❧ EVENT n°7 ♣ War is Coming.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 29/08/2013

War is Coming.

30 janvier 1554. La reine Mary Tudor n'était pas inquiète, pourtant il y a quatre jours, Thomas Wyatt et ses troupes ont pris la ville de Rochester, dans le Kent, rejoint bien vite par ses propres troupes qui l'avaient trahis. La reine fulminée ces Howard, Wyatt, Grey, ils les avaient tous trahis, mais bientôt ils paieront pour leurs insubordinations. Elle n'avait pas peur, elle était la reine légitime devant Dieu, personne ne pouvait rien lui faire. Simon Renard avait déployé ses espions et par chance, certains rebelles avaient pu être arrêté à temps. Wyatt était seul, mais avec 4000 hommes dans son armée. A Londres, la rumeur avait fini par courir dans tous les quartiers, mais Mary toujours aussi inébranlable avait organisé un petit spectacle de théâtre, à sa gloire, dans les rues de Londres. Le peuple, fidèle était présent, et cela réconforté Mary, sans ses sujets, elle n'était rien. Assise sur un immense fauteuil, sur une estrade, elle assistait aux festivités, entourée de sa cour. Elizabeth sa traîtresse de soeur n'était pas là, bien sûr! Même si on l'avait assuré qu'elle était dans le Hereforshire, Mary n'oubliait pas que les rebelles voulaient la mettre sur le trône, à sa place. A la fin de cette mascarade, la reine réunirait des preuves pour inculper cette jeune insolente et enfin se débarrasser d'elle. Elizabeth ne méritait pas la vie et Mary savait qu'elle avait été trop clémente envers elle, maintenant elle prendrait un nouveau cap et cette petite soeur bien trop encombrante allait le payer.

Son regard rivé vers la pièce de théâtre qui se jouait, entièrement jouée par des hommes, Mary était fière de cette mise en scène. En effet, la pièce représentait à merveille la chute de John Dudley, sa décapitation et le bref règne de la jeune Jane Grey, qui croupissait toujours dans la Tour de Londres. La mise en scène était scabreuse et les traits de caractère des personnages grossiers. Le thème allait très bien avec les circonstances et le peuple riait aux éclats. Mary le savait, la joie et les rires pouvaient remporter bien plus de bataille que les armes. Wyatt pouvait venir, Mary l'attendait!

♣ Information sur le jeu : Et vous voilà maintenant en cette année 1554, plus précisément fin janvier. En effet, la rébellion est en marche, puisque Wyatt et ses troupes ont pris Rochester le 26 janvier 1554. Vous vous trouvez à Londres, en train de regarder une pièce de théâtre humiliant l'ancien règne de Jane Grey et vous y assistez tous sous les regards de votre reine.
Pour ce premier tour, vous pouvez tous y assister, même les prisonniers de la Tour, et vous avez jusqu'au 7 décembre pour y répondre, vous pouvez y répondre plusieurs fois.

« -Souris, mon amour ...Souris ! ».

événement 7 : war is coming

And who are you, the proud lord said, that I must bow so low ? ⊹ Elle avait suivi la Reine bien gentiment, comme on le lui avait demandé. Sans trop chercher à comprendre le pourquoi du comment, les yeux rivés sur le sol, ses doigts attachés à ceux de sa grande soeur, en ce geste si familier qui était lui était devenu presque vital. Toute vêtue d'une chaude robe couleur perle, son manteau de fourrure la protégeant du froid, elle ne prêtait aucune attention au spectacle qui se jouait devant elle, tentant d'occulter les rires aux éclats de la Cour réunie, du peuple joyeux. Sans succès.

Mary Grey avait envie de pleurer.

L'enfant y avait cru, pourtant, de toutes ses forces. Son père libre, elle pensait que la Reine ferait preuve de clémence, libèrerait Jane, et que l'histoire connaîtrait un dénouement heureux, comme dans les livres. Seulement si la Reine avait un jour eut dans l'idée de donner aux Grey le dénouement heureux tant attendu par Mary, s'était fichu. Comme toute l'Angleterre, Mary avait entendu parler de la révolte menée par Thomas Wyatt, le fils du poète, et par son propre père, Lord Henry Grey. Alors, pour rappeler à toute la ville qu'elle était bel et bien la souveraine - comme si une seule personne avait pu l'oublier ! - Mary avait organisé un spectacle de rue, mettant en scène les événements de l'été précédent, cet été maudit qui n'aurait jamais dû exister.

Assise avec sa soeur Katherine, un peu à l'écart du groupe des pupilles de la Tudor, Mary fulminait, et faisait de gros efforts sur elle-même pour ronger son frein, mais au fond, elle bouillait de rage. Alors que les comédiens - maudits soient-ils ! - imitaient tour à tour John Dudley, Henry Grey ou même Jane, la fillette serrait les poings. Ses yeux étaient pleins de larmes de colère qu'elle retenait à grand peine et qui brouillaient sa vision, occultant le reste du monde. Mais le reste du monde, lui, ne les occultait pas. Même ainsi, la petite demoiselle sentait le regard des courtisans se poser sur elle et Katherine, les "filles du traître". Mary, en cet instant, aurait donné tout l'or du monde pour le simple plaisir de leur coller son poing dans le nez. Mais forte des derniers mois passés à la Cour, elle parvenait à se retenir. Difficilement, certes, mais c'était mieux que rien.

Bientôt, son père allait venir, et mettrait leurs têtes sur les piques, à tous ! Et tous ceux qui les avaient trahis comprendraient ce qu'il en coûte de sous estimer ou de rabaisser un Grey. Bientôt. Il fallait juste s'armer de patience. Mais la patience, ce n'était pas le fort de Mary.

Lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule, la petite brune sursauta, avant de se rassurer : sa mère, le visage fermé, regardait fixement la scène, se plaçant entre ses deux filles. Mary sourit : en dépit du gouffre monumental qui la séparait de sa génitrice, celle-ci se tolérait en aucun cas que l'on s'en prenne à sa progéniture, en encore moins à son aînée Jane, sa fille dorée, en ce jour le sujet principal de moqueries.

"Courage, mes filles", murmura Frances, faisant en sorte que seules Katherine et Mary puissent entendre. "Courage. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer."

Et, une fois n'est pas coutume, Mary se pressa contre sa mère, qui glissa son bras autour des épaules de sa dernière née. Après tout, elles demeuraient une famille.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Une face à choisir.

Une pièce de théâtre, la reine était très imaginative quand il s’agissait de se glorifier et ce n’était pas Anne qui allait lui en vouloir. Pour elle, c’était une riche idée, surtout qu’elle dénigrait ses pires ennemis. Anne Seymour avait été cordialement invité par la reine pour ce petit évènement, ajoutant expressément qu’il lui ferait très plaisir. La duchesse s’était demandée pendant de nombreux jours ce que cela pouvait être, mais désormais la surprise était de taille. Vêtue d’une robe verte et de fourrure, la mère de famille était présente avec ses enfants les plus âgés à cette petite fête théâtrale. La reine était non loin de là, en haut de l’estrade en compagnie du reste de la famille royale, Anne ne put que remarquer l’absence de lady Elizabeth Tudor, qui devait toujours se trouver à Hatfield House. Elle pouvait y rester, mais cette petite ferait mieux de faire attention, avec toutes ces rumeurs à propos de la révolte, elle allait être en pleine ligne de mire de la reine, tout comme la famille Grey. En parlant des Grey, la petite dernière Mary était aux premières loges pour voir la déchéance de sa famille, savait-elle que la rumeur disait que son père faisait partie des rebelles ? Thomas Wyatt avait peut-être pris Rochester, Howard avait peut-être trahis sa souveraine, mais celle-ci au final, elle gagnerait. Mary Tudor était la reine légitime et rien ne pourrait ébranler son pouvoir pas même une révolte. La petite Grey pouvait s’inquiéter pour sa famille et sa sœur, la pseudo reine Jane Grey n’aurait plus les beaux jours dans sa Tour. En voyant cela, Anne ne pouvait s’empêcher de sourire, cela la mettait de bonne humeur de voir ses ennemis perdre. Dans sa main, elle serrait celle de sa fille ainée qui riait joyeusement face au spectacle. Que c’était bon ! La mise en scène était excellente, et les évènements tournaient au ridicule, la reine jouait très bien la carte pour la mettre à son avantage.
Jane Grey était devenue une reine ridicule, John Dudley en conseiller lourd et complètement pathétique, Anne riait en voyant cela. Elle tourna son regard pour voir les autres spectateurs et elle vit un jeune noble Jeremy Wyckhman un commercial en compagnie de sa nouvelle épouse. Une parvenue d’après les dires de tous. La duchesse n’avait jamais été présenté à elle, curieuse, elle se rendit jusqu’à eux, tout en laissant ses enfants face au spectacle.

« Lord Wyckham, voilà bien longtemps que je ne vous ais pas vu à la cour. » Disait-elle tout en s’installant à ses côtés. « Et cela doit être votre jeune épouse ? » Demanda-t-elle tout en regardant la jeune femme qui se trouvait à ses côtés.

Protestante qui se cachait et se refoulait, Anne savait que Jeremy Wyckham la connaissait de vu et de nom, après tout, les protestants étaient tous du même bord, mais en ce qui concernait lady Seymour, elle était depuis fort longtemps contre le règne Grey et Dudley. Les protestants n’oubliaient pas non plus qu’elle et son mari avait beaucoup œuvré pour leur religion et bien sûr, plus tard, elle aimerait bien pouvoir œuvrer à nouveau, comme par le passé. Cependant, pour le moment, protéger sa famille était ce qui comptait le plus pour Anne qui ne voulait donc pas se mettre plus en danger.

Un homme avec un chapeau haut de forme se tenait dans un coin du théâtre. Assit tranquillement sur une chaise bien placé et confortable, il admirait le beau spectacle qu’était le Théâtre. Il avait un léger sourire en voyant les scènes se déroulait, ce moquant du ridicule de la situation. Il ne se moquait pas de Jane Grey, non. Il se moquait des moutons qui riaient à cela. Lui, il était là et avait tout vu. Il avait joué double jeu dans toute cette histoire de trône, proposant ses services à tous les belligérants. Il était aussi souriant car les affaires reprenaient. Il allait pouvoir refaire ses marchandages à travers l’Angleterre, offrant ses navires aux plus offrants des belligérants.

Mais ici, le temps était à la détente et à la moquerie. En soi, la pièce était mauvaise. Les acteurs sur joués, la mise en scène était catastrophique… Mais le fait que tout le monde admire ce cet d'oeuvre de mauvais gout le faisait rire en silence. Il commençait à se secouer sur sa chaise. Un gros bourgeois derrière lui, énervé par le haut de forme qui gâchait sa vue l’interpella.

- Enlève ton chapeau fripouille !

La masse devant lui s’immobilisa et se retourna vers son interlocuteur. Arthur fixait de ses yeux de tueurs celui qui l’avait traité de fripouille, personne qui en réalité était un client qui se trouvait gêné.

- Ah ! Euh… Excusez moi Mr Allen, je ne vous avez pas reconnu…

Le marchand sourit alors de toutes ses dents.

- Mais il n’y a pas de mal monsieur Davis. Il est vrai que ce chapeau peut êtres gênant pour les rangs du fond de par sa taille et sa forme. Oh ! Et je voulais vous informer, votre navire pour le nouveau monde part dans 5 jours. N’oubliez pas de me remettre la somme avant votre départ, qui s’élève à 500 livres sterlings. Allez, bonne pièce monsieur Davis

Puis il se retournât sans ôter son chapeau et en souriant, satisfait.

*Bonne pièce monsieur Davis… Pff. Si seulement il savait que son trajet est surpayé à présent*

Il se remit donc à voir cette pièce ridicule qui faisait le plaisir du petit peuple. Mais le rire revint lorsque tous rirent à une blague, étonnement mauvais. Il ne put s’empêcher cette fois de rire à plein poumon. Un rire qui raisonna dans la salle entière de nombreuses minutes. Un rire saccadé fort et grave. Il ne réussit à se calmer que quelques minutes plus tard, malgré les regards haineux de l’assemblée qui commençaient à comprendre que ce n’était pas la pièce qui le faisait rire. Cette pique d’humeur lui avait fait du bien.

*Ils peuvent me fusiller du regard, je ne les crains pas ces cloportes ! *

Il resta donc ainsi le temps de la pièce, pensant à l’argent qu’il allait pouvoir se faire. Il risqua un regard vers la loge de la reine. Elle était toujours là, fière de sa place et de son règne.

*Ah… Je me demande si tu réussis aussi bien tes sorties que tes entrées… Ce serait sympathique à voir *

Il aperçut alors les filles Grey qui tentaient de contenir leur rage et leurs pleures. Pour elles, le marchand avait une certaine pitié et compassion. Voir leur nom ainsi ridiculisé devait être insupportable. Il les scruta longtemps, et changea d’observation. Il aperçut alors Anne Seymour au coté d’un noble.

*Tient ? Elle a un nouveau mari ? En tout cas je me demande si elle remboursera les dettes de son feu Edward.*

Il agita son haut de forme pour la saluer poliment, et se remit à revoir la pièce.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 27/06/2013

Le monde est un théâtre peuplé de comédiens.

❧ EVENT n°7 ♣ War is Coming. 1385406490-tumblr-static-samantha-barks-3

De sa vie, Katelina n’avait jamais vu de pièces de théâtre. Auprès de son mari, elle était là, à regarder les acteurs imiter grossièrement la reine Jane Grey se lamenter dans sa cellule, ainsi que John Dudley et d’autres personnes que Jeremy avaient soutenues. Katelina ne les avaient jamais rencontré, mais les voir ainsi représenté lui faisait de la peine. Et tout le monde, que ce soit près de la reine, ou au sein du peuple, riait et se moquait d’eux. Les protestants ne pouvaient cependant pas en vouloir au peuple. Katelina le savait bien, sans avoir rencontré Jeremy, elle aurait sans doute cru les mêmes absurdités au sujet de Jane Grey et des autres. Lorsqu’elle vivait en Flandre, tout le monde était catholique. La question ne se posait même pas. Et les protestants…Elle ne savait rien d’eux si ce n’est qu’ils étaient contre Dieu, le renier, qu’ils étaient mauvais, sans conscience, qu’ils tentaient de conduire les hommes à leur pertes…Et que bien heureusement, leur idées blasphématoires n’avaient pas envahis les frontières de leur chers Pays-Bas Autrichiens. Voilà comment les gens du peuple parlaient en Flandre. Et les dires des gens étaient le seul moyen de s’informer. Personne n’allait chercher à prouver quoi que ce soit. Personne n’avait de temps à perdre avec cela. Et personne n’allait même se poser la question, tant cela semblait être accepté par tous comme une simple évidence.

Les acteurs, dans leurs imitations voulues grotesques, exagéraient le ton de leur voix et leur accent, et parlaient très fort pour se faire entendre de tous, parfois en liant la quasi-totalité des mots. Tout cela rendait la compréhension difficile pour une étrangère, pourtant, le message était clair comme de l’eau de source. Et jusque là, Katelina ne retenait qu’une chose de l’art du théâtre, qu’elle découvrait d’une bien triste manière : c’était un très bon moyen de ridiculiser les gens.
Comme elle avait de la peine pour la jeune Jane Grey et pour Lord Dudley, qui avait été exécuté comme Jeremy aurait pu l’être aussi si elle ne l’avait pas supplié de ployer le genou devant la reine, elle en avait oublié un instant de jouer elle-même la comédie. Heureusement, Jeremy était là pour lui rappeler. Il lui murmura discrètement de sourire, et elle obéit. Reprenant son rôle de fidèle admiratrice de la reine Mary, elle simula un rire très naturel, histoire de faire croire à ceux qui pouvaient éventuellement la regarder à ce moment là, que Jeremy lui avait glissé une plaisanterie au sujet de la pièce, et que cela l’amusait grandement.

C’est à ce moment là qu’une dame d’une grande élégance se dirigea vers eux et s’installa à côté de Jeremy, le saluant. Si Katelina la reconnut, c’était parce qu’elle l’avait observée à plusieurs reprises. Avec tout les noms qu’elle avait à retenir et à associer aux personnes appropriées pour ne pas commettre d’erreurs et se comporter telle une parfaite lady, elle aurait bien pu l’oublier autrement. Mais Anne Seymour avait attiré son attention dès l’instant où Jeremy lui avait raconté l’histoire de cette même femme. Une protestante convertie au catholicisme ayant été aidée par la reine Mary et acceptée à la cour. Si Katelina parvenait à se faire apprécier de cette femme, ce serait sans doute un bon point. La reine devait lui faire confiance si elle l’avait aidée et puis, il était plus facile de se faire apprécier de quelqu’un qui avait un jour été protestant, même s’il avait véritablement changé d’idée, que de quelqu’un qui avait toujours été fervent catholique et pour qui le protestantisme était la plus intolérable des aberrations.

« Et cela doit être votre jeune épouse ? » , demanda Anne Seymour à son intention.
« Katelina Wyckham », répondit-elle pour se présenter, en inclinant un peu la tête, signe de respect. « Vous devez être lady Anne Seymour ? », lui demanda-t-elle, lui adressant un sourire des plus aimable.

Jeremy serait peut-être impressionné de voir qu’elle n’avait pas eu besoin de son intervention pour mettre un nom sur son interlocutrice. Chaque apparition publique était en effet une occasion de lui montrer qu’elle s’était véritablement ouverte à son univers, et qu’elle travaillait pour ne pas commettre et d’erreur et agir de manière irréprochable.
Si elle tenait tant à se faire apprécier à la cour, c’était parce qu’elle voulait être à la hauteur de tout ce que Jeremy avait fait pour elle, et le rendre fier, mais aussi le protéger, lui, ainsi que la famille qu’elle désirait fonder avec lui. Elle voulait aussi que les rumeurs désobligeantes qui circulaient à son propos cessent, car si elles parvenaient aux oreilles de son mari…Premièrement cela lui ferait du mal, et elle n’en avait aucune envie. Même s’il s’agissait de mensonges uniquement créé dans le but de se moquer de sa basse naissance, elle se sentirait gênée rien qu’en sachant qu’on le lui avait dit des mensonges sur elle, même il ne les croirait pas. Elle se sentirait gênée qu’il ait la vie plus compliquée par sa faute, parce qu’il l’avait épousée elle et pas une autre femme de la noblesse et que sa réputation s’en voyait salie. Et deuxièmement, il serait sans doute furieux et risquerait de dire ou de faire des choses qui pourraient le mettre en danger. Et elle ne pourrait tolérer qu’il se mette en danger par sa faute. Alors, elle se comportait comme il le fallait. Et devant ceux à qui elle ne pouvait faire confiance, ou devant ceux qu’elle ne connaissait pas assez pour savoir si elle le pouvait ou non, elle faisait comme Jeremy le faisait en dépit de ses convictions si fortes ; elle jouait un rôle.

Janvier était enfin arrivé et avec lui le sixième mois de son enfermement à la Tour de Londres. Pour couronner le tout, la Reine Mary Tudor les avait tous invité, nos chers frères Dudley, à une petite représentation théâtrale. On se fut activé longuement à la Tour de Londres. Il fut lavé et rasé pour atteindre la perfection des habits aux couleurs des Tudor. L’eau chaude lui fit un si grand bien. Il aurait très bien pu oublier cette représentation pour se prélasser … Si longtemps, le jeune Lord n’avait pas ressenti pareille douceur. Certes, pas depuis la visite de Lady Elizabeth Tudor à sa cellule. Visite qu’il mémorisa en détail pour ne jamais plus en oublier la moindre parcelle. La Princesse sembla être devenue un plaisir pour le jeune Lord. À notre époque, on qualifierait ceci de drogue. Il pensait à la Princesse à chaque jour que Dieu lui permettait de vivre.

Robert Dudley n’était pas dupe toutefois. On parlait beaucoup à la Tour de Londres. On commençait aussi à croire la discrétion de Robert Dudley pour une certaine incompétence et stupidité. Cela permettait aux gardes de discuter toujours plus près de la porte de sa cellule. Alors qu’on le pensait endormi, il écoutait … Les avancées de Wyatt, Grey. La révolte était en route.

- La reine a peur.

Murmura-t-il assit et entouré de ses frères John, Ambrose et Guildford Dudley tous vêtus aux couleurs des Tudor. Le plus jeune trembla n’étant plus que l’ombre de lui-même aux paroles de Robert, mais les autres l’approuvèrent d’un signe de tête discret. Assis au-devant de l’estrade royale bien entourée de gardes « du corps » pour que tous aient vus sur les véritables Dudley, nos quatre frères réprimaient leur colère à cette comédie burlesque. Ils savaient la fausseté dans ce théâtre. Leur Père était noble, grand. Jane Grey n’était pas la pauvre petite reine dessinée dans cette pièce. Outre Guildford plus à mal que ses frères apparemment, on eut sensiblement un sourire discret en coin. Les gens rigolaient … Savaient-ils uniquement que cette mascarade se terminerait bien assez vite ? Robert était optimiste. Malgré tout, une peur régnait encore en son cœur … Il tâchait de la faire taire. Cette peur qui pouvait se transformer en tristesse, en larmes tels les jours suivant l’exécution de John Dudley. Il se força à la faire taire en emmenant une autre pensée : la reine avait peur.

Il scruta l’assemblée en liesse. Bien nombreux furent ces gens qui étaient loyaux à l’ancienne couronne. Pathétiques. Eux aussi tremblaient de peur. Il aperçut alors Lady Seymour ne pouvant guère réprimer un coup à son cœur à la vue de cette femme, cette traitresse. Sadique, elle aurait sans aucun doute rit aux éclats à l’exécution de son père. Robert Dudley aurait tant eu envie d’être seul à seul et lui transpercer le cœur d’un coup d’estoc. Certes, il leva la tête et aperçu en se tournant un peu les sœur Grey. La jeune Mary Grey semblait au bord des larmes. Son cœur se serra cette fois d’apercevoir l’enfant. Il osa un sourire rassurant envers la jeune Lady. Un sourire arrogant et optimiste spécifiant que ces gens n’allaient certainement pas s’en tirer indemnes. Soudainement, il eut une idée. Tirant sur la manche tel le jeune Lord agaçant qu’il a toujours été depuis son enfermement en prison, Robert attira à lui l’attention d’un soldat autour des quatre frères.

- Pourrais-je avoir de quoi écrire messire ?

- Quoi ! Pas question !

S’esclaffa le soldat tout bas surpris, mais aussi royalement agacé par cet insupportable Dudley. Clairement, il croyait Robert Dudley tel un imbécile et cela ravie ce dernier. Aux innocents les mains pleines : en apparence tout du moins. Faisant mine de soupirer, Robert se tourna dans son siège apercevant un autre soldat en la personne de Jasper Riddle plus haut gradé celui-là semblait-il. L’homme semblait mettre tous ses efforts pour rester discret, mais Robert l’aperçut quand même.

- Peut-être lui pourrait-il m’aider.

Pointa-il vers Jasper tout en arborant un air plus ou moins sarcastique, mais sérieux en même temps. À ses côtés, le soldat semblait perdre un peu de ses moyens lorsqu’on venait de nommer l’un de ses supérieurs. Intérieurement, Robert Dudley sourie de satisfaction.

War is Coming.

C’était avec un demi-sourire qu’Anne regardait la pièce de théâtre qui se jouait devant elle. Le jeu des acteurs était tout ce qu’il y avait de plus plaisant. Ils étaient dans un registre tout à fait burlesque qui prêtait à rire. La foule était ravie et le peuple s’en prenait à cœur de profiter du spectacle qui leur était offert. Et puis, il y a la présence non éluctable de leur souveraine Mary Tudor. La blonde fit la moue en songeant à sa cousine Elizabeth. Elle aurait tant aimé qu’elle soit à ses côtés. Sans elle, Londres lui paraissait bien morne, surtout avec l’hiver vigoureux qui s’était abattu sur eux.
Mais d’un autre côté, elle était plutôt satisfaite que la princesse soit absente, et c’était bien ce qui l’empêchait de profiter pleinement du spectacle. Anne ne pouvait pas se qualifier comme étant une experte en politique et une connaisseuse des jeux de pouvoir, néanmoins, sa cousine lui en parlait suffisamment pour qu’elle comprenne que cette pièce de théâtre n’avait rien de bien réjouissant pour les protestants. Même si la blonde s’était pliée sans rechigner à la religion catholique comme on lui avait ordonné, elle conservait son allégeance au protestantisme. C’était donc tout innocemment qu’elle continuait à prier Dieu et ses anges, mais elle portait aussi sa croyance vers les esprits de la forêt tels que les elfes, les lutins et les fées. Toutes ses créatures magiques n’avaient pas de religion et cela permettait à la jeune femme de ne pas avoir le sentiment de trahir sa foi.
Ce qui était un peu le cas en cet instant. Elle ne se souvenait pas très bien pourquoi elle était venue assister à cette représentation, mais elle le regrettait un peu, sentant une malsaine plaisanterie sortir de cette pièce de théâtre. Elle mettait en scène des événements tragiques qui étaient tournés au ridicule. La chute de John Dudley, ainsi que sa mort qui bouleversa la jeune femme. Elle avait été au courant de sa décapitation et de savoir qu’elle était mise en scène désormais, cela lui soulevait le cœur. Bien entendu, rien n’apparaissait sur les planches, les règles de bienséance l’interdisaient, néanmoins, on pouvait facilement se l’imaginer.
A mesure que la pièce progressait, Anne se sentait mal et elle regrettait bien de s’être aventurée ici toute seule. Elle aurait bien apprécié le bras de Lorenzo pour se soutenir, ou encore enfouir son visage dans son épaule pour échapper à certaines scènes. La pièce n’avait rien de bien effrayant, mais comme une enfant, l’agitation autour l’impressionnait plus que de mesure.
Elle reconnut bientôt la pauvre Jane Grey qui était représentée par un homme aux traits grossiers et qui jouait de telle manière à rendre la pauvre enfant ridicule. Cette interprétation serra le cœur de la blonde qui songea immédiatement à son amie, Mary Grey. La pauvre petite fille devait être bien meurtrie de voir sa sœur être ainsi soumise aux railleries de la foule et être la risée du peuple entier. Ses claires prunelles cherchèrent sa petite tête brune dans la foule mais elle ne la vit pas. Bien trop de gens étaient rassemblés dans le théâtre pour qu’elle espérât la trouver, d’autant qu’elle devait être dans un lieu réserver aux nobles afin d’assister au spectacle.
Ses yeux devinrent brillants de larmes lorsqu’elle songea à Jane qui croupissait dans une des cellules de la Tour. Elle n’y était encore jamais allée, et elle espérait bien que cela ne se produirait jamais, mais elle savait par réputation que l’endroit était des plus austères. Après tout, c’était une prison…
Elle était donc soulagée que sa cousine ne soit pas là pour assister à ce triste spectacle. En scrutant les visages autour d’elle, elle remarqua que beaucoup ne partageaient pas le même engouement que la foule face à cette représentation. Certainement devaient-ils être aussi touchés par ce que cela représentait au fond. Comment se réjouir ainsi du malheur des autres ? Anne en pouvait tout simplement pas. Pourtant ce n’était pas tout à fait le cas de la personne qui se trouvait à côté d’elle qui riait à gorge déployée. L’homme ne riait certes pas de la pièce, mais la jeune femme n’était pas parvenue à saisir ce détail, bien trop submergée par ses propres émotions.
Et soudain l’arrestation de Jane Grey arriva sur scène. Anne ne put retenir un petit cri. Tous ses instincts la poussaient à vouloir sauter sur la scène pour sauver l’ancienne reine, même si elle savait éperdument qu’il ne s’agissait que d’un acteur. Elle voulait mettre un terme à tout ceci seulement parce que cela lui faisait trop du mal et cela faisait souffrir sa chère Mary.
Néanmoins, elle se contenta de se jeter sans réfléchir sur la personne qui se trouvait à côté d’elle. Elle s’accrocha à lui avec force et enfouit son visage dans son bras pour échapper à ce qu’il se passait sur scène.

« C’est trop affreux ! » gémit-elle, ne pouvant en supporter plus.

//HRP : Je me permets juste de préciser que l'homme qu'elle agrippe c'est Arthur Allen. Même pour moi c'était pas bien clair, alors je préfère le dire Razz

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Alors que Arthur continuait à rire devant le ridicule de la pièce il sentit quelque chose se blottir contre lui. Il baissa la tête pour apercevoir une jeune femme totalement apeurée devant le spectacle.

- Allons mademoiselle, il ne faut pas pleurer…

- C’est trop affreux ! Gémit-elle, ne pouvant en supporter plus.

Arthur répondit en un rire léger, et dit les larmes à l'oeil.

- Il est vrai que c’est affreux ce qu’ils font au théâtre. Massacré un texte ainsi, et encore, si il eut été bon. Si je jouais comme eux, je me suiciderai de suite. Mais si c’est de la scène que vous pleuriez, sachez que les larmes ont assez coulé. Mais, je ne me suis même pas présenté ! J’en oublie les bonnes manières ! Arthur Allen, gestionnaire de la compagnie Maritime « Allen’s ». A qui ai-je l’honneur ?

Il dit cela en regardant vers la tribune royale et remarqua le visage du chef de la garde royal. Il reconnut en lui la flamme qui anime les grands chasseurs de traitres de se siècle et se demanda si il avait quelque chose contre lui. En tout cas, il lui plairait de rencontrer cet homme pour le découvrir
Puis son visage tomba à la vue de quelqu’un qu’il connaissait. Le fils Dudley. Il se souvenez de lui lorsqu’il venait réclamer le rattachement de la compagnie Allen’s à celle de son père. Arthur avait failli accepter l’offre, la compagnie étant dans le besoin, mais le vent avez tourné juste à temps. Maintenant, la personne dans le besoin était Robert. Quelle ironie du sort. Cela rendez le marchand de très bonne humeur. Peut être lui rendrait il une petite visite quand il approcherai la reine ? Mais pour le moment, il y avait cette femme qui le maintenait

War is Coming.

Anne n’était tout simplement pas faite pour assister à ce genre de spectacle. Sans doute était-elle bien trop sensible pour cela. Là où le peuple ne voyait qu’un sujet de plaisanterie innocente, la jeune fille voyait une raillerie cruelle et blessante pour les familles concernées. L’anglaise avait beau être aussi naïve qu’une enfant, sa sensibilité l’avait rendue plus clairvoyante que les autres au sujet de cette farce qu’était la pièce de théâtre présentement jouée. Anne voulait bien croire Elizabeth maintenant lorsque cette dernière évoquait la méchanceté de sa sœur. Elle aurait souhaité aller jusqu’à sa loge et lui demander de tout arrêter, de faire stopper ce spectacle odieux.
La chose n’en était que plus cruelle qu’Anne avait vu dans la foule la famille Grey. Elle avait avisé au loin sa tendre petite Mary, ainsi que la belle Katherine se serrer contre leur mère afin d’échapper à cet affreux spectacle qui souillait la mémoire de leur sœur Jane. Dire que la pauvre enfant croupissait en ce moment même dans une cellule de la Tour. Pourquoi la garder ainsi enfermée alors que Mary Tudor était sur le trône ? Maintenant qu’elle avait su asseoir son règne, elle ne devait plus ne rien avoir à craindre d’une personne qui avait tout juste l’âge d’Anne. Du moins, c’était ainsi que résonnait la jeune fille.
Quant au déshonneur que subissait l’illustre famille Dudley, elle devait s’avouer choquée d’observer que Robert Dudley avait été tiré de sa cellule pour le faire assister à la pièce. C’était si cruel alors que la scène de l’exécution de son père était mise en scène. Comment faisait-il pour supporter une telle chose ? D’autant que la jolie blonde connaissait bien le jeune homme. Il était l’ami de son frère Henry et de ce fait, elle l’avait souvent rencontré. C’était un homme qu’elle appréciait et qu’elle trouvait gentil. Il s’était toujours montré très agréable avec elle, alors le voir ainsi fait prisonnier lui serrait le cœur. Elle savait que la femme de son frère confectionnait de temps en temps de tarte pour Robert, peut-être pourrait-elle lui en faire une un jour prochain. Cela rendrait son séjour en prison moins pénible. Elle pourrait même lui offrir de la lecture.
Mais pour l’instant, elle songeait plus à la pauvre Jane Grey, que la prestation du comédien avait considérablement choquée. Elle ne comprenait pas toute cette cruauté, et la scène de l’arrestation de la reine déchue l’avait tout particulièrement ébranlée. Cédant uniquement à son désir d’échapper à ce spectacle, elle s’était blottie sans réfléchir dans le bras d’un homme, un parfait inconnu qui se trouvait à côté d’elle. Certainement aurait-elle rougi dans son acte si ses joues n’étaient pas déjà échauffées par les larmes qui coulaient sur sa peau de porcelaine. L’homme aurait pu la rejeter, mais heureusement pour elle, il n’en fit rien. Il se contenta seulement de lui dire qu’il ne fallait pas pleurer.
Puis, répondant à la phrase d’horreur qu’elle laissa échapper, il rit. Surprise par cette réaction, la jolie blonde extirpa son visage du bras de l’homme, elle leva son clair regard vers lui. Ce fut d’un ton léger qu’il poursuivit.
Lorsque l’inconnu suggéra qu’elle pleurait à cause de la prestation catastrophique des acteurs, elle crut un instant qu’il se moquait d’elle. Elle voulut répliquer pour lui dire qu’il ne s’agissait pas de cela, mais il poursuivit bien vite en signifiant que si c’était la scène qui l’ébranlait, les larmes avaient suffisamment coulé.

« Mais c’est si cruel de faire cela… Pourquoi se moque-t-on d’eux ? Et pourquoi les gens rient du malheur des autres ? Imaginez-vous la douleur des familles qui voient leur être cher se faire ridiculiser de la sorte ? » fit Anne, sa petite voix étranglée de sanglots.

Il se présenta soudain comme étant Arthur Allen. Visiblement, c’était un commercial plutôt connu et elle avouait avoir vaguement entendu parler de cette compagnie qu’il dirigeait bien qu’elle n’y connaisse pas grand-chose.

« Miss Anne Stafford… » se présenta-t-elle quand il lui demanda qui elle était.

Se rendant soudain compte de son incivilité et sa familiarité, elle s’écarta subitement, les joues rougies de confusion au milieu de ses larmes.

« Oh pardonnez-moi monsieur Allen. Je ne voulais être… » bafouilla-t-elle, malheureusement, les mots lui manquaient.

-Ttt Ttt Ttt. Il n’est pas la peine de pleurer Madame Stafford. Voyait vous, la personne qu’il faut pleurer, se sont les Dudley et les Grey. Les morts n’ont surement rien à faire qu’on les pleure. Ce ne sont pas de larmes qui les ramèneront. Pensé au futur et au présent et pas au passé. Passé outre cette pièce médiocre et pensez à autre chose. Maintenant, veuillez m’excuser, je dois aller saluer ma cliente n°1. Je reviendrai peut être vous revoir. Au plaisir de vous revoir Mme Stafford.

Puis, Arthur, se leva, se saisit de sa canne, et partit en direction de la loge royale. Marchant de façon calme et sereine, un petit sourire en coin. Il allait enfin pouvoir approcher en chair et en os la célèbre Mary d’Angleterre. Il s’approcha de la loge qui se trouvait quelques mètres plus haut, et il apostropha la reine.

- Bien le bonjour à vous Ô reine Mary Tudor, souveraine de Londres et des Anglais. Moi, Arthur Allen, simple marchand du peuple qui vous a toujours était fidèle vous salue.

Il fit alors une révérence à la majesté royale.

- Je salue aussi les dignes membres de cette assemblée, ce perspicace et grand protecteur qu’est Lord Jasper Ridle, toujours dans l’ombre prêt à servir la couronne. Un homme qui je suppose on peut compter en toute circonstance. Je suis sûr qu’avec lui, votre majesté et ses secret sont bien gardés. Pour ce talent, je le salue de même.

Il fit de nouveau une révérence.

- Je salue de même les membres de la famille Grey, victime collatérale des actes de leur mère. Mais, je les considère comme des gens de renoms car elles tiennent ici, et son stoïque malgré leur nom, qu’elle ne doivent pas rejeté, car celui qui rejette son nom n’en vaut aucun, et porté fièrement, pour bien entendu le redorer. Pour ce courage de rester debout, je les salue elles aussi.

Il fit de nouveau une révérence.

- Je salue enfin ce cher ami qu’est Robert Dudley ! Ce vieil ami qui a était un bon discutailleur à l’époque où nous nous étions connu m’a remémoré de tendre et bon souvenir qui me font sourire encore aujourd’hui ! Et pour le sourire qui me procure dans mon corps qui se vieillit petit à petit, je le salue aussi.

Il fit de nouveau une révérence. Puis, il ce releva, mit ses mains dans son dos, et regarda les personnes qu’il avait interpellé. Attendant leurs réactions.

- Pour quoi faire, milord? Pour composer une ode à Sa Majesté la Reine? Enfin, je crois que vous pouvez montrer votre reconnaissance à Sa Majesté en souriant davantage… non? Et le plus discrètement possible, je vous prie, avec sincérité... Montrez que vous êtes bon serviteur de la Reine…

War is Coming.

Autant dire que j’avais été passablement étonnée de recevoir une invitation de la part de Mary Tudor. Etonnée, d’abord, inquiète ensuite et suspicieuse pour finir. Le valet m’avait apporté la missive sur un petit plateau d’argent, alors que je rédigeais une énième lettre à l’intention de Thomas Wyatt pour lui assurer mon soutient indéfectible et lui demander des nouvelles de ses troupes. Précautionneusement, j’avais décacheté le sceau de cire rouge de l’enveloppe d’un coup de lame appliqué. A peine avais-je déplié la missive qu’une forte odeur de cynisme et de catholicisme m’avait attaqué les narines. Pouah ! Je reconnaissais bien là le papier hors de prix et l’écriture serrée, nerveuse et florale de la Reine. J’avais congédié le domestique d’un revers de main et m’étais plongée dans la lecture appliquée de la lettre. Avant d’avoir lu la première phrase, je craignais qu’elle n’ait découvert le pot aux roses : mon implication dans la révolution qui grondait. Peut-être m’envoyait-elle un adorable petit avertissement me disant que ses chiens de garde viendrait m’arrêter dans l’heure qui suivait. Fébrile, je retins mon souffle tandis que je parcourus les mots venimeux de Mary. Par chance, ce n’était qu’une vulgaire invitation à une de ces ridicules petites réceptions. D’où, l’origine de mon étonnement. D’accord, elle avait arrêté quelques rebelles, dont Henry Grey, ce qui m’inquiétait au plus haut point, mais était-ce réellement le bon moment pour organiser un théâtre de rue ? Probablement pas. Et je ne pensais réellement pas qu’elle veuille m’inviter pour le plaisir de voir mon doux visage. Elle avait une idée derrière la tête.

Cela ne me disait rien qui vaille.

J’avais fait part des mes craintes à Richard. Ensembles, nous avions décrété qu’il serait malvenu et très mal vu que nous n’assistions pas à la représentation. Cela signifierait que nous avions quelque chose à cacher. Si qui était le cas, mais enfin tout l’intérêt des secrets étaient qu’ils demeurent dissimulés. Nous nous étions donc habillés très sobrement, désireux de ne pas faire de vague. De plus, je souhaitais m’entretenir avec Mary Grey. La pauvre enfant devait être perdue, déboussolée et désespérée. Et il était de mon devoir de lui apporter soutient et réconfort.

Arrivés à Londres, nous nous rendîmes sur les lieux de la représentation. Il y régnait une effervescence telle qu’on se croyait assister à un nouveau couronnement. Je dissimulais une grimace sous un sourire radieux.

_N’est ce pas parfaitement ridicule, mon cher ? sifflais-je à Richard entre mes dents serrées, mimant toujours un sourire ravi.

Il hocha la tête, le même air crispé peint sur ses traits. Cette fois, je m’esclaffais véritablement. Il avait l’air d’un enfant qui, le visage barbouillé de marmelade, venait de se faire prendre la main dans le sac.

_Enfin, Richard ! ris-je. Détendons-nous. Ce n’est pas comme si Mary allait nous couper la tête.

Du moins, pas tout de suite.

La pièce en elle-même n’était pas trop mal jouée. Les acteurs avaient un jeu bien à eux et les décors étaient réussis. En revanche, la trame de l’histoire me dérangeait passablement. Je ne pus retenir quelques claquements de langues discrets, mais mécontents, dans la manière dont ils faisaient les portraits des protestants. De Jane Grey. De Henri Grey. De tous les autres. Mes yeux plissés les toisaient avec férocité, distillant goutte de venin sur goutte de venin. Je feignais l’amusement en applaudissant dès qu’il le fallait. La Reine semblait bien s’amuser. Je lui adressais un signe de tête poli et un grand sourire. En faisant cela, j’avais l’impression de trahir ceux de ma foi, mais j’y étais contrainte. Près d’elle, j’aperçus Mary, Katherine et Frances. Les pauvres semblaient abattues. Concernée, je fronçais les sourcils, en tentant de faire passer mon inquiétude par mes prunelles. J’espérais qu’elles comprendraient mon langage muet. Il me faudrait les approcher, durant l’entracte. Je ne pouvais décemment pas fendre le foule et me ruer sur l’estrade où elles se trouvaient. On ne pourrait pas faire plus douteux...

Je me désintéressais de cette pièce sordide, rattrapée par mes soucis. Un rapide coup d’oeil à la foule me fit repérer quelques têtes connues. Je fus ravie d’apercevoir la jeune Van Velden, une flamande arrivée en Angleterre depuis peu. Je l’avais fait profiter de mes églises protestantes aux services des étrangers. Elle était en pleine discussion avec Anne Seymour et semblait être en compagnie de son époux. Un jeune homme qui m’était inconnu. Mais s’il était protestant comme elle, j’étais persuadée que nous pourrions faire affaire... Quant à Anne, je l’estimais, bien évidement, mais notre dernière conversation lors du repas de Noël m’avait un peu refroidie. Je comprenais ses raisons, mais je n’approuvais pas son attitude que je jugeais trop détachée. A ma différence, elle avait quelque chose à perdre : sa famille. Moi, j’avais déjà perdu Charles et mes fils. J’avais Richard, mais j’étais persuadée que si la Reine décidait d’exposer ma tête sur un pic, j’aurais comme voisine celle de mon cher époux. Il ne savait pas à quel point nous étions en danger et je m’en voulais. Je n’aimais pas lui cacher des choses, surtout lorsqu’elles étaient de cette importance. Vitales. Mais je me doutais bien qu’il soupçonnait quelque chose. Richard n’était pas né de la dernière pluie et il devait percevoir quelques zones d’ombres dans mon jeu d’actrice.

_Venez, mon cher, suivez moi. Je vais vous présenter à quelques connaissances.

J’attrapais la main de mon époux et le trainais à travers la foule, jusqu’aux Van Velden et Anne. Richard n’avait été que mon secrétaire durant plusieurs années et ne connaissait, de ce fait, pas énormément de personnes importantes. Cela ne semblait pas le déranger, mais j’étais toujours très fière de l’introduire. Il était intelligent, drôle et rassurant.

_Oh, ça alors ! m’exclamais, toute de miel. Si ce ne serait pas Lady Wyckham ! Je suis enchantée de vous trouver ici. Comment vous portez-vous ? Il me semble ne pas vous avoir vu depuis une éternité ! Si je puis me permettre, voici mon époux, Richard Bertie.

Celui-ci révérença avec grâce, un sourire sur les lèvres. J’emprisonnais sa main dans la mienne.

_Madame la Duchesse, saluais-je Anne en hochant la tête. Quel plaisir de vous trouver ici également. Profitez-vous de la pièce ?

Ma question était volontairement ambiguë. Je me demandais réellement si Anne aimait cette représentation. Avait-elle abandonné toute envie de lutte ?

_Et je suppose que vous êtes Lord Wyckham, sir ? demandais-je à l’homme à côté de Katelina. Si je ne me trompe pas, je suis heureuse de faire votre connaissance. Je suis la Baronne Catherine Willoughby d’Endersby, anciennement Duchesse de Suffolk.

J’avais pris l’habitude de décliner mon ancien titre lors des présentations. Les gens avait associé ce titre avec ma petite personne et il n’y avait rien à faire : ils s’obstinaient à m’appeler Duchesse de Suffolk.

Je décochais un regard plein de sous-entendu au jeune époux de Katelina. Il y avait quelque chose chez lui qui sentait la révolte. Je souris. Nous allions nous entendre.

La question que je me posais était simple, pourquoi assistais-je à cela? J'avais eu vent de ce qui s'était passé de la trahison de certains hommes envers la reine, je ne m'étais jamais dis que c'était horrible, jusqu'à ce que je comprenne que des vies étaient en jeu. Un complot était une chose, tuer en était une autre et je n'aurais jamais été capable de tuer. Je n'aurais sans doute jamais à prendre ce genre de décision comme je ne serais jamais duchesse d’Écosse, mais j'aurais pu avoir à le faire et cette idée me faisait comprendre que j'avais eu raison de m'enfuir de chez moi. Je n'aurais jamais su être à la hauteur. J'ai du mal à regarder cette scène sans songer à ce qu'il pourrait m'arriver si je retourne chez moi. Tout ça me fait prendre conscience des risques que j'ai encourus, même si c'est moins grave que d'avoir trahi sa majesté. Il n'empêche que tout se sang versé n'était pas obligé de suivre. Notre religion ne nous interdit-elle pas la violence? N'est-il pas écrit dans la bible Tu ne tueras point ? Tout cela est bien trop cruel pour mon âme sensible et je ne sais plus quoi penser de notre majesté qui assise sur son trône semble se réjouir de tout cela. J'ai tourné la tête vers les personnes à ses côtés, sans reconnaître beaucoup de monde, mais en ayant un pincement au cœur en sachant que ces personnes qui ont eu la tête coupé avaient une famille.

Les temps étaient bien dur, rien n'était sûr ici. Je craignais que quelque chose ne se passe, comme lors des festivité au bord de l'eau et lors de son couronnement, tout ça me semble si loin, mais l'idée d'un complot contre la reine me semble plus que fondée. Je n'avais pas eu tort finalement, même si pour le moment la reine était encore là, j'avais le sentiment que quelque chose allait se produire. J'ai resserré contre moi ma cape, ayant de léger frissons. Je n'aimais pas cette sensation de suspens. J'avais hâte que tout cela se termine pour retourner chez moi. Je ne m'étais pas rendue compte qu'Anne était dans la foule, ma chère Anne avec qui nous avions eu une longue discussion justement au sujet de la reine et d'un complot, je me suis déplacée lentement à travers la foule pour la rejoindre.

« Bonjour Anne.»

J'avais dis cela d'une petite voix. J'étais toujours un peu émue par tout ça et toutes ces pensées qui m'assaillaient, qui m'auraient presque fait perdre pied. Je ne pouvais pas me le permettre, personne ici ne sait d'où je viens et personne ne se doute que je suis de rang noble et je préfère qu'on ne le sache pas, car si on le sait mon père pourrait être prévenu et je crains alors le pire, mais pour l'heure je m'efforce de chasser ses drôles de pensées de ma tête et je me concentre plus sur Anne qui s'était agrippé à un homme que je ne connaissais pas.

Les festivités avaient commencés, pour une fois on ne me demandait pas au château, on m'avait prier d'aller assister à toutes ces réjouissances qui semblait ma foi plus convenir à notre reine qu'à son peuple, même si certains dans la foule avaient l'air amusé par tout cela. Je ne savais que penser. Je n'ai pas beaucoup compris ce qui était arrivé, toute ses histoires ont tendance à me rendre somnolent. Je comprends seulement que le pouvoir permet d'avoir la main sur tout le monde, qu'un roi ou une reine peu user de tout contre ses ennemis et qu'il ne vaut mieux pas se la mettre à dos. J'étais content de ne pas être au château de ne pas devoir servir encore tout ces gens qui ne parlaient que de ça et j'en entendais des choses, mais je me taisais. On ne me demandait pas mon avis d'ailleurs, je n'existais pas pour eux, j'étais juste un valet, un pion dans ce grand palais qui ne faisait que servir les autres, ma vie n'avait aucune importance à leur yeux.

J'avais très envie de m'endormir, d'habitude le théâtre est plutôt quelque chose que j'aime regarder, j'ai la chance de pouvoir assister à certaines pièces jouer au château et quand ça arrive j'essaie de regarder discrètement la pièce, sans que l'on ne me surprenne, parce que j'aime vraiment la comédie et j'aurais adoré jouer un rôle, mais je sais très bien que ça n'arriverait jamais. Aujourd'hui cette pièce n'éveillait pas du tout en moi les même sentiments que d'habitude. Si j'avais su je serais sans doute parti faire un tour, mais il y avait trop de monde pour que je puisse sortir de la place. J'ai aperçus dans la foule un vieil ami que je n'avais pas vu depuis un moment, Robert Dudley, je lui ai sourit en espérant qu'il me remarque et je me suis raviser en voyant la tête des hommes à ses côtés et en me disant qu'il était toujours prisonnier et que si je ne voulais pas attirer l'attention je devrais plutôt regarder cette pièce, je n'ai compris qu'après un moment que tout ça était plus grave que drôle.

« -Nous sommes enchantés de vous voir ici, Lady Seymour»

« -Comment vous portez-vous, Lady Seymour ? La comédie vous plaît-elle ? »

« -Vous avez parfaitement raison. Le chanceux époux de Katelina c'est bien moi ! »

« -Enchantée de faire votre connaissance. »

«- J'ignorais ma chérie que vous connaissiez la Duchesse ? »

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 29/08/2013

War is Coming.

30 janvier 1554. Non loin de là, le sang coule sur les plaines anglaises, Howard avait rejoint les troupes des rebelles, trahissant sa souveraine, Mary Tudor. Les pleurs déchirent les cœurs des anglais. Le sang a coulé et continuera de couler dans les prochains jours, les prochains mois. Vous ne serez plus en sécurité au pays de la rose.
Jane Grey était à la Tour de Londres, pendant que la reine se moquait ouvertement d’elle dans une pièce de théâtre. Pauvre petite souveraine des neuf jours, elle n’avait pu profiter de son trône. La jeune femme avait subi les injustices de la vie, mais cela, les partisans de Mary Tudor ne l’avoueront jamais, puisque leur reine est la seule légitime. Jane pouvait continuer de pleurer en haut de sa Tour, un preux chevalier ne viendrait jamais la délivrer. Mary était triomphante depuis de longs mois et même si les rebelles avaient pris Rochester, elle avait les appuis et les moyens conséquents pour les vaincre. Jamais ces hommes ne viendraient jusqu’à Londres, ils pouvaient tous aller au Diable. Wyatt, Howard et même Grey, ils paieraient tous un jour et si ce n’était pas devant elle, ça serait face au jugement de Dieu. Du haut de son estrade, Mary les voyait tous, eux les spectateurs, parmi lesquels les traîtres pouvaient se cacher. Peut-être que derrière le couple Jeremy Wyckham et Katelina Van Velden s’en cachaient-ils ? En qu’en était-il de la petite Mary Grey ? Fille de traître, sœur de traître, elle avait tout de l’engeance et comme son cher père le lui avait appris, il valait mieux arracher l’arbre avant que d’autres branches n’aient poussé. Anne Stanhope ! Cette si bonne amie, que cachait donc son cœur vengeur, Mary ne saurait le dire, cette femme avait toujours su tout cacher derrière un masque. Robert Dudley, que voulait-il prouver derrière ses sourires arrogants et son comportement provocateur ? Mary espérait bien que Jasper Riddle, son précieux garde le corrigerait, si ce dernier venait à manquer de respect à la couronne. Catherine Willoughtby, encore une protestante confirmée, qui venait de rejoindre Anne Stanhope, cette femme était sous haute surveillance et la reine n’attendait que le jour où elle aurait enfin la preuve qui la mettrait sous les verrous. Puis il y avait des personnes beaucoup plus modestes, comme Emeric Miller qui assistait aux festivités, puis il y avait Anna Danford, que la souveraine ne connaissait ni de nom et encore moins de vu, la blonde venait de rejoindre Anne Stafford, la fille de cette « putain de Mary Boleyn », comme le dirait si bien la reine. Une autre famille à éradiquer pour de bon ! Anna et Anne n’étaient pas seules, mais avec un homme qui vendrait bien sa mère pour quelques pièces d’or : Arthur Allen, un homme avec qui Mary avait traité quelques fois, peut-être aurait-elle besoin à nouveau de lui prochainement.
Alors qu’elle continuait toujours a observer tantôt les spectateurs, tantôt le spectacle, un jeune soldat monta sur l’estrade et se fit barrer la route par quelques gardes. La reine tourna son regard vers lui et au vu de son visage alarmé, elle accorda aux gardes de le laisser passer.

« Qui a-t-il mon brave ? Quelles nouvelles m’apportez-vous ? » Demanda-t-elle.
« Majesté, je vous apporte une horrible nouvelle. Les rebelles sont aux portes de Londres, ils sont prêts à attaquer et veulent votre destitution. »
« Tous des traîtres. » Fulminait-elle, tout en congédiant le jeune homme. Mary se leva alors, faisant face à son peuple, ce geste fit taire les acteurs et tous se tournèrent vers la reine. « Mon peuple, je viens d’apprendre une terrible nouvelle, qui nous affectera tous. Des hommes ou devrais-je dire des suppôts de Satan se sont ligués pour nous attaquer. Pour me destituer ! Je viens d’apprendre qu’ils marchaient sur Londres et qu’ils étaient déjà devant ses portes. Mes chers sujets, il va falloir vous montrer courageux et défendre notre ville. Les traîtres doivent payer leurs erreurs… »

Mary n’eut pas le temps de finir son discours que des cris et des tirs se faisaient déjà entendre aux portes de la ville. Des cris, des pleurs… La bataille ne faisait que commencer.

♣ Information sur le jeu : Et vous voilà maintenant en cette année 1554, plus précisément fin janvier. En effet, la rébellion est en marche, puisque Wyatt et ses troupes ont pris Rochester le 26 janvier 1554. Vous vous trouvez à Londres, en train de regarder une pièce de théâtre humiliant l'ancien règne de Jane Grey et vous y assistez tous sous les regards de votre reine, quand soudain, un homme arrive apportant des nouvelles alarmantes à la reine. Que se passe-t-il? Vous l'apprenez de la bouche de votre reine, quand des tirs se font entendre.
Pour ce deuxième tour, vous pouvez tous y assister, même les prisonniers de la Tour, et vous avez jusqu'au 22 décembre pour y répondre, vous pouvez y répondre plusieurs fois.

Il avait effectivement attiré l’attention du plus haut gradé sur lui. Robert Dudley faisait mine de ne pas se porter en la direction de Jasper Riddle plus de cinq secondes tout au plus. Le soldat paraissait austère et froid tel la brise nocturne qui entrait, à son grand malheur, parfois faisant outre de sa chaude cape. Ambrose lui accrocha un bras. Il lui murmura quelques mots de reproches à l’oreille. Soupirant silencieusement, même son frère pensait notre jeune Lord totalement stupide apparemment. Certes, bien avant qu’il put songer aux doux mots pour Mary et Katherine Grey, - une volonté totalement innocent pardi - le soldat était déjà sur lui. Robert leva la tête sans broncher, sans sourire aux sarcasmes faisant plus songer en quelques moqueries insipides de la part d’un homme ne sachant, apparemment, pas ce qu’était l’humour.

- Si être serviteur de la Reine correspondrait à la servir aussi en prison, ma loyauté doit être très puissante. Je ne cesse jamais de songer à sa majesté évidemment.

Mentit-il habilement sans laisser passer une insolence ni que ces songes étaient, à l’évidence, négatifs envers la reine Mary Tudor. Docilement, Robert opta pour un sourire honnête comme Jasper Riddle le lui fit presque contraindre. Aussi calme de l’extérieur tout du moins que précédemment, il enchaîna cette fois avec sa véritable envie.

- J’aimerais écrire quelques mots aux Ladies Katherine et Mary Grey. Je ne crois pas ces lettres interdites. Si vous le souhaitez monsieur, vous pourrez lire mes écrits malgré que … Je doute que ma prose procure autant de bonheur à vous qu’aux concernées.

Sourie-t-il cette fois avec un peu plus d’arrogance. Froid, Robert s’amusait imaginer ce soldat lire les mots de réconforts qu’il écrierait. Pensant obtenir son dû, Robert déchanta rapidement lorsqu’un homme – un commerçant très riche que les Dudley eux-mêmes voulurent acheter par le passé – se présenta à la reine la complimentant puis, au soldat apparemment du nom de Jasper Riddle et enfin aux Ladies Grey. Comment osait-il ? Tous les yeux des prisonniers étaient maintenant tournés sur Arthur Allen d’un noir d’encre pour John et Robert. Il souhaitait les avoir tous dans la poche … Robert eut même un mouvement de recul lorsque le marchand se remémora « de tendres et bons souvenirs » avec lui. Des chuchotements se firent en questions de la part d’Ambrose, mais notre concerné ne répondit pas. Pour Robert, ce ne furent pas de bons souvenirs. Il avait échoué et de se retrouver au-devant de cet homme à nouveau lui rappelait cette tare sans compter l’exécution de son père. Père qui avait mis tant d’espérance en son fils à l’époque. Le jeune Lord serra légèrement le poids contre son ventre.

On ne put guère songer plus longtemps. La pièce de théâtre semblait s’être même ralentie. Des coups de feu, des cris se faisaient entendre au lointain. Tournant la tête à l’unisson, les frères Dudley virent monter un soldat sur l’estrade. De dos, ils entendirent la conversation avec la reine puis, solennellement, les paroles de celle-ci. Donc, on était déjà à Londres. Robert eu un petit sourire discret en coin. La chance souriait peut-être aux Dudley en cette soirée … Peut-être pourrait-on se débarrasser de ce titre de prisonniers par la seule force de combattants œuvrant pour le bien-être de l’Angleterre. On amènerait aussi les Grey. Comme en transe, Robert Dudley en sortit subitement des regards inquiétants de ses frères sur lui. Silencieusement, l’aîné le mettait clairement en garde contre toute tentative d’évasion. Sur cela, Robert haussa machinalement les épaules. Il lança son regard d’où provenaient les bruits, les tirs de mousquet pour attraper celui d’un jeune homme connu de sa personne : un jeune homme avec lequel il s’était déjà bien amusé en Emeric Miller. Il lui sourit sarcastiquement et donc fièrement Emeric saurait que notre jeune Lord allait bien. Enfin, Robert se retourna sur Jasper Riddle.

- Ne devriez-vous point protéger la population ? Votre reine le demande.

Argua-t-il légèrement tel l’idiot qu’il aimait se définir évitant les méfiances de la part d’autrui. Les soldats partis à l’attaque, ce sera déjà plus facile. Certes, où irions-nous après ? Traversez la Manche jusqu’en France puis, passez au Pays-Bas ? Robert rêvait de cette liberté qu’il en oublia momentanément le pendentif à son cou réchauffant sa peau glacée – caché par ses vêtements – plus jamais enlevé depuis le jour où il lui a été offert.

War is Coming.

Accablée par la représentation qui se jouait devant ses yeux, Anne n’avait pas pris garde à ses manières. Mais elle n’avait pas son frère ou sa sœur pour la réprimander à ce sujet aujourd’hui. L’homme aurait tout aussi bien pu prendre ombrage de ce geste inconvenant, mais fort heureusement pour la jeune fille, il n’en fit rien. Néanmoins, sa réaction avait de quoi l’étonner. Visiblement, il n’était pas habité de la même sensibilité que l’anglaise et c’était avec légèreté qu’il relevait le caractère grotesque et dramatique de la pièce. Tout ce qu’il intimait, c’était de ne pas pleurer. Certes, cela n’aurait aucun effet sur la situation, mais la jolie blonde ne parvenait à tarir le flot de larmes qui montaient à ses joues et rougissaient ses pommettes. Tant que son supplice, et ceux des familles déshonorées n’auraient pris fin, elle risquait de ne pas trouver le moyen de calmer son esprit chamboulé.
De nombreuses fois, on lui avait intimé de s’endurcir, mais son monde était tel, qu’elle ne supportait pas le moindre souffle de malheur. Seulement, elle risquait de s’exposer à beaucoup de malheur qu’elle aimerait pourtant éviter avec les temps qui couraient. Elle pouvait se cacher dans sa bulle de féérie, les événements à venir ne connaitraient pas de changement. Une chose qu’elle déplorait considérablement.
L’homme prit soudain congé, occupé ailleurs auprès d’un certain client. Anne fronça les sourcils et ne pensa même pas à lui répondre tant sa gorge était étranglée de sanglots. C’est alors qu’il se leva et qu’elle le vit s’avancer près de la loge de la reine. Cette attitude sortait de l’ordinaire, d’autant qu’il agissait en plein milieu de la représentation. Néanmoins, elle ne pouvait pas le blâmer d’attirer son attention sur autre chose que la terrible pièce qui se jouait sur scène. Au moins, elle n’y pensait plus. Le discours qui s’en suivit l’étonna, et bien qu’elle n’en perdit pas une miette, elle ne fut pas sûre de bien saisir le sens de tous ses propos.
Elle aurait pu chercher à en savoir plus et à décrypter le curieux langage de l’homme, mais une petite voix fluette la fit se retourner. Avec tout le vacarme qu’il avait suscité, rajouté aux exclamations scéniques, ce fut presque un miracle qu’elle l’entende. Elle se retourna donc et se retrouva en face d’Anna. Son visage baigné de larmes encore chaudes s’illumina alors de trouver une compagnie familière et rassurante. La blonde appréciait grandement l’apothicaire et avec les aventures qu’elles avaient vécu ensembles, elle avait son entière confiance, bien que la confiance d’Anne ne soit pas une chose bien difficile à obtenir.
Immédiatement, elle prit les mains de son amie dans les siennes et il lui offrit un triste sourire, qui se voulait tout de même amical.

« Anna je suis si heureuse de vous voir ici ! » dit-elle avec une sincère émotion. « Je crois que je n’aurai pas pu supporter ce spectacle seule plus longtemps. »

Anne se sentait la force d’affronter cette épreuve aux côtés de son amie, mais ils allaient tous devoir faire face à une nouvelle menace. Tout à coup, les acteurs s’arrêtèrent de jouer et il fallut quelques secondes à Anne pour comprendre que l’ordre venait tout droit de la reine. Suivant le mouvement de la foule, elle se retourna vers l’estrade et observa Mary Tudor qui s’était redressée. Se pourrait-il qu’elle non plus ne supporte pas la pièce ?
Malheureusement, les nouvelles furent bien plus funestes qu’elle n’aurait pu l’imaginer. S’adressant à l’assemblée d’une voix forte et autoritaire, la reine annonça gravement qu’une attaque était en train de se préparer. Des hommes voulaient tuer la reine et ils comptaient bien s’attaquer aux gens qui se trouvaient dans ce théâtre aussi. Les entrailles d’Anne se nouèrent. Ils étaient déjà aux portes de la ville et ils ne tarderaient pas à être ici. L’image de Lorenzo s’imprima instantanément dans son esprit. Dieu qu’elle aurait aimé qu’il soit là ! Avec lui, elle se sentait toujours protégée et en sécurité, malheureusement, il se trouvait en Italie à l’heure qu’il était.
Des tirs se firent soudain entendre et Anne sursauta, effrayée. Instinctivement, elle s’accrocha aux bras d’Anna qui se trouvait à ses côtés.

« Vous croyez que ce sont les mêmes hommes que nous avons rencontré dans la forêt ? » demanda la blonde, tremblante de peur. « Vous pensez qu’ils pourraient nous faire du mal ? »

Au bord des larmes, Anne songeait à son Lorenzo qu’elle ne pourrait plus jamais revoir si jamais elle devait mourir dans ce théâtre. Ses pleures se mélangèrent bientôt aux cris et aux sanglots de la foule.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

Une face à choisir.

Comment ne pouvait-elle pas apprécier ce spectacle ? Tous les ingrédients de l’humiliation des Dudley et des Grey étaient présents. Ce spectacle burlesque était certes grossier, mais ils montraient la réalité, ces gens n’étaient pas humain ! Ils ont usurpé le pouvoir, une couronne qu’ils ne méritaient nullement. La vie ne leur appartenait plus, seule l’humiliation comptait. Voir Robert Dudley et la petite Mary Grey assister à cette mise en scène amusait beaucoup la duchesse, ils n’avaient qu’une chose à faire, regarder et subir. Comme elle-même avait dû le faire le jour de l’exécution de son bien aimé époux. Elle avait été droite, digne et n’avait rien montré à ses ennemis. Anne n’avait jamais montré ses faiblesses, elle n’avait jamais fléchi devant eux et maintenant elle attendait qu’une chose, qu’ils soient tous à ses pieds. Grey était peut-être sorti de prison, mais les traîtres récidivaient toujours. Les Dudley pourrissaient toujours en prison et c’était tant mieux, la mère de famille espérait que la reine ne soit pas trop faible et les laisse moisir un peu plus. Elle pourrait même les condamner à mort, tous autant qu’ils le sont. Après tout, ils ne méritaient pas la vie. Anne se trouvait aux côtés de Jeremy Whyckham et de sa charmante nouvelle épouse, elle les savait tous les deux protestants, de toute évidence, elle ne les blâmerait pas pour ça, puisqu’elle-même l’était, mais ne pratiquait plus. Si elle avait été seule sans enfants, Anne se battrait comme une lionne pour sa foi, mais elle ne pouvait pas, la vie de ses enfants lui importaient plus que tout au monde, elle ne voulait pas qu’ils perdent leur mère. Comment feraient-ils pour survivre sans elle ? La jeune mariée se présenta comme étant Katelina Wyckham. Anne aperçut tout de suite ses manières gauches qui étaient bien loin de celle d’un noble de naissance. Son époux avait intérêt à tout revoir chez elle, sinon, la pauvre serait vite humiliée par les vipères de la cour.

« C’est bien cela. » Souriait la duchesse. « Je vois que votre époux vous a bien appris. Appréciez-vous le spectacle de notre bien aimé reine, lady Wyckham ? ». Demanda-t-elle sur un ton plein de sollicitude. A la question du mari, elle lui répondit : « Le spectacle est très appréciable. » Souriait-elle.

Au loin, Anne vit dans la foule Arthur Allen, un homme désobligeant qui ne cessait de lui réclamer de l’argent. Son défunt époux n’avait décidément pas eu beaucoup de jugeote en commerçant avec ce charlatan. Mais ce n’est pas grave, Anne ferait en sorte de vaincre et peut être même de ruiner cet homme. Bientôt le groupe fut rejoint par Catherine Willoughtby et son époux Richard, qui vint à la rencontre des époux Wyckham. La duchesse se présenta au couple et demanda en même temps à Anne si elle appréciait le spectacle. Lady Seymour s’approcha de son amie pour lui parler à voix basse.

« Quand il s’agit des personnes qui ont assassiné mon mari et le père de mes enfants, je ne peux qu’apprécier. » Répondit-elle en murmurant.

Anne n’avait pas honte, elle n’aurait jamais honte de sa vengeance, on l’avait attaqué une première fois, elle ne pouvait que riposter, attaquer et se battre jusqu’au bout. Telle était sa foi et son rituel de vengeance. Elle avait perdu plus d’une année en prison, perdant du temps auprès de ses enfants, ne pouvant les consoler de la mort de leur père. Ces moments, elle les arracherait à ces gens, comme ils les lui avaient pris. Les évènements s’enchainèrent ensuite, un homme se rendit auprès de la reine et en voyant son visage furieux, Anne comprit tout de suite que quelque chose de grave venait de se dérouler. La reine se leva alors et prononça un discours à l’encontre de son peuple. Puis, il y eut des tirs, des cris… La guerre ne faisait que commencer.

Anne semblait bouleversée par toute cette comédie. Je ne l'étais pas autant qu'elle, mais je n'aimais pas ce que je voyais. Je commençais à me poser beaucoup de questions sur la reine. J'étais catholique comme elle, mais je ne me souvenais pas que nous devions êtres si cruel avec la vie des gens, quand bien même ils ont pu la trahir. Il y a d'autres moyens de les faire payer que de les ridiculisés et de les tuer. Cela ne lui apportera que des ennuis de faire tout cela et je crains fort que personne n'est à l'abri.

« Je suis la ma chère, tout ceci devrait bientôt être terminée. »

Je lui ai tapoté amicalement le bras lui montrant que je comprenais sa tristesse. Je n'aimais pas la voir dans cet état là, c'était juste insupportable pour moi de voir mes amis être malheureux. Je ne la connaissais pas depuis très longtemps, mais quelque chose de fort nous unissait, du moins j'aimais le croire. Je voyais Anne comme une personne en qui je pouvais avoir confiance et comme une amie, presque comme une sœur tant nous nous entendions bien. Nous avons beau avoir quelques années de différences cela ne change en rien qu'elle puisse être mon amie. Je m'entends d'ailleurs beaucoup mieux avec des personnes plus âgés que moi. Là n'était pas le problème pourtant, une annonce me laissa troublée. La reine venait d'annoncer que les rebelles étaient aux portes de la ville. Je voyais le regard des uns et des autres inquiet et je me suis posé la même question qu'Anne.

« Je ne sais pas, mais ce n'est pas très bon signe, nous ne devrions pas rester là.»

Je ne tenais pas à être prise entre deux feu, je ne voulais pas que la panique qui avait eu lors de la parade sur l'eau se reproduise et qu'on soit emporté dans la foule, qu'on ne sache plus bouger et qu'on se fasse tuer dans la foule. Je ne savais pas ce qui nous attendait, mais tout ça ne nous sortait pas d'affaires. On risquait encore d'avoir de grandes émotions aujourd'hui. Il se passait décidément beaucoup de chose à Londres.

- Si être serviteur de la Reine correspondrait à la servir aussi en prison, ma loyauté doit être très puissante. Je ne cesse jamais de songer à Sa Majesté, évidemment.

- J’aimerais écrire quelques mots aux Ladies Katherine et Mary Grey. Je ne crois pas ces lettres interdites. Si vous le souhaitez, monsieur, vous pourrez lire mes écrits malgré que… Je doute que ma prose procure autant de bonheur à vous qu’aux concernées.

- Mon peuple, je viens d’apprendre une terrible nouvelle, qui nous affectera tous. Des hommes, ou devrais-je dire des suppôts de Satan se sont ligués pour nous attaquer. Pour me destituer! Je viens d’apprendre qu’ils marchaient sur Londres et qu’ils étaient déjà devant ses portes. Mes chers sujets, il va falloir vous montrer courageux et défendre notre ville. Les traîtres doivent payer leurs erreurs…

- Ne devriez-vous point protéger la population? Votre Reine vous le demande.

- Je veux que Lord Robert, dans les dix prochains jours, soit séparé de ses frères, et mis au pain et à l’eau. Vous l’enfermerez au troisième niveau, le dernier cachot à gauche. Je vous donnerai d’autres ordres plus tard.

- Soldats! Vers la porte, pour Dieu et pour la Reine!

War is Coming.

Le spectacle était devenu d’une importance mineure. Je n’y prêtais déjà plus gère d’intérêt. Non pas que j’ai été obnubilée par lui dès l’instant où je m’étais installée devant pour le délaisser ensuite, comme un enfant lassé de son jouet. En réalité, j’avais su, à l’instant même où j’avais décacheté cette maudite lettre royale, que je mettais le nez dans un nid à vipères et qu’aussi bons que puissent être les acteurs, je ne viendrais pas ici pour me divertir. D’ailleurs, je les observais toujours distraitement, à s’agiter comme des imbéciles sur les planches, à faire des grimace et à arranger la foule avec véhémence et cynisme. Je levais les yeux au ciel pour me re-concentrer sur une rencontre et une conversation autrement plus intéressante et digne de toute mon attention.

Anne, pour sa part, partagea son engouement pour la pièce. Il était vrai que la rancune brouillait sa vue quant aux réels objectifs. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle faisait passer sa vie et surtout sa famille avant tout. Je me serais rangée de son côté, si moi aussi j’avais eu quelque chose à défendre. Or, je n’avais plus rien à perdre, si ce n’était ma tête. Mais je craignais que la vengeance n’ait prit la place de ce qui était réellement important, dans le coeur de mon amie.

_Votre point de vu est défendable. J’espère que vous n’en perdrez pas une miette, lui répondis-je dans un souffle.

Ce que je ne saisissais pas était le plaisir qu’elle semblait éprouver alors qu’elle observait la pauvre petite Mary Grey, ridiculisée, humiliée, contrainte de devoir assister à ce spectacle sordide qui tournait en dérision sa famille. Si les Grey était en partie responsables de la mort de l’époux d’Anne, ce n’était surement pas cette enfant qui y avait participer. Mary n’avait rien à voir là-dedans. Comment aurait-elle pu ?

_Mais enfin, repris-je, quand je regarde cette pauvre petite Mary forcée à regarder tout cela... Je me dis que la Reine est vraiment cruelle. Ce n’est qu’une petite fille.

Peut-être Anne allait-elle prendre conscience de cela.

L’époux de Katelina parut perplexe lors de ma petite présentation. Il glissa un regard interrogateur à sa femme. Oh, peut-être ne lui avait-elle pas parlé de moi. Il confirma mes soupçons en posant la question à la jeune femme.

_Oh, Lady Wyckham ferait-elle des cachoteries à son cher et tendre ? les taquinais-je gentiment.

Il était drôle pour moi de parler ainsi, surtout lorsqu’on savait la multitude d’informations que je dissimulais à mon propre mari. Et il n’était pas de mon devoir de jouer les donneuses de leçons. Bon, il était vrai que j’adorais cela, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment, ni les bonnes personnes.

_Plus sérieusement, pas d’inquiétudes, Lord Wyckham, souris-je. Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai ouvert plusieurs églises protestantes servant de refuges pour les immigrés de la Foi ayant subi des répressions dans leur pays ou simplement pour leur offrir l’hospitalité le temps de se remettre à flot. Lady Wyckham était venue se recueillir dans l’une d’entre elles et le destin voulu que je passe par là lors de sa prière.

Je glissais un regard à la jeune flamande à qui je souris chaleureusement. J’étais ravie d’avoir pu la rencontrer. Elle apportait un peu de fraicheur et de bonne volonté dans les tourments d’une Angleterre malade et gouvernée par la folie.

_Par ailleurs, c’est incroyable le nombre d’âmes errantes qui échouent dans mes églises, ces temps-ci... Enfin, au moins, le système fonctionne très bien, je ne m’en cache pas.

Même terriblement bien. Surtout lorsqu’on savait dans quel autre domaine mes refuges servaient. Et lorsque plusieurs protestants amères et vengeurs étaient réunis dans un lieu, à ruminer leur mauvais traitement, la peur et la haine, nous savions tous ce qui pouvait en sortir... Et ce n’était pas moi qui allait les décourager.

Un homme armée déboula près de la Reine. Instantanément, je me tendis et serrais plus fort la main de Richard. Après quelques messes basses, tout le monde se tut et Mary se redressa, toisant le peuple, les yeux fou et la bouche pincée en une fine ligne tordue. Les mots qui sortirent de sa bouche me laissèrent coite de stupeur. Déjà ? Les rebelles étaient déjà là ? Fascinant. On m’avait prévenue d’une attaque imminente, mais pas imminente à ce point. Si j’avais su, je ne serais pas descendue en ville. Tout cela promettait d’être beaucoup plus amusant que cette stupide pièce. Enfin, pour l’instant, il s’agissait de jouer la panique et de ne pas se faire tuer dans le tumulte.

Je choisis le moment des coups de feu pour faire exploser ma fausse surprise.

_Par tous les Saints ! Nous ne pouvons pas rester là. La Reine veut que nous la protégions ? Je vois mal comment je pourrais faire avec un accoutrement pareil, me plaignis-je en montrant ma robe. Nous ferions mieux de nous cacher, ils seront là d’une seconde à l’autre. Madame la Duchesse, Lord et Lady Wyckham, voulez-vous nous suivre ? Réquisitionnons un garde pour nous protéger le temps que nous trouvions un abri sûr.

Une fois en sûreté, avec un point de vu plongeant sur la scène, si possible, je pourrais me délecter du vrai spectacle. La victoire des protestants sur ces pourceaux d’Epicure de catholiques.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 29/08/2013

War is Coming.

30 janvier 1554. C’était le chaos et bien vite les tirs s’intensifièrent. Bientôt Mary fut sur son cheval, telle une guerrière prête à combattre, mais la guerre, elle ne la ferait pas, elle était femme, non homme. De sa monture, protégeait par sa garde et devant tous, elle donna ses ordres. La reine ordonna à ce qu’on disperse la foule, qu’on protège ses sujets, puis qu’on aille bouter l’ennemi. De ses paroles, elle encouragea les vaillants hommes à aller se battre, à protéger la ville de Londres et la couronne. Qui le ferait ? Que ferait son peuple dans cette situation ? Le regard de Mary se posa sur Robert Dudley, le traître qui était toujours en compagnie du garde masqué Jasper Riddle. Etait-ce un coup monté de la part de cette maudite famille Dudley ? Si c’était le cas, la reine les ferait tous pendre haut et court ! Riddle, de son côté, emmenait des hommes vers les portes, pour courageusement se battre. Mary le récompenserait plus tard pour sa bravoure. La jeune Anne Stafford qui était allée à la rencontre de son amie Anna Danford, demanda à l’apothicaire, si les hommes qui attaquaient, étaient les mêmes que ceux qu’elles avaient rencontré dans la forêt. Anna de son côté lui proposa de quitter la place. Ce qui était une sage décision. Anne Stanhope toujours aussi fidèle à elle-même resta neutre, aux grands désarrois de la reine, qui s’attendait à plus de réaction de sa part, pour voir si derrière ce beau visage se cachait une traîtresse. Catherine Willoughtby qui se trouvait à ses côtés feignit la panique. La reine méfiante la dévisagea quelques instants avant de prendre à nouveau la parole, voyant la peur gronder autour d’elle.

« Mes fidèles sujets, n’ayez crainte, Dieu est là et il nous protège. Cette révolte est un châtiment pour punir les traîtres, ces hérétiques qui ne respectent pas notre Seigneur. Réfugiez-vous dans la prière, protégez-vous dans nos lieux de prières, nos ennemis ne vous atteindront pas. » La reine se tourna alors vers les gardes qui se trouvaient à ses côtés. « Gardes ! Protégez votre reine et le peuple, soyez braves et vous serez récompensés. » Sur ces sages paroles la reine quitta la place et se dirigea droit vers le palais de Whitehall, pour diriger la contre-révolte. Elle laissa ses sujets face à ses sages conseils, sujets qui n’avaient que deux choix devant eux, se protéger ou se battre. Maintenant, ils sont désormais les acteurs de cette nouvelle pièce de théâtre.

♣ Information sur le jeu : Et vous voilà maintenant en cette année 1554, plus précisément fin janvier. Les hommes de Wyatt sont entrés dans Londres. Que va faire votre personnage? Quel camp va-t-il rejoindre? L'enjeu est là et vous devez prendre votre destin en main.
Pour ce deuxième tour, vous pouvez tous y assister, même les prisonniers de la Tour, et vous avez jusqu'au 12 janvier pour y répondre, vous pouvez y répondre plusieurs fois.

Sujet: Re: ❧ EVENT n°7 ♣ War is Coming.