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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
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MessageSujet: Une peau blanche comme la neige  Une peau blanche comme la neige Icon_minitimeLun 21 Oct - 19:49
Ce matin, comme tous les autres matins depuis deux ans maintenant, je m'étais éveillée dans les bras de mon cher et tendre mari. Qu'est-ce qu'il n'y a pas de plus doux que de se réveiller dans les bras d'un mari aimant! Je remercie chaque jour le Christ de nous avoir permis de nous rencontrer. Cependant, ce moment d'idylle a du prendre fin assez rapidement, étant mutuellement appelé à nos tâches respectives.  A regret, nous nous quittons avec la promesse de pouvoir se voir au moment du dîner de la mi-journée.

Après, m'être vêtue, je m'attèle à mon bureau où j'entreprends la rédaction d'une lettre à mon oncle. Toutefois, ma motivation n'est pas au rendez-vous. En effet, derrière les fenêtres, je peux voir que la neige tombe doucement. Je soupire, légèrement mélancolique. Il neigeait le jour où je me suis mariée. Mère disait que lorsque j'étais sortie de l'Eglise, je ressemblais à un ange de notre Seigneur.

Je repose la plume dans l'encrier, légèrement vexée de ne pas trouver les mots pour m'adresser à mon oncle. Mon regard est à nouveau attiré par cette neige qui tombe. Avec empressement, je me couvre chaudement en vue d'aller me promener dans les jardins enneigés. Malgré les recommandations d'une de mes servantes, je m'entête à vouloir aller dehors. C'est donc avec la promesse de rentrer rapidement que je m'aventure dehors, seule sans chaperon.

L'air froid pénètre mes poumons. J'aime beaucoup me promener dans les jardins durant cette période. Généralement, on y trouve que peu de monde. De plus, la neige recouvrant la végétation donne un effet enchanteur au paysage.

Cachant mes mains recouvertes de gant dans mon manteau, je commence à déambuler dans les allées en fredonnant une comptine que Mère nous chantait quand j'étais petite fille.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Une peau blanche comme la neige  Une peau blanche comme la neige Icon_minitimeMar 22 Oct - 13:33

Blanche comme neige

Emmitouflée dans une épaisse fourrure que lui avait offert un de ces galants, Louise avançait à pas rapides dans la neige. Son souffle se perdait en fumée blanche et sa peau était glaciale. Elle sentait ses joues rosir au fur et à mesure de sa marche. Il gelait ferme en cette journée de décembre 1553. Contrairement aux autres femmes de la cour qui poussaient des piaillements dès qu'il fallait faire trois pas dans la cour et qui s'agglutinaient autour des cheminées dans l'espoir de réchauffer leurs membres non recouverts de tissu (Louise ne pouvait s'empêcher de lever les yeux au ciel en voyant les décolletés que certaines portaient avec stupidité en cette saison), la Française n'avait peur ni de l'effort physique ni de l'hiver contrairement à ce qu'on aurait pu penser en voyant son pays d'origine. L'Angleterre était un pays qui avait des hiver parfois moins rude que ceux d'en France. On avait bien tenté de la convaincre de ne pas sortir dans le froid. Mais elle avait tenu à sortir et la jolie française est d'un naturel parfaitement buté.
Louise errait sans but précis dans les jardins. Le regard erratique et complétement vide. Un vide pire qu'un trou noir, il aspirait la moindre étincelle de vie dans ses yeux pers. Il est rare de voir pareilles prunelles et la vérité, c'est que n'importe qui aimerait éviter de voir ces yeux durs. La douleur d'une mère séparait de ses enfants, exilée dans un pays lointain et sans réel certitude de retour. Le pire pour elle, c'est qu'elle ne savait ni quand elle reviendrait et surtout la joie que lui procurait ce pays en vérité. Louise était une française dans l'âme, mais elle ne regrettait que deux choses. Ses enfants et le toucher du sol qui l'a vu naître. Même si sa mère n'est qu'une garce sans scrupule. Ses pas la menèrent dans un lieu plus isolé.

Connaissant la dame d'Anet, ça aurait presque pu paraître logique. Ses raisons n'étaient jamais clairs et elle avait peut-être un intérêt à traîner jusqu'au fin fond des bois à l'aube. Elle s'arrêta une fois arriver dans un petit bosquet. Ses paupières se levèrent légèrement avant de se papillonnaient puis pour s'ouvrir au monde. Elle ne connaissait pas le lieu. Loin de son cocon rassurant et des bras de son amant, elle se sentait pourtant bien. Elle avait toujours aimé les petits bosquets et surtout, elle adorait la neige. Même si le vent glacial commençait à transformer ces mains en glace. Elle resserra sa mante.

La jeune femme fixait dehors un point vide. Le soleil qui commençait à être haut dans le ciel la ramena à ses obligations. La jolie poupée allait pourvoir reprendre le jeu macabre. Louise se glissait comme un fantôme dans la forêt. Tous ses sens en alerte, elle avançait avec circonscription dans l'espoir de ne croiser personne. Peu de gens sortaient à une heure pareille. Apparemment, quelqu'un était décidé à gâcher cette aube, tout d'abord par une comptine, chantait d'une voix de fausset. Non ! Quand on ne sait pas chanter, on s'abstient de détruire la beauté d'un lever de soleil hivernal. La duchesse se dirigea d'un pas décidé vers la "chanteuse" afin qu'elle se taise un peu.
« Ah Isabelle ! A votre chant, je vois que vous vous portez bien.»
Un sourire hypocrite, une remarque à la limite de la bienséance. Les deux femmes ne se supportent pas. Elles auraient pu être amies. Mais la France et le Saint-Empire Germanique ? Amies ? Les mauvaises langues diraient que la française est bien ami avec le fils de Charles Quint. Même après ça. La fidèle et bigote Isabelle est l'opposé de la frivole française. Chacune de leur rencontre est rythmé par des piques et des pièges. Que la plus sournoise gagne.


©Leris
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MessageSujet: Re: Une peau blanche comme la neige  Une peau blanche comme la neige Icon_minitimeJeu 24 Oct - 17:33
Je sursaute discrètement en entendant quelqu'un m'interpeller.

-Ah Isabelle ! A votre chant, je vois que vous vous portez bien.

Je me tourne vers mon interlocuteur en retenant une grimace en voyant qu'il s'agit de cette française, Louise de Brézé, si je me souviens bien. En même temps, peu de personnes ont l'outrecuidance de m’appeler de manière si peu cavalière. Je continue d'afficher un air poli alors que la duchesse française se rapproche à mes côtés. Je me tiens sur mes gardes. Après tout, en plus d'avoir du sang français, cette Louise de Brézé est une espionne du roi Henri auprès du fils de sa Majesté l'Empereur si on en croit les rumeurs.

Sans compter que Mademoiselle du Brézé a une réputation aussi sulfureuse que sa mère en matière d'hommes. Ce qui est une insulte à la volonté de notre Seigneur à mon sens, après tout, ne prêtons-nous pas serment de fidélité lors de notre mariage?

Gracieusement, j'incline la tête pour la saluer.

-Louise! C'est une surprise de vous voir ici. Il semblerait que votre santé se porte également à merveille puisque vous êtes sorti vous aussi.

J'avoue que j'aurais aimé que ça ne soit pas le cas. D'une part, j'aurais pu continuer à profiter de ce paysage enchanteur en laissant libre cour à mes pensées. D'autres parts, cela aurait voulu dire que je n'aurais pas à surveiller plus qu'à l'accoutumer mes gestes de peur qu'ils soient transmis à la Cour de France.

-Mais que diriez-vous de vous promener avec moi? Marchons un peu voulez-vous? Propose-je avec une pointe d'autorité dans la voix.

Bien que je ne peux pas apprécier sa compagnie, il ne peut qu'être bénéfique de nous voir ensemble. En effet, cela me permettrait de tisser quelques liens au sein de la Cour anglaise grâce aux diverses informations que la duchesse d'Aumale va m'apprendre. Sans compter que je pourrais les transmettre à mon oncle.

Néanmoins, par sécurité, j'entreprends de nous aiguiller légèrement vers les fenêtres du château. Je ne pense pas que Louise de Brézé soit stupide de faire une tentative d'assassinat sur moi alors que nous sommes en public. Sans compter que ça risque de créer un incident diplomatique des plus fâcheux...
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MessageSujet: Re: Une peau blanche comme la neige  Une peau blanche comme la neige Icon_minitime
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