Frances Brandon

" L'avenir d'un enfant est l’œuvre de sa mère " Napoléon Bonaparte. TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Frances Brandon (épouse Grey). AGE  ♦ 36 ans. DATE DE NAISSANCE ♦ 1517. ORIGINE ♦ Anglaise. SITUATION FAMILIALE ♦ Mariée, trois filles. MÉTIER ♦ Dame de Cour. GROUPE ♦ Famille royale. CRÉDITS ♦ Insuline & Gritsou, Elizabeth Tudor pour le PV. LE JOUEUR PSEUDO ♦  Écrire ici. AGE ♦ 16 ans. OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Grâce à Mary Grey. TON AVATAR ♦ Cate Blanchett, la magnifique. VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Historique. VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦  Écrire ici.

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Au cours de ma vie, j'ai plusieurs fois changé de religion, sans pour autant me détacher de la foi dans laquelle j'ai grandi : celle du catholicisme. Néanmoins, étant l'épouse du plus radical des protestants, j'avoue ne pas avoir beaucoup de griefs à l'égard de la religion réformée. Sans renoncer à mes croyances personnelles, je respecte au mieux celles des autres. Si seulement le reste du pays pouvait en faire autant, nous nous épargnerions bien des ennuis.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Ma cousine, ma meilleure amie. Pendant de longues années, elle et moi avons été plus proches que des soeurs pouvaient l'être. D'ailleurs, j'ai toujours été plus proche d'elle que de ma propre soeur, Eleanor. Mary était mon meilleur soutien, ma confidente, et tout ce qu'elle était pour moi, je l'étais pour elle. "Étais", oui : ce qui s'est passé l'été dernier à creusé un fossé entre nous, un fossé que je m'efforce de combler, sans grand succès. Entre ma fille et ma presque soeur, que chosiir ?

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Jane... Ma fille aînée, ma fille dorée, ma chérie. Je l'ai aimée comme jamais une mère a aimé son enfant, je l'ai aimée plus que j'ai aimé ses cadettes, sans vraiment le vouloir. Et maintenant, mon cher ange est à la Tour, pourrissant dans sa cellule comme la putain Boleyn y avait pourri autrefois. Je ne le permettrais pas ! Jane est ma fille, chair de ma chair et sang de mon sang, et je la sortirais de sa geôle, même si je dois tout perdre pour cela. Personne ne m'enlèvera mon enfant !

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Agir dans l'ombre, je ne puis me le permettre, pour la sécurité de mes filles. Du moins officiellement. Mais j'avoue être déchirée : si j'agis dans l'ombre, j'aurais de meilleures chances de voir Jane et Henry sortir de leur cellule, mais je trahirais ma cousine la Reine, chose que je veux à tout prix éviter, étant donné que je cherche à regagner sa confiance. Que faire ? J'agis selon mon coeur, j'oeuvre et plaide auprès de Mary. Mais pour combien de temps ?

Être une enfant

Ma vie commence officiellement en 1517, par un éclatant matin de juillet, dans les douces et chaleureuses chambres du château de Hatfield House, Hertfordshire, Angleterre. Ma vie commence par un cri, dans les bras de ma mère, alors qu'à ses côtés, mon père lui tenait la main. Moi, la deuxième enfant de Mary Tudor, la blanche Reine de France, veuve du Roi Louis XII et soeur de notre souverain Henry VIII, et de Charles Brandon, son second époux, duc de Suffolk par la volonté du Roi mon oncle. Le fruit de deux monstres sacrés, pourrait-on dire. Leur union, d'ailleurs, ils l'avaient imposée au Roi, s'étant mariés contre son accord. Lorsque je suis née, ni mon père ni ma mère n'avaient encore le droit de reparaître à la Cour.

J'avais un grand frère, Henry, et bientôt j'eus une petite soeur, Eleanor. Finalement, grâce à l'appui de ma tante, la Reine Catherine, dont ma mère était l'une des plus proches amies, nous pûmes reparaître à la Cour, en dépit de la mésentente croissante entre mon oncle Henry et ma mère, à cause de celle que ma mère appelait la "grande putain". Comprenez : Anne Boleyn. Ma mère la connaissait bien, elle avait été une de ses dames de compagnies pendant ses quelques mois de règne, en France, et s'en méfiait comme de la peste. Apparemment, elle n'avait pas tord. Ce que les historiens futurs nommeraient la "grande affaire du Roi Henry" avait commencé environ trois ans après ma venue au monde, dans les années 1520. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en dépit de mon jeune âge, aucun des détails des événements ne m'échappèrent.

D'ailleurs, ils ne devaient en aucun cas m'échapper : je n'étais pas n'importe qui. Fille de duc, fille d'une princesse d'Angleterre, d'une Reine de France, nièce du Roi, nièce de la Reine d’Écosse. L'union entre mes parents avaient été sujette à des controverses, mais peu m'importait. J'étais de sang royal et j'avais un rang à tenir, d'après ma mère. Moi, j'écoutais toujours ce qu'elle me disait. Père était présent, mais s'occupait surtout de ses affaires à la Cour ; mais peu m'importait, car avec le temps, il avait regagné la confiance et l'oreille du Roi, il était de nouveau son meilleur ami. J'étais fière de lui, comme j'étais fière de la grande dame qu'était ma mère. Elle était mon modèle, ma première influence, mon admirée : en tout, je l'imitais, soucieuse d'être, plus tard, une femme de sa trempe. Ma mère était pour moi le sommet de tout.

Et moi, dans tout cela, quel genre d'enfant étais-je ?

Entre mon frère et ma soeur, je ressentais un cruel besoin de me démarquer. Un aîné qui était l'héritier, une cadette choyée, j'aurais dû être celle que l'on ne remarque pas trop, celle du milieu. Dommage pour ceux qui pensaient que j'allais tenir le rôle qui m'était administré. Car en aucun cas je ne l'ai tenu. Pour je pas passer à la trappe, il me fallait être différente. Obéissante, j'appris vite à me comporter comme une dame de la Cour, comme ma mère, m'échinant à être parfaite en tout. Ma révérence devait être droite et sans faute. Si je m'entraînais à la couture, mes points devaient être sans le moindre accroc, élégants et déliés. Comme toute personne de mon rang, je reçus une excellente éducation, digne des Princesses de la Renaissance, mais même là, il était de mon devoir d'exceller : mes déclinaisons latines, je les connaissais sans fautes, et j'acquis, à force de travail, une bonne maîtrise du français et de l'italien. Je jouais de la viole, m'entraînais au chant. Je travaillais comme une folle pour que mes parents soient fiers de moi, pour être meilleure que les autres. Contrairement aux deux autres membres de ma fratrie, je devins vite d'une dureté sans égale, et la première victime de cette dureté n'était autre que moi-même. Travailler pour exceller était devenu mon credo de vie.

J'avais une amie proche, cependant : ma cousine, Mary. Elle n'avait qu'un an de plus que moi, et Mère veilla à ce que nous soyons élevées ensemble. Avec elle plus qu'avec ma propre soeur, je connus ce qu'était la vraie amitié : Mary était ma meilleure amie, ma confidente, la seule personne de mon âge que j'osais considérer non pas comme mon inférieure, mais comme mon égale. Qu'elle soit Princesse de Galles arrangeait l'affaire, c'est vrai, mais en ces temps troublés, son titre était en train de vaciller, lentement mais sûrement, tout comme celui de sa mère, d'ailleurs, au grand dam de la mienne et de moi-même. La cause : Anne Boleyn, la grande putain. Et oui, encore elle ! Mère la détestait, et pour cette raison, j'aurais pû la détester aussi, mais comme si cela ne suffisait pas, il fallait en plus que cette garce s'en prenne à Mary ! Mary, une fille de Roi, Tudor par son père et Trastamare par sa mère, qui était-elle, Anne Boleyn, pour menacer ainsi ouvertement la descendance de Ferdinand et Isabelle de Castille ? Personne. Et cela me mettait en rage de voir Mary, ma chère Mary, ainsi malmenée par une moins que rien, une roturière.

Mary et moi avons très tôt compris le rôle que nous avions à jouer. Toutes deux étions des pions sur l'échiquier de nos parents, de nos oncles et tantes respectifs. Les princesses de contes de fées étaient des menteuses : dans la vraie vie, les choses ne tournaient pas ainsi. L'enfance, l'insouciance ? Autant de choses qui nous étaient inconnues. Jamais l'une sans l'autre, nous étions deux papillons égarés dans la jungle de la Cour... Sauf qu'il ne tenait qu'à nous de faire en sorte de ne plus être de simples jouets entre les mains des grands de ce monde. Je ne voulais pas être de ces personnes qui se contentent de hocher la tête en souriant, de baisser gentiment les yeux. Les ordres, je voulais les donner, pas les recevoir. D'ailleurs, je n'avais pas à en recevoir. Personne, jamais, ne déciderait de mon sort. Personne ne ferait de moi le jouet du destin. Moi seule choisirait.

Voici l'enfant que j'étais : une enfant sans enfance, qui aurait pu en avoir une, peut-être, mais qui l'avait rejetée. L'enfance ne m'intéressait pas. La gloire, par contre, bien plus. Ce que je voulais, ce que j'avais toujours voulu, c'était être une adulte et enfin accéder aux sommets, car là était ma place.

Être une épouse

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Être une mère

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Être une battante

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