C'est avec un grand soupir de regret qu'Albert et moi-même nous quittons notre lit. Il s'agit bien de l'une des rares fois depuis la naissance des jumeaux que nous pouvons profiter d'un moment de calme dans notre lit sans que nos enfants nous réclament. Non pas que cela nous dérange d'être ainsi perturbé mais je comprends désormais bien mieux ma mère quand elle m'écrivait que mes jours de tranquillité sont loin désormais. Enfin, c'est le lot de tous parents et je m'accorde de ce fardeau avec une grande joie.

Depuis l'annonce royale d'une naissance prochaine, Albert et moi avons de cesse de nous tenir au plus près des souverains anglais pour influencer autant que possible la politique anglaise en faveur de notre Empereur bien aimé, même si notre tâche est facilitée depuis le mariage de la Reine Mary avec le fils de Sa Majesté impériale. C'est pourquoi je me dois de porter des toilettes les plus somptueuses en chaque occasion pour ne pas porter ombrage à nos intérêts politiques. Que je regrette mes tenues de chasse que je portais au début de mon mariage quand nous parcourions tous les jours les forêts de notre duché infiniment plus confortable que certaines des robes que je porte ces jours-ci !

D'ailleurs, un mot m'a été porté tard dans la soirée d'hier que l'une des robes que j'ai commandé pour ce premier Noel entouré de mes enfants était prête à ce que je fasse des essais. Sur les conseils de dames de la Cour, je m'étais dirigée vers une draperie du centre de Londres dont les qualités étaient importantes. Il me tarde donc de pouvoir admirer ce travail dont on ne tarit d'éloges. D'autant que si ces compétences sont à la hauteur de la réputation naissante à la Cour, j'envisagerai peut-être de lui demander de concevoir une ou deux tenues chaudes pour mes enfants. Ils ne peuvent en effet rester dans des langes toutes leurs vies !

C'est donc d'un pas assuré et énergique que je traverse les couloirs de Whitehall pour rejoindre mon carrosse tout en prenant d'échanger quelques mots avec certaines de mes connaissances. Même si la cape sur mes épaules est d'une grande richesse d'ouvrages avec son doublage en fourrure, la robe verte que je porte peut être qualifiée de très simple en comparaison. J'estime en effet que c'est bien inutile de revêtir une robe au corset compliqué quand on sait qu'on fait un grand nombre d'essayage dans peu de temps, simple question de praticité.

Contrairement à l'un des voyages précédents dans le Londres commerçant, je n'ai guère besoin des services du garde qui m'accompagne. Inutile de tenter le diable en commentant une imprudence ! C'est donc à ma suite que le garde rentre en ma compagnie dans la petite échoppe où un nombre important de tissu est entreposé. Une jeune fille est venue nous ouvrir. Il doit surement s'agir d'une apprentie des gérants des lieux. Avec un sourire aimable, je prends soin de me présenter :

-Je suis Isabelle d'Isembourg, la duchesse de Sarre. J'ai passé commande d'une robe et on m'a avertit que je pouvais faire les nouveaux essayages.

La jeune fille acquiesce en me confirmant que j'étais attendue et propose de me décharger de ma cape avant de rejoindre son employeuse. M'exécutant de bonne grâce puisque le froid mordant n'a pas pénétré les murs de la bâtisse. Me tournant vers mon escorte, je lui ordonne de rester dans la boutique le temps que je fasse mes achats à l'abri de ses yeux. De toutes façons, si une quelconque personne venait à s'en prendre à moi, mes cris l'alerteraient surement pour qu'il se hâte d'intervenir.

En pénétrant dans l'arrière boutique, je peux apercevoir une robe de femme enceinte splendide sur un mannequin en face d'un miroir. Dieu que le tissu rouge est magnifique !

-Je suis enchantée de vous rencontrer également Mrs. Barrow ! Salue-je à mon tour. Vous avez une robe de très bonne facture sur ce mannequin ! Les dires des dames de la Cour sont donc vrai, vous êtes véritablement douées et vous m'en voyez enchantés ! Pour tout vous dire, voir cette robe de femme enceinte me fait presque regretté d'avoir donner la vie au mois de juillet ! J'ai vraiment hâte de voir la robe que vous m'avez confectionné !

Mon babillage de compliment est sincère et mon excitation est réellement perceptible dans ma voix. Dieu ! Cela fait fort longtemps que je n'ai pas ressenti un tel désir face à un habit que je n'ai pas encore aperçu !

Avec modestie, Mrs Barrow déclare que mes compliments ne sont que trop d'honneurs pour elle. Néanmoins, je ne peux qu'être d'accord avec elle concernant les corsets et les grossesses.

-Ce n'est surement pas moi qui irait vous contredire, madame. Je me souviens encore comme si c'était hier le jour où j'ai changé de robes. Certes, cela a fait grand bruit dans mon entourage mais le confort apporté a largement permis de compenser les commérages.

Cette confidence est dite doucement comparé à mon excitation pour voir le vêtement que je suis venue cherchée. Lorsque la jeune assistance revient avec ma commande dans ses bras, je ne manque pas de hausser un sourcil. Cette robe n'est-elle pas un poil trop petite pour moi ? Néanmoins, je préfère taire mes doutes. Après tout, mes ouvrages ne consistent qu'en de la broderie de mouchoirs pour passer le temps et on ne peut guère dire que mon éducation ait été orienté vers cela.

-Madame, je tiens à vous féliciter pour votre travail ! A son aspect, je n'aurais guère présumée que de la vêtir serait si simple ! Continuez à faire ce genre d'ouvrages et je peux vous garantir que toutes les dames de la Cour iront chez vous ! Pouvez-vous desserrer légèrement, je vous prie ?

La robe sur mes épaules, je ne peux m'empêcher de tourner sur moi-même comme je le faisais enfant pour m'admirer. Ma foi, mes doutes n'étaient guère fondés ! La robe n'est surement pas trop courte pour moi !

-Le résultat m'enchante, Mrs Barrow ! Je n'ai absolument aucun regret d'avoir fait appel à vous ! Sourie-je. Bien entendu, je suppose qu'il y a des ajustements à faire : les manches ne sont-elles pas un peu trop longues ?

Et avant de la laisser continuer son ouvrage, j'ose lui demander sur un ton badin :

-Dites-moi, madame, confectionnez-vous des vêtements pour enfants ? Mes enfants ne cessent de grandir et j'ai peur que leurs habits soient trop petits avant le mois de février.

Au vu de son talent, je pense que je ne regretterai absolument pas de passer commande pour Charles Albert et Marie-Isabelle au vu de la qualité de l'ouvrage qu'elle m'a confectionné ! Autant donc en profiter tant que cette dame n'est pas encore assaillie par toutes les femmes de la Cour pour la lier à mes robes !

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Pour une belle robe

Isabelle d'Isembourg

D

ieu merci, Lord Stuart avait passé commende auprès de moi pour un cadeau pour son épouse. Elle-même n’était donc point au courant du fait que je devais lui confectionné un robe, si bien que je n’aurais à m’expliquer qu’envers le Lord écossais et fort heureusement car son épouse et loin d’être aussi commode. Fort heureusement pour moi, la comtesse et la duchesse avaient une taille semblable mais dieu fut plus généreux envers la duchesse d’Isembourg. Ce qui est plutôt une bonne chose, les femmes se doivent d’avoir des formes plaisantes. Les femmes trop maigres ne donnent point envie. Comme elle me le demanda, je desserrais légèrement le corset afin que la jeune femme soit plus à l’aise et me reculai afin de la laisser s’admirer.

« Je vous remercie Madame vos compliment me vont droit au cœur. »

Répondis-je en souriant avant de me tourner vers Maggie et lui demander discrètement si elle pouvais m’apporter mes épingles. En effet, j’allais devoir reprendre certaines choses, l’encolure était légèrement tombante il me fallait y remédier et en effet, comme l’a remarqué la duchesse, les manches étaient un peu longues.

« En effet, Madame, il y a quelques retouches à faire mais elles sont mineures et votre robe sera prête d’ici une semaine. »

Répondis-je en prenant les épingle que ma jeune assistante me tendait et m’approchai de la duchesse afin d’ajuster la couture d’épaule ce qui permettait de remonter un petit peu l’encolure, puis je m’occupais de raccourcir les manches de quelques centimètres. Je souris et la regarda dans le miroir lorsqu’elle me parla de vêtement pour enfants.

« Les enfant grandissent à une vitesse affolante je vous l’accorde. Mais pour vous répondre j’adorerais refaire des vêtements pour enfants. J’en ai eus fait pour mon fils lorsqu’il était petit et pour quelques amis mais cela fait fort longtemps que je n’ai pas confectionnés de robes et de pourpoints pour les petits. »

Je souris, tout excitée à l’idée d’avoir l’occasion de confectionné des petites robes, des hauts de chausses, des pourpoints et des capes. Je trouvais cela tellement adorable ! Je m’accroupis afin d’ajuster le tombé de la robe, puis après quelques instant je me relevai et me reculai afin de la laisser s’admirer encore un peu.

« Il est vrai que vous êtes absolument radieuse, Madame. »

Dis-je en souriant, rendant les épingle à Margaret qui les remis en place dans l’atelier. Comme je suis soulagée. Jamais je ne m'étais retrouvée face à un telle étourderie et heureusement ! Cela m'est arrivé mais je me le jure, cela n'arrivera plus. Car je ne pense pas pouvoir m'en sortir aussi bien deux fois. Il est bien heureux que nous soyons en période de fête car toutes les dames souhaitent des tenues pourpres. Cela se serait finis fort différemment si la Duchesse avais fait appelle à moi à une autre période de l'année.
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electric bird.

POUR UNE BELLE ROBE

With this heart i have the power to blame youre eyes, I sing till the day wakes up a bright shine at the heavens sky, my heart burns. They come to you at night, deamons, ghosts and black elves. They crawl up from the cellar rows and will take a lok under your bed. They come to you at night, like ghosts.

Avec une grande patience, je prends garde à ne pas bouger pendant que la couturière épingle ma robe. Avec une certaine joie, j'apprends que cette splendide robe que je porte sera prête très bientôt. Cependant, je fais une petite moue avant de tourner la tête vers mon interlocutrice :

-Vous m'en voyez enchantée, Mrs Barrow ! Sourie-je. Malheureusement, je crains être prise la semaine qui vient avec les différentes festivités de la Cour et ne pourrait donc me déplacer en personne pour venir la chercher. Est-ce que ma présence sera-t-elle encore nécessaire pour vérifier une quelconque couture ? Si ce n'est pas le cas, je vous enverrai une de mes domestiques pour venir la chercher. Cependant, Mrs Barrow, je ne cache pas mon envie de vous présenter à quelques dames rencontrés en Angleterre pour faire vos louanges plus que mérités sur votre travail.

Ma proposition est dite de manière sincère. Même s'il est vrai que je gagnerai à faire venir la dame, son talent mérite à mes yeux d'être bien davantage connu de tous. Cela serait sans doute néfaste pour moi qui ne serait plus la seule à avoir de splendide tenues. Je gage toutefois que Mrs Barrow saura se rappeler en tant utile cette aide si elle est accepté.

Sa réponse obtenue, je l'arrête un instant afin de descendre momentanément du tabouret. Pour je ne sais quelle raison, mes souliers perturbent mon équilibre et j'ai l'impression de manquer de tomber à chaque seconde qui passe. C'est pourquoi j'enlève mes chaussures doucement avant de faire quelques pas sur la pointe des pieds avant de retourner à ma place précédente. Décidément, il est une chose plus aisée maintenant que de rester sans bouger.

-Oh ! Je vois que vous parlez d'expérience concernant les vêtements pour enfant ! Sourie-je d'un air complice. Avec ma récente maternité, je comprends désormais davantage les mères qui ne cessent de s'affoler en voyant leurs enfants grandir. Il s'agit en fait de cris de désespoir à cause de la prochaine demande de vêtements à venir !

Cette dernière phrase m'arrache un léger rire même si je sais parfaitement que ces cris ne sont pas que dus aux nouveaux achats de vêtements.

-Même si vous dites avoir peu fait de vêtements pour enfants ces derniers temps, je ne m'inquiète guère concernant votre habilité à les faire au vu du talent mis au service de la confection de ma robe ! Ajoute-je en me regardant davantage dans la glace. Toutefois, je ne vous cache pas que ces tenues devront être à la fois facile à mettre et résistance à toutes les aventures. Mes jumeaux sont sur le point de nous rendre fous, mon époux, nos nourrices et moi tant ils multiplient les facéties. Soupire-je en avouant ce fait.

Alors que Mrs Barrow s'éloigne pour me laisser me regarder et me complimenter, je me regarde également dans la glace avec un regard satisfait. Décidément, j'ai plus que bien fait de venir ici !

-Mrs Barrow, je ne pense pas vous avoir déjà payé, finis-je par dire en me tournant vers elle après avoir pris la bourse que j'avais prévu pour mon achat. Considérez ceci comme le paiement de ma dette à votre égard pour cette splendide robe que j'ai hâte de vêtir.

Cette bourse contient un peu plus que le prix attendu mais j'estime que cela est largement mérité pour ses services.

crackle bones

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Pour une belle robe

Isabelle d'Isembourg

J

e pense qu'une petite semaine suffira à la terminer. Il n'y avait pas grande chose à faire dessus, dieu merci. Mais après cette faute professionnel, qui pour moi, était vraiment très grave, je songe réellement à diminuer mon temps de travail. Je commence à perdre la tête. Entre le bébé et la situation du pays qui est plus qu'inquiétante. Mais bien sûr ce n'est pas une excuse. Ce que je viens de faire et loin d'être professionnel. Mais en même temps je ne me voyais pas lui dire l'exacte vérité. La duchesse est certes très gentille mais je ne saurais dire quelle réaction elle aurait eu si elle avait sut toute la vérité concernant sa robe. Si cette création avait été destinée à une amie de la même classe sociale que moi j'aurais sans doute eus beaucoup moins peur. Mais là, non seulement c'est le première fois que la duchesse D'Isembourg venait chez moi, mais en plus, c'était une Lady, une femme de la haute société qui, avec une seule phrase glissée au bon moment avait le pouvoir de ruiner ma carrière ici à Londres voir dans toute l'Angleterre. Non, décidément je ne regrette pas mon choix et puis tout à fait entre nous, je préfère que cette robe soit portée par Isabelle D'Isembourg que par Margareth Douglas.

« Madame, ne faite donc point déplacer vos gens, je me ferais un grand plaisir de vous la livrer personnellement. »

Répondis-je rapidement. J'aimais pouvoir faire les livraisons. Cela me permettait de sortir un peu de mon atelier et de voir de très belles choses. Et puis j'avais toujours un peu peur de transmettre des commendes à des intermédiaires. Et s'il y avait un souci dur la route ? Que la robe finissait tachée ou déchirée. Non, non je préfère grandement faire le trajet moi-même. Mon sourire se croisa, pour ainsi dire, derrière la tête lorsque ma cliente me fit part de son envie de me présenter à d'autre dames dont elle a fait la connaissance en Angleterre.

« Ce serait pour moi un honneur que d'être présentée aux personnes de votre choix. Vous me rendriez là un service inestimable ! » Dis-je en inclinant la tête afin de montrer mon immense gratitude. « Et je puis vous assurer que vos futurs commandes, s'il y en as, seront traitées de manière prioritaire »

C'était ma façon de remercier cet acte d'extrême gentillesse de la part de la Duchesse. Malheureusement je ne pouvais point faire davantage. Enfin si, je pourrais mais j'ai horreur de parler d'argent lorsque le sujet n'est pas abordé. Mais je pense que je ferais un geste sur les vêtements de ses deux enfants.

Je recule légèrement, la laissant descendre du tabouret. Je la laisse se regarder et marcher avec sa nouvelle toilette. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle me faisait pensé à moi j'ai horreur des chaussures à talon et je comprends le fait qu'elle les enlève. On perds si vite l'équilibre avec ses choses-là. J'en ai une seule paire chez moi que j'ai achetée après plusieurs mois de dur labeur. Je les garde que pour les grandes occasions. Elles sont bien moins belles et ornées que celles de la Duchesse, bien sûr, mais je compatis au faite que marcher avec ce genre de chaussures n'est pas évident. Surtout que, la pauvre, doit sans doute en porter à longueur de journée, ce qui doit, à la longue être très douloureux. J'émets une rire discret en l'entendant poursuivre. Je confirmais en tout points, les enfants grandissent à une vitesses, nous avons à peine le temps de terminer une chemise que déjà, il en faut une plus grande, c'est terrifiant.

« Je suis complètement d'accord avec vous. Mais même si je manque de pratique je me souviens à quel point les enfants aiment jouer et faire toute sorte de farce. Je ferais donc en sorte de faire des vêtements qui supporteront toutes leur fantaisies et qui ne les empêcheront surement pas de vous rendre, vous, votre époux et leurs nourrices totalement fous. »

Dis-je sur un ton amusé. J'avais hâte que le mien vienne au monde maintenant. Reparler du plaisir d'avoir des enfant en bas âge dans un foyer me rappelait à quel point, j'aimais être mère et que cela me manquait. Oh bien sûr j'ai un fils mais lorsqu'il est adulte, c'est totalement différent. Il se débrouille de lui-même et ce n'est plus vraiment le genre à faire des facéties à ses parents.

Je la laisse encore s'admirer quelques instants. Qu'elle puisse me dire au cas où si quelques chose n'allait pas, un petit détail. Mais tout semblais lui convenir puisqu'elle se retourna et me tendis la bourse, contenant le payement de cette commende. A son poids, je sens qu'il y a un peu plus.

« C'est vraiment très généreux de votre part Madame » Répondis-je très humblement, demandant à Maggie d'aller mettre la bourse dans le coffre que nous avions afin que j'ai les main libre pour aider la Duchesse à retirer sa tenue. « Merci encore de la confiance que vous avez accordée » Je défaisait ses manches que je déposais sur une petite table se trouvant à côté de moi et desserrait le corsage afin de la libérer. Je donnais la robe à mon apprentie dès qu'elle fut de retour afin qu'elle la range correctement et pris soin d'aider la jeune femme à remettre sa première toilette.

electric bird.

POUR UNE BELLE ROBE

Avec un certain soulagement, j'entends la couturière déclarer accepter de m'apporter ma commande dans mes appartements, m'évitant ainsi le tracas d'un déplacement.

-Et bien, qu'il en soit ainsi, Mrs Barrow ! Sourie-je à son attention. N'hésitez pas à envoyer un billet pour m'avertir de votre présence future, je tâcherai de vous faire mander une personne pour vous conduire jusqu'à moi. Vous comprenez que je ne puis prévoir à l'avance où je serais la semaine prochaine et que je ne veux guère abuser de votre temps à ce que vous me cherchiez.

Cette pensée est sincère et dénuée de toute hypocrisie. Notre temps à toutes les deux et précieux, cela serait dommage pour nous de le gâcher en des retrouvailles retardées car j'étais trop prise par mes obligations. Et puis, même s'il faut toujours rester patient et ne jamais aller trop vite, il me tarde tout de même de vêtir cette robe somptueuse !

J'accueille également avec un sourire ses remerciements quant à une présentation à d'autres dames de la Cour.

-Et je vous remercie à mon tour d'avoir la gentillesse de me considérer comme cliente prioritaire, ajoute-je sur un ton poli. Toutefois, je vous serais reconnaissante de me dire avec le plus de sincérité possible si une robe ne me convient pas, quand bien même il s'agit de la dernière lubie des dames de la Cour. Je préfère avoir une tenue légèrement démodée que de passer pour la dernière des dames de petites vertus à cause de la dernière mode contrairement à certaines dames.

La fin de ma phrase s'accompagne d'une grimace alors que je pense à ces femmes qui ne font aucunement attention à leurs rangs et à leur dignité en charmant d'autres hommes que leurs maris. Je ne veux absolument pas être associé à de telles personnes !

Alors que je suis descendu de mon tabouret pour enlever mes souliers et ainsi retrouver un semblant d'équilibre sur ce tabouret, j'entends Mrs Barrow confirmer mes propos concernant les enfants. Toutefois sur un ton joueur, je prends une expression outrée pour lui répondre :

-Comment Madame, vous vous ne souciez guère du bien-être de mon époux et de moi-même alors que nous risquons l'épuisement face à nos enfants ? Votre manque de sollicitude me blesse au plus profond de mon coeur !

Toutefois reprenant un ton plus sérieux, je continue :

-Je suis ravie de voir que votre avis sur la robustesse des vêtements d'enfants est le même que le mien. Même si les miens étaient davantage plus calme, leur tendre âge ne leur permettrait en aucune façon de vêtir des vêtements aux coutures délicates. Malgré votre manque de pratique sur ce genre de vêtements, je suis certaine que vous saurez parfaitement vous acquitter de cette tâche, Madame Barrow.

Généreuse, je lui donne déjà sa paye pour cette commande. Tandis qu'elle se confond en remerciement, je me fais la réflexion que c'est mieux ainsi pour mes finances. Je n'ai pas à m'inquiéter si je suis encore endettée auprès de quelqu'un ou non puisque tout est réglé en temps et en heure. Ces quelques gestes font partis de ceux que j'ai appris pour gérer notre domaine à Albert et à moi et ceux-ci s'avèrent diablement efficace pour éviter des multiples emprunts à des personnes.

Avec l'aide de la couturière, je me défais de ma nouvelle tenue pour renfiler celle que j'ai mise ce matin pour se rendre en ce lieu. Prenant soin de lisser ma robe pour chasser quelques plis indésirables, je remets ma cape sur mes épaules quand l'aide de Madame Barrow me la tend. D'un hochement de tête, je la remercie avant de me tourner vers la propriétaire des lieux.

-Je vous dis donc à très bientôt Mrs Barrow. Il me tarde de montrer mon nouveau vêtement à mon époux. Merci encore pour votre travail.

Sur ces mots, je quitte la boutique, mon escorte sur mes talons, afin de regagner mes appartements à Whitehall et ainsi écrire une missive à ma famille que j'aurais du faire la veille.

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