AMY & ROBERT ♣ Il y a de l'amour de l'air !

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 28/02/2012

Visite particulière

Robert Dudley depuis déjà plusieurs semaines se morfondait à la Tour de Londres, mais comme un condamné aurait eu droit à un cigare ou à un verre de vin, les gardes avaient décidé de lui faire une fleur. Une fleur pour la Saint Valentin, car même des reclus y ont droit dans certaines occasions. Alors dans les cuisines, on avait évité de faire cette soupe immonde de tous les jours et bien au contraire, ce soir on avait dressé dans la cellule du prisonnier, un repas digne de ce nom. Des poêles aux buches crépitantes, avaient été installés pour que son épouse n'ait pas trop froid et on avait enlevé la paille qui se trouvait au sol. Car oui Amy Robsart, épouse de Robert était en chemin. Une petite table avait été apportée e et deux chaises n'attendaient plus qu'eux . L'ambiance avait beau être lourde, mais tout avait été fait pour permettre un petit moment à deux, où ils pourraient se retrouver. N'est ce pas toujours mieux que rien ? Mais cette soirée allait-elle se passer exactement comme espérée ? Des surprises peuvent conduire à d'autres et ce même lorsqu'on est en prison.

Mise en place du défi Faites une réponse chacune et The Majestic Rose reviendra à vous sous peu.

Je marche dans les rues froides de Londres, mon visage masqué par les profondeurs d'une grande capuche composant mon manteau. La nuit est tombée rendant le lieu désert et sombre, peut être même encore plus sombre comparé aux derniers événements écoulés. Entre la venue des soldats du camp protestant, l'appel à la guerre de Mary Tudor, la mort de Jane Grey et l'emprisonnement de Robert, j'avoue que je sens que ma coupe est pleine, qu'elle est prête à déborder. Trop de choses sont enfouies en moi et la distance avec mon mari commence par me peser. À cela s'ajoute cette Elizabeth Tudor dont les rumeurs d'un amour naissant avec mon Robert me rend verte de rage. Il est à moi, à moi seule! Alors, forcément, mon état d'esprit diverge très souvent. Parfois, je suis d'une humeur conquérante, cette crétine de Tudor ne me le prendra pas mais parfois, comme ce soir, je suis d'un tempérament faible, j'ai envie de tout laisser tomber, la vie ne me dit plus rien. Seul l'amour que je porte à Robert me sort la tête hors de l'eau, me pousse à vivre uniquement pour lui.

De ce fait, je ne comprends pas pourquoi je dois me rendre dans la prison, surtout un soir aussi tard. Les visites sont pourtant terminées à cette heure ci. Mais je suis là et petit à petit, la distance qui me sépare de mon cher mari me réchauffe le cœur, me remplit de joie à l'idée de voir son visage bien aimé. Alors je marche d'un pas qui devient plus enjoué au fur et à mesure de mon avancée, je ne sens même plus le froid rentrer dans mes vêtements. Finalement, j'arrive plus vite que prévu à la prison et me voilà devant la grande porte en bois face à ce même garde m'ayant refuse l'entrée le jour ou la guerre entre les catholiques et les protestants fut déclarée. Je me souviens encore qu'il ne voulait pas me laisser entrer mais cette fois ci, à ma grande surprise, il me salue et m'ouvre la porte. Entrant tout en le remerciant, je me dirige donc vers la cellule de mon époux, croisant les autres pièces ou croupissent d'autres prisonniers dont je ne calcule pas le regard. De toute manière, ma capuche est si large que je ne peux voir ce qu'il y a sur ma gauche et ma droite. Alors je continue ma route et arrive enfin à l'étage, celle ou mon mari s'y trouve, mon Robert bien aimé, puni pour son engouement pour le protestantisme, puni d'être un Dudley. Je suis surprise de la clarté de sa cellule bien éclairée par un bon nombre de bougies allumées. Une table est dressée au milieu et des poêles sont étalées autour de sa cellule rendant le lieu bien plus chaud que dans les autres pièces. Je ressens immédiatement la chaleur et commencé à étouffer de chaud face à la nouvelle température. Peut être que la présence de mon époux y est pour quelque chose aussi... Car il est là, je le regarde, lui sourit tout en enlevant ma capuche. Ce n'est pas à moi de dire le premier mot, pourtant, il y a tellement de choses que j'aimerais lui dire que ce soit en bien ou en mal. Mais à chaque fois, c'est toujours pareil, mon mari m'eblouit, m'obsède jour et nuit, j'aime tout en lui y compris qu'il puisse parfois être volage. Après tout, n'avais je pas épousé tout ce qui faisait de lui Robert Dudley? J'ai enlevé ma capuche laissant apparaître mon visage et j'attends, j'attends que mon époux bien aimé me partage sa réaction de me voir ainsi à cette heure avancée de la soirée...

Il n’aurait certainement pas songé en ce que les gardes de la Tour de Londres lui fassent une fleur à la Saint-Valentin. Toute la journée, on le laissa vagabonder sur les créneaux de la Tour sous bonne garde toutefois. Par à coup, le jeune Lord envoya un regard curieux sur ses gardes du corps. Personne ne voulut lui faire part de la surprise qui l’attendait. Peut-être les gardes de la Tour de Londres l’aimaient bien. Il les faisait rire et les sortait de leur apathie générale après tout. À moins que la Reine ordonna depuis peu son exécution telle Jane Grey et son frère Guildford Dudley.

Il était prêt à mourir si tel était le cas. Son père était mort, son frère … Ce n’était qu’une question de temps maintenant. Mary Tudor ne ferait pas de quartier pour les frères Dudley restant à la Tour de Londres. Elle les tuerait tous. Dans le lointain, le soleil déclinait trop vite à son goût. Il soupira. Cela lui fit un grand bien. Ses rêves étaient parsemés de morts en ce moment. Il en avait assez de voir un à un les membres de sa famille exécutés devant ses yeux incapable de faire un geste pour arrêter tout cela. Puis, venait Lady Elizabeth Tudor. Chaque rêve transformait sa famille en la princesse et elle se faisait exécuter devant lui. Il ne voyait jamais l’exécution toutefois. Tout devenait noir et il se réveillait en sursaut.

- Lord Dudley. Veuillez me suivre je vous prie.

Fit un garde qu’il commençait à bien connaître. Son attitude était neutre sans évoquer la surprise attendant Robert dans sa cellule. Il avait été rasé et lavé ce matin-là. Comme un pantin, le jeune Lord suivit docilement le garde. Il n’avait plus envie de s’échapper. Il n’avait plus d’espoir. Le dernier se fut envolé avec la mort de Lord Wyatt. Alors pourquoi tenter de résister ? On le mena par le chemin habituel tout en haut de la Tour de Londres soit sa cellule. Il réprima un rire à la vue de sa nouvelle habitation. C’était un rire nerveux signifiant qu’il ne l’avait pas fait depuis fort longtemps. Une table était posée au centre décorée avec soin sur laquelle étaient allumées plusieurs bougies. Il sourit toutefois soupirant sarcastiquement.

- Pourrais-je connaître le pourquoi de cette bonté d’âme ?

- C’est la Saint-Valentin Sire. Votre épouse sera heureuse pour sûr.

Son cœur se mit à battre plus fort à la seule pensée qu’Amy verrait cette jolie table, mais aussi de ce cadeau … Pour lui, un condamné. Il était ému. Il pensait mourir sous peu et on lui donnait un cadeau tel celui-ci. Robert Dudley se mordit les lèvres pour éviter le plus possible de pleurer. Il entrait alors dans sa cellule – ou était-ce réellement sa cellule ? – Toutefois, il resta debout dévorant du regard la décoration. Il dut serrer les poings durement pour se reprendre. Cependant, la vue de sa tendre épouse et lorsqu’elle descendit la capuche recouvrant son visage acheva littéralement Robert Dudley. Il sentit un sanglot monter jusqu’à sa bouche et son corps bougea de lui-même pour aller s’engouffrer dans les bras de la Lady.

Il se laissa aller tel un enfant enfouissant son visage dans le cou d’Amy Robstart. Pour un moment, il n’en avait cure. Il ne savait pas avoir l’air si pathétique lui si fier et arrogant habituellement.

- Je croyais mourir et … Ils ont fait cela pour nous.

Il tenta de sourire de son sourire habituel, mais rien ne parut comme de l’habitude. Robert Dudley se sentit aimé soudainement et cela avait une importance dans cette Tour avec laquelle il partageait ses journées et ses nuits depuis près de six mois.

Le lieu est magnifiquement bien décoré ce soir et dégage une atmosphère gorgée d’amour et de tendresse. Pourtant, à chaque fois que je me rends ici, je ne peux m’empêcher de me sentir mal à l’aise face à ce lieu froid ou la résignation et la maladie y règne. Les prisonniers ne sont jamais bien traités : ils souffrent de froid, de faim, de privation et du manque de leurs proches. Et bien que les visites sont autorisées, la cellule dans laquelle elles sont effectuées ne suffisent jamais à rendre heureux l’homme qui s’y trouve. Pas d’intimité, un gardien surveillant les moindres faits et gestes, chuchoter pour ne pas entendre des paroles discréditant le camp ennemi, le lieu n’a rien de confortable. Pourtant ce soir, je finis par oublier que je me trouve dans la tour des prisonniers. Ce soir, j’ai l’impression qu’il n’y a que Robert et moi même, ce soir j’ai l’impression que tout est redevenue comme autrefois. Les évènements passés me font oublier qu’aujourd’hui est un jour spécial : celui de la Saint Valentin, la fête des amoureux. Cette date est importante à mes yeux et celle de mon époux car c’est un moment que nous aimons passer à deux, rien que lui et moi comme chacune de nos années de vie commune. Et ce soir, dans cette prison, l’esprit perturbé par les derniers évènements, j’en oublie la véritable raison de cette mise en scène. J’oublie tout et me perd dans la contemplation des yeux de mon mari. Un sourire se greffe à mon visage et soudain, Robert se jette à mon cou et me serre à m’en broyer les os. Je l’entends dissimuler un sanglot et devine sans mal que ma présente l’a ému. Mon sourire s’élargit tandis que mes bras se referment autour de lui et que je le serre aussi fort que je peux, comme si j’avais peur de le perdre, comme s’il pouvait s’échapper à tout moment. Sa voix entrecoupée par l’émotion résonne dans la cellule et je ne peux m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux lorsque ses paroles arrivent à mes oreilles. Robert me paraît tellement vulnérable ce soir que je ne l’aime que davantage. Ce qu’il dit est véridique et je ne peux m’empêcher d’approuver :

« Je croyais vraiment, moi aussi… Que jamais plus je ne pourrais te serrer dans me bras… » Je sens que les larmes vont couler, de la joie mélangée à de la douleur et à ce vide qui règne dans mon cœur. Je voudrais tellement que notre vie puisse être différente. Nous pourrions nous enfuir, quitter Londres mais tout cela est impossible et bien que l’idée m’ait souvent venue en tête, je n’ose même pas en parler à mon mari. Comment réagirait-il ? Je me recule de quelques centimètres afin de pouvoir avoir le visage de Robert en face de moi. Si près… Je ne peux m’empêcher de sourire encore et ma main qui se trouvait dans son dos finit par glisser vers son bras et lentement, j’effleure tout ce qu’il fait que je l’aime à en perdre la raison. Mon doigt effleure son épaule musclée, son cou tant de fois humé et j’arrive à ce menton et cette bouche qui m’apporte tant de sensations. Telle une enfant, j’ai l’impression de découvrir quelque chose de nouveau, comme si cette distance prise me fait tout oubliée. Ma main effleure ses lèvres tandis que mes yeux remontent vers les siens, si bruns tandis que je ne peux m’empêcher de lui avouer :

« Tu me manques tellement… »

Puis, je regarde les alentours à nouveaux. Tout est fait pour qu’un dîner aux chandelles y soit effectué. Mais pourquoi et en quel honneur ? Alors je regarde mon bien aimé et lui demande :

« Pourquoi ont-ils fait ça pour nous ? Je ne comprends pas … » Mon visage prend une mine inquiète. Parfois, je songe qu’il peut mourir à tout moment, tout dépend de ce que la Monarchie décide. Peut-être font-ils cela pour nous laisser une dernière soirée ensemble ? Mon cerveau réfléchit à toute vitesse mais je ne dis rien attendant que Robert veuille bien m’expliquer les raisons d’un tel repas.

Quand Charmant débarque...

Sans miroir pour se recoiffer, et une paillasse plutôt que des draps de satin, le Comte Charmant était depuis plusieurs jours, une âme en peine. Il avait été mis à la Tour de Londres pour avoir déplu à un mari jaloux et très haut placé auprès de la Reine Mary. On avait tenté de se venger de cet adultère en imaginant un traquenard politique. On viendrait sans doute le délivrer bientôt, c'était une leçon qu'on voulait lui donner, c'était sûr. Il était un vrai danger pour ces dames, il faut dire. Ne tombaient-elles pas toutes en le voyant ? Mais quand même il préférait tenter l'évasion, plutôt que d'attendre le bon vouloir du cocu. Il avait gratté les contours des pierres à l'aide de sa gamelle et de sa force digne du chevalier qu'il était, il était arrivé à en desceller quelques unes. Il pensait être proche de réussir, quand l'odeur d'un bon dîner qui vint jusqu'à son nez, lui fit comprendre qu'il s'était trompé dans ses calculs. Mais il allait peut-être pouvoir manger quelque chose digne de ce nom. Poussant la dernière pierre de son épaule robuste, il passa brusquement la tête dans la cellule voisine. Un homme et une femme s'y trouvaient. Il ne regarda vraiment que la femme, divine créature blonde à qui il décocha un sourire étincelant, et la table où était dressé un repas digne d'un roi.

"Bonsoir magnifique jouvencelle ! Pardonnez moi cette entrée peu convenable, mais après n'avoir vu que l'obscurité au fond de ma cellule, vous êtes un véritable soleil. Je ne savais pas que les prisons pouvaient accueillir de tels anges, on nous prive déjà de liberté, mais le vrai drame est de nous avoir caché votre beauté. " dit-il en chassant la poussière qu'il avait sur ses vêtements, après s'être extirpé de son trou. " Mangeons nous tant que nous sommes tranquilles ? "

Mise en place du défi ♠ Le comte Charmant vient d'arriver auprès de vous, comment allez-vous réagir face à cet élément perturbateur? C'est à vous de jouer ♥

Laissant ses larmes se ternir, le jeune Lord suivit docilement les mouvements de son épouse. Vulnérable ce soir, Robert Dudley semblait se faire mener par sa jolie épouse. Comme si la prison avait chassé toute joie, tout trait optimiste rendant d’habitude le Dudley plutôt positif malgré sa situation. L’espoir se tarie totalement cependant à la fin du mois de janvier puis, avec les exécutions de Jane Grey et de son propre frère.

Ne laissant point un mot poindre entre ses lèvres, Robert Dudley en était incapable. Il sourit tendrement, avec difficulté aux caresses de son épouse. De même, il laissa ses propres doigts effleurer le bras d’Amy Robstart. Elizabeth Tudor s’effaça alors de son esprit. Les pensées de ses cauchemars se tarirent. Pourquoi Robert Dudley ne se contentait-il pas uniquement d’Amy ? Il aimait l’aventure … Il aimait la frivolité. Le jeune Lord détestait la routine donc les époux ne se voyant guère souvent, cette quotidienneté s’estompa. Il savait avoir aimé tous ces six mois durant Amy toutefois.

- Tu me manques aussi … J’aimerais tant pouvoir être ailleurs, je ne rêve que de cela.

Murmurait-il sans détourner son regard marron de sa tendre épouse à la chevelure dorée tel le soleil, tel un champ de fleurs l’été. Oh ! Il avait hâte à l’été. Dorénavant, Robert Dudley semblait apprécier les choses simples. Une promenade en forêt, un firmament étoilé … Elle lui fit alors part de cette même confusion. Pourquoi ? Observant la table et le repas délicieux – des mets qu’il n’avait pas mangé depuis fort longtemps, raffinés tels il les aimait – Robert fit en même temps asseoir Amy doucement et si élégamment d’un sourire envoutant qu’il en serait interdit.

Il n’avait pas quitté le repas des yeux cependant. Est-ce que c’était empoisonné la reine désirant en finir avec lui ? Alors, pourquoi inviter son épouse ? Peut-être cette mascarade servait simplement à le berner. Quelle cruauté de vouloir tuer son épouse innocente pour lui songea-t-il sans, néanmoins, montrer moult émotions qu’un regard songeur. Robert s’était assis au-devant d’Amy cherchant toutes les probabilités pour un assassinat en douce. Ses frères recevaient-ils le même traitement ? Le jeune Lord fut même poussé à appeler le garde, mais un fracas le fit se retourner sur ses arrières. Bouche bée, Robert Dudley eut un bête sourire à la drôle de position de cet encore plus grotesque personnage. Il laissa aller d’entre ses lèvres un grand rire sans aucune trace de respect. On ne vivait pas ce genre de chose tous les jours à la Tour de Londres, il fallait le dire.

Certes, Robert Dudley se rattrapa fronçant alors les sourcils aux mots poétiques de l’homme employés envers son épouse. Le coude gauche sur la table et sa main au menton Robert le trouvait plutôt bête dans le domaine, mais son regard sérieux et arrogant ne cessait pas de le scruter à la loupe.

- Toutes mes excuses, mais je ne crois pas que nous avons été présentés mon cher. Je suis Lord Robert Dudley fils de feu Lord John Dudley et je vous prierais de moyenner votre excitation devant mon épouse Amy.

Lâcha-t-il sarcastiquement sans aucune gêne envers cet homme toujours autant poussiéreux malgré ses efforts. Sans pour autant changer d’attitude, Robert feinta l’innocence pour mieux amadouer l’homme. Il avait trouvé son goûteur.

- Mais vous avez été si courageux et fort pour casser le mur de votre cellule, il nous serait gré de vous donné quelques mets pour votre bon malheur. Servez-vous je vous prie.

Alors Robert envoya un regard de connivence, un petit sourire suivit d’un clin d’œil, à Amy pour lui spécifier avoir la situation bien en main. Si la reine Mary Tudor voulait l’empoisonner, elle trouverait plutôt cet idiot mort à la place.

Je suis si prêt de lui et pourtant, j’ai l’impression qu’un fossé se crée entre nous. La distance, l’enfermement, la peur, toutes ces émotions se libèrent de chacun de nous et nous fait changer nos priorités. Quand au début de notre vie de jeune marié, je ne rêvais que de fonder une famille, aujourd’hui, je sais que tout a changé. Que désormais, la seule chose que je désire le plus monde est que mon mari puisse être un jour libre. Je prie chaque instant pour que cela se réalise. Pour qu’enfin, je puisse l’aimer comme toute femme doit aimer son époux. Parce que c’est ainsi que la vie est faite, c’est ainsi que Père et Mère me l’a enseigné, c’est ainsi que nous devrions vivre. Mais ce soir, enlacée dans les bras de mon tendre Robert, je ne peux m’empêcher de penser à tant de choses que je n’arrive pas à profiter pleinement de cet instant d’intimité qui nous est offert. Il y a tant de choses que je souhaiterais lui dire, tant de choses que je souhaiterais faire mais je reste bloquée sur place et n’ose rien faire en dehors de lui caresser son visage, de sentir son souffle si près de mon visage, de le voir à une telle proximité que je ne peux que dévorer des yeux cette personne que j’aime plus que tout au monde, que je connais par cœur. Je lui dis qu’il me manque parce que c’est la vérité bien qu’elle soit cruelle et triste. Et lui, m’avoue la même chose. Je me rends compte que le règne de notre nouvelle Reine a saccagé notre mariage, le piétinant sans aucune pitié. Et alors que je pense que tout est irréparable, je constate de mes propres yeux que l’amour de mon mari est toujours là, vivant, il bat au creux de sa poitrine, dans son cœur. Son Amour pour moi irradie la pièce et par ces paroles, il me fait sourire. Non pas de ces simples sourires qui cachent la misère mais de ces expressions qui veulent dire tant de choses, de ces sourires qui lui dit : « Regard Robert, je suis là, je t’aime et je serais éternellement à toi… »

Mon regard finit par se détourner de ses yeux marron parce que je me sens rougir, parce que tout à coup, je sens qu’il est temps de rompre cette étreinte, faute de quoi, le repas risquait de rester intact. Car je suis là pour ça après tout. Mais pourtant, je n’en reste pas moins perplexe. Pourquoi un tel repas ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Oui, les questions m’envahissent et je cherche désespérément à trouver une réponse plausible. Rober ne semble pas en savoir plus que moi et sans un mot, il m’invite à m’asseoir. Je prends place sur la chaise qu’il me tend mais je le vois soucieux. Il ne touche à aucun mets qu’il regarde pourtant avec une attention particulière. Je connais Robert et je sais qu’il doit certainement être pris dans une intense réflexion. Au moment où je m’apprête à lui demander à quoi il pense, voilà que soudain, le mur s’effondre à moitié et un homme sort du trou jouxtant entre la cellule de mon mari et probablement la sienne. Il est couvert de poussière rendant sa tenue plus que jamais ridicule. Je retiens un rire amusé et le regarde d’un air joyeux. Il me salue alors et me parle sur un ton des plus galants. Il me met bien mal à l’aise parce qu’il semble ne pas avoir compris que je suis l’épouse de son codétenu. Je lève un sourcil bien haut et le regarde soudain avec une surprise encore plus grande. Mais je me tais préférant Robert lui répondre. Peut être, doivent-ils se connaître, je n’en sais rien. En tout cas, il manque cruellement de tact et semble apprécier le repas que nous allons partager, tout comme il ne s’est aperçu qu’il s’agissait là d’un dîner romantique aux chandelles. Je fixe le nouveau venu sans dire mot ou même le saluer et j’entends la voix de Robert résonner à mes côtés. Empli de reproche, il n’apprécie pas les termes employés par ce Monsieur envers moi-même. Et alors que je pense que tout va finir en une bataille des plus sanglantes, voilà que mon mari lui propose de prendre quelques mets figurant sur la table. Lorsqu’il se tourne vers moi, je ne peux remarquer le clin d’œil complice de Robert. Il doit sans doute avoir une idée derrière la tête mais en tout cas, il a cet air sur ce visage indiquant qu’il maîtrise la situation. Je me sens alors comme protégée par mon époux et un doux sourire apparaît alors sur mon visage. Alors, je me tourne vers cet homme et lui répond alors :

« Prenez donc ces petits pains également, ils sont à peine sorti du four et sont encore chauds. »

Quand Charmant débarque...

Ah ça, il en avait connu des maris complaisants, mais jamais comme celui là ! Il en était même assez estomaqué ! Parce qu'en général, ceux qui se moquaient bien de porter quelques cornes ne prenaient pas ainsi leur femme dans leurs bras mais plutôt les pousser dans les siens ! Non celui-ci après lui avoir demandé expressément de modérer ses propos, venait comme si de rien n'était, de lui offrir à manger ! C'était louche ! Il y avait sans doute anguille sous roche ! Le Comte Charmant était un tombeur mais pas un idiot. Enfin lorsqu'il le voulait ... Alors s'il accepta de croquer à pleine dents dans les victuailles, ce fut avec une idée bien à lui derrière la tête ! Qui dit prisonnier politique dit gênant pour la couronne, car il était bien le seul à être là pour une affaire de femmes ! Et cette façon de lui proposer de se mettre à table, c'était sans doute pour qu'il serve de cobaye au cas où ... Alors il décida de jouer le jeu. Il prit une cuisse de poulet et l'un des petits pains donnés par la belle, mâcha le plus naturellement du monde puis tout à coup imita une soudaine suffocation. Profitant de son petit jeu, il feignit de s'effondrer dans les bras de l'inconnue. Son contact était délicieux ! Oui, Charmant ne reculait devant rien pour arriver à ses fins !

" C'est la fin ! Adieu, j'espère rencontrer un ange qui vous ressemble au paradis " dit-il avant de chuter à terre et de tenter de déserrer son col de chemise. " Aidez-moi s'il vous plait ... J'étouffe. " Avec un peu de chance pensait-il, peut-être m'arrachera t-elle ce vêtement superflu et la peur nous rapprochera t-elle et ça sera le bon moment pour lui voler un baiser. Quant au mari, comme toujours, il l'avait encore oublié !

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Sujet: Re: AMY & ROBERT ♣ Il y a de l'amour de l'air !

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