Il y a longtemps déjà que le silence était revenue dans l'hôtel où résidait Marie de Guise et sa très nombreuse suite. Et pourtant, Louise entendait encore les note de la valse inachevée dans la salle du trône. Les notes du violon s'envolent, et la duchesse avait retrouva ses vieux fantômes. Elle était vraiment seule dans un silence capiteux et orgueilleux. Que faisait-elle là ? Louise avait toujours détesté devoir s'abaisser aux désirs de son époux. Depuis toujours, et encore plus ces dernières années que leur relation avait véritablement empiré. Et maintenant qu'elle n'avait plus à supporter sa société, il arrivait encore à la torturer depuis son lointain cachot, entourés de soldats ennemis, mais qui n'oseront jamais allés au bout. Elle sait bien qu'ils ne lui feront pas un sourire éternelle pour éclairer sa visite en enfer. L'impatiente d'être enfin débarrasser de son titre de femme mariée lui pesait. Elle s'en ficherait si elle n'était pas coincée. Il n'y avait pas que des aspects négatifs. Mais ils l'avaient terrassés aujourd'hui.

La duchesse était fatiguée. La journée ne lui avait rien épargné en désagréments divers et variés, et à présent il n'aspirait qu'à une chose : retrouver son lit, et dans les plus brefs délais. Ô, rien de bien grave... Quelques femmes humiliées et une servante blessée aux visages. Seulement, tout ne s'était pas passé comme prévu. Rien d'irréparable, évidemment. On ne couche pas à terre une Brézé en un seul jour, mais Lawrence lui avait créer bien des problèmes aujourd'hui. Une discussion avec la Guise. Risquée pour elle. La nuit devait lui porter conseil et seul une oppression répondait à son appelle.

Assez ! Pensa-t-elle en se levant. Ses yeux pers étaient encore bien réveillé. Elle se saisit d'un châle noir qu'elle déposa sur ses épaules, mit des chaussons et se glissa dehors, légère comme un songe. Froid; très froid. Elle resserra son châle et récupéra une chandelle. Risible comme lumière mais elle avait appris le plan du palais par cœur. Elle errait sans but précis, dans une démarche déterminée. Ses pas réguliers résonnaient comme une marche militaire sur les murs de pierre, étouffés par les lourds tapis. Ses longs cheveux d’or purs volaient en cascade sur sa sombre silhouette. Louise avait une façon d’être qui la rendait aussi captivante qu’écrasante par sa simple présence. Le menton fièrement levé, le regard froid, fixant un point lointain et mystérieux, la Duchesse avait des airs de statue antique. Mais certainement pas Aphrodite plutôt Athéna dans sa version la plus guerrière. Même si Louise n'avait jamais tenu une arme de sa vie. C'était une princesse bon sang.

Ses pas la conduire à l'opposé de ses appartements du côté de ceux de la Reine. Personne ? Elle s'étonna quelques secondes de l'absence de garde. Marie était proche de ses ennemis et elle leur ouvrait la porte, en grand. Son étonnement se retrouva vite effacée par sa curiosité. Elle referma la porte doucement, sans même penser à la fermée totalement. C'était une grande pièce luxueuse et froide... Hautaine et horrible. Mais cette fois, elle n'avait pas le temps de déverser son venin sur tous les défauts qu'elle pourrait trouver. Elle posa sa chandelle dans une grande précipitation, faisant tomber quelques gouttes de cire sur le bureau. Mais au fond, et alors ? Elle trouva d'abord une liste de compte. Passionnante, mais elle trouve mieux. Une lettre d'Antoinette de Bourbon. Elle se plongea dans sa lecture. Récupérer Claude était apparemment leur problème le plus préoccupant. Soudain, elle sentit une présence derrière elle.

« -Qui êtes-vous ? »

La Duchesse d'Aumale avait une étincelle de folie pure dans le regard. Elle avait un chandelier à la main et elle comptait bien s'en servir. Elle le prit fermement à deux mains, s'énervant des multiples pierres. Le luxe avait parfois des grands désavantages. Elle ne savait pas qui était en face d'elle, tout allait trop vite. Un homme, jeune, grand et qu'elle connaissait, Louise en était certaine. D'un seul coup, elle abattue l'arme improvisée sur la tête de l'homme en face d'elle. Et elle se mit en garde. Enfin, une garde assez faible pour ne pas dire inutile.