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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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MessageSujet: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:30
William Stratton




" Une oeuvre d'art, c'est le moyen d'une âme "

TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦️ William Stratton
AGE ♦️ 25 ans
DATE DE NAISSANCE ♦️ 21 Janvier 1528
ORIGINE ♦️ Anglaise
SITUATION FAMILIALE ♦️ Célibataire
MÉTIER ♦️ Artiste peintre
GROUPE ♦️ Peuple
CRÉDITS ♦️ Tumblr

LE JOUEUR
PSEUDO ♦️ Nime
AGE ♦️ C'est un secret What a Face
OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦️ Sur le Titanic. Je suis un des membres de Gota.
TON AVATAR ♦️ Gaspard Ulliel
VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦️ Fictif. Il sort tout droit de mon petit cerveau.
VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦️ C'est gentil mais ça ira, je pense Smile



Audience devant la reine.


QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦️
Juin 1534. La proclamation du Roi me tomba dessus comme un coup de massue. Henry VIII s'arrogeait le rôle de leader spirituel de tout un peuple, le mien, l'imposait à l'Eglise, s'attribuant les bénéfices de tous les monastères. Quelle aberration ! Un Roi se donnait une suprématie qui découlait de son bon vouloir et non de la volonté divine par le biais de la parole de son pape, représentant de Dieu sur terre. Elevé par deux fervents catholiques, je me réjouis de la mort d'Ann Boleyn que j'exécrai. Sa brutale disparition éloigna pour un temps les factions protestantes qu'elle tolérait au sein de sa Cour, ramenant Henry VIII dans le giron du catholicisme au printemps 1539. Je pouvais respirer mais le règne bref de son fils Edouard VII, élevé dans la foi protestante me poussa à vivre ma foi dans la discrétion et la prudence. Le protestantisme se montra au grand jour, arrogant et liberticide.Je pris peur, non pour moi mais pour mes amis, de modeste condition comme la mienne et bien peu de choses face à un pouvoir autocratique et tout-puissant. Mais mon inquiétude fut de courte durée. Le règne d'Edouard VII ne dura guère, pas plus que celui de Jane Grey, surnommée la reine des neuf jours. Mary Tudor est désormais reine d'Angleterre et ma sérénité est revenue. Ma foi est intacte. Mon désir de me conformer à ses préceptes et ses célébrations est plus tenace qu'il ne l'a jamais été.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦️
Le mal ne porte pas le visage de Mary Tudor. On la dit cruelle, sanguinaire et sans coeur. C'est oublier un peu vite que la nouvelle reine a été, en des temps jadis, une princesse malheureuse, trop tôt séparée d'une mère aimante, considérée comme la bâtarde dès l'union de son père avec Ann Boleyn. Il faut avoir des émotions pour souffrir. Mary n'est pas différente en cela des autres jeunes femmes anglaises mais elle saura se montrer déterminée pour imposer des réformes religieuses dont le pays a besoin. Je suis persuadé que Mary Tudor sera une grande souveraine. L'admiration que je lui porte pour son courage, son caractère très affirmé, sa résistance face au traitement qui lui a été fait, parlant d'elle comme d'une bâtarde me pousse à croire en elle, aveuglément, obstinément. Je ne suis pas le seul car j'ai pu constater à quel point le peuple l'aimait et l'acclamait. Elle n'a jamais baissé les bras, conservant en son coeur la religion de ses ancêtres. La fille de Catherine d'Aragon, comme sa mère, porte en elle la véritable religion, la seule qui convienne, celle que je respecte et en laquelle je crois. Elle est l'espoir de tout un pays et la reine que j'attendais. Longue vie à la Reine ! Longue vie à Mary Tudor !


QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦️
L'Histoire, la grande, la belle Histoire, faite de glorieux faits d'armes, de complots et de mariages, de drames et de guerres ne saurait exister sans les inévitables drames humains avec lesquels nous autres, contemporains, devons nous battre tous les jours. Cependant, la dimension historique les revêt d'un voile mystérieux et incroyable . Jane Grey, petite-nièce d'Henry VIII n'était pas une ambitieuse, dévorée par le désir d'être reine. Je ne peux imaginer qu'une enfant à peine sortie de l'adolescence ait vraiment réalisé ni désiré le destin qu'Edouard VII lui a fait jouer. Le souci du monarque de ne pas laisser retomber l'Angleterre en des mains catholiques à sa mort l'a propulsé sur un trône d'Angleterre, trop grand pour la fille aînée du duc de Suffolk. Edouard VII, le jeune souverain malade et sur le point de rendre l'âme en a fait une reine, en la nommant explicitement sur son testament. Mais elle, que désirait-elle vraiment ? Régner par ambition, écraser les rébellions des âmes catholiques, déterminées à supprimer l'hérésie que constitue le protestantisme ? Je ne le pense pas, personnellement. Je n'ai nulle haine contre cette pauvre Jane Grey. Juste une incommensurable pitié pour la jeune fille, écrasée par le poids de l'histoire.


AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦️
Grâce à Dieu, je n'ai plus à me cacher pour vivre la célébration de ma foi. L'Angleterre a une nouvelle reine, fervente catholique et déterminée à rétablir la religion de sa mère, Catherine d'Aragon. Mon coeur se réjouit à la pensée qu'elle va rétablir la religion catholique comme la seule qui importe, la seule convenable. Je puis dès lors, sortir de l'ombre, maintenant que Mary est devenue Reine d'Angleterre. Mon âme est enfin délivrée du poids du secret et de la peur. On ne devrait pas se cacher pour vivre selon ses préceptes, quels qu'ils puissent être. Je me sens libre, libre de faire le signe de la croix, libre d'assister à des messes avec un prêtre revêtu de ses habits sacerdotaux, hors le surplis. Les interdictions de cérémonies religieuses, la destruction scandaleuse des vitraux et des images pieuses dans les églises me révulsèrent au plus haut point. La religion protestante ne les admettant pas, il leur parut simple de les détruire. Cette décision brutale me brisa le coeur. J'avais l'impression que tout partait en fumée, ma foi, mon âme de croyant, ma tolérance, jusqu'à l'idée de l'être humain qui m'apparut dans toute sa laideur.




Dernière édition par William Stratton le Ven 22 Mar - 17:58, édité 26 fois
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:32
Un dimanche à la campagne


NUL NE PEUT SE SENTIR A LA FOIS RESPONSABLE ET DESESPERE


" Je tuerai mes enfants pour ne pas avoir à souffrir de devoir les remettre entre des mains plus cruelles. "

J'ai longtemps pensé que la campagne offrait de nombreuses possibilités que n'offrait pas la ville. La liberté de vivre à sa façon, sans entraves et délesté des pesants soucis d'une éducation de prince en faisait partie. La simplicité d'un bonheur fugace alliée à la satisfaction de modestes plaisirs, le don généreux d'un sourire sans arrière-pensée, un mot affectueux offert par une tendresse toute maternelle me rendait heureux, simplement heureux. Je ne vins pas au monde par un jour de printemps ensoleillé . Les cloches de tout un pays ne sonnèrent pas de joie à l'annonce de la naissance de l'enfant mâle que j'étais. Je ne représentais que peu de choses, si ce n'est le bonheur d'une femme épuisée mais éperdue de reconnaissance envers le Seigneur. Mon père ne vit probablement en moi ce fameux 21 Janvier de l'an 1528 qu'un soutien pour ses vieux jours, deux bras musclés en devenir, capables de l'épauler dans l'accomplissement effréné de ses tâches quotidiennes. Mais enfin, son regard brillant témoignait également d'une fierté toute masculine d'avoir su et pu engendré un enfant mâle quand les Rois eux-mêmes n'y parvenaient pas. Un sourire n'est pas de trop sur le visage d'un père quand la vie ne vous a pas souri, que le destin ne vous a pas favorisé et que vous n'êtes né ni duc, ni comte mais seulement William. Voilà ce que j'étais, William Stratton, rien de plus mais rien de moins et cela me suffisait bien. Je crois que cela convenait aussi à mes parents, James et Elisabeth Stratton.

Modestes mais sans toucher à cette pauvreté qui vous rend vieux et malades avant l'heure, résignés et sans entrain, sans projets ni envies, mes deux frères aînés et moi n'étions pas pour autant déterminés à nous laisser dévorer par le poids du fatalisme et de notre condition sociale. James Junior et Andrew Stratton avaient déjà mis un pied audacieux dans cette adolescence trépidante et pleine de promesses quand je vivais encore dans mon berceau fait de bois et d'illusions. Les jeunes filles de la région leur faisaient entrevoir en riant qu'il existait une autre vie en dehors des éreintantes moissons et des bêtes à rentrer au bercail. Il y avait la découverte de l'autre, les premiers émois, le baiser qui vous émoustille et vous donne la fallacieuse certitude d'embrasser le monde. Mon père était régisseur d'un domaine dans le comté de Bedfordshire, appartenant à un comte n'ayant aucune prise avec l'histoire. Il ne tenait pas de rang à la Cour, n'y ayant pas été convié et s'en trouvant fort bien. La durée de vie y était fort brève, à ce qu'on racontait. Plaire ou déplaire au souverain Henry VIII était une tâche si hasardeuse et provisoire que le comte de Willey préférât une santé florissante à une exécution sanglante et éclatante. Sa mort ne serait un spectacle pour personne. Ainsi en avait-il décidé, justifiant sa décision et son désir de rester en vie en citant la devise du comté de Bedford dont dépendait ses terres : sois constant. Il menait une existence paisible mais non dénuée d'amusements, de fêtes organisées par les riches et nobles châtelains du comté jusqu'au bout de la nuit. Sans délaisser pour autant son domaine, le comte laissait James Stratton agir à sa façon, ayant une confiance extrême en cet homme intègre, peu rétif aux longues journées de travail, courageux et peu bavard. James Stratton représentait le régisseur parfait, sobre, endurant et fort peu disert.

Mère était lingère chez le comte de Willey et ne déméritait pas, ne trouvant pour seul divertissement que ses rendez-vous au lavoir du village de Podington. Là, tout en satisfaisant aux tâches qu'une mère de famille se doit d'accomplir sans passer pour une souillon, elle prenait plaisir à converser et rire avec ses comparses du nettoyage intransigeant et brutal. Toutes ces femmes, jeunes ou vieilles, ivres de fatigue, abruties de travail et usées par des grossesses à répétition trouvaient un réconfort dans ces rires bruyants, ces confessions intimes exprimées à haute voix. Il n'y avait de conversation qui ne prêtât à rire, sans doute parce que ce moment était la seule bouffée d'air frais de leur univers, fait de sacrifices et de moments de peine. Aussi y parlait-on aussi bien d'un mari infidèle que d'un roi inapte à concevoir un fils et l'un comme l'autre était cause de moqueries et de rires incontrôlables. Le pathétique d'une vie de dur labeur se joignant à une tentative désespérée de noyer ses soucis dans la diffusion au loin d'éclats, voix et rires confondus. Je le sais parce que j'y étais. Je le sais parce que je les voyais rire du haut de mes cinq ans et que je me rendis compte que les femmes n'avaient que peu de choses à envier au monde impertinent et méchant des hommes. Je ne comprenais pas tout ce qu'il s'y disait mais Mère ne savait que faire de moi, étant trop petit pour travailler. Alors, elle m'emmenait partout où elle se rendait. Nous étions trop pauvres pour prétendre à une éducation mais pas assez pour ne pas le regretter. Le monde autour de moi m'émerveillait et j'aurais voulu le serrer dans mes petites mains afin de l'emprisonner par des mots, des regards ou de petits dessins. Je m'agenouillais alors et tandis que les lavandières s'étourdissaient de commérages, oubliant jusqu'à ma présence, je prenais alors un morceau de pierre blanche et marquais sur le sol la silhouette du soleil, les douces courbes des vallons qui m'encerclaient, l'apparente sensualité d'une jeune femme. Le dessin était grossier et enfantin mais enfin, il témoignait déjà de mon désir de représenter la vie à ma manière.

***

- Andrew, tu viens jouer avec moi ? Je m'ennuie tout seul.

- Tout à l'heure, William. Je suis occupé.

- Viens, Andrew. Je m'ennuie.

- Laisse-moi tranquille, William.

- Mais....

- Plus tard, petit frère. Tu vois bien que je discute avec Père. Tout à l'heure, c'est promis.

- Tu dis toujours ça. Et puis, tu ne viens jamais.

Que pouvait-il bien y avoir de plus important qu'un jeu en plein air, profitant du chaud soleil de ce mois de juin 1533 ? J'avançais une lèvre boudeuse, observant mon préféré, Andrew, mon frère qui cédait toujours face à mes caprices. Mais pas cette fois. Non, cette fois, Andrew Stratton, dévoué et attentionné frère s'était mué en fils obéissant. Père voulait lui parler. Il venait de rejoindre James Junior dans la pièce qui nous servait de salle à vivre. Père y était déjà. Curieux, je voulus rester mais Mère m'en empêcha, me prenant la main et d'une démarche autoritaire, m'entraîna à l'extérieur.

- Mère, pourquoi ne puis-je pas écouter ?

- Ce sont là, affaires de grandes personnes. Des évènements graves se sont produits. Tu n'y entendrais rien. Des décisions doivent être prises au sein de notre famille et un petit garçon de cinq ans ne saurait …..

- Des … décisions ?

Je pris peur à l'idée que notre quotidien, si insignifiant soit-il, allait être bousculé. Un enfant n'aime guère les bouleversements ni les émotions fortes. Je croyais que le monde resterait le même pour que j'aie le temps de le dépeindre. Je croyais qu'il ne changerait pas parce que j'y étais et que mon bonheur importait plus que tout autre chose. Mais j'avais tort. Le pouvoir d'un enfant n'est rien comparé aux exigences d'un Roi.

- Tes frères vont s'en aller . Ton père est en train de leur annoncer qu'ils doivent partir.

- Mais pourquoi ? Ils ont été méchants ?

- Non, William, tes frères ont le coeur pur et n'ont rien fait de mal. Rien dont ils doivent avoir honte.

- Ils vont rester alors, Mère ?

- Non, ce serait pure folie. Prépare-toi à leur faire tes adieux. Dieu seul sait quand tu les reverras.

Elisabeth Stratton se leva, son coeur de mère dévasté par ce qui venait de se passer. Elle se dirigea pesamment vers la maison afin de préparer des victuailles pour que ses deux aînés puissent se restaurer pendant un voyage qui s'annonçait long et périlleux. Je restai là, assis sur la petite guérite en pierre, l'air interdit. Mon coeur bondit dans ma poitrine. Ce n'était pas possible. Mon univers basculait et je ne savais que faire . Peut-être avait-on voulu me punir parce que j'avais réclamé des jeux par égoïsme et caprice. Oui, ce ne pouvait être que cela. Je souris, rassuré. J'irai parler à Père et lui promettre que je ne recommencerais plus. Je lui demanderais pardon et mes frères me seraient rendus. Oui, c'est cela qu'il me fallait faire. Père ne pourrait pas me dire non. Je me levais bien décidé à sauver le petit univers dans lequel mes certitudes d'enfant qui faisaient office de lois me protègeraient quoi qu'il advienne.

***

Rien n'y fit. Ni pleurs, ni supplications, ni promesses d'un comportement exemplaire, dénué de tout caprice. Père se montra inflexible. James Junior et Andrew m'abandonnèrent par une douce nuit de juin . Mais la séparation n'avait rien d'agréable, elle fut terrible et traumatisante. Je hurlai, m'accrochant aux jambes d'Andrew pour l'empêcher de me laisser tout seul. Je l'implorai de ne pas partir ou de m'emmener avec lui. Mes pleurs s'entrecoupaient de hoquets dans la voix, de reniflements et de cris suraigus. Père dut m'arracher aux jambes de mon frère et me retenir de ses bras fermes afin de laisser ses aînés prendre la route. Le temps était compté, ne cessait-il de répéter. Je ne comprenais rien sauf que je sombrai dans la détresse la plus noire. Andrew se retourna et me regarda une dernière fois, malheureux et désolé de me faire souffrir. James Junior l'entraîna au loin. Père n'avait pas voulu céder et je le détestais pour cela. Je me débattis entre ses bras, le maudissant. Puis, n'y tenant plus, accablé de chagrin et éreinté par la crise de nerfs qui venait de me secouer, je sombrai dans un noir cauchemar et perdis connaissance dans les bras de mon père. Ce n'est que bien plus tard que je compris le sacrifice qu'il avait accompli. Le Roi d'Angleterre, Henry VIII avait défié l'Eglise et le pape, créant sa propre religion dont il se déclara le leader incontesté à défaut d'être incontestable. Les monastères furent fermés et les biens ecclésiastiques réquisitionnés. Un vent de protestantisme soufflait sur la cour, aidé par des factions protégées par la reine, Ann Boleyn. La religion protestante condamnant les images pieuses, des églises furent dépouillées de leurs saintes reliques. Un soir, après avoir bu plus que de raison, James Junior et Andrew, accompagnés de quelques amis se rendirent dans une église afin d'y dérober de magnifiques vitraux. Leur intention était de les préserver et de les conserver dans l'attente que le vent de folie religieuse du pays ne se calme. Mais ils avaient été dénoncés par un de leurs camarades. Craignant de justes représailles, le pauvre garçon, assailli par les doutes, avait tout avoué et échangé son salut contre une liste de noms. Je compris quand j'appris toute l'histoire que Père n'avait pas eu le choix, envoyant ses fils rejoindre la France puis descendre jusqu'à la très catholique Rome. Qui sait, peut-être aurais-je le bonheur de les retrouver un jour, si Dieu le veut.













Dernière édition par William Stratton le Ven 22 Mar - 18:47, édité 17 fois
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:33
La leçon de choses


L'OEUVRE D'ART EST UN ARRÊT DU TEMPS

"L’acte de peindre et de dessiner exige une telle obéissance qu’il devient hypnose, qu’il nous arrache de notre personne au point que le temps et le monde qui nous entoure n’existent plus. "

Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent. Le regard de l'être humain, subjectif, indécis, fragile, parfois trompé, souvent mystifié, reproduit selon son coeur et ses émotions. J'avais été aveuglé par mon âge, l'amour que mes frères m'inspiraient, la crainte de mon père et je n'avais pas vu, pas compris que James Stratton était un homme de bien et un père responsable. Pourquoi faut-il toujours attendre de perdre ceux que l'on aime pour en ressentir l'effroyable absence ? Père tomba malade, gravement, irrémédiablement . La fièvre, malsaine et tenace, l'emporta en cinq jours. Six ans avaient passé depuis que mes frères avaient quitté l'Angleterre, poussés par une nécessité royale. Je portais mes onze ans avec cette négligence et cette insouciance qui vous rend tout, joyeux et sans conséquences. Hélas, la mort de mon père priva notre famille d'un soutien essentiel. Mère ne pouvait s'occuper de moi, luttant pour sa propre sauvegarde. Lingère chez le comte de Willey depuis plus de dix ans, Elisabeth Stratton en avait été chassée au lendemain de la fuite de ses deux fils. Une mère de criminels, voleurs notoires de reliques ne pouvait escompter rester au service d'un comte. Elle dut retourner dans les champs et faire les moissons, garder les bêtes de monsieur le Comte. Car si elle n'était plus assez bonne pour s'occuper de son linge, elle l'était bien assez pour trimer au grand air, de l'aube au crépuscule et rentrer à la nuit tombée, éreintée, tellement épuisée qu'elle n'avait plus le courage de sourire, excepté quand elle croisait mon regard. Je savais que le temps béni vivait ses dernières heures et qu'il me faudrait bien vite la suivre sur les terres de monsieur le comte afin de gagner de quoi nous faire vivre, ma mère et moi. Pourtant, les jours de fête, Elisabeth Stratton prenait le soin de revêtir sa plus jolie robe, de réunir ses longs cheveux noirs en un chignon catalan et de m'emmener à l'église.

Ann Boleyn décapitée, Henry VIII retourna vite dans le giron de l'église catholique sans se démettre pour autant de son nouveau rôle de leader spirituel ni de ses revenus ecclésiastiques. Mais enfin, il avait toujours été un fervent catholique. J'étais heureux que mon église me reste ouverte et accueillante car dès que Mère me le permettait, je fonçais dans ce lieu de culte admirer les magnifiques vitraux qui transposaient la lumière en des milliers de feux colorés. Je restais des heures à fixer les tableaux des saints, guettant un détail que j'aurais été le seul à apercevoir, juger du mélange des couleurs, de la finesse des traits d'un visage ou de cette subtile association du clair obscur. Tout me fascinait, la peinture, la grâce qui s'en dégageait, la violence aussi.

- Tu es encore là, William ?

Je me retournai et adressai un sourire joyeux au père John Parvis. Le prêtre était débonnaire et me laissait totalement libre de mes allées et venues au sein de son église. J'imaginais sans problème qu'un enfant de onze ans, planté devant les fresques peintes ou les tableaux des apôtres pouvait indisposer les fidèles, venus se recueillir. Mais le père Parvis m'avait vu naître et connaissait mon entêtement. Rien ne m'aurait fait décamper, pas même le froid qui me saisissait quand il me transperçait le corps, le coeur bien au chaud pourtant dans la passion qui m'animait. La peinture.

- Regardez, mon Père, il y a du merveilleux dans chaque détail. Regardez le petit personnage derrière Saint Pierre. On n'y prend pas garde mais à y regarder de plus près, il représente avec son regard porté sur Saint Pierre, fait de respect et de commisération, le jugement de Dieu.

John Parrish se mit à rire en observant William. Son enthousiasme, ses yeux brillants, ses mains qui s'agitaient comme pour accompagner ses propos étaient si touchants et rares chez un garçon de cet âge.

- Tu as parlé à ta mère, William ?

- Oh oui, mon Père. Vous pensez bien que je n'ai guère attendu avant de lui parler de votre proposition. Elle a dit oui mais à condition que je continue à m'occuper des bêtes avec elle. Elle a dit oui, mon père.

William Stratton fit le tour de l'autel en sautillant de joie. John Parrish réprima un regard réprobateur et laissa passer avec bienveillance ce bref accès de joie. Il savait que l'adolescent n'avait pas été épargné par la vie.

- Donc, nous sommes bien d'accord ? Tu ne seras pas payé, William. Mais je t'apprendrais à lire, écrire, compter. Et tu auras tout le papier que tu veux pour dessiner. Cela te convient ?

- Oui, mon Père. Cela me convient. Je ne vous décevrai pas. Je suis courageux et mes bras ne demandent qu'à vous soulager. Je suis si heureux de pouvoir apprendre à vos côtés.

L'âge et les rhumatismes du prêtre ne lui permettaient plus de faire certains gestes de la vie quotidienne. Ses bras réagissaient de moins en moins face à l'avancée de sa maladie. Jeter une bûche dans le brasier de la cheminée pour que le prêtre puisse préparer son sermon dans un certain confort, l'aider à revêtir ses vêtements sacerdotaux, porter le ciboire à sa place, lui préparer son repas de l'après-messe, nécessitaient désormais des bras plus vigoureux et à moindre frais. William ne demandait qu'à apprendre à lire, écrire et avait soif de connaissances. Ses mains réclamaient à toute force un crayon noir et une feuille pour jeter sur le papier ses dessins. Il se plantait devant les reliques saintes avec l'attirail que lui avait offert le prêtre et tentait de les reproduire. Oui, William Stratton serait heureux ici chaque dimanche, tout en travaillant et veillant sur sa mère durant le reste de la semaine.

***

L'année 1544 incarna la fin de mon innocence et de mes protections. Un certain dimanche de janvier, le père Parrish me confia ses inquiétudes alors que je le revêtais de son surplis peu avant la célébration de la messe dominicale. Il m'informa que le 14 janvier, le parlement anglais s'était réuni afin de voter l'acte de succession du roi Henry VIII. Par décision royale, la princesse Elisabeth, élevée dans la religion protestante, fille d'Ann Boleyn était rétablie dans ses droits à succession. Elisabeth Tudor était amenée à régner si d'aventure son demi-frère Edouard et sa demi-soeur Mary n'étaient plus en mesure de monter sur le trône. John Parrish était inquiet de voir le protestantisme s'imposer comme religion nationale. Il avait beau dire qu'il ne serait plus là pour en constater les effets pernicieux, John s'inquiétait pour ses ouailles. On disait Edouard de constitution malingre et qui sait ce qui pourrait arriver à Mary. Nous n'en parlâmes plus. Puis Mère fut victime de crampes à l'estomac, de vomissements et la fièvre apparut. Elle s'alita et tint deux semaines pour s'en aller rejoindre son époux, me laissant seul désormais, livré à moi-même et à mes ambitions. J'avais quatorze ans et ne voulais pas rester un simple paysan. Je m'étais réfugié dans un autre univers, fait de touches de couleur parsemées sur une grande toile blanche, de sujets divins représentés par des visages humains, d'une sensibilité artistique qui n'était pas encore mienne mais qui m'enthousiasmait. John Parrish m'avait appris à lire, écrire, compter. Il m'avait enseigné l'art du divin, présent selon lui dans chaque oeuvre d'art, m'avait démontré qu'un artiste n'existait que par le regard qu'il portait sur les choses de la vie, recommandé de ne pas désacraliser par ma peinture la conception que j'avais de Dieu et de sa bonté . Il voulut que je parte, je ne pouvais l'abandonner. Le temps lui était compté, le mien ne demandait qu'à être converti en longues heures d'apprentissage. Je n'osais pas le quitter, alors il se fâcha. Il ne voulait pas que je le vois mourir de cette façon humiliante et terriblement humaine . La souffrance n'est pas un spectacle, William me répéta-t-il. Alors, résigné, triste mais plein de cette vie qui déjà l'abandonnait, lui, l'homme de Dieu, je réunis le peu d'affaires qui me restait, accepta avec réticence l'argent qu'il me donna mais prit avec joie la lettre de recommandation pour un vicaire milanais, Giovanni Cardicelli. Il me fallait aller en Italie si je voulais vivre de mon art. Il me fallait tout apprendre pour ne plus rien savoir et laisser mes émotions se laisser glisser sur la toile sans intention particulière. Les commandes de peinture en ce temps-là étaient encore à majorité religieuse et le cardinal Cardicelli avait dans ces relations un certain maître Balducci, réputé et apprécié, qui tenait un atelier de peinture à Milan.

***

Je débarquais sur le sol italien en septembre 1544. J'avais 16 ans et des rêves plein la tête. En posant le pied dans la péninsule, je ne pus m'empêcher de penser à Andrew et James. Où étaient-ils ? Que faisaient-ils ? Etaient-ils en vie ? Les reverrais-je un jour, peut-être au détour d'un ruelle à Venise ou en plein coeur de cette Florence ensorcelante et divine ? Berceau de la Renaissance, l'art florentin devait m'y conduire tôt ou tard. Pour l'heure, c'est dans une rue obscure de Milan que mes pas balbutiants d'artiste me conduisirent. Alors qu'Henry VIII envahissait la France et se saisissait de Bologne, je tentais d'oublier mon pays et ses bouleversements religieux en me concentrant sur mon éducation artistique. Le soleil était toujours au rendez-vous et les jeunes italiennes fort jolies. J'avais de quoi me réjouir dans la plénitude de mes seize ans. L'atelier de Maître Balducci ne payait pas de mine, tapi dans une petite rue sans prétention. On n'y faisait que peu d'affaires, l'atmosphère n'y était pas propice. Les commerçants qui y vivaient, travaillaient sans relâche et luttaient pour survivre. Une ville sublime dissimule parfois en son sein des méandres tristes et insoupçonnés. Mais l'apparence modeste et la vétusté d'un atelier d'artiste ne refroidirent pas mon excitation. Je fis mieux que rester sur le seuil de la porte, nullement désappointé. J'y entrai, me présentant au maître. Il me fit attendre pour s'occuper d'une commande que l'Eglise venait de lui faire. Je ne m'en formalisai pas, me familiarisant avec l'endroit et ses curieux habitants. Mes yeux ne savaient où se poser, partagé entre le désir de suivre Maître Balducci d'un regard émerveillé, aller d'un projet à un autre, corrigeant un trait de crayon ici, sermonnant là un de ses élèves sur l'amateurisme de son travail, bougeant, remuant, soufflant, courant d'un dessin à une peinture, se hissant avec difficulté sur l'escabeau de bois afin d'atteindre le visage de la Vierge Marie pour y apposer un trait de douceur, une couleur plus appuyée sur la bouche, un regard plus voilé, effaçant un peu du noir qu'il venait d'y mettre.

- Bartlett ?

Le maître m'appelait et je me précipitai à sa rencontre. Il était penché sur une table en bois vermoulu et signait un document qu'il remit à un jeune étudiant. Puis il se retourna lentement comme si mon temps n'avait aucune importance, comme si ses seuls désirs comptaient. Je savais que je devrai faire preuve de beaucoup d'humilité. Mais au final, tout l'enseignement et les richesses artistiques que j'allais en retirer valaient bien que j'en oublie jusqu'à mes propres besoins.

- Oui, Maître.

- William Bartlett, c'est bien ton nom ?

- Oui, maître.

- Tu as amené ta lettre de recommandation ?

Je lui tendis la lettre que le père Parrish avait eu la bonté d'écrire , me recommandant auprès du vicaire Luigi Cardicelli. J'y avais trouvé un travail de secrétaire au vicariat et il ne me restait plus qu'à combler mon temps libre des leçons d'un maître du dessin et de la peinture. Maître Balducci la lut attentivement puis m'examina de la tête aux pieds, comme s'il voulait jauger mon aptitude au travail.

- Le vicaire m'a parlé de toi. Tu as de la chance qu'il ait connu le père Parrish lors d'un voyage en Angleterre. Monseigneur Cardicelli est un homme de Dieu et de bien. Il est toujours de bon et de sage conseil. Il m'a assuré de ton courage et de ton assiduité au travail. Laisse-moi te dire que le métier d'artiste peintre est dur, exigeant et qu'il te faudra faire preuve de beaucoup de patience. Donne tout ce que tu as, ton temps, ta jeunesse, ton talent et ta vie elle-même. La peinture doit être ta seule maîtresse. Tu verras, elle sera égoïste, impitoyable et volage. Mais toi, tu devras lui demeurer fidèle. Tu as compris ?

- Oui, maître. Je crois.

- Bien, tu viendras chaque soir après ton travail. Ne t'attends pas à dessiner tout de suite. Tu dois apprendre. Tu nettoieras mes pinceaux. Regarde-les bien. Respire-les. Ils finiront par te parler, t'expliquer pourquoi celui-ci ne convient pas pour les traits du visage, pourquoi les poils de celui-là sont hérissés . Rien n'est le produit du hasard. Tu crois sûrement que la peinture n'est que le reflet de tes émotions. Tu te trompes. Mais laissons cela. Je n'ai pas le temps aujourd'hui de te consacrer davantage de temps. Reviens demain soir.

-Oui, maître. A demain.

Je quittai l'atelier, le coeur en fête et me retrouvai dans la rue. Le soleil n'était plus à son zénith et commençait à décliner. La rue était peu fréquentée à cette heure de la journée. Aussi, je ne m'attardai point et rejoignit le petit logis que le vicaire m'avait trouvé chez un de ses fidèles, proche de l'église où il officiait. Maître Balducci m'avait dit de revenir demain. Oui, demain. Mon existence, la seule, la vraie, l'exaltante vie de William Bartlett allait pouvoir commencer.

 






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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:33
La maturité de l'artiste



"L'artiste ne crée pas la beauté. Il enlève ce qui la cache".


" J'imaginais la peinture se mettant à saigner. Blessée de la manière dont les gens peuvent être blessés. Pour moi la peinture devenait une personne avec des sentiments et des sensations. »

1547. Trois années avaient passé au cours de lesquelles ma formation de jeune artiste avait été âpre parfois, souvent joyeuse mais exaltante, toujours. Je m'étais avec le temps, familiarisé avec les différentes approches du dessin, initié aux rudiments de la peinture, timidement, gauchement et parfois impatiemment. Maître Balducci après m'avoir jaugé, m'avait confié des copies de dessins afin d'évaluer mon coup de crayon. Il m'avait fallu près de six mois avant qu'il ne regardât une de mes copies sans avoir envie de la déchirer. Fort heureusement, ce n'étaient que des exercices d'école. Pendant ce temps-là, je continuais à lui nettoyer ses pinceaux, vider l'eau stagnante du vieux pot où ses pinceaux trempaient leurs poils colorés pour les remplacer par une eau vive et claire. Ah comme il me plaisait alors de voir ces artistiques pinceaux, prolongements de la main d'un artiste se diluer dans l'eau translucide. J'apprenais de cela aussi.

- Tu dois t'en aller, William.

- Mais, Maître.....

- Tu es prêt. Tu l'étais déjà à l'automne dernier mais j'ai voulu te garder parce que ton talent est là, palpable et que je l'ai laissé s'épanouir dans un cadre fraternel et protégé. Mais l'art ne se nourrit pas que de tendresse et d'amitié, pas si tu souhaites que tes oeuvres suscitent l'admiration. Ose, affronte et peinds. Tu connais ma philosophie.

Je m'étais construit une vie à Milan et l'abandonner pour partir affronter le danger m'étais pénible. J'y avais mes amis, Paolo Savadori et Gian Maria Credi, deux jeunes peintres que j'avais rencontré dans une taverne proche de l'atelier. C'est ici à la taverne La Cantarella que beaucoup d'artistes se réunissaient et refaisaient le monde de l'art. C'est là que j'avais aimé pour la première fois, en croisant le regard de Giulia Cardamone, la jeune serveuse. Depuis, nombre de femmes avaient croisé ma route et partagé mes nuits. C'est là aussi que j'avais appris des lèvres de Gian Maria la mort du roi d'Angleterre. Henry VIII avait rendu son âme au Seigneur le 28 janvier cette même année et avait abandonné son royaume aux mains d'un enfant de neuf ans. Cambridge et ses hommes érudits avaient rempli l'esprit du garçon et de sa jeune soeur Elisabeth de sombres pensées et rempli leur coeur de cette foi protestante qui me faisait craindre le retour à une politique religieuse liberticide. Edward venait de fêter ses dix ans et un jour viendrait, proche et regrettable où le pouvoir serait entre ses seules mains. Qu'adviendrait-il alors de son peuple, de ses hommes d'église, de ses artistes et de ses intellectuels qui prônaient une autre politique ? Un séjour à la Tour de Londres, une tête éberluée, détachée du tronc qui constituait un corps d'homme avec ses passions, ses pulsions, des yeux où se lisait la dernière émotion, cette peur panique de mourir, cette envie insensée de retarder d'une petite et misérable seconde l'inéluctable dénouement ? Pourquoi fallait-il donc que je rentre dans ce pays qui contraindrait ma liberté d'artiste et réfrénerait mon imagination ? Comment pouvais-je escompter remplir une toile blanche de mes émotions et de ma palette de couleurs, représenter la vie, dépeindre la mort si plus rien n'avait de sens, si ma vie elle-même était l'enjeu d'une haine tenace et l'objet d'un procès religieux ? Ma mort ne serait pas un spectacle, avait dit le père Parrish. La mienne ne serait pas la victoire d'un autre. Seulement la fin de quelque chose.

- Tu as une tâche à accomplir. Tu es courageux, William Stratton. Il te faut à présent trouver ton chemin tout seul. Tant de possibilités s'offrent à toi, William. Rentre chez toi.

***
Le sol du pays qui m'avait vu naître me parut bien instable, comparé à mes pas joyeux quand je franchissais les Alpes, trois années auparavant pour me plonger dans le monde artistique, merveilleusement travaillé, héritage de cette renaissance italienne. La réalité des bouleversements politiques et religieux, la tristesse de dire adieu à mes amis, mes amours et maître Balducci, un homme bourru et intransigeant avec son art mais non dénué de cette bonhommie qui nous le faisait aimer. Il n'y avait pas un de ses élèves qui ne fût dupe de son apparente rudesse. Si Maître Balducci vouait sa vie à la peinture, il n'en délaissait pas pour autant son dur métier d'enseignant. Nous nous retrouvions à la taverne et nous amusions à le singer avec cette reconnaissance et cette absence de méchanceté qui trahissait notre tendresse pour le vieil homme. Ce n'était qu'un jeu, pas une vengeance. Nous étions jeunes et insouciants, nous avions besoin de cette activité ironique avant de la noyer dans quelque bouteille de vin italien. Comme tout cela allait me manquer. Je n'avais plus de famille dans cette Angleterre devenue protestante. Je n'avais plus d'amis, pas de protecteur et mes amours étaient lettre morte depuis que Caterina Salviati m'avait délaissé pour quelque jeune impudent sicilien. J'avais beaucoup peint cette mélancolie, ce sentiment de trahison en travestissant mes personnages féminins de quelques traits acerbes. Un sourire grimaçant, un visage de femme resté dans l'ombre comme par traitrise symbolisaient mes états d'âme à ce moment précis et je n'avais pu me résoudre à les laisser dans un pays qui ne me reverrait sans doute plus jamais. La jeune fille aux chiens resterait mon unique tableau italien. Je devais rentrer dans cet académisme anglais qui ferait de mes peintures des portraits de personnages au regard grave, le port altier, le vêtement sobre, des paysages sombres, peu éclairés de cette lumière qui inondait le sol et la culture italienne, issue de la Renaissance, période faste et éclairée. Le conseil de Régence dirigeait le pays, le jeune prince s'en remettant à son oncle, Lord Seymour. Quant à moi, n'ayant en tête que mon ambition artistique, je résolus de m'installer à Londres.

***

L'année 1548 avait vu le vent de la révolte se lever dans une population en colère. L'économie allait mal, la société souffrait et l'église catholique tentait de survivre, étouffée par une vague de protestantisme forcené, soutenue par le conseil de Régence et par son prince Edouard qui imposèrent très vite la Bible comme autorité unique. Toute acquise désormais à la Réforme, l'Angleterre me faisait peur, interdisant, réprimant, punissant. Un artiste a besoin de cette liberté créatrice et de cette discrète nécessité de se sentir désiré, aimé et de ne pas servir à rien. L'incertitude de mon avenir dans un pays soumis à de nombreux changements affectèrent mes émotions, devenues fragiles et changeantes. Je fus choqué par cette incroyable destruction de vitraux et d'icônes siégeant dans les vieilles églises de pierre depuis des siècles, l'interdiction des rites catholiques me contraignant à vivre ma foi dans le plus grand secret. N'osant plus proposer mes services à des hommes d'église qui me dénonceraient pour catholicisme avéré, je me tournai donc vers les portraits d'hommes influents, riches et protecteurs. Je me mis à fréquenter les tavernes londoniennes, de celles qui se targuaient d'être le rendez-vous incontournable des artistes peintres à la mode. Je m'y fis des amis, étant d'un caractère à ne point rester dans l'ombre, souvent gai mais bavard en toutes circonstances. Il ne me déplaisait pas de me mêler furieusement à cette joyeuse bande de saltimbanques, parlant de tout, m'enivrant pour un rien, laissant des dessins gravés d'une manière sauvage et indélébile sur le bois vermoulu des tables au risque de me faire dénoncer mais y trouvant toujours une grande délectation.

***

John Pembrocke était mon meilleur ami depuis que j'étais retourné en Angleterre. Je l'avais rencontré à la taverne et nos discussions jusqu'au bout de la nuit, enveloppés dans notre griserie due à des excès de boisson avaient créé entre nous un lien indissoluble et puissant, plus impérieux que les liens du sang. L'alcool a cette vertu de forcer nos vérités, qu'elles soient plaisantes ou honteuses. John me connaissait mieux que me frères que je n'avais pas revu depuis leur fuite désespérée. Je n'en parlais jamais et John ne me posait pas de questions par pudeur et respect pour moi. Nous avions établi sans avoir besoin de les évoquer, quelques règles. Il avait une soeur jumelle Mary, fort jolie. Beaucoup de prétendants lui faisaient la cour et je m'étais juré de ne pas essayer de séduire cette jeune femme de vingt-deux ans, ne voyant dans le mariage que contrariétés et entraves. J'aurais fini par lui causer de la peine, habitué que j'étais à des liaisons sans lendemain, futiles et fugaces. Je crois qu'il m'en sût gré et notre relation, basée sur la confiance et le partage de notre seule passion, la peinture nous entraîna dans une amitié qui était appelée à durer. Il avait toujours de quoi me divertir, le récit de ses frasques amoureuses ou les derniers potins de la Cour ne me laissant jamais indifférent. John avait déjà ses entrées à la Cour, à cause d'une commande de tableaux d'un Lord anglais qui l'avait convié à la cour par une après-midi d'été afin de le remercier de son talent et de l'excellence de ses peintures. Un beau jour, il débarqua dans ma chambre sans y être convié comme il le faisait toujours.

- Tu es au courant William ?

- Je vais bien, merci John, de t'en préoccuper.

J'éclatai de rire après l'avoir convié à s'asseoir sur un sofa défraîchi.

- Je ne sais absolument pas ce que tu as en tête, John.

- Edward. On dit le Roi fort malade.

- Tu ne veux pas dire que....

- Il aurait fait établir son testament.

- Diantre ! La belle affaire.

- Idiot ! Il ne s'agit pas de cela.

- Et de quoi, alors, Monsieur "j'ai des yeux partout à la Cour" ?

- Il aurait nommé la jeune Grey comme la future reine d'Angleterre afin de ne pas nommer sa soeur Mary.

- Jane Grey ? Ce n'est qu'une enfant.

- Pas son mari, Lord Dudley. Sa régence pour le compte d'Edouard a dû lui monter à la tête. Il gouvernera par l'entremise de sa petite poupée.

***

J'avais cru qu'Edouard VI et son protestantisme forcené, dirigé par un conseil de régence qui soutenait sa foi ne serait qu'un mal nécessaire pour mieux se rendre compte de l'inanité d'une telle politique. J'avais espéré que la raison l'emporterait sur l'absurde réalité d'une Angleterre soumise à la Réforme. J'avais prié pour que le catholicisme reprenne une place légitime et que je puisse vivre en accord avec mes croyances religieuses, comme mes aïeuls l'avaient fait avant moi. Mais c'était trop demandé au destin. Le jeune Roi avait choisi pour son peuple, ordonné et avalisé par testament que son royaume restât sous obédience protestante, reniant son père et ses ancêtres Tudor. Il m'était douloureux d'assister à pareille trahison filiale et royale. Il m'était pénible de voir les droits de Mary Tudor bafoués de la sorte. J'avais placé tant d'espoirs en elle que je fus persuadé que la fin imminente et annoncée de son demi-frère, un adolescent malade et Roi d'Angleterre me rendrait le sourire et l'envie de peindre en toute liberté, animé par ce sentiment de sécurité qui m'était nécessaire pour libérer mon art. Pourtant, la déception amère me fit envisager qu'il me faudrait attendre encore de nombreuses et terribles années pour pouvoir me réjouir. Edouard avait couché la toute jeune Jane Grey sur son testament de souverain, l'intronisant déjà future reine d'Angleterre. Une autre enfant pour régner sur un Empire, de nouveaux errements religieux et la douceur d'une jeune fille de seize ans quand il fallait la poigne d'une femme au caractère affirmé pour mener son pays à la plus grande des gloires. Voilà ce qu'avait gagné l'Angleterre.

1553. John Pembrocke m'avait plongé dans la déprime et l'incertitude quand il m'avait annoncé le 6 Juillet, la nouvelle de la mort du Roi Edouard, encore mineur. Jane Grey serait nommée Reine d'Angleterre et sa jeunesse l'obligerait à s'entourer d'hommes à la Cour, protestants comme elle, qui ne manqueraient ni de maturité ni de cruauté pour satisfaire leurs ambitions et réprimer toute opposition au régime. Elle avait beau être cultivée, avoir étudié les langues anciennes, lu Platon et appris l'hébreu, rien n'y faisait. Elle était belle, pieuse et instruite. Elle avait l'excuse de la beauté et de la jeunesse mais le peuple ne lui en trouva aucune. J'avais pitié d'elle quand Londres la sifflait. Pourtant, elle aussi était une Tudor. Petite-fille de Marie, benjamine du roi Henry VII, son père, Charles Brandon, avait été le compagnon de jeux d'Henry VIII. Le peuple aurait pu voir avec bonheur réunis les liens du sang et du coeur. Jane Grey était liée à Henry VIII par bien des aspects de sa vie. Mais sans doute, le sang ne suffit pas à établir une Reine sur un trône. J'étais révulsé par l'infâme coup d'état fomenté par le premier duc de Northumberland, qui se trouvait à la tête du conseil privé de régence. Il persuada Edouard de nommer Jane Grey à la tête du royaume. Jane Grey ayant épousé son fils Guilford, le duc espérait le voir monter sur le trône et usa de sa bru comme d'une pauvre petite marionnette.

Ma souveraine, mon étendard, tous mes espoirs et mon ambition personnelle réunis en un seul nom, Mary Tudor força le destin et apparut à l'entrée de Londres, merveilleuse d'audace, à la tête d'une armée qu'elle avait su conquérir et persuader. Nous étions, John Pembrocke et moi, déterminés à voir le spectacle de son entrée dans la capitale. Aussi, nous nous étions levés aux aurores pour trouver des places de choix afin de l'acclamer. Le jour était historique et mon bonheur inoubliable. Je voulais être là, par fidélité, par hommage et par engagement. Je voulais être vu, fou de bonheur, exalté et admiratif. Qui sait, peut-être ferait-elle attention à moi ? Jeune homme aux cheveux sombres, le regard bleu pétillant, ma silhouette longiligne, le chapeau à la main par déférence, j'espérai bien faire un effet, destiné non pas à me faire aimer d'elle mais susciter assez d'intérêt pour être accepté à la cour comme artiste peintre. Peut-être aurais-je un jour prochain, le grand honneur de dresser son portrait. La force de caractère est comme la beauté, source d'inspiration pour un peintre. Du moins, elle l'était pour moi. J'admirais cette femme, alors je voulus la peindre. Un jour, dans cette existence-là, avec mon art et sa personnalité, forte, entière, obstinée. Populaire, elle avait pris le pouvoir sans le demander à quiconque, fait enfermer Jane Grey dans cette sinistre Tour de Londres où jadis, la rivale de sa mère, Ann Boleyn y attendit sa mort. Je n'éprouvai qu'admiration pour cette femme qui prenait des décisions royales et caracolait sur son beau cheval à la tête de son armée comme un homme. Comme un Roi. Comme le digne fils d'Henry VIII qu'il n'aurait jamais, courageux, bien portant et auréolé de cette majesté qui n'appartient qu'aux princes. Mary Tudor n'était pas une pauvre princesse attendant d'être sauvée. Elle était celle qui me sauverait, moi et mon peuple.







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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:44
Bienvenue William *-*
Contente de te retrouver ici !
Bon courage pour ta fiche, et si tu as la moindre question n'hésites pas surtout La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1814739676
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMar 12 Mar - 23:47
Merci Marie La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1345126580
Je suis contente de vous retrouver tous et toutes. Je m'attaque à ma fiche demain La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 3482237718
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 1:24
Bienvenue ^^
Par contre ton avatar n'est pas à la bonne taille Smile
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 2:25
Merci Nicholas pour l'accueil et pour ton aide La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 2063618935
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 6:26
Bienvenue ! Contante de te retrouver ici Very Happy
Je te souhaite bon courage pour la rédaction de ta fichounette et j'espère que tu te plaira ici ^^'
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 13:27
Bienvenue sur TTB William ! Smile
Bon courage pour la rédaction de ta fiche ! La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1345126580
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Antanasya L. Cavendish
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 13:47
Bienvenue William sur TTB La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1345126580
Si tu as des questions surtout n'hésites pas à venir me voir La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 2063618935
Bon courage pour la suite de ta fiche La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1366640713
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 13:56
Merci d'accueillir, belles jeunes femmes un gentil peintre à la Cour Very Happy
Pas de soucis, Duchesse Laughing , si j'ai un problème, je n'hésiterais pas !
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 17:30
Bienvenu parmi nous William.

*Cache ses yeux niais genre "Non, je ne bave absolument pas sur ton avatar"* Bon courage pour ta fiche, en espérant te croiser bientôt en box ou en rp ^^
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 22:36
Il n'y a pas de raison. Un physique tout ce qu'il y a de plus banal La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1366640713
Merci merci ! J'espère bien te croiser aussi La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 2101015723
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeMer 13 Mar - 22:50
| Banal ? BANAL ? Tu parle de mon dieu vivant là, j'te signale Laughing |
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeSam 16 Mar - 1:47
Nicholas Smith, je viens de te reconnaître Razz
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeSam 16 Mar - 1:49
Ah oui ? Mais que voulez-vous dire par me reconnaitre messire Stratton ?
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeSam 16 Mar - 1:58
Je voulais dire messire Smith, c'est ton vrai nom Smith ? Evil or Very Mad que je sais qui tu es et je sais ce que tu as fait Razz monsieur le tueur de femmes Crying or Very sad
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeSam 16 Mar - 2:01
Euh, je ne tue pas de femmes voyons, je ne suis pas dans ce genre là !
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Elizabeth Tudor
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeVen 22 Mar - 23:23
Ouahh mais quelle fiche, déjà que ton style est sublime (héhé je te l'avais déjà dis sur GOTA), mais en plus on voit que tu connais ton affaire, tu as donné énormément d'information sur l'Histoire, en plus de ton personnage, qu'on a vraiment l'impression qu'il se trouvait là bas à l'époque La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 2063618935
Je te valide et bienvenue en Angleterre La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1345126580 N'oublies pas de faire tes fiches de liens et de RP Very Happy Si tu le souhaites, pour RP, nous avons notre premier event, mais aussi un défi qui permettra de t'intégrer un peu plus La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 3641689417
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeVen 22 Mar - 23:35
Oh moi qui avais peur de tout mélanger, dates, évènements et tout et tout Embarassed Bon d'accord, j'avoue tout Razz J'ai triché. J'ai retrouvé un historia sur les Tudors hi hi Twisted Evil

Ah oui, les events et les défis Very Happy moi j'aime ça comme tu le sais ; cela va relancer mon inspiration pour les rps un peu en berne ces temps-ci.

Merci Very Happy Willy est in the cour La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 3380235140
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeVen 22 Mar - 23:36
Héhé bravo pour ta validation La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 3535831904
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MessageSujet: Re: La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton  La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton Icon_minitimeVen 22 Mar - 23:41
Merci Very Happy Me voici à la cour de Mary, ma reine, mon idole La vie d'un artiste à la cour de Mary selon William Stratton 1345126580
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