Bess Smeaton

" au coeur de la tourmente " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM Bess Smeaton AGE Vingt ans DATE DE NAISSANCE Neuf décembre mille cinq-cent trente-trois ORIGINE Anglaise SITUATION FAMILIALE Orpheline, le tendron n'est ni épouse, ni affiliée à quelconque famille MÉTIER Prostituée GROUPE Le peuple CRÉDITS Tumblr & Aisen LE JOUEUR PSEUDO pepe. AGE Bientôt Catherinette OU AS-TU CONNU LE FORUM? Je le connais depuis longtemps, j'ai même tenté ce personnage une fois et je suis partie avant d'attaquer sérieusement la fiche *shameonme* Navrée pour les réponses aux questions, j'ai horreur de ça TON AVATAR Imogen Poots, accordé par Love VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? Oui

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? Dans ma plus tendre enfance -et autant que mes réminiscences me le permettent-, j'ai toujours eu une foi inébranlable. Je pense pouvoir me qualifier de catholique. Ou du moins, je l'ai été tendron. Maintenant, je dirais que je me perds peu à peu dans les abîmes de l'athéisme. Peut-on croire à un Dieu lorsque tout espoir quitte un coeur? Je crains de ne point posséder une opinion sur les changements de l'Angleterre. Pour tout avouer, je n'en ai cure puisque cela ne change rien pour moi. Je continue mes ouvrages à la Red Lantern, chevauchant un catholique ou un protestan; cela ne fait guère de différence.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? Je n’ai pas une opinion propre. Je suis plutôt influençable de ce côté-ci. Je dirais que c’est une souveraine hors-pair pour les admiratifs, je dirais qu’elle mérite le pilori pour ceux qui souhaitent voir sa défaite. Mon humble avis est que peu importe qui ira sur le trône, rien ne changera ma situation. Je crains d’être contrainte à satisfaire les clients jusqu’au dessèchement de ma beauté.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? Je pense qu’elle aurait fait une meilleure suzeraine que la Reine actuelle. Pourquoi ? Je n’en ai pas de raison à donner, mais je le sens. Peut-être à cause des visages.. Je porte une assez grande importance au langage d’un regard, d’une bouche et d’un visage en entier. Elle m’inspire moins confiance, plus de rigueur et de sévérité que Jane Grey. Possible que je me trompe, maintenant il est un peu tard pour comparer.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? Dans l’ombre ? Je ne pense pas. Mais je profite de l’ivresse de la chair des hommes, lorsqu’ils viennent d’atteindre le paroxysme pour obtenir quelques informations. Et puis, je n’ai pas besoin que d’un déhanchement salvateur pour quelques détails intéressants. Je sais me montrer très persuasive. Je le fais dans l’unique but de satisfaire Mary-Ann, je ne supporterais point sa déception.

Putain de poupée

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Elle glisse, elle s'éteint... Un supplice, elle retient. ❝

Droite et fière, elle mire avec un certain dégoût le flottement d'une robe s'évanouir peu à peu de son champ de vision. Dans ses bras, remue un jeune poupon encore rose tout juste sorti de la chaleur corporelle de sa mère. Le visage ridé par le temps, la vieille femme lâche un soupir avant de rentrer, le dos presque courbé par l'âge. Elle dépose le précieux dans un panier d'osier, observant la pièce sombre et petite, dont les murs se défrichent et l'humidité dévore l'humble mobilier. Cet enfant ne grandira pas dans le luxe, ni même l'épanouissement matériel. Mais la vieille femme se promet de lui procurer amour et tendresse. Autant que Dieu accordera à son corps le souffle de vie. L'enfant braille, la vieille s'approche et lui donne son doigt à téter le temps de pouvoir préparer ce qui est indispensable à un nourrisson. Le mieux sera de dénicher une femme qui vient de mettre au monde pour partager son lait. Tout de go, la vieille soulève le panier et se rend vers les bâtisses alentours pour quémander aide et charité. Une certaine Mary accepte, contre quelques pièces durement gagné par la vieille durant ses heures de labeurs quotidiennes. Mais pour les joues roses du bambin et pouvoir contempler son avenir, elle accepte, elle sacrifie. Ainsi se déroule les premiers mois de la jeune Bess, fille de fugitif des responsabilités. La vieille, appelée Anne, fut bien heureuse quand le lait maternel ne fut plus nécessaire à la jeune enfant. Certes, elle ne peut contenter son appétit mais au moins, elle mangera sans qu'elle ait besoin de partager ses pièces.

Chaque jour de repos que la vielle femme s'accordait, elle emmenait sa jeune protégée dans les champs, non loin de la ville pour la laisser crapahuter et s'amuser. Un rien l'émerveille. Un papillon, une feuille colorée, un animal qui broute... Bess semble déjà comprendre qu'elle ne jouira pas de petits jeux comme certains enfants et que ses amusements viendront uniquement de son esprit ou de ce que la nature lui offrira. C'est une enfant facile à vivre, sans caprice ni contrainte particulière. Elle est solide, supportant les hivers rugueux, elle mange sans demander plus qu'il n'y en a. La vieille sait, ressent sa faim mais elle n'a pas le bonheur de pouvoir la contenter. La sienne aussi est présente, tenace qui dévore peu à peu son estomac, lui infligeant un calvaire. Mais la vie est ainsi faite, les plus faibles s'éteindront plus tôt détruit pas les tourments. Anne espère que sa petite perle saura tracer un chemin plus gracieux que le sien.

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Elle tombe, la poupée... Elle succombe, éplorée. ❝

« Grand-mère ? » La jeune blonde s'approcha du lit de la vieille femme, posant ses mains pâles sur les siennes, usées par le temps. Ses paupières papillonnèrent, ses prunelles azur rencontrant celle de sa petite-fille, transie de chagrin. « Bess, ma colombe... » Un simulacre de sourire étira les lèvres sèches de la vieille femme, glissant peu à peu dans les ténèbres. Voilà plusieurs jours déjà qu'elle souffrait d'une toux grasse, crachant parfois quelques gouttes de sang dans un tissu. Trop cher pour appeler un soigneur, elle ne souhaitait pas que Bess utilise le peu d'argent qu'elles avaient pour la soigner. Elle était vieille, elle avait fait son temps. Et les parents qui étaient revenus, profitant du gîte et du couvert sans aider, dépensant sans vergogne le peu de pécules que la jeune blonde rapportait. Autant dire que c'était peine perdue. Autant partir, libérer une bouche pour mieux nourrir sa petite princesse. Les parents entrèrent dans la pièce, Bess les fusilla du regard à l'instant même où ils posèrent chausses sur le sol. « Sortez ! » Aucune compassion, aucun amour qu'elle possédait, la petite. Ce n'était que des étrangers à ses yeux, deux personnes immondes qui profitaient de leur argent. Bess retourna son regard vers sa grand-mère, plissant ses beaux yeux. « Tu vas tellement me manquer... » La vieille ferma les yeux, serrant entre ses doigts la main de sa petite fille. Et c'est ainsi, après quelques minutes d'intimité, d'une présence auprès d'une autre, que la vieille Anna s'éteignit. Bess tint sa promesse, elle ne pleura qu'une journée et ensuite, elle reprit contrôle sur ses émotions pour retourner au travail.

Cinq ans. Plus de mille cinq cents jours. Bess travailla sans relâche, nourrissant ses parents qui ne bougeaient pas le petit orteil. Il réclamait un bon repas le soir, quand elle revenait, du linge propre et une bâtisse soignée. La jeune blonde qui devenait femme ressentait une telle haine envers ses géniteurs qu'elle rêvait parfois de pactiser pour qu'ils meurent. De sombres pensées qu'elle avait là, pour la frêle et douce Bess. Mais ce n'était point supportable. Elle mourrait à petit feu, allant chaque matin vendre les légumes et chaque après-midi dans l'atelier de la vieille Margaret pour la couture. Son dos était un supplice. Puis un jour, la jeune blonde cessa de se battre. Plutôt mourir dans la rue que de mourir pour ces deux-là. Elle disparue, ne revenant pas le soir après sa journée de travail. Vivant de nombreuses nuits dans les rues sombres, fraîches, la jeune Bess se perdait peu à peu dans les limbes de la pauvreté.

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Sans égard, elle se donne... Par hasard, elle espionne. ❝

C'est lorsque l'hiver arriva que la jolie Bess décida que son destin devait changer. Faire la manche n'était pas la solution pour vivre longtemps. Alors, elle décida de choisir un endroit où elle était certaine de pouvoir gagner son pain. Et même si ce n'était pas recommandable, ni fameux. Le Red Lantern, maison close. Tout se passa très vite. La maquerelle, Mary-Ann Paton accepta de la prendre sous son aile et la jolie Bess des rues devint pour commencer, une simple servante. Puis, au bout de quelques temps, elle eut son premier client. Et ainsi de suite. Qu'elle détestait cette vie, combien elle était heureuse avec sa grand-mère, avant que ces vermines ne reviennent. Si seulement... Si seulement elle avait pu les faire tuer, elle ne serait pas ici. Puis peu à peu, se rapprochant ainsi de sa maîtresse, Bess prit plus d'importance au sein de la demeure en donnant des informations qu'elle chipait durant les délices de la chair. Un homme est faible, lorsqu'il est pris de spasmes malicieux. Si ce n'était pas la vie rêvée pour la jolie Bess, c'était mieux que de faire la manche. Et elle se sentait plus utile, elle acceptait -du moins un peu plus- son rôle de prostituée.