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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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MessageSujet: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeLun 19 Nov - 17:51

Lyra Vaughn




" Même pour jouer son propre rôle, il faut se maquiller "

TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦ Lyra Vaughn
AGE ♦ 25 printemps
DATE DE NAISSANCE ♦ 18 octobre 1528
ORIGINE ♦ Anglaises et espagnoles
SITUATION FAMILIALE ♦ Mariée
MÉTIER ♦ Private (soldat) et danseuse de taverne - ancienne chanteuse célèbre.
GROUPE ♦ La Garde royale
CRÉDITS ♦ Gipsy

LE JOUEUR
PSEUDO ♦ Gipsy
AGE ♦ Ca ne se demande pas, petits vilains ! xD
OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Par les admins.
TON AVATAR ♦ Jessica Brown Findlay
VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Nope.



Audience devant la reine.


QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Je suis catholique, j'ai été bercée dans cette foi, et lorsqu'on s'est rendue tous les jours à la messe durant les premières années de sa vie, il est bien difficile de renier sa religion. Ca serait se renier soi-même ou ça équivaudrait à se couper un bras puisqu'il s'agit d'une véritable partie de soi-même. La religion a façonné ce que je suis et c'est même cet espoir en Dieu qui m'a permis de ne jamais désespérer véritablement. Vous ne me verrez donc jamais cracher sur une croix ou traiter les prêtres d'êtres profondément corrompus, je les respecte trop pour cela. Pourtant j'ai dû pourtant faire profil bas et m'acclimater aux bouleversements religieux, je n'en pense pas moins, mais oui il a bien fallu m'adapter pour ma carrière et pour ne pas contrarier mon mari. Je n'ai jamais été une femme soumise mais Pryam a une fonction très élevée et ça aurait été mal vue, déjà que notre mariage est mal vu ... Si on venait à découvrir notre union, le fait que je ne sois pas née véritablement noble suffirait à le mettre à mal. Cela n'empêche pas les opinions, jai toujours trouvé déplorable pour ne pas dire pitoyable, la raison qui a conduit Henri VIII à faire cette rupture avec Rome. De tels revirements pour une femme ... En outre, comment pourrais je tolérer pour moi une autre religion, quand mes parents sont morts en la défendant dans les révoltes du nord. Ça serait impardonnable non ?

QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Elle est la digne fille de sa mère. A la fois froide mais généreuse, altière et touchante. Nous avons vécu deux drames totalement différents mais deux drames tout de même. Si la reine a été séparée de ses parents, j'ai presque vécu le même destin. Dans un certain sens et à ma petite échelle, je compatis à sa douleur. En outre dans le nord, Mary Tudor a toujours gagné tous les coeurs, le mien ne pouvait que flancher. Ma mère adulait sa mère, la fille des rois catholiques alors je ne peux qu'admirer la fille. Une reine à présent, quel chemin parcouru depuis sa déclaration de bâtardise. Elle mérite vraiment cette heure de gloire ! Et même si elle ne posera jamais un regard sur moi ou bien en me croyant homme, je la servirai du mieux que je pourrais, n'ayant plus d'autres objectifs dans l'existence. Je lui serai fidèle mais pourtant je dois bien l'avouer, malgré ma foi catholique profonde, je ne pourrais pas cautionner les bûchers pour hérétiques. J'ai eu bon nombre d'amis artistes protestants et j'ai appris la tolérance. J'ai bien peur que le passé douloureux de la nouvelle reine et son éventuel mariage avec Philippe de Habsbourg la conduise à avoir bientôt une image sanguinaire à travers tout le pays.

QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ Une pauvre malheureuse, j'ai pitié d'elle car elle a été mise sur l'échiquier du pouvoir par des grands du royaume très ambitieux, plus ambitieux pour eux que pour elle d'ailleurs. Dire que mon mari en faisait d'ailleurs partie ... Sa cause était perdue d'avance pourtant, trop inexpérimentée, trop jeune, bien trop soumise et plus encore très réservée. On ne fait pas des rois en prenant des "faibles", Jane n'était pas assez dure malheureusement. On aurait pu parier de la durée de son règne entre soldats. Et ça s'est bien vérifié, elle n'a été que neuf misérables jours sur le trône. A présent elle est à la tour et je suspecte mon époux de vouloir l'en faire sortir, il est plus loyal et attaché à l'adolescente que je n'aurais cru. J'ose espérer que le jeune âge de Jane suffira à ne pas la faire décapiter, mais hélas la raison d'Etat demande qu'on ne fasse pas dans la dentelle et Jane reste une menace pour Mary Tudor.

AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ J'essaie d'agir au vu et au su de tout le monde, je mène assez une double vie pour ne pas me rajouter une peau de conspiratrice. Je ne cache pas ma sympathie pour la nouvelle reine mais je ne crie pas sur tous les toîts mes opinions, elles ne regardent que moi et j'ai appris la prudence. Le sort de mes parents me permet à lui seul de me rappeler qu'il est parfois bon de se taire, qu'il existe d'autres formes de résistances que de dire haut et fort ce que l'on pense. Alors oui je serai prête à agir dans l'ombre si un jour le trône de Mary Tudor se retrouvait en danger et je serai prête à beaucoup. Infiltrer des familles qui lui sont opposées en homme ou en femme, puisque j'ai cette capacité, ce qui équivaut à révéler le secret de toute ma vie à ma souveraine d'ailleurs. Je peux également séduire peut-être aussi pour obtenir des informations sous l'oreiller ... même si l’adultère me dégoûterait car je suis profondément amoureuse de mon mari. J'irai moi même proposer mes services à la reine, si cela s'impose et si elle juge que je peux lui servir, je serai son bras et qu'importe s'il s'agit d'une minime mission. Ça sera un honneur.





Dernière édition par Lyra Vaughn le Mar 12 Mar - 18:53, édité 12 fois
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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeLun 19 Nov - 17:55
Envol d'une carrière

Mémoires de Lyra Vaughn

Je ne suis pas à plaindre, bien d'autres personnes ont connu davantage l'enfer que moi. J'ai toujours eu à manger à ma faim, j'ai vécu dans une relative harmonie en compagnie de mes parents. Oui je ne suis pas à plaindre et donc je ne me plaindrai pas. Les complaintes sont bonnes pour le chants que j'interprétais, si mes personnages avaient bien souvent des aspects tragiques, je regarde de mon côté bien peu en arrière. Si je pleure quelques fois, je me relève toujours, c'est dans ma nature. Verser des larmes ne change jamais rien, il faut se résigner plusieurs fois dans une vie et je peux en témoigner.

Je suis née un jour d'automne de l'an de grâce 1528. Je suis née au sein d'une famille aimante, je suis la dernière et comme on le voit dans certaines familles, j'ai été dorlotée et je comprends mieux aujourd'hui pourquoi mes frères et sœurs m'ont parfois enviée. Je suis pourtant née sur le tard, ma mère avait atteint pratiquement la quarantaine lorsqu'elle tomba enceinte de moi. Je suis née également bien dodue et je garde encore cette physionomie parfois bien en chair, je n'étais pas spécialement belle mais ma mère qui chantait parfois au service de la reine Catherine, a eu un coup de foudre maternel pour moi. Appelez ça instinct ou intuition, mais j'ai reçu mon prénom par rapport à la voix qu'on voulait que j'aie. Lyra pour lyrique. Et en effet, tandis que mes frères et sœurs s'amusaient à bien d'autres jeux ou ne s'amusaient plus du tout, car ils avaient l'âge d'étudier ou de se marier, j'étais au luth dès mon plus jeune âge et j'aimais à chanter des textes de troubadour. Même parfois la Bible d'ailleurs, je ne pouvais pas être enfant de chœur car j'étais fille, mais j'aimais me rendre à la messe en premier lieu pour chanter, en second lieu pour Dieu. Parfois je me sentais bien coupable de ça et je m'en excusais en confessions. Notre bon prêtre me pardonnait toujours.

J'ai donc vécu paisiblement mais des raisons politiques ont bien failli briser ma famille. Père et mère ne trouvaient plus l'occasion de se parler sans hausser le ton. Mère ne pouvait que défendre la reine Catherine dont elle était une fidèle acharnée. Juana, tel était le prénom de ma mère était venue par le navire avec la princesse d'Espagne et était restée à ses côtés quoi qu'il arrive et durant des années après la mort d'Arthur Tudor et avant son mariage avec Henry VIII. On ne pouvait pas faire plus loyale. C'est d'ailleurs autour de la politique que mes parents s'étaient rencontrés, mon père faisait parti de la suite du roi et la reine Catherine avait tenu à assister à leurs épousailles. C'était à l'heure de sa gloire et ses fausses couches d'héritiers mâles n'avaient pas encore causé son divorce. Lorsque le roi s'entêta à vouloir s'en séparer, mère suivit Catherine sur son lieu d'exil tandis que mon père, fidèle serviteur du roi, se courbait devant la nouvelle reine : Anne Boleyn.

Anne Boleyn, je fus présentée à elle car elle était une grande mécène et une admiratrice de tous les arts. Son séjour en France l'avait rendue ainsi et c'était tant mieux pour moi. J'avais tout juste six ans et accompagnée de mon luth, je lui interprétai une ballade qu'elle apprécia beaucoup. Après ce petit récital, je me vis convoquer plusieurs fois, pour la naissance de la princesse Elizabeth par exemple ou pour d'autres festivités. La Cour me félicitait énormément mais je me sentais parfois profondément coupable d'enjouer celle que ma mère appelait : la putain du roi. Je sentais qu'inconsciemment je trahissais, celle qui m'avait donné la vie. Mes scrupules furent balayés radicalement avec la chute de la nouvelle reine. Elle fut décapitée et mes parents réconciliés autour du choix de Jane Seymour et avec la mort de celles qui les faisait se déchirer, je revins dans le nid familial et nous nous installâmes dans le nord du pays.

Mal nous en a pris, ma mère profondément catholique et mon père qui revenu dans ses bonnes grâces, n'osait pas lui dire non ont pris une place importante dans la révolte qui conduit aux grandes répressions. Si les églises furent pillées, beaucoup de gens furent pendus sans même l'ombre d'un procès. Ça a été le cas de mes malheureux parents qui ont été pris et qu'ont pendu à des arbres, comme de vulgaires bandits. Ça n'a pas été le cas de mes frères et sœurs, heureusement tous mariés et bien loin de là. J'ai bien cru mourir ce jour là d'ailleurs, mais j'en ai réchappé. J'avais huit ans, j'étais apeurée et pleurais toutes les larmes de mon corps, lorsque j'ai vu un homme s'approchait lentement de moi. Il me tendait la main, comme on peut le faire pour apprivoiser un chat sauvage. Je ne pouvais lui accorder ma confiance, il avait débusqué mes parents et je voulais au contraire le haïr. Que me voulait-il ? J'avais entendu parler de ses viols et même si je ne connaissais pas le sens de ce mot encore, j'avais décidé de fuir. Hélas lui à cheval, moi à pieds, je ne fis que quelques mètres avant d'être rattrapée et d'être hissée sur sa monture. Pendant tout le voyage, je tremblais de peur, mais rien ne m'arriva. Le lord de la garde royale qui m'avait "enlevée" m'expliqua qu'il ne pouvait pas laisser une orpheline livrée à elle-même dans une région dévastée, et que c'était de son devoir de s'occuper désormais de moi ... Pour se faire pardonner de la mort de ma famille et pour m'instruire la véritable foi prônée par le roi. Il tenta de m'expliquer qu'il n'avait pas eu le choix, qu'il avait dû obéir aux ordres mais durant des semaines entières, je décidais de ne pas lui adresser une seule parole. Il était un ennemi.

Mais si ne pas parler n'était pas si dur, ne pas chanter l'était énormément. Un jour, je me mis à fredonner dans ma chambre et il m'entendit. Le lendemain je recevais un nouveau luth et la visite d'un maître de chant, un chanteur de très grande renommée qui me donna quelques leçons pour travailler ma voix et je gagnais en octaves. Quelques mois plus tard, j'étais fière de pouvoir arracher des larmes à certains de nos illustres invités.






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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeLun 19 Nov - 17:59
Un mariage inespéré

Des larmes coulèrent aussi sur mes joues, lorsque je me dirigeais vers l'autel d'une église totalement vide, au bras de mon mari. J'avais vingt ans. Notre union était interdite, je n'étais pas grand chose et il était beaucoup. Il était officiellement mon mécène, celui qui me présentait partout, dans tous les cercles et même à Edward Seymour. Il est celui qui me faisait aussi bien chanter au cours des enterrements mais aussi des baptêmes ou des mariages prestigieux. J'étais parfois épuisée de ce train de vie, mais pour rien au monde je n'aurais voulu le décevoir. Il était fasciné par ma voix et très souvent je ne chantais que pour lui. Ses relations tendues avec son père le rendait irritable, et il n' y avait que moi alors pour le calmer, d'après ses propres paroles. Je ne me fais pas prier car je sentais que mon cœur lui appartenait déjà. Et pourtant, il était le fils de l'homme qui avait ordonné la mort de mes parents ...

J'aurai dû le haïr, mais l'amour a ses raisons que la raison ignore. Je commençais avec l'âge à mieux comprendre la raison d'état et la signification des ordres donnés, j'admettais au fond de moi-même sans pouvoir le dire tout haut, que le lord n'avait pas fait cela avec gaité de cœur, qu'il y avait été contraint et qu'il était rongé par le remords. Alors si je persistais à en vouloir au père de Pryam, c'était pour le fait de faire souffrir autant son propre fils. Le déshériter ainsi que sa mère, pour se dédouaner d'une grave erreur du passé n'était pas légitime. Je comprenais l'écœurement de Pryam et son père me déroutait de plus en plus. L'homme était très curieux, il commettait les pires pêchés qui soient et puis essayait de réparer le mal qu'il a crée autour de lui. J'en étais d'ailleurs la preuve vivante. Pryam lui aussi aurait dû ne jamais m'aimer, j'étais la protégée de son père, mais il ne résista pas davantage que moi aux élans du coeur. Nommez ce que l'on ressent l'un pour l'autre comme il vous plaira. Fascination, passion, amour, nous sommes liés l'un à l'autre maintenant par les liens sacrés du mariage. Ma seule tristesse encore aujourd'hui est de devoir le taire, bien entendu ma famille et sa famille sont au courant et depuis nous avons vécu leur mécontentement permanent à ce sujet, mais ils devront bien s'y faire. Je ne compte pas laisser ma place et que je n'apprenne pas que l'on veuille le marier à une autre, je n'hésiterai pas à sortir de l'ombre, n'en déplaise à Pryam à qui parfois j'en veux d'ailleurs de se soumettre à la volonté de ses parents, ou davantage à son ambition. Notre couple est à froid et à chaud mais ne connaîtra sans doute jamais le tiède.







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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeLun 19 Nov - 18:11
Destin brisé

Et les années ont passé, je continuais à faire entendre ma voix à des cercles relativement fermés mais huppés, la crème de la crème. J'ai atteint le sommet de ma gloire en même temps que ma déchéance un soir d'été de l'année 1553. On venait de déclarer reine, la jeune Jane Grey. Je me souviendrais de la date, c'était le 6 juillet très exactement car oui cette date là, je ne suis pas prête de l'oublier. On construisait un théâtre depuis plusieurs mois et je devais être la choriste principale de la pièce : Abraham sacrifiant. J'étais dissimulée derrière les décors car aucune dame n'était tolérée normalement sur scène, même pas la grande Octavie (mon nom de scène) . Dès l'entrée des acteurs, j'ai senti que l'atmosphère était électrique chez le public. Sans doute à cause des changements politiques récents. Il suffisait simplement d'une réflexion désagréable pour mettre le feu aux poudres. Le feu aux poudres, ce n'est malheureusement pas une métaphore. Je commençais à égrener les premières notes de mon chant, quand je vis plusieurs hommes en venir aux mains. Je ne sais pas s'ils étaient ivres ou non mais tout ce que je sais c'est que l'un bascula sur l'un des piliers et une torche qui tenait en équilibre chuta. Les rideaux prirent instantanément feu. C'était une vision d'horreur que j'avais sous les yeux, les gens se piétinaient pour sortir de la salle, autant les comédiens que le public. Chacun se moquant de l'autre, la panique était partout. Il était inutile alors de crier à l'aide, personne ne vous aurait entendu tant les cris suraigus couvraient tout. C'était chacun pour soi.

Moi-même je ne savais pas quoi faire, prendre la sortie c'était se faire écraser sans la moindre pitié, rester sur scène c'était prendre le risque de se faire brûler. Autant choisir entre la peste et le choléra comme le dit le proverbe. Je tentais alors de prendre la sortie par les coulisses mais des dizaines de personnes étaient déjà entassées près de la porte et même la bloquaient en forçant trop dessus. Et la fumée s'élevait plus que les flammes encore, elle englobait tout le théâtre maintenant et même si j'ai déchiré ma robe pour me faire un masque afin de ne pas respirer son odeur, ça n'a pas servi à grand chose. En dernier recours alors que mes yeux pleuraient comme jamais, sans que je ne puisse rien faire et que je toussais violemment, je me mettais à terre sur le plancher pour avoir un minime appel d'air. Rien n'y a fait, j'ai vu bientôt des tâches noires devant moi et je suis tombée sans connaissance. J'ai été trouvée par Pryam et son palefrenier. Pryam voulait assister à la représentation mais était en retard pour ses affaires, pourtant en voyant toute cette foule sortant en furie du théâtre, ils se sont précipités à l'intérieur afin de me chercher. C'est ainsi que j'ai réchappé à la mort et je remercie Dieu de cela tous les jours, malgré ma carrière brisée. Car oui, quand j'ai pu ouvrir à nouveau la bouche, je ne me reconnus pas du tout. J'avais désormais une voix si grave, que pousser sur mes cordes vocales ne semblait plus possible ... On crut que c'était temporaire et qu'il fallait laisser faire le temps mais plus les semaines passaient, plus je voyais bien que rien ne s'arrangerait. Je préférais plutôt mourir aux yeux du monde et que ma légende se conserve, que de réapparaître diminuée comme ça aux yeux de ceux que j'avais enchantés. C'est de l'orgueil, je le reconnais mais quand on construit toute une vie autour d'un talent et que ce talent vous est arraché injustement, vous ne pouvez pas vous soumettre aussi facilement. Je passais d'ailleurs ces mois là à ne penser que négativement, tout était laid, jusqu'au soleil ou la rose qui éclos. Je me laissais terriblement aller, maudissant ma voix et maudissant mon destin. Ce n'était pourtant pas mon genre d'être aussi égoïste. Je décidais de ne plus avoir tant d'idées noires et de redevenir plus altruistes, en me forçant à aller dans les rues. Tout le spectacle de la misère me fit l'effet escompté. Je n'avais plus de voix oui, je n'avais plus ni père ni mère, mais j'avais un époux, j'avais la jeunesse et je ne mendiais pas mon pain en me prostituant. Il fallait me ressaisir et désormais je ne supporte pas que les gens qui sont dans le secret me regardent avec pitié. Et surtout lorsque ça vient de Pryam, je souffre trop de le voir me plaindre lorsqu'il daigne venir me visiter, car oui je suis de plus en plus délaissée depuis l'incendie. Son attitude envers moi a changé, et donc la mienne également. Notre couple survivra t-il à nos querelles incessantes ? J'ai parfois l'impression de reproduire le schéma de mon père et de ma mère. Et pourtant Dieu sait que je l'aime, mais je ne suis pas prête à tout accepter de sa part. Il le sait bien d'ailleurs.






Dernière édition par Lyra Vaughn le Mar 12 Mar - 20:19, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeLun 19 Nov - 18:25

Double Je(u)

Puisque je ne pouvais compter que sur moi-même et mes propres moyens pour m'acclimater à cette nouvelle vie, j'ai fait appel à une vieille connaissance de mon père. Il fallait que je me sente utile, je ne pouvais pas rester enfermée dans un manoir pour le restant de mes jours à effeuiller les pages d'un livre. Ma décision était prise et je rentrais en contact avec ce vieil soldat émérite, j'avais déjà une idée de mon avenir. Je sacrifiais avec une grande peine ma longue chevelure d'ébène pour lui montrer que dans une armure, avec des cheveux coupés très courts et avec ma voix malheureusement grave, je pouvais être un homme. Puisque ma voix faisait auparavant de moi une femme, autant qu'elle fasse aujourd'hui puisqu'elle me trahit, ce que je ne suis pas. Je n'aurais le courage de la faire entendre qu'en dupant les gens sur mon sexe. La stupéfaction de l'officier a été celle que j'avais escomptée. Malgré ma bouche, m'a t-il dit, on pourrait s'y méprendre. Cela m'a donné de l'espoir durant les quelques jours de sa réflexion. Il est revenu porteur de bonnes nouvelles, puisqu'il avait en mains, un brevet de private. Simple soldat dans la garde royale, mais qu'importe les gallons, j'étais satisfaite d'avoir réussi à le convaincre. Je pourrais rendre service à ma reine qui avait enfin réussi à monter sur le trône. Je rentrais en fonction très vite après cela et si bien sûr je ne peux pas partager toutes les plaisanteries douteuses de mes camarades, j'essaie de bien m'intégrer parmi eux. Ils me nomment le "damoiseau timide" et se moquent parfois de moi, mais je ris de bon cœur ou du moins je donne cette illusion. A me vexer ouvertement, je pourrais les faire se questionner sur mon compte et ce n'est pas dans mon intérêt.

J'accepte même de me rendre dans des maisons closes pour donner au change, je partage parfois leur broc de vinasse tout en crachant ou en rotant. Je me fais difficilement à cette nouvelle vie mais si elle me parait parfois glauque, je sais qu'elle a été parfois synonyme de bonnes rencontres. Comme celle de la jeune Bess Smeaton à qui j'ai donné une bourse d'écus d'or plutôt que de coucher avec elle, elle n'a dû rien comprendre à mon attitude ce jour là. Je sais qu'elle cherche à me retrouver mais de mon côté je la fuis. Il ne faudrait pas qu'elle découvre que je suis une femme, surtout si elle vient à la taverne où je danse quelques soirs pour me remémorer que je suis bel et bien une femme. Même si je devine qu'elle veut me démontrer sa gratitude, il faut pas qu'elle arrive à mettre la main sur moi.

Mais sans doute ma plus belle rencontre depuis l'incendie a été celle d'Owen Faulkner. C'est le boute-en-train des gardes et nous sommes très souvent en mission ensemble. C'est un vrai plaisir que de faire le piquet en sa compagnie, car bien au contraire, on ne peut pas s'y ennuyer. Il est plaisantin sans être vulgaire et je l'apprécie autant que son style. Dès qu'il part, il laisse un manque terrible en moi, car il est le seul à me faire parfois oublier la mascarade que je joue et pourquoi je la joue. En sa compagnie, on oublierait tout. De là à dire que j'en suis amoureuse, grand Dieu non ! Il est un ami, un frère, car je n'ai jamais véritablement eu de contacts vraiment étroits avec ma fratrie. Ils n'avaient plus l'âge des jeux, quand c'était mon âge de leur faire des farces. Avec Owen, je retrouve mes sept ans mais nous avons parfois des conversations sérieuses. Nous sommes deux soutiens de la reine Mary Tudor et ce n'est pas rien. Enfin je trouve tout de même suspect son comportement, depuis quelques temps. Je ne peux pas oublier que mon père a servi avec beaucoup de zèle la reine Anne Boleyn et si je me fais appeler Lawrence Vaughn plutôt que Lyra, le nom reste le même. On me prend pour un neveu ou pour un cousin, mais je sais qu'on est très vigilants dans la garde de la reine. Cette dernière étant assez intelligente pour ne rien laisser au hasard. Est-ce que je suis donc moi aussi dans la ligne de mir ? Ce n'est pas impossible, ça serait sage de m'éloigner peut-être d'Owen pour un temps. Je suis loin de me douter que je fais vraiment fausse route.

En revanche, celle que j'ai bien cernée, c'est Louise de Brézé. Cette noble dame que je croyais généreuse a montré un autre visage récemment. Comment peut-on être la bienfaitrice d'un hôtel Dieu pour jeunes filles pauvres, leur permettre donc gratuitement d'être soignées, et avoir si peu de respect envers la domesticité du palais. J'ai été à la fois choquée et déçue, très déçue. Encore une aristocrate qui se donne bonne conscience en faisant quelques œuvres de charité, pour se montre haïssable quelques temps plus tard. Je n'ai pas pu supporter plus longtemps son attitude et alors que je devais la protéger en tant que garde du corps, je l'ai abandonnée à son sort tandis qu'elle faisait ses achats. Comment aurais je pu me douter qu'elle se ferait précisément attaquer ce jour là ? Mais je n'ai aucune excuse pour autant, je dois savoir davantage me contrôler. D'ailleurs, j'ai bien cru y laisser ma place de private, être congédiée de l'armée, ça n'a pas été le cas. Pourquoi Louise n'a t-elle rien dit ? Garde t-elle cet atout dans sa poche ? Ce ne serait pas étonnant, connaissant le personnage ! Je me méfie extrêmement d'elle.

Me voici donc telle que je suis, braves gens qui me feront l'honneur de me lire. Je ne vous ai rien caché de mes défauts et de mes qualités, je me suis livrée à vous toute entière prenant le risque que vous me jugiez peut-être sévèrement, ou que vous même vous me plaigniez. Je remets pour un temps, ma plume dans mon encrier, lorsque mon cœur sera de nouveau lourd ou débordant de joie, et qu'il voudra s'épancher, je continuerai à tout vous dévoiler de moi. A vous que je ne connais pas, je dois bien la vérité sur moi ...



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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitimeMar 12 Mar - 22:10
Sacré personnage que tu as, je l'adore LYRA - La voix d'or brisée - 1366640713

En plus, tu as parlé de tes liens dans ta fiche c'est génial, c'est parfait pour moi ma petite Lyra LYRA - La voix d'or brisée - 3380235140
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MessageSujet: Re: LYRA - La voix d'or brisée -  LYRA - La voix d'or brisée - Icon_minitime
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