Aiden Fernando Palanques

"L’amour, sa beauté incendie comme la nuit, des climats limpides et des cieux étoilés." TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Aiden Fernando Palanques. En Espagne on le nommé Fernando et en Angleterre on le nomme Aiden. C'est une question de facilités et de langages. AGE ♦ Quarante-cinq ans. DATE DE NAISSANCE ♦ Le vingt-deux décembre. ORIGINE ♦ Espagnole. SITUATION FAMILIALE ♦ Il fut marié par deux fois, mais chacun de ses mariages se termina d'une façon bien funeste, et lorsqu'il se fiança pour une ultime fois, la demoiselle en fut si désolée qu'elle préféra fuir que de partager sa vie. Ce fut une véritable déconvenue pour l'homme qu'il était, et cela le conforta dans l'idée qu'il ne devrait plus se marier, cependant restait encrée en lui l'image de la farouche demoiselle qui lui avait échappé et naquit en lui la simple envie de la posséder. Incessante idée dont le martellement lui fit oublier les préceptes de sa religion, le faisant s'abandonner à des pensées luxurieuses auxquelles se mêlaient une possessivité que trop violente. Il la retrouverait. Il le savait, et aussi impatient pouvait-il être à cette idée, il restait inébranlable à ce sujet. MÉTIER ♦ Politicien en devenir, il reste néanmoins un membre important de la bourgeoisie espagnole, usant et abusant de ses talents de juristes pour démêler les successions et s'enrichir sur la richesse des autres à force d'actes notariés sur lesquels ils apposent son sceau, scellant le destins de quelques héritiers pour certains chanceux et pour d'autres bien plus désavantageux. Il n'aurait pas dû prendre de plaisir dans son métier, pas plus qu'il n'aurait dû exercer un tel emplois, l'argent et l'économie étant des objets de déliquescence aux yeux des saintes écritures, il n'en resta pas moins qu'il se plaisait à jouer de la plume et des mots pour les besoins de ces gens qui venaient quémander les services d'un notaire tel que lui. GROUPE ♦ Les étrangers. CRÉDITS ♦ Tumblr & Daidai LE JOUEUR PSEUDO ♦ Daidai. AGE ♦ 24ans. OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Par Prd. TON AVATAR ♦ Luke Evans. VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif. VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Pourquoi pas.

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦
Il est des situations où l'humanité doit se raccrocher à quelque chose pour ne pas sombrer, c'est alors qu’émerge les idoles et les livres saints, c'est là que naît l'âge de l'obscurantisme et de la chasse aux sorcières. Chasser un mal pour un expier un autre, vivre dans la lumière pour mieux s'installer dans l'ombre, tendre une joue pour pouvoir frapper celle de son prochain. La religion n'était qu'un prétexte, celui qui permettait à tout homme de vivre dans l'obscurité tout en expiant ses plus terribles péchés, c'était une façon de trouver une explication à chacun de leurs actes se disant avec une certaine naïveté « c'est ce que Dieu veut ! », ou bien « les voies de Dieu sont impénétrables ! ». Alors, tous, ils se laissèrent entraîner sur les chemins de la sainteté, se laissant aller aux bondieuseries, et cherchant dans les chapitres de la bible ce qui ferait d'eux des âmes charitables qui auraient tout droit d'entrer aux paradis sous les yeux des anges immaculés.
Aiden fait parti de ces gens, non pas par choix mais par habitude. Il est chrétien de par son ascendance, et c'est sans nul doute que si descendance il avait eut, il aurait inculqué aux fruits de sa chair les mêmes préceptes religieux. Leur apprenant à lire par la force des saintes écritures de cette bible qui ne le quitte jamais, leur apprenant à écrire à force de recopier les dires des apôtres, les obligeants à prier son dieu jusqu'à ce que l'habitude entraîne la foi. Endoctrinement dès l'enfance qui reste encore encré en lui, impossible de le lui enlever car ses croyances lui servirent d'ancre quand coup sur coup il perdit ces femmes qui eurent le malheur de l'épouser. Il s'y raccrocha comme le noyé se raccrochait à son radeau de fortune, et sur les escaliers de l'église il priait pour leur salut. Il priant jusqu'à s'en meurtrir les genoux, jusqu'à ce que la tête lui en tourne et qu'il se sente délivrer de cette blessure qui lui heurtait le cœur.
Une de plus et s'en fut trop pour lui, armé de son cœur en ruines et de ses rêves naguère pieux, il prit le parti de traverser l'Europe, rejoignant la cour d'Angleterre à laquelle siégeait désormais la si terriblement nommée Marie la sanglante. Elle fut l'instrument de changements drastiques et plus que dévastateurs, mais à l'image des croisés qui prenaient encore le chemin des terres saintes pour bouter le sarrasin hors de son sanctuaire, il encourageait ces changements en l'honneur de son Dieu. Les impies méritaient la mort si ceux-ci continuaient de rejeter les saints et la vierge, il fallait qu'ils comprennent que leurs croyances n'avaient aucune force, car eux, les catholiques, étaient soutenus par le divin. Alors, se faisant le témoin silencieux de ces événements, il ne condamnait en rien cette barbarie au nom de ses croyances.


▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦
La reine Marie avait avec elle deux choses qui lui permirent de s'approprier la sympathie de Aiden Palanques. La première fut son ascendance, bien que dans ses veines coulaient le sang impie d'un roi qui avait osé s'adonner à de nombreux péchés et qui pour obtenir l'amour d'une femme avait fait changer la religion de son pays, elle n'en restait pas moins la fille de la très pieuse Catherine d'Aragon. Les espagnols, dans leur ensemble, avaient vu d'une très mauvais œil l'annulation du mariage qui avait uni le roi d'Angleterre à sa première femme, alors le retour de son sang sur le trône ne fut que trop bien accepté.
La seconde chose, et non des moindres de cette femme délicieuse ce fut sa foi. Jamais elle ne fut remise en question, et telle une vengeance qui arrivait à point nommé, elle reprenait en main un royaume en ébullition et se mettaient à chasser les impies. Par vraiment une main de fer dans un gant de velours, bien plus un marteau qui frappaient à n'en plus finir sur l'enclume, et les punitions au nom de Dieu firent revenir en force le catholicisme alors que les protestants se faisaient malmenés par le pouvoir.
Elle fut plus qu'accueillante pour les immigrés d'Espagne alors que son mariage avec un prince Espagnol se profilait. S'il y avait une personne à apprécier sur les terres de la perfide Albion, assurément ce fut cette implacable souveraine aux doctrines inébranlables.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Les caprices de la royauté et les intrigues de la cour furent de biens mauvaises augures pour cette pauvre femme. Si elle ne fut pas destinée à poser son royal séant sur le trône de l'Angleterre, elle dû bien vite supporter le poids de la lourde couronne qui lui échu quand le frêle roi vint à mourir dans son jeune âge. Peut être aurait-elle fait une bonne reine. Peut être aurait-elle réussit à allier son peuple sous une seule et même bannière. Mais personne n'eut jamais l'occasion de se poser la question car déjà Marie faisait son apparition en tant qu'opposante et sans grand mal, armée de ses nombreux soutiens, elle reprit le trône dont elle aurait naturellement dû hériter.
Que dire alors de la pauvre créature qui resta en attente de son sort de nombreux jours ? Pas grand chose. Et du point de vu de Aiden, il n'y eut pas plus à rajouter. Il ne la connaissait pas, n'eut jamais vraiment de s'y intéresser, son soutient était entièrement donné à la terrible Marie Stuart avec laquelle il partageait bien plus de points communs. Néanmoins, s'il lui avait été donné l'occasion de donner son avis, il aurait assurément demandé grâce pour la pauvre héritière qui n'avait que trop peu choisi son destin, il l'aurait enfermé, l'aurait forcé à prendre le voile, mais n'aurait pas fait d'elle une martyre aux yeux d'un peuple qui allait encore être obligé de subir ce qu'il prenait déjà pour un caprice royal.
Oui, ce fut peut être l'erreur de Marie Tudors, ce fut ce que Aiden prit pour une erreur... Mais bien malgré cela, il fut obligé d'avouer que par cet acte sans retour en arrière possible, la nouvelle reine donnait aux renégats un avertissement des plus clairs. Ils devraient se soumettre ou ils subiraient le même sort que Jane Grey.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦
Des secrets ? S'il en détient quelques un il ne s'agit assurément pas des siens, et quand aux secrets qu'il pourrait avoir, ceux-ci ne sont pas plus graves que quelques pensées luxurieuses que quelques Ave Maria sauraient effacer. Pas de secrets, pas de complots, il ne joue que le rôle d'un argentier armé d'un sceau de notaire, garant des fortunes et des droits de bien des gens, mais il n'est pas en mesure de venir quémander un peu de pouvoir. Pas maintenant. Pas encore. Mais viendra un jour, le moment où il pourra faire montre de ses talents d'orateur, exhortant les autres à lui offrir leurs secrets sous le couvert d'une confession altruiste et agnostique, souriant à l'idée de jouer avec les destins... Seulement son âme n'est pas encore assez corrompu, il ne s'est pas encore assez rapproché des instances politiques pour pouvoir jouer ce genre de jeu, et à l'heure d'aujourd'hui, sa droiture ne peut être remise en cause.

La réalité n'est rien face à la puissance d'un souvenir.

"Tu descends au fond de la mer, très loin, si loin que le bleu n'existe plus. Là où le ciel n'est plus qu'un souvenir. Une fois que tu es là, dans le silence, tu y restes et si tu décides que tu veux mourir pour elles, rester avec elles pour l'éternité. Alors elles viennent vers toi et jugent l'amour que tu leur porte, s'il est pur et si tu leur plaît, alors elles t'emmèneront pour toujours."

Dans la campagne espagnole, non loin de la belle et forte Toléde, vivait la famille Palanques. Une demeure paisible où il faisait bon vivre, et où les rumeurs de la ville ne venaient pas encore troubler le quotidien d'une famille. Si ils n'avaient pas la richesse des puissants de ce monde, ils n'en restaient pas moins des bourgeois dont le titre de notaire se donnait de père en fils, et le père aux portes de la mort ne tarda pas à rédiger son propre testament, léguant à son seul et unique fils son titre mais surtout sa famille. C'est ainsi que de simple clerc, le garçon qu'on avait préparé toute sa vie à prendre cette succession devint chef et principale ressource de sa famille. Seulement du haut de ses dix-sept ans, Fernando n'était pas près à assouvir toutes ces responsabilités qui lui incombaient désormais, et il n'était rien d'autre qu'un enfant, pas encore sorti de l'adolescence, que sa mère n'avait eut de cesse de choyer. Accablé, il faisait de son mieux, mais le mieux est parfois l'ennemi du bien.
Sa mère, Roselinda, eut alors l'idée quelque peu saugrenue de le marier, elle s'était dit avec une certaine innocence somme toute bien réfléchie, que lui donner une femme ne ferait que le conforter dans son rôle, qu'ainsi il pourrait avoir bien des déboires au travers de sa nouvelle vie, mais qu'il aurait la douceur d'une épouse en son foyer pour le réconforter. Si l'idée ne sembla pas plaire plus que cela à Fernando, il n'eut pas le courage de mettre sa mère en déroute, et il ne fallu pas plus de quelques semaines à dame Palanques pour trouver la jeune fille parfaite pour son fils. Elle n'était pas bien jolie, pas plus qu'elle n'avait de richesses, mais elle se trouvait être une de ces jeunes filles délicieusement dévote. De celles qui ne feraient jamais de tort à leur mari, et qui, sans poser de questions, se plieraient à leurs désirs. Une femme, avait-on pensé, parfaite pour un jeune homme qui manquait énormément de confiance en lui, et cela eut bien l'effet escompté. Fernando prit de l'assurance, son travail n'en fut que meilleur, et son nom commença à se faire connaître un plus profondément dans les comtés. Tout le monde en fut content, mais cela ne suffisait pas à Roselinda, et après cinq années de mariage elle commença à se faire plus pressante quand à l'idée d'avoir un jour des petits-enfants.
Seulement aucun enfant ne vint à naître, et la pauvre épouse en fut plus que blâmer. On la traina plus bas que terre, lui faisant comprendre que si on l'avait ainsi fait sortir de la fange c'était pour qu'elle rende son mari heureux et surtout qu'elle enfante. Seulement son ventre n'était qu'un vaste cimetière qu'elle commença à remplir de larme, et fausse couche après fausse couche, elle fini par dépérir. Fernando tenta bien de faire taire les médisants, assurant que si aucun enfant ne venait à naître c'est parce qu'il s'agissait d'une volonté divine et que nulle ne pouvait aller contre cela, mais la jeune femme ne s'en trouva pas rassuré. Alité jusqu'à la fin, elle resta prostrée dans sa chambre, fixant le plafond jusqu'à ce qu'enfin la mort vienne la prendre.

La mort sonna comme une délivrance pour cette pauvre femme à qui l'on avait retiré tout honneur, et alors qu'on la mettait en terre, la colère traversa l'homme désormais éploré. Il chassa sa mère de sa demeure, lui faisant comprendre qu'il n'était plus l'enfant qu'elle pouvait user et abuser à sa guise, que si elle restait sa mère, il ne souhaitait plus la revoir avant que le vent n'ai balayé sa fureur. Outrée, elle prit néanmoins le parti d'aller s'installer chez la sœur en Castille, abandonnant son fils dans sa grande demeure désormais bien vide. Pas de cris d'enfants, pas de douces paroles réconfortantes, il n'y avait plus que lui et son travail. Ce travail dans lequel il se lança à corps perdu si bien qu'il commença à se faire connaître au travers de tout le comté et son nom vint aux oreilles de la cour.
On s'étonnait de ne jamais avoir entendu parlé de ce nom, et l'on y prêta une attention d'abord mitigée, puis plus poussée. On se disait qu'il était étonnant de voir un chrétien endosser la profession de notaire, que ce genre d'emplois était bien plus l'apanage des Juifs que des Catholiques, et cela ne fut pas s'en plaire au roi d'Espagne qui préférait de loin donner droit sur ses fortunes et propriétés à un homme qui embrassaient les mêmes croyances que lui plutôt qu'au adorateur du traître. Ainsi, Fernando fut appelé à la cours, et avec une certaine fébrilité il s'y rendit. On le questionna, le testa par bien des moyens, et après de longs jours passés à la cour, on le pria pour de prendre place au sein de l'entourage du grand argentier. C'est ainsi qu'il fit son entrée à la cour d'Espagne.
Et c'est ainsi qu'il croisa un jour, Maria. S'il n'avait jamais aimé celle qui fut sa première femme durant de nombreuses années, il en fut tout autrement avec Maria. Elle était dame de compagnie pour l'une des grandes dames dont l'époux siégeait à la cour. Elle avait en elle des charmes bien exotiques qu'elle avait hérité de ses ancêtres perses, et ses grands yeux verts n'eurent aucun mal à capturer le cœur de Fernando. Il eut bien du mal à lui faire la cour, lui qui n'avait jamais eut besoin ni éprouvé un quelconque désir de séduire une femme, et ce fut assurément sa maladresse qui séduisirent cette femme.
Comment pouvait-on être aussi avenant et plaisant, tout en étant encré dans une timidité plus que gênante et une maladresse bien embarrassante ? Personne n'en savait rien, mais leur mariage fut célébré en été. Ce fut une bien belle journée, et elle fut le prémisse d'une mariage heureux. Elle le rendit si heureux qu'il en oublia presque tous les malheurs qui l'avait touché jusqu'alors, et il ne permit à sa mère de revenir en sa demeure qu'une fois qu'un enfant fut annoncé. Le ventre rond de son épouse le rendit fier mais alors que la grossesse arrivait à son terme, un ordre du roi l'envoya bien loin de son aimée sur le point d'enfanter.
Durant son périple, il fut couper de toutes nouvelles avec l'Espagne et à son arrivée en Bourgogne, après quelques jours à arpenter les terres du duché, une missive parvint jusqu'à lui. Les lignes qui passaient sous ses yeux furent lues et relues jusqu'à ce que leur sens lui parvienne enfin, et dans un nouvel excès de détresse il parti au grand galop sur son cheval abandonnant son poste pour retourner en Espagne. Il fallait qu'il puisse vérifier par lui-même, il fallait qu'il soit le témoin de cet événement qui lui broyait le cœur, et rien de ce qui se trouvait dans cette lettre ne se trouvait être faux.
Alors qu'il descendait de son cheval, épuisé par ce voyage qu'il avait fait presque sans halte, s’arrêtant juste pour boire et changer de monture, il tomba à genoux devant ce qui fut sa demeure. Il ne restait plus rien, rien si ce n'était les ossements d'une maison qui aurait dû accueillir la vie durant encore de longues années, mais au lieu de cela elle avait été le berceau d'une mort prématurée. Maria était morte, brûlée vive dans cette maison. Son enfant à naître était mort avec elle. Et lui désormais encore bien seul se prenait à prier le diable pour la faire revenir, un instant juste un instant, avant de sombrer dans les limbes d'un sommeil meurtri.

Bien que le roi fut fort mécontent de ce soudain abandon de poste, il ne fut rien attenté contre les Palanques, on jugea qu'après une terre punition divine, il ne méritait qu'un avertissement et en guise d'avertissement on le fit envoyer aux Antilles. La nouvelle ne lui fit pas oublier toute sa douleur, mais il embarqua sur l'une des caravelles espagnoles et tenta de passer outre les grandes tragédies de sa vie. Pourtant, toujours l'image de sa femme perdue revenait à sa mémoire, il voyait dans les yeux clairs des belles mulâtres les yeux de sa femme, dans leurs parfums sauvages les senteurs camphrées que Maria appréciait tant. Partout où il posait son regard elle lui sautait aux yeux. Partout où il allait il sentait sa présence. Alors il cessa de prier, il s'enfonça dans les affres de l'alcool, et des filles de joies, s'il ne pouvait l'oublier par la prière il l'oublierait par bien d'autres moyens.
Cinq années passèrent ainsi, la peau tannée par l'ardent soleil des Antilles, il pensa qu'on l'avait oublié, mais la mort de sa mère et les prières de son oncle faite à la cour prirent en pitié le roi qui le fit revenir en Europe. Difficilement il se ré-acclimata lentement à la vie Espagnole, abandonnant cette amour un peu trop prononcé pour la prostitué et la bouteille de rhum pour redevenir l'homme droit que tous avaient toujours connu. Pourtant, il y avait quelque chose qui avait changé en lui, une certaine dureté dans le regard comme si les épreuves qu'il avait dû passer et surpasser l'avait changé. Petit à petit il reprit confiance en Dieu parce qu'il n'avait plus rien à quoi se raccrocher, il se remit à prier, mais cette innocence qu'il avait pu avoir, cette sorte de fanatisme qui l'avait habité n'était désormais plus qu'une relique du passé.
Il avait par ailleurs tracé une croix sur l'idée même de se remarier un jour, les deux histoires qu'il avait vécu avant mit un terme à toute idée un peu romantique qu'il aurait put avoir au sujet du mariage. Il n'y avait désormais plus rien qu'un désert aride, et il ne faisait que vivre, s'employant à rester l'homme qui aurait dû être, l'homme qu'il n'était plus vraiment. Pourtant, quand on lui proposa d'épouser une jeune femme il se montra curieux, pas à l'idée de se remarier, mais à l'idée de voir ce qu'on pouvait bien lui proposer. Pour un homme de son âge et surtout affublé d'une bien terrible vie qui le précédait, on devait au moins lui réserver la dernière demoiselle de la famille, celle dont personne n'avait eut envie, celle qui se refusait au couvent mais que tous savait condamné au destin de la vieille fille.
Alors qu'elle ne fut pas sa surprise quand il croisa le regard de cette si jeune fille, elle devait avoir la moitié de son âge et était encore pleine de cette grâce infantile. Bien malgré lui, et contre toutes attentes, il fut charmé par sa désinvolture ainsi que par cette audacieuse façon qu'elle avait de lui parler. Pourtant il ne pouvait se résoudre à se marier une nouvelle fois, il oscillait et tanguait dangereusement entre l'acceptation et le renoncement, puis il se décida enfin non s'en avoir hérité d'une surnom qui ne le ravit pas vraiment. La girouette. Qu'importait, il avait fini par accepter. Seulement pas à un seul instant il s'était dit que cette volonté qu'il avait eut de l'épouser, lui, l'homme riche et apprécier de la cour d'un roi, serait mit en déroute par une jeune femme. Pas à un seul instant il aurait pu imaginer une si jeune demoiselle se décider à prendre la fuite plutôt que de se voir unie à lui.
Seulement les choses étaient ainsi faites, et il commençait à croire que quelque chose, quelque part, lui en voulait sérieusement. Que son destin était plus que mal tracé, et furieux contre cette femme mais surtout contre sa famille, il se jura de la retrouver et mieux valait pour son bien à elle que jamais au grand jamais elle ne se retrouve une nouvelle fois sur son chemin.