Sujet: HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin. Jeu 10 Sep - 19:48
On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin.
Une chose que j'avais apprise, ne jamais refuser la main que l'on vous tend. On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin, de quoi on peut manquer. L'aide était bonne à prendre, elle était si rare. Prévoir demain pour mieux vivre aujourd'hui.
Assise sur un confortable fauteuil au milieu d’une sorte de petite patio avec un peu de verdure, la maison des Sheridan était devenue mon havre de paix. Un refuge bien mérité pour les mois de repos forcés. Mon frère était venu plusieurs fois me rendre visite, nous n’étions pas toujours d’accords tous les deux - mon état s’étant beaucoup aggravé nul n’avait eu le choix. Antanasya aussi avait fait l’effort de franchir le seuil de ma porte et était restée avec moi quelque fois. Fallait-il un drame pour réunir enfin notre famille ? William devait jubiler en secret de me voir enfin disparaître, John en aurait été atteint - c’était ce que j’espérais - et le mari de ma soeur aurait eu une épine en moins dans son pied. Ma dame de compagnie, Annabeth Blackwood ainsi que ma fidèle alliée, Caitlyn Shelley s’était particulièrement occupée de moi. Dans les moments de tristesse et de douleurs l’on peut voir qui tient véritablement à vous et qu’elles sont vos proches sur qui vous pouvez vous appuyer. Je regardais les rayons de soleil qui touchaient le sol et la poussière dans l’air que l’on voyait apparaitre. En silence, seule, je me reposais écoutant les bruits de la rue voisine et le brouahaha de Londres. Une servante s’avança doucement vers moi m’annonçant qu’Helen Bird était dans le hall et attendait. Je savais qu’elle était la future fiancée de mon frère, j’avais du être la dernière mise au courant mais, au moins on avait daigné m’en informer. Bizarrement, peu d’informations arrivaient jusqu’au pas de ma porte. J’ordonnais qu’on la fasse entrer et ce fut la fin du calme. On installa un autre fauteuil à mes côtés pour qu’elle puisse s’y asseoir, ainsi qu’une petite table si elle voulait prendre un peu de thé. Je soupirais ne supportant plus la présence des domestiques.
Connaissant les moindres bruits de ma maison, je l’entendis arriver. Durant les mois passés, j’avais même appris le nombre de pas qu’il fallait pour traverser le petit salon qui menait à l’extérieur. « Helen, avancez je vous en prie.. » Je me levais tout doucement pour l’embrasser. Je m’étais toujours méfiée d’Helen Bird lorsque je la croisais à la Cour, j’avais toujours eu des aprioris la concernant. Qu’elle soit ici, devant moi n’était certes pas anodins mais, me faisait d’autant plus plaisir si elle venait quérir des nouvelles de ma santé. Une bonne occasion pour moi de faire plus ample connaissance avec elle. Briser les barrières qui s’étaient montées entre nous et peut-être un bon moyen pour que mon cher frère me voit grâce à cela sous un jour nouveau - c’était déjà un peu le cas, il avait vu ma fragilité et s’était rendue compte que sous cette carapace dure comme le roc se cachait un cœur de verre.« Comment allez-vous ? Asseyez-vous, ne vous gênez pas.. » Je fis un geste gracieux de la main pour lui montrer le siège près de moi. « Vous voulez quelque chose peut-être ? Vous tombez bien, vous allez pouvoir profiter avec moi de ces quelques rayons de soleil. . » Le soleil se faisait très discret, il ne fallait pas en rater une miette. Je fis un sourire à Helen, un peu de compagnie ne faisait pas de mal...
crackle bones
Dernière édition par Héléna Sheridan le Lun 1 Fév - 17:26, édité 2 fois
▲
❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin. Dim 27 Sep - 19:07
ON NE SAIT JAMAIS DE QUI ON PEUT AVOIR BESOIN
Après les circonstances pour le moins tragiques des festivités pour la grossesse de la Reine, ma vie a repris son cours. Seulement, je ne peux malheureusement pas dire qu'elle a repris de manière aussi tranquille qu'auparavant. Cela a été une lutte de tout instant pour sans cesse se renouveler dans les subterfuges pour éviter de faire démasquer par ces maudits espagnols. Je savais que le mariage royal allait causer ma ruine, mais je ne l'imaginais pas à ce point ! Il me semble même que ce vieux gredin de Mortimer se fait discret à cause du redoublement d'ardeur de la Reine depuis qu'elle est enceinte. Plus les jours passent, plus l'impression qu'un étau se resserre sur moi et la Compagnie se fait forte. J'ai dispersé moult de mes papiers par excès de prudence grâce à mon père. Je ne connais guère l'emplacement de certains d'entre eux. J'ai bien quelques suppositions de cachettes mais, au grand jamais, je n'irais vérifier. Cela est mieux ainsi. Après tout, les meilleurs secrets gardés sont ceux qu'on ne connaît pas. Par excès de prudence, j'ai écrit mes dernières volontés que j'ai scellé de mon sceau. En ces temps sombres, je me dois de parer à toutes éventualités. Ainsi, la fortune que j'ai eu de mon feu époux ainsi que son titre ira à mon père si je suis rappelé à Dieu avant lui. Si mon père venait à être rappelé avant moi (et ce que je souhaite le plus tard possible), j'ai exprimé le souhait que le titre de comte d'Abermale aille au fils d'Anne Stanhope en mémoire de l'amitié qui a lié nos époux de leurs vivants et que le titre de comtesse d'Abermale aille au garçon de la duchesse du Devonshire en raison des liens d'amitié liant mon père et la duchesse. Pour ma fortune, j'y ai également réfléchi : les dettes (s'il y en a) épongés, quelques pièces doivent aller à Richard Ballantrae en remerciement de ses services, le stock d'alcool entreposé dans les caves des demeures que je possède ira à Mortimer et à son équipage qui sauront en profiter comme il se doit, des aumônes sont prévus pour ma sépulture dans le caveau familial et des pièces pour le salut de mon âme. Ce qui reste de la fortune ira à la duchesse du Devonshire pour enquiquiner au possible l'Habsbourg. Bien sûr, dans une annexe du testament, j'ai couché le sort de la Compagnie après mon trépas. Sans grande conviction toutefois : de tous mes fournisseurs et concurrents, seul Mortimer a suffisamment mon respect et de culot pour continuer la même politique que ma famille pour la Compagnie. Cependant, je suis assez réaliste pour savoir qu'il ne serait que peu intéressé par une telle entreprise.
Je ne préfère toutefois pas penser à ces mesures qui n'attendent que mon trépas. Peut-être que Dieu se décidera à faire un miracle pour que l'avenir me paraisse moins sombre ? Seulement en attendant ce geste inespéré, je ne peux que compter que sur moi-même pour me sauver. C'est pourquoi je vais bientôt accepté la demande en mariage du frère de la duchesse du Devonshire. J'ai en effet retourné la situation sous tous les angles et, j'en suis toujours arrivée à la même conclusion : je me dois de me marier à une famille avec de nombreuses alliances pour espérer éloigner des soupçons que je sais surement présent. L'annonce va bientôt être fait, tout du moins, cela le sera quand mon père aura fini de lire et relire le contrat de mariage pour que ce dernier soit avantageux pour les Bird. Mon père peut se montrer en effet très tatillon sur ce genre de choses quand l'envie lui prend ! Bien sûr, je remodifierai mes dernières volontés la noce célébrée mais une chose est sûre : pour le moment, il est hors de question que mon futur époux soit impliqué d'une quelconque manière dans la Compagnie. Je me marie pour ma sécurité, pas pour une alliance commerciale, que diable !
C'est au cours des négociations que je me suis souvenue d'Héléna Shéridan. Son nom avait alors glissé sur les lèvres d'un convive au moment de discussion autour d'un thé pour faire une pause dans les négociations. A mon grand effroi, j'ai appris que sa chute dans le lac gelé lors des festivités l'avait laissé considérablement affaibli et plusieurs fois à l'article de la mort. Je me doute qu'une baignade dans un lac en hiver n'est guère recommandé pour la santé mais je pensais que Dieu l'aurait hâté dans sa guérison. Même si nous n'ayons qu'une relation courtoise, je pense que c'est la moindre des choses que de me rendre à son chevet avec un petit présent, un morceau d'étoffe rouge qui peut faire office d'écharpe que j'ai fait emballé. En cette heure difficile, la comtesse de Lancastre s'est montré bien plus courageuse que moi et elle en a mon admiration.
Mon cadeau dans ma main, je toque à la porte de la résidence londonienne des Shéridan. Me procurer l'adresse n'a pas été difficile, dans l'entourage de mon futur époux se trouve une vie pie radoteuse qui n'a fait vraiment aucune difficulté à me donner l'information. Toutefois, le regard de la servante en ma direction manque de me vexer. Je suis vêtue comme on pourrait l'attendre d'une comtesse, qu'est-ce qu'on pourrait me reprocher ? Si j'avais un miroir en face de moi et moins de tracas pour la Compagnie, je comprendrais aisément : mon visage affiche sans l'ombre d'un doute la fatigue et l'anxiété de mon quotidien. Néanmoins, son attitude change du tout au tout quand j'exprime la raison de ma venue. Elle semble sincèrement heureuse que sa maîtresse ait de la visite.
Après s'être éloignée quelques instants, la servante revient me guider auprès de la comtesse.
-Bonjour Lady Shéridan, je veux dire, Héléna, me corrige-je rapidement en me souvenant qu'on s'était donné la permission de s'appeler par nos prénoms à notre dernière rencontre. Excusez-moi, les habitudes ont la vie dure.
Sur son invitation, je quitte l’entrebâillement de la porte pour la rejoindre et lui donner l'embrassade. Je pris sur moi pour la soutenir dans cet acte en percevant de la faiblesse dans son geste. La voir si affaiblie me serre le cœur car j'avais pensé que les rumeurs étaient exagérés sur sa santé.
-Ma foi, on fait aller, dis-je de manière laconique pour répondre à sa question, une fois que je me suis installée dans le fauteuil. Ce serait en revanche à moi de vous poser la question Héléna. Comment vous sentez-vous ? J'ai appris que vous gardiez le lit depuis quelques temps déjà. Allez-vous mieux ? Veuillez m'excuser de mon impolitesse, j'aurais du prendre de vos nouvelles plus tôt mais mes différents obligations ont fait que...
Mes excuses sont assurément sincères. Toutefois, je ne peux décidément pas dire les raisons exactes. L'hésitation de ma fin de phrase peut être interprété de toutes manières comme de la gêne de ne pas avoir pu venir plus tôt.
-Il est vrai qu'un peu de soleil n'est pas de refus après ces jours de grisailles continu ! Soupire-je pour acquiescer à son propos. Si vous avez une boisson chaude, très chère, ce ne serait pas de refus. Malgré mes vêtements, le froid de dehors a commencé à m'engourdir un peu !
Après avoir défroissé quelques mauvais plis dans ma robe, je prends dans mes mains le paquet que j'ai apporté pour le tendre à mon interlocutrice.
-Tenez ! Voici un petit présent. Ce n'est qu'une petite babiole mais j'espère que celle-ci vous plaira ! Je compte toutefois sur vous pour faire les boutiques à l'occasion, comme nous l'avons convenu la dernière fois !
Je sourie lorsque je prononce ces mots. Pourtant mon sourire n'atteint pas les yeux. Il est vrai que mes soucis sont trop importants pour me permettre de batifoler dans une boutique. Cependant, c'est qu'on attend d'une dame qui s'apprête à convoler à nouveau. Mais bon, c'est mon quotidien depuis la mort de mon premier époux. Jouer seule la comédie pour garantir l'avenir de la Compagnie. Cette leçon, je l'ai apprise depuis longtemps déjà et, même si j'en comprends tout le bien fondé, il peut arriver que tout ceux-ci me pèse, surtout en ces temps sombres où l'avenir semble bien incertain...
acidbrain
▲
❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin. Lun 1 Fév - 17:25
On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin.
Une chose que j'avais apprise, ne jamais refuser la main que l'on vous tend. On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin, de quoi on peut manquer. L'aide était bonne à prendre, elle était si rare. Prévoir demain pour mieux vivre aujourd'hui.
Les nouvelles de la Cour sont mauvaises ; la Reine fait des siennes, et le surnom de Marie la Sanglante a fait son apparition. Les persécutions contre les protestants continuent toujours. Les Anglais ont peur, les gens sont effrayés - Annabeth l’a remarqué la dernière fois qu’elle a arpenté les rues de Londres. Helen Bird vient égayer ma journée, embellir l’après-midi. Je ne l’attendais pas, c’est le moins que l’on puisse dire et pourtant elle est là face à moi. Je remarque son air fatigué, contrarié. On l’est tous en ces tristes jours, je la sens préoccupée. J’esquisse un faible sourire lorsqu’elle se reprend sur mon nom. J’avais fait la promesse à mon frère de traiter sa future épouse comme une soeur, une vraie sœur entendons-nous bien. Parait-il, je pouvais être exerçable ? Elle est mignonne Helen Bird, ses mots sont sincères je le vois dans ses yeux. « Très chère, ne vous inquiétez de rien. Je suis reconnaissante que vous passiez me rendre visite. Je vais beaucoup mieux. » Sur ses paroles, je m’arrête un instant.
Aux premiers abords, cela ne devait pas se voir, mais oui j’étais rétablie. Je pouvais me lever, je me sentais moins fatiguer et encore, je passais des heures à me reposer encore et encore inlassablement pour être sûre de me remettre pleinement. Je retrouverais la vie active d’ici peu et tout reprendrait normalement, les joutes verbales avec les Dames de la Cour, les complots, les commérages, les bruits de couloirs. « Je vous assure. Vous me verrez bientôt fouler le sol de la Cour. » Je prends ses mains dans les miennes pour la rassurer sur mon cas.
Je fis appeler une servante pour qu’elle nous apporte un peu de thé. « Je vous remercie, cette étoffe est très jolie. Je la porterais pour mon retour à la Cour, soyez-en certaine. » Des étoiles dans les yeux, les belles choses me manquaient. « Oh ! Mais oui, vous avez raison nous avions convenu d’aller faire les boutiques de Londres pour faire plus ample connaissance. Il faut trouver une robe pour aller avec l’étoffe. » dis-je l’air enjoué sur un ton d’amusement.
Un moment de silence s’installa, le temps pour la servante de venir apporter des tasses fumantes de thé ainsi que des petits biscuits, le tout sur un plateau d’argent posé sur une petite table basse proche de nous. « Je vous en prie, servez-vous. Prenez des gâteaux, ils sont délicieux. » Je lui tendis sa tasse délicatement, tout en veillant discrètement à ce que cela ne soit pas trop chaud. Je lui lançais, à nous, un petit sourire. Je voulais qu’elle se sente à l’aise à mes côtés. Je ferais tous les efforts qu’il faudrait pour qu’on s’entende bien, elle et moi. Il le fallait. C’était préférable.
Tout en prenant ma tasse et en soufflant légèrement dessus, je regardais Helen. Je doutais qu’elle soit venue uniquement dans le but de venir prendre de mes nouvelles... Elle avait une idée en tête, c’était obligé. « Permettez-moi de vous demander, Helen, que se passe-t-il ? Vos yeux vous trahissent, vous savez. Je vois que vous êtes contrariée... ? Est-ce cette histoire de mariage avec mon frère qui vous tracasse ? Si vous êtes effrayés à l’idée de rejoindre les Heywood, vous ne craigniez rien. Les branches de la famille peuvent paraître assez hostiles les unes envers les autres, nous savons rester unis si nous étions amenés à l’être. Vous êtes bientôt des nôtres, très chère. »
Je plongeais mon regard dans le sien, je la sentais ailleurs. Elle était là sans être là, ses pensées n’étaient pas dans la maison des Shéridan. « Vous pouvez me parler, Helen. Je sais garder un secret et j’ai bon espoir que nous devenions à la fois belles-sœurs et amies. » Un mariage pouvait paraître effrayé, j’étais loin du compte - en même temps comment aurais-je pu imaginer un seul instant la femme qui se cachait derrière la Comtesse d’Albermale ? Nul ne devait s’en douter. Peut-être, craignait-elle d’avoir des enfants ? De mourir en couche ? ou était-elle enceinte d’un autre homme ? - non pas que je la trouve grosse - j’espérais que cela ne soit pas la dernière option...Ce qui justifierait la raison pour laquelle elle vienne me voir plutôt qu’Antanasya ? Car, il y avait de cela aussi pourquoi moi ?
crackle bones
▲
❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin. Ven 5 Fév - 16:59
ON NE SAIT JAMAIS DE QUI ON PEUT AVOIR BESOIN
Même si je suis plus que sincèrement heureuse de voir Héléna dan une forme relativement bonne malgré des mois sans paraître à la Cour, je peine à me consacrer pleinement sur la conversation. Dans le coin de mon esprit, la peur d'avoir fait une imprudence en venant ici ne cesse de me torturer. Surveiller derrière moi n'a jamais été pesant depuis que j'ai repris pleinement le contrôle de la compagnie après ma retraite face au décès de mon époux. Même si cela est pesant, je sais que, plus que jamais en ces jours sombres, je ne peux me permettre de rompre ma vigilance puisque je risque d'y perdre ma tête. En effet, je doute sincèrement que le foutu Habsbourg soit ravi d'apprendre que je prends un malin plaisir au travers de ma compagnie à lui voler des richesses... En même temps, il s'attendait à quoi au juste en venant dans le bon pays d'Angleterre pour nous spolier de nos biens car nous n'avons fi de l'allégeance au Pape depuis quelques décennies ? Pauvre fou d'espagnol !
Néanmoins, la joie de mon hôte devant la perspective de faire les boutiques pour accorder sa tenue avec l'étoffe que je lui est offerte me fait également sourire de bonheur. Heureuse, je le suis sincèrement à l'idée que mon modeste cadeau lui plaise.
-Alors je tâcherai de faire en sorte de me libérer afin que nous puissions faire plusieurs boutiques avant votre retour solennel à la Cour, sourie-je alors que mes yeux ne reflètent pas l'enthousiasme de mes mots.
Non pas que je ne sois pas réellement embarrasser de devoir me libérer pour une telle occasion seulement... Est-ce que je peux réellement m'avancer sur cela alors que je ne sais qu'avec les plus grandes difficultés ce que sera le futur de la Compagnie demain ? C'est sur ses pensées moroses que je remercie Héléna en prenant un biscuit aussi bon qu'elle me le promet.
Toutefois, les mots qu'elle prononce après me font cligner des yeux telle une chouette en pensant avoir mal entendue. Pourtant, cela n'est pas le cas. Je fuis le regard d'Héléna en regardant obstinée de l'autre côté de la pièce.
-Cela est si perceptible ? Finis-je par demander avec une grande lassitude.
Je ne prends même plus la peine de cacher ou de nier l'évidence. Finalement, après tant d'efforts à dissimuler la vérité, celle-ci finit tout de même par être perceptible ? Seigneur, que vous êtes injuste, même si dans votre clémence, c'est devant ma future belle-soeur que je me dévoile. La situation aurait pu être des plus catastrophiques si cela avait été en présence d'un sbire de l'Espagnol.
-Je ne crains nullement de rejoindre votre famille, rassurez-vous. M'empresse-je de dire.
Je ne peux pas m'empêcher d'ajouter sur le même ton que je pourrais employer si je commerçais avec le capitaine Mortimer :
-Me croyez-vous si je vous disais que votre future belle-soeur n'est pas celle qu'elle prend être aux yeux de la cour ? Me croirez-vous si je vous disais que la famille Bird a des secrets si sombres que je n'ai nullement à rougir de soupirer de soulagement de ne pas me trouver à la place de ses pauvres gens que la Reine se plaît à brûler ou à décapiter pour son "charmant" mari ?
Je finis par me rendre compte des mots que je viens de sortir me plonge dans un profond embarras. Je n'aurais jamais pensé pouvoir extérioriser aussi facilement ce que je tais avec la plus grande des difficultés ces derniers temps. Avec un soupir, je passe une main dans mes cheveux. Ce geste aurait été plus approprié si j'étais vêtue comme une domestique ou un homme. Mais au point où j'en suis, je ne suis plus grand chose.
-Au point où j'en suis, finis-je par grommeler en écho à mes pensées en prenant soin de regarder si aucun domestique de la famille Shéridan ne se trouve à porter d'oreilles.
Cette précaution prise, je commence à mettre des mots sur les raisons de mon état si semblable à celui de mon interlocutrice même si cela est pour de toutes autres raisons.
-Le comté de Carlisle et le comté d'Abermale n'est pas la seule chose que je lèguerai à mes enfants, Héléna. Je lèguerai bien plus...
Mon regard se perd dans ma tasse quelques instants avant de continuer :
-Depuis mon grand-père, la famille Bird est à la tête de la Compagnie Shields. Seulement, la reine s'est vu reconnaître bâtarde par le Parlement à la suite du divorce de son père, la proclamation du feu roi Henry comme étant le chef de l'Eglise d'Angleterre a eu pour conséquence de diviser ma famille... Et de me proclamer il y a quelques mois unique héritière de mon père au détriment de mes deux frères aînés en raison de leur brouille définitive avec lui. De ce que j'en sais, ils sont actuellement au service d'un prince italien avec des épouses que je ne connaîtrais surement jamais.
Je me décide de ne pas m'attarder davantage sur les raisons du fait que mon père continue à nier la légitimité de mes frères à hériter. De toutes manières, les non-dits sont souvent bien plus révélateur qu'un mensonge malhabile. De toutes manières, même si ce genre de choses n'est guère crier à Hampton Court, cette situation a du être fréquente des années plus tôt.
-Avec le mariage espagnol, les affaires sont... plus que difficile à mener. Même si je sais que mes fournisseurs sont des gens "honnêtes" en affaires à défaut d'être pieux ne me trahiront nullement, ce n'est surement nullement le cas de l'Habsbourg qui n'aura aucune pitié le jour où je serais arrêtée. Je dirais même que c'est le contraire !
Ma dernière phrase s'accompagne d'un rire qui se veut joyeux mais qui dénote totalement avec la possible action du roi à mon encontre. Je bois une gorgée de la boisson afin de laisser le temps à Héléna de digérer les informations que j'ai dit. En posant cette question, je ne doute pas un seul instant qu'elle ne pensait pas obtenir une réponse de ma part.
-Je ne cache pas que si cela vient à se savoir, j'y perdrais ma tête. Je vous serais reconnaissante de ne rien dire Héléna, pas même à votre époux ou à votre frère. Si je dois périr sur l'échafaud, je ne voudrais pas que mes derniers instants ne soient que de remords de vous avoir injustement mêlé à tout ceci.
Pour la première fois depuis que j'ai commencé à dire ce que je fais réellement en-dehors de la cour, je regarde Héléna dans les yeux afin qu'elle puisse y voir ma sincérité quand à ma volonté de ne pas faire tomber les Heywood avec moi.
-Je suis désolée, Héléna de vous avoir confier mes problèmes.
Mes yeux sont humides. Je prends donc le soin de me détourner du regard de mon interlocutrice afin de chasser les larmes qui semblent vouloir apparaître...
acidbrain
▲
❝ Contenu sponsorisé ❞
Sujet: Re: HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin.
HELEN & HELENA ∞ On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin.