❧ EVENT n°9 ♣ Le procès de Wyatt.

Il y avait du monde pour assister à ce procès et tout le monde semblait préoccupé par autre chose que le procès. On n'aurait jamais cru que Wyatt serait jugé. Mon époux était étrangement silencieux, c'est dans ces moments-là que je regrettais d'être mariée. Au moins seule j'aurais assumée pleinement de changer de camp, je n'aurai pas eu à faire semblant pour qu'il me croit de son côté. Je lui mens sans arrêt, soit il est trop stupide pour le voir, soit il m'aime réellement, mais je ne crois pas en ça, l'amour est éphémère.

Hélèna s'approcha accompagnée de personnes que j'avais aperçus rapidement durant des cérémonies et événements en tout genre, sur le marché aussi, mais je ne leur avait pas réellement adresser la parole. A présent que je savais qu'ils étaient amis avec Héléna je le ferais plus facilement. Je souris à la jolie blonde à la brune qui l'accompagnait, mais surtout à l'homme à ses côtés. Elle nous présenta, mon époux inclina légèrement la tête. Il n'avait pas l'air vraiment ravi et je savais pourquoi. Il n'appréciait pas plus que ça Miss Sheridan et je lui lançait un discret regard désapprobateur. Lorsque l'on sera à la maison j'aurai quelques mots à lui dire.

« Bonjour Miss Sheridan, vous voir est toujours un plaisir et rencontrer vos amis l'est également. Sir Balmore enchanté de faire votre connaissance.»

Il y avait toute sorte de monde dans la pièce et même je le remarquais des serviteurs. Pauvre garçon, si la reine le voyant à côté de protestants il risquait de se faire renvoyer ou de recevoir une petite correction. Mr Balmore semblait très intrigué par ce jeune homme. Lady Stanhope nous avait rejoins et je lui souris, je ris légèrement lorsqu'elle critiqua Mr Allen. Je pense que l'on va s'apprécier toutes les deux.

« Je suis ravi de faire vôtre connaissance Miss Stanhope, j'ai beaucoup entendu parler de vous.»

Enfin Wyatt plaida sa cause. Il aurait mieux fait de se taire si vous voulez mon avis. J'ai de la peine pour lui. Il n'a pas l'air d'améliorer son sort et à sa place j'aurais tout fait pour m’innocenter. Il voyait mal le fait que les espagnols se mêlent à notre pays, mais à mes yeux c'est plutôt une bonne choses, les espagnols sont puissants.

« En effet, ce n'est pas ça qui l'aidera à échapper à la mort, il ne fait qu'empirer son cas. »

Je ne suis pas spécialement pour la violence, mais Wyatt méritait peut-être son sort après tout il avait pris son destin en main depuis longtemps, lui seul était responsable de ça.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 06/10/2012

Dans l'attente d'une souffrance prochaine.

Quand elle demanda à ce jeune homme du peuple de s’installer à ses côtés, Antanasya Cavendish savait qu’elle allait attirer la désapprobation de son mari. Et le regard qu’il coula sur elle, le lui fit vite comprendre. Cependant, la jeune femme n’était pas prête d’abandonner ses opinions et même si William voulait se montrer grossier envers ce pauvre jeune homme, elle, elle ne le serait pas. Pour mieux répondre à son mari, elle lui envoya un petit sourire. Changer, ce n’était pas dans ses habitudes et même dans un lieu public, elle resterait toujours la même. Fidèle à sa personnalité et toujours fidèle à ses opinions. Le serviteur paraissait complètement étonné face à son invitation, mais avec quelques encouragements de la part de la duchesse, il s’installa à ses côtés, probablement ravi que quelqu’un lui porte attention, en ce jour. D’ailleurs le jeune homme confirma ses hypothèses, il travaillait bien au palais et il lui indiqua son prénom : Emeric. Antanasya faisait tout pour le mettre en confiance et le rassurer, surtout face aux regards de son mari, qui n’était absolument pas d’accord avec son épouse.

« Que venez-vous faire ici Emeric ? Vous connaissiez l’accusé ? » Disait la jeune femme, tout en indiquant Wyatt.

La jeune femme se tourna discrètement vers son amie Catherine Willoughtby, elle ne voulait pas donner aux autres, le loisir de pouvoir les critiquer, en les jugeant de protestantes. Elles étaient toutes des femmes battantes, qui faisaient tout pour aider leur camp. Antanasya voyait déjà sa sœur ainée Héléna cancaner sur son compte. Cette dernière ne perdait rien pour attendre. Wyatt était là et montrait sans parole, qu’il était prêt à se battre. Catherine avait raison, ce procès était une mascarade, le jugement était déjà fait et l’homme n’avait aucune chance de s’en sortir, ce qui le conduisait directement vers la mort. Le rebelle le savait déjà et il allait faire de ce procès un moment unique, dont tout le monde parlera. Comme Catherine, la jeune femme remarqua la présence d’Anne Stanhope. Cette dernière, qui était autrefois une militante protestante se trouvait du côté des catholiques et n’en avait aucune honte. Catherine avait raison, un jour, il faudrait lui montrer ce qu’était réellement un traître.

« Toutes ces personnes ne perdent rien pour attendre. Thomas Wyatt est un homme bon qui ne mérite pas un tel jugement. Tout ceci ressemble à une mauvaise mascarade de rue. » Chuchota la jeune femme, pour ce faire entendre de personne.

La jeune femme sursauta, quand elle entendit un homme répondre à leur propos, d’un ton sarcastique, mais qui ne se voulait pas mauvais. Arthur Allen était un homme qui savait profiter des gens, mais elle savait qu’il n’irait jamais la dénoncer, tout comme Catherine. Cependant, l’homme les rappela à l’ordre, en effet, n’importe qui pouvait les entendre, ce qui pouvait être très dangereux par ces temps.

« Mr Allen, je suis contente de vous revoir ici. » S’exclama la jeune femme. « Qu’avez-vous fait à ces femmes qui se trouvent là-bas ? Elles vous regardent avec tant de haine. » Ajouta-t-elle à l’encontre de l’homme.

La duchesse de Devonshire put enfin se concentrer sur le procès en lui-même. Bien sûr tout le monde accablait Wyatt et voyait en lui le monstre, qui a voulu renverser de son trône la sainte reine Mary. Cette situation était de plus en plus ridicule et après un temps qui lui parut interminable, Thomas Wyatt put prendre la parole. L’homme montra à tous que cette histoire n’était qu’une mascarade. Malheureusement, son discours, malgré qu’il soit dans la dynamique de ses opinions le condamnait directement à mort. Thomas accusait la reine et les Espagnols et il disculpait la princesse Elizabeth. En entendant son discours, Antanasya serra la main de son mari, elle craignait que tout cela se retourne contre eux. Elle avait peur qu’une voix s’élève, comme celle d’Héléna, pour les dénoncer.

« Il est brave, digne de notre camp. » Chuchota la jeune femme à son mari, sous les cris de la foule, qui protestait contre Wyatt. Par chance, la noblesse ne devait en rien être démonstrative, ainsi Antanasya afficha devant tous un visage de marbre. « Héléna est là. J’espère vraiment qu’elle ne fera rien pour nous nuire. » Murmura-t-elle, pour prévenir son époux de la présence de la comtesse de Lancastre.

Je me sentais assez mal à l'aise parmi ces gens. Je sais bien qu'ils sont protestants, je sais bien qu'ils vont à l'encontre de la religion de la reine et de ce qui est autorisé dans le royaume, mais pourquoi faire tout un plat juste pour une religion? Ne pourrions nous pas tout simplement vivre tous ensemble en paix avec des religions différentes? C'est assez incompréhensif à mes yeux et j'ai du mal à trouvé ma place au milieu de tout ça. Je sens les regards posés sur moi et moi qui voulait qu'on me voit tout à coup j'aimerais disparaître. Antanasya est très gentille avec moi et je n'ai pas l'habitude, son époux semble moins convaincu par ma présence et m'ignore totalement. Le procès à commencé et Wyatt semble ne pas démordre et ne pas vouloir négocié. Il est sans doute un peu fou, pourtant je suis certain qu'il sait ce qui l'attend.

« Non je ne le connais pas … Je voulais juste … voir comment ça se passait, comme tout le monde à l'air d'avoir déjà assister à un procès de cette ampleur, j'avais envie d'être là tout simplement.»

Je ne sais pas vraiment si c'est la meilleure chose dire. Je voulais juste faire parti du monde, mais je risque fortement de me faire remarquer en restant là et pourtant je suis assez fasciné par l'ambiance qui règne ici, comme si tout ça n'était qu'un jeu pour tout le monde, comme si tout ça n'avait pas de réel importance pour les catholiques et pour les autres sujets de la reine. Je croyais que le monde était juste, mais je me rends bien compte qu'il ne l'est pas du tout. Cette petite fille qui a du voir sa famille lui être arraché doit sans doute éprouvé la même chose et pourtant elle assiste encore à cette mascarade comme ils disent. C'est assez pathétique.

Elizabeth était-elle innocente? La reine avait-elle raison de faire autant de bruit de tout ça? Sans doute oui, ça montrait là toute ça puissance, mais j'aurais aimé qu'il n'y ait pas des tas de morts. Je ne suis personne évidement pour lui supposer quoi faire, mais j'aurais aimé la conseiller, elle doit déjà avoir beaucoup de conseils, mais sûrement pas des conseils d'un jeune homme qui voit tout ce qu'elle ne voyait pas toujours. Je me trouve assez arrogant de penser ça et baisse la tête comme si quelqu'un avait pu m'entendre. Il n'y a pas que cette scène qui est pathétique, je dois sans doute l'être. Constance à tort, je ne pourrais jamais accéder à un tel poste que celui de chevalier. Je ne serais toujours qu'un simple serviteur, qui ne devrait même pas être là.

Le procès de Wyatt.

J’observais à la dérobée l’homme qui s’était approché de Mary. Qui était-il ? Je ne reconnaissais pas son visage. Peut-être l’avais-je aperçus, en entrant dans la salle du procès, mais si c’était le cas, sa figure n’était pas restée gravée dans ma mémoire. Comment ma jeune pupille avait-elle fait sa connaissance ? Dubitative et méfiante, je ne cillais pas et continuais de la fixer, prête à bondir s’il tentait d’importuner la petite-fille de mon défunt Charles. Étonnamment, il se montra d’une rare courtoisie et offrit même un présent à la jeune fille. Il prit place à côté de nous et parla d’une voix feutrée. Un sourire trancha mes lèvres. Mon amie la duchesse l’appela Allen et je le notais avec précaution dans un coin de ma cervelle.

_Mesdames, le corrigeais-je instantanément, mais sans méchanceté aucune. Vous semblez connaitre ma bonne amie la duchesse de Devonshire, mais les présentations n’ont pas été faites pour nous deux. Je suis Catherine Willoughby, baronne Willoughby de Eresby, anciennement duchesse de Suffolk. Enfin, je suis persuadée que vous avez ouïe dire de ma réputation puisque vous semblez si bien nous connaître, moi et Antanasya. Oh, et nous ne complotions absolument pas. Nous critiquions simplement la toilette de la comtesse du Lancastre. Une horreur, n’est-il pas ?

En réalité, la robe d’Héléna Sheridan était tout ce qu’il y avait de plus exquis, mais il me fallait bien nous trouver une couverture face à cet étrange personnage. Antanasya détourna bien vite son attention de nous en l’interrogeant sur un groupe de femme qui ne semblaient pas le porter dans son coeur. Je lui adressais un sourire reconnaissant.

Je coulais alors un regard vers le nouveau beau-père de Mary qui se leva pour nous saluer. Adrian Stokes ? Son nom me disait quelque chose, mais n’éveillait rien d’autre en moi. La gêne de Mary face au tableau de sa mère nageant dans le bonheur me fit mal au coeur et m’indigna d’autant plus. Frances n’avait-elle donc aucune tenue ? A peine quelques mois après la mort de son mari et de sa fille... et la voilà qui roucoulait comme une jeune fille en fleur ! Ma pupille n’eut pas besoin de poursuivre sa phrase, je compris aussitôt.

Lorsque les juges commencèrent à éplucher les faits et les étaler pour l’audience, je manquais de lever les yeux au ciel. Ne le savions-nous pas déjà tous ? À chaque témoignage, je levais les yeux au ciel et faisais passer mes grimaces pour des bâillements d’ennuis profonds. Thomas Wyatt n’était pas un monstre. Non, le vrai monstre ici s’était caché dans l’obscurité, terré dans ses appartements en jouissant de l’horreur de la situation. Mary Tudor, la Reine Sanglante. Je manquais de sourire lorsque Wyatt insulta Simon Renard, un homme exécrable qui ne perdait rien pour attendre. Mes mains se serrèrent en deux poings lorsqu’on le hua et le força à se rasseoir. Il était traité comme un animal.

_C’est une honte, sifflais-je tout bas. Une honte.

Rongeant mon os, j’observais toute la scène d’un oeil mauvais. Que pouvais-je faire d’autre ? Tout ceci m’insupportait. Richard posa sa main sur la mienne, dans une tentative de me calmer. Mon époux était resté silencieux jusqu’alors. Comme moi, il n’appréciait pas le spectacle. Bien sûr, il savait que j’étais protestante puisqu’il l’était également. Nous partagions les mêmes idéaux et les mêmes valeurs. Or, il ignorait le poids que j’avais pesé dans ce fiasco. Dans cette révolution. Les fonds que j’avais versés grâce à mes églises pour la soutenir. Il ne fallait jamais qu’il l’apprenne.

Je me tournais vers Emeric, le jeune domestique qu’Antanasya avait invité à côté de nous. Le pauvre enfant semblait bien perdu dans cette foule haineuse.

_Vous aviez envie d'être là, mon jeune ami ? Hé bien, regardez donc, lui dis-je en masquant l’amertume de ma voix. Ces visages ne sont-ils pas tous des masques ? Vous dîtes que vous ne connaissiez pas Thomas Wyatt. Je pense que vous mentez. Qu’avez-vous entendu sur lui, dans les rues ? Qu’entendez-vous sur les protestants ?

Étions-nous, comme Thomas, des monstres dans la bouche des petites gens ?

❧ EVENT n°9 ♣ Le procès de Wyatt. - Page 2 20807010

Estien Balmore était une personne très bizarre, tout le contraire de moi même si l’on pouvait me qualifier de bizarre certes mais j’étais du genre extravertie, et n’ayant pas froid aux yeux. Tout le contraire de Balmore donc. Je rejoignais Anne Stanhope, mon amie, mon alliée, mon bouclier face à eux. Protestants. Personne de la Cour. J’étais dépitée non pire que ça, Arthur Allen si seulement je m’attendais à cela ! Au moins, j’étais fixée et lui rangé dans la catégorie des ennemis il devait être ami avec ma sœur. Quelle vipère celle-là ! J’étais scandalisée par les propos d’Arthur, il savait pour moi ce n’était pas un secret mais je ne le criais pas sur tous les toits non plus. J’accusais immédiatement ma sœur. Il ne pouvait y avoir qu’elle. Arthur Allen était d’or et déjà sur ma liste noire, je le détestais alors que je le connaissais à peine, un instant avait suffi à m’irriter, mon regard était sombre, il m’avait contrariée. Je n’eus pas le temps de répondre quoi que ce soit qu’Arthur était déjà loin, lançant une pique à Anne au passage et rejoignant ces maudits protestants.
« Oui, vous avez raison très chère. Je saurais à quoi m’en tenir désormais. Mr Allen a fait très mauvaise impression en tout cas. Oh suis-je sot bien sur ! Voici Lady Rose Rodgents, et Estien Balmore. »
Je ne mettais pas de Sir devant Estien Balmore, je lui lançais un regard pour lui montrer que j’avais entendu ce qu’il me disait même si je n’approuvais pas forcément. Je m’installais auprès d’Anne Stanhope, mais pas sur la chaise de Sir Arthur Allen hors de question ! J’écoutais les propos de Wyatt et les lourdes accusations qu’il portait envers la Reine allant jusqu’à la traiter de sorcière. Il innocenta la Princesse Elizabeth, combien avait-il été payé pour dire cela ? Son corps était marqué. Je souris à Rose m’assurant qu’elle allait bien, nous avions toutes deux le même avis sur la question.
« L’espagnol ? Je presume? Helena Shéridan dont vous venez d’avoir un piètre tableau… ne vous fiez pas trop à ce que l’on raconte sur moi. » Je le saluais d’un signe de tête. « Enchanté de faire votre connaissance. » Par sa remarque, je savais qu’il était des notre. « Vous avez raison, les rebelles sont partout. Ils sont une menace. Ils nous encerclent. » J’avais pris une voix inquiétante mais c’était le cas, nous étions entourés par la vermine. J’ignorais si la guerre était proche, je n’étais pas tellement de cet avis, je pensais plutôt que la révolte et les exécutions en avaient refroidis plus d’un mais peut-être me trompais-je.
La foule était mouvementée, les gens criaient, l’ambiance était pesante déjà une heure que nous étions là dedans. Je regardais d’un regard fatigué Rose, oui tous ces cries me donnaient mal à la tête. Les paroles de Wyatt en avaient scandalisé plus d’un. Comment tout cela allait-il se finir ? Wyatt allait mourir, le procès était uniquement là pour se donner bonne conscience, pour se dire qu’une justice existait mais Wyatt ne pouvait rien espérer, il ne serait jamais gracié, il avait failli et même réussit à mettre Londres à feu et à sang, à détrôner la Reine et pour cela il allait être châtié. Ce fut pour cela d’ailleurs qu’il scanda tant de choses, autant qu’il balance la sauce, qu’il dise tout ce qu’il avait sur le cœur, c’était probablement ces dernières paroles, ces derniers souffles de vie, ces dernières heures. Wyatt n’avait aucune chance et après-tout il l’avait bien cherché. Une révolte… on n’a pas idée.

Arthur vit du coin de l’œil le « merci » de Mary, à laquelle il adressa un sourire. Mais il fut interpellait par la duchesse du Devonshire.

« Mr Allen, je suis contente de vous revoir ici. » S’exclama la jeune femme. « Qu’avez-vous fait à ces femmes qui se trouvent là-bas ? Elles vous regardent avec tant de haine. »

A cette remarque, le marchand ricana, et répondit d’un ton mielleux.

-Oh, un regard de haine ? Mais je ne comprends pas ? Qu’ai je fait de mal ? Je n’ai fais que remarquer que notre chère Anne Stanhope portait des habits Français en présence d’un envoyé du roi d’Espagne ce qui n’est pas très présentable, mais extrêmement courageux ! Surtout pour une personne endetté envers moi, vu le prix de ces vêtements ! Quand à l’autre demoiselle, je faisais juste remarquer la beauté de sa révélation divine l’ayant fait passer du camp protestant au camp catholique ! Une très belle action surement motivée par une volonté spirituelle plus grande.

Il fit tourner sa canne prestement et enchaîna sur un ton plus bas.

-Il semblerait que ce procès vous tient à cœur chère duchesse. Craignez vous quelque chose ? Car je pense que vous n’êtes pas la seule dans ce cas. On m’a raconté qu’un marchand Londoniens aurait eu des contacts avec les rebelles de Wyatt. Il doit surement être là, en ce moment, dans cette pièce, à attendre lui aussi le jugement. Mais heureusement, il a une voie de sortie. Voie qu’il pourrait vous proposer de partager Si vous désirez lui en parler, faites moi signe.

Puis se tournant vers le groupe de personne près de la duchesse, il s’exclama.

-Mais, vous ne m’avez pas présenté ! Qui est donc cette charmante compagnie noble duchesse ?

Mais il ne put entendre la suite, Wyatt avait commençait à se défendre. En brave, il avait exprimé son opinion. En saint, il avait protégé Elizabeth et son camp. Les dès tait jeté, mais il faisait preuve d’un charisme hors norme. Un charisme qui en temps normal aurait accueilli les vivats de la foule, mai qui pour le coup, ne reçu que la haine de cette dernière. Forcément, lorsque la foule est achetée, on pouvait lui faire dire ce que l’on veut. Arthur ne dis rien et resta impassible. Surement la meilleure posture à avoir dans ce genre de situation. La reine avait tout prévu pour que Wyatt soit tué. Il n’était pas nécessaire que quelqu’un se lève pour le défendre. Ce serait un suicide. Suicide auquel Arthur ne voulait pas participer.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

De bien nobles réjouissances.

Quand Anne Stanhope découvrit Frances Brandon tout fraichement mariée, alors que son mari venait à peine de mourir, elle était rassurée. A elle seule, cette femme avait fini par déshonorer sa famille et à faire en sorte de perdre toute crédibilité aux yeux de la couronne. Frances n’avait plus rien d’une femme honorable et c’est sur ses filles que sa mauvaise réputation allait se perpétuer. Katherine Grey était un joli brin de fille, comme sa sœur Jane l’était, mais elle aurait beaucoup de mal à trouver un mari maintenant, surtout que son premier mariage s’est transformé en désastre. De son côté, Mary Grey n’était en rien une beauté, cela n’étonnerait même pas Anne, si elle ne trouverait pas d’époux. La mère de famille savait qu’elle n’avait plus besoin de se venger de cette famille, Frances s’était déjà sabordée à l’avance, maintenant, il ne lui restait plus qu’à verser son venin sur la famille Dudley. Les membres masculins de cette famille se trouvaient encore tous à la Tour et avec un peu de chance, ils finiront comme leur père et leur frère. Petit à petit, son cher Edward était vengé et ça, c’était le plus beau cadeau que le monde avait pu lui offrir.
Leur petit groupe s’était élargi et après le départ d’Arthur Allen, Héléna se montra complètement outrée face au comportement de l’homme. Pauvre Mr Allen, il ne venait pas de se faire une amie et le pire pour lui s’était que la comtesse de Lancastre était une redoutable guerrière. Il valait mieux être son ami, plutôt que son ennemi. Gomez Suarez, qui venait de les rejoindre, se montra très vigoureux envers les traîtres. Peut-être pourrait-elle le monter contre Arthur Allen ?

« Vous avez raison Mr Suarez, les traîtres doivent payer un jour leurs crimes et malheureusement ici, ils sont encore trop nombreux. » S’exclama à haute voix la duchesse. « Regardez par exemple, cette femme Frances Brandon, une dame bien née de notre cour, son mari a été raccourcis il y a à peine un mois et la voilà remarié. Ne trouvez-vous pas que c’est une offense à notre Seigneur ? » Continua la brune, tout en continuant de cracher son venin. D’ailleurs, elle avait tellement parlé fort, que Frances Brandon s’était retournée pour la regarder. Les deux femmes échangèrent des sourires très hypocrites, avant de se tourner à nouveau vers le procès. Anne se tourna alors vers la jeune Rose Rodgent, dont elle venait de faire la connaissance.
« Qu’est-ce qui vous a attiré ici, le spectacle ou l’envie de voir un traître être condamné à mort ? » Demanda la duchesse avec un sourire malicieux.

Wyatt, après une longue attente pu enfin se défendre. L’homme démentie tout ce qu’il avait dit auparavant, ce qui n’étonna pas Anne, l’homme avait sûrement parlé sous la torture et Dieu sait à quel point on pouvait en dire, quand on souffrait. Son cœur était protestant et la mère de famille ressentit un léger pincement, quand elle l’entendit se défendre en vain. Bien vite, pour ne plus se préoccuper des malheurs de l’homme, elle se concentra sur autre chose. Elle regarda la salle, les personnes présentent et elle finit par voir Arthur Allen, en compagnie de la duchesse de Devonshire, la sœur détestée d’Héléna.

« Ne serait-ce pas votre sœur, qui est en grande conversation avec le désagréable Mr Allen ? » Demanda Anne en toute innocence.

Tout le monde connaissait l’animosité qu’il y avait entre les deux sœurs, certains jouaient même à les rendre plus ennemis que jamais. Surtout qu’Anne avait pu constater avec amusement, que quand l’une des sœurs se faisait un ennemi, l’autre en faisait un ami. Cela allait faire de nouveaux conflits en perspective.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 28/02/2012

Le procès de Wyatt.

15 mars 1554. Les conversations continuaient entre les différents protagonistes, qui réglaient ensemble leurs affaires, tout en assistant à la déchéance de Thomas Wyatt Jr. Des clans se formaient, montrant bien qui soutenaient Wyatt et qui ne le soutenait pas. Cependant, quiconque ayant un peu de cœur, ne pouvait s’empêcher de ressentir un léger pincement, en entendant son discours. L’homme se défendait, tant bien que mal, alors qu’il était condamné à coup sûr. Estien Balmore et Gomez Suarez se trouvaient en charmante compagnie avec Héléna Sheridan, Rose Rodgent et la perfide Anne Stanhope, qui était prête à tout pour donner un peu plus d’animation à ce moment. Leurs conversations étaient tournées vers tout, sauf le procès. L’autre groupe, plus protestant quant à lui, cherchait à se faire le plus petit possible, pour ne pas attirer trop l’attention. Pour la plupart, ils ont connu Wyatt et ils le soutiennent dans cette épreuve, sans pour autant le montrer. Dans ce groupe, il y avait Catherine Willoughtby, Antanasya et William Cavendish, Emeric Miller et Arthur Allen, qui venait de se greffer à eux. Pour ces personnes, on pourrait se demander, si dans leur esprit, ils imaginaient qu’ils pourraient se trouver à la place de Wyatt un jour.
Alors que les juges étaient sortis quelques instants pour décider du cas, Wyatt était fixé sur sa chaise en bois, menacé par ses gardes. Il ne devait plus parler et il s’en abstiendrait, pour éviter de prendre de nouveaux coups. Après une vingtaine de minute qui lui parurent une éternité, les juges revinrent et restèrent debout pour annoncer la sentence.

« Thomas Wyatt, le tribunal de la reine vous a jugé coupable pour crime contre notre bien aimée reine, pour trahison et rébellion. Vous serez condamné à mort le jour et de la manière dont la reine l’aura décidé. En attendant, vous serez détenus à la Tour. Que Dieu sauve la reine. » Déclara le juge.

Des hurlements de joie se firent entendre dans toute la salle, justice venait d’être rendue, le traître allait payer et beaucoup espérait que cela soit dans de terribles souffrances. Thomas Wyatt devient désormais, bien avant sa mort, le martyr des protestants, tout comme la petite Jane Grey, qui avait de son côté subit le mauvais sort du destin.

♣ Information sur le jeu : Et voilà, notre évènement se termine et voilà le dernier tour avant la conclusion. Thomas Wyatt est condamné à mort et tous, vous pouvez réagir autour de cette condamnation. Pour répondre à cet event, vous avez jusqu'au 25 juin et ensuite nous conclurons cet évènement. Comme d'habitude, vous pouvez y répondre plusieurs fois et il n'y a pas d'ordre de passage.

Le procès de Wyatt
Andrew d'Eltham

Il tournait machinalement les pages d'un livre de comptes, histoire de ne pas trop s'ennuyer à écouter ou donner l'idée semblant qu'il s'ennuyait avant ce procès. Il détestait cette partie des jeux de la cour, lorsqu'un des joueurs se faisait prendre et récoltait en guise de punition sa joyeuse tête sur une pique. Il passa un doigt sur l'une des colonnes de nombre de son livre avant de le remettre à son valet, il lui fit un rapide signe de la main pour l'éloigner, afin de lui dire d'aller rejoindre le cocher et de laisser le livre dans le fiacre. Il terminerait ce traité de mathématique plus tard. Il s'avança dans la salle et après avoir saluer quelques amis, il se tint droit comme un I pendant toute la durée du procès, ce n'est pas qu'il n'avait pas envi de parler avec d'autres, mais c'est qu'a la vu d'un autre anglais qui tentait de soustraire à l'échafaud méritait toute son attention. Il devait aussi être au calme pour analyser la volonté des protestants à mener leurs combats. Est-ce qu'il allait avouer ? Brandir un discours contre la noble assemblée qui lui faisait face ? Il n'en savait rien, mai Andrew avait de voir.

Andrew s'était paré de quelques beaux atouts pour se rendre en ces lieux pour écouter le déroulement du procès. Il n'avait manifesté aucune émotion depuis le début du procès et il s'était fait tout petit dans son coin, analysant, observant ce qui se passait, les réactions des gens, les sourires, les airs de joie, il observait tout. C'est ce qu'il avait appris à faire pendant son voyage dans le nouveau monde, à observer. Il observait les plantes et les animaux, les traces et interprétait les signes. Il faisait maintenant pareil avec les hommes, il avait pu en voir des personnalités différentes, des faux sourires, des amis douteux, mais on aurait pu dire qu'il s'en était toujours sorti avec une certaine adresse. Il le devait probablement à son père qui l'avait formé à ces petits jeux de cour. Il rongeait son sa patience dans son coin, écoutant le procès se dérouler progressivement sans intervenir auprès de qui que ce soit.

Il fixait discrètement par intermittence, d'autres convives en les analysants quand la peine tomba lourdement sur la table « Thomas Wyatt, le tribunal de la reine vous a jugé coupable pour crime contre notre bien-aimée reine, pour trahison et rébellion. Vous serez condamné à mort le jour et de la manière dont la reine l'aura décidé. En attendant, vous serez détenus à la Tour. Que Dieu sauve la reine. » Déclarant le juge. Andrew n'eut pas la même réaction que ceux qui s'étaient agglutinés au premier rang, il était derrière ce petit monde et il tira doucement son chapeau à l'annonce de la prime qu'on avait offerte à ce brave et stupide Thomas Wyatt, car, même s'il demeurait un infidèle, il restait un Anglais aux yeux d'Andrew. Andrew fit mine de passer une main sur son chapeau pour y enlever quelques peluches que ce soit et personne n'allait observer un ami des Espagnols au dernier rang pendant que le spectacle se jouait devant. Andrew replaça la plume de paon qu'arborait son chapeau et il le réinstalla sur sa tête.

Andrew venait de rendre un dernier hommage discret à un homme admirablement bête pour s'être laisser prendre dans les filets d'un plus gros poisson que lui : la reine. Andrew se souvenait doucement de comment le gouverneur d'une des petites provinces qu'il avait visité avait fait écarteler l'un de ses capitaines qui s'était rebellé. Il en avait encore des frissons. Il se souvenait que d'abord il y eut les cris, le ventre venait de s'ouvrir progressivement, les boyaux du pauvre homme commençaient à se suspendre en l'air jusqu'à ce que son corps se sépare en quatre dans un cris finale. On avait balancé ses restes aux animaux de la jungle. C'est ce jour là qu'Andrew avait compris qu'il n'y avait qu'une seul règle dans le monde actuel, la règle du plus fort. Les forts gouvernaient le monde tandis que les faibles suivaient derrière ou mouraient dans leurs courses pour rattraper des hommes qu'on ne pouvait qu'apercevoir au loin, mythiques reflets de leurs grandeurs encore lointaines peut-être ? Thomas était l'un de ses hommes un peu fous qui avait tenté de les rattraper à sa manière. Andrew faisait de même à sa manière, sauf qu'il traçait sa route en s'assurant de ses limites, c'est pour ça qu'il n'avait pas encore trébuché.

Code by Silver Lungs

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 06/10/2012

Dans l'attente d'une souffrance prochaine.

Le jeune Emeric Miller avait été piqué par la curiosité. Ce n’était pas Antanasya Cavendish qui allait le dénigrer, après tout, bon nombre de personnes étaient présentes simplement par curiosité et pour voir à quoi allait ressembler le procès du moment. En l’entendant dire cela, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire. En plus Wyatt était un homme du peuple et son dernier moment avait dû attirer les foules, pour voir comment il allait se débrouiller face aux juges. Le jeune homme n’avait pas dû connaitre un tel évènement au cours de sa vie, c’était compréhensible, le peuple n’était en rien favorisé, il n’avait pas le droit aux grands bals, il devait donc se rattraper autrement. La jeune femme écoutait son collaborateur Thomas Wyatt se défendre du mieux qu’il pouvait, l’homme s’en sortait pour le mieux, mais la duchesse de Devonshire savait déjà que les juges l’avaient condamné. La révélation de Wyatt à propos de la princesse Elizabeth eu l’effet d’une bombe, parmi les spectateurs, si bien que les gardes stoppèrent de suite l’accusé et le forcèrent à retourner sur sa chaise. D’ailleurs, peu de temps après les hommes en noir quittèrent la salle pour délibérer dans une antichambre attenante.

« Je m’en doutais qu’Elizabeth était innocente, jamais elle n’aurait voulu faire de mal à sa propre sœur, pour cette jeune femme les liens familiaux sont plus forts que tout. » Disait la jeune femme tout en parlant à son mari, mais aussi à Emeric. Elle ne parla pas trop fort, pour ne pas se faire attendre de tous.

Le groupe avait été rejoint par Arthur Allen, qui avait déjà fait forte impression ailleurs auprès d’un autre groupe. Catherine qui ne le connaissait pas encore se présenta à lui. La duchesse de Devonshire trouvait cet homme fort amusant et elle était enchantée de savoir qu'il avait remis à sa place lady Stanhope, mais aussi sa propre sœur Héléna Sheridan. Son ainée avait tendance à se faire beaucoup d’ennemi, même là où ils ne devraient pas être. Cette distraction dans l’attente des résultats du jugement était fort plaisante. L’homme continua ensuite en lui parlant de son inquiétude, mais aussi d’un marchand protestant qui avait aidé Thomas Wyatt, celui-ci avait une porte de sortie pour quitter l’Angleterre et il pouvait tout aussi bien lui faire partager. Antanasya comprit le sous-entendu et elle savait exactement quoi répondre.

« Mr Allen, vous vous êtes fait deux ennemies et pas des moindres, cependant, je dois dire que vous avez raison concernant ces deux personnes. » Souriait la jeune femme. « En ce qui concerne de votre offre, j’ai pour le moment la conscience tranquille, mais je me permets de la considérer au calme, loin de cet endroit. N’est-ce pas William ? Qu’en pensez-vous ? » Murmura la duchesse à l’intention seule de Mr Allen et de son époux. « Pour ce qui est de mes compagnons, je vous présente Emeric Miller qui est servant au palais, Catherine Willoughtby, qui vient de se présenter à vous, mon époux, et au-devant se trouve Frances Brandon, son nouveau mari et ses charmantes filles Mary et Katherine. » Ajouta Antanasya, tout en faisant connaître à Mr Allen son cercle de compagnons.

A cet instant, les juges entrèrent à nouveau dans la salle, le verdict était donné et sans la moindre surprise, Thomas était condamné à mort. A l’entente de cela, la jeune femme ne réagit pas, elle désirait montrer aucune expression, surtout face aux nombreux ennemis qui se trouvaient dans cette salle. Son cœur battait à la chamade, elle avait vraiment peur pour son ami qui allait connaître une douloureuse mort. Instinctivement, elle serra la main de son époux, à la recherche d’un quelconque réconfort.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 26/02/2014

EVENT ♦ le procès de Wyatt

Cela faisait très longtemps qu’on attendait ce moment. Ce n’était pas vraiment de l’impatience, mais on voulait tout simplement sortir de cette situation frustrante sans que nos noms ne soient prononcés par n’importe qui. C’était beau dire, on ne savait pas ce qu’il allait se passer, et Antanasya et moi ne dormions pas tranquilles ces temps-ci. Il fallait seulement que ça ne se voit pas en dehors. Dans la salle, nous sentions une réelle tension. D’un côté les protestants et amis de Wyatt, d’un autre côté, ceux qui veulent le voir mourir ici et maintenant. Pour nous les Cavendish, c’était assez compliqué. Nous étions amis de Wyatt, mais ne le montrons pas. En aucun cas ça devait se savoir. À l’intérieur, Antanasya et moi étions dévastés, mais nous voulions avant tout la protection de la famille, et surtout des enfants. Ma famille était toute ma vie, et j’usais de mes talents de manipulateur que mon père m’avait appris pour les protéger. En ce moment, notre vie se résume à une cachoterie de ce que nous croyons en réalité, et tout ce que nous voulons est que nos enfants puissent vivre tranquillement. Mon travail est encore plus difficile, puisque je travaille à la Cour de la Reine et tout le monde croit que je me suis convertis au catholicisme et tout le monde doit le croire, même si je dois mentir à mes amis. Ce n’est pas la première fois que j’assiste à un procès, mais celui est très spécial. Mon coeur et celui d’Antanasya battaient la chamade, dans l’attente presque insupportable de savoir si pendant ce procès nos noms vont être prononcés. Si ce sera le cas, nos têtes s’envoleront pour sûr. Ce n’est pas un scénario que j’avais envie qu’il se produise. En même temps, j’étais quand même triste pour mes amis, je ne voulais pas qu’ils partent non plus. On espère de tout coeur que la Reine Mary s’en ira très bientôt et que ça soeur Elizabeth prendra sa place. Malgré tout, on ne perd pas espoir.

Nous étions alors assis dans la salle, attendant le jugement avec une part d’inquiétude. Je tentais de sourire à ceux qui passaient près de moi, l’ayant l’air confiant du sort de Wyatt. Comme si je pensais bon débarras. Avec Antanasya on n’avait pas besoin de se regarder ou même de parler discrètement, on savait ce qu’on ressentait, on avait tous les deux peur. Étant un homme, je ne devrait pas le montrer en général, et encore plus quand je suis dans une posture assez délicate comme aujourd’hui.
J’attendis que les juges parlent. Assise à côté de moi, j’entendis ma femme parler avec d’autres personnes. À chaque fois qu’elle est dehors, j’avais toujours peur qu’elle ne parlent trop fort de ses convictions, n’ayant pas voulu se convertir au catholicisme comme je l’avais fait par ruse. « Je m’en doutais qu’Elizabeth était innocente, jamais elle n’aurait voulu faire de mal à sa propre sœur, pour cette jeune femme les liens familiaux sont plus forts que tout. » disait-elle en me regardant. « Je n’avais jamais douter de l’innocence d’Elisabeth non plus, ni de sa vertu. Mais tu devrais ne pas dire ce genre de chose dans des lieux publics, surtout celui-ci, ma douce. Fais attention. » lui murmurais-je. Je répétais la même chose, elle le savait mais elle avait cependant raison. Ça me rappelait les premières conversations que j’avais avec elle lorsque nos deux familles se sont rencontrées. Je l’avais trouvée cultivée, et intéressante, pas comme les autres femmes que j’avais pu rencontré jusque là. J’ai vraiment besoin d’elle. « En ce qui concerne de votre offre, j’ai pour le moment la conscience tranquille, mais je me permets de la considérer au calme, loin de cet endroit. N’est-ce pas William ? Qu’en pensez-vous ? » Antanasya parlait simplement. Je la regardais avec un petit sourire. « Je suis assez de votre avis Antanasya. Pour le moment nous sommes sereins ». Un homme nous avait rejoins. Je ne le connaissais pas et n’y prêtais pas vraiment attention, ma esprit était ailleurs. Antanasya nous présenta, et je restais aimable à son égard, rien de plus. Puis je me ressaisissais quand les juges entrèrent dans la salle après délibération. Sans grande surprise, la condamnation tomba. Ça ne m’étonnait pas de la Reine, qui n’hésite pas à pendre tous ceux qui se rebellent et les protestants.

©clever love.

Mary gardait ses yeux rivés sur Wyatt, à peine celui-ci avait ouvert la bouche. Elle sentait son coeur battre comme un oiseau pris au piège, et s'en étonna : qu'avait-elle de plus à redouter, maintenant que son père et sa soeur n'étaient plus de ce monde ? Ni Katty ni elle-même n'étaient impliquées dans les agissements de Wyatt, et s'il arrivait quoi que ce soit à Frances ou son nouvel époux, Mary serait bien la dernière à s'en plaindre. Mais il lui restait une personne à laquelle elle tenait, et qui se voyait mise en porte-à-faux : Elizabeth Tudor, sa cousine, de loin sa préférée. Elle ne l'avait pas revue depuis janvier, mais lui avait écrit, et sa gentillesse, sa compassion restaient gravées dans le coeur de la petite fille. A l'heure ou tous ceux qui portaient une couronne semblaient ligués contre les Grey, Elizabeth témoignait à sa jeune cousine une affection dont elle manquait parfois cruellement. Hormis Katherine, qui d'autre s'était soucié de son sort comme elle l'avait fait ?

Entendre le condamné, ancien ami de son père, innocenter la princesse mena Mary a un vrai soupir de soulagement. Elle n'était pas impliquée, elle était vierge de toute faute, cela Mary s'en était quelque peu doutée. Jamais une personne comme sa cousine aurait eu l'imprudence de tout risquer dans une telle entreprise. La fillette eut la même impression qu'en janvier dernier, à savoir qu'au fond, Elizabeth était mille fois plus capable de soutenir la couronne que l'avait été Jane. Les Grey avaient manqué de prudence sur ce coup et en avaient payé le prix fort, Mary en était dévastée mais ne pouvait que s'en rendre compte. Le pouvoir en place avait eu raison d'eux... Tout comme nos ennemis de l'intérieur, songea-t-elle en foudroyant son beau-père du regard. Lui ne valait pas plus que tous ceux qui les avaient trahis, et Mary avait l'impression de le haïr chaque jour davantage, au même titre que sa mère. Était-elle tombée à ce point dans l'horreur qu'elle serait capable de matricide ? La figure d'Electre lui revenait sans cesse en mémoire. En voilà une qui n'avait pas eu peur de venger son père, en faisant tuer sa félonne mère et l'amant de celle-ci.

Depuis sa place, elle avait une vue d'ensemble sur à peu près tout le monde. Elle renvoya son sourire à l'homme qui lui avait offert la boite, Arthur Allen comme elle l'apprit par les paroles d'Antanasya, et salua à son tour, d'un mouvement de tête discret, William de Devonshire. Non loin d'elle, la présence de sa tutrice Catherine, du couple Cavendish, la rassurait, mais celle d'Anne Stanhope lui déplaisait fortement. Le regard triomphant de la duchesse de Somerset renvoya Mary à sa propre mère, qui avait achevé de détruire la notoriété de leur famille. Lady Seymour avait gagné, Frances avait donné le coup fatal aux siens, à croire qu'elle voulait la perte de son propre clan. Bientôt fut prononcé la sentence de jugement de Thomas Wyatt.

"Thomas Wyatt, le tribunal de la reine vous a jugé coupable pour crime contre notre bien aimée reine, pour trahison et rébellion. Vous serez condamné à mort le jour et de la manière dont la reine l’aura décidé. En attendant, vous serez détenus à la Tour. Que Dieu sauve la reine."

Cris de joie, démonstrations de liesse ne tardèrent pas. Mary grinça des dents. Ça, un tribunal ? Un carnaval, oui, qui transformait toute justice en vaste farce. Était-ce un crime, que de protéger son pays, sa foi ? Avec la mort de Wyatt, ce serait l'écroulement des dernières barrières qui protégeaient encore l'Angleterre d'une invasion espagnole. Et ensuite, à quoi faudrait-il encore faire face ? Philippe II roi d'Angleterre ? L'Inquisition d'Isabelle la Catholique officiant dans les rues de Londres ? L'île d'Albion courait droit à la catastrophe. Cette femme est un fléau, son règne un vaste mensonge. A côté d'elle, sa mère affichait un visage neutre, mais Mary se persuada qu'au fond de ses yeux clairs brillait un sentiment de joie. Elle eut un nouvel accès de colère, qu'elle maîtrisa avec peine. Stokes ne pipa mot ; heureusement, car sa belle-fille n'en aurait pas supporté tant. Du regard, elle chercha à croiser les yeux sombres de sa tutrice. Dieu seul savait combien, à cet instant précis, elle avait plus besoin d'elle que jamais.

Des traitres. Tous des traitres. Je voyais des traitres partout. Tout en m’adressant à Gomez, répondant à Anne, je lançais :

« Elle aurait pu attendre quelques temps au moins pour faire son deuil… Portez du noir par respect envers son mari ! Quel honte… quel honte… La famille Grey n’est vraiment pas gâtée par le destin ! Elle pourrait songer à ses filles et la répercussion de ses actes. »
J’écoutais le procès avec attention, écoutant Anne parlait avec Rose et en gardant un œil sur ma sœur et son époux, s’il s’approchait je… je… il faudrait me retenir ! J’écoutais chaque mot que Wyatt prononçait, essayant de les analyser pour pouvoir raconter aux absents, à qui voudrait bien l’entendre l’ampleur de ce procès et ce qu’il s’y était passé.

« C’est bien elle, en effet… Vous comprenez à présent pourquoi Mr. Allen était si désagréable envers moi. Il a choisit son camps. Nous verrons bien qui nous deux rira bien le dernier. »

Je répondais à Anne au sujet d’Arthur mais cela valait aussi pour ma sœur. Chacune faisaient sa vie de son côté et cela était mieux ainsi. Mes amies étaient ses ennemis. Ses ennemis étaient mes amis. Mon époux nous rejoint enfin, si personne ne l’avait remarquée moi je n’avais pas raté une seule action de lui. Depuis l’aventure ‘Annabeth’ je surveillais de loin qu’elles étaient ses connaissances et surtout les relations féminines qu’ils pouvaient entretenir. Il m’avait laissée seule le temps d’aller saluer ses propres connaissances. Avec son sourire charmeur, et son regard ténébreux il salua Rose et Anne, puis Gomez. Les femmes d’une manière très charmeuse, Gomez d’une façon très diplomate. Nous avions convenu que les espagnols étaient nos alliés, la Reine les appréciait ce serait donc le cas du Comte et de la Comtesse de Lancastre.

Des cries de joies retentirent dans la salle, je regardais Anne avec un grand sourire, toute fière de ce qui venait de se décider à l’instant. Une victoire pour l’Angleterre. Une victoire pour les Catholiques. Une victoire pour la Reine.

La sentence venait de tomber. Wyatt était condamné. Il n’avait que ce qu’il méritait, même si j’étais heureuse d’apprendre que nous n’étions pas gouvernés par des aveugles, je n’allais pas rester longtemps dans cette salle. La vue de ma sœur me rendait malade, Anne qui m’en parlait également. L’humiliation et les mots d’Arthur Allen me faisaient enrager intérieurement, je m’imaginais déjà l’empoisonner dans son sommeil. Ce malotru. Je ne supportais pas le ton avec lequel il s’était adressé à moi, ni celui utilisé pour Anne Stanhope. Il était du côté de ma sœur. Il voulait la guerre, et bien ce sera la guerre qu’il allait récolter. Je n’avais pas beaucoup de cœur et je n’en aurais pas avec lui. Si ma sœur me croyait seule, elle se trompait. Certes, j’avais de nombreux ennemis mais j’avais également beaucoup d’amis et un noyau d’allié. Tout le monde aimait ma sœur, cette protestante fière de l’être, parfaite petite Duchesse avec des enfants et un beau mariage ! Elle n’en restait pas moins une traitre à la couronne. Une traitre à mon cœur.

« A ma droite, les prochaines têtes que l’on verra se balançaient sur une corde… les protestants entre eux, les catholiques en groupe ! La reine n’a qu’à piocher dans le groupe des protestants pour connaitre l’identité des futurs traitres à la Couronne. Quelle humiliation se trouvait là, si proche d’eux….qui soutiennent Wyatt et sa révolte ! Celui qui a mit à feu et à sang tout Londres. »

Je commençais à m’enflammer mais je commençais à être agacée par tout ceci. Allen en était le principal responsable. Mon mari prit la parole, disant qu’il était temps pour nous de nous en aller. Je savais qu’il avait raison avant que j’aille provoquer devant tout le monde ma sœur mais surtout William Cavendish !

« Gomez, ce fut un réel plaisir de faire votre connaissance. Rose, au plaisir de se revoir prochainement. Anne, c’est toujours un plaisir de parlementer avec vous très chère. J’espère vous revoir tous pour la mort de Thomas Wyatt. Nous fêterons cela ensemble. »
Après avoir fait une révérence parfaite, je me tournais au bras de mon mari, n’oubliant pas de lancer un salut hypocrite aux protestants et un regard noir envers les Cavendish ! Ce n’était qu’une question de temps avant que cette famille soit éliminée, une bonne fois pour toute.

« Mr Allen, vous vous êtes fait deux ennemies et pas des moindres, cependant, je dois dire que vous avez raison concernant ces deux personnes. »

Cette phrase fit éclater de rire le marchand. Un rire assez cynique et amusé par la situation.

- Des ennemis ! Je ne vois pas pourquoi ! Enfin, elles iront elles aussi se ranger dans les rangs des nombreuses personnes qui me détestent… Et bientôt dans celles qui me craignent. Finit il plus bas.

Il continua de rire tout en sortant un mouchoir pour se sécher ses larmes, et continua à répondre à la duchesse.

- Quand à l’offre, c’est une proposition que je vous fais. Réfléchissez y. Elle ne se représentera pas deux fois à vous. Vous savez où trouver le commerce de ce marchand. Ces employés vous indiqueront aisément sa demeure.

Il enchaina ensuite sur une révérence aux différents voisins présents. Politesse oblige

- Enchanté de faire vos connaissances messieurs dames. J’espère pour vous que la chance vous sourira.

Mais il ne put continuer. Les juges étaient de retour dans leurs habits et figures pompeuses. Ces hypocrites payés pour faire une sorte de justice. Ils entrèrent dans la salle, reprirent leurs places et annoncèrent le verdict connu d’avance : la mort. Ce fut un triomphe dans la foule. Un vivat hypocrite, sentant le trucage à plein nez. Quoique, certains devaient être vraiment heureux comme les catholiques de Anne Stanhope et d’Héléna Sheridan. Ils devaient l’avoir déjà catalogué dans le rang des hommes à abattre maintenant. Qu’importe ! Il allait s’occuper du cas d’Anne ce qui ferait peur à la petite Sheridan. Bien qu’elle soit d’origine noble, elle ne pouvait échappé à un tribunal bien payé, ou des mercenaires-vandales. Voyant que tout le monde commençait à se lever, il fit de même, prenant congé des protestants.

- Gentes dames, et nobles personnes, des affaires m’appellent. Des affaires urgentes. Je vous prie donc d’accepter mes sincères salutations. Au revoir. Dit il appuyé par une révérence. Puis il partit vers le groupe catholique et interpella Miss Stanhope et ses amis.

- Messieurs dames, je tenais à vous dire au revoir. Votre compagnie de tout à l’heure a été fort agréable. Vous savez, ce procès m’a montré que la justice se doit d’être appliqué, même dans les cas les plus difficile. Il est donc dans mon devoir de vous informer, madame Stanhope que si vous ne remboursez pas vos dettes envers ma société, je serais obligé de faire requête au tribunal pour nous départager. Je vais aller prier à la cathédrale pour que vous ayez la joie de me rembourser dans les délais impartis, c’est à dire deux semaines. Au revoir madame. Dit il en appuyant par une révérence de circonstance.

Tournant le dos, il se dirigea donc vers la sortie, un immense sourire aux lèvres. La journée se terminait bien. Certes Wyatt était condamné, mais son nom n’avait pas été prononcé, de nouveaux clients allait tomber dans sa toile, et il allait peut-être régler le problème Stanhope. Que de joie avait il en remontant la rue. Aujourd’hui, il ferait le chemin à pied. Aujourd’hui, c’était son jour de chance.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/05/2013

De bien nobles réjouissances.

Le verdict était indéniable, il n’y avait aucun doute depuis le début et tout le monde s’attendait à l’issue finale. Anne Stanhope savait qu’elle allait perdre un allié précieux pour le camp protestant, mais depuis que Mary Tudor était au pouvoir, elle devait faire semblant et être catholique pour tout le monde. Un jour, peut-être que le protestantisme serait à nouveau la religion du pays, mais pour le moment, ce n’était pas le cas et elle devait faire semblant, pour sa famille, pour ses enfants. Thomas Wyatt allait mourir et Anne Stanhope ferait semblant de se réjouir de ce malheur. Pour le moment, elle cancanait avec les autres femmes de son groupe, à propos de lady Frances Brandon, qui avait convolé un nouveau, à peine un mois après la mort de son mari. Ce sujet était au bord de toutes les lèvres et il était un vrai sujet de scandale. D’ailleurs Anne s’amusait beaucoup à moquer cette femme qui prenait toujours des grands airs de lady, mais qui aujourd’hui n’était plus rien. Sur cette question, Héléna était de son avis et c’était tout ce qui lui importait. La jolie brune semblait très remontée à propos de sa sœur, au point de la vouloir morte, le cou pendant au bout d’une corde. Ah les histoires de famille étaient toujours les pires et dans ce cas-là, elles deviendraient même mortelles.
En ce qui concernait les protestants, la reine avait l’embarra du choix, il suffisait de la moindre incartade, pour qu’elle condamne et mette à mort l’un d’eux. Anne ressentait un pincement au cœur, bon nombre de ses proches pourraient mourir dans les années à venir, sans qu’elle ne puisse rien faire pour les aider. Anne avait trop perdu, elle ne voulait pas perdre plus.

« Vous avez raison très chère, les buchés s’allumeront dans tout Londres à ce rythme. La révolte a déjà fait beaucoup de ménage dans le camp des traîtres et ce n’est pas prêt de s’arrêter. » Disait-elle un sourire mesquin aux lèvres.

Alors que le verdict était donné, Anne eut la déplaisante surprise de voir Arthur Allen revenir à la charger, pour lui demander à nouveau son argent. Quel homme désagréable ! Il allait voir de quel bois elle se chauffait, elle, contrairement à lui était une amie de la reine, elle pourrait lui en faire voir bien plus qu’il ne le pensait. Cet argent venait de son mari, elle ne rembourserait pas les dettes d’Edward, c’était aux Dudley de payer pour la mise à mort de son mari, pas elle. Anne se tourna à nouveau vers Héléna.

« Je pense que des têtes vont tomber bien plus rapidement, que vous ne le pensiez. » Elle se tourna alors vers le reste du groupe, prête à partir, désormais, elle n’avait plus rien à faire ici. « Je vous souhaite une bonne journée et rendez-vous pour la mise à mort. » Disait-elle en souriant. Elle quitta alors le palais et Westminster et rentra chez elle, là où l’attendait ses enfants.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 28/02/2012

Le procès de Wyatt.

15 mars 1554. Un procès, une mort prochaine. Quand Thomas Wyatt retourna dans sa cellule, il était fixé sur son sort, mais pour quand ? La reine pouvait faire durer son supplice autant qu'elle le voulait. En plus, par sa faute, Elizabeth Tudor allait avoir de gros ennuis et pourrait même le suivre dans la tombe. La seconde fille d'Henry VIII avait été son unique espoir, celle en qui il avait tout misé et à cause de sa faiblesse, elle pourrait perdre la vie.
En effet, la reine se montra bien cruelle, puisque Thomas Wyatt Jr ne perdit la vie que le 11 avril 1554, un peu moins d'un mois après son procès. Coupable de haute trahison, le bourreau lui coupa la tête à l'aide d'une hache, achevant ainsi la grande révolte, qui avait ébranlé l'Angleterre.

♣ Information sur le jeu : Le jeu est terminé !

Sujet: Re: ❧ EVENT n°9 ♣ Le procès de Wyatt.

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