Sujet: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Lun 22 Déc - 21:23
Tout ce qui ne tue pas, te fera clignoter 3 secondes.
avec Jane Stuart
Fin Septembre 1554.
Surement connaissiez-vous l'adage populaire "A quelque chose, malheur est bon". Cela signifiait que pour tous les malheurs qui soient, il y avait nécessairement quelque chose de positif qui en ressortait. Les événements fâcheux peuvent alors apporter quelques avantages, ne fut-ce qu'en donnant de l’expérience. Tout comme le fait d'être né bâtard pouvait parfois être considéré comme un malheur, certes, mais on apprenait à mieux se concentrer sur les jeux de pouvoir et on n’attendait pas que tout vous tombe dans le bec comme un canard devant sa compotée. James n'était pas le seul bâtard du roi d’Écosse. Ce dernier avait eu une faiblesse péremptoire en ce qui concernait les donzelles. Et on ne se refusait pas à un roi –jamais-mais même sans cela, l'attrait de ce qui était puissant, cultivé attirait irrémédiablement. Lui-même en jouait parfois, souvent.
Il déposa le pied à terre, laissant les rennes de son cheval à un servant sans même jeter un coup d’œil.
« Lady Jane? » fit-il d'une voix calme et égale. L'accent écossais transparaissait dans chacune des intonations, faisant ployer les mots sous un joug volontaire et énergique.
« Dans ses appartements, lord James. »
« Veuillez voir si elle peut me recevoir. »
Un geste de la main bref pour congédier. Bien que cela soit ce qu’il ait de plus ressemblant à une réelle sœur tant elle l’avait choyé et admiré –et elle continuait inlassablement de le faire-, il ne pouvait pas s’inviter de manière cavalière dans sa chambre. Pas alors qu’il la devinait dans une si grande angoisse.
Il n’avait jamais vraiment compris ce genre de désespoir. Elle aurait dû se réjouir presque. Y voir une bonne raison de répudier son imbécile de mari. Prendre les terres et l’envoyer ad pater.
Oui. On ne divorçait pas vraiment, mais on pouvait être une jolie veuve.
James eut un soupir inaudible. Ce serait bien trop simple n’est-ce pas ? Si l’on pouvait éliminer toute concurrence ? Il enleva ses gants et les jeta nonchalemment sur un plateau tendu vers lui sans même jeter un regard au valet.
« Lady Jane va vous recevoir. »
Il y eut un frémissement dans les iris émeraudes. Quelques secondes à peine. Il se préparait au pire. Jane n’était pas taillée pour le malheur mais ce dernier semblait l’avoir prise en affection. Il se composa un sourire et s’avança les bras tendus.
« Jane, je suis venu aussitôt que j’ai appris la nouvelle ! »
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Lun 29 Déc - 23:17
La perte d'un enfant est la chose la plus dure pour une femme.
Fin Septembre 1554. Forteresse de Stirling.
Elle avait enfin quitté son lit et cela depuis la visite de la régente Marie de Guise, de sa demi-sœur Margaret et de sa cousine Agnès. Ensemble, elles étaient parvenues à lui redonner le goût à la vie et à la persuader de ne pas se laisser mourir. Avant cela, Jane Stuart n’avait eu qu’un désir, quitter ce monde au plus vite et libérer son mari Archibald de sa présence. Le cœur de son époux était ailleurs, même s’ils avaient pu, au début de leur mariage, se respecter, maintenant, tout était terminé. L’homme était parti, rejoignant les Hightlands, apprenant cette déception à son père et au reste de sa famille. Bientôt, elle ne serait plus qu’un fardeau, un poids dont on ne pouvait se séparer et qui pouvait causer l’extinction de la lignée des Campbell. Durant toute son existence, elle avait été considérée comme un fléau. Elle avait été, tout d’abord, celui de sa mère, qui aurait préféré ne pas avoir un enfant issu du déshonneur, puis maintenant, elle était celui de sa belle-famille. La stérilité n’était pas considérée comme valable pour un divorce et même si elle allait tenter toutes les démarches pour l’obtenir, elle était certaine que cela n’arriverait jamais. La vie était ainsi faite pour elle, en tout point, elle devait demeurer malheureuse. Seule dans ses appartements, en compagnie d’une simple servante, qui devait la distraire et lui tenir compagnie. La jolie bâtarde écossaise brodait. Ses anciens ouvrages, qui concernait son futur bébé avaient tous étaient jeté au feu et en ce moment même, elle voulait se consacrer à un nouveau projet, tout comme elle tentait de le faire avec sa vie. Pour la broderie, la chose était aisée, il lui suffisait d’un nouveau tissu, d’une toute nouvelle idée, mais pour ce qui était de la vie, ce n’était pas une chose simple. Que faire, quand notre destin était celui d’être une bonne épouse et de féconder ? Elle n’avait plus rien, plus de mari, plus de moyen de pouvoir avoir un enfant et surtout aucune chance de pouvoir connaître le bonheur. Si elle avait eu le courage et la force, elle irait s’enfermer au fin fond d’un couvent, pour pouvoir être oubliée de tous. Cependant, elle ne le pouvait, elle restait toujours une épouse aux yeux de Dieu. « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. » Elle avait entendu cette phrase de nombreuses fois au cours de sa vie, et pourtant, elle n’était jamais parvenue à être plus forte. Elle était comme ces poupées qui à la moindre chute pouvait se fissurer. Elle, à chaque chute qu’elle connaissait, elle se sentait plus que jamais fragilisée. Jane brodait toujours, quand un valet vint frapper à sa porte, pour lui annoncer la visite de son frère James Stuart. Un regard dans le miroir, lui fit découvrir son visage pâle, ses yeux sombres cernés, James aurait sûrement peur à la voyant ainsi, mais elle ne pouvait pas lui refuser une visite, pas quand elle avait si besoin de ses proches. La brune posa son ouvrage sur la petite pâle et demanda à sa servante de les laisser seuls avec son frère. Une fois que cette dernière eut quitté la pièce, James entra et la salua. Jane se leva pour le saluer, tel le devait son rang.
« Vous n’avez pas à vous excuser, vous étiez absent, j’espère que vous n’avez pas fait trop mauvais voyage en raison de cela ? Est-ce que vous souhaitez quelque chose ? » Demanda la jeune femme, tout en tentant de rester formel et de ne pas montrer ses émotions, tout en lui montrant la cruche de vin et des verres posaient sur une armoire. Si elle n’avait pas été une enfant royale, elle se serait certainement jetée dans les bras de son frère pour pleurer à chaude larme et le remercier pour son retour, mais Jane n’était pas ainsi, elle préférait la retenue. A chaque instant, son cœur était partagé entre le souhait d’être elle-même et celui de ne pas se montrer indigne de son rang et cela, lui portait bien souvent préjudice.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Jeu 1 Jan - 15:40
De fait, en entrant, James eut un fugitif mouvement de réel inquiétude. Dans un monde où la mortalité infantile était monnaie courante, James, en bon membre de la caste masculine, ne voyait guère le problème. Certains auraient pu avancer qu'il manquait d'empathie et sans doute était-ce le cas, mais il y avait autre chose. Il n'avait jamais eu la fibre paternelle. Son père l'avait certes favorisé mais au final ça n'avait été qu'un jeu de pouvoir. C'est parce qu'il avait été un garçon voilà tout. Quand à sa mère, elle avait été là sans l'être.
Non vraiment, les enfants n'étaient jamais que des pions. On chérissait la jeunesse mais on ne la protégeait certainement pas.
Une lueur dangereuse traversa son regard et il adopta en moins d'une demi-seconde un ton plus grave. Elle était trop pâle, trop fragile. Un souffle et il lui semblait qu'elle s'effondrerait comme un château de cartes. Il suivit attentivement d'un regard émeraude sérieux la révérence courte mais formelle qu'elle s'efforça de faire. Elle aurait mérité mieux que cet imbécile d'Archibald. Mais on ne se mariait par amour ni par inclinaison. Il la releva rapidement glissant ses mains légèrement sur les avant bras de sa soeur.
Allons... Jane. Il n'y a pas besoin de voiles entre nous et je suis votre ami. En tout. Je ne suis pas là pour vous parler de mon voyage. L'écossais eut un sourire encourageant l'entrainant, la main effleurant à peine le coude pour lui faire signe de suivre, et de venir s'asseoir de nouveau sur son fauteuil.C'est à moi de m'enquérir de votre santé. Voulez-vous réellement prendre ma place d'aîné?
Taquiner Jane était facile. Il avait ce sentiment diffus qu'elle était certes fragile mais qu'elle pouvait tenir. Qu'elle tiendrait. Il le fallait. Trop peu de personnes pouvait se targuer en ce bas monde d'être bénéficiaire d'une réelle affection de la part de James et Jane en faisait partir. Il était hors de question de la perdre surtout pour ça. Surtout parce qu'Archibald s'avérait être le dernier crétin. Quand on avait un Stuart dans son lit, avec du sang royal, on se comportait avec un peu plus d'esprit et de jugeotte.
Tellement d'idiots dans cette cour. Quand il serait roi il y ferait un ménage conséquent.
Avec cette nonchalance calculée, pleine de fierté naturelle, James alla verser du vin, le coupant avec de l'eau clair, et vint offrir le breuvage à Jane.
Racontez moi. Et buvez Jane, cela vous donnera des couleurs.
Car, en vérité, il avait vu des fantômes avec plus de carmin sur les joues que sa soeur en cet instant. Et il était écossais. Les fantômes faisaient du patrimoine...
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Ven 9 Jan - 23:34
La perte d'un enfant est la chose la plus dure pour une femme.
Fin Septembre 1554. Forteresse de Stirling.
Etre entouré et se sentir entouré étaient un divin bonheur. Ses proches se succédaient tous dans son petit appartement de la cour d’Edimbourg, que cela soit sa demi-sœur Margaret, de sa cousine Agnès, ou encore de son frère James. Elle était heureuse de le savoir de retour et de pouvoir à nouveau le serrer dans ses bras. Il y avait bien longtemps de cela, James avait été l’unique figure chaleureuse qu’elle avait côtoyé, ils avaient grandi quelques temps ensemble, dans la nurserie du palais royal, avant que la petite ne doive partir pour rejoindre sa mère. Ils n’avaient peut-être que 50% de leur sang en commun, mais Jane ne s’était jamais sentie aussi proche d’un membre de sa famille. Cela aurait arriver avec la petite reine Mary, avec qui elle correspondait chaque semaine, mais la jeune enfant qu’elle était à l’époque, avait été contrainte de quitter l’Ecosse, pour la France, en raison des menaces des Anglais, qui voulaient la capturer, pour la marier à leur roi Edward. Les années avaient fini par s’écouler, mais jamais plus Mary n’était revenue sur sa terre natale. Si Jane la revoyait, elle n’était pas certaine de pouvoir la reconnaître, tellement elle avait dû changer. James était un homme imbu de sa personne, parfois même très égoïste, mais Jane savait qu’il était au fond un homme bon, surtout avec elle et elle connaissait sa chance. Attentionné son frère, tout en la saluant la reconduisit à son fauteuil, la taquinant sur le fait qu’elle voulait prendre sa place d’ainé. Ces simples mots la firent sourire, ce qui était déjà une victoire pour l’ainé des Stuart.
« Pour rien au monde je ne voudrais prendre votre place, chez frère. » Souriait-elle, tout en appréciant ses attentions. Elle le connaissait par cœur, même si elle n’irait pas se vanter, James était un homme qui aurait pu faire un excellent roi, s’il n’avait pas été reconnu comme un bâtard. Leur père aurait même pu épouser sa mère, après tout son oncle le roi Henry VIII d’Angleterre ne s’était pas gêné pour divorcer de lui-même et épouser une autre femme, pour mieux la faire tuer. Leur père, s’il désirait tellement un fils sur le trône, au lieu de seulement reconnaître James, il aurait pu lui accorder une légitimité. James fit par la suite, comme chez lui, il se dirigea vers la cruche et versa du vin coupé avec de l’eau, il se prit un verre et tendit l’autre à sa sœur, lui recommandant de le boire. La jeune femme le fit aussitôt, buvant une gorgée et elle reposa son verre, face à elle. Elle voyait le regard inquiet de son ainé et quand celui-ci l’encourage à tout lui raconter, elle le fit, minimisant sûrement un peu trop la situation.
« Je me porte mieux, je vous l’assure, même si je n’en ai plus l’apparence. Au début oui, je ne désirais qu’une chose, que la mort m’emporte, comme elle l’a fait avec mon bébé. Vous savez, c’était un fils et je m’étais mise d’accord avec Archibald pour le nommer James. Il le voulait autant que moi, mais ma nouvelle stérilité l’a déçu, ce que je peux comprendre. Je ne sers plus à rien maintenant, même vous, vous ne pouvez pas le nier. » Son ton était doux, mais grave, elle ne parla pas de la haine, qu’elle avait vu dans le regard de son époux, mais de la peine, que la perte de cet enfant tant voulu, et qui aurait pu les réunir, avait causé. Avec l’enfant, tout espoir s’était envolé.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Mer 14 Jan - 0:29
Elle était si terriblement pâle.
L’inquiétude était réelle et vive et il s’installa près de sa sœur en la couvant du regard. S’il avait réussi à la faire sourire, il commençait à entrevoir le désespoir qui étreignait Jane.
Un désespoir serein.
Le pire.
Il se mit à écouter patiemment.
« Je me porte mieux, je vous l’assure, même si je n’en ai plus l’apparence. Au début oui, je ne désirais qu’une chose, que la mort m’emporte, comme elle l’a fait avec mon bébé. Vous savez, c’était un fils et je m’étais mise d’accord avec Archibald pour le nommer James. Il le voulait autant que moi, mais ma nouvelle stérilité l’a déçu, ce que je peux comprendre. Je ne sers plus à rien maintenant, même vous, vous ne pouvez pas le nier. »
Les doigts se resserrèrent autour du verre jusqu’à ce que les jointures se firent blanches. S’il rencontrait cet Archibald à nouveau c’était le poing dans la figure, à la mode écossaise. Le poing puis un coup de tête bien sentit, possiblement une belle bourrade qui lui passerait l’envie à tout jamais de s’amuser avec Jane.
Autant il ne serait jamais venu à l’idée de James de s’opposer à un mariage ou quoi que ce soit dans ce genre autant il pouvait aisément faire passer l’envie en tête à tête à cet âne de malmener sa sœur.
Le verre explosa et un sursaut vrilla le corps de James tandis que, les sourcils toujours froncés, il regarda le désastre sur ses vêtements et son kilt. Une des servants se précipita vers lui ramassant les verres et il la laissa faire tamponnant d’un mouchoir ses mains. « Jane, cet homme ne vous a jamais mérité. Que vous importe son avis ou son amour ? »
Elle était bien trop douce pour les cours sévères et froides de Britannia. Probablement avait-elle connu plus de joies en France. Il se releva faisant signe au personnel de les laisser.
« Jane, qu’avez-vous en tête ? »
Il ne pouvait pas nier que le fait qu’elle soit dorénavant stérile la rendait obsolète sur certains points mais elle était sa sœur et il appuierait sa décision qu’elle qu’elle soit. Et il la connaissait suffisamment bien pour que son ton si calme, quasi serein, cachait le fait qu'elle tramait quelque chose.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Mer 21 Jan - 22:17
La perte d'un enfant est la chose la plus dure pour une femme.
Fin Septembre 1554. Forteresse de Stirling.
Pour une femme qui souhaitait devenir mère, il n’y avait rien de pire que de perdre un enfant. La jeune et jolie Jane Stuart avait mis tout son cœur pour avoir cet enfin, qui aurait dû lui apporter tout le bonheur du monde. Elle voyait ces mères avec leurs enfants et pour elle, avoir un bambin à serrer dans ses bras était le plus doux des rêves. Désormais, tout était fini, il n’y aurait pas d’enfin et cela pour le restant de ses jours. Heureusement, que la dynastie des Stuart ne comptait pas sur elle pour faire perpétuer le nom. Quand elle regardait son frère James, elle était certaine, qu’une fois marié, il aurait de beaux enfants, de même que sa sœur Margaret. Eux feront perpétuer le nom des Stuart et le sang de leur père, il n’y avait plus qu’eux et non elle, elle la femme inutile. Elle était rassurée de ne pas être seule dans une telle épreuve, mais si elle avait eu le choix, elle aurait préféré que cette grossesse, l’emporte en même temps que son bébé. Au moins, elle aurait pu s’occuper de lui au paradis et non devoir s’occuper d’enfants qui n’étaient pas les sien. Elle voyait sa cousine Agnès, avec son ventre bien arrondie et elle l’enviait pour le bonheur qu’elle allait connaître à nouveau. Elle allait avoir la chance de pouvoir mettre au monde un second enfant, tandis qu’elle, elle n’en aura jamais. Sans vouloir faire une coïncidence, elle partageait le même calvaire que Marie de Guise qui avait dû abandonner sa pauvre petite aux français, alors qu’elle était l’unique enfant qui lui restait. La reine régente serait sûrement la seule personne à pouvoir la consoler. Elle était malheureuse et pourtant, elle ne cessait de penser à Archibald et à la vie qu’ils auraient pu avoir si le bébé était né vivant. Son cœur était brisé et Jane ne savait pas comment elle pourrait s’en sortir. Dans ses pensées, la jeune femme en sortie, quand elle entendit un bruit de verre brisé. Avec sa poigne, son frère venait de briser son verre, lui demandant juste après pourquoi l’avis d’Archibald lui importait. Elle se redressa et examina la main de son ainé, par chance elle n’avait rien.
« Malgré tout cela, il est mon mari, j’ai fait le serment de rester son épouse, je lui appartiens. » Telle était la triste vérité, en tant qu’épouse d’Archibald, elle lui appartenait et cela jusqu’à ce que la mort vienne à les séparer. Cependant, elle ne souhaitait pas la mort de l’homme et cela même après tout ce qu’il avait pu lui faire. Au fond, il n’était pas un monstre, tous les deux avaient juste étaient très mal mariés. James lui demanda alors ce qu’elle avait en tête. La jeune femme tourna ses yeux couleur chocolat vers lui, affichant un air peiné, mais déterminé à la fois. « Il faut que je divorce, mais pour cela, je vais devoir en faire la demande au pape. Je sais que c’est rare, mais j’aimerai tenter, sinon, je ne sais pas ce que je ferai, je suis inutile sans pouvoir devenir mère, un véritable fardeau pour tous. » Elle soupire, enfouissant son visage dans ses mains.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Lun 2 Fév - 18:05
Tout ce qui ne tue pas, te fera clignoter 3 secondes.
avec Jane Stuart
Fin Septembre 1554.
Le regard de Jane était la chose la plus pure et la plus innocente qui soit au monde selon son frère. Il y avait tout le poids des malheurs de la couronne écossaise, là, juste là, à l'angle de l'iris au brun chaud.
Quoiqu'elle dise, James sut qu'il ferait tout pour l'appuyer.
Jane était la seule, l'unique, pour qui il mettrait même sa couronne -celle qui viendrait assurément- en jeu. Il la laissa examiner sa main en ne la quittant pas du regard. Douce Jane. Elle avait été sacrifiée trop jeune, mis au bêcher des vanités trop vite. Et pour quoi? le résultat avait été abyssale. Non seulement parce qu'elle n'avait pas d'enfants certes, mais parce que ce mariage ne lui avait rien apporté. Ni sourire, ni joie, ni chaleur. Elle était faible. Loin de Margaret et de son entêtement. Plus proche d'Agnès et de sa bonté inhérente mais là où Agnès était immédiatement tombé amoureuse de son époux, Jane s'était vu forcé de montrer une inclination qui n'était jamais réellement venu.
Pourtant, James accueilli la nouvelle avec un air surpris, presque effaré.
« Il faut que je divorce, mais pour cela, je vais devoir en faire la demande au pape. Je sais que c’est rare, mais j’aimerai tenter, sinon, je ne sais pas ce que je ferai, je suis inutile sans pouvoir devenir mère, un véritable fardeau pour tous. »
Le silence retomba sur la pièce, James bien trop abasourdi pour répondre de suite. Ce fut la posture de sa sœur qui l'obligea à se bouger et il vint poser genou à terre devant elle, prenant ses mains dans les siennes et la regardant d'un air sévère.
" Jane, ma chère Jane... en êtes-vous certaine? Ne préférez-vous pas vivre séparés? Je peux lui faire passer toute envie de vous approcher..." le regard vira sombre, métallique. Il ferait en sorte qu'Archibald ait les jambes brisés, les yeux crevés, peu importe. Certes une femme appartenait à son mari, mais une sœur appartenait à son frère selon les standards de James et si cela était nécessaire, il en rappellerait la chose à ce dernier.
(Mal)heureusement, Jane ne voudrait probablement pas de cette solution. Pour toute sa souffrance, Jane allait sans doute préfèrer porter le blâme, se mettre elle-même en retrait sans chercher de vengeance ou de querelle.
Douce et si tendre Jane.
Il posa une main sur le visage de sa soeur. " C'est sur vous que l’opprobre sera Jane. Il faudra être forte."
La main glissa, laissant une fine trainée rouge zébrant le visage pâle et exsangue. Le sang qui perlait à peine d'une coupure faite par le verre.
C'était un monde d'hommes, fait par les hommes pour des hommes. Évidemment que c'était elle qui allait subir le pire de ce divorce et lui qui pourrait ainsi prétendre à un autre mariage avantageux avec une femme plus jeune plus riche etc etc.
Une lueur calme brilla dans l'émeraude du regard de l'écossais. Lord Archibald Campbell venait de se faire un ennemi brulant.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart) Lun 9 Fév - 23:16
La perte d'un enfant est la chose la plus dure pour une femme.
Fin Septembre 1554. Forteresse de Stirling.
Douce Jane, petite poupée trop fragile pour ce monde. Si on avait voulu la protéger, on l’aurait laissé bien au chaud dans un palais, mais là, on avait profité de sa douceur, de son teint de porcelaine et de ses joues joliment rosées, pour la proposer en mariage à un homme et quel homme… Elle l’avait trouvé beau au premier abord, leur nuit de noce, c’était bien déroulée, ils auraient même pu se respecter, si elle n’avait pas été si ennuyeuse aux yeux de son mari. Elle n’avait pas la fougue des autres femmes, fragile, elle était de ces femmes qu’on devait protéger et aimer dans la douceur. Archibald n’avait jamais aimé ça et Jane l’avait rapidement remarqué. La jolie bâtarde écossaise avait été contrainte d’accepter les maîtresses, les humiliations. Son visage qui contenait autrefois un sourire rayonnant avait fini par se flétrir de tristesses. Jane avait été pendant longtemps bercée de contes où on lui disait que les hommes étaient des princes charmants, qui aimaient et prenaient soin de leurs épouses. Archibald avait le physique d’un prince, mais il ne ressemblait en rien aux chevaliers des contes. Déçue en amour, ne pouvant plus avoir d’enfants, Jane était certaine que jamais elle ne pourra être heureuse. Elle ne servait à rien, elle n’était qu’une petite bâtarde insignifiante, un fardeau pour sa famille. Maintenant que James était à ses côtés, elle se sentait mieux, rien ne pouvait être plus doux à ses yeux de voir son ainé, celui avec qui elle avait partagé son enfance, être avec elle. La jeune femme lui avait confié son souhait, n’étant plus utile, elle voulait divorcer, elle avait déjà écrit au pape et attendait sa réponse. Si celle-ci était négative, la jeune femme se plierait à son choix et attendrait, vivant une vie seule, sans amour. Elle n’avait pas le choix, elle n’était qu’une femme qui devait se plier aux bons vouloirs des hommes. Si son mari la voulait à nouveau à ses côtés, elle devrait se plier à ses exigences, s’il ne voulait pas d’elle, elle resterait ici à la cour, libre.
« Je le sais, mais pourquoi n’ai-je pas droit au bonheur ? Agnès est enceinte, bien mariée à un charmant mari. Mary est heureuse en France et semble aimer le dauphin François. Pourquoi pas moi ? » Demanda-t-elle, comme une murmure de désespoir. « Si sa sainteté refuse ma demande, je me plierai à son bon vouloir. » Ces mots, elle se les répétait plus pour elle-même, comme pour se rappeler que son bonheur ne tenait qu’à un simple bout de papier. Son frère lui caressa sa joue, comme pour la réconforter, déposant sans le vouloir, un peu de son sang, provenant de sa blessure. La jeune femme prit cette main, avant de la lâcher, tandis qu’elle quittait sa joue. « Je pense que je vais accompagner Margaret quand elle ira rencontrer son fiancé en Angleterre, je pourrais ainsi retrouver mon amie Anne Somerset, cela me changera. » Expliqua la jolie brune au visage trop pâle pour paraître vivant. « Je sens que j’ai besoin de m’éloigner quelque temps. » Elle baissa la tête craignant de décevoir son frère, avec ses paroles. Elle qui aimait tant l’Ecosse ne voulait qu’une chose, la quitter et mettre le plus de distance entre elle et Archibald.
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Sujet: Re: Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart)
Tout ce qui ne tue, te fera clignoter 3 secondes. (avec Jane Stuart)