5 novembre 1554 en Écosse

Chère enfant,

C'est une joie d'avoir reçue votre lettre, je suis heureuse que vous portez bien. Concernant votre affaire, je ne sais pas quoi vous dire, je dois vous avouer que cela me gêne par rapport à votre mère. Pour votre affaire, je pense que vous devez écouter votre cœur, mais n'est-il pas dangereux de parler à une personne qui n'a pas votre âge ? Faites attention douce enfant, il se pourrait que cet homme puisse vouloir ce que les hommes désirent, caresser votre cœur. Mais ceci est un conseil d'une amie. Si je peux me le permettre. Avez-vous parlé à votre mère sur votre sujet ? Une mère doit savoir ce qui se passe pour ces filles ainsi que pour ces fils.

Concernant mon fils Alexander, je suis heureuse que vous m'apprenez de ces nouvelles, vous êtes bien la seule qui me donne de ces nouvelles. Qu'a-t-il fait aujourd'hui ? A-t-il appris des nouveaux mots ? Est-ce qu'il vous fait tourner en bourrique ? J'espère que ce n'est pas le cas, il peut se montrer comme un petit diablotin. Est-ce que vous lui chanter des chansons ? Il aime écouter des berceuses. Oh Jane, je désire qu'une chose, revoir mon fils. Promettez moi de veiller sur lui ! Je vous prie, j'ai besoin de savoir que mon fils se porte à merveilles chez d'autres personnes. Il me tarde de recevoir d'autres nouvelles le concernant.

Par la suite, vous m'avez demandé pour ma grossesse, je dois vous avouer que cette grossesse se révèle plus compliquée et plus difficile que celle d'Alexander. L'enfant me donne souvent des coups dans mon ventre, et l'accouchement me terrifie. Pardonnez moi de parler de ceci avec vous jeune enfant, mais quand vous serez grande, vous allez devenir mère si Dieu le veut. Priez pour ma santé Jane.

Enfin, je vous demande de veiller sur mon fils. Sinon, quelles sont les nouvelles à la cour Anglaise ? Comment se porte la Reine et son époux ? Ainsi que votre famille ?

Je vous embrasse chère enfant,

Agnès

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Chère amie,

Je sais bien que mon affaire est compliquée, mais avec l’aventure qui nous est arrivée, je ne crois pas qu’il soit comme tous les hommes de la cour. Quand je m’étais perdue dans ses bois immense et que je ne pouvais plus combattre le froid, c’est lui qui m’a retrouvé. Il s’est brisé la main, ne supportant pas l’idée de me perdre. Bien que tout cela soit des suppositions de ma part et qu’il se soit montré très courtois envers moi, je crois que mon affaire est faite pour moi. Il est bien celui que je voudrais voir à mes côtés quand je vieillirai. Pour ce qui en est d’en parler avec ma chère mère, passons d’abord le fait qu’elle n’était pas très contente après mon retour de l’excursion que j’avais fait dans son dos… Je lui parlerai de mon affaire quand je sentirai que ce sera le moment. Je ne crois pas qu’elle doit pressée que je me trouve un mari, mais si elle l’est alors, soit je lui parlerai de mon affaire en espérant qu’elle y consente.

Alexander se porte à merveille et il est loin de me tourner en bourrique, en fait, je crois que je suis la seule avec qui il est aussi calme. J’essaie de lui apprendre à lire. Pour l’instant, il a appris quelques mots de la berceuse que je lui chante chaque soir. Bien que ma mère soit bien présente pour lui chaque jour, j’essaie le plus possible de le considérer comme mon petit frère et de m’occuper de lui du mieux que je peux. Il aime quand c’est moi qui lui chante une berceuse avant qu’il s’endorme. Je crois qu’il trouve cela rassurant. Ma mère par contre, trouve qu’il est parfois agité. Mais n’ayez crainte, il est tout à fait normal. Je dois vous avouer que rien au monde ne me ferait plus plaisir qu’il voit sa mère. Il la demande sans cesse. Chaque soir, sans que ma mère ne soit au courant, je lui parle de vous et je lui lis quelques passages de nos missives. Bien que je sache qu’il ne doit pas comprendre grand-chose, cela me fait plaisir qu’il se souvienne de vous. Il a appris un nouveau hier : Cœur. Le plus beau mot et la plus belle qualité qu’il ne pourra jamais se passer. Avoir du cœur. Il m’a entendu le dire à plusieurs reprises et a déposé sa petite main sur mon cœur et a dit le mot. J’étais émue et surprise et je voulais absolument que vous le sachiez. Votre fils est super et je vous promets de toujours en prendre soin et de vous donner des nouvelles, car il n’y a rien de pire pour une mère que de ne pas voir son enfant.

Ne vous excusez point de votre contenu ma chère amie, je suis bien capable de le prendre. Ne soyez pas terrifiée par votre grossesse, je suis certaine que tout se passera bien. N’est-il pas normal que votre enfant bouge et qu’il donne des coups? N’est-ce pas un signe de vitalité? Je vous redonnerez des nouvelles dès que je le pourrai, en attendant, prenez soin de vous et promettez moi que vous n’oublierez jamais votre fils. Moi je n’oublierai jamais de lui parler de vous.

Ps : J’aimerais beaucoup avoir les conseils d’une amie sur mon affaire. Croyez-vous réellement qu’il pourrait être comme tous les hommes et ne désirer que ma fortune et ma vertu? Parlez-moi de vos amours, de ce qui a fait battre votre cœur aussi fort que le mien en ce moment. Je vous en prie, vous êtes la seule avec qui je peux en parler.

De tout mon amour,

Jane

20 novembre 1554 à Édimbourg ;

Chère Jane,

Je dois avouer que c'est une histoire étonnante, mais, vous êtes jeune Jane. La plupart des hommes veulent seulement votre vertu . Qui vous dit qu'il est celui que vous voulez ? Seriez-vous prête à épouser un homme qui soit plus âgé que vous ? Je comprends que le grand amour peut naître avec quelques différences d'âge, mais pensez-y. Vous allez me trouver dure avec vous, mais, faites attention.

Je suis heureuse que mon fils se porte bien, ne lui dites pas que j'étais attaquée dernièrement. Protégez le. Quelle est cette berceuse ? Comment se comporte votre mère avec lui ? Il est normal qu'il soit agité, il n'est pas avec sa mère, il n'est pas dans un lieu qu'il lui est propre. Loin de sa verdoyante Écosse. Racontez lui des histoires sur les petits peuples, les fées, les elfes. Chantez lui des chansons sur la nature. Il me manque tellement. Il est difficile de quitter son enfant, son cher ange. Oh … Ce mot. Il a dit dans quel contexte ? Que fait-il ? Il apprend quoi ?

Pour l'homme que vous aimez, il faut que je le rencontre. Sur mes amours ? Que voulez savoir ? J'ai aimé un autre homme avant mon époux et quand j'ai vu William, j'ai senti que c'était lui. Je vous raconterais tout dans une prochaine lettre, je dois vous laisser, je suis fatiguée.


Que dieu vous garde ainsi que votre famille, embrassez mon fils

Agnès

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