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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Empty
MessageSujet: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeJeu 28 Nov - 22:36
Lyra craignait le pire. En effet, Jasper Riddle n’avait jamais été non seulement très avenant mais c’était un euphémisme de dire qu’il faisait peur, et ce même à ses hommes. Alors à une femme ! Une femme qui avait bien des choses non pas à se reprocher, mais du moins à cacher, comment aurait-elle pu être sereine quand il la convoquait ? Y avait-il seulement un homme et des sentiments derrière ce masque et ces yeux durs ? Elle ne l’avait croisé que très peu de fois, car son grade n’était pas assez élevé pour être à son contact direct, mais toujours il lui avait fait froid dans le dos. Et justement ce soir-là, alors qu’elle aurait dû assurer la relève d’un des couloirs du palais, il la demandait, elle ! Il fallait que ce soit quelque chose de très important pour ainsi brûler les étapes de toute la hiérarchie militaire !

Tandis qu’elle attendait, assise sur un banc en bois, d’être introduite chez son capitaine, elle tentait de se rassurer. Pourtant, l’optimisme n’était pas son fort en règle générale, mais là il le fallait pour la tranquillité de son esprit. Elle s’était faite blessée au service de la reine, le jour de son entrée dans Londres. Peut-être, était-ce pour la féliciter de son courage dans ce cas ? Oui c’était sans doute ça, ou bien voulait-il l’interroger sur ce qu’elle a vu ce jour-là ? Hélas, elle ne se souvenait pas vraiment du visage de cet homme. Son attention s’était portée toute entière sur la reine, et lorsqu’elle s’était mise à le poursuivre, il avait disparu dans la foule. Une foule très abondante qui plus est, en ce jour si spécial ! Alors galons ou savon ?  Cette attente était insoutenable vraiment !  Aussi Lyra se redressa tel un ressort lorsqu’un bruit se fit entendre dans l’appartement voisin. Attrapant son arme au vol, elle allait pour sortir de la salle des gardes, lorsqu’un de ses supérieurs y rentra. Cette entrée la stoppa net.

- Où allez-vous soldat ?  
- Il me semble avoir entendu un bruit !
- Imbécile, ce n’était que moi ! D’ailleurs, puisque vous êtes convoqué, vous n’irez nulle part ! Je vais voir le capitaine puis vous pourrez venir.

Cette soirée s’annonçait particulièrement difficile. Elle n’ignorait pas que les moins gradés subissaient toujours la mauvaise humeur des officiers, mais Lyra n’était pas habituée à ce qu’on la traite d’idiote.  Dès qu’il eut disparu dans le bureau du capitaine, elle ronchonna et donna un coup de pied à une chaise. Puis, elle se remit à arpenter longuement la pièce de repos déserte. Les mains moites, le cœur battant, elle désirait savoir. Sa patience était à bout ! Que lui voulait-on à la fin ? Elle se sentait prête à aller toquer à la porte du chef de la garde, lorsqu’elle se retrouva presque nez à nez avec son supérieur qui sortait.

- Rentrez !

Ce mot dit, le lieutenant quitta la salle des gardes, les laissant seuls dans cette partie du palais. Déglutissant, Lyra pénétra dans cette pièce très peu éclairée. Derrière un secrétaire sobre, était assis Jasper Riddle.  S’avançant lentement vers lui et tentant de maîtriser ses tremblements, elle fit claquer ses bottes avant de se mettre au garde à vous.

- Lawrence Vaughn, à vos ordres mon capitaine !

Elle s’efforçait de ne pas le regarder, et ses yeux s’étaient portés sur les chandeliers en hauteur. Un silence lourd lui répondit pendant un moment. De quoi, la conforter dans l’hypothèse que cette entrevue ne serait vraiment pas une partie de plaisir. Et si ? Et s’il savait ? Elle priait de tout cœur pour que son vrai sexe, ne soit pas connu de lui. Sans quoi, ça en serait fini d’elle !
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MessageSujet: Re: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeJeu 5 Déc - 22:51
    Dieu qu’il détestait lorsque ce genre de chose arrivait. La garde royale était là pour protéger la Reine, surtout en ces temps où son règne était menacé, et que de tels intrusions se produisent, alors ça, non! On ne pouvait pas se permettre le moindre écart. Pas maintenant, alors que la révolte dirigée par Thomas Wyatt grondait, avec certainement la bâtarde de la Boleyn qui devait certainement machiner tout cela, il n’avait pas besoin, mais alors vraiment pas besoin de cela. Une femme infiltrée dans la garde royale. Si le scandale venait à devenir public par un bête accident, c’en aurait été fait de la réputation des protecteurs de la Reine, et, par son apparente vulnérabilité, n’aurait fait qu’attiser encore davantage la révolte. Rien qu’à voir le hasard par lequel elle avait été découverte, Jasper était capable de voir à quel point la structure de la garde semblait fragile et prête à s’écrouler comme un château de cartes.

    Il avait suffi qu’un de ses gardes suive Lawrence Vaughn jusqu’à une auberge où ils se rendaient tous les deux, par hasard, pour se rendre compte que par la suite, une des danseuses qui divertissait le public était en réalité « Lawrence », une femme pour tout résumer. Cela expliquait ses airs un peu effeminés, son renfermement, pourquoi elle n’aimait pas le rapprochement... Bon… renfermement… Ce n’était pas vraiment une chose que Jasper pouvait reprocher, misanthrope comme il l’était. Mais que cette femme ait réussi à s’introduire dans la garde royale était inacceptable. En tout cas, avec sa voix admirablement déguisée, elle avait joué son jeu à la perfection. Elles étaient décidément toutes les mêmes, ces femelles… N’obtenant jamais vraiment ce qu’elles désiraient, en demandant toujours davantages, intrigantes, impures, luxueuses, vicieuses… Pourtant, Lawrence Vaughn avait toujours montré les meilleurs signes de dévouement envers son serment de soldat et de fidélité envers la Reine. Pourquoi? C’était ce que Jasper voulait tout d’abord éclaircir. Le réseau d’espions aurait très bien pu s’ouvrir à elle sans problèmes, comme on y engageait parfois quelques femmes prêtes à mourir pour leur Reine et pour la foi catholique. Caprice de femme? Hérésie, semblable à celle de la sorcière d’Arc brûlée en France cent ans plus tôt, toujours considérée comme sorcière aux yeux des Anglais malgré sa réhabilitation? Si tel était le cas, la chambre ardente aurait bien soin d’elle, afin de l’envoyer chez son maître en Enfer, le seul endroit sur terre où elle méritait d’être…

    Heureusement, aujourd’hui, malgré la gravité de la situation à l’extérieur, ses subalternes plutôt que lui avaient travaillé fort ce jour-là. Lui n’avait eu qu’à donner quelques ordres, avait pu se prélasser dans son bureau, ses seules pensées tournées vers « Lawrence » : comment allait-il lui annoncer le tout, imaginant les mille et une façons dont elle réagirait… Bref, tout pour l’amuser devant ses réactions de femme perdue dans ses calculs et qui, à la fin, l’avaient calmé dans sa colère d’avoir été berné et que la reine soit également bernée aussi sans le mettre totalement de bonne humeur. Tout cela était bien agréable à imaginer, et aurait été intéressant à mettre en place. Mais Riddle sentait bien que son adversaire, aujourd’hui, serait de taille. Malgré toute sa misogynie, la logique lui faisait admettre qu’une femme telle que Lawrence n’allait sûrement pas se laisser démonter aussi facilement. Mieux valait être direct, aller droit au but et demander tout d’abord quelque chose de parfaitement normal pour un homme, mais dont une femme serait totalement incapable.

    Ses plans pour Lawrence fin pris, il fit appeler un soldat afin que celui-ci aille chercher la travestie, peu importe si celle-ci était en service ou non. Il fallait régler cela le plus vite possible. La jeune femme entra, claquant des bottes et faisant le salut militaire obligatoire envers son supérieur. Jasper réprima un sourire. Elle jouait admirablement bien son rôle. Tout, jusqu’à la voix rendue si grave qu’on aurait réellement cru qu’il s’agissait de celle d’un homme. Mais un léger tremblement trahissait Lawrence. Il était clair qu’elle soupçonnait ce qui allait lui arriver. La femme était intelligente. Il fallait y faire attention, afin qu’elle ne trouve pas un quelconque subterfuge pour s’échapper et s’évaporer dans l’air, introuvable.

    Se levant, il se mit face à face de Lawrence, la toisant des pieds à la tête. Puis un sourire froid, qui n’en était presque pas un tant il était sans joie, se peignit sur ses lèvres, petite ligne dans un visage presque aussi blanc que le masque qui en recouvrait un quart marqué à jamais au fer rouge.

    - Vous ne semblez pas très en forme, Vaughn. Comme d’autres soldats d’ailleurs. L’apothicaire devrait arriver bientôt pour vous examiner tous. Nous commençons par vous. Ôtez le haut de votre uniforme.

    Riddle savait que Lawrence ne serait pas dupe. Ce n’était pas de cette façon que l’on procédait lorsque les soldats étaient examinés. Habituellement, l’apothicaire allait directement à la caserne sans même passer par les supérieurs auparavant, à moins que ce soit eux-mêmes qui aient besoin de ses soins. Mais c’était une façon de dire à la femme, sans pousser les hauts cris, qu’il savait tout. Et qu’il allait mettre les choses au point de telle façon que la demoiselle allait s’en souvenir pour assez longtemps et ne plus commettre de telles galopades. Et qu’une telle chose ne se reproduirait jamais, au grand jamais.

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MessageSujet: Re: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeDim 2 Fév - 16:22
Se faire ainsi toiser des pieds à la tête avait quelque chose de vraiment très inconfortable ! Il la fixait comme l’aurait fait un mari au moment d’une nuit de noces, lorsqu’il juge de la marchandise dont il a fait l’acquisition grâce à une dot. Certes, elle n’avait pas connu ce sentiment avec Pryam, mais combien de ces amies lui avaient raconté ce moment de gêne intense ! Elle semblait même l’avoir partagé, tant on ne lui avait pas épargné les détails. En effet, Lyra se sentait littéralement nue observée par ces yeux d’aigle qui la détaillaient de haut en bas. Il semblait même vouloir la disséquer tant ses regards étaient appuyés. Il savait, il savait tout ! Elle était perdue ! Mais elle ne devait pas montrer qu’elle paniquait et que son cœur battait à se rompre dans sa poitrine. Lorsqu’il sembla lui sourire, la jeune Vaughn fit donc de même, mais ce sourire fut aussi fugace et froid que le sien. S’efforcer de ne pas trembler en gardant cette position de garde à vous, et sans même parler, tout en attendant que le couperet tombe était une sensation assez atroce. Elle compatit soudain de tout cœur avec les pauvres prisonniers de la Tour. D’ailleurs, elle se sentait prête à faire un malaise, mais il ne fallait surtout pas, pas devant le chef de la garde qui plus est, elle serait chassée sans autres forme de procès !

- Vous ne semblez pas très en forme, Vaughn. Comme d’autres soldats d’ailleurs. L’apothicaire devrait arriver bientôt pour vous examiner tous. Nous commençons par vous. Ôtez le haut de votre uniforme.

A cet instant, il n’y eut plus aucun doute, jusqu’au bout elle avait espéré se méprendre. Mais il fallait s’y résoudre, il était bien au courant de sa supercherie. Lyra pâlit atrocement puis rougit. Elle devait trouver une solution pour ne pas qu’on l’examine. Son esprit déjà galopait en ce sens.

- Je vous remercie de prendre aussi soin de nous, mon capitaine.

Commencer par une démonstration de gratitude était une façon comme une autre d’établir un semblant de conversation, tandis qu’elle réfléchissait encore.

- Les évènements récents m’ont causé sans doute un peu de fatigue, le couronnement de Sa Majesté n’a pas été de tout repos avec cet attentat, comme vous le savez … Mais comme je le disais à ma jumelle qui se plaint à la moindre égratignure qu’elle se fait en dansant, nous sommes prêts à mourir pour notre devoir.

Lyra tentait subrepticement de placer l’hypothèse d’une sœur jumelle, pour parvenir à faire douter son supérieur. Les soldats venaient de temps à autre à l’auberge où elle se produisait au rythme du luth et des tambourins. Ceux-ci étaient alors ivres et elle littéralement transformée, elle n'avait donc jamais connu le moindre soucis. Mais il était plus que possible qu’il l’ait vue à ce moment-là. Elle ne voyait pas d’autres explications, elle se changeait toujours chez elle et à la lueur d’une seule bougie derrière un paravent. Même s’il l’avait fait suivre et qu’on l’avait espionnée à travers une des fenêtres, on aurait rien pu apercevoir, pas même un bout de peau. Tout était à l’étage. Les trous de serrure bouchées, pas un arbre, pas un lierre n’aurait pu permettre une ascension jusqu’à sa chambre. Depuis qu’elle avait rejoint la garde royale, elle avait songé à tous les détails, mais son plus grand danger restait sa passion pour les arts de la scène. Elle n’avait pas pu résister bien longtemps après son accident. Alors oui, le papillon de nuit qu’elle était, s’était brûlée les ailes parce qu’elle s’était mise à la lumière de cette auberge. Grave erreur ! Mais la jeune femme ne regretterait jamais rien, quoi qu’il arrive ce soir.

- Je vous assure mon capitaine, que cette blessure est cicatrisée.

Et puisque parfois il faut savoir donner la main pour ne pas donner le bras, elle se fit quelque peu complaisante pour endormir ses soupçons. En effet, elle ouvrit le plus naturellement du monde, le haut de son uniforme, assez pour en dégager son épaule et lui montrer la plaie depuis longtemps refermée.

- Voyez. Aucune inflammation. Est-il donc vraiment nécessaire que je me prête à cet examen ? Avec votre permission, je ne voudrais pas accaparer l’apothicaire, alors que plusieurs de mes camarades ont bien plus besoin de lui. Une nuit de sommeil devrait me remettre tout à fait d’aplomb.

Lyra jouait le tout pour le tout. Allait-il insister ou la laisser enfin en paix ? Elle priait intérieurement pour qu’il lui demande de tourner les talons.
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MessageSujet: Re: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeMer 26 Fév - 18:21
    La pâleur, puis la rougeur de « Lawrence » prouvaient bien sa culpabilité, et ne laissaient à présent aucune place au doute. On ne devenait pas aussi nerveux pour une simple petite visite de l’apothicaire! On était entre hommes, et cette soudaine pudeur, cette gêne à vouloir se dévêtir était étrange. À la guerre, il n’était plus question de jouer au courtisan, au moment où les instincts primitifs de l’homme se réveillaient dans un bain de sang… Bon, peut-être s’il se trompait, que le garçon (si c’en était un) craignait que sa faiblesse fasse en sorte qu’il soit mis à l’écart ou renvoyé de la garde royale, mais il était clair que ce n’était pas le cas, et cela sautait aux yeux que malgré sa blessure, elle (car c’était à présent assez évident qu’il s’agissait d’une femme) était très bien rétablie! Peu à peu, la nervosité qui avait d’abord assailli « Lawrence » se dispersa, pendant qu’elle cherchait certainement un moyen de se tirer d’affaire. Un léger sourire étira les lèvres de la femme. Ah, il voulait jouer à ce petit jeu là avec lui? C’était bien la chose qu’il détestait le plus chez les femmes, cette tendance à obtenir ce qu’elles voulaient par un degré plus ou moins élevé du péché de la luxure. Mais celle-là ne l’emporterait pas en paradis. La garde royale ne tomberait pas dans la disgrâce à cause d’elle. Ça, c’était certain.

    - Je vous remercie de prendre aussi soin de nous, mon capitaine.

    C’est ça, flatte le matou dans le sens du poil, mais le matou en question était un dur à cuire. En tout cas, avec la bêtise qui venait de sortir des lèvres de « Lawrence », Jasper était bien curieux de savoir ce qui allait ensuite sortir, comme bêtise. Un peu plus, et il allait mettre ses deux jambes croisées sur son bureau pour mieux s’amuser du spectacle. Mais rien de tout cela ne parut sur son visage, qui resta tout aussi impénétrable lorsque « Lawrence » continua enfin.

    - Les événements récents m’ont causé sans doute un peu de fatigue, le couronnement de Sa Majesté n’a pas été de tout repos avec cet attentat, comme vous le savez… Mais comme je le disais à ma sœur jumelle qui se plaint à la moindre égratignure qu’elle se fait en dansant, nous sommes prêts à mourir pour notre devoir. Je vous assure, mon capitaine, que cette blessure est cicatrisée.

    Jasper ne se souvenait que trop bien de cet attentat. Plusieurs gardes, dont justement Vaughn, avaient été blessés. Il lui aurait fallu se renseigner auprès de l’apothicaire qui les avait soignés si la travestie avait eu des réticences à ce qu’on la soigne. Après tout, avec une pareille blessure, il était certain qu’elle pouvait craindre que ses parties intimes soient dévoilées, et que son véritable sexe soit connu de tout le monde. Non, vraiment, il aurait pu tout de même prendre cette précaution! C’aurait été une preuve irréfutable, et cela aurait bien facilité les choses. Pendant ce temps, la fautive avait entrepris de se dénuder l’épaule, tout juste suffisamment pour que la blessure, qui semblait bien cicatrisée depuis longtemps, se montre au grand jour.

    - Voyez. Aucune inflammation. Est-il donc vraiment nécessaire que je me prête à cet examen? Avec votre permission, je ne voudrais pas accaparer l’apothicaire, alors que plusieurs de mes camarades ont bien plus besoin de lui. Une nuit de sommeil devrait me remettre tout à fait d’aplomb.

    S’il y avait une chose que Jasper détestait, c’était bien que l’on discute ses ordres. Et qu’en plus, une femme incapable de se tenir à sa place le fasse, alors ça, non, c’était bien dépassé la limite du supportable! Il n’en était pas encore au point de se mettre en colère, et pour ça, elle avait de la chance. Il était assez rare que Jasper se fâche (la sociopathie y aidant), faisant preuve plutôt d’une froideur sanguinaire qui faisait bien plus froid au dos qu’un aboiement répétitif. En revanche, lorsqu’une telle chose arrivait, c’était comme si tout avait été contenu beaucoup trop longtemps et, qu’en un rien de temps, tout explosait. Jasper en était presque à ce point-là, maintenant, mais cela voudrait certainement dire qu’on se demanderait pendant ce temps, à l’extérieur, ce qui pouvait bien se passer, et tout ne tarderait pas à être su de tout le monde. Un scandale sur la garde royale, sûrement pas! Il fallait donc prendre les grands moyens, même si Jasper, par une pudeur étrange, n’aimait pas trop être arrivé à cette extrémité.

    Il s’approcha très doucement de « Lawrence », mais le plus naturellement possible, prêt à bondir comme un serpent si elle tentait de s’esquiver. Mais certainement, à moins d’être prise de l’imprudence des fous, elle aurait tout de même l’intelligence de ne pas faire une chose pareille. S’enfuir, c’était l’aveu de sa culpabilité et sa perte définitive.

    - Soit. Je ne dérangerai pas l’apothicaire. Mais je m’assurerai moi-même de votre bonne santé, mm?

    En parlant, d’un geste vif, si vif que même la jeune femme n’aurait pas eu le temps de réagir, il baissa d’un coup sec le haut du vêtement, le déchirant un peu par la même occasion, mais assez pour voir ce qu’il voulait voir. Il ne s’était pas trompé. C’était bel et bien une femme. Et elle allait maintenant le payer cher, d’autant plus que sa punition, en ces temps troublés, ne pourrait être publique. Remontant la tunique aussi rapidement qu’il l’avait descendue (non, mais on n’était pas dans un bordel, ici), il recula de quelques pas et fixa la jeune femme. Son attitude semblait calme, mais ses mains tremblaient et ses yeux lançaient des éclairs.

    - Alors?

    Elle avait intérêt à lui donner des explications, et vite, sinon, il allait la faire parler, c’était sûr!
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MessageSujet: Re: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeSam 9 Aoû - 14:16
Dire qu'elle devait rester entre ces murs et faire le planton, alors qu'elle n'aurait souhaité qu'une chose : prendre les jambes à son cou et s'enfuir loin, très loin d'ici et de Jasper ! Déglutissant comme jamais sous la peur qu'elle ressentait, Lyra l'observait du coin de l'œil tandis qu'il s'approchait de plus en plus d'elle, à la façon sournoise d'un chat ayant repéré une souris ! Une souris … Pourquoi n'en était-elle pas une d'ailleurs à cette seconde, elle aurait pu ainsi se dissimuler dans un trou !

- Soit. Je ne dérangerai pas l’apothicaire. Mais je m’assurerai moi-même de votre bonne santé, mm?

Ciel, que cette première phrase avait été douce à entendre, la jeune femme avait même légèrement soupiré de soulagement ! Mais cette sensation de l'avoir échappé belle ne dura que quelques secondes … En effet, le geste si vif de son supérieur la tétanisa, si bien qu'au même instant et comme dans un automatisme de marionnette, sa tête chuta sur ses épaules sous le poids de la honte ! En revanche, c'est avec des mouvements très ralentis tandis qu'un silence glacial soufflait dans la pièce, qu'elle remit en place, son pourpoint de soldat déchiré qui laissait entrevoir sa féminité.

Tout était fini, sa mascarade était découverte, qu'allait-elle faire ? Elle n'aurait certainement pas le temps de fournir des explications à Jasper ! Et quand bien même parviendrait-elle à le faire, cet homme si dur, si impitoyable se laisserait-il toucher par le récit de sa vie et ce qui l'avait menée à tromper la garde ? Sans doute pas …

- Alors?

Ah … Elle n'était donc pas chassée immédiatement, son supérieur attendait qu'elle parle ! Alors tel le taureau se relevant fièrement dans l'arène après avoir essuyé l'ultime coup de lance dans sa chair, elle redressa la tête et tandis qu'elle avait évité son regard jusqu'à présent, planta soudain ses yeux dans les siens. Etait-ce donc cela que l'on appelait l'énergie du désespoir ?

- Alors oui je vous ai trompé et menti ! Est-ce que je le regrette ? Dans la forme oui mais pas dans le fond, j'ai du respect pour vous et j'aurai préféré ne pas vous mettre dans une telle situation ! Mais pour ma défense, je n'ai jamais démérité au service de la reine que tous deux nous servons, et cette cicatrice témoigne de cela bien plus que tout ce que je pourrai dire. Par conséquent, je crois pouvoir dire que je vaux n'importe lequel de vos soldats !

Elle déchira elle-même un peu plus le haut pour la lui montrer cette balafre que quelques minutes plus tôt, elle désirait tant cacher !

- De plus, sachez que la reine est déjà au courant de ma duplicité mais elle me fait tout de même l'honneur de sa protection ! Allez donc la trouver pour lui demander confirmation et opposez-vous à ses volontés si vous l'osez !

Un attitude insolente et de bravade venait de s'emparer de la jeune femme ! Oui elle avait une grande estime pour son supérieur mais elle n'avait plus rien à perdre … Elle jouait sa place et usait ses dernières cartes, ses ultimes atouts ! Lyra laissa donc sa dernière phrase en suspends quelques minutes … Jasper semblait mûrir ses paroles, mais elle était bien trop sur des charbons ardents pour ne pas revenir à la charge ! Si son sort était scellé, elle devait le savoir maintenant ! Cette mise sur la sellette n'avait que trop duré !

- Que décidez-vous mon capitaine ? Dois-je me retirer … pour de bon ?
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MessageSujet: Re: Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Un mauvais quart d'heure [Lyra & Jasper ]  Icon_minitimeMer 1 Oct - 18:22
    Devant l’air bravache qu’avait pris « Lawrence », Jasper retint un moment de surprise. Tout de même, qu’elle se mette à faire l’arrogante alors que la seule réaction possible dans une telle situation devait certainement être celle où elle n’avait envie que de disparaître six pieds sous terre, voilà une réaction assez… inattendue? Là voilà qui le fixait crânement dans les yeux, sans flancher une seconde, au point que le capitaine en fut presque impressionné et en éprouva presque du respect. Mais ce sentiment s’évapora assez vite. Déjà qu’il ne supportait pas qu’un inférieur lui tienne tête, que ce soit qu’une femme qui l’ait trompé, trahissant la Couronne par la même occasion comme elle était garde royal, ait encore assez de culot pour encore sembler être capable de s’élever à son égal, c’était tout bonnement insupportable! Et çà la, il avait drôlement hâte d’entendre ses explications, qui se devaient d’être bonnes!

    - Alors oui je vous ai trompé et menti! Est-ce que je le regrette? Dans la forme oui mais pas dans le fond, j’ai du respect pour vous et j’aurai préféré ne pas vous mettre dans une telle situation! Mais pour ma défense, je n’ai jamais démérité au service de la Reine que tous deux nous servons, et cette cicatrice témoigne de cela bien plus que tout ce que je pourrai dire. Par conséquent, je crois pouvoir dire que je vaux n’importe lequel de vos soldats!

    Durant sa tirade, Jasper se retint pour ne pas lever les yeux au ciel maintes fois. Du respect pour lui? Alors ça, elle était bien bonne! Du respect, dans son cas, c’aurait été de trouver une honnête occupation plus féminine, de gagner ainsi son pain et de prier Dieu pour que l’hérésie protestante soit définitivement éradiquée! Tout de même… il fallait avouer que Vaughn avait été un bon soldat, et sa blessure, pour laquelle elle venait tout juste d’abandonner un peu de sa pudeur pour bien la montrer, prouvait bien qu’elle avait même été prête à donner sa vie pour la Reine… Tout de même, de là à dire qu’elle valait n’importe quel soldat, il y avait un monde! Elle restait une femme, après tout. Et ce seul critère suffisait à faire pencher la balance. Point.

    - De plus, sachez que la Reine est déjà au courant de ma duplicité mais elle me fait tout de même l’honneur de sa protection! Allez donc la trouver pour lui demander confirmation et opposez-vous à ses volontés si vous l’osez!

    La Reine était au courant de tout. Alors là, Vaughn venait de porter le coup fatal. Pendant un moment, Riddle eut l’impression qu’on venait de lui donner un coup de pied en plein dans le ventre. À présent, il ignorait ce qui le choquait le plus : soit qu’une femme ait réussi à entrer dans la garde royale, avec l’accord et la complicité de la Reine, soit que sa fierté soit touchée à son point le plus profond de ne pas avoir été mis au courant! Après tout, Vaughn était sous ses ordres à lui! La seule pensée de la femme soldat, à présent, lui donnait des malaises plus que pénibles qui allaient sans doute lui rester très, très longtemps. Lui qui, déjà, tentait désespérément d’apprivoiser les démons déjà trop nombreux qui, à tout moment, tentaient de prendre le contrôle de son esprit, l’éloignant de plus en plus de l’être humain… Il aurait voulu qu’elle disparaisse à jamais. Il aurait voulu la gifler, l’étrangler de ses propres mains jusqu’à ce qu’elle se dissolve en poussière. Mais il ne le pouvait pas. Pas cette fois-ci. Non, cette fois-ci, il se contenta de serrer la mâchoire convulsivement, fixant Vaughn d’un air féroce, conscient que s’il avait pu la tuer en utilisant son seul regard, il l’aurait fait, sans regrets d’aucune sorte. Non pas qu’il éprouvait un regret quelconque en tuant un adversaire… C’était la loi du plus fort, après tout.

    N’est-ce pas?

    - Que décidez-vous mon capitaine? Dois-je me retirer… pour de bon?

    - Taisez-vous! lui cria-t-il, écœuré par sa bravade, sans se soucier qu’on l’entende. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’on l’entendait hurler après quelqu’un… Mais crier après Vaughn ne lui apporta malheureusement pas le soulagement espéré. Et ce qu’il allait devoir lui dire après allait être très, très pénible.

    - J’imagine que je n’ai pas trop le choix de vous garder, non? Mais à la moindre incartade, je vous préviens, je serai sans pitié! Un semblant de satisfaction envahit le capitaine. Il était sûr que, de toute façon, elle n’allait sûrement pas tenir très longtemps… Et il était déjà sûr que déjà… oui, sûrement, elle aurait bien du mal à lui cacher des choses…

    En revanche, il devait avouer, bien malgré lui, qu’elle avait du moins en apparence bien mené son petit jeu. Jusqu’à la voix, tout y était. Vraiment, on s’y serait mépris. C’était une voix bien masculine… et à présent, il devait avouer qu’il aurait été bien curieux d’entendre sa vraie voix… et de connaître son passé aussi. Bon Dieu, mais qu’est-ce qui l’avait menée à faire une chose pareille? Une femme avait bien des moyens de s’occuper honnêtement, non? Il n’allait donc pas la laisser partir tout de suite. Il allait la faire parler. C’était dans sa nature, après tout, de vouloir tout contrôler…

    - En revanche, j’aimerais bien savoir quel démon vous a fait atterrir ici. Si la Reine n’a pas jugé bon de prévenir qu’une personne de l’autre sexe serait dans la garde, j’aimerais tout de même savoir pourquoi et comment vous avez pu entrer…

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