Le printemps commence à arriver. Henry en est réjoui, il ne pouvait guère endurer ce froid une seconde de plus. Son pauvre petit George est tombé malade pendant plusieurs jours et a été cloué au lit et ce n'est que l'arrivée de la température plus clémente qui semble avoir repoussé le mal. Il en a été très reconnaissant envers le seigneur. Sa bien-aimée a déjà subi des enfants mort-nés, mais de perdre son premier-né mâle serait une assez grande tragédie pour le mettre dans la plus sombre des stupeurs. Ses problèmes plus vastes entre lui et la couronne continuent, mais il essaie d'être un peu plus optimiste. Les mois s'écoulent et plus le temps passe plus il sent qu'il s'adapte de mieux en mieux.

Il aime bien être capable de revoir la verdure de ce monde caché sous les monticules de neige. Le jeune homme se plait à marcher sur ses terres toujours plus vertes. On est très tôt le matin. On entend le chant des oiseaux. Anne est encore assoupie dans son lit et les enfants aussi. C'est un miracle qu'il ne l'a pas réveillé. Henry voulait surtout un peu de temps seul pour lui. Il devrait commencer à penser à sortir les animaux des basses-cours et des granges. Ses terres sont maintenant bien plus ouvertes et faire de l'exercice leur fera le plus grand bien. Henry devra regarder ses comptes et il espère qu'il pourra se permettre d'avoir des travailleurs agricoles cette année. Heureusement, Anne n'est pas encore enceinte.

Henry marche assez tranquillement sur ses terres. Il regarde les arbres, il est encore bien trop tôt pour que ceux-ci bourgeonnent. Henry a un grand territoire à couvrir, mais il le fait quand même à pied. Après une heure de voyage, il remarque quelque chose, quelqu'un semble être étendu au sol. Ce sont des souliers féminins que cette personne a au pied. Elle a son estomac posé sur le sol. Se serait-elle endormie à l'extérieur? Pas impossible. Heureseument il ne fait pas trop froid pour mourir gelé.

Il la retourne et un seul mot sort de sa bouche. En fait il le hurle de toutes ses forces tellement sa surprise est grande

- MISÉRICORDE!

Il peut la reconnaître, il s'agit là de la fille de son voisin. Un homme de plus modeste origine, celle-ci a eu la gorge tout simplement tranchée. Le rouge reste clairement visible sur son cou et le gazon. Henry peut sentir que le contenu de son estomac est en train de remonter péniblement, mais il réussit à se contrôler. Il peut sentir une sorte de tremblement l'envahir grandement. Les yeux de la femme sont grands ouverts et pourtant vide de vie. La mort a dû être très rapide. Il espère que c'a été le cas sinon elle a subit une mort horrible.

Il est plutôt près de la route et des terres de son voisin. Il se pourrait que la pauvre qu'elle a été attaquée soudainement et que son corps a été amené ici un peu plus tard. Henry doit admettre qu'il a plutôt peur. Un meurtrier court dans la proximité et il a grandement l'impression qu'il n'a pas terminé son œuvre.

Son hurlement a probablement été assez fort pour attirer plus d'une personne dans les environs. l prit quelques pas pour s'éloigner du corps. Il n'avait aucune idée de qui pouvait être le suspect, il était important d'aller rapporter ça au magistrat local. Il n'aimait pas trop devoir s'en reporter à l’autorité dans sa situation, mais ce genre de prédateur était dangereux pour tous. Cela faisait longtemps qu'il n'a pas eu peur comme ça. Il sent une goutte de sueur froide qui lui tomba. Son esprit ne savait pas quoi faire devrait-il aller voir son épouse? Aller voir le père de la victime? Le magistrat?