❝ Under your spell.. ❞

Cela faisait plusieurs semaines qu'Anne de Vere, baronne de Sheffield logeait chez son frère aîné, John de Vere, sixième comte d'Oxford, dans sa résidence secondaire qui se trouve à Londres. Au château Sheffield, Anne a demandé à ce qu'on fasse plusieurs réparations, notamment dans ses appartements et ceux de ses enfants et les pièces importantes du domaine. Elle fut exigeante, mais on accepta tout de même ses requêtes. Son frère était ravi de l'accueillir, car il compte toujours sur un nouveau mariage pour avoir une nouvelle alliance. Même si cela n'est pas facile pour lui, Anne refuse catégoriquement de se remarier. Même si elle peut paraître " vieille " aux yeux de certains, il en reste pas moins, qu'elle peut encore ouvrir ses cuisses et fournir quelques héritiers au futur époux et sa beauté reste plutôt intacte. Anne reste une femme qui est fort agréable pour les yeux des hommes, bien que ce soit chacun leur goût. Anne n'est intéressé par aucun de ses hommes. Elle n'est pas du genre à charmer les hommes et à coucher avec l'un et l'autre. Évidemment, cela est très mal vu pour une noble, mais il faut dire qu'elle tient à sa " réputation " et à celui de son défunt mari, qui était proche du roi Tudor et même de son fils, Édouard. 

Anne était évidemment heureuse durant ses règnes où le protestantisme régnait, mais depuis Marie Tudor, la nouvelle reine qui a terrassé la jeune Jeanne Grey, règne sur l'Angleterre, les Protestants doivent se cacher. Anne et ses enfants, qu'elle a éduqué en tant que protestant. Même si pour tout dire, sa fille, Éleanor, âgée de treize ans, ne semble pas très intéressée par cela, ce qui inquiète, Anne. Elle compte donc sur son dévoué fils, John, de ramener sa soeur à la réalité, leur réalité à eux, le vrai monde et non ce monde coincé et très pieux, remplie de mensonge. La baronne n'a jamais apprécié les hypocrites, ceux qui tentent de se convertir dans le catholicisme pour se faire pardonner de leurs péchés et de rendre leur vie plus " pieuse ". Ce qui a été fait ne peut pas être effacé. Tout comme elle n'est guère d'accord avec son frère, qui est catholique, bien qu'il ait été élevé par un père protestant. Cela peut créer souvent des problèmes entre eux, des désaccords durant les conversations. Anne s'enferme dans sa grande chambre, boudant son frère, comme elle le fait depuis son enfance, lui faisant la tête ou même dans les jardins, regardant sa fille unique apprendre à danser ou la regarder cueillir les fleurs du jardin avec ses dames de compagnie.

Elle devient alors, souvent pensive, elle pense à beaucoup de choses, mais une seule personne retient toute son attention, un jeune homme du prénom de Théodore, qu'elle a rencontré, il y a plusieurs mois déjà, presque un an. Cet homme mystérieux qu'elle a connu comme par hasard durant l'une de ses réunions pour protestant. Il a tout de suite captivé son attention. Depuis, ils se voient souvent en cachette, comme deux enfants ayant peur de se faire surprendre par les vilains parents. Néanmoins, elle ne cache pas sa relation devant son frère. Après tout, il est adulte, il sait ce qu'il voit. Tout comme son fils, John, il se doute de quelque chose et tout comme son frère, ils ne semblent pas l'apprécier, du moins, ils s'en méfient, particulièrement John, son fils. Quant à Éleanor, elle fait sa mignonne devant lui et semble l'apprécier. Anne n'a rien dévoilé directement de leurs relations, du fait qu'ils couchent ensemble depuis un bon moment et que des sentiments ont commencé à faire surface, son coeur qui recommence à s'emballer à chaque fois qu'elle l'aperçoit. Anne est heureuse de l'avoir rencontré, il sait lui rendre le sourire et voir ce petit côté enfant d'elle, qu'elle n'a pas perdu. Théodore connaît également ses points forts, qu'elle est prête à tout pour avoir un souverain protestant et poursuivre cette lutte contre les catholiques, ses insectes.

Anne était vêtue simplement, mais noblement, d'une jolie robe qui met en valeur ses courbes et son teint. Les cheveux détachés avec une petite tresse qui se rejoint derrière sa nuque. La baronne était prête à le recevoir dans tous les sens du thème. Elle était excitée comme une puce, mais elle restait noble, parfois hautaine, mais étrangement, elle laissa tomber les masques devant lui, se montrant plus familière, plus ... amoureuse, peut-être ? Peu importe. On vient enfin l'avertir que le beau brun l'attend dans la salle de repos. Anne passa ses mains sur le tissu de sa robe pour retirer poussière, s'il y avait et elle quitta rapidement ses appartements, mais prenant son temps pour le faire patienter, pourtant, elle arriva au bout des escaliers, descendant à pas de souris, cachant son sourire, mais cela se voyait. Anne fit signe discrètement de les laisser seuls et d'apporter le meilleur vin qui se trouve dans cet endroit. Anne arrivait à l'entrée et fit un bruit avec sa bouche afin de lui faire savoir qu'elle est là, derrière lui près de la porte. La jolie blonde fit quelques pas pour s'approcher doucement. Elle lui adressa un sourire en coin, à son habitude.