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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
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Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Empty
MessageSujet: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 14:49
Albert de Brandebourg


« Si nous sommes maîtres des mots que nous n'avons pas prononcés, nous devenons esclaves de ceux que nous avons laissé échapper. »


TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦️ Albert Hohenzollern de Brandebourg
AGE ♦️ 23 ans.
DATE DE NAISSANCE ♦️ le 21 juin 1532.
ORIGINE ♦️ Germanique, il est le troisième fils de l'actuel Prince-Electeur et margrave de Brandebourg, duché du nord-est de l'Empire. Il a également des origines saxonnes, danoises et polonaises.
SITUATION FAMILIALE ♦️ Fils de Joachim II Hector de Brandebourg et Madeleine de Saxe, Albert est marié depuis 1551 à Isabelle d'Isembourg. Le couple a à ce jour deux enfants, les jumeaux Marie Isabelle et Charles Albert, nés en juin 1554.
MÉTIER ♦️ Duc de Sarre et ambassadeur allemand au nom de l'Empereur Charles Quint, tout en préservant les intérêts de Jean d'Isembourg, l'oncle de son épouse, et de sa propre famille.
GROUPE ♦️ les étrangers.
CRÉDITS ♦️ Tumblr & Vintage Phonic (avatar).

LE JOUEUR
PSEUDO ♦️ Valiya.
AGE ♦️ 21 ans.
OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦️ Je le connais depuis ses débuts ! Mais je crois avoir enfin trouvé l'occasion de m'y impliquer pour de vrai xD
TON AVATAR ♦️ Sam Claflin.
VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦️ Tel quel fictif, mais les Hohenzollern de Brandebourg ont existé, et les membres de sa famille que je cite sont bien réels Wink



Audience devant la Reine.



QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦️ Je suis catholique et ne vois aucune raison de changer d'allégeance : je crois en cette vision du christianisme, j'en suis fier et je refuse d'y renoncer. Mais sincère loyauté et attachement indéfectible ne signifient pas naïveté, et j'avoue être loin de fermer les yeux ou de réfuter les travers de Rome, loin encore des bûchers prônés par l'Empereur, son fils, ou la reine Mary d'Angleterre. Martin Luther et les protestants ont vu juste sur bien des points, et la seule raison pour laquelle ils sont aujourd'hui si affreusement tourmentés est celle d'avoir mis l'Eglise face à ses erreurs et ses manquements. Personnellement, ce n'est pas sur un coup de tête que je me suis dérobé au destin ecclésiastique prévu pour moi, mais bien par la conviction que cette Eglise en laquelle je crois toujours était trop éloignée du message divin ! Oui, je suis catholique, oui, je pense qu'un retour en force du catholicisme en Angleterre est une bonne chose, mais revenir au catholicisme tel qu'il existait avant les 95 Thèses de Luther serait une aberration. Si Rome refuse de reproduire les erreurs du passé, elle à tout intérêt à entendre ce que la Réforme a à lui dire, et à s'en inspirer.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA REINE D'ANGLETERRE? ♦️ Son intolérance me déplaît, mais son attachement à Rome permet d'ôter une épine au pied de Sa Sainteté le Pape, et son alliance avec les Habsbourg est une excellente chose pour l'Empire. Voilà qui permet à Charles Quint et à son fils Philippe de reprendre la main sur un pays que les velléités indépendantistes d'Henry VIII et la victoire éphémère du protestantisme porté par Edward VI et son oncle Somerset avaient isolé. Un pays rallié à l'Espagne et à Rome, c'est une victoire de plus pour l'Empereur, et une possibilité pour le Pape Jules de se concentrer sur d'autres affaires. Le soutien apporté par Mary Ière est tout sauf négligeable, et de cette alliance pourra naître de grandes choses - voilà ce à quoi nous autres ambassadeurs travaillons autant que faire se peut. Néanmoins, si Sa Majesté la reine d'Angleterre voulait bien cesser d'allumer des bûchers à tout bout de champ, je ne lui en voudrais pas. Voilà un aspect des choses que bien entendu je garde pour moi, mais qui je dois l'avouer, me fait grincer des dents !

QUE PENSEZ-VOUS DE LA PRESENCE DES ESPAGNOLS EN ANGLETERRE ET DU MARIAGE DE LA REINE ? ♦️ (répondez en 5 lignes minimum)

AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦️ Je n'ai nulle raison de dissimuler ma foi : c'est le plus sincèrement du monde que j'affirme être catholique, et ni l'Empereur ni la Reine d'Angleterre ne pourront me le reprocher ; quant à ma propre famille, déchirée comme tant d'autres par les conflits religieux, elle connaît à la fois ma loyauté et ma tolérance. Certes, cette tolérance en question ne doit pas être connue de tous, pas plus que mon intérêt certain pour le protestantisme - bien qu'encore une fois, je sois déterminé à rester catholique. Agir dans l'ombre pour ma foi ne me semble point nécessaire donc. Pour ce qui est de ma cause, le problème demeure. Je sers l'Empereur Charles, son fils Philippe et mon oncle par alliance, Jean d'Isembourg, archevêque-électeur de Trêves. Je lui dois à la fois mon titre de duc et ma position d'ambassadeur, mais surtout je lui dois mon mariage, et pour cette seule raison je lui en suis éternellement reconnaissant. Officiellement, les choses semblent donc simples et limpides. Mais ce n'est évidemment pas si aisé : il est connu que les ambassadeurs nagent plus d'une fois en eaux troubles, d'autant que malgré tout, je demeure un Hohenzollern de Brandebourg. Mon destin sera toujours lié à celui de ce clan qui aujourd'hui se déchire. Mon but aujourd'hui est de préserver les intérêts de la famille d'Isembourg, et de veiller même de loin, même depuis l'ombre, à ce que ceux de mon clan d'origine ne soient pas trop entachés, ce qui est nettement plus facile à dire qu'à faire, lesdits intérêts ayant une détestable tendance à s'opposer. Prions pour que nul ne s'y brûle les ailes...




Dernière édition par Albert de Brandebourg le Mar 24 Nov - 18:25, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 14:50
Die Kindheit


« Ma bien chère mère,

Je vous écrit en ce 22 juin 1532 en premier lieu pour vous faire part d'une nouvelle qui, je le sais, vous mettra en grande joie : vous saviez ma chère épouse Madeleine, votre belle-fille, enceinte, hier au matin nous sont nés non pas un, mais deux garçons. Hélas, je vous préviens immédiatement que cette liesse risque d'être de courte durée. Je ne veux point faire preuve d'un trop grand pessimisme, mais nos deux nouveaux-nés sont de santé bien fragile, trop fragile sans doute, et au lieu de les baptiser après-demain avec le faste qui sied à leur rang, comme nous l'avions prévu, la cérémonie s'est tenue ce matin en grande discrétion. Georges et Albert, voilà les prénoms choisis pour nos fils bien-aimés, puissent-ils vivre plus longtemps que le prévoient les médecins. Mon père le margrave a déploré que nous ne l'ayons pas convié à la cérémonie de baptême, mais savoir que mes fils ont de fortes chances de rendre leur âme à Dieu dans les prochains jours est assez difficile ainsi, je n'aurais pas eu à coeur de supporter sa présence, celle de cette catin de Katharina, et leurs trois bâtards. Vraiment, quand je songe à vous, fille et soeur de Rois, humiliée, traitée comme une moins que rien, contrainte de fuir au Danemark déguisée en servante pour échapper au sort que vous réservait le traître qui me sert de père... J'enrage, ma mère ! Soyez assuré que j'élève mes enfants, mes fils en particulier, dans l'espoir que jamais ils ne soient à la semblance de leur grand-père.

Pardonnez, chère mère, ma véhémence, et recevez au passage de bonnes nouvelles de vos trois premiers petits-enfants. Jean est un beau garçon plein de charme et de vivacité, intelligent et sensé, qui fera j'en suis sûr un bon margrave, quant à Frédéric, il se montre toujours plus sérieux et appliqué dans ses études. L'archevêché de Madgebourg que je lui réserve sera parfait pour lui. Et notre Barbara, belle et blonde, dotée de vos charmants yeux verts, fait toute la fierté de sa mère. Quant à nos nouveaux-nés, puissent-ils vivre assez longtemps pour que d'ici quelques années, nous soyons en mesure de dire si ils tiennent davantage de la Saxe ou du Brandebourg. Je vous écrirais bientôt pour vous donnez de leurs nouvelles, et d'ici là, priez pour eux et nous. Recevez les salutations sincères de Madeleine - et naturellement, les miennes. Et n'oubliez pas de saluer mon oncle votre frère, le Roi du Danemark. Que Dieu vous garde !

Votre fils bien-aimé
Joachim-Hector Hohenzollern de Brandebourg. »

Château de Cölln, février 1541. Seul dans son coin, alors que de l'autre côté de la rive gelée s'amusaient ses demi-frères et soeurs cadets, Albert donnait de petits coups de pied dans les mottes de neige lourdement amassées au sol. L'hiver était particulièrement rude, et l'heure n'était pas encore au dégel progressif, le froid restait plus que pénétrant, mordant. Mais comme chacun ici, le garçon était habitué : à neuf ans, il n'avait connu que les hivers glacés des marches de Brandebourg et les vents violents des printemps froids, coupés par les hauts murs de ce château où il avait vu le jour quelques minutes après un frère qu'il n'avait jamais connu. Il soupira, et son souffle eut la forme d'une fumée pâle qui passait inaperçu dans la masse blanche qui l'entourait. Emmitouflé dans de lourds vêtements, d'épaisses fourrures abattues sur ses épaules minces, le jeune Hohenzollern laissait son regard errer tantôt vers les silhouettes de sa belle-mère Hedwige Jagellon, princesse polonaise, enceinte de huit mois et entourée de ses enfants, la petite Elisabeth et les jumeaux Sigismond et Hedwige, tantôt vers le massif tombeau de famille, à l'exact opposé, dont il devinait la forme derrière les branches couvertes de neige des arbres sans feuille. C'était sous cette pierre grise et glacée que reposait sa mère Madeleine, décédée deux ans après sa naissance, en mettant au monde un petit Paul qui ne vivrait que trois jours, rejoignant ainsi les dépouilles d'Elisabeth, troisième née du couple Hohenzollern, celle de son propre jumeau, Georges, et celle, honnie, du précédent margrave, Joachim II Nestor, son grand-père paternel. Pour ne citer que ceux qui revenaient plus régulièrement que les autres dans les paroles de Barbara ou Frédéric, les seuls enfants de Madeleine de Saxe qu'il fréquentait quotidiennement.

" - Albert, tu n'as pas peur de prendre froid ?"

Le garçon leva les yeux : sa soeur Barbara se dirigeait à grands pas vers lui, l'air confiant et souriant. Le soleil lumineux bien qu'aussi glacé que le paysage faisait briller ses yeux verts, et Albert ne put que lui sourire en retour. De tous les membres de sa nombreuse fratrie, Barbara était celle qu'il appréciait le mieux, celle qu'il connaissait le mieux aussi. L'aîné, Jean, était sans cesse au loin, aux côtés de leur père, toujours occupé à chevaucher d'un côté à l'autre de la Marche. De Frédéric, il avait été proche jadis, mais depuis qu'il avait commencé ses études au séminaire de Francfort-sur-l'Oder, il ne revenait à Cölln qu'à de rares reprises. Seule restait Barbara, pour l'instant tout au moins, dans la fraicheur et la grâce de ses quatorze ans.
" - Avec cette peau d'ours que Konstanze m'a jeté dessus ? Sûrement pas, elle pèse un âne mort. Le froid glisse sur moi comme Jésus sur l'eau !"

La jeune fille se laissa tomber à même le sol, s'asseyant sur la neige, bientôt imitée par son jeune frère. "Regarde-la," soupira-t-elle, et Albert n'eut pas besoin de suivre son regard pour comprendre qui était visé, "elle se pavane avec tous ses enfants comme si elle était la dame de ces lieux.
- Techniquement, elle l'est,"
avança timidement le garçon, "Père l'a épousée.
- Père ne l'aime pas."
Barbara secouait légèrement la tête, exaspérée par sa belle-mère et ne la quittant pas des yeux, faisant danser par ce mouvement les boucles blondes qui s'échappaient de sa coiffure.
" - Qu'en sais-tu ?
- Trop catholique. Il ne l'a épousée que pour sécuriser la frontière polonaise et s'assurer que Sigismond ne cherche pas à lorgner du côté de la Marche. Mais je puis t'assurer que sans cela, jamais elle n'aurait posé le pied ici."

Albert haussa les épaules. Depuis longtemps, depuis toujours en fait, il connaissait les nombreuses divisions au sein de sa famille. Lui-même n'avait aucun souvenir de sa véritable génitrice, Madeleine de Saxe : elle était morte quand il avait deux ans et la seule image qu'il avait pu se forger d'elle était celle dispensée par les portraits de la galerie du château et les récits de ses aînés. Hedwige Jagellon, seconde épouse du margrave Joachim II Hector et fille du roi Sigismond de Pologne, avait toujours été d'une gentillesse extrême à son égard, mais plus occupée par sa propre progéniture que par ce dernier-né du premier lit. Le garçon avait parfois le sentiment que s'il essayait de se rapprocher de sa belle-mère, elle l'accepterait volontiers, mais qu'elle n'osait pas faire le premier pas. Lui était tenté, parfois, cependant il craignait de trahir les deux seules figures maternelles qu'il connaissait, Barbara bien sûr, mais aussi leur grand-mère Elisabeth, la princesse de Danemark, que l'actuel margrave et père d'Albert s'était hâté de faire revenir en grâce dès le décès de son paternel. Ni l'une ni l'autre ne pouvaient souffrir Hedwige, et Albert tenait trop à l'une et l'autre pour s'opposer au risque de les voir se fâcher contre lui. Un malaise subsistait toutefois, et le garçon était plus que gêné lorsque il voyait la malheureuse jeune femme baisser les yeux et rougir nerveusement sous les regards noirs de sa belle-fille encore adolescente, et de sa redoutable belle-mère, sans jamais recevoir le moindre appui de son mari. Dans ces moments-là, c'était à grand-peine qu'il se retenait d'aller vers elle, et uniquement pour ne pas froisser Barbara ou leur grand-mère.

" - Au fait," lança-t-il un peu vite, brusquement désireux de changer de sujet, "tu as des nouvelles de tes soi-disant fiançailles avec le duc de Brzeg ?
- Grand-mère négocie encore et toujours,"
soupira la jeune fille, "elle a l'air de beaucoup y tenir.
- C'est loin d'ici, la Silésie ?
- Vu depuis une carte, non. Mais la Pologne est tellement vaste... Ça t'inquiète, de me savoir loin ?
- Un peu,"
avoua le garçon, "Jean et Frédéric sont partis, et...
- Jean n'a jamais été là,"
coupa abruptement Barbara avant de se radoucir, "et puis tu sais, tu vas partir aussi, un jour. Seul Jean a le droit de vivre et mourir à Cölln, nous autres, les filles, les cadets, nous traçons nous routes loin de chez nous.
- Mais ça ne t'inquiètes pas, toi, de partir si loin ?
- Non, j'y suis préparée depuis longtemps, j'ai toujours su que ça se passerait ainsi. Mère me le disait, et Grand-Mère aussi. Ce qui m'inquiète surtout, c'est d'épouser un homme comme notre grand-père."


Albert resta muet un instant. Son grand-père, Joachim II Nestor. Mort en 1535, mort depuis six ans, et pourtant toujours là, toujours dans les mémoires. De cet homme, Albert ne connaissait que ce que son père et surtout sa grand-mère avaient bien voulu lui dire : des horreurs. Des histoires de débauche, d'orgueil sans frein, de despotisme presque, de trahisons profondes. Cet homme avait humilié sa grand-mère, exposé sa maîtresse au vu et au su de tous, jaloux au point de menacer l'époux de celle-ci, s'attirant les foudres de Martin Luther qui avait rédigé de nombreux et violents écrits, fustigeant le couple adultérin. Champion du catholicisme, Joachim II Nestor avait assisté en impuissant à la montée en flèche du protestantisme dans toute la Marche, y compris dans la propre maison : son épouse bafouée, Elisabeth Oldenbourg, avait suivi son frère le roi Christian II dans sa conversion. A l'article de la mort, il avait souhaité voir ses enfants faire le serment de ne jamais abjurer leur allégeance à Rome - mais son fils aîné, Joachim-Hector, s'y était refusé. Il n'avait pas rendu l'âme depuis trois semaines que la princesse bannie, Elisabeth, faisait une entrée triomphale à Berlin. Quatre ans après le décès du margrave, le protestantisme était officiellement admis dans toute la Marche.

" - Grand-Mère ne laissera jamais faire une chose pareille.
- J'espère. Je n'aime pas Hedwige, mais elle a le mérite d'être l'épouse légitime de notre père. Je n'aurais pas supporté qu'il nous impose une maîtresse, et leurs enfants. Et je prie pour que mon mari, quel qu'il soit, ne m'impose rien de tel.
- Tu sais ce que sont devenus les enfants de notre grand-père et Katharina ?
- Ces bâtards ? Non, et je n'en ai cure. Ils ne devraient même pas exister."
La jeune fille eut un reniflement méprisant. "Notre grand-père a été lâche, vil et sans honneur. Prions Dieu pour que mon futur mari ne soit pas de cette trempe !
- Moi,"
déclara Albert avec une solennité amusante chez un si jeune garçon, "je n'en serais jamais, et quand je me marierais, je serais toujours fidèle."
Barbara éclata de rire : "te marier, Albert ? Est-tu sérieux ?" Et elle rit de plus belle, avant d'embrasser tendrement les cheveux châtains de son cadet.
" - Tu ne te marieras pas, Albert, enfin ! Toi, tu es un cadet, tu feras comme Frédéric et entreras dans les ordres. Père t'a sûrement déjà réservé un archevêché. Non, un évêché, pour commencer, puisque c'est Frédéric qui sera archevêque. Voilà : tu seras évêque !
- Mais c'est obligatoire ?
- Bien sûr : l'aîné hérite, les fils cadets rejoignent l'Eglise, et les filles se marient. C'est cela, les lois de l'Empire Germanique !
- Mais comment je pourrais élire l'Empereur si je ne suis qu'évêque ?
- Jean élira l'Empereur, Albert. C'est lui, le futur Prince-Electeur.
- Hé, mais je suis Prince, moi aussi ! Konstanze a dit que j'étais Prince !
- Oui, Prince allemand, mais pas Prince-Electeur.
- C'est bien compliqué, tous ces titres.
- A qui le dis-tu, petit frère, à qui le dis-tu..."


Le groupe formé par leur belle-mère, leurs demi-frères et soeurs et tout leur entourage s'éloignait peu à peu. Dans le jardin glacé, seuls restaient Albert et Barbara, qui regardaient le ciel gris perle, où pointaient par nuées passagères des oiseaux au plumage sombre, au chant trop lointain pour pouvoir être entendu. Parfois, l'un des deux enfants osait briser le silence apaisant qui s'était installé, soit par une banalité, soit par une plaisanterie sans importance. Albert songeait à ses frères, à Jean le futur margrave, à Frédéric le futur archevêque, mais aussi à sa soeur Barbara, à son mariage depuis longtemps espéré par leur père et leur grand-mère. Ses pensées parfois s'égaraient du côté de sa mère, Madeleine de Saxe, qu'il imaginait blonde et dorée comme l'était son aînée, et il se demandait si elle aussi, à quatorze ans, s'était assise avec son frère dans les neiges de sa Dresde natale, dans l'attente du jour où elle épouserait l’héritier de la Marche de Brandebourg. Même s'il s'efforçait de ne pas le montrer, l'esprit du garçon était gangrené de questions, et il se demandait à quoi ressemblerait son avenir : apparemment, il était le seul à ignorer de quoi demain serait fait, alors que depuis longtemps déjà, des puissances plus fortes qu'il ne le serait jamais avaient déjà tout planifié.




Dernière édition par Albert de Brandebourg le Sam 21 Nov - 18:08, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 14:50
Kartenhaus


Francfort-sur-l'Oder, août 1547. Le jeune homme, pensivement, leva la tête des écrits sur lesquels il était penché depuis déjà plusieurs heures. Pris par ses lectures et ses réflexions, il n'avait pas vu le temps passer, et c'est saisi d'un brusque mal de dos qu'il s'étira, méditant encore sur ce qu'il venait de lire. Les papiers étalés dans le pire des désordres sur son bureau étaient annotés à l'encre à presque chaque page, de sa propre main. Certains passages étaient même entièrement soulignés. Se pouvait-il qu'il ait lu quatre-vingt quinze thèses ecclésiastiques en une après-midi ? Il fallait le croire, pourtant : dehors, le soleil d'août commençait à décliner derrière les clochers et les toits des maisons. D'un geste vif, Albert se redressa et ouvrit en grand la fenêtre, laissant la petite brise, les bruits et les odeurs de la ville envahir la pièce. Au loin, le murmure de l'Oder était presque intégralement couvert par le tapage sourd venant des ruelles tortueuses. Avisant les prêtres et autres diacres qui circulaient dans la cour du séminaire, le jeune homme se hâta de rassembler les fameuses thèses étalées pêle-mêle sur le bureau, et de les dissimuler sous une latte mal vissée du plancher. Même s'il y avait peu de chances pour que quiconque entre fouiller sa chambre, mieux valait faire preuve de prudence. A maintenant quinze ans, Albert Hohenzollern suivait depuis plusieurs mois déjà les pas de son frère Frédéric, et avait comme lui des années plus tôt, comme Barbara depuis deux ans, fait ses adieux à Cölln et à la demeure familiale pour rejoindre l’université de Francfort-sur-l'Oder, petite ville fluviale à la jonction de la Marche de Brandebourg et du royaume de Pologne, et y poursuivre ses études. Plutôt grand, il arborait la tignasse châtain et indisciplinée de son père, les yeux bruns de sa mère, et sa minceur était telle qu'on le croyait facilement fluet, ce qui n'était pas tout à fait le cas. Bien que sa formation soit plus intellectuelle que guerrière - il était destiné à un avenir ecclésiastique, pas militaire - son père avait tenu à ce qu'il prenne des leçons d'escrime, domaine dans lequel il s'avérait en compétition acharnée avec son frère Frédéric... Mais évidemment, c'était Jean qui les surpassait : lui avait grandi loin d'eux, et avec une épée dans les mains.

"Homme d'Eglise, homme d'Eglise," maugréa le jeune homme en faisant les cent pas, alors que son regard se dirigeait presque tout seul vers la planche sous laquelle étaient glissés les édits séditieux, "mais quel homme, et pour quelle Eglise ?" Depuis qu'il avait entamé les premières lignes des quatre-vingt quinze thèses de Luther, son esprit était dans un trouble indescriptible. Un instant, il eut l'impression que toutes les bases sur lesquelles s'était construite son éducation s'étaient écroulées, mais il comprit vite que ce n'était point le cas. Aussi loin que remontent ses souvenirs, il avait connu le Saint-Empire divisé. Sa propre famille était divisée. Son grand-père avait toujours clamé son catholicisme, bien que ses relations avec Charles Quint ait souvent été orageuses. Sa grand-mère s'étaient enfuie vers Copenhague pour y exprimer son protestantisme en toute sécurité, et le frère de celle-ci avait instauré la Réforme dans tout son royaume avec force violences et bains de sang. Le propre père d'Albert ne cachait pas sa sympathie pour Luther et ses préceptes, et déjà s'opposait à ses deux fils aînés qui eux, revendiquaient haut et fort leur allégeance à Rome. Quant au roi de Pologne, il avait consenti à l'union du margrave avec sa fille à condition que cette dernière ne soit jamais contrainte d'abjurer son catholicisme. En somme, les Hohenzollern de Brandebourg étaient parfaitement représentatifs de la situation qui agitait les contrées germaniques, du vivier de conflits et de tensions qu'était devenu le Saint-Empire. Albert soupira et eut une brève pensée compatissante pour Charles Quint, qui avait bien des difficultés gérer ce morcellement de territoires devenu bombe à retardement. Sans cesser d'arpenter pensivement un côté et l'autre de sa chambre, le jeune homme songeait à plusieurs choses à la fois, secoué de questions. Sa pensée sautait d'un extrait des thèses à un passage de la Bible, de la guerre de Schmalkalden qu'il avait un instant espérée terminée avec Mülhberg et la victoire impériale à une autre page des écrits de Luther, ou à une parole de son père, de sa grand-mère, une ligne un jour lue sur une quelconque missive envoyée par son oncle. Le langrave de Hesse, l'électeur de Saxe avaient rejoint les fidèles de Luther, formant la fameuse Ligue de Smalkalde. Charles Quint refusait de reconnaître juridiquement l'existence du protestantisme. Pour le studieux jeune homme qui étudiait aussi bien le droit que la théologie, le problème était central. Lui revenaient des propos, des scènes vues ou rapportées, des bribes d'images qu'il voyait désormais à la lumière des écrits du moine réformé, et plus sa pensée s'en rapprochait, plus il comprenait que Luther, sur bien des points, avait vu juste. Albert se laissa tomber sur son lit, mais s'était redressé l'instant d'après, trop préoccupé pour rester immobile. "La transsubstantiation du Christ au cours de la Messe est bien réelle, cela je ne puis y renoncer." Il parlait tout haut, mais à voix basse, conscient que si quelqu'un avait le malheur de l'entendre, il risquait gros, "de même qu'à bien d'autres aspects du catholicisme que Luther fustige allègrement. Je refuse d'admettre que les beautés architecturales des églises détournent de la prière, elles sont autant de présents à Dieu. Et les âmes du purgatoire sont assurées de béatitude, pourquoi y seraient-elles sinon ? Je ne vous suit pas, Luther, je ne vous suit pas." Et il continuait à marcher, les yeux rivés sur un plancher qu'il ne voyait même pas, réfléchissant à toute vitesse. "Mais les travers de Rome, l'affront à Dieu que sont les indulgences, la corruption et même la débauche de notre Eglise, je crois bien qu'hélas, il faudrait être aveugle pour ne pas vous donner raison !" Il s'arrêta brusquement, pivota vers la fenêtre toujours ouverte. Le ciel s'assombrissait lentement, et la cour pavée de l'université était encore pleine de monde. Circulaient les prêtres en soutane, les hauts dignitaires de l'Eglise qui dispensaient leurs cours, et une foule d'étudiants qui évoluaient par petits groupes, discutant entre eux. Albert soupira : "aveugle, ou du moins n'ayant jamais posé le pied dans un séminaire." Son père le considérait souvent comme le plus calme, le plus studieux de ses fils. Plus que Jean, mais aussi plus que Frédéric et Sigismond, il était estampillé intellectuel, et ses soeurs brocardaient gentiment sa tendance à trop réfléchir. En cette douce fin d'après-midi estivale, il réfléchissait plus qu'il ne l'avait jamais fait.

Plus il essayait de mettre de l'ordre dans ses pensées, et plus celle-ci s'emmêlaient. Renoncer au catholicisme, il n'eut cette idée qu'au cours d'une brève seconde, pour mieux l'écarter de son esprit : voilà une chose à laquelle il se refusait. Mais intégrer le corps de l'Eglise catholique, il s'en sentait bien incapable. Certes vieux de seulement quinze années, Albert avait toujours été une personne à l'incontestable droiture : peut-être était-ce inné chez lui, peut-être était-ce sa réaction face au contre-exemple de son grand-père dont il n'entendait que des horreurs depuis toujours, toujours était-il que le Hohenzollern se voulait être un homme d'honneur et de principes. Et si remettre en cause sa loyauté à Rome allait à l'encontre de ses principes, suivre le destin que d'autres avaient prévu pour lui et rentrer dans les rangs d'une Eglise corrompue jusqu'à l'os était une entorse plus grande encore aux principes en question. L'espace d'un instant, il regretta d'avoir demandé à son père un exemplaire des 95 Thèses : son seul souhait avait été de connaître les prétentions de la Ligue de Smalkalde qui s'opposait si vertement à l'Empereur, mais si il ne les avaient pas lues, il n'en serait pas là, c'était indéniable. Luther venait de semer le trouble dans son âme, et il y avait au moins une chose qu'il pouvait tirer de ces intenses réflexions : sa place n'était pas au sein de l'Eglise. Son frère Jean n'allait pas beaucoup apprécier qu'un cadet lui fasse ainsi de l'ombre, mais Albert ne pouvait pas intégrer un corps ecclésiastique en lequel il croyait certes, mais qui s'éloignait trop dangereusement des préceptes voulus par l'Evangile. Non, il n'avait aucune intention de rentrer dans les rangs des luthériens, mais oui, il reconnaissait que ceux-ci n'avaient pas tord sur toute la ligne. Une nouvelle fois, il se laissa tomber comme une masse sur son lit, songeant aux conséquences de ses actes. Refuser d'entrer dans les ordres pourrait être perçu comme un affront à son frère aîné, Jean, car en ayant la possibilité de contracter un mariage et de voir naître des enfants, Albert se retrouvait apte à contester la succession de la Marche pour son profit. Son frère, père d'un garçon depuis l'année précédente, serait bien homme à redouter que son cadet les spolie, lui et son fils, du margraviat. Et leur père, certes particulièrement tolérant à l'égard des protestants et de plus en plus attiré par le protestantisme que sa propre mère avait depuis longtemps adopté, n'accepterait sans doute pas la possible querelle entre ses descendants. Quels appuis, quelles solutions s'offraient alors au jeune homme ? L'image, point tout à fait connue mais malgré tout appréciée, de son oncle paternel s'imposa à lui. Jean de Brandebourg-Küstrin, premier du nom, frère cadet de son père, s'était comme lui refusé à intégrer les rangs de l'Eglise catholique. Lorsque Joachim II Nestor s'était éteint, il avait cédé au cadet la principauté de Brandebourg-Küstrin alors que l'aîné de la fratrie héritait du margraviat de Brandebourg. Jean avait alors ajouté au nom de Hohenzollern celui de son territoire, et n'était désormais connu que le premier margrave de Brandebourg-Küstrin. Protestant convaincu, il avait été récemment vaincu par les forces impériales à Mülhberg, mais Charles Quint lui avait accordé son pardon, et la liberté religieuse sur ses terres. Albert se redressa, rejoignit à pas lents son bureau, et non sans une certaine fébrilité, s'empara de sa plume. S'il obtenait l'appui de son oncle, son père et son frère seraient plus à-même d'écouter ses revendications. En outre, avait-il une autre issue ? "Je ne crois pas," dit-il à voix haute, trempant la pointe de la plume dans l'encrier, "je ne vois pas. Si mon oncle se refuse à me soutenir, je n'aurais d'autre choix que de me plier aux voeux de mon père. Prions pour que cela n'arrive pas, car je crois bien que lui seul me portera assistance."

Château de Custrin, septembre 1547. Il n'avait fallu que quelques minutes à Albert pour comprendre deux choses : d'une, son oncle et son père étaient deux hommes liés par le sang, la loyauté et l'attachement, mais diamétralement opposés. De deux, lui-même se sentait plus à l'aise chez son oncle que chez son propre père. Il n'était arrivé que quelques heures plus tôt, pourtant, et c'était la première fois qu'il posait le pied à Custrin, mais l'ensemble de la forteresse, des remparts à l'antichambre dans laquelle on lui avait proposé à manger et à boire avant d'être reçu, dégageait une atmosphère de rigueur, d'autorité et de mansuétude à la fois, dans laquelle il se retrouvait. A présent, grande était sa hâte de rencontrer le propriétaire des lieux : son oncle était une figure appréciée, pour les quelquefois où il l'avait entrevue, mais plus le jeune homme voyait son lieu de vie et la façon dont il régentait ces terres dont il était le maître et plus il regrettait de ne point le connaître mieux et aspirait, justement, à le connaître davantage. A mesure qu'il prenait conscience de ce sentiment appréciateur, Albert venait à se féliciter d'avoir demandé la protection et l'assistance du margrave de Brandebourg-Küstrin. Le sentiment sourd, mais tenace, d'avoir fait le meilleur choix lui donnait des battements de coeur particulièrement bruyants et rapides. Pour autant, il était impossible de les mettre sur le compte d'une quelconque peur. C'était à l'invitation de son oncle qu'il s'était rendu, en cette mi-septembre particulièrement dorée et enchanteresse où la nature revêtait son manteau d'écarlate sombre et de brun scintillant, dans la ville de Custrin que le margrave avait choisie pour résidence. A la longue missive qu'il avait envoyé fin août, où il tentait d'expliquer sans trop s'emmêler les pinceaux les raisons pour lesquelles il lui fallait son appui, le puissant homme avait répondu par cette simple invitation. Joachim II Hector n'ayant eu aucune objection à ce que son fils rende visite à son frère cadet, Albert avait profité d'une semaine de vacance universitaire pour se rendre dans ce que l'on nommait déjà la 'nouvelle Marche de Brandebourg.'

"- Prince Albert ?" Le jeune homme, debout et occupé à regarder par la fenêtre, se retourna vivement. Le valet s'inclina légèrement. "Monseigneur le margrave est tout disposé à vous recevoir.
- Bien, dans ce cas, je vous suis."

Et ce fut une succession de couloirs, une débauche de salons et d'antichambres, la traversée de toute une aile du château, remarquablement bien entretenu. Il n'y avait rien de voyant ou d'inutilement somptueux, contrairement aux aménagements que le père d'Albert avait instauré à Cölln. La sobriété était ici de mise, et à nouveau, le jeune homme eut un élan de sympathie pour son oncle. Alors que ses pas résonnaient contre les hauts murs de pierre à la suite de ceux du valet, il priait intérieurement pour que son intuition soit bonne, pour que son oncle soit tel qu'à présent il se l'imaginait. Plus que tout, Albert redoutait une déconvenue qui aurait à n'en point douter de fâcheuses conséquences. Finalement, le valet poussa les portes d'un cabinet de travail, s'écarta pour laisser entrer le Hohenzollern, et s'inclina à nouveau avant de sortir en refermant la porte. De l'autre côté de la pièce, face aux fenêtres donnant sur le parc et, au loin, les remparts, la silhouette de son oncle se découpait nettement à la lumière de ce début d'automne. Inspirant à fond, Albert s'avança.
" - Voici donc mon neveu," dit Jean de Brandebourg-Cüstrin en pivotant, alors qu'un sourire éclairait son visage clair où l'énergie se confondait avec l'intelligence, "approchez donc, je vous en prie."
Rasséréné de cette bienveillance apparente, Albert obéit, fit quelques pas supplémentaires pour s'arrêter à bonne distance et s'incliner.
" - Mon oncle," commença-t-il, "je vous remercie de votre généreuse invitation. J'ai conscience que vos devoirs ne souffrent guère d'être retardés, c'est pourquoi je tâcherais d'être bref. L'attention que vous avez daigné m'accorder est un honneur dont je tâcherais d'être digne.
- Voilà de belles paroles, cher neveu. J'ai ouï dire que vous aviez quelque talent pour la rhétorique, voilà qui confirme les rumeurs. Asseyez-vous."

Alors que le jeune homme s'exécutait, son oncle héla un serviteur pour qu'il apporte une carafe de vin et deux verres, avant de reprendre :
" - La missive que vous m'avez envoyée le mois dernier m'a fortement intriguée. Je suis surpris à la fois de votre requête, et du fait que vous ayez pensé à moi pour vous soutenir. J'en suis flatté, soyez-en certain, mais je ne puis m'empêcher de me poser... Certaines questions."
Albert se racla la gorge : son oncle avait le mérite de ne pas s'étendre en politesses sans intérêt, mais de venir directement au coeur du sujet. Prenant une grande inspiration, il commença à parler. Après avoir mis de l'ordre dans ses pensées et ses souvenirs, il tâcha d'être le plus clair et concis possible, et de narrer chronologiquement les faits. Comment il avait accepté sans rechigner de suivre les pas de tous les cadets de son temps en se destinant à une carrière ecclésiastique, comment il avait rejoint le séminaire de Francfort-sur-l'Oder deux ans plus tôt, comme son frère Frédéric l'avait fait avant lui. Pourquoi il était convaincu que la foi catholique était la seule qui lui inspirât une totale confiance, mais pourquoi également il s'était intéressé au protestantisme, aux revendications de Martin Luther. Comment le manuscrit des 95 Thèses avait atterri entre ses mains. Comment il en avait lu la moindre ligne avec la plus totale attention, comment les barrières soigneusement érigées avec les années étaient tombées les unes après les autres comme jadis s'écroulaient les châteaux de cartes qu'il s'amusait à bâtir avec Barbara.
" - Comprenez, mon oncle, que je suis et demeure fidèle au catholicisme. Ma loyauté, tout comme ma vision de ce que doit être l'Eglise, m'empêchent de retourner ma veste. Mais ces thèses m'ont ouvert les yeux : avec tout le respect que j'ai pour Rome, l'Eglise est corrompue. J'y adhère en tant que fidèle, mais je ne veux pas en être. J'en suis incapable - et dans de telles conditions, je ferais le pire ecclésiastique du monde. Mon honneur m'empêche de me lier corps et âme à un monde que je ne cautionne pas. Cela vous semble-t-il vain, ou stupide ?
- Certes pas, Albert, bien au contraire."
Il n'avait prononcé mot lorsque le jeune homme avait exposé sa situation, mais l'avait écouté avec la plus grande attention. "Vous doutes vous honorent. Ce n'est certes pas moi qui vous reprocherais de voir en face les travers de Rome. Je désapprouve votre trop grande loyauté, mais là encore, je ne peux vous la reprocher. De votre côté, vous n'êtes sûrement pas sans savoir vers quelle foi se porte mon allégeance. Pourquoi m'avoir écrit avant d'écrire à votre père ?
- Vous êtes né cadet, vous aussi, mais je sais... Grand-Mère m'a un jour dit que vous aviez refusé de rentrer dans les ordres. Parce-que vous estimiez l'Eglise corrompue et indigne de son pouvoir. Vous avez refusé cette destinée là, pour en forger une autre, une qui vous correspondait. Vous avez fondé votre propre branche de la famille, on parle de vos terres comme de la nouvelle Marche de Brandebourg. J'ai besoin que vous m'aidiez, mon oncle, parce-que vous êtes le plus à même de comprendre la situation dans laquelle je suis à présent, et parce-que vous avez fait que qu'au fond, j'ai toujours désirer faire."

Jean le fixa, et Albert soutint son regard sans insolence. Le silence s'installa quelques instants, silence seulement troublé par les allées et venues de quelques serviteurs. Devant eux, sur le guéridon, furent déposées deux verres et une carafe de cristal, le tout joliment ciselé, remplis d'un vin à la robe sombre. Mais nul n'y toucha. Au bout d'un moment, Albert finit par reprendre la parole : "mon frère Jean va terriblement m'en vouloir.
- Vous ne le mettez pas dans une situation aisée,"
admit son oncle, "votre père risque d'avoir à arbitrer un conflit au sein de sa propre famille, c'est là le genre d'affaires qui ne met personne en joie.
- Notre famille est déjà source de conflits, mon oncle. Comme l'Empire, comme l'Europe. Un de plus ne fera aucune différence.
- Que voulez-vous dire ?
- Vous connaissez mon père, et mes deux aînés. Le premier se rapproche de plus en plus des luthériens"
Jean de Brandebourg-Küstrin eut un large sourire, "tandis que Jean et Frédéric refusent d'abandonner leur allégeance à Rome. Et mon cadet, Sigismond, aussi jeune soit-il, lorgne déjà sur les terres de la Réforme. Le mari de Barbara est ouvertement protestant. Vous voyez, les conflits sont omniprésents, il suffira d'une étincelle pour que tout explose.
- Ne craignez-vous pas que votre refus d'entrer dans les ordres soit, justement, cette étincelle ?
- Ce ne le sera que si vous refusez de m'aider. Mon père n'écoute personne, hormis vous et ma grand-mère, votre mère. Si vous parvenez à le convaincre du bien-fondé de mon attitude, l'explosion n'aura pas lieu dans l'immédiat. Loin de moi l'idée de contester la succession de la Marche : elle revient à Jean et à son fils. Mais je le connais assez pour savoir qu'il ne se laissera point abuser par des paroles ou des promesses. C'est pourquoi il me faut votre protection."

Albert se tut, et le silence s'installa à nouveau. Face à lui, Jean souriait toujours, observant avec attention son jeune neveu de quinze ans, déjà remarquablement mature et réfléchi pour un individu d'âge si tendre. Ses prunelles brunes oscillaient entre les jointures de ses doigts, qu'il avait involontairement crispés sur les accoudoirs du fauteuil, et le visage impassible du margrave. Celui-ci choisirait-il d'accepter la demande de son neveu, ou préfèrerait-il décliner et ne pas se mêler des affaires de son frère ?

" - Je vous ai entendu, mon neveu, entendu et compris. Vous êtes un jeune homme prometteur, Albert, votre père a de la chance d'avoir un fils aussi intelligent et réfléchi que vous l'êtes." Il se leva, Albert l'imita. "Vous avez ma confiance, et ma protection. Êtes-vous prêt à rester à Custrin encore un jour ou deux ? Ma fille Elisabeth sera ravie d'avoir de la compagnie au dîner. J'écrirais ce soir à ma mère, elle parlera à votre père. Et lorsque vous repartirez, ce sera pour Cölln, point pour Francfort, et ce sera avec une autre missive de ma part, pour votre père cette fois. N'ayez crainte, le séminaire est derrière vous, vous n'y remettrez plus jamais les pieds. Faîtes vos adieux à la soutane, et trouvez-vous une épouse qui vous fasse honneur. Et si je puis me permettre..."
Il eut un éclatant sourire. Albert, lui, ne souriait pas encore, mais son visage et son regard avaient pris l'expression d'une vive félicité assortie à un soulagement sans commune mesure : "si l'envie vous prenait de fonder votre propre branche de la famille, vous seriez bien meilleur que votre père, ou votre frère."
Sur ce, celui que l'on surnommait déjà 'Jean le Sage' éclata de rire.




Dernière édition par Albert de Brandebourg le Mer 25 Nov - 18:58, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 14:50
ein Mann sein


« Chère Barbara

J'ignore si vous vous souvenez du jour, il y a des années de cela, où je vous ai annoncé du haut de mes neuf ans que lorsque je prendrais épouse, je serais un homme bon et fidèle. Ce jour-là, vous avez ri de moi, et je ne puis vous en vouloir. Je ris aussi, maintenant que j'écris ces mots, et je vous connais assez pour savoir que vous rirez aussi en les lisant. Car mon père m'a annoncé il y a quelques heures seulement que j'allais bel et bien me marier ! Isabelle d'Isembourg, tel est le nom de ma promise : l'unique fille de Maximilien d'Isembourg, duc de Trêves, et nièce de l'actuel archevêque-électeur Jean d'Isembourg. La perspective de cette union me réjouit, car elle a le mérite de lier notre clan à cette illustre famille, certes moins ancienne que la nôtre mais d'importance considérable, mais aussi celui de voir le ressentiment de Jean à mon égard s'apaiser. J'étais le cadet encombrant, mais je serais bientôt tenu éloigné de nos terres natales, et ne serais plus en mesure de m'opposer à sa succession - il est suranné de croire que je l'aurais fait, mais vous connaissez Jean. Il se trouve également qu'après moult missives échangées entre Trêves et Cölln, l'archevêque-électeur a laissé entendre à notre père que dès le mariage célébré, il n'était pas exclu que je reçoive un titre en mon nom propre et un poste d'importance. Vous ne pouvez que deviner combien cela me met en joie ! Toutefois, Père a bien précisé que ce mariage n'aurait pas lieu tant que l'héritier des Isembourg ne serait pas lui-même marié, ce qui est bien naturel.

Je terminerais là sur ces considérations d'ordre purement égocentrique, car j'ai besoin de votre avis : la question de ma fiancée me tourmente sans cesse. Comment est-elle ? Qu'aime-t-elle faire ? Qu'aime-t-elle lire ? Préfère-t-elle la campagne à la ville ? Cela peut vous sembler stupide, mais j'aspire à la connaître davantage, à savoir quelle personne est est au delà de l'excellente réputation qui l'auréole. Devrais-je lui écrire ? Comment votre époux le duc de Bzreg s'est-il comporté à votre endroit du temps où vous n'étiez encore que fiancés ? Comment auriez-vous aimé qu'il se comporte ? Que devrais-je faire, à votre avis ? J'aspire sincèrement à une union stable et solide, je refuse d'avoir quitté les ordres pour me voir contraint à un mariage qui ne serait que déconvenues pour elle ou moi. L'amour tel que les romans de chevalerie le narrent ne sera peut-être jamais de mise, après tout ce mariage est avant tout de convenance, mais une bonne entente doublée d'une confiance certaine entre mon épouse (ou future épouse) et moi serait un socle tout aussi solide, qu'en pensez-vous ?

Pardonnez mes questionnements, chère soeur, et acceptez, je vous en prie, d'y répondre : ce n'est certes pas à Grand-Mère que j'irais parler de ma fiancée, ni à notre belle-soeur, et notre cousine Elisabeth est bien trop jeune. Très chère, vous êtes mon dernier recours ! Embrassez pour moi vos deux enfants. J'espère qu'ils se portent toujours aussi bien. Saluez votre époux en mon nom, et recevez toute l'assurance de mon affection.

Votre frère,
Albert Hohenzollern »

Cathédrale Saint-Pierre de Trêves, décembre 1551. Le froid glacé de l'hiver allemand coïncidait avec un ciel de plomb et des chutes de neige qui avaient miraculeusement cessé quelques minutes à peine avant la sortie des deux époux de la grande cathédrale de Trêves. Albert cependant ne prêtait aucune attention au temps, à la température ambiante, et il aurait pu pleuvoir ou venter, le ciel aurait pu être bleu et sans nuage, illuminé seulement par un éblouissant soleil, le jeune homme ne s'en serait même pas rendu compte, lui qui d'habitude était plutôt sensible à ce genre d'éléments. Un large sourire aux lèvres comme il ne se souvenait pas en avoir jamais arboré de semblable, il sentait la main d'Isabelle glissée au creux de son bras et la joie qu'il éprouvait était la plus intense qu'il n'ait jamais ressenti. En cette fin d'année 1551, il avait épousé devant Dieu celle qui était sa promise depuis de longs mois déjà : la cérémonie s'était déroulée sans encombres, présidée par l'archevêque-électeur de Trêves et oncle de la mariée, après avoir été repoussée de quelques semaines à l'initiative de la jeune femme. Le jeune homme se souvenait de ses premiers jours passés à Trêves comme s'ils avaient eu lieu quelques heures plus tôt - depuis l'arrivée de la famille de Brandebourg dans cette partie occidentale du Saint Empire, tout s'était déroulé comme dans un rêve. Il se souvenait du moindre détail, des longues lettres échangées avec Isabelle, qui avait été la première à écrire et à qui Albert avait pris grand plaisir à répondre, appréciant un peu plus sa promise à mesure qu'il en lisait les missives, de ce trouble qui l'avait rongé tout au long du trajet, pendant que son père ne cessait de palabrer sur les devoirs d'un duc et d'un chef de clan alors que lui ne songeait qu'à sa fiancée, et de l'émotion, enfin, qui lui avait serré la gorge presque malgré lui lorsqu'elle lui avait été présentée pour la première fois. Il s'était efforcé de penser à toutes les éventualités, mais ne s'était assurément pas attendu à ce que la vue de celle qui partagerait désormais son existence ait sur lui cet effet là. Elle était plus charmante encore qu'il se l'était imaginé, blonde et dorée comme le soleil du printemps, et il avait aussitôt éprouvé le désir de mieux la connaître, maintenant que la distance entre Trêves et Cölln n'était plus de mise. Lorsqu'elle avait avoué que les préparatifs du mariage n'étaient pas encore tout à fait au point, c'était avec joie qu'il avait accueilli l'annonce de report de la noce, non point parce-qu'il n'était pas désireux de se marier, mais pour la proposition émise par la future mariée de visiter la ville en compagnie du jeune homme. A cheval ou à pied, toujours sous bonne escorte, Isabelle et Albert avaient arpenté les lieux, et à chaque minute le Hohenzollern avait eu l'impression que son estime pour la jeune femme allait en augmentant. "Diantre," s'exclamait sans arrêt son frère Sigismond, lui aussi du voyage, "je crois bien que notre Albert est amoureux !" Lui-même ne prenait pas la peine de relever ce qui lui apparaissait désormais comme l'évidence même : oui, il était amoureux, tout ce qu'il voyait en compagnie de sa fiancée lui semblait magnifique, et même si Trêves avait été une ville dépourvue de beauté ou d'intérêt - ce qui était loin d'être le cas - il l'aurait trouvée resplendissante, puisque Isabelle s'y trouvait. Du jour où il avait rencontré le regard d'Isabelle à celui, présent, où il l'avait épousée, il n'avait eu de cesse de bénir intérieurement et tour à tour son refus d'entrer dans les ordres, son oncle Jean puis sa grand-mère qui l'avaient soutenu, son père pour avoir accepté cette entorse à la tradition, son père encore pour avoir cherché un parti qu'il estimait avantageux pour sa famille, Jean d'Isembourg pour avoir fait de même avec sa nièce, l'heureux hasard, ou la volonté divine, qui avait conduit ces deux intérêts à ce rencontrer, et ainsi avec tout ce qui, de près ou de loin, avait concouru à la célébration du mariage. Parfois, il en venait presque à bénir Martin Luther pour lui avoir ouvert les yeux, à défaut de l'avoir pleinement convaincu. Pour un peu, il aurait béni le temps qui, s'il avait été neigeux et glacial, ne l'avait pas été au point de retarder leur voyage. Les températures, dans cette partie de l'Empire opposée à celle d'où il était originaire, étaient néanmoins plus clémentes que dans la Marche de Brandebourg, à la frontière polonaise.

Cinq jours durant, l'emploi du temps des futurs époux avait été sous le signe des promenades, des découvertes, et surtout des discussions à bâtons rompus, où chacun se rendait toujours plus compte que s'ils avaient espéré une entente cordiale, leur couple irait bien au-delà de ces prétentions. Les rumeurs du "couple le mieux assorti de ces dernières années," comme aimait à le répéter sa demi-soeur Elisabeth, reprise à l'envi par les cadettes, enflaient davantage chaque jour, et Albert n'y prêtait attention que pour sourire à l'idée que le reste de l'Empire était en parfait accord avec ce qu'il ressentait lui-même. Cela n'avait pris que cinq jours, cinq jours où il avait la preuve tangible que la carrière ecclésiastique n'était point de son fait. Pourquoi Dieu aurait-Il permis qu'il soit un jour marié à une femme qu'il chérissait déjà avant même de l'épouser s'Il souhaitait le punir d'avoir enfreint les traditions de l'Empire ?

En sortant de l'Eglise en ce dimanche béni de Dieu, chacun pouvait voir l'air de profonde joie qui avait envahi les expressions des deux époux, et même les plus cyniques de l'assemblée avaient suspendu quelques instants leur verbe acéré. Côté Hohenzollern, Joachim II Hector souriait, imité en cela par ses fils Frédéric et Sigismond, l'aîné, Jean, ayant été sommé de gouverner la Marche en l'absence de leur paternel. Il avait cependant écrit une longue lettre à Albert pour le féliciter de ses noces, et bien que le jeune homme ait depuis longtemps renoncé à entretenir une relation fraternelle digne de ce nom avec l'aîné de la fratrie, il tenait à prendre cela comme un signe de bonne augure. Barbara, retenue en Pologne par ses obligations de duchesse, d'épouse et de jeune mère, n'était pas non plus du voyage, mais Albert savait qu'elle se réjouissait pour lui. Il avait été un peu désappointé que son oncle Jean décline l'invitation, mais ne pouvait que comprendre : luthérien convaincu aux convictions inébranlables, sa présence n'aurait sans doute pas été du goût de Jean et Maximilien d'Isembourg, qui entretenaient de bonnes relations avec l'Empereur Charles. Hedwige, la belle-mère d'Albert, souriait elle aussi, non sans une once de chagrin, songeant sans doute à ce bonheur qu'elle n'avait jamais connu et qui semblait déjà auréoler les jeunes mariés. Autour d'elles, ses filles Elisabeth, Hedwige et Sophie ne quittaient pas le couple des yeux, espérant peut-être que leur propre mariage serait placé sous d'aussi bonnes augures. Quant à la princesse Elisabeth, la grand-mère d'Albert, elle se tenait droite et digne, l'air satisfait par cette alliance des plus avantageuses pour la famille. Le clan des Brandebourg était presque au complet. Côté Isembourg, c'était un schéma plutôt similaire, avec deux parents visiblement ravis du bonheur de leur fille et de cette union favorable à leurs intérêts, un oncle sans doute autant enchanté, et un frère fraîchement marié qui assistait maintenant aux noces de sa soeur.
" - J'ai bien hâte, je dois l'avouer, de nous voir partir pour la Sarre," souffla Isabelle de telle sorte qu'au milieu de la débauche de félicitations et de voeux de bonheur, elle ne fut entendue que de son mari seulement. Le sourire d'Albert s'élargit, ce qui en soit n'était pas un mince exploit.
" - De même, ma chère. Vous ferez une excellente duchesse !
- Et vous, un duc digne de ce nom. Vous pourrez remercier mon oncle, ce sont ses intrigues qui nous offriront notre position !
- Je crois bien que jamais je ne remercierais assez votre oncle pour ce mariage, alors si à cela s'ajoute notre position, je vais passer mes journées à lui écrire des lettres de reconnaissance !"

Un bref éclat de rire les parcourut tous deux. Depuis que la cérémonie avait commencé, ils ne s'étaient pas lâchés, et le jeune homme songea qu'ils ne le feraient jamais.
" - Nous serons bientôt plus titrés que nos frères respectifs," reprit Albert, songeant à son beau-frère Ferdinand et à son propre aîné, Jean, "plût à Dieu qu'ils ne nous encombrent pas de jalousies."
Dans le cas de Jean, c'était une éventualité à prévoir, mais Albert se refusait à y songer autrement que plus plaisanter. "A ce propos, je réfléchis depuis quelques temps déjà à ce que nous prenions le nom de Brandebourg, au lieu de Hohenzollern... Avec votre accord, naturellement, que penseriez-vous de nous voir fonder notre propre branche de la famille ?"
Ce ne serait pas sans travail, l'homme s'en rendait bien compte, même avec son jeune âge. Il avait la réputation de quelqu'un de très érudit, studieux, doté d'un haut sens de l'honneur et de la justice, son instruction avait été des plus complètes, sa nature profonde lui donnait le goût de l'apprentissage, et s'il préférait ne pas s'en vanter, il espérait que ces qualités qu'on lui prêtait lui viennent en aide pour faire un bon gouverneur. Certes, il n'entrerait sans doute jamais dans le cercle des électeurs impériaux, mais les responsabilités qui tomberaient bientôt sur ses épaules, ainsi que sur celles d'Isabelle, ne seraient pas sans conséquences. Lui-même aurait à s'accoutumer aux façons de cette partie-là de l'Empire, si éloignée de la sienne. Gommer son allemand teinté de polonais, son accent aux intonations slaves, et se faire la voix de ceux qui deviendraient bientôt ses gens. Mais il n'était dénué ni d'ambition, ni de bonne volonté, et pouvait faire confiance à la fois au soutien d'Isabelle et à sa propre capacité de travail. Au large sourire que lui adressa sa nouvelle épouse, il sut qu'il avait son accord et sa bénédiction. Les félicitations continuèrent, les fastes de la fête se succédèrent, et si une guerre avait éclaté de l'autre côté de la Moselle, il y avait fort à parier qu'Albert ne s'en serait même pas rendu compte. Ce jour béni de Dieu où il s'était uni à Isabelle resterait l'un des meilleurs de sa vie.




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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 14:50
Familie. Pflicht. Ehre.


Château de Sarrebruck, août 1553. Albert sortit de son bureau, tenant toujours à la main la missive fraîchement lue, repliée à la hâte, quelques instants plus tôt. Avisant un valet qui le trouvait là, il le héla : "sauriez-vous où se trouve Madame mon épouse ?
- A la Chapelle, Monseigneur. Dois-je la faire chercher ?
- Inutile, j'y vais de ce pas. Merci."

Le serviteur s'inclina et repartit à sa besogne, tandis qu'Albert tournait les talons et empruntait couloir puis escaliers, se dirigeant à pas rapides vers le lieu énoncé. La chapelle... Cela ne surprenait pas outre mesure le jeune homme. Depuis le drame de l'année précédente et la fausse-couche d'Isabelle, celle-ci faisait preuve d'une piété qui confinait parfois à la bigoterie. Si Albert espérait que cette phase ne soit que passagère, il ne pouvait évidemment pas en vouloir à Isabelle, qui avait été profondément bouleversée par cette douloureuse perte. Elle avait su admirablement donner le change en prétextant une quelconque maladie, et son oncle avait fait le reste en tuant dans l'oeuf toute tentative de rumeurs. Si bien que dans l'ensemble de l'Empire, les uns et les autres s'interrogeaient et jasaient parfois sur l'absence d'héritiers à un couple pourtant si aimant et complice. La famille d'Albert était au courant, mais à la demande du jeune homme soucieux d'épargner sa femme, n'avait pas ébruité l'affaire. Ils avaient de plus eu bientôt assez de chats à fouetter pour ne plus trop se soucier des affaires d'Albert et Isabelle : à l'octobre 1552, Frédéric Hohenzollern, Archevêque de Madgebourg et frère aîné d'Albert, était retrouvé mort dans ses appartements du château d'Halberstadt. Il avait vingt-et-un ans. Les rumeurs d'empoisonnement avaient aussitôt parcouru les routes allemandes, et Albert eut à faire avec la perte de son enfant, le chagrin de son épouse, et le décès trop prompt pour être naturel de son frère pourtant en pleine santé. Jean le premier s'était emparé de l'affaire, accusant tour à tour les créanciers de Frédéric, qui avait trouvé le moyen de dépenser près de vingt-deux mille florins en vingt-cinq semaines de gouvernement épiscopal, les protestants revanchards qui n'avaient pas pardonné sa prise de position en faveur du catholicisme lors des guerres de Schmalkalden, le prince-électeur de Saxe qui ne cessait de lorgner sur l'archidiocèse d'Ansbach, le tout sans la moindre logique ou quelconque preuve. La pensée de ses frères aînés, l'un mort, l'autre toujours prompt à chercher querelle partout où il le pouvait, arracha un soupir à Albert. Parvenu à la porte de la chapelle en question, il toqua discrètement et entra. Quelques uns des dames d'atour d'Isabelle s'étaient assises au fond, chuchotant entre elles - Albert ne les regarda que distraitement, son attention focalisée sur la silhouette agenouillée au pied de l'autel, mains jointes. Il s'approcha et s'assit à quelques mètres pour permettre à son épouse d'achever ses prières. Quelques instants plus tard, elle se redressait et se tournait avec lui. Avec un sourire, Albert l'invita à s'asseoir à son côté, ce qu'elle fit. Si l'était d'Isabelle s'était considérablement amélioré par rapport aux semaines qui avaient suivi la fausse couche, son mari la connaissait assez pour savoir qu'elle n'était pas pleinement rétablie non plus. Les yeux bruns de la jeune femme tombèrent sur la lettre qu'il tenait toujours à la main.
" - Qu'est-ce ?
- Une missive de votre oncle,"
expliqua-t-il, dépliant le papier pour le donner à son épouse, "qui s'intéresse de près à la situation en Angleterre. Edward VI est mort.
- Que Dieu ait son âme.
- Amen.
- Qui lui a succédé ? Sa soeur Mary, j'imagine ?
- Non, elle a justement été écartée, par sa cousine. Jane Grey, une des petites-nièces d'Henry VIII. Protestante."

Isabelle fit la grimace. En diagonale, elle parcourait les lignes écrites par son oncle, alors qu'Albert poursuivait :
" - Votre oncle pense, et je suis du même avis, que Lady Jane ne tiendra pas longtemps. Elle est peu soutenue, le peuple n'approuve pas son couronnement, et Mary dispose d'une armée bien plus puissante. Ils sont nombreux à l'avoir rejointe. D'ici quelques semaines, la jeune Grey sera sans doute boutée hors de sa place, ses jours sur le trône sont comptés."
Et si Mary Tudor s'avérait digne fille de son père comme digne petite-fille de sa grand-mère maternelle, Jane Grey pouvait compter chaque jour passé comme une victoire, car elle ne vivrait sans doute pas longtemps. Albert se tut un instant, laissant Isabelle finir de lire. La chapelle, comme tous les lieux sacrés, était silencieuse et solennelle. Laissant ses yeux parcourir les plafonds ouvragés et les peintures élégantes, il songea que malgré la sympathie que pouvaient lui inspirer les protestants, ils se privaient de beaucoup en refusant la pompe et les ornements qui, sans tomber dans la superstition, étaient le plus bel hommage que l'homme pouvait rendre à Dieu.
" - Mon oncle veut donc nous voir revenir à sa Cour ?" murmura Isabelle en regardant Albert, qui opina. "Pensez-vous qu'ensuite...
- Il veuille nous envoyer en Angleterre ? Je n'en doute pas."

La jeune femme baissa un instant les yeux et Albert lui prit les mains. Il savait qu'elle ne pensait pas à son oncle, ni à lui, mais à leur enfant qui n'aurait jamais vu le jour.
" - Isabelle, nous ne partirons que si vous vous en sentez capable. Pour rien au monde je prendrais le risque de vous voir malheureuse, alors si vous préférez rester, dites le moi, j'agirais en conséquence.
- Rester, et me morfondre encore davantage ? Non, Albert, cette missive arrive à point nommé. Nous ferons comme mon oncle le veut, et si tel est son souhait, je suis prête à partir en Angleterre. Ce sera une bonne chose, une sorte de nouveau départ.
- Soit,"
sourit-il, "qu'il en soit ainsi. Diantre, j'ai vingt-et-un ans et voilà que l'on me promet une carrière de diplomate ! C'est quelque peu... Angoissant."
Isabelle eut un petit rire.
" - Vous ferez un bon diplomate, j'en suis certaine.
- Mes années à Francfort-sur-l'Oder seront peut-être plus utiles que je le croyais,"
s'amusa le jeune homme, "et nulle femme de l'Empire ne pourrait en donner meilleure image que vous. Votre oncle peut s'estimer heureux."

Whitehall Palace, avril 1555. blabla




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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 15:00
Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3920004554

Bienvenue officiellement sur le forum ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3380235140 Merci encore de prendre mon scénario !**

Bon courage pour la fiche et n'hésites surtout pas à venir m'embêter si tu as des questions !**
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 15:19
ISAAAA !! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580
Merci à toi d'avoir créé ce super scénario I love you Aucun souci pour les questions, j'irais t'embêter avec plaisir Twisted Evil De ton côté, si tu vois quoi que ce soit qui te chiffonne dans ma fiche, n'hésite pas à me le signaler I love you
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 15:56
ALBEEEERT cher ami Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 507061471 excelleent choix de scéna ! et puis Sam Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1194427796
va nous falloir un lien avec mon TC Jeanne, fille de Charles Quint aussi Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1034520638

biienvenue par ici Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 (belle début de fiiche Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3412087572 )
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 16:04
Merci beaucoup William ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580
Et oui, réserve-moi un lien avec ta Jeanne, et avec Priam même si je crois que là, l'entente va être... Comment dire... Compromise ? What a Face Bref, merci encore Razz

Et perce-que je ne peux pas m'en empêcher... TOOOOOOOOOOOOOOM !!! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1194427796 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1366640713 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1194427796 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1366640713 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1194427796
groupie, moi ? Jamais, pas mon genre Arrow
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 17:09
Re-bienvenue Smile

Tu jouais qui avant ? Smile

Réserves moi un lien :p
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 17:28
haha avec tous mes persos en fait pas de soucii Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1194427796 j'imagine bien avec Priam on ne va pas se lancer des fleurs What a Face

mdrrr j'avoooue on ne peut jamais résister Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 4113703508 Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 590731295 Razz
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 17:41
Albert ♥️ Si tu savais depuis combien de temps Isabelle n'arrête pas d'appuyer sur F5 pour savoir si tu es inscrit Razz Bienvenue sur TTB ♥️
Si tu as des questions surtout n'hésites pas Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580
Bon courage pour la rédaction de ta fiche Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1034520638
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 18:55
Bienvenue à toi Albert ! Tu fais une heureuse en t'étant inscrit avec ce personnage ! Je te souhaite bon courage pour la fin de ta fiche !
Et sinon, c'est un excellent avatar que tu as là Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3641689417
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 21 Nov - 20:55
Bien le merci, tout le monde Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Constance, désolée si Isa t'a stressée What a Face
Vos avatars sont à tomber, tous sans exception Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 4205929361

Je m'excuse par avance pour le roman que je suis en train de vous pondre, plus j'écris et plus je me rends compte que j'ai bien fait de réserver quatre posts Rolling Eyes J'ai trop de choses à dire, je crois ! Laughing
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeDim 22 Nov - 19:09
Bienvenue avec ce super scénario ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 2751209421
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeDim 22 Nov - 20:13
Albert de Brandebourg a écrit:
Je m'excuse par avance pour le roman que je suis en train de vous pondre, plus j'écris et plus je me rends compte que j'ai bien fait de réserver quatre posts Rolling Eyes J'ai trop de choses à dire, je crois ! Laughing

T'inquiètes pas pour les pavés ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1034520638 Si jamais tu viens à manque de place, fais-nous signe pour qu'on puisse te faire de la place ! Smile
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeLun 23 Nov - 20:32
Bienvenueeeeeeeeeeeeeeeee
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeLun 23 Nov - 20:57
Merci beaucoup, chère épouse Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3460332237 C'est noté, je vous fait signe au besoin Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3412087572
Et merci, Anne I love you
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeJeu 26 Nov - 16:18
Bienvenue Smile
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeJeu 26 Nov - 20:07
Bienvenuuuuuuuuue parmi nous ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeJeu 26 Nov - 20:17
Dis, t'épouses Isa à nouveau ? Ce que tu as déjà fait de ta fiche est super ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 4205929361
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeVen 27 Nov - 20:17
Merci bien, Gomez et Sybille ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1034520638
Et bien sûr, Isa, c'est quand tu veux qu'on les remarie Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580 Même si ils sont déjà mariés, osef Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3224979720
Plus sérieusement, merci beaucoup Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 2063618935 Surtout n'hésite pas à me le dire si quelque chose ne correspond pas avec tes attentes ou ta vision du personnage Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 303479109
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 5 Déc - 14:18
Désolée du DP, je tenais juste à dire que j'étais toujours en vie ! Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3412087572
Excusez-moi du temps que je mets pour rédiger, mais je viens de passer une semaine assez chargée, et celle qui m'attend s'annonce encore pire, avec DS et exposés à la clé Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 345457400 Serait-ce possible d'avoir un délai ? Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 3460332237
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Elizabeth Tudor
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeSam 5 Déc - 17:44
Bien sûr tu peux avoir autant de délai que possible Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] 1345126580
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitimeJeu 10 Déc - 11:01
Bienvenue Albert !
On m'a dit que tu étais le Albert parfait **
Hâte de te lire en RP !
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MessageSujet: Re: Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC]  Albert de Brandebourg ✤ Family, duty, honor [UC] Icon_minitime
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