Rencontre avec l'étranger

14 janvier 1555,

Ce matin là, Elena fut réveillée par le froid mordant qui avait envahi sa chambre. Le feu s'était malheureusement éteint vers la fin de la nuit. Elle remonta ses couvertures et souffla sur elle-même pour se réchauffer. Finalement, l'une de ses servantes vint la tirer du lit. Elena la regarda avec de grands yeux. Pourquoi voulait-elle tant qu'elle se lève. Pour une fois Mary n'avait pas besoin d'elle. Elle lui avait spécifiquement dit la veille voyant que la jeune Espagnole était un peu pâle. Son teint n'était pas aussi lumineux que les autres jours sans doute à cause du froid anglais auquel elle n'était pas habituée. Elle s'enveloppa dans une robe chaude et une cape en fourrure. Elle fit un petit sourire à la domestique pour la rassurer et lui signala qu'elle allait prendre l'air. Elle referma sa cape et sortit dans les couloirs. En traînant en chemin elle prit grand soin de demander quelques précisions pour se diriger facilement vers le jardin. Elle voulait voir ses magnifiques roses que ces nordiques appelaient rose de Noël. Arrivée dans le jardin, elle fit quelques pas dans l'épais manteau neigeux. Avec ce froid, il n'y avait pas beaucoup de monde dans le jardin. Avec l'hiver le jardin n'avait plus de fleurs sauf ces merveilles étranges qui résistaient au froid et aux vents d'hiver. Elle flâna quelques temps croisant quelques autres fous qui avaient pris le risque de sortir eux aussi. Ses pas la menèrent jusqu'à la roseraie. Ce bijoux elle la fit sourire. Elle y entra et posa ses yeux pétillants de bonheur sur les roses. Elle circula entre les fleurs laissant ses doigts effleurer les boutons de roses. Elle inspira leur parfum et ferma les yeux essayant de s'imaginer dans les propres jardins de son père en Andalousie. Ne faisant attention à l'endroit où elle laissait traîner ses fins doigts mâtes, elle se piqua à une épine. Elle retira vivement sa main et mit à sa bouche sa piqûre. En revenant à la réalité elle se rendit compte qu'elle n'était pas la seule à être venue dans la roseraie. Un peu plus loin assise sur un banc, il y avait une petite fille blonde. En la regardant plus attentivement, elle la reconnue comme étant la blondinette qui se trouvait aux côtés d'Isabelle d'Isembourg lors de l'incident des fêtes données en l'honneur du futur héritier de la couronne. Elle s'approcha d'elle et la regarda un moment sans rien dire. Finalement la jeune fille remarqua sa présence. Elle se leva et s'inclina tout en se présentant de façon très formelle. Elle se présenta même à l'Espagnole qui lui sourit.

« Ravie de vous revoir Mademoiselle ! » répondit Elena en s'inclinant elle aussi.

« Ne vous inquiétez pas je vais très bien. J'espère que vous avez pu retrouver votre famille. J'ai cru comprendre qu'elle n'était pas à vos côtés lors de ce terrible incident. »

Elena sourit et prit entre deux doigts une rose qu'elle amena à elle pour la sentir. Puis elle reporta son attention sur la blonde.

« Oh la fille du Duc de Devonshire, je suis vraiment ravie de vous connaître. Je m'appelle Elena d'Altafuente, mais vous pouvez m'appeler Elena. Cette roseraie est vraiment magnifique. Nous pourrions faire ample connaissance parmi ces roses qu'en dites vous ? »

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Elena d'Altafuente sourit également et accepta de suivre la jeune blonde. La jeune Espagnole regarda la blondinette et remarqua avec plaisir que sa compagnie lui plaisait véritablement. Ce fait réjouit la future duchesse de Malaga. Pour une fois, le fait qu'elle soit une espagnole ne semblait pas déranger l'enfant. À croire que les enfants étaient plus raisonnable que leurs parents. Les deux femmes marchaient entre les roses. Lorsque la jeune fille blonde l'appela Madame, Elena rigola. Son rire n'était pas de ceux qui reprochaient. Non il faisait plutôt part de ceux qui s'en amusaient.

« Oh vous pouvez dire Mademoiselle vous savez. Il se trouve que je n'ai pas encore trouvé l'homme qui partagera ma vie. Enfin il serait plus juste de dire que mon père ne l'a pas encore trouvé. Ma mère en serait sûrement fort désolée si elle était toujours là. »

La jeune Espagnole poussa un petit soupire de tristesse et huma l'odeur délicieuse des roses. Puis elle reprit comme si de rien était.

« L'Angleterre si je m'y plais ? La réponse n'est pas facile à dire. Je dois avouer que l'Espagne me manque terriblement, surtout son soleil. Mais cela doit être dû au fait que je suis arrivée ici enfin d'année. Je n'ai pas eu le temps de m'habituer au climat du printemps et de l'été londoniens que déjà nous étions en hiver. Le temps passe horriblement vite, vous ne trouvez pas mademoiselle ? Mais vous savez ce n'est pas tant la pluie mais le froid qui me déprime ici. En Andalousie le climat est beaucoup plus clément et il y fait relativement chaud même en hiver. »

Elena lui sourit à nouveau et vint lui murmurer tout bas comme pour lui faire une confidence.

« Vous savez je sais très bien que beaucoup voudrait nous voir quitter l'Angleterre. Mais vous savez quoi, je ne leur ferai jamais ce plaisir de ma propre volonté. Seul le roi pourra en décider comme il en a décidé pour ma venue. »

Elena d'Altafuente était ainsi. Elle avait jurée fidélité à son souverain Charles et son fils l'Infant Philippe. Et malgré qu'elle soit au service de Mary Tudor reine d'Angleterre, les ordres espagnols passaient avant tout. Après tout Mary n'était pas encore réellement sa souveraine. Tant que Charles était en vie, il avait l'ascendant sur tous les autres au regard de l'Andalouse. Elle était Elena d'Altafuente, future duchesse de Malaga et sujet espagnol avant d'être Dame d'Honneur de la reine d'Angleterre.

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La jeune Espagnole regarda la jeune Cavendish et rigola document. Décidément les enfants étaient adorable. Ils avaient la candeur que leurs aînés avaient perdue désormais. Dans leur bouche tout paraissait si simple. Mais Elena le savait, la vie n'était pas simple. Elle l'avait apprit bien assez vite. Ses fiançailles qu'elle avait vu comme un malheur et la joie de courte durée qui suivit leur rupture. A si seulement sa mère était là. Elle lui dirait comment réagir face à toutes ces dames. L'Espagnole ne savait même plus si il s'agissait de jalousie ou de haine, peut-être même des deux. Elena lui prit doucement la main et de l'autre lui tapota gentiment.

« Oh vous savez Mademoiselle, restez en dehors de tout ceci le plus longtemps possible. Je me doute bien que vous n'avez pas d'avis la dessus et je ne vous en tiens pas rigueur. Voyez-vous même moi alors que je suis pourtant concernée, j'ai du mal à comprendre leur ressentiment envers les miens. Mais tout ceci n'est qu'affaire de diplomatie et vous êtes encore bien jeune pour y prendre part. »

Un sourire bienveillant s'afficha sur ses lèvres alors qu'Elena lui lâchait la main. Elle se remit à marcher et réfléchit quelque temps à la réponse qu'elle pourrait donner à la jeune enfant au sujet de son pays natal. Il y avait tant à dire, à décrire et à expliquer. Elena en était convaincue pour comprendre l'Espagne il fallait venir la découvrir par soi-même. Et puis Elena trouva finalement comment aborder le sujet.

« L'Espagne, c'est un pays merveilleux même si beaucoup le critique. C'est vrai que la Cour est assez stricte et sans doute plus austère que les autres. Mais vous savez il y fait bon vivre malgré tout. Voyager en Espagne c'est découvrir beaucoup de trésor caché. Il y a tellement de choses à voir et puis les climats varie selon l'endroit où vous vous trouvez. Un peu comme en Angleterre je suppose. Moi je viens du Sud c'est peut-être pour cela que j'ai tant de mal à m'adapter à votre climat. Vous connaissez le Sud de l'Espagne ? Je veux dire on vous en a déjà parlé auparavant ? »

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Elena regarda la jeune Cavendish avec de grand yeux. Quel dommage que l'on parle si peu de l'Espagne. Son pays état pourtant une ds grandes puissances en Europe. Les Espagnols avaient découverts bien des contrées lointaines. Et puis l'Espagne était si belle. Ses couleurs chatoyantes et leur joie de vivre. Mais Elena était heureuse d'apprendre que la jeune blondinette essayait d'en savoir plus sur son pays. Mais lorsque la jeune fille sous entendit que l'Angleterre était plus terne que l'Espagne Elena ne put s'empêcher de faire une petite mou. Elena n'avait jamais eu l'attention de dénigrer le royaume de Mary Tudor. Elle voulait simplement dire que le royaume d'Angleterre était bien différent de l'Espagne. Heureusement le comportement d'Henriette rassura un peu Elena. L'Espagnole répondit à son sourire par un autre. Elena rougit légèrement face à la pluie de compliments que lui faisait l'enfant. Elle était ravie d'apprendre que son pays et son accent pouvait être apprécier ainsi. Cependant, le rappel de l'attaque dans le jardin fit frissonner la jeune femme. Malgré les airs qu'elle s'était donnée, notamment pour rassurer sa grande amie Isabelle d'Isembourg, elle avait eu aussi peur qu'elle. Mais il était aussi vrai que la présence du garde royal Morgan Flint avait quelque peu détendu l'Espagnole. Elena aimait bien le garde et sa présence la calmait presque autant que celle de son ami le Comte de Lemnox.

« Vos compliments me touche mademoiselle Cavendish. Je suis vraiment contente de savoir que L'Espagne peut autant intéresser un sujet de sa majesté Mary. Je suis certaine que si son Altesse Royal Philippe de Habsbourg, votre roi le serait tout autant que moi. »

Elena fut un peu surprise de la question de l'enfant. Ainsi elle voulait apprendre l'espagnol. Quel amour vraiment. Elena la regarda avec bienveillance et sourit aussitôt. Elle ne s'était jamais posé la question à vrai dire. Elle n'avait même jamais pensé à donner des cours. Il faut dire que ce n'était pas dans son éducation de jeune duchesse. Elle avait plus apprit à recevoir des cours qu'à en donner. Mais après out pourquoi, cela pouvait être une expérience enrichissante. Et puis la jeune enfant avait raison. Pour le bien des deux pays, le fait que certains sujet de la reine comprennent l'espagnol était vraisemblablement une bonne chose. Elena répondit alors.

« Oh vous pouvez m'appeler Elena vous savez. Et à dire vrai non je ne donne pas de cours d'espagnol. Vous savez j'ai toujours vécu en Espagne alors donner des cours de note langue maternelle est quelque peu étrange. » Elena rigola un peu et reprit. « Puis vous savez je suis ici comme dame d'Honneur de la reine. Donner ds cours n'est pas ma priorité. Toute fois, je pourrai très m'improviser professeure. Je ne peux qu'être d'accord avec votre remarque. Si nous nous comprenions mieux, alors peut-être que nos relation seraient meilleurs. Je pourrai vous donner quelques cours. Vous verrez ce n'est pas si compliquer. Alors laissez-moi vous apprendre Mademoiselle, s'il vous plaît. »

Elena se recula et s'inclina en souriant à la jeune Cavendish. C'était un petit sourire malicieux, comme si elles venaient de partager un secret. « Por favor Señorita ! »

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La jeune Espagnole se redressa et rigola gentiment en l'entendant prononcer ces quelques mots d'espagnol. La prononciation lui faisait un peu défaut, mais manifestement la jeune fille avait une bonne écoute. Cela serait plus facile pour elles deux. Contrairement au Français, l'Anglais ne se rapprochait pas vraiment de l'Espagnol. Malgré tout à son âge apprendre une langue était bien plus facile qu'à celui de la jeune dame d'honneur de la reine. Dans son enfance, elle avait un peu appris l'allemand du Saint-Empire et quelques négociation en français l'avait démangé d'apprendre cette langue. Cependant, ses parents s'y étaient formellement opposés. Jamais une andalouse apprendrait le Français sous leur toit.

« C'était pas si mal pour une première fois. La prononciation viendra avec le temps. Regarde-moi j'ai encore du mal avec votre langue. Pense l'espagnol comme un chant. Elle chante comme l'oiseau, elle est vivante et raisonne dans ton âme. Et puis surtout n'aie pas peur de mal prononcer. Essaye et c'est comme cela que tu apprendras, tu verras. »

Elena lui sourit et enchaîna rapidement sur la question de la jeune Cavendish. Savoir si Philippe était là. Philippe, tient cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait vu pour tout dire. Elle le savait présent à la Cour de Mary Tudor. Pourtant elle ne l'avais presque jamais croisé, dommage. Elle aimerait lui parler comme elle le faisait en Espagne avec cette douce sensation de n'être pas si éloignée de lui malgré le protocole. Il faut dire qu'ils avaient appris à se connaître un peu à force de se croiser et de se voir auprès de Marie de Habsoubourg. Se tirant de ses pensées, Elena finit par répondre réellement à la question de la jeune fille.

« Il est déjà en Angleterre en fait pour tout vous dire. Je l'ai vu quelques fois visiter la reine. Mais je ne crains qu'il n'y reste pas assez longtemps. Il a également des devoirs en Espagne vous comprenez. Avec de la chance nous aurons de ses nouvelles régulièrement. La reine à beau le cacher, je sais qu'elle s'inquiète, et pour elle et pour cet enfant qu'elle lui donnera. Je ne connais que trop bien le regard qu'elle porte sur son ventre rond. Et savoir son mari probablement loin d'elle le jour elle donnera la vie ne la rassure pas. »

L'Espagnole avait dit ses dernières presque sur le ton de la confidence. Puis elle reprit d'une voix plus normale.

« Vous voudriez le voir ? Pourquoi une telle question ? »

Elena ne jugeait pas. Elle était simplement curieuse de connaître les raisons de la jeune Cavendish.

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Elena regarda son interlocutrice. Que de sourires, elle ferait sensation à la cour plus tard si ce n'est déjà fait c'était certain. Elena fit quelque spas vers une rose et huma son parfum exquis. La jeune Cavendish répondit à sa question. La jeune femme l'écoutait attentivement. Mais c'est qu'elle s'inquiétait la petite blondinette. Oh c'était vraiment adorable. Elena était attendrie par tant d'attention. Malgré tout, elle ne savait pas trop comment réagir. Elle n'avait pas l'habitude qu'on se préoccupe de son sort de cette manière. Ici en Angleterre, les seules personnes à venir lui demander sincèrement si tout allait bien se comptaient sur les doigts de la main. Il y avait Gomez, bien sûr, ce cher Comte de Fiera, un proche disait-on de Philippe. Puis il y avait aussi Isabelle d'Isembourg dont elle avait fait la connaissance en arrivant à Londres. Une charmante allemande qui était très admirative du roi Charles. Elena n'oubliait pas non plus sur très cher Comte de Lennox, Matthew Stuart. Leur relation était... étrange diraient certains. Matthew, à son évocation, de petits frissons parcoururent sa chair. Instinctivement, elle se claqua les joues et revint au cour normal de leur conversation, à savoir Philippe.

« Oh je vois je comprends. Dans ce cas ne vous inquiétez pas. J'ai quelques amis ici. Et puis l'infant est d'une compagnie très agréable oui. C'est un homme charmant, même si en tant qu'Anglais, vous ne le voyez que peu. Il ne peut hélas rester que peu de temps ici à causes de ses obligations en Espagne. Pour tout vous dire je fus un temps une des dames d'honneur de la princesse Marie de Habsbourg. Je connais un peu plus que les autres notre très cher prince Philippe. »

Elena parcourut une allée et revint voir la jeune Cavendish.

« Je m'en souviendrai, croyez-moi. Votre compagnie est un plaisir. »

A force de regarder la jeune fille, Elena eut une petite larme. Elle était un peu jeune, mais peut-être que si sa mère avait vécue plus longtemps et si elle avait su donner des enfants plus résistant, peut-être alors oui peut-être qu'elle aurait pu avoir une petite sœur comme la jeune Cavendish. Douloureuses et pourtant plaisantes pensées. Se rendant compte de sa soudaine faiblesse, elle s’essuya les joues et le dessous des yeux.

« Pardon, veuillez m'excuser Henriette. »

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La jeune Espagnole reprit vite contenance. Elle en avait l'habitude maintenant. Si par malheur elle venait à montrer ses faiblesses, elle se devait de faire face le plus vite possible. Elle devait se reconstruire un masque. Sa mère le lui avait répété des centaines de fois. Une femme ne montre pas ses sentiments en publique, c'est bien trop dangereux. Mais Elena n'était pas comme toute ces dames du monde capable de rester de marbre en toute circonstance. Sa sensibilité était un atout autant qu'un désavantage. Alors elle se ressaisit, espérant que la jeune Cavendish n'a rien vu. Trop tard, elle la regardait déjà, ce demandant sûrement ce qu'elle avait bien pu faire pour la mettre dans un état pareil. En vérité rien ou tout. Elle n'avait rien dit, c'était simplement les pensées de l'Espagnole en voyant la fille blonde qui lui avait fait monter les larmes aux yeux. Et déjà la jeune Henriette lui demandait et s'excusait platement pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait. Elena la regarda en souriant. Elle tentait de la rassurer. Elle lui remonta le visage un peu plus et lui déposa un baiser sur le front avant t'ajouter.

« Ne vous inquiétez pas. Vous n'y êtes pour rien. Et bien entendu que vous pouvez me poser la question. Mon comportement était quelque peu inapproprié, il est par conséquent légitime de vouloir des explications.»

Cela dit, elle suivit la jeune fille vers de magnifique rosier. La jeune Cavendish en huma le parfum attendant sûrement une quelconque explication. Comment expliquer tout ceci à une enfant. C'était si compliqué, si douloureux aussi. Mais elle lui devait bien cela si elle ne voulait pas que la blondinette ne se fasse réprimander si cela venait à se savoir. Elle chercha un instant les mots pour pouvoir expliquer la situation simplement. Après quelques minutes, la jeune Espagnole reprit la parole. Sa voix était un peu chevrotante à cause de l'émotion.

« Pour tout vous dire, vous n'avez strictement rien fait, si nous ne prenons pas en comte le simple fait que vous vous trouvez à mes côtés. Mais rassurez-vous, vous ne me dérangez pas loin de là. Il se trouve juste que je me faisais la réflexion que si le temps l'avait voulu... »

Elena marqua une pose. Les mots étaient difficiles à dire. Elle sourit et termina sa phrase.

« J'aurai peut-être eu une sœur d'à peu près votre âge, bien qu'un brin plus âgée je dois dire. Vous voyez, cette pensée m'a mise dans tout mes états. Mais gardons ceci pour nous voulez-vous ? »