Théodore est un homme passionné. Tout ce qu'il touche ou ce qu'il entreprend est fait avec un tel dévouement, une telle passion qu'il réussit à convaincre son entourage et les personnes étrangères à sa personne. Il faut admettre que ses talents d'orateur et son charisme influencent les esprits également. Théodore s'en amuse et s'en sert comme une arme. S'il est érudit comme son père ainsi que protestant, le jeune homme a décidé d'entreprendre de nombreuses actions à travers l'Europe mais surtout en Angleterre pour permettre au protestantisme de prospérer. C'est sous l'apparence d'un moine qu'il a eu une idée folle et ingénue de prêcher la bonne parole. Cette immersion lui permet de manière progressive à attirer les gens à sa cause. Si la vocation de religieux lui va à ravir, l'érudit préfère néanmoins sa vie. C'est pourquoi loin du pouvoir royal, Théodore reprend ses apparences de nobles. Il ne cache pas sa vraie identité, il est lui-même et n'hésites pas à grimper sur la première estrade de bois ou bien de monter sur la première table d'une taverne pour raconter les biens faits du protestantisme. Théodore sait qu'il joue avec le feu et que ses actions risquent à long terme de lui porter préjudice. Il redoute une confrontation avec la reine d'Angleterre : Marie Tudor. On la sait impitoyable et n'hésiterait pas à faire couper la tête de Théodore Wolmar même s'il est le fils de Melchior Wolmar ou un proche des grandes personnes comme Anne de Clèves. Wolmar pourra cependant toujours compter sur eux en cas de problèmes, y compris de sa ruse. Il n'était pas du genre à se laisser apitoyer sur son sort lorsque les oracles ne lui prodiguaient pas des jours fastes. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui ce jour lui était favorable ainsi que le temps. L'Angleterre était réputé pour sa mauvaise météo et pourtant quelques éclaircis étaient présents dans le ciel entre deux nuages. Théodore avait fait appel aux protestants pour entreprendre une réunion. La réunion était secrète et l'information s'était propagé sous la forme de bouche à oreille entre protestants. Celle-ci se déroulait en dehors de Londres pour la sécurité de tous. Ce rassemblement avait pour but de trouver diverses actions pour faire changer les mentalités notamment celle de Marie Tudor. Théodore attendait ses convives dans une cave d'une taverne. Wolmar connaissait très bien le propriétaire qui lui aussi se revendiquait protestant. Une grande table avait été aménagée ainsi que des chaises et de quoi déguster et boire. Théodore se prépara à accueillir les invités.


HJ : j'ai choisi le comté d'Essex car il y avait des mouvements protestants (si je me suis bien informé, sinon je m'en excuse d'avance :S)
Il n'y a pas d'ordre de passage et tout le monde est la bienvenue

« La foi transporte des montagnes. »

Conviction et foi. J’étais une mère qui n’avait pas beaucoup de temps pour elle, c’était vrai. Seule pour élever une dizaine d’enfants, je manquais de temps et de passe-temps. Certes, je cuisinais et je faisais de la couture principalement, j’éduquais mes enfants également mais je ne considérais pas cela comme des passe-temps. Constance m’aidait parfois, et fort heureusement que je l’avais à mes côtés cette enfant. Elle avait d’ailleurs gentiment accepté de s’occuper de ma tribu, aujourd’hui. Je n’étais jamais vraiment rassurée à l’idée de les laisser, ils étaient nombreux et c’était difficile de garder un œil sur tous. J’avais trouvé dans ma foi, même si désormais j’étais anglicane la flamme du protestantisme brûlait dans mon cœur, une passion. Je devais défendre ce en quoi je croyais mais de manière subtil, détournée, et secrète. Je n’avais pas le choix. Il n’était pas bon à être protestants, et la sécurité de ma famille était plus importante que nulle autre chose. Je voulais être mère et active à la fois, difficile à accorder les deux et pourtant j’avais trouvé un excellent compromis en me défendant bec et ongles pour la religion de mon cœur. J’ai répondais présente à toutes les réunions secrètes organisées par les protestants, j’étais une fidèle et une battante !

Lors de ces réunions, j’avais rencontré une jeune femme fort charmante Antanasya Cavendish, une noble. Une amitié improbable me direz-vous ? Mais du sang noble coulait dans mes veines, j’avais été dame d’honneur d’Anne de Clèves et de Catherine Howard, les temps étaient durs mais cela n’était qu’une question de temps avant de rayonner à nouveau. Ces réunions secrètes étaient nos rendez-vous à nous, nous partagions la même flamme de rébellion, toutes deux mères, nous partagions les mêmes tracas. On se comprenait et c’était surement cela qui nous avait rapproché. J’avais prétexté aller voir mon amie, comme toujours. Mes proches comprenaient que j’avais besoin de prendre un peu l’air. J’avais gardé mes activités secrètes, je passais aux yeux de tous comme une petite maman toute douce, mais dans le fond j’étais plus forte que ce que l’on pouvait penser. En ce jour, gris avec quelques éclaircis pour l’Essex – le manoir de mon frère s’y trouvait, et cela me rassurer dans le fond en cas de problème je pourrais y trouver refuge. Le bouche à oreilles avait bien fonctionné comme toujours, avec une reine catholique au pouvoir cela n’étonnait personne.

Après mon voyage, je pénétrais dans la taverne, j’étais habillée simplement et je ne voulais pas attirer l’attention sur moi. Ce n’était pas le but, j’étais là pour écouter, me tenir au courant et montrer que j’étais là plus motivée que jamais à agir. J’allais saluer Théodore Wolmar qui rendait tout cela possible. Peu d’hommes avaient son courage, je l’admirais. Je m’assis en attendant que tout cela commence. J’étais prudente dans mes déplacements, mais je ne me cachais pas pour la réunion. Nous étions entre protestants après-tout, j’avais confiance en cette communauté. Si je devais mourir que ce soit en défendant ma foi ou mes enfants. Nous n’étions pas invulnérables, après-tout c’était pour cela que nous étions ici. Même menacés, il était hors de question que nous restions les bras croisés. La vie était un immense champ de bataille, où il fallait se battre pour survivre quotidiennement. Cette réunion secrète était une raison d’espérer, vouloir un bel avenir pour notre communauté. Nous n’espérions jamais assez…

La voiture avait roulé toute la journée sur les petits chemins de terre anglais. Une route fatigante, mais qui ne l’était pas selon les ambitions de la duchesse de Devonshire. Accompagnée de son frère ainé, Antanasya avait su convaincre avec l’aide de ce dernier à quitter Londres pour deux jours, dans le but officieusement de rendre visite à une cousine de la famille. Officiellement, Anya avait quitté la ville pour se rendre dans une réunion secrète pour rencontrer d’autres personnes qui partageaient sa foi dans le protestantisme et sa lutte contre la reine Mary Tudor. Sa vie était un combat perpétuel, et même si elle ne portait pas l’épée, elle avait bien l’intention de se battre et tout cela à n’importe quel prix. Le couronnement avait eu lieu il y a quelques jours et plus que jamais, la duchesse de Devonshire était animée par un esprit de revanche. La cérémonie avait été on ne peut plus catholique et la jeune femme savait que c’était le début d’un point de non-retour pour les protestants, surtout si Mary Tudor restait au pouvoir. Que son règne soit court et qu’elle ne se marie jamais pour ne donner aucun héritier au pays, sinon cela en était fini de leur cause. Avec l’emprisonnement de Jane Grey, Anya le savait, il n’y avait plus aucune chance pour que cette jeune fille retourne au pouvoir, surtout avec la mort de John Dudley. Ses derniers espoirs reposaient en une seule personne, Elizabeth Tudor. Mystérieuse, certains disaient qu’elle était protestante, comme le fut autrefois sa mère, la deuxième épouse d’Henry VIII. Cette jeune femme était l’héritière de sa sœur, peut-être qu’un jour, si Dieu le voulait, elle pourrait devenir la future reine d’Angleterre, mais au jeu du trône on ne savait jamais réellement ce qui allait se passer, les complots étaient bien souvent trop forts et la jeune Elizabeth était plus que quiconque en danger, au vu de son statut. Surtout que sa sœur la haïssait, cela ne devait pas arranger cette histoire. Après plusieurs heures de route, la voiture s’arrêta devant une petite auberge, la réunion devait se dérouler dans la cave en secret. Vêtue d’une cape, le visage masqué par les ombres de celui-ci, Antanasya sortit de la voiture et respira l’air frais au dehors. Accompagnée de son frère Edward, la jeune mère de famille entra dans l’auberge et se rendit directement dans le sous-sol de celle-ci sans faire le moindre arrêt. Dans la cave une longue table avec des chaises avait été installée. Theodore Wolmar, l’instigateur de la réunion se trouvait déjà là, tout comme Catherine Carey, la première fille de feu Mary Boleyn. Tous protestants, tous présents pour un même combat. Ensemble, ils ne pouvaient peut-être pas lever une armée, mais ils pouvaient faire de grandes choses et conduire ce monde vers une autre direction.

« Bonjour. » Disait Antanasya, tout en gardant sa cape qui masquée son visage. « Nous attendons encore du monde ? » Demanda-t-elle à l’attention de Theodore.

La cave était sommaire, digne d’une réunion secrète, parfaite pour ce genre d’occasion, ce que la jeune femme espérait le plus, c’était qu’il n’y ait pas le moindre incident, ni aucun traître qui ne les ait dénoncé. Elle priait chaque jour pour cela, par peut qu’un jour sa famille ne récolte les fruits de ses actions.