Cette soirée aurait pu bien se passer avec Alasdair et moi, or, un importun est venu nous déranger. J’avais pensé que ma stratégie aurait marché, celle-ci aurait été qu’il croit que je sois la fiancée d’Alas et non que je suis l’épouse presque fidèle de mon époux. Par malchance, cet idiot me reconnait. Il continue de provoquer Alasdair et il finit par tomber dans l’eau. Puis, je ne sais comment je tombe dans l’eau. Et, la peur monte. Je me débats dans l’eau. Peur de mourir dans cette eau. Peur de mourir jeune. Peur de ne jamais connaître le bonheur enfin … Je continue de me débattre, je commence à couler, je ne sais pas ce qui se passe autour de moi. Que fait Alas et l’inconnu ? Mon preux chevalier va me sauver ou c’est cet inconnu que je hais qu’il me sauvera. Lequel ? Je ne sais pas. Je suis trop lasse pour penser et pour réfléchir. Soudain, quelqu’un me repêche, je n’arrive pas à savoir qui est cette personne mais ce que je sais c’est qu’elle me tient dans ses bras fermes. Un homme en tous cas. Je n’arrive pas à saisir ce qu’il dit, je me sens mal. Il me dépose sur la terre ferme, j’ouvre les yeux que j’avais clos. Je regarde la personne, en faite, je n’arrive pas à deviner qui est cette personne. Je tente de respirer calmement. La personne m’aide à me relever, je chancèle. Et je tombe. J’écoute brièvement ce qu’il me dit. Que se passe-t-il ? Est-ce à cause de la peur qui me fait cet effet ? Alasdair arrive et il se saisit d’une dague pour ôter les fils de ma robe. Pendant ce temps, moi je suis assise. Je le regarde tendrement. Je me retrouve en sous-vêtement, je rougis. Je deviens écarlate. Rouge de honte, de confusion. J’ancre mon regard vers le sien. L’écossais charmant m’enveloppe de son plaid, j’arrive à sentir son odeur. Une odeur qui me sécurise, qui m’apaise.

Alasdair -Désolé de ne pas avoir plongé aussitôt ma douce, je te cherchais dans l'eau.
Elizabeth - Ce n’est pas grave, je suis encore en vie. [ Je regarde le comte] Je vous remercie Milord, je ne sais comment vous remercier, mais, je vous remercie de m’avoir sauvé d’une mort certaine.

Alasdair me prends dans ses bras après m’avoir parlé, je ne lui réponds pas, je respire doucement, je reste ainsi. Je frisonne et je claque des dents. J’ai encore froid. Je devrais rentrer pour éviter d’attraper une maladie. J’aurais pu profiter de ce moment de tendresse. Mais un peur nait dans mes entrailles. Et si quelqu’un me voit en compagnie d’Alasdair, que dira-t-il et surtout que fera-t-il ? Les rumeurs vont arriver et détruire nos réputations. Quoique … Si c’est dans les bras d’Alasdair, cela ne me dérange pas. Je préfère être dans ses bras que dans les bras d’un homme puant l’alcool. Je lui souris. Et, je regarde le comte. Alasdair parle à ce dernier. Je les regarde, inquiète.

Elizabeth – Ne vous disputez pas, je vous en prie.

Je m’enlève de l’étreinte parfumée d’Alasdair et je tente de me lever sans chanceler. J’y parviens. Je les regarde tout les deux. Vont-ils continuer à se battre ? Je ne sais pas. Je garde sur mes épaules le plaid que le charmant écossais m’a donné. Je regarde le sol, il faut que je m’habille. Je ne peux pas rentrer chez moi comme ça. Mon époux serait fou et il se demanderait ce qui s’est passé. Est-ce la fin de ma soirée avec Alasdair ? Cette soirée qui aurait pu être intime ? Peut-être, je ne sais pas. J’aurais aimé qu’elle le soit. Je regarde le comte et Alasdair.

Elizabeth – Je crois qu’il est temps pour moi de rentrer au palais mais avant je dois me rhabiller, j’imagine que chez vous messieurs, vous n’avez aucune tenue pour moi ? Je ne souhaite pas rentrer ainsi au palais. Cela me dérangerais pas de porter une tenue masculine, je veux juste un vêtement pour rentrer au chaud. Est-ce que l’un de vous aurait une tenue à me prêter et que votre demeure ne soit pas très loin ?

Je suis tombée à l’eau. On me repêche, je suis de nouveau sur la terre ferme. Alas m’enlève mes fils. Je suis seulement vêtue d’une robe de nuit. Un vêtement dont on peut voir mes formes. Je deviens rouge de honte. Surtout devant ces messieurs. Je remercie les deux hommes de m’avoir sauvé. Je leur dit par la suite que je dois rentrer. Il se fait tard et une femme doit rentrer avant que mon époux s’inquiète un petit peu. Je leur demande de me prêter une tenue masculine qui pourra me tenir chaud car je crains que si je reste ainsi, j’aurais froid. Le comte parle avec Alasdair, puis il se tourne vers moi.

Comte - Ma lady, c'était un honneur pour moi de vous porter secours et si un tel incident vous arrive à nouveau, je recommencerai. Maintenant, je vais vous laisser, au plaisir de vous revoir à la cour, ma douce.
Elizabeth – Sans doute.

Et, il part. Il me laisse Alasdair, nous sommes enfin seuls. Je le regarde dans les yeux, j’ai si froid. J’ai besoin d’une chaleur qui m’entoure. Il m’offre un tissu sur mes épaules. Je lui offre un sourire. Je le regarde. J’avais envie de toucher ces cheveux, ou de lui glisser ma main dans sa chevelure brune.

Alasdair - Je suis désolé, je n’ai rien à te donner pour te débarrasser de tes vêtements mouillés mais au moins, tu ne mourras pas de froid.
Elizabeth – Ce n’est rien, j’aime beaucoup ce que tu m’as passé, merci. Je te le redonnerais, ne t’en fais pas.

Et, il me soulève. Je suis dans ses bras. Le trajet est silencieux. On ne parle plus. C’est si calme. Je regarde les passants passer, je me fais petite pour qu’on évite de me reconnaître. Mais si je devais mentir, je mentirais pour me protéger. Qu’est-ce que je peux raconter comme mensonge ? Et bien, que j’étais allée sur une barque et que je voulais observer les étoiles mais je suis tombée à l’eau. Ce mensonge peut fonctionner si l’autre idiot de comte ne fait pas jaser la cour sinon je devrais trouver une autre parade pour éviter de dire la triste vérité. Celle qu’avec Alasdair, nous avons échangée un baiser … Est-ce que je l’aime ? Je crois que oui. Mais cet amour est-il réciproque ? Je ne sais pas. Pas encore. Nous continuons le trajet, j’observe les étoiles. Que dira Edward ? Je ne sais pas. Il sera sans doute furieux. Oh … Aidez-moi. Nous arrivons enfin chez moi. Alas me laisse descendre. Je lui souris.

Alasdair - Au plaisir de te revoir ma douce fit-il en me baissant la main.

Je suis seule. Je monte les escaliers. Et, je rentre dans mes appartements. Edward dort sur sa table de travail. Je dépose un baiser chaste sur son front. Et, je décide de me changer, enfin, avoir des vêtements chauds. Mes servantes m’habillent d’une tenue pour la nuit et je me glisse dans mon lit. Edward me rejoint sans rien dire. Nous sombrons dans les bras de Morphée.