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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
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MessageSujet: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeSam 5 Oct - 15:12

The princess and the knight

Des images me reviennent, comme un souvenir tendre, une ancienne ritournelle, autrefois, en décembre... Je me souviens, il me semble, des jeux qu'on inventait ensemble, je retrouve, dans un sourire, la flamme de mes souvenirs...
Anne Stafford & Mary Grey

Tout était blanc et lumineux. En cette fin de décembre, la neige recouvrait l'ensemble du paysage anglais, de Londres jusqu'aux confins du Northumberland. Assise à l'arrière du carrosse, Mary ouvrait grand ses yeux clairs pour ne pas manquer une miette du spectacle : toujours, elle avait aimé voir la neige tomber. L'espace d'un instant, elle se demanda comment se portait le Suffolk, son duché natal. Etait-il tout recouvert de neige, lui aussi ? Sans doute. En huit ans, Mary n'avait pas connu un seul Noël sans neige. Elle se souvenait bien, à présent, des dernières fêtes de Noël, pas celles données par Mary Tudor à la Cour, mais celles d'avant, ou elle et ses soeurs avaient passé leur après-midi à s'envoyer des boules de neige à la figure. Mary avait même fait une bataille avec Robert Dudley, ce jour là. Mais - une fois n'est pas coutume - penser au Suffolk et à sa vie d'avant ne fit pas naître en elle le sentiment de nostalgie auquel elle avait fini par s'habituer, mais un vrai sentiment de joie. Elle en avait la certitude, maintenant : son père était libre, et si elle n'avait encore pu le voir, elle le savait hors d'atteinte dans leur château. La libération de Jane était imminente, et bientôt tous rentreraient chez eux, et l'histoire s'arrêterait là.

Mary se trémoussa avec un large sourire alors que le carrosse pilait. Avant même que le cocher soit venu lui ouvrir la porte, elle avait bondi sur ses pieds et s'était projetée hors de la voiture.

" - Lady Mary, je vais rester avec vous, par ordre de Madame votre mère.
- Je serais là, il ne m'arrivera rien. J'ai Sigurd avec moi"
, sourit l'enfant en montrant son chien qui se roulait, tout fou, dans la neige poudreuse.

L'homme regarda l'animal un instant, puis se concentra à nouveau sur la fillette. Depuis des années, il était au service des Grey, et par conséquent, n'était pas étranger au tempérament de la demoiselle. Mais les ordres restaient les ordres.

" - Je vous attendrez à l'auberge", fit-il en désignant le lieu, "criez en cas de besoin.
- Ma mère et Sa Majesté ont donné leur accord pour que je sorte, alors vous n'avez aucun souci à vous faire.
- Criez quand même si quoi que ce soit arrivait."


Mary leva les yeux au ciel, mais opina et promit. Après tout, il n'avait pas de mauvaises intentions. Laissant le cocher et la voiture, elle siffla son chien et se hâta de s'éloigner, le coeur battant, vers le lieu et surtout vers la personne qu'elle voulait tant retrouver. Donnant des coups de pieds dans la neige pour se frayer un chemin, elle glissa la main dans la poche de son manteau et son sourire s'élargit lorsque ses doigts rencontrèrent la petite boite. Son cadeau, qu'elle avait acheté elle-même pour cette personne si spéciale qu'elle avait hâte de voir. Il s'agissait d'un bracelet, un très joli bijou d'or fin, orné de pierres bleues fort étranges et peu habituelles. Mary ne connaissait pas grand-chose en matière de bijoux, mais avait demandé au joailler quelque chose d'original, et il lui avait dégainé ceci, ce bracelet doré et... Turquoise. C'était ainsi qu'il avait nommé les pierres : des turquoises, tout droit venues du Nouveau Monde. Nul doute que cela plairait à Anne Stafford, la fameuse personne que Mary souhaitait si ardemment revoir. Peut-être leur trouverait-elle un pouvoir magique ? Anne avait un grand talent pour trouver des objets magiques : elle avait offert une fleur de cet acabit à leur cousine commune, la Princesse Elizabeth, pour ses vingt ans. Ce jour-là, Mary avait fait sa connaissance, elles s'étaient immédiatement bien entendues et aimaient se retrouver dès que possible. Dans ses moments là, la jeune Grey oubliait tous ses tracas, ses peines, choses dont elle avait eu bien besoin ses derniers mois. Maintenant que tout s'améliorait enfin, elle avait très envie de raconter tout ça à Anne et de jouer avec elle, comme elles avaient l'habitude de le faire.

De fil en aiguille, Mary Grey finit par rejoindre leur lieu de rendez-vous. Près du chemin devant lequel l'avait déposée le cocher, à l'orée de la forêt : de grands arbres protecteurs et de hautes pierres rondes et lisses, sans doute placées là par les lutins. Et, assise sur l'une des pierres...

"Anne !"

Elle était là, sa chère amie, avec ses cheveux blonds et son visage d'ange, aussi beau que celui de Katherine. Mary la rejoignit aussi vite que l'épaisse neige le lui permettait pour lui sauter au cou.

"Joyeux Noël !"

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MessageSujet: Re: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeLun 14 Oct - 17:42
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The princess and the knife.



Les fêtes de Noël venaient tout juste de passer et Anne était encore transportée par toute la magie qui les avait habitées. Les jours avaient beau passer, son cœur était toujours gonflé de la même joie, du même bonheur et du même amour de savoir qu’elle était désormais la promise de Lorenzo Carafa. Elle aimait tant cet homme ! Il était le prince charmant qu’elle avait toujours attendu et dont elle avait rêvé durant tant d’années. Tout cela lui paraissait presque irréel et pourtant la féérie avait fait acte dans sa vie. Elle était animée d’un certain sentiment de victoire en songeant à toutes les fois où elle s’était disputée avec Henry car il jugeait qu’elle prenait trop ses rêves pour des réalités et qu’elle devrait de temps en temps sortir le bout de son nez de ses ouvrages. Mais plus il cherchait il l’éloignait de l’enfance, plus elle s’y enfonçait de manière bien résolue. Il était hors de question qu’on lui dérobe ce que beaucoup prenaient pour des chimères. La magie et la féérie existaient réellement, il fallait seulement y croire. C’était seulement parce que le monde paraissait désenchanté aux yeux des gens qu’ils ne pouvaient voir toute la magie qui habitait la terre d’Angleterre. Et aujourd’hui, Anne marchait vivante dans son rêve étoilé.

Rien n’était faux, rien n’était du ressort de la rêverie cette fois-ci. Elle était la promise de Lorenzo, son âme sœur et leur amour allait éclore en un mariage idyllique. Elle souhaitait le bonheur qu’elle ressentait à tout le monde tant l’existence lui paraissait merveilleuse. Oui, c’était aussi le bonheur des autres qui la rendait heureuse et elle faisait un sorte d’amener dans la magie dans l’existence de chacun, même la plus morne. Elle savait ce que pouvait causer la solitude comme souffrance et elle ne désirait pas que quiconque puisse supporter un pareil calvaire.

C’est pourquoi, elle se faisait un devoir d’égayer la vie des personnes qu’elle aimait. Et aujourd’hui, elle trépignait d’impatience à l’idée de revoir Mary Grey ! Elles avaient fait la connaissance l’une de l’autre à l’anniversaire de leur cousine commune : Elizabeth. Et depuis, elles s’adoraient. Pour elle, elle faisait partie de la famille et elle affectionnait tous les moments passés en sa compagnie. D’autant qu’elle était une parfaite camarade de jeu. Néanmoins, les festivités hivernales avaient fait qu’elles n’avaient pu profiter l’une de l’autre durant ce long mois de décembre et Anne languissait désormais que la petite fillette pointe le petit bout de son nez à travers la clairière. Elles s’étaient données rendez-vous dans les bois, lieu où elles passaient le plus clair de leur temps afin de s’amuser et d’inventer des histoires palpitantes dont elles étaient les grandes héroïnes. C’était toujours une grande source d’amusement et de rire dont Anne refusait de se priver. Elle s’était empressée d’aller dans la forêt, à leur point de repère habituel afin de ne pas faire attendre l’enfant seule. Elle s’était assise sur une pierre qu’elle avait délestée au préalable de la neige qui la recouvrait afin de conserver ses habits secs. Il ne faudrait pas qu’elle attrape mal.
Quand soudain, elle vit apparaître la petite tête brune de Mary. Un sourire éclatant éclaira immédiatement son visage et avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste, l’enfant était déjà pendue à son cou, provoquant le rire enchanteur de la blonde.

« Joyeux Noël à toi aussi Mary ! » s’égaya Anne, avant d’éloigner Mary d’elle pour l’observer un peu mieux. « Oh comme tu as encore grandi en l’espace d’un mois ! Attention ou bientôt tu risques de me rattraper. » rit-elle.

Puis elle se décala un peu et tapota la pierre pour montrer à Mary qu’elle pouvait s’asseoir à côté d’elle.

« Allons, maintenant raconte-moi tout ! Il paraît que Noël à la cour a été un événement somptueux ! As-tu reçu de beaux cadeaux ? »
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MessageSujet: Re: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeVen 15 Nov - 21:07

The princess and the knight

Des images me reviennent, comme un souvenir tendre, une ancienne ritournelle, autrefois, en décembre... Je me souviens, il me semble, des jeux qu'on inventait ensemble, je retrouve, dans un sourire, la flamme de mes souvenirs...
Anne Stafford & Mary Grey

" - Joyeux Noël à toi aussi Mary ! Oh comme tu as encore grandi en l’espace d’un mois ! Attention ou bientôt tu risques de me rattraper.
- Héhé, vous avez vu ? Je fais presque la même taille que Katherine... Quand je me mets sur la pointe des pieds !"


Et la fillette joignit son rire à celui d'Anne. Ces dernières semaines ne l'avaient pas changée, constatait la fillette, heureuse de voir que son amie était toujours la même. Les choses changeaient à une telle vitesse, ces derniers temps, que Mary craignait parfois de perdre complètement le fil des événements. Au moins, Anne était restée Anne, au grand bonheur de la petite Lady.

La jeune blonde tapota la pierre à son côté pour inviter Mary à s'asseoir, ce qu'elle fit sans se faire prier.

" - Allons, maintenant raconte-moi tout ! Il paraît que Noël à la cour a été un événement somptueux ! As-tu reçu de beaux cadeaux ?
- Oh, Anne, si vous saviez ! J'aurais tellement voulu que vous soyez là pour voir ça, c'était magique !"


Et l'enfant s'empressa de raconter, avec force gestes et exclamations, tous les détails des fêtes qu'avait accueilli Whitehall Palace ces dernières semaines. Elle prit soin de ne rien oublier, ni la messe - barbante au possible, selon la fillette protestante - ni le banquet, étonnant, délicieux, exceptionnel. Mary expliqua à Anne tous les fruits qu'elle avait vu défiler, directement venus du Nouveau Monde, sans rien omettre des parures et colifichets des dames de la Cour, qui scintillaient à la lumière des chandeliers. Une grimace naquit sur son visage à l'épisode du chien mort, retrouvé dans les appartements de la reine, et l'enfant ne put réprimer un frisson en se souvenant du regard noir que la reine avait porté sur elle. Mais rapidement, elle passa à autre chose, préférant reléguer cet épisode au fond de son esprit.

"Et les cadeaux... J'en ai eu, mais il y en a un qui m'a fait tellement plaisir..."

Mary extirpa de sa poche la lettre, pliée en quatre, qui le la quittait jamais depuis le 25 décembre. Triomphalement, elle la brandit à Anne.

"C'est mon père qui m'a écrit ! Et devinez d'où ? Du Suffolk ! Il est libre, maintenant, mon père est libre !"

Le simple fait de le dire à voix haute la transportait de joie.

"Ça veut dire que bientôt, Jane sera libre aussi, et nous retournerons chez nous ! Oh, Anne, vous viendrez me voir, n'est ce pas ? Je suis sûre que vous vous entendrez bien avec Jane... Vous pourriez loger un peu à Ipswich, et je vous montrerez le Suffolk ! Vous verrez comme c'est joli ! Sur le chemin, nous pourrions passer voir Lizzy à Hatfield, vous en pensez quoi ? Nous resterons amies, même quand je serais rentrée, dites ?"

Au fond, c'était une des craintes de Mary : elle avait haï Londres et la vie de Cour ; jamais elle n'aurait cru qu'elle pourrait haïr ainsi. Mais elle y avait trouvé des moments tellement heureux, rencontré des personnes si extraordinaires, qu'elle avait peur de les perdre une fois rentrée dans son duché natal. Au fond, si la ville, si le palais ne lui manqueraient pas un quart de demi-seconde, elle regretterait Anne, Charles et Henry, Lizzy, Mary Abbot. Ainsi que tous ceux qu'elle avait rencontré en filant en douce. Avec ces derniers, le contact serait rompu, tout comme, sans doute, avec Charles et Henry, au vu des mésententes entre leurs deux familles. Mais rien ne l'obligeait à couper les ponts avec Anne !

"Mais et vous, Anne ? Vos fêtes, comment était-ce ? Vous aussi avez eu de beaux cadeaux ?"

Et en parlant de cadeau...

"Voici le mien", fit la fillette en sortant la petite boite et en la tendant vers son amie. "J'espère qu'il vous plaira, j'ai tout de suite pensé à vous en le voyant !"

Toute contente, la petite Grey observa Anne défaire son paquet puis, brûlante de curiosité, s'exclama :

"Le joailler a dit que ces pierres bleues, ce sont des turquoises. Ça vient du Nouveau Monde, et les Aztèques les utilisent comme bijoux depuis très longtemps. Dites, vous croyez qu'elles ont des pouvoirs magiques ?"



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MessageSujet: Re: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeMar 26 Nov - 17:47
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The princess and the knife.


Anne était plus qu’heureuse de retrouver cette petite fille qu’elle n’avait pas vue depuis de longues semaines. Mais ce qui lui plaisait encore plus, c’était de retrouver un sourire franc et sincère sur son visage. Tant de malheurs s’étaient succédés dans cette pauvre famille Grey qu’il n’avait pas été évident d’organiser un quelconque jeu entre les deux jeunes filles. Et pourtant, la blonde voulait tant lui venir en aide, malheureusement, elle était impuissante devant tous ces jeux de pouvoir, tout comme pour leur cousine Elizabeth Tudor.
Certaine fois, Anna se disait qu’elle était bien contente de ne pas faire partie de la famille royale. Elle était de la branche déchue des Boleyn et ainsi, elle ne s’en tirait pas à si mauvais compte, bien qu’elle ait son lot de chagrin elle aussi. Le peuple avait aussi ses problèmes et ils risquaient de s’empirer avec l’hiver glacial qui s’annonçait.
Mais aujourd’hui il ne fallait plus y penser. L’humeur devait être à l’allégresse et au jeu, surtout après les fêtes de Noël.

« Eh bien j’espère que ta sœur aura bientôt une poussée de croissance, car sinon, tu risques de la dépasser très prochainement. » fit remarquer la blonde en riant de concert avec l’enfant.

Suivant l’invitation d’Anne, la petite Grey vont s’asseoir à ses côtés sur le rocher dont elle avait enlevé la neige. Ainsi, elles seraient plus confortablement installées. Mais il était temps que Mary lui raconte Noël à la cour ! Anne n’avait bien entendu pas pu y participer, et Lizzie n’avait pas été là pour lui conter ce qu’il s’était passé. Aussi trépignait-elle d’impatience d’en apprendre plus grâce à Mary. Surtout qu’avec ses yeux d’enfant, la fête avait dû être vraiment sensationnelle.
Mary manifesta alors son désir qu’Anne eut été là au soir de Noël. Un désir partagé, surtout qu’elle semblait souligner la magie de la réception.

« Oh comme j’aurai aimé partager ce moment avec toi Mary ! » répondit la blonde, des étoiles dans les yeux. « Les décorations devaient être somptueuses ! Et puis le repas ! Je ne doute pas que la table de la reine devait être garnie de mets exquis ! »

Anne rêvait à ce Noël, songeant que l’an prochain, elle pourrait sans nul doute y participer à son tour. Comme cela était excitant ! En devenant la Duchesse de Capoue et de Salindre, elle aurait l’insigne honneur de pouvoir paraître à la cour, autrement qu’en qualité de cousine de la princesse d’Angleterre. Un jour prochain, elle serait la Duchesse Carafa et elle paraitrait fièrement au bras de l’homme qu’elle aimait.
Puis comme Mary débutait son récit, la blonde se mit à l’écouter avec attention, riant aux petites remarques que l’enfant glissait dans son récit, notamment concernant la messe ennuyante à laquelle elle avait dû assister. Son sourire s’évanouit cependant à l’évocation du chien mort retrouvé dans les appartements de la reine, mais comme l’enfant ne semblait pas vouloir s’éterniser sur le sujet, Anne n’y revint pas.
Vint ensuite le sujet des cadeaux et Mary tint précisément à lui présenter celui qui lui avait procuré le plus de joie. Elle tira triomphalement une enveloppe de sa poche. Anne l’observa sans comprendre jusqu’à ce que l’enfant lui apprenne que c’était une lettre de son père qui venait tout juste d’être libéré. Partageant la joie intense de Mary, la blonde sentit naître en elle une vague de bonheur et d’excitation.

« Oh est-ce vraiment possible ? » s’exclama Anne, n’osant croire à une telle chose. « Je suis tellement heureuse pour vous Mary ! Quel bonheur cela doit être ! C’est vraiment un miracle. »

Un somptueux sourire ourlait les lèvres pleines d’Anne en songeant à la joie qui devait inonder la petite fille. Elle méritait ce bonheur. Tout le monde le méritait.

« Ça veut dire que bientôt, Jane sera libre aussi, et nous retournerons chez nous ! Oh, Anne, vous viendrez me voir, n'est ce pas ? Je suis sûre que vous vous entendrez bien avec Jane... Vous pourriez loger un peu à Ipswich, et je vous montrerez le Suffolk ! Vous verrez comme c'est joli ! Sur le chemin, nous pourrions passer voir Lizzy à Hatfield, vous en pensez quoi ? »

Le cœur de la blonde bondit dans sa poitrine.

« Mais c’est une excellente idée ! » approuva-t-elle. « Et puis je serai vraiment heureuse de rencontrer votre sœur sitôt qu’elle sera libérée. Je suis certaine que c’est une jeune personne charmante ! Et nous pourrions voir Lizzy. Elle m’a écrit très récemment, et elle se languit de notre compagnie ! »
« Nous resterons amies, même quand je serais rentrée, dites ? »
« Bien entendu Mary ! » la rassura Anne en posant sa main sur celle de la fillette. « Je vous tiens en bien trop haute estime pour que notre amitié ne nous soit ravie par la distance qui nous sépare. Je viendrai vous voir souvent. Je vous en fais la promesse ! »

Et sur ces mots, elle déposa un tendre baiser sur le front de l’enfant. Elle tenait en effet bien trop à elle pour que la distance soit un obstacle à leur si belle amitié. Mary lui demanda ensuite comment avait été son Noël et surtout, ce qu’elle avait reçu comme présents. Une idée qui lui rappela alors qu’elle en avait un pour Anne. La jeune fille fut énormément touchée par l’attention, ses yeux s’émerveillant soudain.

« Voyons Mary, vous n’auriez pas dû ! » fit Anne en prenant la boîte dans ses mains.

Avisant le regard trépignant d’impatience de l’enfant, la blonde s’empressa de défaire le paquet, mais pas suffisamment vite au goût de la fillette qui lui apprit :

« Le joailler a dit que ces pierres bleues, ce sont des turquoises. Ça vient du Nouveau Monde, et les Aztèques les utilisent comme bijoux depuis très longtemps. Dites, vous croyez qu'elles ont des pouvoirs magiques ? »

Au même moment, Anne trouvait son cadeau lové dans un couffin. Elle ne put retenir une exclamation d’émerveillement en voyant la magnificence du présent.

« Mary… mais c’est bien trop somptueux ! » s’émerveilla Anne, presque sans voix. « Je ne suis pas certaine de mériter un tel présent ! » puis observant un peu mieux les pierres et prenant comptes des remarques de Mary, elle ajouta : « Oui ces pierres doivent très certainement avoir des propriétés magiques, surtout si elles viennent du nouveau monde ! Peut-être portent-elles chance ? » proposa gaiement la blondinette. « Mais laissez-moi vous montrer mon cadeau pour vous. »

Elle tira alors un petit paquet emballé modestement dans un petit linge. Dedans se trouvait un pendentif en argent ornementé d’une pierre lunaire, taillée dans la forme de l’astre de la nuit. Pendant que l’enfant déballait son présent, Anne s’étendit en explication.

« J’ai trouvé la pierre autrefois près la rivière. Je me suis dit qu’elle devait très certainement avoir été déposée là par les fées alors j'ai décidé de t'en faire un bijou. Sans doute exauce-t-elle les vœux ! » s’enchanta la blonde.
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MessageSujet: Re: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeJeu 12 Déc - 11:57

The princess and the knight

Des images me reviennent, comme un souvenir tendre, une ancienne ritournelle, autrefois, en décembre... Je me souviens, il me semble, des jeux qu'on inventait ensemble, je retrouve, dans un sourire, la flamme de mes souvenirs...
Anne Stafford & Mary Grey

" - Les décorations devaient être somptueuses ! Et puis le repas ! Je ne doute pas que la table de la reine devait être garnie de mets exquis !
- Il y avait de ces plats, je ne savais même pas que ça existait. Il y avait même un cygne tout en pâte d'amandes, sur le coup j'ai cru que c'était un vrai, et qu'il allait s'envoler ! J'aurais aimé manger de tout, mais au troisième plat, c'était déjà impossible, et le défilé venait tout juste de commencer. Incroyable, je vous le dit !"


Tiute à son récit, Mary ne releva pas tout de suite que, lorsqu'elle évoqua l'épisode du chien mort, le sourire d'Anne s'était évanoui. L'instant d'après, il était revenu, et cet événement ne fut plus évoqué, aucune des deux amies n'étant disposée à parler de sujets fâcheux après ces fêtes de Noël, qui devaient être placées sous le signe de la joie et de la bonne humeur... Lesquelles se lisaient à présent sur le visage de la fillette, trop heureuse de pouvoir brandir, sous les yeux d'Anne, la lettre de son père. Libre !

Et Mary sentit s'accroitre sa joie quand son interlocutrice accepta avec joie l'idée de lui rendre visite dans le Suffolk.

"Moi, je vous fait la promesse de vous inviter souvent, comme ça vous serez souvent là ! Et il faudra aussi que je vous présente Meg, c'est la gouvernante... Elle connait des tas d'histoires sur les fées et les lutins, je suis sûre qu'elle leur a parlé. En fait", la fillette baissa la voix et chuchota, sur un ton conspirateur : "je crois que c'est une sorcière. Mais une sorcière gentille !"

Nul doutait qu'elle et Anne s'entendraient à merveille. Que d'histoires n'avaient-elles pas racontées à Mary, lorsque, avant son départ pour Londres, elle venait se reposer auprès d'elle pour échapper à la tyrannie de sa mère. Meg s'était toujours montrée très gentille avec la petite qui, friande de ses histoires pleines de fantômes, d'esprits féeriques et de chevaliers, ne se lassait jamais de l'écouter.

A présent, Mary se réjouissait à l'idée de mener Anne dans le Suffolk. Oh, et il y avait les histoires de marins, aussi !

"Il faut aussi que vous rencontrez les marins. Ils voyagent tellement qu'ils voient les choses les plus étonnantes du monde. Savez-vous que certains sont allés jusqu'à Constantinople, voire Jérusalem ? Vous imaginez le nombre de trésors qu'ils ont trouvé, je suis sûre qu'il ont vu des dragons. Car c'est bien connu, il y a des dragons dans les montagnes de l'Empire Ottoman. J'en suis sûre ! Dites, vous croyez qu'un jour, on pourra aller visiter ses pays, toutes les deux ?"

Le fait est qu'elle ne risquait pas de le faire avec sa mère, ou une de ses soeurs. Son père, peut-être... Oui, son père les y emmènerait, elle et Anne ! Et ensemble, ils feraient le tour du monde. Mary ramènerait des tas de cadeaux, couvrirait Katty et Jane de bijoux somptueux, sans oublier Lizzy non plus. Il en faudrait aussi pour Catherine Willoughby. Mentalement, alors que dans le monde réel, Anne Stafford déballait son cadeau, Mary dressa une liste de toutes les personnes à qui elle devrait offrir des cadeaux, une fois revenue de son périple. Elle aussi, comme Ulysse, connaîtrait sa propre Odyssée.

" - Mary… mais c’est bien trop somptueux ! Je ne suis pas certaine de mériter un tel présent !
- Ah, mais si, bien sur que si. En plus les pierres seront jolies avec vos yeux. Vous voyez que c'est fait pour vous ! Le joailler a dit que ces pierres bleues, ce sont des turquoises. Ça vient du Nouveau Monde, et les Aztèques les utilisent comme bijoux depuis très longtemps. Dites, vous croyez qu'elles ont des pouvoirs magiques ?
- Oui ces pierres doivent très certainement avoir des propriétés magiques, surtout si elles viennent du nouveau monde ! Peut-être portent-elles chance ?
- Ou prolongent la vie. Voire les deux ! Vous croyez que c'est l'oeuvre des fées ?"


Mais lorsque Anne sortit à son tour un petit paquet de son manteau, Mary retint une petite exclamation et défit le paquet avec beaucoup de précautions. Venant d'Anne, il s'agissait à coup sûr d'un objet précieux et magique, sur lequel il fallait veiller avec beaucoup d'attentions.

" - J’ai trouvé la pierre autrefois près la rivière. Je me suis dit qu’elle devait très certainement avoir été déposée là par les fées alors j'ai décidé de t'en faire un bijou. Sans doute exauce-t-elle les vœux !
- Comme c'est joli.... Anne, regardez, elle brille à la lumière ! Oui, c'est les fées qui l'ont mise là, j'en suis sûre. Alors je vais faire un voeu."


Et prenant le bijou dans ses mains, elle joignit ses doigts en prière, et ferma les yeux. Je fais le voeu que nous soyons tous heureux et que tous nos rêves se réalisent. Puis elle battit un instant des paupières, sourit à son amie et lui sauta au cou pour l'embrasser.

"Merci ! C'est magnfique ! Vous pouvez m'aider à le mettre ?"

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MessageSujet: Re: « The princess and the knight » Anne & Mary   « The princess and the knight » Anne & Mary Icon_minitimeVen 27 Déc - 3:57
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The princess and the knife.


Les prunelles d’Anne étaient emplies d’étoiles tandis que Mary lui contait le repas de Noël à la cour. Tous ces mets auxquels elle goûtait et qu’elle ne connaissait pas. La petite fille parlait même de pâte d’amande. La blondinette savait que c’était une gourmandise très prisée à la cour et que les nobles s’en délectaient. Jusqu’ici, Anne n’avait jamais eu l’occasion d’en goûter, mais elle ne doutait pas qu’un beau jour, elle en mangerait car bientôt, les portes de la cour s’ouvriraient à elle. Elle devrait d’ailleurs parler de son mariage à Mary. Mais pour l’heure, c’était autre chose qui l’émerveillait.

« Un cygne en pâte d’amande ? Est-ce vraiment possible ? Je n’ose y croire ! Comme j’aurai aimé voir cela. » s’abasourdit la jeune fille.

Mais les faits réjouissants et magnifiques ne s’arrêtaient pas là. Mary brandit fièrement une lettre qu’elle gardait cachée dans les plis de sa cape. C’était une missive de son père qui lui annonçait qu’il serait bientôt libre, et sa sœur Jane suivrait sans doute le même chemin hors de la Tour. Quelle bonne nouvelle ! Anne aurait voulu sauter de joie tellement elle était heureuse pour la charmante Mary Grey.
Bien entendu, Anne acceptait avec grand plaisir l’invitation de la petite fille. Elle serait enchantée de rencontrer le reste de sa famille et de lier amitié avec eux, surtout que cela semblait faire tant plaisir à Mary. Pour rien au monde, elle n’aurait voulu lui refuser un tel bonheur. Lorsque l’enfant évoqua Meg la gouvernante et ses histoires de lutins et de fées, le visage de la blonde s’illumina tout à coup.

« Une vraie sorcière ? Croyez-vous ? » s’émerveilla Anne. « Comme j’ai hâte de la rencontrer ! Savez-vous, la dernière fois, j’ai rencontré un Ange descendu du ciel ! Mais vous ne devez en souffler mot à personne. »

Cette rencontre, l’anglaise ne risquait pas de l’oublier. Certes, elle voulait garder cela secret pour ne pas ébruiter la couverture de l’Ange, mais elle faisait confiance à Mary. Cette enfant était son amie au même titre que les adultes.
Mais Mary reprenait déjà avec des histoires fascinantes sur les marins. Anne buvait chacune de ses paroles. Si jeune et pourtant, elle savait déjà tant de choses ! Il lui semblait qu’elle lisait les pages d’un livre en même temps qu’elle écoutant l’enfant. Des voyages, des créatures fantastiques, des destinations exotiques, tout ce qui faisait rêver Anne.

« Oh comme je rêverai de partir avec vous Mary ! Nous pourrions voir des choses tellement fantastiques ! Et puis imaginez, des dragons… de vrais dragons… »

Le regard de la blonde se perdait en même temps qu’elle prononçait ses paroles. Elle imaginait, comme s’ils se trouvaient devant ses yeux, des dragons tous aussi majestueux les uns que les autres. Comme elle aimerait en voir un un jour. La dernière fois, elle avait bien cru qu’elle en rencontrerait un. Elle se trouvait avec Lorenzo dans la forêt et ils avaient dû aller s’abriter de la tempête dans une grotte. Et il avait semblé à la jeune fille qu’elle avait entendu le sourd ronflement d’une créature du feu.
Puis elle dut se préoccuper du cadeau que Mary lui tendit. Elle était déjà bien gênée de recevoir un présent, elle se trouva d’autant plus mal-à-l’aise en voyant la préciosité de son cadeau. Toutefois, elle n’oublia pas de la remercier et de lui témoigner toute sa gratitude. Elle chérirait ce présent jusqu’à la fin de ses jours avec tout l’amour dont elle était capable.
Mary continua à lui en apprendre plus sur ces pierres et ensembles, elles émirent des hypothèses sur les propriétés magiques de ce bijou. Il venait du Nouveau Monde, il était forcément empreint de magie. Cela ne faisait aucun doute dans l’esprit de la jeune femme. elle y croyait dur comme fer, à l’instar de Mary.

« Je ne sais s’il y a des fées dans le Nouveau Monde, mais si elles s’y trouvent aussi, cela ne fait aucun doute qu’elles y sont pour quelque chose. » affirma Anne, sûre d’elle. « Mais peut-être les Aztèques possèdent-ils aussi des pouvoirs magiques ! »

Toutes ces idées l’excitaient et faisaient bondir son cœur de joie. Elle aimait à s’imaginer de telles hypothèses en rêvant qu’un jour, elle parviendrait à les vérifier.
Mais il était désormais temps de lui montrer son propre cadeau. Elle sortit donc un paquet de sa poche, impatiente à l’idée de voir quelle tête elle ferait en voyant ce présent. Et la réaction ne se fit pas attendre. Elle semblait heureuse de son cadeau et écoutant les paroles de la blonde, elle fit secrètement son souhait en joignant les mains comme pour la prière. Anne ne doutait pas qu’elle faisait un souhait en rapport avec sa famille mais elle ne devait poser aucune question à Mary. Elle ne savait que trop bien que cela risquerait d’annuler le vœu.

« Ainsi, tous tes souhaits se réaliseront-ils ! » s’enchanta-t-elle.

Un rire sincère et cristallin s’échappa des lèvres de l’anglaise lorsque Mary lui sauta au cou pour la remercier. Elle était heureuse que son cadeau lui plaise autant. Elle l’aida ensuite à orner son cou du pendentif.

« Voilà. Tu es magnifique ! Désormais, cette pierre te protégera, plus rien ne pourra t’arriver si tu la garde près de toi, comme un talisman. » lui apprit Anne en la regardant.

Soudain, elle prit les mains de Mary et plongea son regard brillant de bonheur dans le sien. Elle était impatiente à l’idée de lui annoncer cette nouvelle qui gonflait son cœur de joie depuis plusieurs jours.

« Il faut que je vous apprenne quelque chose Mary. Le jour de Noël, j’ai reçu un cadeau extraordinaire ! » débuta-t-elle avant de marquer une petite pause pleine d’émotions. Elle reprit alors : « Le Duc Lorenzo Carafa m’a demandé en mariage. Il veut que je devienne sa femme ! »
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