Marie de Guise, fille ainée du puissant duc de Guise et d'Antoinette de Bourbon, née le 20 novembre 1515. Elle est la soeur d'Henri de Guise, et du cardinal de Lorraine, et issue d'une fratrie de douze enfants. Elle grandit au château de Joinville, dans le palais familiale des de Guise, dans la campagne idyllique française. Les parents de Marie ont fait un mariage d'amour, inhabituel pour les familles nobles de l'époque. Son père était un héros militaire dont la mission est d'éradiquée le protestantisme de France. La mère de Marie a pris une part active dans les affaires de son mari, chose que Marie de Guise a bien retenu. Elle a reçu une excellente éducation catholique au couvent des Clarisses de Pont-à-Mousson, supervisé par sa propre grand-mère, qui devint religieuse à l'âge de 58 ans. Marie de Guise entretiendra toute sa vie une correspondance importante avec sa famille.

À dix-neuf ans, Marie de Guise épouse Louis, duc de Longueville en 1534. Après à peine trois ans de mariage, Louis succombe à une crise de la variole et meurt en 1537. Ils eurent un fils, François. Marie retourne à son domicile familial à Joinville pour pleurer la perte de son défunt époux, mais sa période de deuil fut de courte durée. Le roi François annonce, peu de temps après, que le roi Jacques V d’Écosse allait épouser la veuve. En vérité, la nouvelle comme quoi Marie était veuve s'était répandue dans toute l'Europe, et Henri VIII lui fit une proposition, venant de perdre sa troisième épouse, Jane Seymour. Nul doute que Marie aimait trop sa tête pour prendre, toute proposition du roi d'Angleterre, au sérieux. Il y avait aussi la spéculation que le Dauphin, ou prince, Henri éprouvait de l'amour envers Marie. De plus, celui-ci était malheureux avec sa propre femme, l'austère Catherine de Médicis. Mais la décision avait été prise, Marie épouserait le roi écossais.

Comme tous nobles de son temps, Marie doit servir les meilleurs intérêts de sa famille. Intérêts qui passe avant ses propres souhaits et désirs. Elle ne voulait pas laisser son jeune fils en France, et elle ne voulait pas abandonner le climat doux de son pays natal ni sa culture passionnante et sophistiquée même pour devenir reine. Marie, consciente de son devoir, c'est en juin 1538, qu'elle foula le sol de l’Écosse, pays humide et bien tristounet.

Jeune veuve de 22 ans, française : Marie de Guise (ou de Lorraine). Issue d'une grande famille, elle possède toutes les qualités pour devenir une bonne reine. Réputée vertueuse, elle a de son précédent mariage avec Louis II d'Orléans, duc de Longueville : un fils, François de Longueville - ce qui assure au roi Jacques V d’Écosse qui souhaite l'épouser, la possibilité que Marie de Guise puisse lui donner un héritier. Convoitée déjà par Henri VIII, ce beau partie qu'est Marie de Guise a répondu « Je suis de grande taille, mais j'ai le cou petit. » faisant allusion aux défuntes épouses de ce bon vieux Henri ! Elle a donc refusé ses avances.

En 1538, les noces sont célébrées. Marie ne pouvant emmener son fils avec elle, en Écosse le confie à sa mère Antoinette de Bourbon. Et part seule dans ce nouveau pays, sa nouvelle patrie, son nouveau royaume. C'est un mariage de raison qui unit Marie de Guise à Jacques V d'Ecosse, néanmoins le couple a de nombreux points communs : L'amour de la danse, de la vie au grand air et des divertissements sportifs, la poésie, les arts et les lettres. Ils introduisent en Écosse le gout de la Renaissance. En cadeau de mariage, Jacques lui offre le château de Linlithgow. Palais aux briques roses que le roi adore, et dont il ornera l'intérieur de tapisseries de Flandres et de Beauvais ainsi que des meubles français suite aux conseils avisés de sa reine. Marie apporte un souffle nouveau sur la cour d'Ecosse, dans ses bagages elle emmène son gout français. Cette culture française, cette langue qu'elle pratiquait, la douceur de la France faisait battre son coeur jours après jours, malgré le vent et la pluie d'Ecosse. Entre Jacques et Marie, pas vraiment d'amour mais un profond respect mutuel. Marie ne l'aime pas, mais elle éprouve énormément de tendresse et d'admiration pour lui. Le roi écoute les avis de Marie, et elle admirait sa culture. Il collectionna les maitresses, faute d'avoir un héritier. Pendant quatre ans, Marie de Guise enchaine les grossesses mais aucunes ne sont vraiment concluantes, les enfants sont morts-nés. Un désespoir profond pour la Reine d'Ecosse, loin de son fils, incapable de donner un héritier mâle à son roi.

En 1541, le monde s'arrêta de tourner pour Jacques V d'Ecosse et Marie de Guise. Leurs deux fils, Jacques et Arthur meurent. L'année suivante, le 7-8 décembre 1542, Marie de Guise alors âgée de 27 ans accouche d'une héritière légitime : Marie Stuart au palais de Linlithgow, qui sera surnommée la pouponnière royale. « Un tronc brulait dans la cheminée, Marie, épuisée mais fière contemplait l'enfant nouveau-né, baigné et emmailloté, que l'on avait placé dans ses bras. » Malgré cela, Le roi ne se remettra jamais, il meurt au château de Falkland, le 13-14 décembre 1542 à cause d'une fièvre que les médecins ne peuvent soigner, et de son abattement profond, sa déprime suite à la perte de ses garçons, Marie a alors à peine 5 jours et devient reine. Le Roi était parti seul avec son trésorier, et se préparer à mourir. Jacques V meurt et laisse Marie de Guise dans une position d'influence pendant la minorité de sa fille. En effet, celle-ci devient Régente de l'Ecosse, et gouvernera seule le pays.

Les débuts sont difficiles, Marie Stuart est menacée. Pour protéger sa fille, Marie de Guise s'installe dans le château forteresse de Stirling. En effet, les anglais ont attaqué l'Ecosse pour récupérer la jeune enfant, ce qui incita vivement Marie a envoyé son enfant en France pour la protéger.

Marie de Guise a un rêve utopique : rallier la France et l’Écosse. Elle a toujours été favorable à une alliance avec la France, plutôt que l’Angleterre. Mère de l'héritière légitime, la princesse Marie, future Marie 1ère Stuart, qu'elle envoie en France en 1548. Marie est une mère attentive, qui tient une correspondance omniprésente avec sa fille Marie. Par lettres, ses proches s’efforceront de la rassurer sur les conditions de vie de Marie Stuart. La future reine elle, veut paraitre à sa mère « agréable et très obéissante ». Même si la distance les sépare, la mère et la fille restent cependant très proches, et nouent des liens très forts.

En 1550, Marie de Guise part séjourner pendant un an en France. Cela lui permet de passer du temps avec ses deux enfants : François de Longueville (16 ans) et Marie (8 ans). Malheureusement, à la veille du départ de la Reine, François meurt en 1551. Marie de Guise en ressortira briser, une nouvelle perte, un nouveau drame dans sa vie. Veuve démunie, mère malheureuse.

Elle est caractérisée comme étant une femme douée d'un charme indéniable et un port majestueux (que Marie Stuart aura hérité). « Femme honorable, de jugement sûr, pleine d'humanité, aimant la justice, secourable aux pauvres, modèle de chasteté et de gravité » Une femme forte, de poigne qui tient tête aux protestants et qui gouverne son pays d'une main de fer. Elle a toujours défendu la France et l'Ecosse par amour pour ces deux pays, jamais elle ne faillira à sa tâche, jamais elle abandonnera. Elle veut offrir à sa fille une Écosse Catholique. Marie de Guise parle le français et l'anglais, elle porte la France dans son coeur et d'ailleurs beaucoup de français font partie de son entourage à la Cour.

Marie de Guise n'était pas une fanatique mais elle était catholique par son éducation, par son tempérament, par ses origines familiales. Elle considère le protestantisme en Ecosse comme une rébellion contre l'autorité royale plutôt qu'une option spirituelle. Le protestantisme menace l'ordre politique de l'Ecosse. Reine animée par la volonté de bien faire, elle cherche à rétablir la paix. Dés le début de son règne, Marie se heurte aux protestants très puissant en Ecosse à cause de l'Angleterre. Une guerre civile commence entre la reine régente et les lords loyalistes contre les lords protestants qui se font appelés ''La Congrégation". A ce mouvement, Marie fait appel aux Français pour lui prêter main forte.

Marie est une femme foncièrement honnête et sincèrement attachée à son pays dont son mariage l'avait faite reine. Elle voulait assurer à ses sujets écossais le meilleur gouvernement possible. Une reine juste et pleine d'esprit, amoureuse de sa patrie, et qui s'est donnée corps et âme dans son rôle de Reine d’Écosse.