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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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MessageSujet: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeDim 7 Avr - 3:50
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- Votre beauté à enflammée mon cœur…

Bess ouvrit les yeux à cet instant. La chambre était encore sombre, mais la nuit laissait place à un jour pluvieux. La jeune femme grogna en se tournant sur le ventre et engouffra son visage dans l’oreiller. Se rendormir pour poursuivre ce rêve allait être impossible et cela mit Bess en colère. Si la vie ne lui permettait pas d’être amoureuse, ses rêves ne le lui permettraient pas non plus! Dans ses rêves, la petite était une dame d’une grande élégance et les hommes lui faisaient la cour. Alors que généralement ces hommes aient le visage brumeux, cette nuit, Bess avait reconnu le visage imberbe de ce garde qui n’avait pas acheté son amour. La jeune femme avait été si surprise qu’elle ne se souvenait à peine de ce que le garde lui avait dit comme excuse pour ne pas coucher avec elle. Cela avait ressemblé à une déclaration et puisque c’était la première fois qu’un homme disait ce genre de chose à Bess, cette dernière s’était rapidement fait un scénario. Cet homme l’avait respecté et pour la première fois depuis bien longtemps, la jeune femme ne s’était pas détestée et s’était senti digne. La jeune prostituée soupira et se retourna dans son lit. Elle fixait le plafond en tentant de se souvenir de son rêve lorsque des voix s’élevèrent à l’étage plus bas. Les autres filles s’éveillaient une à une et certaines se disputaient. Abandonnant l’idée de se remémorer ce rêve, Bess se positionna assise dans son lit et s’étira. La lumière du jour se bloquait aux rideaux tirés de la fenêtre et les bruits de la ville commençaient à se faire entendre. La jeune femme sortie du lit et se dirigea vers la porte. Ses cheveux étaient en pagailles et elle était seulement vêtue d’un corset défait et d’un jupon, mais elle avait toute la journée pour se refaire une beauté. Bess ouvrit la porte et sortie de la chambre. Certains habitués qui avaient assez d’argents pour passer la nuit au RedLantern s’empressaient de quitter la maison. La jeune prostituée détestait lorsqu’un homme payait pour passer la nuit avec elle. Il lui semblait que ses rêves n’étaient jamais bien plaisant lorsqu’un homme dormait à ses côtés. Ce n’était pas comme s’ils étaient tous d’agréables compagnies. Certains s’endormaient en lui palpant la poitrine comme s’il s’agissait d’une viande à attendrir alors que d’autres ronflaient si forts que la chambre semblait trembler. Car il ne faut pas se le cacher, rare étaient ceux qui payaient une nuit entière et l’utilisait pour leur argent. Bien souvent, après l’acte, ces hommes s’endormaient et partaient peu de temps avant le lever du jour.

Bess descendit l’escalier et se dirigea vers la salle à manger où plusieurs filles étaient déjà rassemblées. La maquerelle n’était pas encore là. La jeune femme s’assis donc sur l’une des chaises de bois qui se trouvait autour d’une longue table et y déposa les coudes avant de cacher son visage dans ses mains. Elle ferma les yeux et pendant un instant, cru qu’elle pourrait dormir ainsi et poursuivre son rêve…

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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeDim 7 Avr - 15:40
Ce matin là, Mary-Ann fut réveillée de bonne heure par la lumière du jour. Elle ouvrit doucement les yeux et tourna la tête comme pour vérifier si elle était bien seule. C'était probablement un réflexe qu'elle avait gardé du temps où elle était mariée. Au début de sa vie commune avec son époux, c'était simplement pour voir s'il dormait encore ou s'il était déjà levé, et vers la fin, c'était plutôt pour s'assurer qu'il respirait toujours. Maintenant qu'il était mort, elle conservait toujours cette habitude. Parfois quand elle se réveillait, elle remarquait la présence d'un homme à ses côtés, car beaucoup d'hommes avaient partagé son lit ses six dernières années, et d'autres fois, elle était seule, comme aujourd'hui, ce qui n'était pas plus mal. Elle se leva, vêtue d'une robe de chambre blanche, longue mais légère, qu'elle retira pour enfiler ses vêtements de la journée. Elle ne se souvenait plus d'avoir fait le moindre rêve cette nuit, et c'était très bien comme cela, car en général, quand elle se souvenait de ses rêves, ils n'étaient pas très beau. Son subconscient ramenait à la surface des souvenirs parfois trop douloureux, d'autres fois des images d'un passé qui la rendait nostalgique et auquel elle ne voulait plus penser car il l'affaiblissait. Tout le monde a ses faiblesses, même une femme forte comme Mary-Ann, et les siennes se trouvaient enfouies dans sa vie d'antan.

Une fois ses bas et sa robe enfilée et son corset assez serré, il ne lui resta plus qu'à se parer de son chapelet, symbole de sa foi catholique. Quant à ses cheveux, elle les coifferait plus tard, si l'envie lui prenait.
Certaines filles étaient déjà debout apparemment, puisqu'elle pouvait entendre du bruit provenir de la cuisine. Elle décida donc d'aller les rejoindre. En sortant de sa chambre, elle reconnut la voix de deux filles à l'étage, qui semblait se disputer. Elle fit donc un détour par là pour rétablir l'ordre. La première se plaignait que la deuxième lui avait emprunté un collier sans permission. Ces deux là ne se supportaient pas, de toute façon. Bien que Mary-Ann soit douce et attentionnée envers ses filles, elle était aussi respectée et savait gérer sa maison close d'une main de fer. Très vite, le problème fut réglé, et Mary-Ann pu enfin descendre à la cuisine.

- Bonjour les filles ! , dit elle en entrant dans la pièce.

Ses filles la saluèrent en réponse. Mary-Ann remarqua alors la présence de Bess, assise sur une chaise, le visage caché entre ses mains. Plus que toute les autres, Mary-Ann considérait Bess comme sa propre fille. C'était sa petite préférée. Elle essayait de cacher cette préférence à ses autres filles, pour ne pas attiser leur jalousie et pour ne pas leur faire de mal, mais cela était parfois difficile. Bess semblait assez triste, et la maquerelle n'y était pas insensible. Elle s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule.

- Eh ? Bess ? Tout va bien ?, lui demanda-t-elle.
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeMar 9 Avr - 14:13
La petite Bess avait presque réussis à s’endormir ainsi, le visage dans les mains, les coudes sur la table, lorsqu’une voix sembla s’élever de très loin. Comme dans un rêve, elle entendit des bruits de pas près d’elle et soudain... « Eh ? Bess ? Tout va bien ? » …la jeune femme sursauta. La main de la maquerelle sur son épaule avait eu l’effet d’un seau d’eau froide jeté en plein visage. Bess se retourna vers sa maquerelle et sourit timidement.

- Pardonnez-moi, je m’étais assoupi… Lui répondit-elle en étirant les bras afin de se réveiller. Je n’ai pas très bien dormi…commença-t-elle.
- Heureusement qu’elle était seule…avait murmuré l’une des filles près de Bess.

La jeune prostituée jeta un regard noir à cette autre fille, mais ne répliqua pas. Mary-Ann ne tolérait pas la discorde sous son toit et Bess ne voulait en aucun cas déplaire à sa maquerelle. Vivre avec plusieurs filles n’était pas toujours facile, mais elles s’appréciaient toutes comme des sœurs. Malgré que la jeune femme n’ait pas eu de frères et sœurs, elle s’imaginait que des disputes devaient avoir lieu même au sein des plus nobles familles et que les désaccords faisaient partie de la vie familiale. Bess regarda à nouveau Mary-Ann.

- Il est vrai que je n’étais pas avec un client cette nuit, dit-elle sur un ton d’excuse comme si c’était une faute, mais…je ne sais pas…j’ai l’impression de n’avoir presque pas dormi…
- Pensais-tu encore à ton beau garde Bess? Questionna l’une des filles avant de déclencher l’hilarité générale.

La jeune prostituée devint rouge, mais éclata de rire avec ses compères. Elle avait partagé avec certaines le fait qu’elle avait reçu une déclaration, mais n’était pas entré dans les détails. Les autres filles ne savaient pas que le garde en question n’avait pas touché à Bess. Cette dernière leur avait fait croire qu’il était le meilleur amant qu’elle ait connu. Au travers des rires, certaines prostituées se mirent à raconter leur propre aventure de la veille. La jeune femme cessa de rire, mais continua de sourire puis se perdit dans ses propres pensées. C’était comme si elle avait oublié la présence de Mary-Ann. Depuis l’histoire avec ce garde, Bess se posait beaucoup de questions, mais n’avait pas osé les poser à sa maquerelle et encore moins aux autres filles. Elle avait peur d’être jugée ou de se faire dire qu’elle avait imaginé tout cela. Certaines filles avaient dit à Bess que jamais elle ne pourrait se marier ou avoir des enfants; aucun homme ne voudrait d’une gueuse comme épouse. Bien que jolie, Bess s’était condamné le jour où elle avait perdu son innocence dans les bras de son premier client. Que fera-t-elle le jour où le temps aura pesé sur son corps et qu’aucun homme ne payera plus pour passer une nuit à ses côtés? La jeune prostituée avait imaginé qu’elle pourrait être comme Mary-Ann, une maquerelle avec des dizaines de filles… Bess se détestait depuis qu’elle exerçait ce métier, elle avait honte de ce qu’elle était et n’avait pas d’espoir pour l’avenir. Et puis il était apparu. Ce garde au visage délicat et aux joues douces. Il l’avait fait se sentir comme une vraie dame en la respectant ainsi. Était-il possible qu’il soit réellement tombé amoureux d’elle? Bess ne voulait pas se faire des idées avec cela, mais les rêves qu’elle faisait presque toutes les nuits tentaient de lui faire croire à la possibilité de cet amour. Peut-être que cet homme voyait en la petite Bess autre chose qu’une prostituée et qu’il souhaitait faire d’elle une femme respectable… La jeune femme cligna des yeux et revint à la réalité. Elle ne savait pas combien de temps elle était resté ainsi à fixer le vide, perdu dans sa tête, mais cela avait dû être bref puisque personne ne semblait se soucier d’elle, personne à l’exception de Mary-Ann qui était resté près d’elle.
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeMer 10 Avr - 21:35
Bess sursauta lorsque Mary-Ann posa sa main sur son épaule puis elle se retourna vers elle, la regarda et lui sourit.

- Pardonnez moi, je m'étais assoupie, dit elle en s'étirant pour se réveiller. Je n'ai pas très bien dormi...
Elle fut interrompue par autre fille.

- Heureusement qu'elle était seule... dit celle-ci. Bess lui lança un regard noir et Mary-Ann craignit qu'une dispute ne démarre, mais sa petite protégée ne répliqua pas. Au fond, elle savait bien que toutes ses filles s'appréciaient. Ce genre de réplique n'étaient pas prononcées dans le but de faire du mal, et le regard de Bess ne montrait pas non plus de la haine. C'était normal qu'elles se disputent parfois, qu'elles s'embêtent les unes les autres car vivre sous le même toit que quelqu'un d'autre n'est jamais simple. Mais elles vivaient la même chose et cela les liaient. Ensemble, elles formaient presque une famille, et quand il y avait des désaccords, Mary-Ann était là pour les régler. Elle se débrouillait assez bien dans ce domaine, surement parce qu'avec ses quatre garçons, elle avait souvent eu à le faire.

- Il est vrai que je n’étais pas avec un client cette nuit, répondit Bess sur un ton d’excuse comme si c’était une faute. Mais…je ne sais pas…j’ai l’impression de n’avoir presque pas dormi…

Mary-Ann pensa un premier temps que Bess avait fait des cauchemars et que c'était cela qui l'avait empêché de dormir. Elle allait d'ailleurs lui poser la question, mais une autre fille la devança.

- Pensais-tu encore à ton beau garde Bess?, interrogea-t-elle. A ces mots, toutes les prostituées présentent dans la pièce se mirent à rire. Mary-Ann fronça les sourcils, ne comprenant pas de quoi elles parlaient. Qui était ce garde ? Sa petite Bess serait elle tombée amoureuse ? C'était le genre de chose que Mary-Ann craignait. Tomber amoureuse n'était pas une chose simple pour une prostituée car cela signifiait en général amour impossible. Elle espérait que ça n'arrive pas à ses filles, de peur qu'elles aient le cœur brisés. Bess ne répondit pas à la question de son amie, et sembla se replonger dans ses rêveries. Cela était mauvais signe. Mary-Ann n'avait pas connu ce genre de chose, de ne pas pouvoir s'endormir tant il hantait ses pensées, de rêver de que son amour soit réciproque et qu'il l'épouse. Elle n'avait pas eu le temps pour tout cela. Elle avait du faire les choses dans l'autre sens. Elle s'était mariée d'abord et avait aimé son mari ensuite, au fil du temps. Mais elle savait bien ce que le comportement de Bess signifiait. Elle s'étonnait qu'elle ne lui aie rien dit à ce propos alors que les autres filles étaient au courant. N'avait-elle pas confiance en elle ? Elle avait pourtant l'air de quelqu'un qui a besoin de se confier... Peut-être n'avait-elle simplement pas osé ?

Mary-Ann prit une chaise et s'assit en face de Bess.

- Qui est ce garde ? Est ce que tu veux me parler de lui ?, demanda-t-elle d'une voix qui se voulait douce et rassurante.

Les autres filles étaient parties dans un sujet de conversation différent et ne semblaient plus prêter attention à Bess. C'était peut-être mieux ainsi. Si Bess ressentait le besoin de confier, elle n'aurait pas forcément envie que tout le monde l'entende. Mary-Ann espérait qu'elle se sentirait assez en confiance et qu'elle lui parlerait, car elle semblait avoir besoin d'aide et que parfois, se confier pouvait faire grand bien.


Dernière édition par Mary-Ann Paton le Ven 12 Avr - 22:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeVen 12 Avr - 16:03
Mary-Ann avait pris une chaise et s'était assis en face de Bess « Qui est ce garde ? Est-ce que tu veux me parler de lui ? » lui avait demandé sa maquerelle d’une voix douce et rassurante. La jeune femme fixa sa maquerelle un instant, la bouche légèrement ouverte. Elle ne s’était jamais imaginé que cela pourrait intéresser la maquerelle. Bess jeta un coup d’œil aux autres filles et s’aperçut qu’elles ne lui portaient plus aucune attention. Ce fut un soulagement puisque presque tout ce que la jeune femme leur avait raconté était un mensonge et qu’elle ne pouvait pas mentir à Mary-Ann. Bess rapporta son attention vers sa maquerelle et souris timidement.

- Je crois que l’un des gardes est amoureux de moi..., dit-elle d’une petite voix pour ne pas attirer l’attention des filles. Elle baissa les yeux et eu un petit rire nerveux. Enfin, les paroles qu’il m’a dites…Bess soupira et leva un regard emplit de rêves vers Mary-Ann. Cela peut-il être possible?

La jeune prostituée avait envie de croire à l’amour et elle avait besoin d’entendre de la bouche de sa maquerelle que oui, elle aussi pouvait espérer un jour vivre un amour comme dans légendes. Le monde dans lequel vivait la petite Bess depuis quelques temps lui montrait que jamais elle n’aurait cette chance. Une femme ayant partagé sa couche avec une grande partie de la ville n’était pas le premier choix d’épouse pour un homme. La jeune femme ferma les yeux et l’image du garde lui revint en tête. Ses yeux clairs qui la regardaient, ses traits délicats, ses joues si douces et ses lèvres pulpeuses. Il avait balbutié lorsqu’il avait refusé de toucher Bess, et ses paroles étaient confuses. Si ce n’était pas parce que la jeune femme le troublait, Bess se demandait bien ce que cela pouvait bien être. Ce qui était étonnant, c’est qu’au début, la jeune femme avait été surprise du comportement du garde et cela l’avait intrigué. Elle avait été flattée de croire à une attirance, mais n’avait pas été attiré par le garde en retour. Puis elle avait commencé à raconter des mensonges aux autres filles, embellissant l’histoire et s’était mise à y croire, tellement qu’elle en faisait des rêves. Plus elle en parlait et en rêvait, plus elle avait l’impression de tomber amoureuse de ce garde. Bien entendu, cela n’était que dans sa tête, mais la jeune femme ne le savait pas, elle n’avait jamais connu l’amour.

- Oubliez cette histoire…ce n’est rien…avait-elle dit avant même d’entendre la réponse de sa maquerelle. Les autres filles avaient eu Mary-Ann comme mentor et si ces dernières se moquaient de l’amour ou des histoires de Bess, probablement que Mary-Ann avait le même avis et peut-être était-ce même elle qui enseignait cela à ses filles.

Bess soupira et leva se sa chaise. Le jour était levé et elle devait faire sa toilette, se vêtir convenablement et se coiffer pour être séduisante.



Dernière édition par Bess Smeaton le Ven 12 Avr - 23:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeVen 12 Avr - 22:54
Mary-Ann regardait sa petite Bess dans les yeux attendant sa réponse.

- Je crois que l’un des gardes est amoureux de moi..., dit la jeune fille après avoir jeté un regard du côté des autres filles pour s'assurer qu'elle ne l'écoutait pas. Elle avait dit cela comme si elle annonçait qu'elle même était tombée amoureuse de ce garde. Elle baissa les yeux et eut un rire nerveux. Enfin, les paroles qu'il m'a dites...,Elle soupira et leva un regard emplit de rêves vers Mary-Ann.

Face au regard de la jeune fille, Mary-Ann se sentit faible. Était ce probable ? Un homme amoureux d'une prostituée ? En tout cas, Mary-Ann n'avait connu aucun homme capable d'aimer une prostituée assez que pour en faire sa femme. Cela paraissait absolument impossible. N'était-ce-pas plutôt Bess qui était tombée amoureuse de lui et s'imaginait qu'il ressentait la même chose pour elle ? Ou peut-être était ce vrai...Peut-être que ce garde en question l'aimait. Mais cela ne voulait pas dire qu'il accepterait de l'aimer autre part que derrière les murs de la maison close, à l'abri des regards. Quel homme serait prêt à afficher son amour pour une prostituée aux yeux de tous et à passer outre le fait qu'elle avait déjà eu des relations avec tant d'hommes avant lui ? La maquerelle doutait qu'un tel homme puisse exister. Il faut dire qu'elle avait eu une mauvaise image des hommes très vite. Dans son enfance certes, elle avait d'abord connu des hommes qu'elle jugeait comme bons et vertueux. Mais son enfance n'était qu'un souvenir lointain... Les hommes qui avait fait partie dans son entourage ensuite, en particulier son beau-père et le fils de celui ci, elle les avait détesté avec toute la haine dont elle était capable. A la cour d'Angleterre, sa vision de la gente masculine ne s'était toujours pas améliorée et elle n'avait pas été de celle qui passait leur temps à rêver à un mariage parfait. Elle se disait que si un homme voulait la séduire, il devrait se mettre en quatre pour elle, et comme un tel homme n'existait probablement pas, elle ne se marierait pas de si tôt, sauf bien sûr si on l'y obligeait. Dans ce cas là, elle ferait regretter à l'homme en question de l'avoir épousée... Les choses n'avaient finalement pas suivit leur cours de cette façon, et l'homme qui était finalement devenu son mari s'était révélé être quelqu'un de bien. Elle doutait cependant que Charles, aussi vertueux puisse-t-il avoir été, l'aurait épousé si elle aurait été une femme de joie.

Mais le regard de Bess reflétait un réel besoin de croire en ce rêve et Mary-Ann hésita un moment. Devait-elle lui faire partager sa réelle pensée sur le sujet, sur les hommes en général ? Elle ne voulait pas briser tout les rêves de la jeune fille mais elle ne voulait pas non plus qu'elle aie le cœur brisé par un homme, ce qui serait sans doute encore plus douloureux. Après tout, il était de son devoir de la mettre en garde contre le danger de l'amour. Elle l'avait d'ailleurs répété de nombreuses fois à ses filles. « Ne jamais tomber amoureuse. » Dans ce métier, on ne pouvait se le permettre, ça n'apporterait que des chagrins et de faux espoirs. Mary-Ann pensait les avoir toute mise à l'abri de l'amour, en ayant répété que tomber amoureuse s'était perdre toute liberté et tant d'autres choses dites uniquement dans le but de les éloigner de ce danger qu'était l'amour. Malgré cela, Bess se serait apparemment mise en danger...
Mieux vaut prévenir que guéri, dit-on. Mieux fallait donc agir tant qu'il était encore temps de la préserver d'un chagrin insurmontable. Mais Mary-Ann ne put répondre à Bess qui immédiatement après avoir posé cette question, se ravisa.

- Oubliez cette histoire…ce n’est rien…, dit elle avant de se lever de sa chaise pour aller se préparer.

Mary-Ann laissa Bess sortir de la pièce pour ne pas attirer l'attention des autres filles. Elle avait remarqué que la prostituée ne voulait pas se confier en présence des autres jeunes filles de la maison, et préféra attendre quelques secondes avant de la rejoindre. Elle se leva à son tour, calmement, ne laissant rien passer de son envie de rejoindre sa fille de cœur au plus vite pour lui parler.

- Bess !, l'appella -t-elle une fois devant les escaliers, alors que son interlocutrice gravissait les marches qui menait au premier étage. Attends moi, ajouta-t-elle ensuite.

Une fois arrivée plus au moins à son niveau, elle lui sourit légèrement, sourire qui se voulait rassurant.

- Tu n'as pas à te sentir gênée, Bess. Tu sais que tu peux tout me dire. Je vois bien que tu as besoin de parler de cet homme à quelqu'un, je me trompe ?, demanda-t-elle avec douceur. Viens, allons dans ta chambre, on sera plus tranquille pour discuter..., ajouta-t-elle aussitôt, prenant sa main. Elle préférait que Bess lui parle de cet homme avant de risquer de ruiner tout ses espoirs. Cela lui ferait certainement du bien de parler de ses sentiments à quelqu'un... Mary-Ann savait que Bess n'avait plus foi en le Seigneur, et cela attristait la maquerelle, très croyante, qui aurait aimé que sa petite protégée puisse trouver une certaine paix intérieure en se tournant vers la religion lorsqu'elle se sentait mal. Elle avait déjà essayé de partager sa foi avec elle, en l'amenant à l'église le dimanche par exemple, malheureusement sans grand succès.
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeLun 15 Avr - 17:27
Bess s’était levée de sa chaise et était sortie de la pièce sans un regard vers les autres filles et vers Mary-Ann. Elle était en colère. En colère parce qu’elle s’était laissé troubler par les paroles d’un homme qu’elle n’avait jamais revu, que depuis elle ne faisait qu’y penser et qu’elle ne pouvait en parler à personne sans avoir peur de faire rire d’elle et de ses émotions. Elle gravissait les marches d’un pas lourd en ruminant de sombres pensées lorsqu’elle entendit la voix de sa maquerelle qui l’interpellait.

- Bess !, l’appela-t-elle une. Attends-moi, ajouta-t-elle ensuite. Bess cessa d’avancer et sa maquerelle vint la rejoindre. Cette dernière lui souris d’un sourire rassurant alors que Bess ne semblait pas connaitre l’existence des muscles faciaux responsable d’un tel acte.
- Tu n'as pas à te sentir gênée, Bess. Tu sais que tu peux tout me dire. Je vois bien que tu as besoin de parler de cet homme à quelqu'un, je me trompe ?, demanda-t-elle avec douceur. Viens, allons dans ta chambre, on sera plus tranquille pour discuter..., ajouta-t-elle aussitôt, prenant la main de la jeune prostituée.

Bess se laissa conduire par sa maquerelle sans résistance. Elle avait besoin de parler effectivement, mais avait si peur d’être jugée. Ce n’était pas de sa faute à elle, c’était celle de ce garde! La jeune femme n’avait jamais eu la chance de rencontrer un homme qui semblait s’intéresser à elle. Il était normal qu’elle se soit rapidement fait des idées…enfin, le croyait-elle. La chambre de la maquerelle était si jolie que la jeune Bess aimait y venir. Les rayons du soleil dessinaient de délicats motifs sur le sol et les murs, mais en ce moment, Bess ne les regardaient pas. La jeune femme lâcha la main de sa maquerelle et se dirigea vers le lit, comme elle le faisait toujours. Elle s’y assit et regarda Mary-Ann.

- Je vous demande de me pardonner, je ne pouvais pas parler devant les autres…Je…La jeune prostituée baissa la tête. Je leur ai menti au sujet de cet homme alors que je ne peux pas vous mentir à vous. Je vous dirai tout si cela est ce que vous désirez, mais sachez que oui, j’en suis gênée.

Comment pouvait-elle dire à sa maquerelle qu’elle pensait à un homme simplement parce qu’il lui avait fait une déclaration et ne lui avait pas touché…Mary-Ann allait la trouver idiote et immature, c’était assuré! Malgré tout le professionnalisme dont faisait preuve Bess lorsqu’il était temps d’aller à la rencontre de clients et de satisfaire leurs moindres caprices, la jeune femme était une gamine qui se laissait facilement submerger par les sautes d’humeurs de sa jeunesse. Tantôt souriante et espiègle, tantôt colérique et grognonne.

C’était la première fois que Bess allait se confier à quelqu’un d’autre que sa grand-mère. Bien qu’elle ait toujours eu beaucoup d’affection pour Mary-Ann, elle n’avait jamais eu à lui dire quelque chose qui la rendait nerveuse. Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre. Mary-Ann avait peut-être un remède pour cesser de penser à ce garde jusqu’à ce que la jeune prostituée le rencontre à nouveau. Peut-être que Mary-Ann pourrait aider la jeune femme à en savoir plus également sur les véritables intentions du garde…

- Vous souvenez-vous de ce jeune garde dont c'était la première fois ici? Vous m'aviez demandé d'aller vers lui...Bess leva les yeux vers sa maquerelle. Il était certain qu'elle se souvenait, Mary-Ann n'oubliait pas les traits d'un nouveau client si facilement.

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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeDim 21 Avr - 21:01
Arrivée dans la pièce, Bess lâcha la main de Mary-Ann et alla s'asseoir sur le lit.

- Je vous demande de me pardonner, je ne pouvais pas parler devant les autres…Je…La jeune prostituée baissa la tête. Je leur ai menti au sujet de cet homme alors que je ne peux pas vous mentir à vous. Je vous dirai tout si cela est ce que vous désirez, mais sachez que oui, j’en suis gênée, avoua-t-elle à Mary-Ann.

Mary-Ann ne voulait pas que Bess se sente obligée de lui confier ses sentiments si elle ne le voulait pas. Elle n'insista donc pas. Mais elle avait la très nette impression que sa petite protégée en avait besoin, que cela l'aiderait. Et peut-être même qu'elle aussi, en avait besoin. Besoin de savoir ce qui la perturbait, besoin de l'entendre se confier à elle, à cœur ouvert. Comme une mère a besoin de savoir pourquoi sa fille ne va pas bien. Comme une mère a besoin de savoir que sa fille lui fait confiance. Alors elle ne dit rien non plus pour l'empêcher de parler. Car Bess était la fille de cœur de Mary-Ann. Elle l'aimait énormément, et désirait la voir heureuse. Parfois, elle se sentait même fautive de l'avoir acceptée dans sa maison close, de l'avoir laissé devenir une prostituée. Mais que pouvait-elle faire d'autres ? Que serait-elle devenue, toute seule dans la rue ? La prostitution était la seule échappatoire pour une jeune femme seule et sans argent. Au moins, si elle était près d'elle, elle était en sécurité. Mary-Ann était là pour elle, pour la protéger comme elle le pouvait, pour tenter de la rendre heureuse, malgré ce que le destin avait choisi de lui offrir comme sort. Elle se demandait néanmoins ce qui avait pu se passer pour que Bess aie à mentir aux autres filles. Elles se disputaient parfois c'est vrai, mais elles s'entendaient toute assez bien, se respectaient et se considéraient même pour certaines, comme des sœurs. Alors de quoi avait-elle aussi honte à propos de cet homme, dont elle semblait être tombée amoureuse ? Que cachait-elle ?

- Vous souvenez-vous de ce jeune garde dont c'était la première fois ici? Vous m'aviez demandé d'aller vers lui..., dit Bess.

- Oui, je me souviens bien.

Mary-Ann se souvenait bien de ce garde. Il était rare qu'elle oublie un visage, de toute façon. Elle avait demandé à Bess d'aller à sa rencontre, en effet, car elle avait remarqué chez lui, une sorte de douceur inhabituelle. Son visage reflétait quelque chose de pure, de calme. Il semblait être un jeune homme de bien, et incapable de faire de mal à une femme. Bess avait d'ailleurs omis, probablement volontairement maintenant qu'elle y pensait, de lui donner ces impressions à propos de ce nouveau client. C'était quand même un garde royal, il pouvait être au courant de certaines choses intéressantes...C'était en tout cas une chance que Mary-Ann n'aie plus pensé à lui reparler de cet homme après ce fameux jour. En général, elle pensait à tout. Elle avait peut-être quarante deux ans, mais avait toujours une très bonne mémoire, presque infaillible.

- Tu ne m'as d'ailleurs rien dit à son sujet...Que s'est-il passé ?
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeMer 1 Mai - 13:33
- Oui, je me souviens bien. Tu ne m'as d'ailleurs rien dit à son sujet...Que s'est-il passé ? avait demandé la maquerelle.

La jeune femme se rendit compte que non seulement elle n’avait rien raconté à Mary-Ann, mais qu’en plus, elle n’avait pas fait le rapport que Mary-Ann attendait-elle sur ce nouveau client. En effet, si les choses se seraient déroulées normalement, Bess aurait mis cet homme en confiance, lui aurait fait des choses qu’il n’aurait jamais crues possibles de se faire faire par une femme, et il aurait raconté des secrets à la jolie déesse qu’elle était. Ces secrets, la jeune prostituées les auraient placés dans sa mémoire et les auraient révélés à Mary-Ann qui aurait jugé de leur pertinence. Advenant le cas où des informations capitales pour la maquerelle pourraient être dévoilées lors de prochaines rencontres, cette dernière aurait attendu de Bess de faire parler un peu plus le client à chaque nouvelle rencontre. Rien de tout cela ne s’était passé puisque le jeune garde avait refusé de toucher la prostituée malgré le fait qu’il ait payé. De plus, il avait attendu avant de partir, comme s’il voulait laisser croire aux autres gardes qu’il avait fait ce qu’on attendait de lui. Si cela n’était pas une preuve qu’il aimait secrètement la jeune femme…

- Si je n’ai rien dit, c’est qu’il ne s’est rien passé…La jeune femme fit une petite moue avant de se lever d’un bon du lit de sa maquerelle. Il m’aime! C’est lui-même qui me l’a dit!

Bess avait presque crié sous l’impulsivité, mais s’était vite calmé. Elle n’avait pas voulu crier, les murs avaient des oreilles et maintenant qu’elle les prononçait à haute voix, ces mots semblaient aussi extravagants que les tenues de la maquerelle. Il était impossible qu’un homme qui voyait la jeune femme pour la première fois puisse avoir des sentiments aussi forts pour elle. Bess n’avait rien fait pour attirer cet amour…

- Pardonnez-moi, je…je suis si dépassée par tout cela…je ne comprends pas…la voix de la jeune Bess s’était brisée et des larmes étaient apparues dans ses yeux, brouillant sa vision.

La jeune femme ne comprenait pas ce qu’il lui était arrivé ce soir-là, alors que le garde la refusait, et depuis, elle ne faisait que de penser à cela. Ce garde hantait ses songes alors qu’elle ne ressentait rien pour lui, mais l’espoir d’être aimé de par un homme était plus fort que tout. Tout ce qu’elle souhaitait était de vivre, elle aussi, une histoire d’amour digne des contes et légendes…Sa vie ne pouvait pas que se résumer à ce métier qu’elle pratiquait soir après soir sans que rien ne vienne lui donner du bonheur…

Bess s’assit sur le lit, enfuit son visage dans ses mains et resta ainsi quelques instants sans bouger, avant de lever les yeux vers Mary-Ann. Elle ne pleurait pas et avait décidé de tout raconter à sa chère maquerelle. Elle ne devait pas s’interrompre de peur d’être à nouveau submergé par les émotions.

- Lorsque je l’ai attiré dans la chambre, il était distant et n’osait pas me toucher. J’ai tenté de le mettre à l’aise, mais il est devenu nerveux et s’est mis à balbutier des paroles qui étaient incompréhensibles au début. J’ai finalement compris qu’il était en train de me faire, ce qui ressemblait à une déclaration d’amour. Il m’a dit que par respect pour moi, il ne désirait point me toucher ainsi…Il m’a donné l’argent, a attendu quelques instants, et est descendu rejoindre ses compagnons…Débita la jeune prostituée sans prendre son souffle.

Bess respira profondément et tourna la tête vers la fenêtre. Mary-Ann allait probablement lui dire qu’elle avait été idiote de se faire des peines avec un homme, c’était ce que les autres filles lui auraient dit du moins…
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeDim 12 Mai - 18:05
- Si je n’ai rien dit, c’est qu’il ne s’est rien passé…, répondit elle boudeuse, avant de se lever brusquement du lit où elle s'était assise. -  Il m’aime! C’est lui-même qui me l’a dit! 

Mary-Ann regarda Bess s'emporter, fronçant les sourcils d'un air interrogatif. Qu'elle soit tombée amoureuse d'un client, c'était une chose...Mais qu'elle pense en plus, que celui ci l'aimait sincèrement...C'en était une autre. Elle comprenait cependant maintenant pourquoi elle était aussi persuadée que ce garde avait de véritables sentiments pour elle...Apparemment, il le lui avait dit. Qui était donc cet homme pour dire à une prostituée qu'il l'aimait, le premier soir où il la rencontre ? Était-ce un jeu pour lui de faire espérer les jeunes filles avec de belles paroles ? N'avait-il donc aucun principe ? Ou y avait il une autre raison qui l'aie poussée à tenir un tel discours ? Et dire qu'elle avait demandé à Bess d'aller à sa rencontre car elle s'imaginait que c'était quelqu'un de bien ! Il semblerait qu'il ne lui aie apporté bien des ennuis, en fin de compte...

-Pardonnez-moi, je…je suis si dépassée par tout cela…je ne comprends pas…, dis Bess dont la voix s'était brisée, si bien qu'on aurait pu croire qu'elle était sur le point de pleurer. C'était tout Bess. Elle passait d'une émotion à l'autre, comme cela, en une seconde, sans prévenir. D'abord boudeuse, réticente à l'idée de dire quoi que ce soit, ensuite convaincue parce qu'elle disait, et la voilà maintenant perdue et triste. Mary-Ann avait bien du mal à comprendre ses sautes d'humeur si rapide, mais s'y était habituée. C'était Bess, sa fragile petite Bess, elle était ainsi faite...

- Ce n'est rien, je comprends que cela te perturbe..., répondit Mary-Ann, s'approchant de sa petite protégée. Elle posa sa main sur l'épaule de celle-ci, délicatement, en signe de soutien.

Bess avait beaucoup de difficultés à parler de cet homme, Mary-Ann le voyait bien. La jeune fille alla s'asseoir sur le lit, cachant son visage avec ses mains et resta un moment ainsi, comme si elle cherchait les mots ou peut-être, la force pour dire ce qui s'était passé avec ce garde.
Mary-Ann la regarda et attendit qu'elle soit prête, en silence. Bess finit par lever les yeux vers elle.
A son regard, Mary-Ann comprit qu'elle avait décider de se confier. Et en effet, elle commença à son récit...

- Lorsque je l’ai attiré dans la chambre, il était distant et n’osait pas me toucher. J’ai tenté de le mettre à l’aise, mais il est devenu nerveux et s’est mis à balbutier des paroles qui étaient incompréhensibles au début. J’ai finalement compris qu’il était en train de me faire, ce qui ressemblait à une déclaration d’amour. Il m’a dit que par respect pour moi, il ne désirait point me toucher ainsi…Il m’a donné l’argent, a attendu quelques instants, et est descendu rejoindre ses compagnons…, expliqua Bess d'une seule traite, sans marquer de longues pauses.

Mary-Ann l'avait écoutée attentivement, la regardant avec douceur. Elle voulait que Bess voit dans son regard qu'elle ne la jugeait pas. Ce qu'elle entendit l'étonna cependant un minimum...Quand Bess lui avait dit qu'il ne s'était rien passé, Mary-Ann avait cru comprendre que cela signifiait qu'il ne s'était rien passé d'inhabituel...Mais en vérité, ce qui s'était passé ce soir là était tout à fait inhabituel. Cet homme, qui disait l'aimer, ne l'avait même pas touchée. Comment alors, uniquement en la voyant, pouvait-il être tombé amoureux d'elle ? C'était complètement surréaliste. Mary-Ann ne pouvait croire à une telle chose, avec toute la bonne foi du monde. Cela signifiait qu'il avait menti. Et la grande question était, pourquoi ? On pouvait imaginer bien des choses qui expliquerait cette situation...Peut-être qu'il était un mauvais amant et qu'il en avait honte...Cela expliquerait qu'il n'aie pas voulu toucher à Bess, mais qu'il aie voulu, en attendant un instant en sa compagnie, faire croire à ses collègues qu'il avait couché avec elle. On pouvait supposer aussi qu'il n'était pas attiré par les femmes, mais par les hommes...Et encore une fois, il aurait tenté d' éviter tout soupçons de la part de ses collègues en restant en compagnie de Bess un moment. On pouvait aussi imaginer qu'il refuse à toucher à une prostituée, par crainte des maladies, ou qu'il aie fait voeux de rester vierge jusqu'au mariage, car même si cela restait excessivement rare chez les hommes, c'était tout de même probable..Quoiqu'il en soit, cet homme avait un secret, un secret qu'il voulait cacher à ses compagnons d'armes, un secret qui attisait la curiosité de Mary-Ann...Mais à l'instant même, il n'était pas question de se creuser la tête pour découvrir ce qu'il cachait. Il fallait que Mary-Ann ramène sa fille de cœur à la raison, sans trop la brusquer...
Mary-Ann ne comptait pas se moquer d'elle, ou la réprimander d'avoir cru à ce que ce garde lui avait déclaré, loin de là. Elle n'aimait d'ailleurs pas l'idée de devoir briser les espoirs de sa petite protégée, mais il fallait qu'elle lui fasse comprendre, avant qu'elle n'en souffre davantage, qu'elle ne devait pas se faire trop d'idées, et que ce qu'elle avait cru être possible, le serait difficilement.
Mary-Ann vint s'asseoir près de Bess, et lui prit la main.

- Tu sais Bess, il y aurait bien des raisons qui justifierait l'attitude de cet homme..., commença-t-elle après avoir pris une inspiration, regardant la fragile adolescente dans les yeux, avec douceur. Peut-être n'est-il pas attiré par les femmes mais par les hommes, peut-être se considère-t-il comme un mauvais amant, et en a honte...Des tas de choses pourraient justifier son attitude... Il n'aurait pas du te dire cela pour cacher le secret qu'il semble cacher, je pense qu'il n'a d'ailleurs pas réalisé l'impact que ses mots pouvaient avoir mais..., Mary-Ann fit une pause, car elle savait que ce qu'elle se préparait à dire serait difficile à entendre pour Bess. - Je crains qu'il ne t'aie menti... Les hommes ne tombent pas amoureux comme cela, au premier regard, il leur en faut bien plus...Il faut que tu l'oublies, et je sais que c'est difficile, mais il le faut car tu te fais du mal alors que cela n'en vaut pas la peine...


Mary-Ann espérait avoir trouvé les mots justes pour faire comprendre à Bess la dure réalité, sans trop la blesser. Elle espérait aussi que Bess tirerait vite un trait sur cet homme. Le bon point était que tout laissait à penser qu'il ne reviendrait pas de si tôt, et si elle ne le voyait plus, elle aurait sans doute plus de facilité à l'oublier. Il semblait avoir été contraint de venir au RedLantern par ses camarades, sans en avoir aucune envie, les chances pour qu'il revienne était donc en effet très rare...

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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeLun 13 Mai - 22:21
Alors que tout n’était que confusion dans l’esprit de la jeune Bess, Mary-Ann s’était approchée, prenant place sur le lit aux côtés de Bess et puis, tendrement, en prenant sa main, s’était mise à lui parler avec douceur.

- Tu sais Bess, il y aurait bien des raisons qui justifierait l'attitude de cet homme...Peut-être n'est-il pas attiré par les femmes mais par les hommes, peut-être se considère-t-il comme un mauvais amant, et en a honte...Des tas de choses pourraient justifier son attitude... Il n'aurait pas dû te dire cela pour cacher le secret qu'il semble cacher, je pense qu'il n'a d'ailleurs pas réalisé l'impact que ses mots pouvaient avoir mais…Je crains qu'il ne t’ait menti... Les hommes ne tombent pas amoureux comme cela, au premier regard, il leur en faut bien plus...Il faut que tu l'oublies, et je sais que c'est difficile, mais il le faut car tu te fais du mal alors que cela n'en vaut pas la peine...

La jeune femme avait écouté attentivement chacun des mots de sa maquerelle en fronçant les sourcils. Se pouvait-il que Mary-Ann ait raison sur tout? Maintenant que la jeune femme y repensait, sa maquerelle avait probablement raison et cela signifiait que Bess était bouleversée depuis plusieurs jours par la faute d’un menteur? Levant les yeux vers sa maquerelle, Bess s’était soudainement mise à sourire. La vérité était que depuis que la jeune prostituée avait rencontré ce garde, ce dernier occupait chacune de ses pensées parce qu’il lui avait dit être amoureux d’elle, mais la jeune femme n’avait rien ressenti pour lui à ce moment-là, simplement de la surprise. À force de penser à lui et d’y rêver, Bess s’était imaginée être amoureuse en retour et cela la faisait souffrir, mais maintenant que Mary-Ann lui disait que tout cela n’était que probablement un mensonge, la jeune prostituée se sentait mieux. Bien entendu, elle se sentait idiote d’avoir laissé un mensonge la faire réagir de la sorte, mais c’était un poids de moins sur ses épaules. Elle savait qu’il n’y avait pas de prince charmant qui l’attendait quelque part, et malgré que la rêveuse en elle n’ait souhaité cela réel, ce n’était pas avec cet homme qu’elle l’aurait souhaité.

- J’opte pour l’option où il s’agissait d’un homme n’aimant pas les femmes…il était si délicat…ses mains étaient aussi douces que les-miennes…

Juger ce garde étant le dernier plaisir qu’il restait à la jeune femme, elle avait décidé de dire ce qu’elle avait pensé dès le premier instant où elle avait vu cet homme. Bess baissa la tête, honteuse de toutes les choses qu’elle avait crues et imaginées depuis plusieurs jours, malgré qu’elle soit heureuse des paroles de sa maquerelle.

- Si je me souviens bien, Lawrence était son prénom…
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeMer 15 Mai - 22:59
Contrairement à ce que Mary-Ann avait craint qu'il ne se passerait, Bess ne sembla pas être détruite par les paroles qu'elle venait d'entendre. Elle ne fondit pas en larmes, elle ne s'était pas laissée emportée par une vive colère contre l'injustice de son destin, elle ne semblait même pas être déçue. En vérité, et contre toute attentes, elle leva les yeux vers Mary-Ann et lui sourit. C'était une èréaction étrange, une réaction que la maquerelle n'avait absolument pas anticipée, et elle se demandait d'ailleurs ce qui pouvait en être la cause. Probablement ne l'aimait-elle pas vraiment... Si elle avait été amoureuse de lui, ces mots l'auraient blessée. Elle avait du s'imaginer un avenir différent possible avec cet homme parce que lui-même lui avait déclaré avoir des sentiments pour elle, et c'est sans doute cet perspective d'un avenir en dehors de la prostitution qui l'avait faite rêver. Tant mieux. Tant mieux qu'elle ne soit pas tombée amoureuse de ce garde. Elle en serait d'autant plus heureuse. Elle semblait déjà ne plus souffrir de tout cette histoire. Mary-Ann avait bien fait d'insister pour savoir ce qui la perturbait tant. Elle s'était en fait imaginer qu'elle aimait un homme, mais elle ne l'aimait pas. Et Mary-Ann comprenait pourquoi. A son âge, toute les jeunes filles rêvent de vivre une véritable histoire d'amour. Elle était peut-être une prostituée, mais n'en restait pas moins une adolescente comme les autres, avec les mêmes rêves, les mêmes désirs d'un avenir heureux et sans encombre. Il était normal qu'elle aie été touchée par ces mots, car elle n'en avait probablement jamais entendu de tels venant d'un homme. Alors elle s'était sûrement posée la question, si lui m'aime, pourquoi ne l'aimerais je pas aussi ? L'amour ne fonctionnait malheureusement pas ainsi. Mais cela, elle ne pouvait le savoir...

- J’opte pour l’option où il s’agissait d’un homme n’aimant pas les femmes…il était si délicat…ses mains étaient aussi douces que les-miennes…, répondit Bess.

- Si ce que tu dis est vrai alors c'est un beau gâchis !, répondit Mary-Ann, souriant à son tour. Selon mes souvenirs il avait les traits fins et était plutôt beau garçon.

Puisque Bess prenait la nouvelle avec le sourire, autant faire de même. Mary-Ann savait à quel point sa petite protégée pouvait changer rapidement d'humeur, elle voulait donc essayer de faire prendre à cette conversation une tournure plus joyeuse, pour éviter que Bess ne soit reprise par un sentiment de mélancolie.

- Si je me souviens bien, Lawrence était son prénom..., dit-elle.

Elle n'avait rien dit sur ce garde jusque là, et voilà que d'un coup elle déballait tout. Peut-être était ce pour elle une façon de se venger car il l'avait fait souffrir en lui mentant ainsi...Peut-être espérait-elle que l'on découvre quelque chose de compromettant à son sujet...Mary-Ann ignorait si la jeune fille en voulait au garde ou pas. Mais ce jeune homme qui lui avait déclaré son amour pour ne pas avoir à avouer son secret, avait l'air de quelqu'un de bien, d'inoffensif. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Peut-être que Bess avait-elle simplement décidé de se libérer de ce poids qu'elle portait depuis qu'elle l'avait rencontré, le poids qu'il lui avait fait porter, inconsciemment sans doute, en lui faisant croire quelque chose qui était faux, en la faisant espérer, en la laissant dans l'incompréhension totale.

- Bien, je verrais si je peux en apprendre plus sur lui et sur le petit secret qu'il semble cacher..., répondit Mary-Ann, esquissant un sourire bienveillant.

Elle regarda sa fille de cœur. D'un côté elle comprenait son désir de vouloir connaître l'amour, toute les jeunes filles le ressentaient, et elle ne souhaitait que son bonheur. Mais de l'autre côté, elle savait que dans son cas, l'amour ne lui apporterait probablement que des problèmes...

- Tu es tellement belle..., dit Mary-Ann en replaçant une mèche rebelles des cheveux de la jeune fille au bon endroit, ...que tu pourrais tous les faire tomber amoureux. Mais si un homme s'éprend de toi Bess, cela ne veut pas forcément dire que tu dois t'éprendre de lui. Si au contraire toi tu ne ressens rien pour lui, alors bien souvent, tu y es gagnante, car tu peux t'en servir pour tenter d'obtenir tout ce qu'il a à t'offrir. Mais s'il t'arrive un jour, par malheur, de t'éprendre d'un client, il faut que tu saches que tu vivras peut-être une belle histoire, mais qu'elle aura des limites. Il faut que tu saches qu'un homme n'abandonnera pas tout pour une femme, comme une femme serait prête à le faire pour un homme...Après tout , les hommes restent des hommes...Il faudra aussi que tu saches te contenter d'être dans l'ombre, de ne pas être la femme que cet homme voudra montrer. Et il faudra que tu saches que cela ne durera pas éternellement, que tu ne pourras en profiter qu'un temps. Mais ce qu'il faut surtout que tu retiennes, c'est que l'amour a ses dangers, et qu'il fait souffrir...Et je ne veux pas que tu souffres Bess, parce que je tiens beaucoup à toi, termina Mary-Ann en lui adressant un léger sourire.

Elle espérait l'avoir mise en garde comme il le fallait contre l'amour. Le mieux était bien sûr que Bess ne tombe jamais amoureuse. Mais elle n'avait que dix-sept ans et Mary-Ann savait qu'elle pourrait lui dire « ne tombes pas amoureuse » autant de fois qu'elle le voulait, cela n'empêcherait rien. Si Bess devait s'éprendre d'un homme, mieux valait qu'elle soit préparée à un échec presque inévitable. Elle avait le droit de rêver, mais avec certaines limites car une prostituée ne pouvait malheureusement pas aspirer à tout. Le mariage d'amour parfait était un rêve qui ne pouvaient que leur faire du mal par son inaccessibilité. Il fallait que Bess aie conscience, même si cela était difficile à accepter, que son statut de prostituée, s'il lui offrait certaines libertés qu'une autre femme ne pourrait se permettre, la privait aussi de certaines choses. Et contre cela, Mary-Ann ne pouvait rien faire...
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeMar 28 Mai - 2:42
Bess regardait le sol depuis quelques secondes suite à sa dernière déclaration sur le jeune garde. Levant les yeux vers Mary-Ann, la jeune femme n’avait pu retenir un sourire à nouveau pour sa chère maquerelle. Cette dernière s’était inquiété pour la jeune femme à la manière d’une mère que Bess n’avait jamais eue et cette dernière se rendait compte de la chance qu’elle avait d’avoir Mary-Ann dans sa vie. Bess avait hésité à se confier à elle, mais elle se rendait compte que cela avait été la meilleure chose à faire.

« Bien, je verrais si je peux en apprendre plus sur lui et sur le petit secret qu'il semble cacher... » avait-dit la maquerelle en souriant. La jeune femme haussa les épaules. Cet homme n’aimait pas les femmes tout simplement, il n’avait probablement pas plus de secrets que ça. Néanmoins, Bess avait envie au fond d’elle de recroiser ce garde, de lui faire face et de savoir pourquoi il n’avait pas voulu d’elle.

Mary-Ann leva une main vers le visage de la jeune prostituée et avait replacé une mèche rebelle de ses cheveux. « Tu es tellement belle que tu pourrais tous les faire tomber amoureux. Mais si un homme s'éprend de toi Bess, cela ne veut pas forcément dire que tu dois t'éprendre de lui. Si au contraire toi tu ne ressens rien pour lui, alors bien souvent, tu y es gagnante, car tu peux t'en servir pour tenter d'obtenir tout ce qu'il a à t'offrir. Mais s'il t'arrive un jour, par malheur, de t'éprendre d'un client, il faut que tu saches que tu vivras peut-être une belle histoire, mais qu'elle aura des limites. Il faut que tu saches qu'un homme n'abandonnera pas tout pour une femme, comme une femme serait prête à le faire pour un homme...Après tout, les hommes restent des hommes...Il faudra aussi que tu saches te contenter d'être dans l'ombre, de ne pas être la femme que cet homme voudra montrer. Et il faudra que tu saches que cela ne durera pas éternellement, que tu ne pourras en profiter qu'un temps. Mais ce qu'il faut surtout que tu retiennes, c'est que l'amour a ses dangers, et qu'il fait souffrir...Et je ne veux pas que tu souffres Bess, parce que je tiens beaucoup à toi. »

La jeune femme avait écouté attentivement chacun des mots de sa maquerelle chérie et sa vision s’était embrouillé au fil des mots de Mary-Ann. C’était bien ce qu’elle craignait…elle ne pourrait jamais connaitre l’amour, le vrai…Pendant un instant, Bess leva les yeux au plafond, battant rapidement des cils pour empêcher de nouvelles larmes de couler sur ses joues. Sans ouvrir la bouche, la jeune femme avait inclinée la tête sur le côté, penchant son corps également afin de poser sa tête sur l’épaule de Mary-Ann.

- Je ne sais même pas ce que c’est l’amour…Il m’est arrivé d’être…enfin…d’avoir du désir pour des hommes séduisants, mais je ne suis jamais tombé amoureuse. Pour Lawrence…ce n’est pas la même chose…J’aurais aimé avoir une mère comme vous…

Bess ferma les yeux et se laissait bercer par la respiration de Mary-Ann et le battement de son cœur. Auprès de cette femme, elle était heureuse et se sentait protégé de tout. Ainsi, collé contre sa maquerelle, la jeune femme avait l’impression d’être une très jeune enfant, mais elle profitait du moment.

- Qu’adviendra-t-il de moi lorsque je ne serai plus choisi par nos clients? Lorsque je serai vieille…?
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MessageSujet: Re: Bess & Mary-Ann ---> « La confidence est contagieuse... »  Bess & Mary-Ann --->  « La confidence est contagieuse... » Icon_minitimeLun 24 Juin - 13:27
- Je ne sais même pas ce que c'est l'amour..., dit la jolie prostituée, qui avait posé sa tête sur l'épaule de Mary-Ann, après avoir écouté avec attention les mots prononcés par celle-ci . Il m'est arrivé d'être...enfin...d'avoir du désir pour des hommes séduisants, mais je ne suis jamais tombé amoureuse. Pour Lawrence...ce n'est pas la même chose...J'aurais aimé avoir une mère comme vous...

La maquerelle comprenait ce que Bess voulait dire, bien qu'elle n'aie pas eu la même vision des choses à son âge. Adolescente, ayant échappé par la grâce de Dieu à un mariage qui l'aurait rendu plus que malheureuse, elle avait simplement espéré que l'homme qu'elle épouserait serait respectueux, bon avec elle et si possible, beau garçon. Elle n'aspirait même plus à connaître l'amour. Elle se doutait que cela soit possible. Il faut dire qu'elle avait eu une bien mauvaise image des hommes et qu'elle s'était rapidement imaginé que les femmes qui croyaient en de telles choses étaient bien naïves et seraient de toute évidence déçues. Et pourtant elle s'était prise à aimer l'homme qu'elle avait épousé, véritablement.
C'est cependant la dernière phrase dite par Bess qui retint l'attention de Mary-Ann. Ceux qui ne la connaissait pas ne pouvait pas le savoir, mais malgré ses efforts pour le cacher, la propriétaire du RedLantern avait un côté très sentimental. Entendre cela lui faisait réellement plaisir. Il faut dire qu'elle avait perdu chacun de ses fils l'un après l'autre. Deux étaient morts, les deux autres l'avaient reniée. Elle avait pourtant fait de son mieux pour être une bonne mère. Charles Jr et Thomas ne lui avait d'ailleurs jamais reproché le contraire. Mais ils étaient partis à jamais. Quant à Edmond et Arthur....Quelque chose lui avait échappé à leur propos. Elle ne comprenait pas comment ses enfants, la chair de sa chair, en particulier Edmond, avait pu devenir si froid. Elle préférait penser qu'ils l'avaient déjà abandonnée quand elle avait signé ce contrat avec la reine d'Angleterre. Mais dans les faits, ils l'avaient reniées en apprenant qu'elle allait ouvrir une maison close. Qui voudrait d'une mère impliquée dans ce genre d'affaire ? Voilà ce qu'ils pensaient. « Au diable les sentiments, seuls compte le regard des autres ! » Mary-Ann ne le montrait en aucun cas, mais cet abandon lui faisait mal. Et même si l' attitude qu'ils avaient eu lui avait déplu, l'avait déçue et l'avait blessée, Edmond et Arthur restaient ses enfants, et s'ils venaient à frapper à la porte de la maison un jour, la rancune serait rapidement mise de côté.

- Moi aussi j'aurais aimé avoir une fille comme toi, dit-elle en souriant sincèrement. Elle serra Bess contre elle et l'embrassa sur le front. En fait, si j'avais eu une fille, j'aurais voulu que ce soit toi..., rectifia-t-elle.

C'était étrange.  Bess n'était pas sa fille, et pourtant Mary-Ann l'aimait comme telle. Et elle avait même l'impression que Bess l'aimait bien plus qu'Edmond ou Arthur, même si elle n'était pas sa mère.  Comme quoi les liens tout sang ne sont peut-être pas toujours les plus forts. Mary-Ann en savait quelque chose.

- Qu’adviendra-t-il de moi lorsque je ne serai plus choisi par nos clients? Lorsque je serai vieille…?  

Mary-Ann avait déjà réfléchi à la question. Elle allait bien mourir un jour et à ce moment là, que deviendraient ses filles ? Elle avait déjà prévu un testament dans lequel elle demandait à ce que tout l'argent qu'elle avait gagné au cours de ces six dernières années, son héritage, soit reparti équitablement entre chacune de ses filles. Elles gagnaient déjà chacune leur propre argent car Mary-Ann n'était pas un tyran et ne les exploitaient pas. Elles avaient le droit à chaque client, à garder une partie du montant gagné, certaines avaient donc déjà leurs économies. Avec cet argent en plus, elles pourraient peut-être démarrer une nouvelle vie, à Londres ou ailleurs. Ce serait leur argent et elles en feraient ce qu'elles voudraient. Mais au moins Mary-Ann emporterait avec elle la satisfaction de leur avoir donné la possibilité. Quant à la maison, elle réfléchissait encore à la manière dont elle allait la céder. Mais elle avait sa petite idée...

- Ne t'inquiètes pas, tu as encore le temps. Bien de choses peuvent se produire. Tu sais, quand j'étais plus jeune, je n'aurais jamais pu deviné une seule chose de ce qui m'arriverait. Dieu nous réserve parfois un destin bien étrange...Je suis sûre qu'il veille sur toi, même si tu n'as pas foi en Lui. Et tu peux être certaine que moi, je veillerais toujours sur toi. Toujours, peu importe ce qui arrive.
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