« Le roi est mort, vive la reine ! »  ainsi furent les paroles des anglais en ce 6 juillet 1553. Cet enfant, aux joues encore juvéniles, fragile de naissance, venait de s’éteindre, après de longues souffrances dues à la maladie. Le fils d'Henry VIII avait préparé cet « évènement » bien minutieusement, ses choix allaient changer la face de l’Angleterre. Autour de moi, je voyais le peuple en larmes, pleurant cet enfant roi, si bon pour ses sujets. Mais peu savaient, qu’à peine le roi mort, l’une des plus grandes intrigues du royaume allait se jouer. Protestant, j’étais et je vis le nom de Jane Grey être couché sur le testament du jeune Edward VI, il avait craint le retour du catholicisme sous le visage de sa sœur Mary Tudor. Cependant, je pus voir que sa prudence n’aida pas à changer le destin de notre belle Angleterre. Le pays allait souffrir, nous allions souffrir. Jane Grey fut mise sur le trône, cette belle et douce jeune fille ferait une magnifique reine. Elle était protestante et pour le bien de notre pays, elle allait pouvoir continuer la politique de réformes commencées par le fils d'Henry le Huitième. Pourtant, un orage allait éclater. Mary Tudor avait du soutien, beaucoup d’amis, prêts à tout pour la mettre sur le trône. Elle était fière, combattante et ce qu’elle voulait, elle était prête à tout pour l'avoir. Avec beaucoup de tact et de bons arguments, la fille aînée d'Henry rassembla une armée et le 19 juillet 1553, elle entra triomphalement dans la ville de Londres et démit de ses fonctions la jeune Jane Grey. Mary avait la couronne, elle avait le peuple et était populaire, rien ne pouvait désormais lui retirer ce pour quoi elle était née : devenir reine. La pauvre et douce Jane, reine pendant neuf jours fut enfermée dans la Tour, attendant que son sort soit décidé par la nouvelle reine.

Moi protestant, j’avais vu venir ce nuage noir sur mon pays, un nuage qui prenait le nom de catholicisme. Mary ayant la même religion que feu Catherine d’Aragon, elle mit à nouveau en place les doctrines catholiques. Pour le plus grand bonheur d’une partie du peuple. Pour moi, une longue cavale allait commencer. Je refusais de me soumettre à cette reine, je devais donc vivre caché. Bientôt, nous allions devoir nous battre, pour nos idéaux, pour notre liberté, notre unique espoir réside maintenant en la personne d'Élizabeth Tudor, princesse mystérieuse, mais qui d’après certaines personnes, partagerait nos croyances.

Je ne sais pas de quoi sera fait notre avenir, ni ce qui adviendra de notre pays, tout est incertain. Pourtant, notre destin, nous sommes les seuls à pouvoir l’écrire. Ces écrits seront peut-être mes derniers mots, ma vie pourrait finir à n'importe quels instants. Ces temps sont si incertains...