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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
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MessageSujet: — ❝ In the mood for brawl (Stuart Bros)  — ❝ In the mood for brawl (Stuart Bros) Icon_minitimeDim 19 Mai - 5:04
« Aaah le saligaud! Y m’fait travailler de jours comme de nuit, c’est pas Dieu possible d’tant manquer de cœur. j’vais finir par attapa... aprater… attaprr.. mal ! -Hic- ‘Scuse l’ami, j’crois avoir bu un verre de trop… » Robert décocha un large sourire avant de poser sur son épaule une main amicale, l’autre débouchant une nouvelle fois la bouteille. Son attitude familière au possible avait eu pour but de dissiper entre eux toute trace de gêne, et ses efforts s’avéraient payant : le serviteur cancanait comme une vieille mégère au sujet de d’un maître qui, quelques heures plus tôt, n’était mentionné qu’avec la plus grande déférence. Et il était aux anges, le brave homme, entre la boisson qui lui réchauffait le cœur et l’oreille attentive qui le poussait volontiers à la confidence, il crachait enfin ce qu’il avait trop longtemps été contraint de taire. Le bouchon à peine ôté laissa se répandre dans l’atmosphère les effluves capiteux de l’alcool de basse qualité, faisant lever le nez au jeune homme qui s’était affalé sur la table comme un vieux pochtron. Robert étouffa un rire en constatant combien étaient loin, désormais, son élégance et ses belles manières… « Ne te tracasse pas mon ami, tu sais qu’ici personne ne te juge. Mais il semble que tu en aies eu plus que ton compte, je vais devoir finir seul notre dernière bouteille… » Une main se saisit de l’objet du litige, l’empêchant de boire au goulot, et son prétendu compagnon de beuverie s’en empara pour la vider d’une traite. Ses traits s’étaient tordus en une grimace lorsqu’il la reposa – le liquide devait tracer son sillon brulant le long de sa gorge, supposa Robert. Guère très agréable. « Y’en faut plus pour m’ach’ver… » baragouina-t-il finalement d’une voix pâteuse, le regard vide. « Belle descente camarade. » Sur ce compliment amplement mérité, Robert lâcha quelques pièces qui roulèrent sur la surface de la table avant s’immobiliser, tandis qu’il se levait, incitait l’autre homme à en faire de même et le faisait basculer sur son épaule pour l’aider à marcher jusqu’à la sortie.

« Si ces messieurs veulent profiter d’une nuit de repos avant de retourner vaquer à leurs occupations, nous avons des chambres libres à l’étage… » La serveuse qui s’était empressée à leurs côtés lui lança un regard plein de promesses qui manqua de le faire flancher. Le voyant sur le point de protester, elle y ajoutant un mordillement de lèvres tout simplement charmant, captant efficacement le regard de Robert, qui revit mentalement ses plans pendant quelques secondes. « Prépares-en une », lâcha-t-il finalement. Elle cilla, comprenant qu’il comptait partir malgré tout, et il dut l’interrompre avant qu’elle ne proteste : « Si la première me semble convenable je songerai à rester. » Un vigoureux hochement de tête lui répondit et elle s’empressa de monter, sous l’œil suspicieux du tavernier. Son père. Robert s’empressa de détourner le regard pour échapper à la mise en garde silencieuse, préférant entamer l’escalade de la volée de marche avec son fardeau, qui pesait à présent sur lui de tout son poids. Elle était venue à bout de ses tâches lorsqu’ils arrivèrent, et le brun pu laisser retomber son chargement comme une masse sur le lit inconfortable. « Aussi efficace que charmante », constata-t-il à la voix haute. « Laisse-nous un moment, veux-tu? » C’était un sacrilège de la congédier – mais il n’était pas temps de songer à combien le léger rougissement de ses pommettes rehaussait son charme. Il avait plus important à régler.

La première chose qu’il fit après le départ de la jeune femme, fut d’attraper la cruche d’eau laissée à la disposition des clients, et de la vider sur le saoulard assoupi pour le tirer des limbes. Il sursauta en s’éveillant, regardant autour de lui d’un air hagard, et Robert se fendit d’un nouveau sourire, prêt à l’assaillir des questions pour lesquelles il l’avait poussé à boire plus que de mesure.

______________________ ♔______________________
Un énième soupir échappa à Robert. À sa droite, un ricanement s’éleva de la pénombre. « La donzelle t’a fait un sacré effet dis-moi, tu ne cesses de soupirer depuis notre arrivée. » Au lieu de relever le sarcasme, l’interpelé se perdit de nouveau dans ses souvenirs. Comme il s’y était attendu, elle flânait à quelques pas de la porte en attendant sa sortie lorsqu’il avait quitté la chambre, et il avait eu bien du mal à la convaincre qu’il était impératif pour lui de partir sans attendre. Il serait pourtant resté plus longtemps s’il n’en tenait qu’à lui, mais il était parvenu à soutirer au serviteur à demi-évanoui la date prévue pour la venue du noble protestant qui devait rencontrer son maître dans le plus grand secret. Il avait appris qu’ils se verraient le lendemain, mais que c’était ce soir même que l’homme arriverait à Cill Rìmhinn. L’opportunité était trop belle pour qu’il la sacrifie au profit d’un amour naissant. Et pourtant… « Tu n’as pas idée. Je crois bien n’avoir jamais vu plus belle fleur que celle-ci... » Il fut interrompu par une flopée d’éclats de rire. « Encore ! Les années ne te changent décidément pas. Tu parcours le monde des années durant, puis tu reviens d’on ne sait où sans crier gare, et alors que tous s’attendent à voir un homme nouveau tu nous ressers les mêmes rengaines qu’on te connait si bien. » « Vrai, acquiesça un autre. Ça m’donne l’impression que c’était hier qu’on s’tenait ici même, gamins, pour prendre les étrangers dans des traquenards et leur rafler leurs bourses… Le bon temps ! T’es sûr qu’on pourrait pas- » « Non. » « Oh allez, on pourrait juste- » « On ne pourrait rien du tout, laisse donc les bourses de ces hommes là où elles se trouvent. Tu oublies déjà que nous sommes-là pour une cause plus importante? » « Bon, bon… » Le silence s’installa pendant quelques minutes seulement, avant d’être rompu par des bruissements signalant une approche. Leur guetteur. « Ils arrivent. » « Combien? » « Six hommes armés, sans compter le noble. Leur approche est prudente, ils s’attendent sûrement à un guet-apens. » « Bien. » Ce n’était guère surprenant : les voyageurs étaient dévisagés avec méfiance, qu’ils soient de provenance de la ville voisine ou d’un pays lointain, et les bandits de grands chemins les prenaient volontiers pour cibles à détrousser. Ceux-là devaient être d’autant plus prudents du fait de la cause de leur déplacement : leur quête de partisans dans le but de fragiliser la position de la Régente, et c’était précisément la raison pour laquelle Robert se trouvait sur leur route. « Prêts à leur donner des sueurs froides? » Son sourire goguenard se devinait à sa voix, et des parodies de cris de guerre –chuchotés– se firent entendre autour de lui. Aucun d’eux ne se prenait particulièrement au sérieux : ils étaient une poignée d’amis d’enfance espiègles et bagarreurs malgré leur passage à l’âge adulte, et ils n’étaient là ce soir que pour disperser les hommes de leur cible, le temps que Robert puisse s’entretenir avec ce dernier. Amusé par leur entrain, il suivit du regard l’arrivée du groupe qu’ils attendaient; aussitôt qu’ils se trouvèrent suffisamment proches, les cinq hommes placés en embuscade leur tombèrent dessus.
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MessageSujet: Re: — ❝ In the mood for brawl (Stuart Bros)  — ❝ In the mood for brawl (Stuart Bros) Icon_minitimeDim 2 Juin - 13:51
C'était quelques temps avant de partir pour Londres, il y avait mieux à faire que préparer un voyage chez les catholiques soumis à une reine folle. A choisir, James avait l'équivalent en Écosse, mais sa ''chère'' belle-mère avait décidé de partir pour l'Angleterre et il était hors de question de la laisser libre là-bas, qui sait ce qui pourrait se passer ... James Stuart avait pris la résolution de partir lui aussi, de ne pas la lâcher d'un pas. Mais avant de partir, il avait quelques petites choses à faire à travers le royaume qu'il chérissait tant. Si l'on pouvait user un anachronisme, le fils naturel (il refusait le mot bâtard) du défunt roi d’Écosse faisait campagne pour espérer un jour devenir roi à son tour. Après tout, il inspirait l'avenir : beau, élancé, sérieux, intelligent et ... protestant. Dans une Écosse ayant succombé à la nouvelle religion qui fut réprimée dans le sang, c'était un plus que James mettait en avant, outre que sa demi-sœur, la très jeune Marie Stuart, allait épouser un français, et il était hors de question que la France possède SON Ecosse. Il mettrait tout en œuvre pour que cela n'arrive pas, et cela commençait pour rassembler le peuple de son côté.

En ce petit matin, à l'heure où même le soleil n'était pas éveillé, le jeune prince écossais était déjà habillé dans une tenue simple de cavalier, mettant son épée à sa hanche, un pistolet dans le dos et vissa un chapeau sur la tête. La porte s'ouvrit doucement, laissant une silhouette s'introduire dans le noir. Il crut tout d'abord que ce fut Charles, son fidèle compagnon, mais cette personne courut vers lui et l'enserra dans ses bras frêles. Elle, puisque c'était évidemment une femme, s'appelait Victoria, elle avait la blondeur qui était assorti à son visage innocent. Si James n'était pas aussi prolifique que son père, ni aussi coureur que la famille avait comme réputation, il s'était laissé attendrir par la jeune femme qui l'adorait et qui le serrait en cet instant comme pour le retenir.

« Ne partez pas, j'ai toujours peur qu'il vous arrive malheur. s'inquiéta t'elle.
Si je ne pars pas, cela fera mon malheur. Il prit le menton de la demoiselle dans sa main et lui fit remonter le visage. Ce que je fais, ce n'est pas que pour moi. Je veux libérer ce royaume de son oppression catholique, de cette domination française qui a déjà commencé.
Vous vous ferez tuer pour votre affront. Il sourit, amusé, alors qu'elle retenait ses larmes.
Alors je mourrais dignement. »

C'est alors que la porte s'ouvrit une deuxième fois et une silhouette d'homme approcha. A la lumière de la lune, les cheveux roux de Charles se reflétèrent. Il était temps d'y aller, le voyage n'était jamais une partie de plaisir. Embrassant une dernière fois sa belle, James suivit son fidèle ami et tous deux quittèrent le château par les portes empruntées par les domestiques et marchèrent de longues minutes dans Édimbourg avant de retrouver cinq autres hommes fidèles au jeune Stuart, prêts à partir pour Cill Rìmhinn, où James était attendu. Il était important de se mettre dans la poche les grands seigneurs, tous ou presque avaient perdu quelqu'un dans la grande inquisition du défunt roi, ou alors la Régente leur avait fait un mauvais coup, il y avait toujours de quoi faire de quoi appâter ces hommes qui pouvaient voir en James un nouveau souverain, voire même peut être un excellent parti pour leurs filles. Le voyage se passait sous un relatif beau temps, il faisait doux et les sept hommes à cheval avançait à travers le paysage féerique de l’Écosse, dont le Stuart appréciait toujours la vue, ne s'étant jamais lassé, et espérait un jour gouverner. Le voyage n'était pas bien long, demain soir ils arriveraient à Cill Rìmhinn, et le jour suivant, James pourrait se faire un nouvel allié.

Après une nuit dans une auberge classique, où personne ne le reconnut (c'était le but après tout), les hommes reprirent la route assez calme, ils ne croisèrent que deux marchands et quelque badauds qui se demandaient qui étaient ces hommes. Charles s'avança à hauteur de son ami d'enfance, devenu aussi son maître même s'il était officiellement catholique, pour lui parler.

« Attention James, il paraît que c'est mal famé par ici.
Allons Charles, je ne suis pas une demoiselle en détresse et nous sommes suffisamment nombreux et entraînés. As tu peur ?
Non mais je n'aime pas quand c'est trop calme. Ce n'est jamais bon signe quand la nuit tombe. »

Sans doute que le jeune homme avait une bonne intuition car à peine eut-il fini sa phrase que cinq hommes sortirent de nul part ! Aussitôt, les hommes dégainèrent leurs armes, prêts à en découdre s'il le fallait. James n'était pas en reste, sortant l'épée de son fourreau et, sans peur, donna la charge vers ceux qui leur barraient la route. Ces voleurs n'avaient pas l'air d'en avoir à leurs vies ou autre chose, quelque chose ne tournait pas rond, mais cela n'empêchait pas James de croiser le fer. Il y en avait un parmi le groupe qui semblait l'attendre, sûrement leur chef. De loin, il ressemblait à un de ces garçons arrogants qui se croient tout permis. Oui, un peu comme lui-même, il fallait bien l'avouer, mais celui qui se rêvait roi d’Écosse ne troussait pas les honnêtes gens sur les routes à la tombée de la nuit. Le prince bâtard descendit de son cheval pour continuer à se battre mais, étonnamment, personne ne venait à lui, comme si les brigands retenaient ses hommes, une sorte de diversion. Et l'espèce de chef s'était avancé, et il semblait de plus en plus moqueur, et les traits de plus en plus familier.

James oubliait rarement un visage, surtout quand celui-ci faisait parti de son quotidien. Sa détermination devint curiosité au fil de ses pas, et quand l'autre lui lança une petite boutade, le doute n'était plus permis.

« Robert … » lâcha le jeune homme, un peu surpris.

Cela faisait des années qu'il n'avait vu son jeune frère, celui qui avait passé une partie de son enfance avec lui, avec qui il avait fait les quatre cents coups avant d'être séparés. Ils avaient mené des vies en parallèle, comme avec tous les autres enfants de leur défunt père, prolifique au niveau des illégitimes. Comment aurait-il pu imaginer revoir son petit frère dans ces circonstances ? Si Robert semblait s'amuser de cette situation, l'aîné des bâtards ne trouvait cela pas drôle, s'approcha de son jeune, rangea son épée pour avoir sa main droite de libre, permettant ainsi de décocher un bon crochet du droit, traduisant ce qu'il pensait.

« Tu es un malade de m'attaquer de la sortie, j'aurais pu te tuer ! hurla t'il. Tu n'aurais pas juste pu t'annoncer au lieu de faire cette blague stupide ? »

Cela mis fin aux combats derrière eux, tout le monde se demandait vraiment ce qu'il se passait. Les hommes de James cherchait à savoir qui était le jeune homme avec leur chef, pourquoi il le tutoyait, pourquoi il l'avait frappé et pourquoi il ne le tutoyait pas. Le jeune homme, restait toujours sérieux, fixant son frère de ses yeux clairs avant de soupirer. Puis, il se détendit et prit son frère entre ses bras, malgré tout content de le revoir depuis toutes ces années.

« Tu ne changes pas, petit frère. » murmura t'il.

Enfin, un sourire s'esquissait sur le visage habituellement sérieux de James. Les Stuarts étaient réunis !
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