Robert & Elizabeth ♣ A historic love.

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012

A historic love.

12 décembre 1553
A Hatfield House

Cher lord Dudley,

L’hiver vient sur nos terres, je ne sais si vous pouvez voir la neige de votre cellule, je vais donc vous la décrire. Hatfied House est recouverte de cette poudreuse blanche, elle a commencé à tomber peu après mon départ de la cour le 6 décembre. Ce matin, je suis sortie de la demeure et j’ai vu cette neige, un tel blanc on ne le voit pas n’importe où. J’ai parfois l’impression de vivre ailleurs, dans un monde féérique, comme si l’horreur autour de moi avait disparu. Mais je ne cesse de penser à vous Robert. Vous qui êtes si noble et si fière, dans cette sinistre cellule, ce n’est pas votre place, vous méritez bien mieux. Notre dernière rencontre m’a bouleversé, je ne sais comment réagir face à votre situation et j’espère que mon présent vous apportera un peu de lumière dans vos ténèbres. J’ai pensé à vous ce matin, comme chaque jour et cette neige m’a rappelé la première fois où je vous ai vu. C’était, il y a bien longtemps, nous étions encore que des enfants et votre père vous amenez pour la première fois la cour. Ce serait vous mentir que de dire que vous m’avez marqué ce jour-là, moi-même, je revenais en grâce auprès de mon père et je ne voyais que lui. Cependant, cette neige m’a rappelé ce moment, déjà à l’époque vous aviez cette fierté et ce regard si arrogant que vous abhorrez tous les jours. Ce jour devait être important pour vous, la première fois où l’on rencontre son roi est toujours le plus importante. La première fois que j’ai revu mon père, après la mort de ma mère, je tremblais comme une feuille. Mon père n’était pas au courant de ma venue, c’était Mary, ma sœur et la reine de l’époque Jane Seymour qui avaient tout organisées. Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs mois et j’espérais enfin pouvoir renouer avec lui. Mais, comme vous le savez, Henry VIII n’oublie jamais le passé. Edward était bien plus important pour lui que sa fille qu’il avait déclaré bâtarde. C’est une autre histoire, je n’aime pas évoquer cette époque.
Mon arrivée à Hatfield est un véritable soulagement, je retrouve un peu de ma liberté, loin de la pression de la cour et des menaces qui pèsent sur moi. Pourtant, loin de Londres, j’en suis toujours aussi proche, certaines de mes dames d’honneur me surveillent constamment. Rares sont les fois où j’arrive à quitter le château, sans être découverte. J’aimerai que vous partagiez avec moi les bonheurs de pouvoir galoper seule dans la campagne, loin de tout. Tout aurait pu être différent si je n’étais pas une Tudor et vous un Dudley.
Robert, je ne sais quand cette lettre vous parviendra, ni si vous l’aurez un jour, j’ai pris mes précautions auprès du gardien, qui vous surveillez l’autre jour, il semble discret et non corrompu, si vous découvrez que cet homme n’est pas fiable, n’envoyez pas votre lettre.
Je vous souhaite toute mon affection Robert.

Elizabeth.

23 décembre 1553,

Chère Elizabeth,

Je suis sincère en affirmant que je ne m’attendais pas à votre lettre. Je lis rarement des lettres ici pour tout vous dire. Les livres sont plutôt ce qui comble le vide de mon existence. Je crois que les gardes commencent à m’apprécier. Il semble que je sois un objet de distraction. Grand bien leur fasse. Cela me permet de vous écrire sans tracas. Ne vous souciez pas de moi. À l’intérieur de ces murs, seuls les rats me peuvent encore du mal.

L’hiver est à nos portes aussi à Londres. Il fait froid et les flocons de neige qui passent près de ma fenêtre n’ont rien d’agréable. Noël m’aurait pu être très déprimant cette année si vous n’aviez point pensez à moi. Comme cette rose éloignant les ténèbres. Je pense aussi à vous tous les jours Lady Elizabeth. Je vous vois sereine et heureuse devant le foyer de Hatfield. Comment pourrais-je ne pas le faire ? Comment pourrais-je même oublier cette première rencontre que vous décrivez avec tant de méticulosité ?

Pour être honnête avec vous Elizabeth, je fus plus anxieux encore. Le Roi votre père me terrorisait à l’époque. Ce devait être dû aux histoires racontées par mon frère aîné. Il adorait me faire peur. J’espère que ce sera notre petit secret. Votre cousin Henry Carey ne doit rien en savoir où il m’en rira jusqu’à ma mort. Toutefois, je vous rafraîchirais un peu plus la mémoire en vous rappelant cette bataille dans la neige. Je me suis rendu bien vite compte que vous étiez plus forte par rapport à votre frêle apparence. J’avais même mangé de la neige par mégarde. Ce souvenir me fait rire.

Je m’imagine justement un nouveau combat que l’on pourrait tous les deux instaurer. J’aimerais me retrouver libre avec vous où l’on pourra, comme vous écrivez dans votre lettre, monter à cheval. Vous monterez une jument d’un blanc immaculé et je chevaucherais un puissant étalon couleur de la nuit. J’aimerais ressentir à nouveau le froid de la neige avec plaisir. Ce plaisir de me savoir réchauffé ensuite.

J’espère cette prose vous réchauffera aussi. Je vous souhaite un beau Noël même si vous recevrez ma lettre bien plus tard. N’oubliez pas Elizabeth que vous pouvez tout vaincre. Je me rappelle parfaitement vos termes, mais je dois les réfuter. Je ne suis pas une plaie, mais bien votre pire cauchemar. Rien ni personne ne pourra penser me vaincre en ce sens sauf moi.

Elizabeth
J’arrive sur mes entrefaites
Mais vous toujours prête
Me rendez muett

Soyez digne
Et n’oubliez pas
Cette force d’un Roi

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012

A historic love.

1er janvier 1554
A Hatfield House

Cher lord Dudley,
J’ai beaucoup hésité à débuter une correspondance avec vous, déjà en raison des risques que cela comporte pour nous, mais aussi parce que pendant longtemps, je vous ai détesté. Mon changement de comportement envers votre personne doit vous étonner, mais je peux vous assurer qu’il est sincère. Je regrette votre situation et si j’avais pu faire quelque chose pour vous aider, je l’aurais fait. Cependant comme vous le savez, je n’ai aucun pouvoir à la cour et la reine me déteste plus que n’importe qui. Au moins, dans votre cellule, les rats sont de bien meilleure compagnie de certaine personne. Vous n’avez pas besoin de leur mentir pour montrer qui vous êtes. Je vous imagine même, en avoir dressé quelques-uns, pour les habituer à votre présence. Je suis bien heureuse d’apprendre que vos gardiens ne sont pas si brutaux que ceux que j’ai pu voir durant le couronnement de la reine. Vous êtes un Dudley, je pense que ces hommes seraient bien heureux de vous voir dehors, plutôt que de supporter votre présence. A moins qu’une personne de votre entourage ne les ait soudoyés pour améliorer vos conditions de vie. J’ai remarqué que les gardes de la Tour de Londres se montraient agréables, quand on mettait la main à la poche.
L’image que vous avez de moi, vous apporte du réconfort, j’aimerai faire plus, mais je sens que de sombres nuages arrivent de Londres. Une missive est arrivée de la cour, ce matin, avec votre lettre, la reine vient d’officialiser sa prochaine union avec Philippe de Habsbourg. J’espère de tout cœur, de me tromper, mais nos vies vont souffrir de tout cela. Je ne sais comment ce prince espagnol se comportera vis-à-vis de moi, mais il pourrait dégrader mes relations avec la reine, tout comme il pourrait les améliorer. Le mariage apaisera le cœur de notre reine, même si j’imagine qu’il ne ravira pas beaucoup d’anglais. Mon cousin Henry Carey m’a rapporté que beaucoup ont protesté à l’annonce de ce mariage. Un conflit approche, mon cœur de fille de roi, me le confirme.
Je me souviens mieux maintenant que vous l’écrivez de ce jour. Quel bonheur cela fut pour moi de retrouver mon père, mais aussi de vous battre. N’oubliez pas Robert, je suis une Tudor, vous un Dudley, nous n’aimons pas perdre, mais de nous deux, je suis celle qui gagne toujours. Je ne veux pas être présomptueuse en notifiant cela, mais telle est ma devise, je n’aime pas perdre. Cela doit être dans mon sang, mon père était comme moi. Je ne sais si vous avez assisté un jour à l’une de ses nombreuses colères, croyez-moi cela était effrayant, mais jamais je n’ai sillé devant lui, contrairement à Mary qui le craignait plus que tout. Vous pensez être invaincu Robert, mais je vous ai déjà vaincue, même si pour le moment vous avez le sentiment d’être un conquérant.
Ce songe que vous me rapportez, prête à rêver, j’espère pouvoir le réaliser avec vous, dès votre sortie de la Tour. Promettez-moi Robert, qu’une fois que ce jour viendra, vous me rejoindrez. Hatfield vous apportera le repos dont vous aurez besoin. Et vous pourrez à composer de nouvelles proses, tout en vous inspirant de l’atmosphère chaleureuse de ce domaine.

Mon cœur accompagne cette lettre et je prie pour que cette nouvelle année soit meilleure pour vous.
Avec toute mon affection,

Elizabeth.

12 janvier 1554

Elizabeth Tudor, je ne pense pas vous avoir réellement détestée. Je désirais vous voir disparaître de ma vue comme vous souhaitez me voir disparaître de la vôtre. Je ne vous détestais pas parce que je vous enviais. Dès notre première rencontre et depuis vous me conquérez et encore j’avoue ne pas savoir si je fais le poids contre vous. Vous m’aviez fait manger de la neige durant cette journée. Vous deviez l’avoir oublié, mais cette neige fut votre faute. En toute sincérité, je vois avouer que ce fut l’envie de vous vaincre qui géra nos relations ces dernières années. Que vous me détestiez ne faisait aucun doute dans mon cœur. Cela me prodiguait de meilleurs arguments pour vous voir faillir enfin devant moi.

Certes, je crains ne pouvoir jamais vous vaincre Elizabeth. J’admire votre force de caractère lorsque enfant devant feu le Roi Henri VIII votre père. J’eus ouïe dire des colères de cet homme par mon propre père, mais grâce au ciel, j’évitai de m’y retrouver moi-même. Que la Reine Mary en ait peur me comble de joie.

Mon père était dur, sévère, mais il ne criait jamais sur ses enfants. Il souhaitait le meilleur pour notre famille. C’était un grand homme et sans vous offenser Elizabeth aussi grand que votre père. Les Dudley valent les Tudor ne vous en déplaise. Peut-être avons-nous perdu une bataille et des erreurs furent commises, mais tel le phénix nous renaîtrons de nos cendres. Je vous le promets Elizabeth.

Malheureusement, ce mariage semble se précipiter. Sûr, le peuple ne restera pas ébahi devant cet empiètement espagnol sur nos terres. Il se rebellera contre ce pays catholique qui veut faire sa loi pour la seule raison d’avoir de l’or. Ne vous faites pas de souci pour moi Elizabeth. Vous écriviez que les rats font de meilleures compagnies que les humains. Il ne peut rien m’arriver. Je suis un conquérant et le meilleur. Je sais que vous savez cela. Restez à Hatfield House Elizabeth. Ne vous mêlez pas des affaires de la cour. Laissez votre cousin Henry Carey s’occuper de la sale besogne. En plus, il aurait bien besoin de se salir un peu les pattes ce couard.

Phillippe de Habsbourg ne pourra pas vous faire de mal. Déjà, je le vois mal réussir là où j’ai échoué. Il est niais. Peut-être courageux, mais il n’a pas une once de jugeote. Il foncera dans le tas comme l’Espagne fonce pour conquérir l’Angleterre. Le royaume d’Espagne manque de tact. Philippe de Habsbourg ne verra ce que ses yeux veulent bien lui montrer et la Reine l’occupera le reste du temps. Elle doit certainement vouloir un héritier avant de ne plus y arriver. Au moins, sont-ils libres.

J’aimerais pouvoir sortir de la Tour de Londres, retrouver ma liberté d’antan. Certains jours je vois dans l’astre des milliers de possibilités futures s’offrir à moi. D’autres jours, cependant, c’est plus difficile. Je n’oublierai pas votre invitation Elizabeth. Là, je prendrais ma revanche et sur mon étalon je vous vaincrai à la course. Toutefois, avant que ce moment devienne réalité, personne d’autre ne doit vous vaincre. Faites-en moi la promesse.

Bonne année Elizabeth.

Robert

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012

A historic love.

20 janvier 1554
A Hatfield House

Cher Robert,

La bataille qu’est la nôtre pourrait causer plus de victime, que n’importe quelle guerre. Le cœur est parfois bien plus difficile à conquérir que la terre, mais ne vous avouez pas vaincu Robert Dudley, mon cœur est impénétrable et ni vous, ni personne ne saurez ce qu’il contient. Mes secrets sont le prix de ma liberté aujourd’hui et cette liberté m’est bien trop précieuse. A vos yeux, je préfère n’être qu’Elizabeth. Je pourrais être une noble, une paysanne, ou encore une simple rousse qui est venue vous voir un jour de décembre dans votre cellule. Retirez de votre pensée, mon ascendance et voyez en moins Elizabeth, peut-être qu’un jour je serais plus, ou que je disparaitrais de ce monde, mais je tiens à être que votre Elizabeth.
De nous deux, je pense que c’est moi qui porte les flammes du phénix, grâce à mes cheveux roux. N’en déplaise à mon père, je lui ressemblais beaucoup et par chance, il m’a permis d’avoir une excellente éducation. J’ai tout fait, tout étudié, dans un unique but. C’est la première fois que je confis cette anecdote, mais la dernière fois que j’ai pu voir ma mère, elle m’a confié qu’un jour je serais reine. Je vis pour ce jour et j’attends patiemment mon heure. Aujourd’hui, elle n’a jamais été aussi proche. Peut-être que si vous vous comportez mieux avec moi, je ferais de vous un grand homme de notre royaume. Que Dieu me pardonne du crime de lèse-majesté que je suis en train de vous confier. Avec ces mots, vous pouvez m’envoyer au billot Robert. Brulez donc cette lettre, dès que vous l’aurez lu ou rendez la illisible.
Je me demande bien, ce que mon cher cousin Henry a bien pu vous faire pour attiser autant votre colère. En tout cas, soyez rassuré, je ne compte pas m’occuper des affaires de la cour. Ma sœur est seule souveraine en son royaume. Dieu a voulu faire d’elle la reine d’Angleterre, rien ne peut défier ce souhait. Nous sommes des battants Robert, ce mariage nous empêchera pas d’accomplir nos destinées. En ce qui concerne mon futur beau-frère, j’ai ouïe dire qu’il était un homme fort agréable à regarder et courageux. Selon les écrits des ambassadeurs, le seul défaut que je pourrais lui connaître est de partager une confession qui ne fut pas celle de mon père et de mon frère. Seulement, notre souveraine a choisi son chemin et nous ne pouvons l’en blâmer. Et si, elle donne un héritier à la couronne, il sera certainement de la même confession que ses parents. Mais ne nous alarmons pas, l’Angleterre sera toujours en pleine mutation, rien n’est tracé et notre grand pays pourra un jour à nouveau aller de l’avant.
Je vous souhaite de tout cœur que vous retrouviez votre liberté. Votre soulagement sera grand, tout comme celui de votre épouse, qui ne cesse de plaider votre cause. Un jour, ses paroles seront peut-être entendues. Ne doutez pas de ma sincérité et je vous accueillerai toujours en ma demeure comme un bon ami. Ce soir, mes prières s’envoleront à nouveau vers vous.

A bientôt Robert, que Dieu vous protège.
Avec toute mon affection,

Votre Elizabeth.

Sujet: Re: Robert & Elizabeth ♣ A historic love.

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