Retrouvailles [PV Anne Stanhope]

Sujet: Retrouvailles [PV Anne Stanhope] Lun 7 Juil - 15:51

Je ne cache pas mes larmes lorsque je quitte mon père. Cette semaine auprès de lui a été si reposante et en même temps si fugace ! Que cela a été bon de pouvoir profiter de sa présence sans avoir à s'inquiéter des cancans de la Cour. Nous nous sommes toutefois quittés sur la promesse de nous revoir bientôt et d'échanger des lettres d'ici là.

Cependant, mon père, bien qu'en bonne santé, a reçu une lettre de mes frères avant mon arrivée. En effet, mon père essaye tout de même de reprendre contact avec eux mais Richard lui a adressé une brève missive l'injuriant et avouant que notre père trépasse afin de pouvoir toucher le titre des Bird. Père a été sous le choc et a décidé, une fois remis de ces émotions, que je suis sa seule et unique héritière et qu'à sa mort, ce serait moi qui aurait le titre familial.

A ce moment-là, je n'ai rien pu dire tant mon coeur saignait. J'avais toujours eu l'infime espoir que nous parviendrons à nous réconcilier et que je parviendrais à retrouver ma relation si parfaite de mon enfance avec mes frères. Mais tout cela semble à présent n'être qu'un rêve. De plus, à cette annonce, même si mon père ne l'a pas formulé ainsi, j'ai compris que je vais bientôt devoir me remarier sous peine de finir au couvent. Je reconnais qu'aucune de ces perspectives ne m'enchantent.

Avec un soupir, je me renfonce dans le siège de mon carrosse en froissant ma robe bleue. Mon regard se perd dans l'horizon. Me revoilà bientôt à Londres et je n'ai guère envie de retourner à ce quotidien que j'ai depuis la mort de mon mari. Mes pensées se dirigent vers lui et je me fais mélancolique. Cela va faire un an bientôt qu'il n'est plus. Un an que je n'ai plus correspondu avec Anne, une amie de mon défunt époux mais ma peine était trop grande alors et les affaires de la compagnie m'ont beaucoup occupées.

Je lui ai bien entendu envoyé une lettre de remerciement pour avoir faciliter mon intégration à la Cour. Peut-être serait-il toutefois temps de la rencontrer en personne à nouveau ? Après tout, nous passons non loin du château...

-Cocher ? Interpelle-je finalement résolue. Pouvez-vous faire un détour par Somerset Castle je vous prie ?

L'homme acquiesce avant de changer de direction. Je me réinstalle confortablement avant de laisser divaguer mes pensées. A cause de cela, je suis surprise lorsqu'on arrive à destination. Avec un sourire, je descends du carrosse pour me diriger vers l'entrée à la recherche d'un domestique.

-Excusez-moi... Est-ce que la maîtresse des lieux est présente ? Je suis Lady Bird et je viens lui rendre une visite de courtoisie imprévue, mes affaires m'ayant menée non loin d'ici.

Intérieurement, je suis légèrement angoissée : Lady Seymour serait en droit de me chasser au vu de mon manque flagrant de politesse au cours de l'année passée...

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Retrouvailles.

Le soleil se levait au château de Somerset, luisant sur les lacs, léchant les fenêtres de ses doux rayons. Anne Seymour était levée depuis longtemps, elle ne dormait jamais beaucoup, pas depuis la mort de son cher époux. Une âme ne pouvait vivre sans sa moitié et Edward avait été la sienne pendant de nombreuses années. Ensemble, ils avaient mis en monde dix beaux enfants, dont neuf étaient toujours à ses côtés à ce jour. C’était pour eux, qu’Anne se levait chaque maintenant, c’était pour eux qu’elle se battait dans ce monde hostile. Pour qu’ils vivent, pour qu’ils soient heureux et connaisse une vie de paix. Anne, Edward, Henry, Margaret, Jane, Katherine, Thomas, Mary et Elizabeth, ils étaient la chair de sa chair, les images même d’Edward et chaque jour, il vivait en eux, notamment à travers leur fils ainé, qui avait tendance à se comporter comme son père, mais avec une touche du caractère fougueux de son oncle. Thomas Seymour, encore une branche qui a été arraché à l’arbre de sa famille. Il était mort avant son époux, mais ce décès les avait beaucoup touchés, tout comme celui de Jane. Reine de cœur, elle était morte trop tôt, en laissant un fils qui l’avait suivi plusieurs années plus tard. Petit à petit, Anne voyait sa famille être décimée. De nombreux morts étaient tombés autour d’elle et sa plus grande peur, c’est que la Faucheuse ne vienne prendre ses enfants.
Le matin se levait et Anne fut très vite rejointe par ses enfants dans l’un des salons du château, pour déjeuner avant d’aller faire les prières. Sa famille formait une joyeuse troupe, entre ses grands enfants et les petites jumelles Elizabeth et Mary. Anne avait eu trois fois des jumeaux, une chance divine qui lui avait été donné et elle le voyait très bien, ceux-ci étaient très proches. Les grands s’occupaient des petits et les gouvernantes n’étaient jamais avares pour l’aider dans cette tâche. Après que tout le monde fut apprêté, ils se rendirent à la petite chapelle, qui se trouvait dans une annexe du château, pour écouter la messe de la journée. Après cela, toute la famille alla vaquer à ses occupations, les jeunes enfants à leurs jeux et les plus grands à leurs cours. Anne de son côté, se rendit dans le bureau de son mari, pour s’occuper des affaires familiales, avec son régisseur.
Les journées étaient bien souvent les mêmes chez les Seymour, Anne dirigeait la famille, même si l’homme de la maison était son fils Edward. Cependant, ces journées étaient bien souvent ponctuée d’évènements inattendues, comme les évènements de la cour, ou encore des visites imprévues. A un moment de la journée, une servante vient annoncer à Anne, la visite de lady Bird, une personne qu’elle n’avait pas revue depuis bien longtemps. Si longtemps, qu’elle ne se souvenait même plus quand. La mère de famille se demandait bien ce qui avait pu conduire lady Bird jusque dans le Somerset. Une simple visite ? Une affaire ? Anne demanda alors à la servante de conduire la lady jusque dans un salon et de lui proposer de quoi se restaurer. Entre temps, elle fit quelques dernières signatures, avant de descendre, jusqu’au salon où se trouvait Helen Bird.

« Lady Bird, quelle surprise, cela fait bien longtemps que je ne vous ais point vu. » Déclara la mère de famille. A travers l’une des fenêtres qui donnaient sur le jardin, elle put voir ses plus jeunes enfants jouer ensemble, surveillaient par leurs gouvernantes. « J’espère que vous vous portez bien ? » Demanda Anne à l’intention de la lady.

Avec un certain soulagement et un temps d'attente qui me parut long, la servante de Lady Seymour vient pour me confirmer que la maîtresse de maison serait ravie de me recevoir. Acquiesçant, je me mets à suivre la domestique pour arriver dans un salon. Avec un certain soulagement, je confie mon manteau à la servante avant de m'assoir doucement sur un canapé non loin. J'ajuste ma robe distraitement afin d'y défaire un pli. Je laisse mon regard traîner sur la pièce. Celle-ci est décorée avec énormément de bon gout. En même temps, ce n'est guère étonnant : Lady Seymour est connu pour son bon goût exemplaire.

Cependant, la nostalgie m'envahit. La dernière fois que je suis venue ici, mon mari était encore de ce monde. Ce lieu me rappelle avec tendresse les moments passés à ces côtés et éloigne pour un temps les soucis actuels. C'est alors que je suis perdue dans mes pensées que Lady Seymour entre dans la pièce. Vive malgré ma surprise, je me lève pour saluer comme il se doit cette noble dame.

-Lady Bird, quelle surprise, cela fait bien longtemps que je ne vous ais point vu. Déclare la Lady en guise de salutation.

A cette évocation, je ne peux m'empêcher d'afficher une mine désolée d'avoir oublier de donner de mes nouvelles plus souvent et de demander des siennes.

-J’espère que vous vous portez bien ?

Sa requête me fait sourire mélancoliquement. Il s'agit des même salutations qu'elle m'avait adressée la première fois que je l'avais rencontré. Mais à cette époque, tout était différent.

-Lady Seymour ! Salue-je avec un sourire. Veuillez me pardonner d'avoir tarder à donner des nouvelles mais à la suite des funérailles de mon feu mari, je n'avais guère la force de vous contacter tant son souvenir me hantait. Les affaires du domaine m'ont ensuite pris beaucoup de mon temps.

Et ce n'était peu dire : entre la Compagnie et les crises de paranoïa de la Reine, j'avais fort à faire pour garantir ma tête. J'aurais sincèrement aimée qu'il n'en soit pas ainsi.

-Ma foi, je me porte à merveille. Je reviens d'une visite au manoir familial et il a été agréable de voir mon vieux père aussi vaillant malgré l'âge et les courriers méprisants qu'il reçoit de mon frère Richard.

Mon visage s'assombrit à cette pensée avant de redevenir souriante.

-Enfin, c'est sans importance. Et vous, my lady ? Comment vous portez-vous ? Demande-je afin de changer de sujet.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Retrouvailles.

Le veuvage était une perte, la perte d’un mari, d’un confident, du père de ses enfants, mais il permettait aussi à la femme de pouvoir ouvrir une nouvelle porte, celle de la liberté. La femme n’appartenait plus à personne et même si on la sonnait de se remarier, elle pouvait jouir d’une nouvelle vie, puisqu’elle était libre. Anne avait vécu la mort de son mari comme la perte de son double, celui avec qui elle avait comploté, vécu de nombreuses choses, la gloire comme la peine. Pendant un temps, alors qu’elle pourrissait dans une cellule, elle avait cru qu’elle ne s’en remettrait jamais, puis, il y avait eu ses enfants, ses deux jumelles, qui avaient fini par voir le jour et là, elle avait compris pourquoi elle devait se battre. Pour eux.
Helen Bird avait aussi perdu son mari, mort tragiquement, comme de nombreuses personnes de son âge, elle connaissait aussi le veuvage et ce qu’il impliquait pour une femme. Contrairement à Anne, elle était encore jeune et elle pouvait à loisir se remarier et même choisir son époux. Cependant, comme lui stipula la comtesse, elle devait aussi gérer l’ancienne affaire familiale. La duchesse de Somerset connaissait ces difficultés, même si elle avait été éduquée pour apprendre à gérer une demeure conséquente, elle avait connu dans un premier temps des difficultés, en ce qui concernait la gestion de ses terres. Les Seymour avaient beaucoup perdu à cause des Dudley et Anne avait dû faire face à cette réduction de revenus, tout en continuant à vivre décemment pour entretenir leur train de vie. La mère de famille avait aussi de nombreux enfants, jeunes, qu’il fallait éduquer, pour qu’ils puissent plus tard se faire une place dans la société. De toute façon, elle se refusait à avoir des enfants ignares et elle continuerait à engager de bons précepteurs pour eux.

« Je ne peux que comprendre comtesse, la perte d’un époux est l’une des pires tragédie. Je suis passée par là aussi et si vous avez besoin d’une oreille pour vous écouter, je suis là pour vous. La mort implique de nombreuses choses que l’on doit affronter seule, comme la gestion d’un domaine ou l’éducation de nos enfants, mais je crois que nous sommes des battantes, nous y arriverons, quoiqu’il en coûte. » Monologua la mère de famille.
Lady Bird était toujours une personne charmante, mais Anne savait qu’elle faisait toujours partie du camp protestant et même si la duchesse n’avait pas complètement abandonnée ses penchants pour la réforme, elle prenait toujours garde à passer pour une bonne catholique, aux yeux de son amie la reine. Helen Bird revenait d’une visite auprès de son père, un homme d’un grand âge, qui était toujours tourmenté par son fils. D’ailleurs, le scandale avait éclaté chez les Bird, quand le père a déshérité le fils en faveur de sa fille.

« Votre frère est donc toujours aussi ingrat au point de tourmenter encore votre pauvre père. A son âge, il ne mérite pas autant de peine. » Renchérit la duchesse. « Quant à moi, je me porte bien, avec les enfants nous venons nous reposer ici, avant de retourner à la cour pour préparer les festivités du mariage, elles sont si impatientes de pouvoir faire leurs preuves. Le temps passe et ces enfants continuent à me vieillir, mais ainsi va la vie. » Riait-t-elle. « Vous prendriez bien une tasse de thé ou un verre de vin ? Que vous plairez-t-il ? » Demanda la duchesse.

Une lueur compréhensive traverse le regard de la duchesse lorsque j'évoque la gestion des affaires familiales.

-Je ne peux que comprendre comtesse, la perte d’un époux est l’une des pires tragédie. Je suis passée par là aussi et si vous avez besoin d’une oreille pour vous écouter, je suis là pour vous. La mort implique de nombreuses choses que l’on doit affronter seule, comme la gestion d’un domaine ou l’éducation de nos enfants, mais je crois que nous sommes des battantes, nous y arriverons, quoiqu’il en coûte. Me déclare Lady Seymour.

J'incline légèrement la tête en signe de reconnaissance.

-Je suis touchée par ce soutien. Sourie-je doucement. Il est vrai que durant cette période, le soutien de mon père, ainsi que le votre, ont été plus que le bienvenue, notamment en raison des évènements qui secouait l'Angleterre au même moment.

En disant ces mots, je ne peux m'empêcher de penser au fait que mon époux a défunté peu avant le Roi Edouard et que, déjà avant ses évènements, les intrigues allaient bon train à la Cour. La période de veuvage que j'ai traversé m'a un peu protégé de cela, je pense.

-Maintenant, même si je peux m'empêcher de souffrir de langueur, mes larmes ne coulent plus à l'évocation de mon époux et je chéris désormais tout ce qui lui rappelle son souvenir, d'autant que je n'ai pas eu la chance d'être honoré par des enfants.

Car c'est en fait un drame de mon mariage, je n'ai point su donner d'enfant à mon mari. C'est un véritable déchirement que de n'avoir pu accomplir mon devoir d'épouse en totalité. Enfin, je suis encore jeune : Dieu me donnera peut-être la chance de combler mon futur mari, même si cette perceptive d'un mariage prochain ne m'enchante absolument pas.

-Votre frère est donc toujours aussi ingrat au point de tourmenter encore votre pauvre père. A son âge, il ne mérite pas autant de peine. Renchérit Lady Seymour lorsque j'évoque la santé de mon père.

-Pour rien vous cacher, commence-je à avouer d'un air un peu triste, j'ai bien peur que mes frères et mon pauvre père ne se réconcilie jamais, quand bien même mon père fasse un geste de paix envers eux. Je crains que le geste de mon père de déshériter mes frères en ma faveur ne soit à jamais le signe de la division de notre famille... Et hâte mon remariage. Ajoute-je d'un ton fataliste. Sans compter que le nombre de damoiseaux me tournant autour n'aura de cesse d'augmenter lorsque la Cour saura que mon remariage n'amènera pas un mais deux titres dans la famille de mon époux.

Ma dernière phrase est dite comme une évidence avec une pointe d'agacement. Il est vrai que c'est l'une des choses qui ne m'ont point manqué lorsque j'ai rendu visite chez mon père.

La duchesse me donne ensuite des nouvelles et laisse sans vergogne transparaître sans honte son amour pour ses enfants. C'est une belle chose que de voir une si noble famille unie.

-Une tasse de thé plutôt, répondis-je à sa demande de boisson. Rassurez-vous, Madame, le mariage prochain de la Reine avec ce fils de Charles Quint n'agite pas que vos filles et la Cour. Même la ville de Londres comprend qu'un grand évènement diplomatique se prépare. Mais je crains que cet évènement se fasse au détriment du bonheur de l'Angleterre malgré ce que la Reine et ses conseillers pensent.

Mes derniers mots peuvent surement me valoir le bourreau mais je suis plus que curieuse que de savoir l'avis de la duchesse à ce sujet.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Retrouvailles.

Il y avait de la fierté chez les nobles, une fierté qui ne cessait de grandir avec le prestige, si bien que, quand une tâche vient frapper ce beau tableau, ils font tout pour la cacher aux yeux du monde. Des cadavres, les familles en cachaient de nombreux, un cousin idiot, une fille pas si sage que cela, un bâtard, mais ces secrets, peu finissaient par être révélé, tellement ils enterraient profondément leurs tares. Anne avait dû souvent masquer les secrets de famille, mais pour les prévenir, elle prenait aussi garde à bien éduquer ses fils et filles, dans les valeurs familiales. Elle se souvenait encore de son beau-frère Thomas Seymour, qui par de nombreuses fois avaient attiré la honte sur leur famille. Il en avait été de même des rumeurs grossissantes sur sa belle-sœur Jane Seymour, que ses détracteurs accusaient de putain, quand le roi était toujours avec Anne Boleyn. Cependant, malgré toutes ces épreuves, les Seymour restaient forts et plus que jamais Anne était fière de ses enfants, qui étaient plus que tout, des battants.

« Oui notre pays a connu de nombreux malheurs dernièrement, mais j’ose espérer que nous vivrons en paix maintenant. » Elle ne détailla pas les évènements passés, ni ceux qui l’avaient le plus touché, Anne n’était pas du genre à trop se dévoiler, elle disait toujours le stricte minimum à ses interlocuteurs. Juste de quoi animer les conversations, sans trop se dévoiler. Pour ce qui était de la paix, elle n’était qu’un doux euphémisme, Anne savait très bien qu’elle ne durerait pas, les protestants étaient toujours là et la réforme s’est bien imprégnée dans le pays, après plusieurs années. La guerre reprendrait et si elle n’était pas interne, elle serait avec un autre pays, comme la France, qui était depuis toujours l’ennemie de l’Espagne.

« Honorer la mémoire de votre époux est le plus grand cadeau que vous pouvez lui faire. Cependant, je doute que messire votre père ne vous laisse longtemps veuve, est-ce que je me trompe ? » Bientôt, la mère de famille eut réponse à sa question, puisque la jeune femme lui confirma que son père comptait bien la remarier sous peu. La chute des frères ne laissait plus que la fille et la famille Bird devait s’assurer une descendance mâle, si elle ne voulait pas voir tous ses biens échoir à la couronne.
Les querelles de famille pouvait se montrer bien terribles, la jeune Helen Bird en faisait les frais avec les disputes entrer ses frères et son père. Anne avait connu le même cas de figure, quand elle était entrée en conflit avec sa mère, qui avait osé marier sa cadette, avant elle. Issue d’un autre mariage elle avait toujours détesté cette sœur, mais plus tard, Anne avait compris que sa mère comptait lui offrir le plus grand des mariages. La mère de famille avait aussi assisté aux querelles entre son mari et le frère de celui-ci, elles étaient nombreuses, surtout au moment de la mort de Thomas, qui a été exécuté pour trahison.

« Les querelles sont les pires fardeaux dans les familles et vous, vous voilà au centre de tout cela, vous avez beaucoup de courage ma chère Helen. J’espère de tout cœur que vous retrouverez un homme bon et aimant. » Si son fils n’avait pas été aussi jeune, Anne ne se serait pas gênée pour organiser une rencontre entre celui-ci et la belle héritière. Cependant au vu du jeune âge de son Edward, elle se garda bien de parler en sa faveur, surtout qu’elle se refusait à faire de nouveaux mariages arrangés dans sa famille.
Une servante entra dans la pièce et vint servir deux tasses de thé et des petits gâteaux aux femmes, elles entendirent sa sortie, pour reprendre leur conversation. Helen s’exprima ouvertement à propos du mariage royal et Anne comprenait sa position, qui était aussi la sienne.

« Cependant, les mariages sont des fêtes, amusons-nous tant que la musique se joue, nous pleurerons après la bêtise de nos souverains. » La duchesse avait toujours détesté les Espagnols pour ce qu’ils représentaient et elle les haïssait bien plus encore maintenant, puisqu’ils allaient diriger leur si beau pays.

-Oui notre pays a connu de nombreux malheurs dernièrement, mais j’ose espérer que nous vivrons en paix maintenant.

Je n'ajoute rien pour ne pas raviver de vieilles douleurs. Je me souviens que trop que du jour où mon défunt mari m'a appris que Lord Seymour venait de mourir sur l’échafaud. C'est à ce moment-là que mon mari et moi-même avons décidé de nous tenir assez loin des intrigues de Cour. Notre amitié avec les Seymour pouvaient déjà nous porter préjudice, il était inutile que par une maladresse que notre tête soit décollée de nos épaules.

Non sans raison, la duchesse suppose que mon remariage va se retrouver hâter à cause des disputes familiales. Il n'est en effet guère difficile d'imaginer que ces charognards de damoiseaux de Cour vont redoubler d'entrain pour me courtiser. Et avec leur redoublement d'entrain pour ma personne, je risque d'avoir de plus en plus de mal à m'occuper de mes affaires. En ces temps difficiles, cela serait plus que fâcheux pour la Compagnie.

-Les querelles sont les pires fardeaux dans les familles et vous, vous voilà au centre de tout cela, vous avez beaucoup de courage ma chère Helen. J’espère de tout cœur que vous retrouverez un homme bon et aimant. Compatit Lady Seymour.

-Si seulement je ne recherchais qu'un homme bon et aimant ! Soupire-je avec une pointe de désespoir. La plupart des jouvenceaux de la Cour sont persuadés que les femmes ne sont bonnes qu'aux travaux d'aiguilles. Or, il est pour moi inconcevable que de telles personnes soient mon mari. Je ne veux pas voir ma fortune dilapidée en boisson ou en maîtresse entretenue sous mon toit !

Je ne cache pas que c'est ma hantise : je me doute que mon mari sera sûrement peu fidèle à ma couche mais qu'il est la décence de ne pas m'imposer les catins sous notre toit !

Une servante fait son entrée alors que nous sommes en train de discuter. Interrompant nos conversations en sa présence, je la remercie alors que celle-ci me sert du thé.

-Cependant, les mariages sont des fêtes, amusons-nous tant que la musique se joue, nous pleurerons après la bêtise de nos souverains.

-Vos suppositions ne seront exactes que si les opposants à la Reine ne se décide pas à jouer les trouble-fêtes ce jour-là. Déclare-je la mine soucieuse. Depuis la tentative de Wyatt, Sa Majesté voit des complots partout et n'a de cesse de doubler la garde avec des fanatiques qui lui sont dévoués. Personne n'est à l'abri, même la propre soeur de la Reine, la Princesse Elizabeth, qui est actuellement à la Tour de Londres. J'ai peur que sous l'impulsion de ses futurs conseillers, Sa Majesté commette un geste irréparable qui serait encore plus lourd de conséquence que son mariage.

A ces mots, je ne peux m'empêcher de frissonner de penser à ce qui pourrait se passer si la Reine après avoir fait mourir sa soeur sur l'échaffaud, mourrait sans enfant. Il me serait des plus insupportables que cet Habsbourg rattache notre beau Royaume à l'Espagne. Après avoir siroter une tasse de thé, j'ajoute :

-Je pense que le jour du mariage, il serait mal venu d'être absent si la Reine requiert notre présence. Je me suis assurée, pour l'heure, de n'avoir aucune affaire de prévue durant la semaine du mariage pour pouvoir répondre à toute sollicitation importune.

Il s'agit en fait d'une question de survie. Je ne tiens pas à perdre ma tête aussi bêtement !

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Retrouvailles.

Les femmes n’avaient pas le choix, face au destin, elle devait se battre pour survivre, commettre les pires maux et se bafouer. A l’accession de Mary Tudor au trône de l’Angleterre, Anne Seymour avait été contrainte de renier sa foi, celle pour qui elle s’était tant battue, pour que ses enfants puissent avoir un avenir. Elle en avait neuf. Neuf petits qu’elle devait protégée, même s’ils étaient en âge d’être adulte. Son fils n’avait que le titre de chef de famille, c’était elle qui avait tout et cela depuis le début. Son mari Edward n’aurait jamais pu faire ce qu’il avait fait, si elle n’avait pas été à ses côtés durant toutes ces années. Elle avait été la tête pensante de leur couple, celle qui l’avait aidé à gravir les échelons, mais maintenant elle se retrouvait seule, bien seule. Helen Bird connaissait la même situation qu’elle, sauf qu’elle était jeune, sans enfant et qu’elle devait se remarier. Elle avait encore la chance de pouvoir décider, mais les bons maris qui ne courraient pas après les héritages, étaient bien rares. Une femme telle qu’Helen devait être très demandée par les hommes, mais par chance, elle avait assez d’intelligence pour bien choisir ce dernier.

« Malheureusement, les honnêtes hommes sont rares et vous avez un héritage, beaucoup voudront se l’approprier. » Elle marqua une pause, regardant au dehors où ses plus jeunes enfants jouaient. « Vous avez de la chance de pouvoir choisir votre futur époux, prenez votre temps, jouez la carte de la veuve endeuillée et vous pourrez gouverner tout ce petit monde. » Elle souriait, conseillant son amie de ne pas commettre d’erreurs qu’elle pourrait regretter.

Elle-même pouvait se remarier, mais elle n’en ressentait pas le besoin. Sa mère avait repris de nombreux maris, après chacun de ses veuvages, Anne avait toujours détesté ses choix, haïssant chacun de ses beaux-pères et préférant rester avec ses frères de sangs, plutôt que de côtoyer ceux qui avaient été issus des autres mariages. Malheureusement, ses frères étaient morts et aujourd’hui, elle était l’unique héritière de la famille Stanhope.

« Oui c’est certain, mais ce mariage sera le mieux gardé, je doute qu’il y ait une catastrophe. Pour ce qui est d’Elizabeth, jamais la reine ne commettrait l’erreur de la faire condamner à mort sur des suppositions ambigües. Vous savez, en raison des rivalités de nos familles, je n’ai jamais aimé la fille d’Anne Boleyn, mais je dois reconnaître qu’elle est assez intelligente pour survivre et qu’elle mérite d’être l’héritière de notre souveraine. » Elle parlait librement, sachant très bien qu’auprès d’une autre personne, ses paroles pourraient lui coûter sa tête. Cependant, lady Bird était protestante et avec elle, elle ne risquait rien. « Bientôt la princesse sera dehors, notre futur roi à réclamer lui-même sa libération, je pense même qu’elle pourra assister au mariage royal, ce qui apaisera les tensions de tous. » Elle avait appris cette nouvelle auprès de la reine, qui depuis quelques temps n’étaient plus certaine de vouloir garder sa sœur ennemie à la Tour. Tous allaient donc pouvoir être présents pour ces festivités, ainsi que pour honorer la reine. « Les festivités sont faites pour se faire voir et être vu, il vaut mieux pour nous tous de venir prêter hommage à notre futur roi, par notre présence. »

Plus le temps passé, plus je me souvenais en quoi la présence de Lady Seymour était si cher pour mon feu mari. Nulle ne pouvait douter de sa sagesse au vu des conseils qu'elle me donnait pour retarder ce mariage déjà honni.

-Vos conseils sont sages, Madame. Acquiesce-je de la tête. Seulement, je crains que cette ruse ne marche plus pour longtemps si mon père venait à réitérer plus fermement sa volonté de me remarier. Je n'aurais alors que d'autres choix que de me soumettre : un couvent n'est guère l'endroit où je souhaite passer le restant de mes jours, malgré tout mon attachement aux Saintes Ecritures. Déclare-je en grimaçant légèrement.

En effet, pour l'heure, je ne me sens guère l'envie de prononcer mes voeux et je ne veux pas être comme ses prélats de Rome qui les oublie quand cela leur arrange. Non, si je dois prononcer des voeux, ce sera quand ma conscience me le dictera et non sous la pression d'un autre, même s'il s'agit de mon père.

On en vient à parler du mariage prochain de la Reine. Difficile de ne pas être au courant de cet évènement qui s'annonce porteur de malheur pour l'Angleterre, quoiqu'en pensant la Reine.

-Oui c’est certain, mais ce mariage sera le mieux gardé, je doute qu’il y ait une catastrophe. Pour ce qui est d’Elizabeth, jamais la reine ne commettrait l’erreur de la faire condamner à mort sur des suppositions ambigües. Vous savez, en raison des rivalités de nos familles, je n’ai jamais aimé la fille d’Anne Boleyn, mais je dois reconnaître qu’elle est assez intelligente pour survivre et qu’elle mérite d’être l’héritière de notre souveraine.

Je ne dis rien. Il est vrai que les familles Boleyn et Seymour ne s'entendent guère mais Lady Seymour reste lucide sur le fait qu'Elizabeth demeure pour le moment l’héritière la plus légitime du trône, contrairement à ces fous de Grey.

-Madame, commence-je prudemment, la Reine Mary n'aura surement plus ce genre de scrupules si elle venait à avoir un enfant avec son époux, surtout si cela permet d'assurer le retour de notre pays dans le giron si "pur" de Rome et de sa bonne parole.

La fin de ma phrase ne laisse aucun doute possible sur mes convictions concernant les principes de Rome. Tant d'ironie à la Cour m'aurait valu ma tête. Néanmoins, Lady Seymour et moi-même sommes toutes deux protestantes, je peux donc parler sans crainte en des termes forts peu élogieux de cette papauté folle à lier.

-Bientôt la princesse sera dehors, notre futur roi à réclamer lui-même sa libération, je pense même qu’elle pourra assister au mariage royal, ce qui apaisera les tensions de tous.

Lorsque j'entends la demande du futur époux, je ne peux m'empêcher de battre stupidement des cils plusieurs fois sous le choc de la nouvelle. J'avais bien entendu ce genre de bruit auprès d'ivrognes favorable à la princesse Elizabeth mais je ne pensais pas que ces rumeurs étaient si sérieuse pour que Lady Seymour elle-même y croit. Néanmoins, je reprends rapidement contenance en lâche un petit rire ironique.

-Notre futur Roi a forcément quelque chose en tête, c'est un espagnol, déclare-je comme si cela justifier tout. Non pas que je sois intime de ce Prince, mais je ne serais guère étonnée si on me disait qu'il cherche à s'attirer les bonnes grâces de sa belle-soeur pour pouvoir se remarier avec elle dans le cas où le mariage ne serait pas honoré d'enfants. Si cela devait arriver, je crains que nous devions dire adieu définitivement aux mers qui permettent de rejoindre les terres du Nouveau Monde si prometteuse de richesse ! Soupire-je fataliste.

Rien ne m'importe plus que tout que la Compagnie et, pour l'heure, une alliance espagnole me semble peu avantageuse pour nous. Il va donc falloir s'armer de patience avant de pouvoir accroître à nouveau l'influence dans la Compagnie dans de nouveaux comptoirs. Mais pour l'heure, il va falloir faire profil bas si on veut garder notre tête.

-Les festivités sont faites pour se faire voir et être vu, il vaut mieux pour nous tous de venir prêter hommage à notre futur roi, par notre présence.

-Je ne peux que vous donner raison, Madame, sourie-je en finissant distraitement mon verre. Néanmoins, je ne vous cache pas que je serais plus que ravie de voir la rigidité si légendaire des Espagnols en action au sein de festivité. Heureusement qu'il y aura un ou deux galants qui sauront mettre un peu d'animation au sein de ces noces, sans quoi risque d'être d'un ennui à mourir ! Me plains-je.

Je voulais bien faire la révérence devant cet Espagnol si ça garantissait ma tête sur mes épaules mais de grâce ! Que la fête soit réussie !

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Retrouvailles.

Anne Stanhope n’avait jamais été réellement une femme sage, mais elle avait toujours fait en sorte que les personnes qu’elle côtoyait le croient. La traîtrise, elle connaissait, même si elle n’irait jamais trahir ses proches, mais quand elle avait une information compromettante, sur une personne qu’elle considérait, comme un insecte, elle ne se gênait pas pour l’écraser. La mère de famille avait toujours su ce qu’elle voulait et quand elle ne pouvait pas l’atteindre, elle pouvait faire preuve d’une patience redoutable, elle pouvait attendre le bon moment durant plusieurs années, pour pouvoir un jour obtenir ce qu’elle désirait. Helen Bird qui était toujours sous la coupe de son père n’aurait pas le choix de se soumettre et de se remarier un jour. Le mieux pour elle, serait de trouver elle-même son époux et que celui-ci lui plaise, mais cela n’était pas donné à toutes les femmes.

« Si votre père se met en tête de vous marier, coupez lui l’herbe sous le pied, en vous trouvant un mari, le mieux serait un homme qui a la même richesse que vous, le même rang social, il ne pourra donc pas en vouloir à votre héritage. » Expliqua la mère de famille.
Anne avait eu de la chance, passé la quarantaine, elle n’avait plus besoin de se battre contre une personne qui voudrait à tout prix la remarier. Elle avait déjà de nombreux enfants, leur fortune était assurée et plus tard, son fils récupérerait les titres de son père, une fois que la reine aura fait les quelques formalités qu’il faut. Sa vie était faite et maintenant, elle devait assurer l’avenir de ses enfants. Elle devait tout faire pour procurer un divorce à sa fille Anne, elle se devait d’assurer une place pour ses filles Margaret et Jane, puis elle devait aussi tout prodiguer à son fils Edward, pour qu’un jour, il puisse supporter le fardeau, qui va l’attendre.
Sachant les convictions de Helen Bird, la mère de famille n’hésitait pas à lui parler en toute franchise, sachant très bien que si l’une tombée, l’autre tombera aussi. C’était un jeu dangereux que de mettre sa confiance entre les mains d’une personne, mais pour ce rôle, il y avait toujours une contrepartie. Helen Bird se dévoila ainsi, montrant qu’elle était pour la princesse Elizabeth et elle émit des doutes sur la reine, qui si elle avait un enfant finirait sûrement par se débarrasser de sa sœur. C’était une possibilité, mais Anne en doutait, la princesse avait gagnait en popularité au fil du temps et cela lui avait permis d’obtenir une protection bien plus importante que celle de la couronne : celle du peuple.

« La princesse Elizabeth s’en sortira toujours, elle est toujours là, malgré les épreuves, cela ne changera pas. Avec le temps elle est même parvenue à se faire aimer du peuple, celui-ci la protégera. » Evoqua Anne, tout en dévoilant sa réflexion à propos de cette question.
Avec Helen, elles partageaient aussi la même haine de l’espagnol. Ces étrangers catholiques ne promettaient rien de bon pour l’Angleterre, tout comme pour les protestants, la duchesse avait eu aussi connaissance qu’un inquisiteur était aussi arrivé en ville, ce qui ne présageait rien de bon pour la suite. Avec son époux, elle avait déjà reçu des menaces, en raison de leur culte et cela du temps du roi Henry VIII, aujourd’hui, elle ne prendrait donc pas de risque, elle resterait catholique aux yeux de la reine et elle oublierait ses ambitions.
« Il est le fils de Charles Quint, il est intelligent et sait qu’il doit mettre les bonnes personnes dans ses petits papiers. Elizabeth est la cible parfaite, elle est jeune, mais aussi l’héritière de ce pays en l’absence d’enfant. Il doit déjà avoir tout calculé à l’avance, avant d’entrer dans le jeu. »
C’était ce qu’un bon joueur se devait de faire, calculer, voir toutes les hypothèses avant d’avancer un à un ses pions. Anne jouait dans la même cour que ce prince, mais pour rien au monde elle ne voudrait se confronter à lui. Il était beaucoup trop dangereux et surtout bien trop élevé par rapport à elle.
« Les mariages sont toujours des divertissements, seulement faut-il poser le regard vers les personnes qui ont le plus d’intérêt. » Elle souriait, sachant très bien que les festivités, même si elles seront ennuyantes pourront avoir un quelconque intérêt rien que par la présence de ses ennemis.

Grâce à notre amitié remontant au temps de mon feu mari, je parviens suffisamment à me détendre pour confier mes craintes concernant les projets de mon père à mon égard. Je peux comprendre son intention mais je ne peux l'accepter. Pourquoi ne pourrais-je pas être l'une de ses veuves, à l'instar de Lady Seymour, qui gère en leur nom leurs affaires ? La société n'est-elle pas aussi florissante depuis que j'ai quitté mon veuvage que lorsque mon père la dirigeait seule ?

- Si votre père se met en tête de vous marier, coupez lui l’herbe sous le pied, en vous trouvant un mari, le mieux serait un homme qui a la même richesse que vous, le même rang social, il ne pourra donc pas en vouloir à votre héritage. Me conseille avec sagesse la grande dame en face de moi.

Je suis sur le point de m'outrager en voyant son peu de soutien à mon égard avant de me raviser. Ce n'est peut-être finalement pas si bête comme raisonnement.

-Vous avez surement raison, concède-je. Mais en ces temps troubles, il est difficile de trouver un mari qui me laissera diriger mes affaires et ma conscience comme je l'entends.

Ma dernière phrase est dite sur un ton défaitiste. Ce n'est en effet pas une erreur d'affirmer que ce genre d'homme ne court pas les couloirs de Whitehall, encore moins dans mon entourage. Néanmoins, il n'est pas impossible que je commence à dresser la liste des hommes célibataires de la Cour, une fois de retour chez moi.

En laissant de côté mes futurs problèmes familiaux, nous en venons à aborder le destin politique de notre pays. Il est en effet bien difficile d'évoquer notre pays sans parler de ce maudit mariage et de toutes les implications que cela implique.

-La princesse Elizabeth s’en sortira toujours, elle est toujours là, malgré les épreuves, cela ne changera pas. Avec le temps elle est même parvenue à se faire aimer du peuple, celui-ci la protégera.

-Nous ne pouvons que l'espérer, soupire-je. D'autant plus que si les choses venaient à mal tourner, je doute que l'affection du peuple suffisent à lui sauver sa tête.

Je peux paraître pessimiste mais je me considère comme réaliste. Qu'est-ce que le peuple peut faire pour aller à l'encontre des canons de l'armée royale si la Reine ordonne leur utilisation ? Pas grand chose malheureusement et je reconnais que cela peut m'agacer prodigieusement, surtout que la Princesse Elizabeth semble être la seule capable de redonner la grandeur à l'Angleterre !

-Il est le fils de Charles Quint, il est intelligent et sait qu’il doit mettre les bonnes personnes dans ses petits papiers. Elizabeth est la cible parfaite, elle est jeune, mais aussi l’héritière de ce pays en l’absence d’enfant. Il doit déjà avoir tout calculé à l’avance, avant d’entrer dans le jeu. Déclare Lady Seymour en parlant de Philippe d'Habsbourg.

-Comme vous venez de le dire, il s'agit d'un espagnol, surenchéris-je. Et c'est bien l'un de leurs traits, à savoir de manipuler le monde dans leur intérêt. Il faut bien sûr ne pas oublier les cales de leur navire rempli de merveilles et leur sens de bigoterie qui en devient ridicule.

Je me moque sans gêne de ces bigots d'espagnols si fiers de leurs "Souverains Très Catholiques". C'est vrai que le titre peut bien résonner mais il ne fait que montrer les privilèges d'une Rome même plus au fait des dogmes. Je ne dis pas que je renie notre Christ sauveur mais je considère que mes actes de charité désintéressées valent plus qu'une soumission à un évêque qui a reçu son pouvoir d'un groupe de personnes corrompus.

Je ne peux que prier pour les invités de la Reine que l'alcool arrive à dérider un peu ces convives espagnols sinon le mariage promet d'être un ennui sans nom !

-Les mariages sont toujours des divertissements, seulement faut-il poser le regard vers les personnes qui ont le plus d’intérêt. Déclare avec amusement mon interlocutrice.

-C'est sur que ce ne sera pas du côté des espagnols que je trouverais ces personnes que vous mentionnez ! Ris-je doucement.

A la fin de ma phrase, je pose mon verre vide sur une table non proche. Discrètement, je regarde une pendule non loin. Je manque de sursauter.

-Seigneur ! Il est déjà si tard et j'ai déjà tant abusé de votre hospitalité ! M'exclame-je surprise en me redressant.

J'ajuste ma robe afin de ne pas avoir de faux plis qui ne serait guère de bons gouts.

-Cela a été un véritable plaisir de vous revoir Lady Seymour. A l'occasion, n'hésitez pas à venir me rendre visite dans ma demeure avec vos enfants. Sourie-je sincèrement. Je me ferais une joie d'être votre hôte pour quelques jours si vous le désirez.

Ma proposition est totalement sincère. Je veux renouer des liens avec cette personne que je me considère comme mon amie. Je comprendrais qu'elle ne soit que peu enthousiaste à l'idée mais mon coeur, même s'il saigne, s’habituera à l'idée.

Mais pour l'heure, il est temps pour moi de rejoindre ma demeure. La route est encore forte longue avant d'arriver à destination !

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Retrouvailles.

La question du mariage n’était jamais simple pour personne, même pour elle. Anne Stanhope était restée longtemps seule, elle avait un héritage, un nom, une ascendance plus qu’importante, elle n’avait donc jamais compris pourquoi sa mère avait marié sa demi-sœur avant elle. Elle lui en avait longtemps voulu et cela, jusqu’à ce qu’elle soit mise devant l’autel, pour enfin comprendre pourquoi Elizabeth Bourchier n’avait marié sa fille qu’à l’âge de vingt-cinq ans. Sa mère, toujours aussi bienveillante et manipulatrice lui avait cherché un parti de valeur et Edward Seymour, dont l’importance ne faisait que s’accroître avait fini par devenir le parti idéal. En la faisant attendre, sa mère lui avait offert le bonheur et une vie bien remplie. Elle comprenait le désarroi d’Helen Bird, qui avec son veuvage ne voulait point reprendre de mari, mais avec le temps, elle allait devoir se faire à cette option, elle était jeune et bonne à marier à nouveau. Anne avait passé ce cap, à quarante ans passés, elle ne faisait plus partie de ces femmes que l’on mariait pour leur rang, elle avait des enfants et elle pouvait se consacrer pleinement à eux.

« Oh ce genre de mari existe, il suffit juste de bien chercher. » Elle eut un sourire malicieux sur les lèvres, avant de continuer. « Mais n’oubliez pas, vous êtes veuve et libre de vos mouvements, même si la douleur est là, la mort de votre mari vous a permis de gagner votre liberté. » Mais la liberté avait toujours un prix et Helen Bird avait le désavantage d’avoir toujours son père en vie, qui pouvait décider à n’importe quel moment de la suite.
Anne avait pu voir que les positions d’Helen n’avaient pas changé avec le temps, elle était toujours aussi protestante et prête à défendre ses intérêts, même si elle ne le faisait pas officiellement. Même si elle était proche de la reine, Anne n’irait pas la dénoncer pour autant, elle gardait toujours des appuis du côté protestant, même si pour le moment, elle ne pratiquait plus. Elle avait trop perdu et ne voulait pas perdre encore plus.
« La princesse a aussi de nombreux protecteurs, même au sein de notre cour, j’ai entendu dire, que notre futur roi a demandé expressément à la reine, de ne pas faire décapiter sa sœur. Je ne sais pas ce qu’il manigance, mais il doit bien avoir une arrière-pensée en agissant ainsi.
Helen Bird ne semblait pas aimer les Espagnols et elle ne s’en cachait pas, ses moqueries amusèrent même Anne, qui se mit à rire. Oui les Hispaniques étaient riches et rien que pour cela, il valait mieux les avoir pour amis que pour ennemis.
L’heure avançait et il était maintenant tant de se dire au revoir, Anne salua la jeune femme et la reconduisit jusqu’à son véhicule avant de la voir s’éloigner. Au moins, elle n’avait pas perdu de temps aujourd’hui, elle avait même retrouvé une alliée.

Sujet: Re: Retrouvailles [PV Anne Stanhope]

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