"Nous ne sommes pas des rois." ► Lisbeth Andrews

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 06/10/2012

Nous ne sommes pas des rois.

Devonshire’s House était le plus grand domaine et le plus majestueux du comté de Devonshire appartenant à la famille Cavendish. Très étendu, il comprend plusieurs villages, dont les personnes sont dépendantes de la famille, qui leur prête leurs terres, pour qu’elles soient cultivées. Le château qui habite la famille a été rénové sous le règne d’Henry VIII, d’inspiration Renaissance, il est typiquement anglais. Autour de celui-ci, on a un immense parc, entouré d’un jardin aux nombreux bosquets, on trouvait au détour de ceux-ci, des fontaines, de nombreuses fleurs, des statues. Un véritable jardin d’Eden, qui montrait la grandeur et les caprices de cette famille qui y vit depuis de nombreux siècles. Dès qu’elle avait mis les pieds sur ce domaine, à l’âge de quinze ans, Antanasya Heywood est tout de suite tombée sous le charme de ce lieu, même si à cette époque, elle ne se doutait pas en être un jour la maîtresse. Et pourtant, voilà dix ans, depuis qu’elle avait su s’imposer auprès de sa belle-mère la duchesse douairière, qu’elle pouvait diriger comme elle le voulait cet endroit, mais surtout dans le respect des autres. Hors de question pour elle de condamner à mort un paysan qui avait volé pour nourrir sa famille, non, Anya ne l’admettait pas et le jour où ça s’était passé, elle avait banni de son duché le meurtrier. La duchesse de Devonshire avait la réputation d’être une bonne personne, quelqu’un de juste qui se refuser à toute anarchie sur les terres de son époux. Après de nombreuses disputes, l’homme avait fini par plier, acceptant la petite révolution de sa femme au sein de ses terres. Mais William devait bien l’avouer, cela n’avait pas fait de mal à l’économie de son domaine d’avoir un peu plus de justice et de respect.

Depuis les fêtes de Noël, la famille Cavendish était à nouveau de retour à Devonshire’s House, après les menaces proféraient par la reine, il valait mieux qu’ils se retrouvent sur leurs terres, plutôt qu’à Londres, lieu de tous les dangers. Malgré les dangers, Antanasya n’était pas prête à s’arrêter en si bon chemin, la révolte était en marche, Wyatt, Howard et Grey avaient rassemblé de nombreux hommes, s’ils étaient tous coordonnés, la reine pouvait perdre son trône avant l’arrivée du printemps. En dehors de ces questions politiques, la jeune femme était heureuse de se retrouver à nouveau sur ses terres, en compagnie de tous ses enfants et de son mari. Henriette, Henry, Agnès et Georgiana étaient heureux de se retrouver à la maison et loin de la ferveur de Londres. Ici, les enfants pouvaient faire ce qu’ils voulaient, même si bien sûr leurs parents veillaient à leur éducation. Quand elle se trouvait avec eux, Antanasya gardait toujours le sourire, même si au fond d’elle, elle était inquiète, elle ne voulait pas perturber ses enfants, préférant qu’ils préservent leur innocence. Elle savait que le passé les rattraperait, que la reine n’avait pas oublié qu’ils étaient protestants, qu’ils avaient œuvré pour le règne de Jane Grey. Ainsi, dans cette guerre, ils étaient en première ligne, comme les Grey, comme Catherine Willoughtby et bien d’autres. Un jour l’exil serait peut être la solution, mais Anya espérait ne pas arriver un jour à cette extrémité, elle aimait trop l’Angleterre pour devoir un jour en partir, elle ne voulait pas quitter son pays. Cependant, pour protéger sa famille, elle ferait n’importe quoi. Il n’y avait qu’un espoir pour la duchesse de Devonshire, que la reine Mary Tudor quitte son trône, mais si ce n’était pas le cas, les Cavendish seraient en grand danger. Dans cette révolte, Antanasya s’impliquait que discrètement, elle restait une guerrière de Londres, tandis que William jouait un double jeu avec la souveraine. Rien ne serait plus beau pour le couple de voir cette reine partir, mais seule la volonté Dieu comptait pour ce genre de chose.

Assise dans son petit bureau qui se trouvait dans une pièce attenante à sa chambre, Antanasya pensait à tout cela, cherchant à savoir qu’elle était la meilleure solution pour sa famille. En même temps, elle regardait les finances du domaine, qui était plus que bonne, mais ce qui l’intéressait plus, c’était de savoir quelle somme elle pourrait prélever pour ses bonnes œuvres. Anya en aidant les pauvres ne voulait certainement pas priver sa famille du confort, mais elle se sentait redevable auprès de Dieu d’aider les plus démunis, surtout ceux qui se trouvaient sur ses terres. Pour Noël, elle avait permis à la plupart d’entre eux d’avoir de quoi se nourrir, mais ce n’était jamais assez pour elle. Si la duchesse avait pu être un homme, elle aurait pu faire tant de chose, mais Dieu l’avait fait naître femme et chaque jour elle devrait se battre contre cette condition qui était peu avantageuse.