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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
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MessageSujet: De l'Art nécessaire à la Cour  De l'Art nécessaire à la Cour  Icon_minitimeMar 25 Aoû - 14:11
De l'Art nécéssaire à la Cour


Rotherfield Greys, propriété des Knollys dans l’Oxfordshire ♦
Le messager avait été porté par un vent froid constellé de cristaux blancs, comme seuls peuvent en connaître les hivers mordants balayant les contrées anglaises. Sur sa route, des arbres dénudés de toutes feuilles et des graviers parfois gelés pour seule compagnie, le temps répugnant les plus courageux à sortir de chez eux. Dans un galop qui lui avait fait changer trois fois de cheval, l’homme emmitouflé dans un long et lourd manteau d’une riche fourrure semblait pourtant résister convenablement depuis Londres, car dans son état, il été plus chanceux que ceux ne pouvant espérer le réconfort d’un feu ronflant une fois à destination. Néanmoins, c’est dans un soupir bienheureux, le souffle fumant, qu’il accueillit la silhouette confortable du manoir familial, dont la plus haute tourrette perçait de son clocher la brume environnante. Poussant sa monture dans un dernier effort tandis qu’il remontait l’allée principale de la propriété, deux ombres grelottantes émergeaient depuis le portail, prêtes à recevoir l’impromptu invité qui choisissait une curieuse heure du soir pour se présenter !

Assise dans un grand fauteuil près d'une cheminée aux braises crépitantes, ses doigts habiles mais ennuyés dansant le ballet particulier du point de croix, Anne ne fut avertie de la présence du nouvel arrivant que par l’entrée peu gracieuse d’une servante, souffle coupé et bonnet de travers.
« Que se passe-t-il ? » fit-elle, en reposant non sans agacement son travail manqué par la surprise. Bien que la couture ne soit pas son passe-temps favori, elle aimait encore moins devoir reprendre une maille, encore plus lorsque sa nature distraite n'y était pour rien. « Pardonnez-moi, Maitresse Anne, mais un homme vient d’arriver de Londres. Il a une lettre pour vous. » Brusquement levée, les yeux pétillants d’un curiosité doublée d’excitation, Anne s'élança hors de la pièce dans un tourbillon de tissus. Dans le couloir, et long du petit escalier menant à l'entrée, on pouvait l'entendre répéter : « De Londres ? Pour moi ? » Arrivée le souffle encore court de sa leste course, Anne s'efforça de garder contenance devant l'inconnu. S'il avait fait le chemin jusque dans l'Oxfordshire, il était certainement un envoyé de la Cour. Aussi, elle redressa son dos, dégagea ses épaules, releva le menton d'un air qu'elle espérait fier et croisa ses mains à la hauteur de son ventre pour se donner de l'allure. Naïvement, elle avait espéré quelque gentilhomme soigneusement vêtu, et elle se traita mentalement de sotte devant la déception que lui renvoyait l'image d'un homme manifestement épuisé et figé de froid.

« On me dit que vous avez une lettre pour moi, Monsieur... » commença-t-elle, cependant que dans le seconde, l'homme farfouilla dans ses mantes pour en ressortir le parchemin blanchi par la fine neige du dehors, mais dont le rouge du seau mettait en relief de splendides armoiries. Imitant son manque de cérémonies, Anne décacheta et lu en silence. A mesure que les mots formaient sens dans son esprit, les grands yeux bleu s'agrandirent, encore et encore, bientôt rejoints par la bouche en cœur croissant sous l'effet de la surprise et de la joie. Ses mains commençaient à trembler, et elle pouvait tout à coup sentir ses pieds trépigner d'impatience. Finalement, elle lâcha un petit cri d'extase, et se mit à courir en direction de la pièce voisine. Mais alors qu'elle s'apprêtait à y entrer en trombes, elle fit demi tour en s'adressant à la servante « Que l'on donne à cet homme tout ce dont il aura besoin pour se réchauffer et se nourrir ! » Puis, dans une pirouette instable sous l'effet de son excitation, Anne débarqua en furie dans la bibliothèque, brandissant sa lettre à bout de bras pour finalement venir s'écraser aux pieds de sa demi-sœur. Allant à l'encontre de toutes les bonnes manières que cette dernière lui avait pourtant inculquées, Anne agitait encore et encore la missive sous ses yeux en poussant de petits jappements extatiques. « Je vais à la Cour, je vais à la Cour, je vais à la Cour, je vais à la Cour ! »



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MessageSujet: Re: De l'Art nécessaire à la Cour  De l'Art nécessaire à la Cour  Icon_minitimeMer 26 Aoû - 12:43


De l'Art nécessaire à la Cour


Feat. Anne Stafford



Cet hiver est particulièrement froid, même pour nos contrées. L'Oxfordshire est pris dans un étau de glace que l'on dirait tout droit sorti d'un conte pour enfants : les champs qui entourent notre modeste mais confortable demeure sont gelés jusqu'à six pouces de profondeur, les maisons du village sont comme coupées du monde extérieur, et un blanc manteau de neige recouvre le tout. Et si, chaque matin, les enfants se font une joie de déblayer la courte allée de gravillons qui mène jusqu'ici, pour ma part, j'appréhende les effets du froid sur leurs corps si fragiles.
Pour l'instant néanmoins, tout se passe bien : aucune engelure n'est à signaler, et même les plus jeunes n'ont pas de rhume. Je tente -en vain- de me faire moins de souci, de moins les couver, comme on me le reproche parfois, mais cela n'est point aisé... Heureusement, je puis m'en remettre à ma demi-sœur, venue en renfort il y a déjà plusieurs années de cela. Que les ans passent vite ! Il me semble que c'était hier...

Et pourtant, elle a grandi -et embelli encore, si tant est que cela soit possible- la délicate jeune fille qui répond au doux nom d'Anne Stafford ! Elle va désormais sur ses vingt ans, et un jour, elle quittera notre cocon pour voler de ses propres ailes. Il va sans dire que, si cela me remplit de joie pour elle, et que je lui souhaite tout le bonheur du monde, je ne peux m'empêcher de penser que ce jour vient trop tôt. Elle n'est pas encore prête, mais le sera-t-elle jamais ? D'ailleurs, est-on jamais vraiment prêt ?
Je la sens de jour en jour plus impatiente de nous quitter : non que sa vie ici lui déplaise profondément, du moins j'ose le croire ; mais au regard de ses rêves, que notre quotidien doit lui paraître morne ! Elle qui ne vit que pour les dernières tenues à la mode et pour les nouvelles de la Cour qui lui parviennent régulièrement, comme elle doit se sentir enfermée, ici, à plusieurs heures de route de la capitale !

De mon côté, j'aime beaucoup cet endroit, justement pour son aspect à la fois proche de Londres, qui fait que nous ne manquons de rien, mais aussi et surtout pour son calme. Loin des commérages et des perfidies des courtisans, dans ce petit manoir que nous tenons de la famille de Francis, je me sens chez moi plus que partout ailleurs. Je connais le moindre recoin de cet endroit, de la minuscule cave où nous entreposons les salaisons jusqu'aux trois chambres de bonne du grenier. Il se dégage ici un parfum que je n'ai nulle part su retrouver : celui d'un foyer, chaleureux et convivial. Point ici de plafonds inutilement hauts; point de luxueux mobilier doré : en lieu et place de toutes ces frivolités, les meubles sont ici confortables et solides, et les pièces fonctionnelles. Je me trouve justement dans le bureau de mon mari, qui sert aussi de bibliothèque : j'aime venir m'y reposer après une journée bien remplie, ou répondre aux lettres qui me sont dernièrement parvenues.

Les murs lambrissés -une rareté, idée de Francis avant son départ- assurent à la pièce un taux d'humidité bas, et permettent de ne pas devoir entretenir le feu en permanence. La pièce n'en reste pas moins fraîche, et c'est pourquoi l'âtre est maintenant empli de bûchettes qui crépitent joyeusement, loin du mur couvert d'ouvrages imprimés ou manuscrits. Me plaçant face à ce dernier, j'entreprends de répondre à la dernière missive de mon cher frère Henry. Nous avons toujours été très proches, et dès lors que la vie nous a séparés, nous avons entrepris une correspondance fournie et quasiment ininterrompue. Mais alors que je trempe ma plume dans l'encrier de verre poli, j'entends un soudain bruit de course dans l'escalier qui mène aux chambres du premier étage. Ignorant lequel de mes garnements adorés s'est mis en tête de jouer à cette heure où les plus jeunes dorment déjà, je m'apprête à sortir le réprimander, avant de me rasseoir plus calmement. Après tout, ne disais-je pas que je devais leur laisser plus d'espace ? Cela ne réveillera certainement aucun des enfants endormis, ces têtes d'anges ont le sommeil lourd...

Je me replonge dans le récit que me fait Henry de ces derniers jours, mais j'en suis à nouveau distraite par l'ouverture de la porte du bureau. Et alors que je pense réprimander Lettice -ne lui ai-je pas déjà demandé mille fois de frapper avant d'entrer ?- c'est Anne qui surgit, les joues rosies par l'émotion, pour venir se jeter à mes pieds. Je ne comprends presque rien à ce qu'elle me répète d'une voix aiguë et rapide, si ce n'est un mot, qui revient en boucle :

La cour ! ... La cour !

Et alors même que je voudrais pouvoir lui sourire tendrement et la féliciter, je sens les larmes me monter aux yeux. Alors, c'est donc cela, elle part ! Elle qui ne vivait plus que pour cet instant précis, elle a enfin reçu la fatidique réponse qu'elle attendait tant ! Une dame a certainement dû lui faire savoir qu'elle serait ravie de la prendre à son service, et ce doit être une dame haut placée pour qu'elle en soit ainsi émue...

Je la fais se relever, alors que je me mets moi aussi debout, et je m'empresse de la serrer dans mes bras, pour qu'elle ne voie pas la larme qui roule désormais sur ma joue droite.

Félicitations, petite sœur ! je murmure, la voix serrée par l'émotion -pas celle que je devrais ressentir, d'ailleurs...
Puis, lorsque mes yeux sont enfin assurément secs, je me rassieds face à elle, tente de sourire de mon mieux et je commence par le sujet qui a le moins de chance de nous fâcher :
Tu as remercié le messager, au moins ? Tu l'as envoyé à la cuisine, j'espère? Je connais suffisamment ma demi-sœur pour savoir que, dans sa précipitation, elle a tout à fait pu oublier ce petit détail. Puis, continuant sans plus attendre, je poursuis : Et alors, de qui est donc cette lettre ?




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