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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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MessageSujet: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeMar 30 Déc - 19:18





Redoutées retrouvailles
Agnes & Marguerite

Voilà bientôt près de trois que je n'étais pas paru à la cour d'Henri II. Durant tout ce temps, j'avais en quelque sorte vécu par procuration à travers les lettres que Claude m'envoyait chaque semaine. Et à ce que j'avais compris, beaucoup de choses avaient changé pendant ce laps de temps. Notre changement de religion que nous gardions secret jusqu'à, était à présent connu par beaucoup de gens. Nos anciens amis et alliés de profession catholique nous avaient laissés tomber et les fiançailles entre mon frère et la fille des d'Anjou étaient rompues. Cette dernière nouvelle m'avait particulièrement chamboulée, nos familles étaient pourtant si proches ! Comment une simple divergence de croyances avait-elle pu nous écarter ainsi alors que nous nous connaissions depuis l'enfance ? Il aurait été bien facile de pester contre mes parents, mais je les avais suivis de mon propre chef et finalement, je ne devais que m'en prendre à moi-même pour mettre penché sur la foi protestante. Pourtant, je ne comprenais pas pourquoi il était si difficile de s'entendre entre catholiques et protestants. Ne vénérions-nous pas le même Dieu ? Ce Dieu qui m'avait si cruellement abandonné au moment de mon mariage. Mariage qui avait fait de moi une femme totalement différente. En effet, voilà bientôt près de trois mois que je trompais mon époux. Son caractère froid, moqueur et distant avait réduit en poussière la Marguerite douce et innocente d'autrefois pour ne laisser qu'une épouse méfiante et dégoûtée.

Oui, il pouvait se passer beaucoup de choses en trois mois et je redoutais de refaire mon apparition à la cour. Bien qu'au départ j'aie catégoriquement refusé, Jean a réussi à me convaincre à force de menaces. Il prétexta de même que c'était une fête importante, celle de la Sant-Michel et que l'on se devait donc d'y participer. Effrayée par ce qu'il pourrait finir par me faire, mais décidée à ne pas le lui laisser voir, je m'enfermais dans ma chambre sans un mot. Non, je n'allais pas voir un de ses valets pour me venger en en faisant mon amant d'un soir, mon humeur ne me le permettait pas. Cependant, les jours suivants et même durant le voyage jusqu'à Paris, je ne lui adressais même pas un « bonjour », l'ignorant comme s'il n'était rien pour moi. Malheureusement pour moi, au château, nous fûmes placés dans la même chambre, comme un vrai couple. Est-ce que tous les ménages étaient aussi tristes que le nôtre ? Je repensais à la jeune Agnès, une belle écossaise qui était totalement sous l'emprise affective de son époux qui paraissait le lui rendre. Ah, qu'est-ce que je pouvais l'envier ! D'ailleurs, la reverais-je au bal ? Je l'espérais, même si de toute évidence, nos rapports n'allaient plus être les mêmes.

Une fois costumés et coiffés comme le voulait la tradition, mon mari et moi nous dirigeâmes vers la salle de bal. Les dizaines de bougies allumées éclairaient l'espace occupé par des couples semblables au nôtre. Pour faire bonne figure, nous nous tenions par la main, sourire aux lèvres. Une hypocrisie qui me donnait envie de vomir. Après avoir présenté nos hommages aux souverains, je quittais Jean, lasse de ce petit jeu. J'attrapais le verre de vin qu'un valet me tendait, arpentant la pièce de mon regard bleuté dans mon costume d'Aphrodite. Soudain, ce dernier s'illumina à la vue d'une silhouette que je connaissais bien. Malheureusement, au même moment un homme d'une trentaine d'années déguisé en Bachus arriva à ma hauteur, déjà éméché par l'alcool et prêt à sauter sur tout ce qui bougeait. Presque collé à ma personne, il ne bougea pas d'un pouce malgré ma tentative d'éloignement. Au même moment, Agnès se retourna et elle croisa mon regard. Je ne sais ce qu'elle vit, mais ce n'était sûrement pas la vérité. Suite à une énième tentative, j'arrivais enfin à me libérer de l'affreux homme et me dirigeais vers mon amie, coupe à la main.

« Agnès ! My dear lady ! Je suis bien heureuse de vous revoir ! », en prononçant ces mots de retrouvaille, je lui fis amicalement la bise sur chacune de ses joues.


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Dernière édition par Marguerite de Bourbon le Sam 10 Jan - 17:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeMar 30 Déc - 21:10
Les écossais arrivent en France dans le courant du mois de septembre, les français nous ont réservé un accueil chaleureux. Je fais partie de cette délégation avec William, mon époux ainsi que quelques grands noms de l’Écosse. En posant les pieds sur les terres française, beaucoup de souvenirs me reviennent. En effet, c'est là-bas que j'ai assisté à des nombreuses soirées auprès de Priam d'Anjou et de sa sœur Aliénor. Mais également de Marguerite de Bourbon et de son odieux frère Claude. J'ai appris que les Bourbons ont changé de clan, ils sont devenus protestants. Je ne sais pas comment réagir face à cette nouvelle qui me désole. Je suis dans ma chambre, je me regarde dans le miroir. Une servante me tresse les cheveux, ce soir, il aura un bal costumé. Je serais déguisée en Athéna. Je soupire, je vais revoir Marguerite et je ne sais pas comment seront nos retrouvailles. Elles seront sans doute explosives … Mais, j'éviterais de créer un scandale lors de cette fête. Ma servante fini de me stresser les cheveux, elle me rajoute des plumes. Mon regard bleuté se porte sur ma bague, signe de mon mariage avec mon doux William. Je ne suis pas encore enceinte. Peut-être que ça viendra plus tard, William ne se fait pas du souci sur ceci. Mon époux rentre dans les appartements, je le vois dans le miroir, il demande à la servante de nous laisser. Je suis seule avec mon époux, il me met un collier de perles à mon cou.

William – Il te plaît ce collier mon amour ?
Agnès – Il est magnifique William, cette soirée sera une réussite.
William – Tu brilleras de milles feux, j'en suis sûr.

Il me sourit, il m'embrasse dans le cou puis il va s'installer dans un fauteuil. Je le regarde, il est habillé en Hercules. Magnifique dans son costume. Je lui fait un grand sourire. Je suis toujours amoureuse de lui. Les feux de l'amour pour lui sont toujours ardents. Jamais, ils deviendront de la cendre. Je regarde mon mari, il me donne la main et nous allons à la salle de bal. Je fais mes hommages aux souverains français. Je cherche du regard ma mère, cette dernière est présente, je la salue . Je vis aussi ma sœur et la Princesse Mary Stuart. Je cherche dans la salle Marguerite, je ne la trouve pas. Je la reverrais sans doute après. Je discute avec quelques nobles dames, nous parlons. Certaines parlent de la famille des Bourbons qui sont devenues des parjures. Que dois-je faire ? Dois-je défendre Marguerite ? Je ne préfère pas répondre et je décide de les laisser comploter entre elles. Je bois une coupe, ma mère est train de converser avec le roi. Elle me fait honte, comment ose-t-elle tromper papa avec le roi ? Il est vrai que père est mort, mais, ma mère n'a pas le droit de le tromper. Je me demande si mon cher père avait eu des enfants adultérins, je ne le pense pas. Je croise le regard de Marguerite, quelque chose en elle a changé. Est-elle fissuré à l'intérieur ? Sans doute, je la comprends avec un époux ingrat de visage. Je lui souris, je me rapproche d'elle.

Marguerite - Agnès ! My dear lady ! Je suis bien heureuse de vous revoir ! Elle me fait la bise.

Agnès – Marguerite ! Moi de même, vous êtes toute en beauté ce soir ! Vous êtes en Aphrodite, déesse de l'amour ? Lui dis-je après avoir répondu à sa bise. Je lui fais un sourire et je l'admire. Elle est magnifique dans sa tenue. Avez-vous tiré vos flèches sur quelques damoiseaux ? Je lui souris. Comment allez-vous et votre époux ? Je souris. Un sourire d'encouragement. Son mari n'est pas un cadeau mais quelqu'un de répugnant. Je vois son mari en train de discuter avec des dames. Je regarde Marguerite, allons dans les jardins très chère pour admirer les étoiles ?
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MessageSujet: Re: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeSam 10 Jan - 17:11





Redoutées retrouvailles
Agnes & Marguerite

Il ne restait rien, rien de la jeune et innocente Marguerite qu'Agnès avait rencontré quelques années plus tôt. Je la voyais, heureuse, souriante sans aucun souci. J'avais été comme elle auparavant, mais à présent, j'étais devenue ce que jamais je n'aurais pensé : une véritable putain. Oui, je haïssais mon mari et pour lui faire payer sa cruelle conduite, je le trompais encore et encore. Je n'étais qu'une pauvre femme après tout et les plaisirs de ce monde m'attiraient indéniablement dans un précipice sans fin. J'avais été catholique, j'avais eu des amis, une vie simple et bien rangée, mais il a fallu que mes parents se convertissent, que je me marie et que finalement toute la cour soit au courant de notre reconversion. Notre famille étant fidèle à la couronne, heureusement nous n'étions pas jugés indésirables. Mais j'avais beau jouer la comédie et faire comme si rien ne m'atteignait, je me sentais seule. Je n'avais que mes amants d'un soir et Béatrix pour me consoler de cette futile existence. Je ne croyais guère plus en rien et personne ne pouvait me faire changer d'avis. Mais revoir de nouveau Agnès me faisait chaud au cœur. J'allais donc à sa rencontre.

« Ahah, Agnès, vous avez donc reconnu mon costume ! Et vous il semble que vous ayez plutôt optez pour la sagesse. »

Je répondis à son sourire. Je n'aurai pas imaginé ce costume pour elle, mais il lui allait à ravir. Personnellement, une nymphe ou une muse, voilà le déguisement que j'aurais choisi pour cette jeune rousse aux airs encore enfantins.

« Si seulement vous saviez ! Je crois que l'âme d’Aphrodite m'habite en ce jour ! Mais malheureusement pour moi, seuls les vieux hommes penchés sur l'alcool semblent être attirés par moi. J'espère que la soirée se terminera par une touche de jeunesse. »

Je lui fis un clin d'oeil après avoir bu une gorgée de vin. L’opportun était toujours là, près de la table où se trouvaient les boissons. Pendant quelques instants je cru voir Jean, mais dans quelques années. Serais-je morte en couches ? M'aura-t-il tué dans mon sommeil pour ne plus avoir à me voir ? Trouvera-t-il une autre épouse ? Toutes ces questions tournaillaient dans ma tête à m'en donner la migraine. Je portais une main à ma tempe en fronçant mes sourcils sous la douleur. D'un coup d'oeil, Je vis Jean chercher l'attention des femmes qui se trouvaient dans la salle, attendant avidement l'invitation à danser d'un noble sieur. Un sourire ironique apparut sur mes lèvres tandis que je répondais à Agnès.

« Oh, je vais bien … Quant à Jean il est toujours aussi exécrable, vous le voyez autant que moi il me semble. »

Suite à sa proposition, je la suivais dans les jardins du palais. Je me demandais pourquoi elle voulait qu'on s'éloigne. Après tout, j'aimais être entourée et que les gens me regardent que ce soit pour une bonne ou une mauvaise raison. Une fois arrivées à l'extérieur, nous nous assîmes sur un banc près de grands bosquets. Il commençait à faire nuit et la douce fraîcheur de soir caressait mes épaules dénudées.

« Et vous Agnes ? Comment allez-vous ? Qu'avez-vous fait pendant cette année en Ecosse ? Et William, comment va-t-il ? »

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Dernière édition par Marguerite de Bourbon le Mer 11 Fév - 18:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeVen 23 Jan - 22:38
La France a toujours été pour moi, un pays d’accueil. C'est là-bas dans ce pays que j'ai pu faire la connaissance de Marguerite, Priam et Aliénor. De plus, je me rappelle qu'il y a peu, Louise me surveillait pendant les fêtes. Ah des rires et de la joie, une belle époque qui n'est pas encore révolue. Ce soir, je suis de retour chez moi, dans ma seconde maison. Je revois avec plaisir Marguerite, jeune femme devenue épouse d'un homme. J'ai su que Marguerite avait changé de confession  … Nous commençons à parler avec Marguerite, tout d'abord des banalités.

Marguerite - Ahah, Agnès, vous avez donc reconnu mon costume ! Et vous il semble que vous ayez plutôt optez pour la sagesse.
Agnès – Vous avez trouvé ! Il me semble qu'Athéna est la sœur d'Aphrodite et comme toutes les sœurs, elle peut lui donner des conseils. Dis-je en riant.
Marguerite- Si seulement vous saviez ! Je crois que l'âme d’Aphrodite m'habite en ce jour ! Mais malheureusement pour moi, seuls les vieux hommes penchés sur l'alcool semblent être attirés par moi. J'espère que la soirée se terminera par une touche de jeunesse.
Agnès – Je l'espère pour vous Maggy ! Quel genre d'homme voulez-vous ma chère ? Dis-je en murmurant. Préférez-vous cet homme ? Lui dis-je en lui montrant du doigt . Il me semble qu'il peut vous plaire.

Je regarde Jean, quel homme si … Difficile. Si seulement Maggy avait épousé un homme jeune, elle serait plus heureuse. Je la regarde avec un sourire. Si seulement Cupidon avait tirer les flèches pour caresser le cœur de la belle française, or, Cupidon n'est pas clément. Je respire, je propose à la jeune femme d'aller dehors pour respirer. J'aspire cet air frais, doux et mélodieux. Je l'observe avec un sourire. Marguerite est une belle femme. Elle a toujours su séduire les hommes, je me demande si elle avait su séduire Priam, mon meilleur ami. J'observe la lune et les étoiles. Une nuit avec des étoiles est une nuit merveilleuse. Nous entendons la musique au loin, ainsi que des éclats de rire. La cour française est connue pour sa joie. Je respire.

Marguerite - Et vous Agnes ? Comment allez-vous ? Qu'avez-vous fait pendant cette année en Ecosse ? Et William, comment va-t-il ?
Agnès – Je me porte comme un charme Marguerite, j'ai visité quelques coins pendant ma lune de miel avec William en Irlande ! Oh pour mon année en Ecosse, je dois vous avouer que je n'ai pas fait grand chose, hormis rendre visite à ma famille dont mes cousins et cousines. Pour William, il se porte bien mais il semble soucieux par rapport à son père, ce dernier est malade. On craint qu'il ne passe pas l'hiver. Et vous Marguerite, que se passe-t-il en France ? Avez-vous des nouvelles de Claude ? Ou d'Aliénor ? Nos éclats de rire me manque ma chère amie. Je lui prend les mains. Je lui souris. Marguerite et moi avons eu une relation toujours amicale mais depuis que j'ai appris son changement de clan , je ne sais pas comment réagir, c'est si difficile. Je lui souris.

Je lève les yeux vers le ciel et je regarde Marguerite, je lui fais un grand sourire. Je me rappelle du jour où on a fait un vœux avec Aliénor, est-ce que Marguerite se souvient de ce dernier ? Je ris doucement. Un rire angélique.

Agnès – Marguerite, je me fais du souci pour vous. Tantôt des femmes vous ont critiqué. Je marque une pause. J'ai peur de vous perdre Marguerite dans votre nouvelle foi … Je ne veux pas vous perdre.
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MessageSujet: Re: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeMer 11 Fév - 19:04





Redoutées retrouvailles
Agnes & Marguerite

Quel homme je voulais ? Eh bien je voulais un homme charmant, gentil, attentionné, beau, jeune, vaillant, fidèle et fait de pleins d'autres qualités. Et cet homme ce n'était sûrement pas Jean. Non qu'il soit laid ou même peureux, mais son caractère difficile faisait de ma vie un enfer. J'aurais tout donné, même mon âme pour le voir mourir seul et mal-aimé tel le vulgaire chien qu'il était. Je le haïssais de tout mon être et seules mes petites aventures adultérines me permettaient de ne pas décider de son sort moi-même. Alors quand Agnès me demandait de son air innocent quel homme je désirais, j'avais envie de lui répondre Claude, mon frère. Mais n'était-ce pas un péché que de lui dire la vérité ? Après tout, l'inceste était puni par les lois de Dieu et Lui-même que jamais je n'aurais imaginé cela avant mon mariage. Mais à présent, tout était différent et mon aîné semblait être le seul à pouvoir me combler. Mon amour pour lui était ce qu'il y avait de plus pur, malgré ce qu'on pouvait en penser. Or, je me devais de garder cela pour moi et pour faire plaisir à la jolie Écossaise, je suivais son doigt du regard afin de trouver l'homme qu'elle me désignait. Je lui lançais un regard malicieux tout en lui offrant un beau sourire franc et amical.

« Eh bien, en effet ma chère vous avez l'oeil ! Peut-être parviendrais-je à rendre jaloux Jean grâce aux charmes de cet Adonis. »

Sans plus tarder, nous sortîmes ensuite à l'extérieur. Il faisait frais et un léger frisson parcourra mon corps. Des étoiles parsemaient le ciel, ce qui annonçait une bonne journée pour le lendemain. Au loin la musique résonne encore tandis que nous nous enfonçons davantage dans les jardins du palais. Ce silence à peine troublé par les bruits environnants créait une sorte d'atmosphère particulière, une atmosphère propice aux confidences. Je sens, je sais qu'Agnès a des choses à me dire. Je le vois à son comportement distant et à la façon dont elle regarde autour d'elle. Je sais que je n'ai pas toujours été une amie parfaite et que mon comportement changeant n''amélioré en rien cela, mais je tenais à ce petit bouton de fleur, pur et innocent. L'amour qu'elle portait à son époux me rappelait, moi au même âge, encore pleine de rêves et d'espoirs. J'étais heureuse pour elle. En effet, William était un homme bien. Elle avait eu de la chance, moi pas …

« Oh, je suis sincèrement désolé pour lui, j'espère que son père se rétablira, malgré sa santé qui semble fragile. Quant à Claude, nous nous envoyons des lettres toutes les semaines, vous savez comme nous proches ! En ce qui concerne Aliénor, je crois que sa famille a définitivement coupé les ponts avec la mienne. »

Un soupire s'échappa de mes lèvres. Oui, Aliénor était censée épouser mon frère, mais cela ne se fit pas. Et Priam avec qui j'avais nombres de discussions ne m'adressait plus la parole. Je me sentais vraiment seule dans cette cour fausse. J'offris un sourire triste à Agnès tandis que je serrais ses mains dans les miennes. Puis, elle aborda le sujet tant redouté. Que pouvais-je bien lui répondre ? J'avais beau n'être plus une catholique, je ne me sentais pas protestante pour autant.

« Écoutez Agnès, les femmes sont nées pour se critiquer les unes et les autres. Ce n'est qu'une façon d'expier ses propres démons et de se sentir un peu plus supérieure chaque jour, bien qu'en réalité, elles ne le soient pas. Quant à ma conversation au protestantisme, je vous assure que cela ne m'a pas changé. J'ai suivi mes parents, que pouvais-je faire ? Mais après tout, ce n'est qu'une façon de pensée ? Ne vénérons-nous pas le même Dieu ? Ah ! Tous ces problèmes pour une simple questions de vision des choses, cela m'échappe totalement ! »

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MessageSujet: Re: REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone  REDOUTEES RETROUVAILLES + Agnes Livingstone Icon_minitimeSam 14 Fév - 17:57
Les hommes sont si différents des femmes, quel homme peut plaire à Marguerite, ma chère amie ? Je me le demande bien, les hommes cueillir les différents boutons de fleurs sur leur passage, mais, nous pauvres femmes, nous le pouvons pas. On ne peut pas choisir notre époux, on ne peut pas aimer un autre homme que notre époux sous peine d'être châtie. La femme a goûté au fruit défendu, la pomme et du coup, chaque femme est vu comme une tentatrice, une infamie. Je souris à Marguerite. Quel homme lui plaît ? Ce n'est pas son époux en tous cas, est-ce que ma chère amie prend des amants ? Peut-être. Je lui montre un homme, est-ce qu'il est à son goût ?

Marguerite -  Eh bien, en effet ma chère vous avez l'oeil ! Peut-être parviendrais-je à rendre jaloux Jean grâce aux charmes de cet Adonis.
Agnès – Vous arriverez sans doute, les hommes fondent en voyant la magnificence d'Aphrodite, mais ne lui brisez pas le cœur, chère amie. Il serait dommage de briser un bel homme comme lui.

Je souris. Par la suite, nous allons dehors pour mieux discuter. Il y a tellement de sujet à parler qu'il est difficile de commencer par un sujet, il y a le sujet tabou, épineux et difficile, la religion. Maggy commence à parler, je lui parle du père de William, ce dernier est malade. Je ne l'ai pas connu, William m'a toujours dit que son père était souvent malade. Est-ce la vérité ? Je fais confiance en mon époux. Puis, je demande à Marguerite, cette douce lumière astrale des nouvelles de Claude et Aliénor. Je prends les mains de mon amie.

Marguerite - Oh, je suis sincèrement désolé pour lui, j'espère que son père se rétablira, malgré sa santé qui semble fragile. Quant à Claude, nous nous envoyons des lettres toutes les semaines, vous savez comme nous proches ! En ce qui concerne Aliénor, je crois que sa famille a définitivement coupé les ponts avec la mienne
Agnès – J'espère aussi … Il faut toujours être proche de notre famille, ils sont ce que nous sommes. Oh … Pourquoi devrons nous suivre notre famille ? C'est si dommage que vos deux familles ne se parlent plus. Nous devons pas subir les choix de nos parents mais suivre notre cœur.

Sommes-nous destinée à suivre continuellement nos pères, nos frères, nos cousins, ou tout les hommes de notre lignage ? Nous n'avons pas le choix, nous sommes des cygnes blancs cherchant dans une meute de loup. Dois-je continuer à être amie avec Marguerite ? Il serait difficile de le rester en raison de son changement de clan … Nous n'avons pas la même vision concernant notre dieu. Pouvons-nous rester à être des amies ? Non, on continuera à se déchirer, à tenter de montrer que l'un est meilleur que l'autre. C'est lâche de la laisser tomber dans cette enfer misérable. Je le sais, je le sens et je m'en désole.

Marguerite - Écoutez Agnès, les femmes sont nées pour se critiquer les unes et les autres. Ce n'est qu'une façon d'expier ses propres démons et de se sentir un peu plus supérieure chaque jour, bien qu'en réalité, elles ne le soient pas. Quant à ma conversation au protestantisme, je vous assure que cela ne m'a pas changé. J'ai suivi mes parents, que pouvais-je faire ? Mais après tout, ce n'est qu'une façon de pensée ? Ne vénérons-nous pas le même Dieu ? Ah ! Tous ces problèmes pour une simple questions de vision des choses, cela m'échappe totalement !

Agnès – Nous sommes des vipères … Je suis désolée Marguerite, mais, nous pouvons pas rester amies, je préfère vous le dire en face que de vous mentir. Je vous dois bien cela, je ne vous critiquerais pas derrière ni devant vous. Sachez, que je vous considérais toujours comme une personne pour lequel j'avais des bons rapports mais pour notre amitié, il faut qu'on se quitte. Et, que diront-les autres ? De plus, si c'est pour être amie et qu'on se dispute concernant la religion, il est préférable pour nous de ne plus être amie ou de se perdre de vue. C'est le mieux qu'on puisse faire. Je suis désolée Marguerite, sachez que je vous aimais comme une sœur et que cela me déchire de faire un choix. On ne devrait pas naître pour faire des choix aussi horrible.

Je détache un bracelet, celui qu'elle m'a donné pour mon anniversaire en France. Je lui tends, des larmes coulent le long de mes joues. C'est si difficile de lui dire adieu, c'est aussi lâche … Mais, c'est mieux que de se déchirer en permanence … N'est-ce pas ? Et, je la laisse ainsi en courant vers le palais. Le destin est farceur, déchirant, destructeur mais amour aussi.
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