Héléna Sheridan

« Gémir sur un malheur passé, c’est le plus sûr moyen d’en attirer un autre. » [William Shakespeare] TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM Héléna Sheridan AGE Voilà maintenant 28 ans que j'ai poussé mon premier cri. DATE DE NAISSANCE Le 26 Juillet 1525 ORIGINE Anglaise, bien entendu ! SITUATION FAMILIALE Mariée au comte de Lancastre pour le meilleur et pour le pire; ma lueur d'espoir est mon fils d'un an, Charles. MÉTIER Comtesse de Lancastre. GROUPE La Noblesse Anglaise CRÉDITS Tumblr et Mach' LE JOUEUR PSEUDO Yuko AGE 19 ans (20 dans quelques mois) OU AS-TU CONNU LE FORUM? Par PRD TON AVATAR Katie McGrath, la magnifique !! VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? Fictif VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? Ah bah si c'est possible, oui je veux bien !!

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? (répondez en 5 lignes minimum)

Depuis ma plus tendre enfance, j'ai été élevée dans la foi protestante. Pas une seule seconde je n'avais envisager en changer un jour. J'étais jeune, oui... Et bien naïve ! Il n'y a qu'à voir le tour que ma perfide de soeur m'a joué... On ne peut compter que sur soi même et sur les puissants de ce monde. Voilà pourquoi, il y a quelques mois de cela, je n'ai pas hésité une seule seconde à abandonner le protestantisme pour la religion catholique, plus proche ainsi de l'actuelle Reine Mary. Si j'ai accepté le changement si facilement, mon coeur lui, ne peut pas s'empêcher de ressentir une sorte de pincement. Pourtant, je ne regrette pas mon choix, je n'avais pas à réfléchir. Quant aux changements qui se sont opérés... Et bien, si je vous disais que cela n'avait pas beaucoup d'importance pour moi, me croiriez-vous ? Notre père nous a toujours dit que les catholiques n'étaient pas fiables, superstitieux... Pourtant, je ne trouve pas cela trop mal... Une religion ou une autre, quelle importance tant qu'on peut chaque jour frôler un peu plus le pouvoir du bout des doigts... La prospérité du pays ? Peut être... Mais qui sait ce qui est réellement bon pour une nation ?

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? (répondez en 5 lignes minimum)

Celle-la ou une autre qu'importe ? C'est la question que je pourrais vous poser. Cependant, je veux croire que cette nouvelle Reine, Mary I, est une femme forte qui saura faire ce qu'il faut... Mais qui sait si elle ne précipitera pas la ruine du royaume ? Tant de questions qui restent sans réponse que je ne préfère pas m'en poser plus ! Pour moi, Mary est là et de son plein droit. On se ressemble un peu elle et moi; elle s'est battue pour obtenir ce qu'elle voulait et je me battrais également pour avoir ma vengeance. Par contre, était-elle obligée de faire couler tout ce sang ? Je dois avouer que ses méthodes ne me donne guère confiance, cependant il faudra faire avec. Et sachez que ce n'est pas moi qui irait contredire quoi que ce soit. Si notre Reine Mary est sur le trône aujourd'hui c'est qu'elle l'a mérité...
En ce qui concerne son physique, je trouve qu'elle reste une femme d'une certaine beauté et la couronne ne lui va pas si mal que cela. Il reste à savoir ce qu'elle va réellement en faire ! Mon allégeance lui revient, comme à celui ou celle qui lui succédera...

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? (répondez en 5 lignes minimum)

Neuf jours de règne, n'est-ce pas un peu court pour avoir un avis qui tienne la route ? Choisie par Edouard VI fort bien, mais rappelez moi, quel âge avait-il lorsqu'il monta sur le trône ? Neuf ans. Très jeune pour un Roi et à quel âge désigna-t-il Jane Gray pour lui succéder ? Quinze ans... Fort jeune également ! Cette Jane Grey n'avait elle même que seize ans lorsqu'elle accéda au trône grâce à la volonté du Roi précédent. Était-elle vraiment préparée à cela ? Pour moi, non. Jeune et fragile, je la voyais mal supporter ce poids bien longtemps sur ses épaules, d'ailleurs la preuve en est que Mary lui a repris le trône après Neuf jour de règne. Elle est maintenant à la tour de Londres... Trop jeune oui, tout comme Edouard ! Le mot usurpatrice ne viendrait pas à sortir de ma bouche non, mais quand même, je considère Mary comme une femme plus apte à diriger ce royaume qu'une jeune fille de seize années. Nous ne saurons jamais où ce règne aurait pu nous mener, sauf que je suis persuadée de la chose suivante: le calme ne serait pas revenu en un clin d'oeil. Mais Jane voulait la paix au sein de son royaume, on ne peut pas lui enlever cette volonté, qui semble être difficile à l'actuelle Reine... Le sang a déjà été beaucoup versé et cela ne me plait guère.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? (répondez en 5 lignes minimum)

Agir dans l'ombre... Je le fais déjà plus ou moins tous les jours, en cherchant à ce que ma soeur morde la poussière. La seule chose que je souhaite c'est la voir tomber, qu'elle ressente la douleur autant que j'ai pu la ressentir. Noircir son bonheur et un but qui me tiens à coeur. Lui faire du mal physiquement ? Je dois avouer que c'est tentant, mais je ne peux pas. Il suffit que je me souvienne de nos souvenirs passés, lorsque nous étions enfants pour que ma main tremble et que je faiblisse.
Tuer pour se rapprocher du pouvoir ? Non certainement pas... J'ai soif de vengeance, mon coeur se transforme peu à peu en glace mais je serais bien incapable de supporter du sang sur mes mains. Colporter des rumeurs, oui c'est envisageable, surtout si cela me permet de descendre en flèche la réputation d'une personne qui me sort par les yeux... C'est très pratique et on a rapidement tendance à prendre vos paroles au sérieux lorsque vous apparaissez à la Cour d'Angleterre.

« Oh ! Attention, monseigneur, à la jalousie ; c'est le monstre aux yeux verts qui tourmente la proie dont il se nourrit. »

Si parfaite elle s'était efforcée d'être. Trop parfaite parfois, empêchant de révéler ce qu'elle pensait réellement. Son but n'était de ne pas décevoir sa famille, de faire tout ce que l'on attendait d'elle. Aujourd'hui Héléna le regrettait. Elle n'aurait dû écouter que sa conscience, ses envies. Oui, mais de quoi avait-elle eu envie ? Pendant toute son enfance, on lui avait inculqué ces valeurs, elle avait grandi avec l'idée qu'elle devait tout faire pour devenir une Grande Dame. Elle n'avait rien connu d'autre. Aurait-elle été capable d'avoir ses propres envies ? De laisser parler son propre coeur ? Peut être pas, car jamais elle n'aurait osé faire le moindre faux pas.
Quand, à sa naissance, on indiqua qu'il s'agissait d'une fille, son père ne fut pas des plus content. Il espérait encore un fils, pour assurer totalement la descendance de leur famille. Fille la plus âgée de la famille Salisbury, Héléna comprendrait bien vite qu'elle devrait faire exactement ce qu'on lui demandait d'exécuter. Dès qu'elle en eut l'âge, elle commença à apprendre les bonnes manières, à lire, à écrire, la danse, le chant, la broderie, l'histoire, le latin et tout ce qui va avec. Parfois, lorsqu'elle était seule dans sa chambre, de grosses larmes roulaient sur ses joues. Elle ne le montrait pas, car jamais elle n'avait douté: tout cela était utile, grâce à son éducation et à la perfection de ses gestes, elle deviendrait une femme remarquable et épouserait un homme puissant, c'était ce que sa mère lui répétait. Et Héléna souriait, hochait la tête, elle venait même à en rêver la nuit. Oui, si seulement, tout pouvait être parfais jusqu'à la fin... Jamais elle n'aurait pu devenir l'avenir... L'année de ses trois ans, la seconde fille de la famille Salisbury vint au monde. Héléna fut ravie d'avoir une petite soeur. Antanasya, quel beau prénom ! Elle faisait tout son possible pour passer le plus de temps avec le bébé. Plus les années passaient, plus elle remarquait que sa soeur était si différente d'elle. Pourtant, cela ne stoppa pas l'amour et l'affection qu'elle ressentait pour elle. Héléna était née pour se marier et se tenir aux côtés de son mari avec prestance. Elle souriait à cette pensée, regardant par la fenêtre et s'amusant à imaginer le visage qu'aurait l'homme à qui elle unirait sa vie. Il y avait tellement de possibilités.
Héléna se souvenait des soirées où elle s'appliquait sur ses pages d'écriture avec acharnement. Sa mère était assise non loin, brodant. Elle levait de temps en temps la tête pour regarder les progrès que faisait sa fille. La petite lui souriait toujours lorsque sa figure maternelle lui disait:

-Tu apprends vite, ton écriture devient de plus en plus soignée.

Et le coeur d'Héléna se gonflait de bonheur. Car la dernière chose qu'elle voulait, c'était décevoir sa mère. Elle était persuadée qu'elle finirait par en mourir de chagrin ! Les journées de la petite fille étaient tellement bien chargées qu'elle ne voyait pas le temps passer. Elle aimait réellement sa soeur, Antanasya, surnommée affectueusement Anya par la famille. Héléna s'était confiée pour mission de lui montrer le bon exemple, la voie qu'elle aussi devrait emprunter. Sauf que la plus jeune ne l'entendait pas de cette oreille, loin de là ! Anya courait souvent dans tous les sens, et Héléna avait beau lui dire de rester tranquille, rien n'y faisait ! Quelques fois, la plus vieille l'enviait. Sa soeur tombait souvent malade; quand c'était le cas, Héléna priait pendant de longs moments, suppliant d'épargner la vie de d'Antanasya et elle était toujours de ce monde, pour le plus grand bonheur d'Héléna.
Plus les années avançaient et plus Héléna voyait que sa soeur était portée sur les activités masculines. Mais elle prenait aussi grande peine à apprendre les langues étrangères et tout ce qui allait avec. Héléna prenait plaisir à lui donner conseil et souriait lorsque Anya arrivait pour lui demandait de l'aide. Elle avait l'impression qu'avec le temps et de l'âge en plus, elles deviendraient encore plus proches, et cette pensée la réconfortait, car Héléna avait besoin du réconfort que lui apportait la présence de sa soeur. Antanasya était maintenant la personne pour qui Héléna aurait sacrifié sa vie. Elle voulait la protéger. Et quelque part, voyant qu'elle n'avait pas du tout le même caractère qu'elle, cette soumission, cette "dévotion" totale à l'apprentissage et cette volonté d'incarner la perfection, la plus vieille en était soulagée. Elle commençait à comprendre le poids que sa mère avait placé sur ses épaules dès sa naissance. Anya ne subissait pas les assauts constants de leur mère en ce qui concerne les bienfaits du mariage, même si la plus jeune se faisait souvent remonter les bretelles à cause de ses "passions".

Un jour, l'année de ses huit ans, Héléna était charger de veiller sur sa soeur. Elle était assise sous un grand arbre, un travail de broderie reposant sur ses genoux. Elle plissait les yeux légèrement alors que ses doigts, gagnant en habileté, formaient les points au fur et à mesure. Ses longs cheveux bruns étaient ramenés simplement d'un côté et caressaient sa nuque. L'air frais lui faisait du bien. C'est quand elle releva la tête qu'elle vit enfin dans quoi Anya s'était fourrée. Héléna soupira et haussa la voix:

-Anya sort de cette rivière, tu vas encore attraper froid et tomber malade.

Si son ton était sec, il ne fallait en rien y voir une remontrance, enfin peut être un peu. Mais avant tout, Héléna s'en faisait pour sa soeur, elle n'arrivait pas à voir son petit corps allongé sur un lit, à chaque fois cela lui déchirait le coeur.

-Mais non Héléna vient plutôt, l’eau est bonne !

Non, elle ne pouvait pas. Elle leva les yeux au ciel et se releva légèrement et ajouta en soupirant:

-Non, j’ai du travail, tu devrais faire comme moi, sinon jamais tu ne trouveras de mari.

-Je ne veux pas me marier, je veux être chevalier, comme le sera Ed…

Héléna leva les yeux au ciel une seconde fois et secoua la têta, c'était du Anya tout craché ! Si seulement leur frère pouvait avoir moins d'influence sur elle. Du haut de ses huit ans, Héléna allait souvent sermonner Edward, les poings sur les hanches, une mine boudeuse. Héléna fut tirée de ses pensées par un grand bruit d'eau et sa soeur qui s'approchait:

-Ohh regarde la grenouille, elle est jolie.

La plus âgée poussa un petit cri et se piqua le doigt avec son aiguille. Elle le porta très vite à sa bouche avant de dire:

-Oh non vas-t-en avec cette chose.

Et elle partit en ramassant toutes ses affaires. Elle maugréa encore un instant tout en gardant le doigt meurtri par la piqûre à ses lèvres. Elle tourna légèrement la tête vers sa soeur mais ne se rendit pas compte que son attitude rendait cette dernière triste. Pourquoi Anya ne faisait-elle aucun effort ? Du moins, c'était la façon dont le percevait Héléna.

Les années passaient, telles de longues journées; Héléna ne cessait d'apprendre. Au fil du temps, son esprit était devenu plus vif et c'était d'elle même qu'elle désirait recevoir tel ou tel enseignement. Plus elle prenait de l'âge, plus ses manières se rapprochaient de la perfection qu'elle visait. Ses gestes étaient gracieux et ses formes féminines se développaient là où il fallait. Elle avait conscience qu'en grandissant, le regard des hommes s'arrêtait de plus en plus sur elle à présent et elle n'en rougissait absolument pas. A seize ans, elle comprenait l'effet qu'elle pouvait leurs faire. Détenir ce genre de pouvoir était très plaisant, bien plus plaisant que ce qu'elle aurait pu imaginer. Un an plus tard, sa mère lui annonça enfin la nouvelle qu'elle attendait tant. Il avait été décidé que la vie d'Héléna serait unie à celle du Duc du Devonshire la même année, elle lui était déjà fiancée. Héléna laissa échapper un cri de joie devant sa mère et courut annoncer cela à sa soeur. Les deux jeunes filles s'étaient considérablement rapprochées; même si Héléna ne comprenait toujours pas le désir d'Anya de se "démarquer", cela ne la dérangeait plus tellement aujourd'hui. Elle traversa les couloirs en courant, sortit dans les jardins pour se laisser tomber dans l'herbe fraîche; on n'arrivait plus à lui enlever ce sourire idiot de bonheur qui flottait sur son visage. Héléna était heureuse, enfin elle allait obtenir ce pour quoi elle s'était battu. Pendant toutes ces années, elle n'avait pas plié, avait fait tout ce que sa mère ordonnait d'elle pour s'assurer un bon mariage. Jamais un seul instant elle n'avait remis en question cela, jamais elle ne s'était demandé ce qu'elle voulait réellement. Duchesse du Devonshire ... Voilà son futur titre. Cela sonnait si bien à ses oreilles. Elle passait de longs moments à rêvasser, accoudée à une fenêtre du domaine familial, cherchant à imaginer à quoi ressemblait le Duc: William Cavendish. Héléna était certaine qu'il ne pouvait être que bel homme. La rencontre devait avoir lieux dans quelques semaines et la famille d'Héléna était invitée à Devonshire's House pour l'occasion. La boule d'angoisse dans le ventre de la jeune fille grandissait. Et si jamais le Duc ne la trouvait pas à son goût ? Sa mère la rassura de nombreuses fois sur ce sujet et lui assurait qu'elle était une jeune fille très belle; il n'y résisterait pas... Elle ne croyait pas si bien dire... Si seulement Héléna avait pu voir la mascarade qui se jouait sous ses yeux. Car quelques jours après leur arrivée dans la demeure du Duc, il s'avéra que ce dernier ne s'intéressait pas du tout à la plus vieille des soeurs. Héléna en pleurait de rage et de douleur les soirs, sur son lit. Pourquoi le Duc se comportait-il ainsi ? Plusieurs fois, elle avait tenté une approche, sans succès; il restait froid et distant, insensible à son charme. Héléna en était meurtrie. Mais le pire arriva finalement quelques semaines plus tard, lorsque William Cavendish annonça qu'il rompait ses fiançailles avec Héléna dans le but d'épouser la seconde, Antanasya. Lorsque sa mère lui annonça cela, la terre s'effondra sous les pieds de la brune. Elle manqua d'air très rapidement, s'accrocha de toutes ses forces au dossier d'une chaise, ses yeux se noyèrent de larmes avant qu'elle ne sombre dans un trou noir: la nouvelle lui avait fait perdre connaissance. Ce qu'elle supportait encore moins, c'était d'être la dernière au courant alors qu'elle était la première intéressée. Quand elle se réveilla, la première chose qu'elle ressentit fut le vide, puis la douleur. Son coeur lui faisait horriblement mal. Enfin, la colère. Elle aurait volontiers passé ses nerfs sur Anya, qui, jugeait-elle, le méritait amplement ! Comment avait-elle pu, oui comment ? Et soudain... Héléna se redressa, quittant ses oreillers. Ses longs cheveux bruns étaient collés à son front, l'horreur pouvait se lire sur son visage. Et si Antanasya avait préparé son coup depuis le début, depuis qu'elle savait qu'Héléna devait épouser le Duc du Devonshire ? Non... Ce n'était pas possible... Mais elle n'arrivait pas à voir d'autre explication. En tout cas, une chose était certaine: plus jamais elle n'arriverait à ressentir l'amour qu'elle avait autrefois éprouvé pour sa soeur. Ce lien qui était si unique venait de se casser net.
Et quand Anya se présenta enfin devant elle, Héléna n'arrivait pas à contenir sa colère; un flot ininterrompu de paroles se déversa. Elle traita sa soeur de tous les noms et hurlait à de nombreuses reprises:

-Comment as-tu pu me faire ça, tu étais ma sœur. Tu n’avais pas le droit !!

Anya pleurait et cela ne faisait que redoubler la colère de la plus vieille. Elle serrait les poings, envoyait voler les feuilles qui se trouvaient sur une table. Si elle ne s'était pas retenue à la dernière seconde, elle aurait envoyé valser tout le mobilier qui allait avec:

-Tes pleurs ne m'amadoueront plus jamais tu m'entends ! JAMAIS !! Au final, tu as eu ce que tu voulais ! Toi, la pauvre petite fille fragile dont la santé inquiète toute la maison ! Tu... Tu me l'as pris...

Ces quelques derniers mots s'étouffèrent dans sa gorge et elle quitta la salle en trombe. Les larmes coulèrent encore et encore. Il était hors de question pour elle d'assister à la cérémonie, elle ne le voulait pas. Mais sa mère réussit à la résonner au dernier moment. Et elle dû subir cet affreux spectacle: Antanasya au bras de l'homme qui aurait dû être son mari, à elle. Au moment où sa soeur répondit affirmativement devant l'autel, Héléna sentit les larmes lui remonter. Elle se contint miraculeusement. Et une fois que tout le monde sortit de l'église, elle manifesta son désir de rentrer chez eux; elle fut raccompagnée.

***

Perdue... C'était ainsi qu'Héléna se sentait. Depuis son mariage avec William Cavendish, Antanasya était allée vivre avec lui à Devonshire's House. C'était mieux ainsi; Héléna n'aurait pas pu supporter qu'elle lui étale son bonheur à la figure. Elle avait si mal. Pendant de longs mois elle resta couchée, n'ayant plus goût pour rien, pas même pour le chant qui était une de ses grande passion. Puis un jour, elle décida de remettre un pied sur le sol. Quand elle sentit le parquet froid elle frissonna. La lueur qui brûlait alors dans ses yeux était bien différente, c'était celle de la vengeance. Elle abattrait sa soeur, même si cela lui prendrait une vie entière, elle s'en fichait. Elle voulait la voir payer. Comprendre à quel point elle l'avait faite souffrir. Elle voulait qu'Anya connaisse se qu'elle avait connu: la douleur et le désespoir. Les ambitions d'Héléna s’intensifiaient alors que les années passaient. Et lorsqu'elle eut 21 ans, ce qu'elle ne pensait plus possible se produisit: elle fut fiancée au Comte de Lancastre. Certes, sa famille était moins puissante que celle du Duc de Devonshire, mais la consolation valait quand même le coup; elle n'hésita pas une seule seconde et saisit l'occasion. Il se nommait Trystan Sheridan et n'avait que deux années de plus qu'Héléna. Quand elle le vit pour la première fois, elle fut contrainte d'admettre qu'il était séduisant. Des années plus tard, Antanasya continuait à lui faire de l'ombre. Elle avait déjà trois enfants alors qu'Héléna n'arrivait pas à en donner un à son cher mari, malgré les tentatives nombreuses. Si au départ l'amour n'était pas au rendez-vous entre les deux époux, ils avaient appris à se respecter et une grande complicité était née entre eux. Restait à savoir si avec le temps, ils finiraient par s'aimer ou non, mais cela était une autre affaire. Héléna se faisait du mauvais sang quant à cette histoire d'enfant. Elle pria très fort, jour et nuit, pour que dieu lui vienne en aide. Elle avait si peur que Trystan se détourne d'elle pour engendrer un bâtard, cela aurait été la honte la plus totale et le victoire définitive de sa soeur. Il était inconcevable que cela se produise ! Son mari était bien entendu au courant de l'affaire qui la liait à sa soeur Antanasya et il était aussi au courant que la flamme de la vengeance consumait Héléna. Sauf qu'il avait décidé de ne pas y faire attention, dans un premier temps. Si l'affaire devenait trop importante et que sa femme était menée à causer des dommages pour les deux familles, il n'hésiterait pas à y mettre fin en faisant comprendre à la brune qui commandait au sein de la maison du Comte de Lancastre.
Le "miracle" finit par se produire, ce qu'Héléna avait attendu le plus au monde, après la chute de sa soeur bien entendu, arriva. Âgée de 26 ans, elle tomba enceinte. Son bonheur se raviva et son mari fut des plus attentionné durant toute cette période. Elle donna naissance à l'enfant quelques jours après avoir fêté ses 27 ans.

-C'est un garçon ! Déclara la nourrice.

Le sourire du comte de Lancastre s'élargit; il prit le nouveau né dans ses bras et alla voir sa femme:

-Regardez mon amie, le magnifique petit être que vous nous avez offert !

Héléna tourna lentement la tête et tenta de se relever un peu, toute transpirante suite à l'effort. Elle n'y parvint pas, mais put articuler les paroles suivantes:

-Dois-je vous rappeler, Monsieur, que je ne suis pas la seule à être en cause ? Vous avez largement contribué à sa venue !

Elle avait raison. Il se pencha et déposa un baiser sur son front. Le petit fut nommé Charles et chaque jour il faisait la fierté de sa mère. Héléna insista tout particulièrement pour passer du temps avec lui. Elle l'observait alors qu'il dormait. Elle lui chantait quelques chansons et le serrait contre lui quand il pleurait. Elle tenait enfin une part de bonheur comparé à tout ce que sa soeur lui avait fait subir. Pour rien au monde elle n'aurait laissé son fils. Elle donnerait sa vie pour le sauver, ce si petit être.
L'année 1553 fut plus sombre. Mary I fut couronnée après avoir expulsé Jane Gray du trône et avoir massacré bon nombre d'innocents. Et ce qui arriva... Arriva ! Elle réinstalla le catholicisme. Héléna était désireuse de caresser le pouvoir toujours plus. La comtesse de Lancastre n'hésita pas une seule seconde à abandonner le protestantisme pour le christianisme, son but étant de se rapprocher de la nouvelle Reine. Elle se doutait d'une chose: connaissant le caractère de sa soeur Antanasya, Héléna se doutait que cette dernière refuserait de prêter serment, ou du moins le ferait pour sa survie, mais dans son coeur, elle resterait toujours protestante. Héléna savait aussi que sa soeur soutenait Jane Gray... A présent la seule chose qui lui restait à faire était de prouver le tout. Sa vengeance était en marche et rien ne pourrait l'en détourner. S'afficher à la Cour comme si de rien n'était était son plan, puis elle se faufilerait et finirait bien par trouver la faille pour faire chuter sa chère Anya de son piédestal... Héléna s'approcha de la fenêtre, un sourire malsain se dessina sur son visage; la machination était en place, prend garde Antanasya car Héléna n'était plus du genre à plaisanter. Comment tout cela allait-il se terminer ? Seul l'avenir détient cette réponse.