Philippa Montechiaro

"Chi ben comincia è alla metà dell'opera" "Qui bien commence est à moitié de son oeuvre." TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM Philippa Montechiaro AGE 20 printemps DATE DE NAISSANCE Un jour d'été 1533 ORIGINE Italienne, Florentine pour être exacte SITUATION FAMILIALE Célibataire MÉTIER Après avoir passé quelques temps à travailler comme femme de chambre au Majestic Rose, je travaille maintenant en tant que dame d'honneur et artiste de la Comtesse de Lennox GROUPE Les Étrangers CRÉDITS Gritsou LE JOUEUR PSEUDO Mel AGE 19 ans OU AS-TU CONNU LE FORUM? Par hasard ! TON AVATAR Astrid Bergès-Frisbey VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? Je vais essayer de m'en sortir seule

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? J'arrive à peine dans le pays. Tous ces chamboulements religieux, je ne les comprends pas encore vraiment. Eh puis, ma langue anglaise est encore un peu approximative alors, voyez-vous, je ne prête pas grande attention à ces problèmes de foi. Je peux simplement affirmer que Florence est une région italienne marquée par un fort catholicisme et que, étant née là-bas, je suis moi-même de religion catholique. J'adhère à cette croyance dans ses fondements et je prête grande attention aux bonnes mœurs. De ce fait, une reine catholique remplaçant le joug du protestantisme a un peu plus motivé mon départ, sachant que ma religion serait de nouveau acceptée en Angleterre. Malgré tout, je ne comprends pas toutes ses effusions de sang. Deux religions ne peuvent-elles pas cohabiter dans un même pays ? Les personnes adhérant au protestantisme ne me dérangent absolument pas. Quoiqu'il en soit, je resterai pourtant fidèle à mon mécène, quoi qu'il se passe.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? Je ne suis là que depuis bien trop peu de temps pour avoir un avis objectif sur elle. D'ailleurs, a-t-on vraiment besoin de ce que pense une fille comme moi ? Une étrangère parlant à peine la langue et sortant tout juste de la campagne toscane ? Je ne peux affirmer qu'un chose : la reine Mary semble être une personne dotée d'un fort tempérament et son souhait de faire respecter la religion catholique me ravit. Mais n'est-elle pas un peu trop... extrémiste ? Oubliez ce que je viens de dire, je ne voudrais pas qu'on m'accuse de trahison. Je pense simplement que le cœur de notre religion se trouve dans le pardon, la miséricorde et la bonté. Ces trois principes devraient être ceux de chaque être humain sur cette terre. Qu'ils soient riches ou pauvres, banals ou glorieux, royaux ou misérables. J'espère que la reine ouvrira les yeux et qu'elle se rendra compte du chaos dans lequel elle plonge son pays. Je suis sure qu'elle réussira à rétablir la paix, comme toute bonne catholique.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? Jane Grey ? Ne serait-ce pas cette pauvre fille que la reine a enfermé dans la Tour de Londres peu de temps après mon arrivée dans la capitale ? Pardonnez moi si je me trompe, je ne suis pas vraiment au courant de tout ce qu'il se passe ici. Si c'est elle, comment ne pourrais-je pas la plaindre ? Elle semble si jeune, si frêle et naïve... Elle n'aurait jamais du s'opposer à Marie. Elle n'avait aucune chance. Au fond de moi, j'espère que la reine trouvera la force de lui pardonner et que Jane sortira vivante de sa prison. Je lui souhaite de vivre la vie de n'importe quelle jeune fille noble, peu importe la religion de celle-ci. Après tout, elle ne mérite pas tout ce qu'il lui arrive. Les réactions à son égard sont exacerbées. Ce n'est qu'une enfant sans défense. D'ailleurs, j'ai entendu dire qu'elle serait une jeune fille érudite et de bonne mœurs. Ne serait-ce pas de la barbarie que d'assassiner une enfant de bonne naissance et lettrée ? Mais je suis peut-être un peu trop altruiste... Je ne sais pas de quoi elle est accusée hormis le fait qu'elle soit protestante.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? Pourquoi ourdirais-je des complots ? Je n'ai rien à cacher. Je travaille de façon tout à fait honnête et honorable pour mon mécène que j'admire, je vis une vie conforme aux mœurs et aux attentes de l’Église et je ne cherche pas des noises en fourrant mon nez partout (bien que quelques fois, cela me démange.) Je n'ai pas à cacher ma religion et je me rends dans ma paroisse tous les dimanche en donnant quelques sous aux mendiants que je croise sur la route.
Si jamais le protestantisme devait revenir au pouvoir en la personne de la demie-sœur de la reine, je ne suis qu'une étrangère en Angleterre pour gagner ma vie. Je ne vois pas pourquoi je devrais me cacher pour renverser un monarque qui n'est pas le mien. Si les représailles envers les catholiques se faisaient trop violentes et sanglantes, je n'aurais qu'à retourner à Florence si mon mécène estime qu'il est temps pour moi de partir.

Arte ci aiuta a vivere

Atto Primo
L'infanzia


Le ciel d'un bleu pastel surplombait la campagne encore endormie dont les champs de céréales dorés tremblaient doucement sous la fraîche brise matinale. Peu à peu, le soleil rayonnant éclaira les vallons et les collines de la toscane, réveillant ses habitants. J'adorais les levers de soleil, en été. J'avais l'impression que le monde renaissait et que tout était encore possible. Une multitude de choix s'offrait à moi et je n'en avais encore exploité aucun. Maman pense que je suis trop jeune pour penser à ces choses là. Que je ferrais mieux d'aller m'amuser, comme les enfants de mon âge. Mais quelques fois, c'est plus fort que moi. Je peux rester assise des heures à contempler le paysage sans piper un mot, à méditer sur des choses "d'adultes". Dans les cas comme ça, j'éprouve un drôle de sentiment dont je n'arrive pas à citer le nom. Comme si j'étais plus vieille que mes neuf ans et que je regardais avec mélancolie une vie que je connaissais déjà.

_Philippa ? Philippa ? Où es-tu ? criait une femme à travers la fenêtre de la cuisine.

C'est Maman qui m'appelle. De là où je suis, j'arrive même à voir le halo de ses cheveux roux s'agiter avec le vent. Moi, j'ai les cheveux bruns, comme Papa. J'aurais préféré avoir ceux de Maman. Ils sont beaucoup plus beaux. On dirait des rayons de soleil.
Je me relève, époussette ma robe blanche déjà couverte de poussière et de terre sèche et me précipite jusque dans notre maison. C'est une grande maison en pierre que la famille de mon père a depuis des générations. Elle est à deux heures à cheval de Florence où Maman et moi allons souvent faire les courses, sur le marché. Là-bas, Maman a une toute petite maison de deux étages Via della Porcellana où nous restons quelques fois, lorsque la nuit nous prend par surprise.
Quand Maman me voit, je la vois sourire, rassurée.

_Je t'ai déjà dis de ne pas t'aventurer trop loin, me gronda-t-elle gentiment.
_Mais j'étais juste là ! protestais-je en lui montrant du doigt une petite butte de terre, au fond du jardin potager.
_Ça va, ça va, tu es pardonnée ria-t-elle, mais c'est bien parce qu'aujourd'hui est un jour un peu spécial...
_Ah bon ? lui demandais-je avec un air faussement surpris.
_Tu ne devineras jamais lequel...

Je fis mine de réfléchir lorsque Yolanda, ma gouvernante, arriva les bras chargée de petits biscuits sablés. Mon mère, derrière elle, portait un grand paquet blanc et un autre, minuscule, enroulé dans du papier de soie.

_Bon anniversaire ! clamèrent-ils en cœur, de grands sourires éclairant leur visage.

Ni une, ni deux, je me jetais à leur cou en les embrassant sur les deux joues, trop pressée d'ouvrir mes cadeaux. Je commençais par le plus gros, bien évidement. Après quelques minutes de lutte avec le papier sous les yeux attendris de mes parents et de ma nourrice, je regardais s'étaler devant moi un immense bloc de feuille vierge et une multitude de crayons de toutes les couleurs et deux gros blocs de fusain. Depuis que j'étais petite, j'adorais dessiner. Mais je n'avais jamais eu de matériel digne de ce nom. Aujourd'hui, je trépignais de joie.

_Ouvre le deuxième, allez, me conseilla ma mère.

Je lui obéis et, cette fois, défis avec soin le tissu, présentant que c'était une chose précieuse. Dans une toute petite boite en bois, reposait une icône aussi grande que ma paume, représentant une très belle femme rousse, dont les trais fins étaient si doux qu'on aurait dit ceux d'un ange. Subjuguée, je restais à regarder mon trésor, la bouche-bée.

_C'est toi, Maman ? lui demandais-je.

Elle s'esclaffa et essuya les larmes qui perlaient à ses yeux.

_Non, ça, c'est ma maman à moi. Ta grand-mère, Simonetta Vespucci. Elle est belle, n'est-ce-pas ?
_Elle te ressemble, rétorquais-je.
_C'est ton grand-père qui l'a peinte. Tu te souviens de qui est ton grand-père ?
_C'est Sandro Botticelli, celui qui a peint les plus belles œuvres de tout Florence !

Mon existence et mes origines ne m'étaient pas secrètes. Ma mère avait tenu à se que je les connaisse dès que j'étais en âge de comprendre. Ma mère, Cattocchia Botticelli, était le fruit de la liaison entre Sandro Boticelli et Simonetta Vespucci, une noble déjà mariée et connu pour sa beauté à Florence. Ils s'aimaient vraiment mais le mari de ma grand-mère eut vent de ses infidélités. Elle mourut lorsqu'elle donna naissance à Maman et son mari clama haut et fort qu'elle était décédée à cause de la tuberculose et que l'enfant était parti rejoindre Dieu avec elle. Il se remaria peu de temps après pour empêcher les fouineurs d'enquêter et il donna Maman à mon grand-père, son père, pour qu'il prenne soin d'elle. Dans son testament, mi nonno, révéla à tous qui était la mère de Maman. Puis Maman se maria avec Papa, un noble sans un sous qui ne trouvait pas de femme assez sotte pour l'épouser. Nous étions une famille connue à Florence. Connue mais pas reconnue.

_Maintenant, tu vas pouvoir devenir aussi célèbre que tu grand-père alors, entraîne toi dur ! m'encouragea ma mère, bienveillante.

J'allais me montrer digne de mon héritage. Peut-être même qu'un jour, je surpasserais même mon grand-père. Mais avant cela, l'égaler serait déjà un bon début.


Atto Secondo
L'adolescenza


Le soleil se reflétait sur les dalles blanches de la piazza del Duomo, aveuglant les quelques téméraires qui osaient baisser les yeux. La chaleur en cette fin d'après-midi commençait à tomber mais les passants souffraient tous de bouffées à force de marcher au soleil, malgré la maigre protection qu'offrait les ombrelles de ses dames et les chapeaux de ses messieurs. La place grouillait de nobles, de bourgeois et même de manants, rodant comme des vautours autour des bourses de cuir bien pleines pendant aux ceintures. Les domestiques avaient les yeux grands ouverts, vigilants à quiconque oserait s'approcher un peu trop près de leur maîtres.
J'épongeais avec un mouchoir brodé la sueur qui perlait sur mon front et le fourrait sous mes jupes. J'étais assise là depuis la début de la journée et je crevais littéralement de chaud. J'écrasais mon fusain sur la toile déjà noircies par de fins traits de crayons et en estompait les grains, appliquée et concentrée sur mon modèle. Heureusement que celui-là était immobile. La cathédrale Santa Maria del Fiore était une merveille d'architecture. J'aimais à représenter chaque moulure et chaque tuile de son somptueux dôme en m'imaginant les plans de génie et le travail titanesque que cela avait du soulever. De temps en temps, j'étais interrompue dans mon travail par un noble ou un bourgeois qui, prit d'une soudaine envie, désirait se faire croquer en l'échange de quelques piécettes. Je recevais quelques compliments parfois. Cela me suffisait. Derrière moi, il y avait toujours un ou deux curieux, postés comme des statues qui m'observaient dessiner, les sourcils froncés. Les enfants me regardaient faire, fascinés. J'aimais cette ambiance joyeuse, gaie et vivante.
Alors que je m’apprêtais à attaquer la peinture de ma toile, on tapota sur mon épaule.

_Mademoiselle ?

Je me retournais et détaillait mon interlocuteur de la tête au pied. Un homme âgé dont la longue barbe blanche tombait jusque sur son torse. Il était assez richement habillé pour être un bourgeois moyen. Un adolescent l'accompagnait. Mes yeux furent inconsciemment attirés par leurs mains, noircies et abîmées. Surement des artistes. Un maître et son élève.

_Monsieur, lui répondis-je avec un sourire, que puis-je pour vous ?

Sous sa barbe, je le vis sourire et ses yeux sombres pétillèrent de malice.

_Hé bien, seriez-vous disponible pour tirer le portrait à un vieillard ?

Il présenta quelques pièces d'or au creux de sa paume ridée. Je lui souris.

_Bien évidement. Je vous en prie, soyez naturel.

Je positionnais une nouvelle feuille sur mon chevalet et commençais à tracer avec application le visage du vieil homme. Lui, fit comme si je n'existais pas et parlait avec son jeune élève de choses et d'autres. Il le questionna sur divers œuvres, sculptures et toiles dont je ne connaissais même pas les auteurs. J'aimais mieux dessiner les visages à caractère, comme le sien, strié de rides, témoin des ravages du temps plutôt que ceux lisses, encore magnifiques et rayonnant de jeunesse de ces nobles imbus d'eux-même. Cet homme m'était sympathique et son visage me disait quelque chose.
Après plus d'une heure, je fus enfin satisfaite du résultat. Je lui tendis la feuille, un peu gênée de présenter mon travail à un artiste pour la première fois. Me soumettre à son œil expert et critique m'angoissait un peu.

_Si je peux me permettre, très chère, vous êtes douée. Bien sur, votre jeunesse vous fait faire quelques erreurs élémentaires mais je puis voir du talent sous tout cela. Votre don est certain, comme celui de votre grand-père, si je ne m'abuse. N'est ce pas ?

Je le regardais, interdite. Qui était cet inconnu ? Comment me connaissait-il ? L'ascendance de notre famille était certes connue mais jamais je n'aurais cru que que quelqu'un me reconnaîtrait comme ça, dans la rue.

_Qui êtes-vous ? lui demandais-je, méfiante.

Il s'esclaffa tandis que son jeune élève s'offusqua.

_Comment ? Le visage du grand Michelangelo vous est inconnu ?

Mon fusain s'échappa d'entre mes doigts. Avant que je n'ai pu dire la moindre chose, il lança six pièces dans la corbeille à mes pieds et me lança un clin d’œil :

_A bientôt, mademoiselle. Bonne chance à vous. Oh et un conseil, notre belle Italie regorge d'artistes, bons ou pas, les avis divergent. Ne noyez pas votre talent dans cette masse informe. J'ai entendu dire que nos chers amis anglais manquaient de peintres et qu'ils devaient faire appel aux hollandais pour ce farcir leurs joues roses et leur nez en trompette... Non pas que je déprécie leur travail mais, voyez-vous, il n'y a rien de tel que les italiens, pas vrai ?

Et ils disparurent dans la foule.



Atto Terzo
La maturità


Le bruit de course des sabots piétinant la chaussée me fit me retourner. Une carriole passa trop rapidement près de moi, roula dans une flaque et m'aspergea d'une gerbe d'eau glacée. Déjà trempée jusqu'aux os, la tête recouverte par un ridicule morceau de tissus que ne servait à rien puisque mes cheveux étaient déjà ruisselants, je me retrouvais avec une de mes dernières robes imbibée d'eau sale. Je me désolais en constatant l'ampleur de dégât. Une gadoue répugnante poissait mes chaussures et mes jupons. Satanée pluie ! Depuis que j'avais débarqué à Londres, il y avait moins d'une semaine, je n'avais pas vu un rayon de soleil. Pourtant, nous étions en plein milieu du mois d'août. Mon Dieu, que Florence me manquait ! L'odeur des oliviers et du romarin chauffait sous les rayons ardents de midi ! Les cigales berçant nos siestes tiédies par une douce moiteur ! Et mes parents... J’espérais qu'ils ne s'inquiétaient pas trop. Je leur enverrais une lettre en arrivant à l'auberge. Mais il en fallait plus pour me décourager. J'étais venue ici pour réussir ma carrière en tant qu'artiste et j'y arriverais. En plus, je n'étais pas tellement à plaindre. A peine arrivée, je trouvais déjà un petit travail comme femme de chambre au Majestic Rose, une fameuse auberge de la capitale. En échange de mes services, j'étais nourrie et logée. Quand je ne travaillais pas, j'essayais de m'escrimer un peu au dessin et à la peinture mais ma chambre de bonne était bien trop petite. Quant à se mettre à l'extérieur... Même pas la peine d'y penser. Bon, je ne comprenais pas un mot d'anglais mais il en fallait plus pour me rebuter.
Sous la pluie, je pressais le pas, ayant hâte de retirer mes vêtements humides et de m'asseoir au coin du feu pour réchauffer ma carcasse détrempée. Je poussais la porte de l'auberge et cessais instantanément de grelotter lorsque mes joues s'empourprèrent grâce à la chaleur ambiante. Je frottais mes mais et laissais un sourire béat s'étaler sur mon visage.
Mais à peine avais-je eu le temps d'arriver qu'on m'informa que certains clients venaient de partir et que je devais m'occuper de leur chambre. Ma détente au coin de feu était remise à plus tard. Je grimpais les marche deux à deux, ouvrit les portes des chambres inoccupées, défit les lits, aéra les pièces et nettoyait les sols en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Efficace, rapide et polie, voilà ce qu'on me demandait d'être ici. Ce n'était pas bien compliqué.




Chère Maman et Papa,

A Londres, tout va bien. Cette semaine, il a fait beau (c'est un miracle) et j'ai pu travailler dehors. Après avoir étendu le linge pour le faire sécher au soleil, je me suis atteler à peindre la foule. Londres est très jolie après la pluie. Et peindre des gens souriant est un bonheur. Quelques personnes se sont même arrêtées pour regarder mes croquis et me laisser quelques livres. Je travaille dur tous les jours et je gagne ma vie comme il faut. Mon emploi à l'auberge occupe la plupart de mon temps mais j'adore rencontrer de nouvelles personnes et le travail n'est pas si pénible que ça. Bien sur, j'espère un jour que mes travaux en tant que peintre seront remarqués et que je pourrais vivre de mes tableaux. Je ne désespère pas. Tout vient à point à qui sait attendre, n'est ce pas ?

Par ailleurs, je voulais vous parler des quelques problèmes qui chamboulent l'Angleterre en ce moment. Je ne sais pas si vous en entendez parler, à Florence. En tout cas, depuis mon arrivée, il y a de cela dix mois, la situation n'a cessé d'empirer. Enfin, empirer, j'exagère peut-être un peu. La Reine Marie Ière est montée sur le trône, renversant le pouvoir protestant en place. C'est une reine catholique. Il y a un drôle de climat ici, depuis. Les protestants sont... traqués. Je ne sais pas si j'approuve cela. Je ferais mieux de ne pas m'en mêler mais tout de même. Je ne comprends pas l'ampleur des choses et la mentalité anglaise est si différente de la nôtre !

Oh, on m'appelle, en bas. Je vous laisse.
J'espère vous revoir bientôt, parents adorés.
Faîtes un bise à Yolanda de ma part.

Votre fille que vous aime.