pas venu, le roi avait quand même été invité, question de principes. La nuit venue, Francis se retrouva pour la première fois seule avec sa nouvelle épouse dans leurs appartements du manoir. Il était temps de consommer ledit mariage selon les règles ancestrales communément établies. Lorsqu'il la vit se déshabiller nerveusement puis aller se placer dans le lit nuptial comme on le lui avait sans appris, Francis fut pris d'une sorte de malaise autant vis-à-vis d'elle que personnellement. Ce n'était pas son genre que de laisser les sentiments l'accabler mais à cet instant précis, il n'avait aucune envie de faire de sa première nuit de couple un gâchis, comme c'était bien trop souvent le cas parmi les jeunes couples mariés issus de la noblesse. Il avertit Lucy qu'elle pouvait s'endormir, il ne visiterait pas sa couche durant la nuit. Celle-ci en fut rassurée et se retourna prestement pour laisser le sommeil la gagner. Francis, lui, s'en alla retrouver l'une des femmes de chambre du manoir à qui il rendait visite à chaque fois qu'il résidait à Shrewsbury.
Désormais, Francis avait pris les mêmes habitudes de son père de résider une partie de l'année à Londres où il travaillait toujours au service de Wolsey et l'autre dans son fief natal auprès de son épouse. L'acharnement qu'il fournissait à se montrer digne des responsabilités que lui confiait son supérieur porta ses fruits. En 1516, Wolsey proposa au roi d'envoyer Francis en France à la cour de François Ier. Il y exercerait la fonction de second ambassadeur. Le roi accepta tout naturellement. Francis était aux anges, il allait pouvoir découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles coutumes, s'insérer au cœur de la politique étrangère et également parfaire sa maîtrise de la langue de Villon. Son mandat avait une durée de cinq ans. Entre temps, il ne retourna en Angleterre qu'à de rares occasions, notamment pour célébrer la naissance de son premier enfant, James, ainsi que pour assister aux funérailles de son père qui avait succombé aux blessures provoquées par une chute de cheval lors d'une partie de chasse. Francis devenait ainsi le nouveau comte de Shrewsbury. En 1520, il était aux premières loges de la rencontre du camp du Drap d'or entre Henri VIII et François Ier puisqu'il avait eu la charge de mettre en place les préparatifs de cette rencontre avec Thomas Boleyn, rencontre qui devait aboutir sur un traité de protection mutuelle entre les deux puissances. Mais l'orgueil étincelant dans lequel paradait le monarque français eut tôt fait d'agacer profondément Henri VIII qui repartit en Angleterre en regrettant amèrement d'avoir signé un papier qu'il allait s'empresser de contrer par un nouvel arrangement avec Charles Quint. Quant à Francis, son mandat prenait fin un an plus tard. Il fut rappelé auprès du roi qui lui confia alors le siège laissé vacant au Conseil Privé suite au décès de son paternel. Il touchait enfin au but qu'il s'était fixé des années auparavant, celui de faire partie de la sphère influente qui gravitait autour de la couronne. Ses efforts étaient récompensés et un nouveau chapitre de son existence animée par la soif d'ambition s'écrivait sous ses yeux. L'évènement qui vint orner de succès son entreprise fut l'arrestation suivie du procès puis de l'exécution d'Edward Stafford, duc de Buckingham, pour laquelle Francis avait joué un rôle prépondérant. En effet, sous l'égide Wolsey, entretemps devenu cardinal, il entreprit de mener diverses investigations pour tenter de mettre en lumière le complot initié par le duc qui visait à assassiner le roi. Francis recueillit de nombreux témoignages, interrogea, menaça et versa quelques pots-de-vin pour prouver la culpabilité de Stafford lors de son procès qu'il mena avec force zèle et détermination sans borne. Plusieurs des témoignages étaient des faux mais cela ne changea rien au problème et le duc fut rapidement convaincu de trahison et de crime de lèse-majesté contre la personne du roi. La machine guidée d'une main sûre par le jeune comte était lancée et son nom commençait à résonner dans les coulisses du parlement anglais. Suite à cela, Henri VIII, soulagé d'avoir échappé à ce complot, remit le titre et les possessions du duché de Buckingham à Francis, le gratifiant par là de sa confiance et de son amitié indéfectible. Les années qui suivirent furent parmi les plus prospères et les plus heureuses de la vie du nouveau duc, couronnées par la naissance d'une fille, Eleanor, venue agrandir la famille Neville.
Puis vint l'évènement qui allait décider du sort de tout un royaume et de son peuple pour les siècles à venir. Cet évènement prenait les traits féminins de la jeune et belle Anne Boleyn dont le roi s'amouracha éperdument. C'était au cours de l'année 1527; Francis était alors âgé de quarante ans. S'en suivirent rapidement les épisodes connus de tous et qui conduisirent finalement au schisme entre Londres et Rome et firent naître la nouvelle religion dénommée Anglicanisme. Cette dizaine d'année séparant la rencontre avec Anne Boleyn de la nomination d'Henri VIII en tant que Chef Suprême de l'Eglise d'Angleterre furent marquées par la disparition d'illustres personnalités telles que Thomas Wolsey ou encore Thomas More (que Francis estimait grandement pour ses positions anti-luthériennes) et l'avènement de nouvelles têtes parmi lesquelles Thomas Cromwell, le nouveau chancelier du roi. Francis fut peiné d'assister à la déchéance de celui qui avait longtemps été son mentor, le cardinal Wolsey. Mais il ne le soutint pas durant son procès, persuadé de suivre le même chemin s'il s'entêtait à afficher aussi clairement ses opinions politiques. L'exécution de Thomas More fut aussi un immense gâchis, toujours selon Francis qui, à l'inverse de ce dernier, accepta de signer l'Acte de Succession puis l'Acte de Suprématie reconnaissant l'autorité spirituelle du roi sur les sujets d'Angleterre qui n'avait plus aucun compte à rendre au pape à Rome. Bien que le roi ait emprunté un large virage en matière de réforme ecclésiastique, il s'en tenait toujours aux dogmes sacrés du catholicisme ainsi qu'il l'affirma dans la parution de l'Acte des Six Articles qui réaffirmait l'attachement aux sept sacrements, ce qui soulagea grandement Francis. Malgré tout, le protestantisme, et plus particulièrement le luthéranisme, en avait profité pour s'infiltrer en douce parmi les sujets de Sa Majesté. La personne qui menait cette incursion en douce sous sa fonction de Lord Chancelier n'était autre que Thomas Cromwell, qui portait un peu trop ostensiblement le vêtement noir au goût de Francis et de bien d'autres nobles. Aidé par le duc de Suffolk, Francis mit tout en œuvre pour venir à bout de Cromwell en le faisant passer pour un suppôt de Satan et en faisant nuire le plus possible à sa réputation. Le mariage désastreux que connut Henri VIII avec Anne de Clève, sa quatrième épouse, fut saisie par Francis et ses alliés comme une opportunité de porter un coup fatal à Cromwell, lui qui était à l'origine de cette nouvelle union avec le roi. Ils n'eurent aucune peine à obtenir d'Henri l'autorisation d'envoyer Cromwell à la Tour en attente de son procès qui ne dura pas longtemps. Francis assista avec délectation à l'exécution qui eut lieu face à une foule en furie à qui on avait pris la peine de fournir de quoi se défouler sur la personne de Cromwell alors qu'il se rendait au billot. Le duc de Buckingham, dans sa grande générosité, avait eu l'ingénieuse idée de payer le bourreau pour qu'il ne mette pas immédiatement un terme au supplice de l'hérétique. Il lui fallu ainsi s'y reprendre à quatre coups pour la tête finisse enfin de se détacher du reste du corps, rendant une vision atroce de l'exécution aux spectateurs venus en masse.
En 1547, Francis est âgé de soixante ans lorsqu'Henri VIII décède. Trois ans auparavant, il avait pris part, aux côtés du roi, à la prise de Boulogne sur terre française. C'était sans doute la dernière fois qu'il prenait part à un combat armé. Il ne s'était d'ailleurs jamais vraiment illustré par un quelconque fait d'arme sur le champ de bataille. S'il était tant redouté dans le milieu de la noblesse anglaise, ce n'était pas tant pour sa façon de manier l'épée mais au contraire pour son habileté à faire plier les obstacles qui s'offraient à lui avec la facilité déconcertante que lui conféraient ses talents d'orateurs, sa verve acérée et son charisme auréolé de la crainte qu'il inspirait à ses adversaires. Pourtant, l'avènement d'Edward VI, nouveau souverain qui succéda à son père, eut raison du succès et de la gloire dans lesquels se pavanait Francis. Il n'aurait rien pu avoir de pire pour lui et les siens que l'accession au trône d'un roi d'obédience protestante, qui plus est lorsque les ficelles du pouvoir étaient en fait tirées par son oncle qui assurait la fonction de Lord Protecteur tant que le jeune roi n'avait pas atteint la majorité. Celui-ci prit soin d'écarter du pouvoir toutes les personnalités qui pouvaient nuire à ses ambitions et le duc de Buckingham en faisait évidemment partie. Son siège de membre du Conseil Privé lui fut retiré et il ne garda qu'une place d'honneur parmi la Chambre des Lords due à son titre. Il décida alors de se retirer dans son comté natal du Shropshire où sa carrière politique était vouée à prendre fin. Il gardait néanmoins une certaine réputation parmi les pairs du royaume qui empêcha les Seymour de se débarrasser définitivement de lui.
Puis ce fut le retour à la lumière jaillissante dont il perçu la lueur à la mort d'Edward VI. Jane Seymour avait à peine été intronisée à la tête de l'état que la rumeur du retour en force de Mary Tudor, premier enfant d'Henri VIII, né de l'union avec Catherine d'Aragon, faisait écho dans tout le royaume d'Angleterre. Une fois qu'il en eut la certitude, Francis s'empressa de gagner les troupes rebelles de celle que ses partisans avaient déjà proclamée sans attendre "reine d'Angleterre et d'Irlande". Ils marchèrent alors sur Londres, encouragés en chemin par les vivats du peuple dont les mœurs catholiques étaient profondément restées encrés. Le règne de Jane ne dura que neuf jours. Mary prit la fit enfermer à la Tour et prit la pouvoir qui lui revenait de droit depuis la mort de son père. Francis Neville fut réintroduit dans ses fonctions et, désormais, plus ragaillardi que jamais, il était habité d'un feu dévorant d'ambition dont on commençait déjà craindre les étincelles à la nouvelle cour d'Angleterre.
Dernière édition par Francis Neville le Dim 20 Oct - 16:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 20:01
TYWIN LANNISTER ! Bienvenu sur TTB et bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 20:40
Hannnn la vilain Tywin Bienvenue sur TTB Si tu as des questions surtout n'hésites pas Bon courage pour la suite de ta fiche
Pour le titre de duc de Buckingham, il a disparu en 1523, je ne suis pas contre pour que tu l'ais, surtout qu'il ne sera pas récréer avant un bail, mais je pense que tu devrais préciser, que c'est un titre que tu aurais pu avoir par le roi, ou ton père, à toi de voir :DPour cadrer quand même à l'Histoire
EDIT : Pour le parrainage, c'est une aide de la part du staff, si tu aurais des soucis avec le forum
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 20:58
Merci de votre accueil.
Pour le titre de duc de Buckingham, je suis conscient du fait qu'il a été retiré par Henri VIII après la trahison et enfin la décapitation d'Edward Stafford. Du coup, j'avais idée que Henri VIII lui-même aurait pu le remettre par la suite à Francis pour des raisons que j'expliquerai dans la partie Histoire. C'est une petite uchronie que je me suis permis si vous êtes d'accord
Et pour le parrainage je pensais qu'il s'agissait de ça sans en être sûr. Mais du coup, je ne pense pas que j'en aurai besoin car je suis un habitué des forums rp.
Voilà, je vous tiens au courant dès que c'est terminé.
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 21:02
bienvenue encore !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 21:46
Oooooh !! Tywin !!
Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche surtout
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Ven 18 Oct - 22:29
Tywin !! (on va finir en secte si on continue)
Bienvenue et amuse-toi bien
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Sam 19 Oct - 15:20
Lord Tywin Lannister ! Bienvenue à toi ! J'ai l'impression que ton personnage sera fort intéressant... Je te réserve tout de suite un lien négatif avec ma Catherine J'ai vraiment hâte de lire ta fiche !
*And so he spoke, and so he spoke, the Lord of Castamere*
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❝ Constance B. Wayne ❞
LA FILLE DU BOURREAU ♌ le petit oiseau des rues.
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Sam 19 Oct - 15:51
Francis Neville a écrit:
Merci de votre accueil.
Pour le titre de duc de Buckingham, je suis conscient du fait qu'il a été retiré par Henri VIII après la trahison et enfin la décapitation d'Edward Stafford. Du coup, j'avais idée que Henri VIII lui-même aurait pu le remettre par la suite à Francis pour des raisons que j'expliquerai dans la partie Histoire. C'est une petite uchronie que je me suis permis si vous êtes d'accord
Et pour le parrainage je pensais qu'il s'agissait de ça sans en être sûr. Mais du coup, je ne pense pas que j'en aurai besoin car je suis un habitué des forums rp.
Voilà, je vous tiens au courant dès que c'est terminé.
Parfait pour le titre, je préfère toujours savoir avant, certaines personnes n'en ont pas toujours conscience
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Sam 19 Oct - 17:48
TYWIIIIIN !!!! Bref, bienvenue parmi nous & bon courage pour ta fiche, super choix d'avatar !!
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Sam 19 Oct - 19:01
Bienvenue et bon courage pour ta fiche
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❝ Katherine Grey ❞
La Famille Royale
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Dim 20 Oct - 9:23
Bienvenue ! Bonne chance pour la suite de ta fiche
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Dim 20 Oct - 16:30
Je tiens à m'excuser de la longueur conséquente de mon récit qui va sans doute rendre votre lecture quelque peu fastidieuse mais il me semblait nécessaire de devoir expliquer en détail l'ensemble des évènements vécus par mon personnage à travers ces décennies de la dynastie Tudor pour comprendre ce qui a fait qu'il est devenu ce qu'il est aujourd'hui.
D'avance un grand merci pour votre lecture attentive et n'hésitez pas à user du fouet de votre autorité compétente pour m'indiquer les éventuelles erreurs que j'aurais pu laisser traîner ça et là.
A bientôt !
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Dim 20 Oct - 19:30
Félicitation!
Ta fiche est juste parfaite, j'aime ce flot de connaissance, mais aussi comment tu as intégré ton personnage à la vie politique, c'est vraiment génial ♥
Et voilà, tu es validé et pour toi une longue aventure commence, pour commencer à jouer avec nous, il va falloir travailler un peu et faire votre fiche de lien [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], comme ça tu auras le grand bonheur de te faire harceler par les membres du forum. Pour RP aussi, rien ne vaut une fiche de RP, cela sera beaucoup plus simple pour les membres de venir t'en réclamer [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], tu peux aussi faire une demande de rang et d'habitations, bah oui être SDF, c'est pas toujours drôle surtout à l'époque Si tu veux, tu peux créer un ou des scénarii, pour faire une famille, des amis, un compagnon ou une compagne, ça se passe par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]!
Après tout pour bien commencer sur le forum, tu peux tout aussi bien passer par le flood et les jeux, c'est la meilleure porte à prendre pour une meilleure intégration [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Et voilà, maintenant tu sais tout sur tout et ton aventure à Londres peut parfaitement commencer
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Dim 20 Oct - 19:38
Bienvenue !!! Tywin Excellent choix de vava !!
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté Lun 21 Oct - 21:36
Bienvenue sur TTB, sir Francis !
Ce perso roxe du poney ! J'ai littéralement dévoré ta fiche ! Amuse toi parmi nous !
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Sujet: Re: Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté
Francis Nevile, Duc de Buckingham: la ruse et l'ambition au service de sa Majesté
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